Vie de couple : Le mariage dans tous ses états

La première édition du Festival du mariage et de la vie des ménages « Furu ni kanu, Massiri ani gwa » se tiendra du 14 au 16 février 2020 à la Place du Cinquantenaire à Bamako. Un rendez-vous pour consolider la paix et la cohésion dans les ménages mais également raviver la flamme de l’unité nationale au Mali.

« Ce qui nous unit est plus grand et plus important que ce qui nous divise ». C’est autour de ce thème que vont s’articuler durant 3 jours de brassage culturel, de divertissement et d’enseignement sur le mariage et la cohésion des couples, plusieurs  activités, dont des foires expositions, des conférences débats, des conseils et formations, un défilé de mode, des tombolas, des jeux de couples et des concerts.

« Les difficultés du mariage sont aussi celles que connait la société. C’est pourquoi, partant du mariage, nous voulons également parler de la crise que nous vivons dans le pays, en appelant à l’unité du peuple malien. D’où le thème que nous avons choisi », explique Alpha Ben Diakité, Secrétaire général du Comité d’organisation du festival.

À l’en croire, l’évènement a été conçu à partir du constat du manque d’informations sur le mariage chez beaucoup de jeunes, qui se marient de nos jours sans avoir des notions solides de la vie de couple.

Retrouver les valeurs d’antan

« Dans la société d’avant, les mariages étaient très solides, parce qu’ils  se faisaient dans le respect des valeurs familiales. Mais aujourd’hui beaucoup de personnes se marient par intérêt et sans même comprendre les raisons du mariage. C’est pourquoi il y a beaucoup de divorces maintenant », relève M. Diakité

« Nous voulons, à travers ce festival, faire partager l’expérience des aînés aux jeunes et retrouver les valeurs ancestrales de la vie de couple », ajoute-t-il.

À but instructif, le festival sera ouvert au grand public, aux personnes mariées ou célibataires, car il se veut un moment de découverte et d’apprentissage pour tous.

Presque toutes les ethnies du Mali seront représentées à travers des stands spécifiques, où seront exposées les richesses culturelles, comme la cuisine, l’habillement et même les manières de célébrer les mariages.

« Je pense que c’est une très bonne initiative, qui plus est qui tombe sur le jour de la Saint-Valentin. Le moment sera propice pour aller s’imprégner des conseils relatifs au mariage, tout en se divertissant dans une bonne ambiance », glisse Fatoumata Coulibaly, une jeune étudiante.

Germain KENOUVI

À quoi rêvent les (jeunes) femmes maliennes ?

Les femmes africaines, souvent maintenues dans des rôles sociaux que la jeune génération entend désormais dépasser. Quelques jeunes Maliennes nous livrent leur vision de leur avenir en tant que femme, africaine…

Les jeunes femmes maliennes « en veulent ». Aminata, jeune cadre et maman, éclate de rire à la question de savoir à quoi rêvent les jeunes femmes maliennes. « Mais à la même chose que les autres dans le monde ! Réussite, famille, aisance financière, etc. », confie-t-elle. Âgée de tout juste 30 ans, elle se dit être le prototype de la nouvelle génération et surtout des défis auxquels elle est confrontée. « Je parlerais d’indépendance. Pas dans le sens de faire n’importe quoi, mais plutôt comme la capacité de faire ses propres choix », déclare de son côté Mouna. « On nous plaque des rôles sur les épaules et quand tu essaies de faire les choses à ta façon, tu es regardée de travers. La femme à la maison qui subit le diktat de son mari et se contente de faire des enfants, c’est fini ! », continue-t-elle.

Il en est encore beaucoup pour qui le rêve est de « trouver chaussure à son pied ». Nana Safi, 23 ans, étudiante, avoue espérer un mari qui lui donnera les moyens de s’adonner à sa passion, le commerce. Aïcha Camara, elle aussi, aspire à être une femme au foyer, dans tous les sens du terme : « ne plus devoir travailler, faire des enfants et m’occuper de ma maison ». « Se marier est avant tout un devoir pour toute femme musulmane », tempère Sadya, qui veut faire carrière dans la diplomatie, et qui estime que cela n’est pas incompatible avec le mariage. « Les deux se complètent », assure-t-elle. Mme Touré Djenebou Dembélé avoue, du haut de son expérience de femme mariée, qu’il « n’est pas facile de jongler entre vie professionnelle et conjugale ». « Je voudrais dans un futur proche entreprendre et développer une activité commerciale».

S’affirmant de plus en plus sur les plans professionnel, social et même politique, les jeunes femmes maliennes « évoluent ». Les réseaux sociaux contribuent beaucoup à la construction de cette génération qui, à l’écoute de ce qui se passe ailleurs, tente de se bâtir un avenir, tout en gardant à l’esprit les valeurs sociétales dont « elles ne gardent que les bonnes, celles qui donnent une vraie place à la femme au sein de la communauté. Et il en existe ! », conclut Aminata.

Banamba: plus d’une centaine de mariages ce 04 mai 2016

L‘édition 2016 du mariage collectif à  Banamba s’est tenue ce mercredi 4 mai dans tout le cercle de Banamba(région de Koulikoro). Ce sont près de 110 couples qui ont été mariés dans tout le cercle. Dans le chef lieu, une centaine de nouveaux couples ont scellé leur union dans le centre d’Etat civil, en présence d’une foule sortie massivement pour l’occasion. Le Mali fait désormais partie des rares pays qui continuent à  célébrer plusieurs mariages simultanément à  une date précise de l’année. Cette particularité culturel, le pays de Soundiata Keita le doit à  la ville de Banamba qui, selon Mamadou SIMPARA chef de village, a décidé de suivre les traces de ses ancêtres; celle de perpétuer les coutumes et les traditions à  travers le mariage. Pour ce vieillard de quatre-vingt-dix ans, la particularité de la localité se trouve dans la volonté de ses fils à  célébrer ensemble les mariages sans aucune distinction basée sur le statut social et le rang qu’occupe l’individu dans la société. L’édition 2016 de cet événement culturel était placé sous le signe de l’union et la paix. Faits et traditions Le soir du mardi 3 mai à  Banamba, c’est l’effervescence. Un véritable remue-ménage s’opère dans chaque quartier des neuf communes de Banamba. Regroupé en confrérie, les jeunes de chaque quartier tiennent chacun de leur côté une réunion. L’objectif, préparer les visites du matin chez les différents mariés du groupe. A l’aube du mercredi 4 mai, un groupe constitué d’une vingtaine de jeune homme sillonne les concessions du quartier « Sandika ». Ils rendront visite à  chaque nouveau marié du quartier afin de sacrifier ainsi à  une tradition dénommée « Dangônô Kalan » soit la confection de façon traditionnelle d’une tunique en coton pour la mariée du jour. Ayouba Simpara est le chef du groupe. Il nous explique comment ça marche: « chaque jeune doit obligatoirement faire partie du groupe. Il faut payer 500 Fcfa pour y adhérer. Le Marié qui ne fait pas partie du groupe offre une chèvre au groupe. Ce n’est pas tout. Chaque marié doit être rasé, s’il refuse il doit offrir de la cola au groupe ». Il faut rappeler que la tunique est confectionnée par l’ensemble du groupe, tous munis d’une aiguille et d’un fil à  coudre. Une fois la tunique faite, le groupe déjeune à  domicile avant de se diriger vers une autre concession. Kantara Diabate, griot du groupe explique que cette tradition existe depuis des siècles, « nous l’avons hérités de nos pères et nos enfants ferons pareil ». Organisés et structurés, les groupes obéissent à  des règles. Tel est le cas du retard. Chaque membre de la confrérie en retard paie au groupe la somme de 200 Fcfa. Le marié quant à  lui paie 1000 Fcfa. Place à  la mairie Tels les dimanches à  Bamako, ce mercredi à  Banamba était aussi jour de mariage avec des couples issus de toutes les communes du cercle. Pour Mamadou SIMPARA dit N’Fa, député élu à  Banamba, cet aspect constitue l’une des innovations de l’édition 2016 du Mariage collectif qui autrefois était célébré en une fois pour tous les couples dans un lieu de grand rassemblement. Un par un, les couples font leur entrée dans la Mairie accompagnés des témoins et d’un griot. Ali Simpara, maire de Banamba est chargé cette année de célébrer l’union de 105 couples. Tâche difficile car la salle de célébration de la mairie n’arrive plus à  contenir le monde. Pourtant, deux heures plus tard, les mariés sont unis pour la vie. Chaque couple repart avec à  la main des présents offert par Gandour CI et Universelle Beauté, partenaires de l’événement. A l’issu d’un tirage au sort, les couples se voient ainsi offrir un lit, une armoire, une télé, un Salon complèt et plusieurs autres présents.

Konobougou: La première dame préside la campagne de lutte contre le mariage forcé

Situé à  153 Km du district de Bamako, la commune rurale de Konobougou a reçu l’honneur de célébrer cette année à  l’occasion du 11 octobre, la jeune fille dans le monde en général et au Mali en particulier. Placé sous le signe de la lutte contre le mariage forcé des jeunes filles, l’édition 2015 de la journée internationale de la jeune fille a mérité une attention particulière au niveau national avec la mobilisation sans faille de plusieurs personnalités couplée par la présence de la première dame du Mali, Aminata Keita. Sortie massivement pour l’accueillir, la population de Konobougou notamment les femmes ont voulu offrir à  l’épouse du chef d’état un accueille chaleureux. Hady Hann, Chef de village de konobougou n’a pas manqué de préciser des le début de son allocution sa satisfaction d’avoir opté pour son village. « Je souhaite la bienvenue à  toutes et à  tous à  Konobougou. C’est un honneur que vous nous faite ». Un avis largement partagé par le maire, Modibo Niaré. Une pièce théâtrale donnée par les élèves du village sur l’importance de maintenir la jeune fille à  l’école et sur les méfaits du mariage forcé. Fadimata Alain Chare, DG plan international Mali, quant à  elle expliquera l’importance de cette journée « le 11 octobre est d’une portée symbolique tant pour notre structure que les partenaires amis » avant de mettre en exergue les difficultés encore liées dans cette lutte. « Les conventions relatives à  la protection des enfants ont été ratifié par plusieurs pays mais malheureusement des actions encore néfastes sont pratiquées dans nos sociétés. Il n’y a pas de solution miracle ni de remède universelle pour promouvoir l’éducation de la jeune fille malienne, nous devons simplement travailler ensemble dans les intérêts de la jeune fille, a-t-elle conclu. La cérémonie sera clôturé par la remise de kit scolaire à  plusieurs jeunes filles méritantes.

Mariage : ces interdits qui ont la vie dure…

Cette jeune fille malienne s’appelle Fatou Dia, 23 ans. Il y a peu, sa famille, peule toucouleur, réunie en conseil, s’est opposée à  son mariage avec un forgeron. Cette décision a porté un coup fatal à  l’immense espoir des jeunes tourtereaux dont l’amour brillait de mille feux. Ce verdict a brisé leur rêve de fonder un foyer et de mener leur vie à  leur convenance. Encore sous le choc aujourd’hui, Fatou Dia ajoute que même sa mère a du mal à  s’en remettre, car comme toutes les mères « elle sait combien il est devenu difficile de trouver un mariage. » Fatou peine à  avaler la pilule car elle trouve « minable » l’argumentaire de sa famille qui« puise sa force dans une légende aussi malheureuse que passée de mode ». Cette diplômée en secrétariat d’administration à  l’Institut Universitaire de Gestion (I.U.G) de Bamako vit dans la douleur, rien qu’à  l’entendre parler. Comme toute société, la société africaine en général, et malienne en particulier, regorge de traditions qui se sont épanouies et perpétuées à  travers les siècles. Ces traditions sont des croyances et coutumes ancestrales populaires, transmises de génération en génération, par les parents et les griots, grâce aux contes, devinettes, fables, épopées, mythes, légendes. Dans la société malienne, les interdits de mariage entre certaines ethnies perdurent comme l’une des plus frappantes et pesantes manifestations du traditionalisme conservateur. Vouloir transgresser l’interdiction d’union entre les groupes culturels bozo et dogon, peul et forgeron ou bambara et griot … peut engendrer une malédiction, ou des conséquences occultes. Cette interdiction est profondément enracinée dans l’histoire socioculturelle du Mali. Celle qui empêche peuls et forgerons de se marier reposerait sur un pacte originel entre Bouytôring (ancêtre des peuls) et Nounfayiri (ancêtre des forgerons). Ce mythe, très répandu chez les peuls, est rapporté par le poète et ethnologue peul, Amadou Hampaté Bâ, dans son ouvrage ‘’Njeddo Dewal, Mère de la calamité » « Bouytôring, ancêtre des Peuls, était travailleur du fer. Ayant découvert les mines appartenant aux génies (djinn) du Roi Salomon, il allait chaque jour y dérober du fer. Un jour, pourchassé par les génies, il fut surpris et dut se sauver. Dans sa fuite, il arriva auprès d’une très grande termitière qui était situé dans un parc à  bovins. Comme elle comportait une grande cavité, il s’y cacha. Ce parc était celui d’un berger nommé Nounfayiri (l’ancêtre des forgerons). Le soir, lorsque le berger revint du pâturage avec ses bêtes, il trouva Bouytôring caché dans la termitière. Ce dernier lui avoua son crime et lui dit que les génies le cherchaient pour le tuer. Alors, pour le protéger, Nounfayiri fit coucher ses animaux tout autour de la termitière. Et quand les génies arrivèrent, il leur dit : ‘’Ceci est mon domaine. Je n’ai rien à  voir avec le fer ». Les génies furent ainsi éconduits et Bouytôring sauvé… Quelques jours passèrent ainsi. Bouytôring avait appris à  garder les troupeaux et à  traire les vaches. Il savait parler aux animaux Ceux-ci s’attachèrent à  lui. De son côté, Nounfayiri avait pris plaisir à  travailler le fer. Un jour, Nounfayiri dit : ‘’ Voilà  ce que nous allons faire. Toi tu vas devenir ce que J’étais, et moi je vais devenir ce que tu étais. l’alliance sera scellée entre nous. Tu ne me feras jamais de mal et tu me protégeras; moi aussi je ne te ferai jamais de mal et te protégerai. Et nous transmettrons cette alliance à  nos descendants ». Nounfayiri ajouta : »Nous mêleront notre amour, mais nous ne mêleront jamais notre sang (1)». Cette légende témoigne d’une alliance très ancienne entre les groupes. Elle sert de socle aux relations sociales maliennes. Cette tradition, connue sous l’appellation Sanankouya ou cousinage à  plaisanterie, assure la paix interethnique entre Peuls et Forgerons, Bozo et Dogons, entre autres. De fait, le cousinage à  plaisanterie est un lien de sang ou un pacte de confiance, datant des temps anciens, que les communautés actuelles ne peuvent violer. Grâce au Sanankouya, aucun conflit ne peut exister entre les communautés et aucune d’entre elles ne peut refuser la médiation ou les conseils de l’autre. l’interdit de mariage entre Bozo et Dogon tire, lui aussi, sa source d’une autre belle légende : « Deux frères pêchaient au bord du fleuve. Mais bientôt le poisson se fait rare. Le frère aà®né doit partir chasser au loin. Il marche. Puis court. Fort loin et fort longtemps. Mais il doit revenir bredouille après plusieurs jours. De retour au campement au bord du fleuve, il découvre son petit frère à  demi évanoui, à  moitié mort de faim. Que faire pour le sauver ? Après avoir mûrement réfléchi, le frère aà®né s’éloigne un peu, découpe bravement un morceau de sa propre cuisse qu’il revient donner à  manger à  son cadet qui croit profiter des produits de la chasse. Une fois le jeune frère rétabli, ils entreprennent de traverser le fleuve pour s’établir dans une contrée plus favorable, plus giboyeuse et plus poissonneuse, pour fonder un nouveau campement et deux nouvelles familles. Mais en traversant le fleuve, la plaie de la cuisse du frère aà®né se rouvre et se met à  saigner abondamment. Le cadet demande ce qui a bien pu se passer mais le grand frère ne répond pas. Le jeune répète sa question : mais que t’est-il donc arrivé ? Toujours pas de réponse. à€ la troisième question, l’aà®né finit par raconter toute l’histoire et lui avoue que c’est grâce à  sa propre chair qu’il a pu le sauver. Les voici tous deux bouleversés et pleins d’amour fraternel l’un pour l’autre. Bientôt, voyant leurs familles s’agrandir, les enfants croà®tre et les unions devenir de plus en plus nombreuses, le plus jeune frère décide alors son aà®né à  sceller une promesse réciproque. Pour prévenir et éviter les discordes qui ne manqueraient pas de survenir dans le futur, ils se promettent mutuellement que jamais, au grand jamais, un descendant de l’une des deux familles n’épousera un descendant de l’autre frère. Ainsi leurs familles resteront cousines, sans embrouille et sans discorde, perpétuant le souvenir du don de la vie et de l’amour entre les deux frères.» Voilà  pourquoi, traditionnellement, le mariage entre Bozos et Dogons est interdit. Amadou Hampaté Bâ précise, qu’à  l’origine, « les interdits de mariage n’ont en général rien à  voir avec des notions de supériorité ou d’infériorité de caste ou de race. Il s’agit soit de respecter des alliances traditionnelles, comme C’’est le cas entre peuls et forgerons, soit de ne pas mélanger des ‘’forces » qui ne doivent pas l’être. » Barrières ethniques, nouvelles mentalités Ce phénomène, pour ne pas dire cette pesanteur sociale, conserve son importance dans la société malienne, dite de « l’oralité », et semble parfois déclencher un conflit de génération supplémentaire, aujourd’hui. Pour certains parents, conservateurs irrémédiables, ces pratiques ne doivent pas perdre de leur sens car elles « font partie de notre héritage culturel. » Des idylles tournent court, des mariages sont empêchés. Quand les unions sont tout de même célébrées, elles se cassent plus tard à  cause du mauvais œil et des méchantes langues. Pour la jeune génération, celle qui s’abreuve de séries TV produites au Mexique, en Italie et au Brésil, cet héritage socio-culturel est rétrograde. Ces tabous doivent perdre de leur cuir. Souley Diakité est peul. Enseignant dans le secondaire, il est allé à  l’encontre de sa famille en épousant S. Ballo, une forgeronne. « Je l’ai fait pour marquer les esprits. Au début, ça n’a pas été facile de faire adhérer les parents. Même aujourd’hui, notre union est mal vue. Certains de mes parents ne m’ont toujours pas pardonné d’avoir violé un interdit en épousant une forgeronne. Jusqu’ici, il n’y a eu aucune conséquence occulte. Nous avons eu des enfants, nous sommes heureux » confie-t-il, tout sourire. Il se laisse aller à  dire qu’il s’agit là  d’une barrière ethnique qui n’a aucune raison d’être maintenue. Il est convaincu que les traditions, quelles qu’elles soient, ne doivent pas rester figées, inchangées : elles doivent progresser. Il estime que même si quelques rares unions entre peuls et forgerons, hier impossibles, sont scellées aujourd’hui, on ne peut pas encore parler de progrès. « Le non-respect de ces interdits par un iconoclaste comme moi n’est rien, ajoute t-il. Il faut mener le combat, l’étendre au niveau national, faire plus de sensibilisation, et pourquoi pas créer une association pour cela. Sinon, dans peu de temps, il sera impossible de compter les malheureux… » « En Jésus, pas de distinction… » Bien que ces interdits soient encore observés sans susciter de réel débat, il apparaà®t nécessaire de souligner qu’ils ne sont pas de mise dans les religions révélées. Paul Poudiougou, éditeur et représentant des éditions l’Harmattan au Mali, dogon et chrétien, explique que «Chez les chrétiens, en Jésus, il n’y a pas de distinction. Pas d’Arabes, pas de Noirs, pas de Blancs… Les barrières raciales disparaissent. Les chrétiens brisent les tabous. Le reste, Dieu s’en chargerait… Je connais en particulier un couple Bozo-dogon. Ils sont chrétiens. Malgré les interdits de mariage qui existent entre eux, ils se sont mariés. Ils ont eu des difficultés à  l’échelle sociale, surtout avec les parents, et avaient du mal à  avoir d’enfant. Mais maintenant, ils en ont un. Or, dans leur famille respective, on disait que s’ils se mariaient, il y a la foudre qui va tomber, ou qu’il y aura un blocage sexuellement. En tant que chrétien, les barrières sont paralysantes… » l’imam Sidi Diarra considère que ces interdits méritent d’être respectés, même s’il concède que « nulle part dans le Coran et les hadith, il n’est fait cas d’interdit de mariage entre race, ethnie, caste…l’essentiel en islam est que vous soyez musulman, et après, vous pouvez vous marier. Pas question de peul, forgeron, bozo… » La démocratie et l’avenir de ces interdits Ces croyances ancestrales mènent la vie dure aux plus jeunes. Les analyses sociologiques sur le phénomène concluent qu’il est « un des principes protecteurs du pacte. Tout comme le cousinage à  plaisanterie est un puissant moyen de préservation de la paix. » A l’heure de la mondialisation et de la rencontre des civilisations, on peut s’interroger sur l’avenir de ces interdits de mariage. Ont-ils réellement leur place dans la démocratie ? l’éditeur Paul Poudiougou estime que ce n’est pas le rôle de la démocratie de lever ces interdits. « Il ne faut pas confondre les règles de la démocratie et les convictions sociales. La démocratie ne parle pas des mœurs ; elle régule la relation entre les communautés. Et le travail de la démocratie ne concerne que l’aspect extérieur de cette relation, mais ne touche pas à  l’intimité, c’est-à -dire l’intérieur. Il faut donc faire la part des choses. » Interdit de mariage entre peul et forgeron, entre bozo et dogon, noble bambara et griot(2)…voilà  un phénomène social qui n’en demeure pas moins étonnant dans une société réputée riche pour son multiculturalisme. Et pis, aucun débat n’est mené au niveau national sur cette pratique « essentielle » pour les uns, « rétrograde » pour les autres. Quoi que quelques iconoclastes soient déterminés à  bousculer ces tabous d’une autre époque, il est impossible de ne pas s’interroger sur leur avenir. Comment vaincre la peur, l’hésitation, ou encore le refus des ethnies peul, forgeron, bozo, dogon… de s’ouvrir les unes aux autres ? Cette question reste entière, loin d’être réglée, et continue de mettre aux prises ceux qui sont pour et ceux qui sont contre le maintien de cette pratique historique dans une société o๠l’on s’accorde à  dire que les mentalités n’ont pas subi de changement profond, o๠il est de tradition de se glorifier en permanence du passé. Comment parier sur son abandon lorsque certains parents, musulmans ou chrétiens, C’’est selon, continuent à  y croire comme un enfant à  la parole de son père ?

VIDEO : L’histoire de Hindou, mariée à un islamiste marocain du MUJAO

Voici le récit d’une jeune fille de 25 ans forcée au mariage avec un marocain de 50 ans. Il appartient au MUJAO, l’organisation créé par les services secrets marocains au Mali pour attaquer les sahraouis et l’Algérie.

Vie conjugale : former un couple avec une fille mère, oui mais…

àŠtre fille-mère était autrefois très mal perçu. La plupart de ces jeunes filles devenaient mères par méconnaissance pour ne pas dire par ignorance des méthodes contraceptives ou simplement par naà¯veté si ce n’est par légèreté dans leur comportement. Quelles que soient les causes, les voici revêtues de ce nouveau statut : elles sont devenues mères, une situation qu’elles doivent assumer toute leur vie durant. Mais là  n’est vraiment pas le problème. Il se situe ailleurs. Il se pose et se posera toujours quand ces dernières voudront fonder un foyer «normal ».Chose légitime du reste car après tout elles sont femmes, donc prédisposées comme toutes les autres à  fonder un foyer. Comme telles, elles doivent réaliser un certain nombre de choses pour réussir une vie conjugale stable et harmonieuse. Il y’a donc des comportements à  adopter et surtout des attitudes et des vices à  proscrire dans leur vécu quotidien. l’épouse fille-mère La fille-mère doit tout d’abord et en premier lieu, accepter sa situation et cela sans le moindre complexe. Elle est mère bien qu’étant fille. Ce qui veut dire qu’elle a connu une transformation tant dans son physique que dans son mental. Physiquement, elle porte les stigmates de la grossesse mais aussi les souffrances de l’accouchement, de l’allaitement, de l éducation de son enfant sans compter les privations de sommeil et des soucis et inquiétudes quand l’enfant avait des problèmes de santé. Mettre au monde un enfant, C’’est faire l’invite à  toutes sortes d’indisponibilités, de disfonctionnements et de contraintes. Cela ne se passe pas sans laisser des séquelles. Il en est de même au plan mental. Elle est mère avec tout ce que cela comporte comme attachement et amour pour son premier enfant mais aussi les souvenirs des temps passés qui lui ramènent malgré elle, les souvenirs de ce garçon qui l’a trompée et qui l’a abandonnée, de ces moments de douleurs de la grossesse et de l’accouchement… Assumant prématurément des devoirs et des charges de mère, C’’est sûr qu’elle a connu les souffrances de la vie du mono – parental. Il n’y a pas de doute, elle est marquée tout au fond d’elle-même. Elle a enduré les méfaits des regards interrogateurs, des moqueries et railleries de l’entourage et peut-être du rejet, sinon de l’indifférence des parents et de la société. Voilà , brièvement décrite (sans esprit de jugement et encore moins de condamnation) la situation de la fille-mère. Mais maintenant, elle est épouse d’un homme avec lequel elle veut fonder un foyer et vivre heureuse Comment la fille-mère, devenue épouse doit- elle se comporter ? Se rappeler et sans se condamner qu’elle est fille -mère même si elle est maintenant épouse. Elle doit accepter et gérer le fait que physiquement, socialement et mentalement, elle est entrée dans le lien du mariage, un peu diminuée. Elle doit l’admettre et ne pas jouer au faux -fuyant et vouloir faire comme si de rien n’a été. Il lui faut avoir un langage bien réfléchi quand elle s’adresse à  son époux et adopter un comportement responsable et respectueux quand elle se tient devant lui. s’exprimer avec arrogance et vouloir faire comme si elle était blanche comme neige peut conduire son époux à  une réaction inconvenante. Elle risque fort de se faire rappeler son passé et cela peut entrainer un grand malaise dans le foyer. Mais alors, à  qui la faute ? Il faut aux filles-mères maintenant épouses, beaucoup d’humilité et de retenue, de sorte à  ne pas pousser leur homme à  commettre des gaffes. Il leur faut également éviter le complexe et ne jamais chercher à  le surmonter avec de l’extravagance. Nous croyons que C’’est une telle attitude qui leur ouvrira les portes d’une vraie promotion et leur permettra de reprendre confortablement leur place dans la société des hommes. Leur réputation sera ainsi sauvegardée. A l’époux de la fille-mère Il doit connaitre et accepter qui et avec quoi il s’est engagé dans ce lien sacré du mariage. Il s’est engagé en connaissance de cause. Il a une épouse qui est un peu diminuée physiquement et moralement. Elle est demanderesse de compréhension, de douceur, d’attention et de beaucoup de tendresse. Elle a été marquée par son passé ; elle a besoin de guérison et donc de soins appropriés pour pouvoir refaire sa personnalité, remonter la pente et s’insérer dans la société à  partir de ce qu’elle vit dans le foyer. Le mari doit être un vrai psychologue et un thérapeute attentionné. Par son langage, ses gestes, il doit conduire son épouse à  avoir confiance en elle-même et avoir confiance à  la vie. l’époux doit surtout éviter de « remuer le couteau dans la plaie » en ne faisant pas de son épouse, le coupable de ses erreurs du passé. Il a une épouse qu’il doit considérer et accepter comme telle et ne jamais lui rappeler qu’il l’a épousée « mère ». Comme époux, il doit pouvoir dominer ses émotions et se refuser de répondre à  certains propos ou provocations de son épouse. Il y va de la stabilité et de l’harmonie du foyer. Nous devons retenir et cela est valable pour nous tous que la déstabilisation des foyers sont plus le fait de la mauvaise gestion des problèmes par les acteurs (les conjoints) que des problèmes mêmes. Lu sur Sidwaya

Augmentation des divorces : un danger pour la société ?

Le mariage, pilier de la société malienne, est-il en train de vaciller ? Le divorce, auparavant tabou, est devenu courant. Les causes et les conséquences de cette évolution suscitent des interrogations auxquelles ont tenté de répondre les membres du Projet de Renforcement des Capacités des Organisations Féminines au Mali (RECOFEM). Une enquête d’un an Sa coordinatrice, Stéphanie Elisabeth Condé, a présenté le 6 juin les résultats d’une étude menée à  partir d’août 2011 par deux juristes, Foumata Djourté et Alassane Maà¯ga. Pendant un an ils ont sillonné Kayes, Mopti, Gao et trois communes de Bamako pour trouver des réponses. Ils ont minutieusement étudié des cas de divorce afin de pouvoir proposer des explications claires. Les résultats de l’enquête montrent que le taux de divorce est très élevé. Selon M. Maà¯ga, ce sont les femmes qui demandent le plus souvent le divorce. Les causes concrètes de la rupture (adultères, injures, bagarres…) ont souvent des racines plus profondes, telles que des problèmes économiques ou la non-préparation des époux à  la vie en couple. « Un phénomène de société qui transcende les clivages » La banalisation du divorce a des conséquences néfastes, estiment les responsables du RECOFEM. Trop de divorces déstabilisent les cellules familiales, les individus et plus largement la société. Le drame des mères célibataires en est l’une des manifestations. Contrairement à  ce que l’on pourrait penser, le phénomène est généralisé. «l’augmentation du nombre des divorces ne se limite pas aux seules zones urbaines ou à  des couches sociales spécifiques. Il s’agit bien d’un phénomène de société qui transcende les clivages culturels, économiques, de statut social ou de niveau de développement d’un pays », a-t-il déclaré. Il est pour le moment malaisé de savoir quelles seront les conséquences sur cette situation de la réforme du Code de la famille, qui reconnait juridiquement le mariage religieux et autorise dans certains cas le mariage à  partir de 15 ans pour les femmes.

Mariages à la veille du Ramadan : Bamako en effervescence

C’’est devenue une tradition qui se renforce d’année en année à  Bamako. A la veille du mois béni de Ramadan, le nombre de mariage décuple. Cette année encore, la capitale n’a pas dérogé à  sa réputation en la matière. Depuis des semaines, les jeudis, samedis et surtout les dimanches, l’affluence est à  son comble dans les centres d’état-civil et dans les mosquées de Bamako. Les candidats au mariage ont défilé par dizaines devant les officiers d’état-civil. Dans les rues, d’imposants cortèges constitués de belles voitures ornées de guirlandes et de motocyclistes cascadeurs, animent la circulation. Cette frénésie d’unions profite bien entendu à  pas mal de monde : propriétaires de salons de coiffure, de boutiques location de robes, loueurs de véhicules, de chaises, de chapiteaux, organisateurs de spectacle, cuisinières professionnelles ou occasionnelles, échangeurs de billets de banque, artistes, griots, animateurs radios, cameramen, photographes…, tous se frottent les mains et se tapotent la poche. Depuis la mi-juin, le mouvement s’est déclenché pour s’amplifier au fil des semaines. Sans être une tradition de longue date, encore moins une recommandation religieuse, les mariages à  la veille du mois de Ramadan sont devenus un phénomène très, très, très à  la mode à  Bamako. Les chiffres recueillis dans différentes mairies et centres secondaires d’état-civil du District de Bamako sont assez édifiants. Selon des estimations, plus d’un millier de mariages ont été célébrés dans la capitale entre la mi-juin et le 24 juillet. Soit une moyenne de plus deux cent mariages par commune. Nombre de mairies et centres secondaires d’état-civil ont battu des records. C’’est le cas du centre de Médine en Commune II qui a célébré 97 mariages du 2 au 24 juillet dont une vingtaine pour le seul dimanche du 10 juillet. Au centre d’état-civil de Missira, toujours en Commune II, 54 unions ont également été nouées durant la même période. Pour le centre secondaire d’état-civil de Kalaban-Coura, les officiers d’état civil ont uni 90 couples dans le laps de temps en question dont 35 le fameux dimanche 10 juillet. Et ici, une vingtaine d’unions sont prévues pour dimanche prochain. Les mosquées aussi. Le centre d’état civil principal de la Commune III affiche environ 70 mariages pour la même période contre un peu plus de 80 en Commune IV et V. Dans le même temps, les mosquées ont sans doute été encore plus sollicitées quand l’on sait que nombre de couples célèbrent leur union dans les mosquées en remettant la cérémonie civile à  plus tard. Selon l’imam de la mosquée de N’Tomikorobougou, Abdoulaye Koumaré, ce lieu de culte n’avait jamais connu une telle affluence pour les mariages. « Depuis plus d’un mois, nous célébrons pratiquement tous les jours des mariages religieux. Souvent nous sommes totalement débordés avec en plus les cortèges incessants qui accompagnent les mariages », témoigne le religieux en notant que si la religion musulmane encourage le mariage à  la veille du Ramadan, il ne s’agit pas d’une prédiction islamique. Pour lui, il s’agit simplement d’un phénomène de société. « Un mariage musulman peut être célébré à  tout moment de l’année. Il n’y a pas de période interdite pour le mariage. Cependant, il y a des références à  des moments particuliers pendant lesquels il est plus souhaitable de célébrer son mariage. Certains théologiens musulmans considèrent ainsi qu’il est bien de se marier pendant le mois de « Chawwâl » (le mois qui suit le Ramadan) comme le fit le Prophète Mohamed (PSL) avec sa première épouse. D’autres connaisseurs de l’islam estiment qu’un mariage célébré un vendredi a plus de chance de survivre et de se consolider. Mais de façon générale, l’homme et la femme qui désirent accomplir le rite du mariage peuvent choisir librement n’importe quelle date », explique l’imam Koumaré. Avant d’ajouter que choix de la veille de Ramadan pour célébrer le mariage est une tendance purement malienne et surtout bamakoise. « En fait, les familles veulent renforcer leur main d’œuvre féminine pour les travaux de cuisine qui augmentent considérablement en volume pendant le mois de Ramadan. En mariant les jeunes, il s’agit en même temps d’éviter aux jeunes de sortir pendant le mois béni de Ramadan », poursuit le religieux. Des dérives. Et comme on peut l’imaginer, ces mariages occasionnent une véritable saignée financière dans certaines familles o๠toute l’épargne de plusieurs années est dilapidée en un seul jour. Mme D. F. N. qui a marié ses trois filles le 10 juillet dernier, détaille ses dépenses de cette seule journée. Une journée qu’elle n’est pas prête d’oublier. « Nous avons dépensé plus de 2 millions Fcfa dans la nourriture, les boissons, les locations de bâches et de chaises et dans les autres aspects des festivités. J’ai investi plus de 3 millions dans l’achat des ustensiles pour les nouvelles mariées. J’ai tout fait pour décaler ces mariages à  l’après-Ramadan. En vain, car mes beaux-fils ont beaucoup insisté. Or, il ne faut pas oublier que ce mois est particulièrement dispendieux », confie la mère de famille. Au Grand marché de Bamako, beaucoup de commerçants sont satisfaits. Vieux Doumbia est commerçant d’ustensiles de cuisine. Il ne cache pas sa satisfaction. « Nous avons presque tout vendu. Vous voyez que la boutique est pratiquement vide. Cette année a été exceptionnelle. Les commerçants ont vraiment fait de bonnes affaires avec les ustensiles et le textile. Nous sommes obligés de lancer de nouvelles commandes pour le Ramadan », sourit-il. Mais les mariages à  Bamako ont leurs travers comme le gaspillage d’argent. l’affluence autour des « cambistes » dans la rue 305 au Quartier du fleuve et en face de la BDM, ces dernières semaines atteste de la propension de certains de nos compatriotes à  céder à  la folie des grandeurs. Ces derniers jours, les coupures neuves de 1000 et 2000 Fcfa particulièrement sollicitées pour être distribuées lors des cérémonies de mariage aux griots et griottes, avaient pratiquement disparus de la circulation. « Nous avons échangé tous nos nouveaux billets de 1000 et 2000 Fcfa. Les commissions de change ont même doublé à  l’occasion. Avant cette période, on échangeait 5000 Fcfa en coupures neuves de 1000 Fcfa contre 500 Fcfa de commission. Mais aujourd’hui, les mêmes 5000 Fcfa sont échangés à  1000 Fcfa. Le 10 juillet et le 24 juillet, on n’avait plus de coupures de 2000 et 1000 Fcfa », confie un cambiste. Les ultimes salves. Les concessionnaires de robes de mariée qui sont d’autres grands gagnants de la vague de mariage, tout en reconnaissant leur bonne fortune, émettent une complainte inattendue : les dommages causés aux robes qu’ils louent. « Nos robes sont généralement dégradées à  cause du bizutage dont font l’objet les mariées de la part des collègues du marié. Nos robes sont déchirées ou couvertes de taches parfois indélébiles. Cette période d’hivernage n’a pas arrangé les choses », déplore ainsi la propriétaire d’un salon de location de robes. Le phénomène de prise « en otage » de la mariée est aussi déploré par les officiers d’état-civil. Le maire de N’Tomikorobougou, Oumar Tolo, est en colère. « Je vous assure que quand il y a un mariage de porteur d’uniforme par exemple, nous craignons toujours le pire. Pour enlever la mariée, ils sont capables de tout. Nos locaux subissent régulièrement des dommages à  l’occasion des mariages. Certaines mariées sont tellement secouées qu’elles piquent des crises de nerfs à  la mairie », déplore l’édile. Ainsi va Bamako, les jours de mariage. Et à  quelques jours du début du mois de carême, les mairies et centres secondaires d’état civil tireront les ultimes salves samedi et dimanche.

Manyamagan : Les couples Unis à la traditionnelle !

Contrairement aux séances d’enregistrement antérieurs, la cérémonie de mariage religieuse des couples a rassemblé une foule nombreuse à  l’espace culturel Blonba. Au Mali, les couples se marient se marient selon deux rites, le mariage civil et le mariage traditionnel, qui réunit la famille. Pour le cas de Manyamagan, il s’agissait de réunir les couples autour de leur marraine, Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé, Premier Ministre, d’autant que celle-ci leur avait promis de nombreux dons. A 18h 30, elle faisait son entrée dans la grande salle de l’espace culturel Blonba de Bamako, et l’émission pouvait commencer sous la direction des deux animatrices vedettes, Oumou Diarra et Aà¯ché Baba Keita. Chacun des 6 couples a fait son entrée sous les « you-you » de leurs griots « founèkè », devant un public médusé. Chaque griot trouvait ainsi l’occasion de flatter et ou de remercier son couple. Rappelons qu’à  l’issue de la compétition, c’est Oumar Traoré et Binta Coulibaly qui ont remporté le jeu. Il va de soi qu’il fallait suivre la tradition jusqu’ au bout, d’autant que Manyamagan, se veut le vecteur des valeurs culturelles maliennes. L’intitution du mariage y est célébrée et tout au long du jeu, les couples ont été testés sur leur capacité à  répondre aux contraintes du mariage tout comme à  ses défis quotidiens. Souvent interrogés sur la vie de couple, les codes sociaux, les problèmes de santé, ou le VIH Sida, il s’agissait aussi de sensibiliser le public sur tout ce qu’un couple que Dieu a uni, peut traverser. Manyamagan se voulait aussi un tremplin pour ces coupes qui n’avaient pas eu les moyens de se marier. Cadeaux à  gogo Ainsi, les deux gagnants Oumar Traoré et Bintou Coulibaly percevront de Blonba et Spirit Mcann Erickson la rondelette somme de 1 million de F CFA et 500 000 F CFA pour leur « Founèkè » ou (griot). Le couple n°2 aura 750 000 F CFA. Quant aux 3ème , ils bénéficieront de 500 000 F CFA . Des lots conséquents pour les consoler de n’avoir pas eu la première place. Les 3 autres couples (5, 3 et 1) éliminés au premier tour, percevront chacun 300 000 F CFA et 50 000 F CFA . En plus des sommes perçues, les 6 couples ont bénéficié de nombreux présents offerts par les sponsors de l’émission. Pour égayer le jeu, l’artiste Nampé Sadio a chanté. Le mariage civil des couples a lui eu lieu dimanche 24 juillet à  la Mairie de Banankabougou. La marraine de cette 3ème édition, Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé, Premier ministre, s’est engagée à  offrir une maison au couple n°6 (arrivé premier à  l’issue du jeu des envois d’SMS), et a promis de remettre 500 000 CFA à  tous les autres couples participants. L’essentiel n’est-il pas de participer ? Rappelons que cette 3è édition a eu pour sponsors officiels les sociétés Malitel, les Usines Stones, Bramali, Vitable, Foutagaz, Journaldumali.com…et de nombreux autres partenaires.

Today, le mariage du siècle !

Enfin, nous y sommes ! Dès l’annonce du mariage princier, il y a plusieurs mois, les préparatifs avaient commencé pour ce qui doit être l’un des évènements marquants du siècle. Les anglais et le monde anglo-saxon en général se sont appropriés la fête et attendent avec impatience et ferveur ce 29 avril enfin arrivé… Kate et William, un conte de fées Ou comment Kate la roturière, fille de « nouveaux riches » devient une princesse. Ils se sont rencontrés à  St Andrews en Ecosse. « Ce fut un coup de foudre », racontent les intéressés. Kate est devenue « toute rouge », selon ses propres mots. « Quand je l’ai rencontrée, j’ai tout de suite su qu’il y avait quelque chose de spécial chez elle », a témoigné William, lors d’une interview donnée en novembre, après l’annonce des fiançailles. Elle se moque gentiment de son absence de talent culinaire, tandis qu’il ironisait sur le poster de William qu’elle aurait affiché dans sa chambre d’adolescente. « Dans ses rêves », a-t-elle rétorqué, « c’était un poster d’un mannequin Lewis sur le mur ». La véritable histoire d’amour a commencé en 2003, un an après que les deux jeunes gens aient aménagé dans la même co-location, avec d’autres étudiants. En décembre 2003, ils sont en couple, et des photographies des deux amoureux lors d’un séjour au ski sont publiées en mars 2004.La présence de Kate et de ses parents lors de la cérémonie de fin d’étude de William à  l’école militaire de Sandhurst officialise la relation, en décembre 2006. Cependant, une rupture remet tout en question en avril 2007. Le couple « craque » alors sous la pression des médias et, selon la presse, de frasques de William lors de soirées avec ses amis de l’armée. Quelques mois plus tard, ils sont de nouveau ensemble, et cette fois, le mariage est au bout du chemin. Une demande en mariage qui a eu lieu dans une réserve au Kenya o๠Kate accepte le beau saphir bleu que Diana arborait une génération plus tôt. A love and business affair! Le moins que l’on puisse dire, C’’est que les commerçants et autres businessmen ont de quoi se frotter les mains. Le mariage princier a permis de faire de bonnes, de très bonnes affaires. Le produit «souvenir du mariage de Kate et William » se vend bien. Tasses, drapeaux, stylos, dessous de plats, parapluies, posters à  l’effigie de Kate et William… Les clients sont ravis mais ne savent plus quoi choisir comme souvenir du mariage princier ! Selon plusieurs experts économiques interrogés sur ce business du souvenir, toutes ces babioles devraient rapporter plus de 200 millions d’euros aux divers commerces surfant sur le mariage de Kate et William. Un joli pactole qui comblera en partie le manque à  gagner lié au jour férié accordé par le Royaume à  l’occasion de l’évènement… Un autre secteur d’affaires qui profite de cet évènement ce sont les paris. Des millions d’euros sont mis en jeu par les joueurs qui sur la couleur du chapeau de la Reine Elisabeth, qui sur un petit somme que pourrait piquer le Prince Charles en pleine cérémonie ! Un mariage surmédiatisé Alors là , on ne nous aura rien épargné ! Des tests de recettes dans les cuisines de Buckingham Palace à  l’arrivée de la « future » à  l’hôtel o๠elle doit résider jusqu’à  la cérémonie en passant par la répétition de la cérémonie, nous avons été au courant de tout ! Ce vendredi, ceux qui n’auront pas pu aller camper devant l’église auront le choix devant leur télévision ou leur écran d’ordinateur s’ils n’ont pas la chance comme les anglais d’avoir un jour férié. Une avalanche d’éditions spéciales, une chaà®ne sur You Tube et de grandes messes télévisuelles: un traitement médiatique jugé excessif mais qui répondrait à  un engouement du public. Tout comme ce fut le cas pour la mort de la princesse Diana ou celle du pape Jean Paul II, le mariage d’un prince et d’une jeune femme est un des moments partagés à  l’échelle de la planète entière, un événement mondialisé. « Toute la planète est réunie par-delà  les langues, les cultures et même parfois les fuseaux horaires. Ce sont de rares moments de communion fervente. On comprend donc que les médias préparent l’opinion avant l’événement, un peu comme on invite les gens à  communier le dimanche », souligne Denis Muzet, sociologue et président de l’Institut Médiascopie. Mais à  Bamako ou encore Accra, à  part quelques jeunes filles fleur bleue, ils ne seront pas très nombreux à  s’offrir une demi-journée pour suivre le direct que propose pas moins de 80 chaà®nes majeures à  travers le monde. Images reprises par les autres télévisions pour une audience attendue de plus de deux milliards de personnes. Quant à  Internet, C’’est la folie furieuse ! Depuis quelques semaines, l’union entre Kate et William enflamme la toile, des simples blogs aux grands sites média, en passant par Facebook et Twitter. Sur Facebook, la famille royale célèbre en grande pompe sur leur page officielle. On ne compte plus les fans page non officielle consacrée au jeune couple princier. Les plateformes de partage de vidéos, à  l’image de WAT.tv hébergent une multitude de chaines consacrées aux futurs mariés de Buckingham. Bien, quant à  nous, on va tout faire pour ne pas rater le train de l’histoire, et si vous êtes interesés, C’’est à  partir de 10h20, il suffit de tourner un bouton, de cliquer ou d’allumer la télé, vous ne pourrez pas les louper…Il ne nous reste plus qu’à  leur souhaiter un beau mariage and All the best !

Salon du mariage : La 1ère édition sur les rails

Faire la promotion d’une activité encore marginale Les organisatrices étaient face à  la presse le mercredi après midi. « l’Impératrice » est une d’organisation d’événements. Elle a été créée en décembre 2006 par Mme Koura Keita Togora. Première agence d’organisation de mariage reconnue comme telle dans le district de Bamako, elle a organisé de sa création à  ce jour plus de 300 mariages, selon sa directrice. C’’est de cette expérience qu’est née l’idée du Salon du mariage. Pour cet événement, premier du genre au Mali, l’agence impérative, selon ses jeunes et engagées initiatrices,, a pour objectif de promouvoir les valeurs du mariage à  travers ce salon qui ferait intervenir les professionnels et les acteurs de la sociétés civile en direction du grand public dont les futurs mariés soucieux de trouver tous les contacts et informations nécessaires à  leur union. C’’est le cadre verdoyant du tout nouveau Parc National de Bamako qui a été choisi pour abriter l’évènement. Selon les conférencières, l’endroit a été ciblé pour la grande affluence qu’il connait depuis son ouverture. Cela permettra d’avoir une grande visibilité pour le salon. Le rendez-vous des professionnels Faisant la description de l’événement explique aux hommes de medias que le Salon du mariage sera une foire-exposition autour du mariage. Il regroupera les acteurs intervenants dans le secteur mariage. Au delà  de ces expositions et ses foires, il est prévu aussi d’organiser des débats sur le mariage afin de lever le tabou et les non-dits du mariage chez nous. « Il sera d’envergure nationale et à  destination du grand public .Le salon permettra aux différents exposants de mieux se faire connaitre et aux visiteurs de trouver des réponses aux questions qu’ils se posent sur le mariage » explique t- elle. Cette initiative devrait intéresser les particuliers notamment des entreprises privées, et plus spécialement les boutiques de vente et de location de robes de mariés, les magasins de trousseaux de mariage, électroménager, meuble, les fleuristes et les agences de décorations etc. l’appel leur est donc lancé pour venir faire étalage de leurs compétences et savoir-faire lors de ce 1er Salon du mariage de Bamako, du 18 au 24 décembre prochain.

Vive les 3 poches!

Villa, voiture, compte en banqueÂ…à  tout prix Autrefois quand on voyait une jeune fille épouser un homme plus vieux qu’elle, on était forcément touché de compassion. Bien souvent, ces unions étaient arrangées et la mariée n’avait pas son mot à  dire dans le choix de son conjoint. Les traditions n’ont pas beaucoup changées avec le temps et il est vrai qu’il existe encore de nos jours des mariages forcés entre des jeunes filles et des hommes « d’âge mûr ». Pour la plupart adolescentes, elles acceptent ces unions par obligation pour essayer d’aider leur famille ou tout simplement pour ne pas s’attirer le mauvais œil en allant à  l’encontre des règles établies. Cette situation était surtout visible dans le milieu rural et voir des filles « émancipées » C’’est-à -dire instruites mariées à  leur « père » était chose assez rare ! Aujourd’hui, les choses ont bien changé et on va même vers l’inversion de la tendance. Si dans les campagnes, les filles commencent à  prendre conscience d’elles-mêmes et à  refuser les mariages contre-nature, en ville, C’’est de plein gré et d’un pas allègre que les jeunes filles rentrent dans des mariages o๠leur conjoint peut facilement être pris pour leur père voire grand-père. La raison en est toute simple : l’argent. C’’est la chasse aux « tontons » qui est ouverte parmi les jeunes citadines en l’occurrence bamakoises qui cherchent celui capable de leur assurer tout le confort matériel : maison, voiture, compte en banque etC’…On les appelle les « 3 poches ». Ils ont la cinquantaine voire la soixantaine ou même plus. Ils sont en général mariés à  deux voire trois femmes. Et, détail le plus important de tous, le portefeuille bien garni. Voilà  le portrait du mari idéal d’aujourd’hui. Dépassé le cliché du jeune couple qui fait ses premiers pas dans la vie côte à  côte avec ce que cela comporte d’échecs mais aussi de joies vécues à  deux. « Ah non, la vie est trop difficile pour que J’aille épouser un pauvre ! » nous dit Gafou, l’air dégoutté par cette seule perspective. « Je veux vivre bien et pour ce faire, il faut que je trouve quelqu’un qui peut satisfaire mes besoins ». A la question de savoir si elle accepterait de se marier avec un homme beaucoup plus âgé qu’elle : « on ne vit pas d’amour ! ». Sans commentaire. A côté d’elle, Mami, 32 ans sonnés, divorcée. Elle sort d’un mariage qui s’est mal terminé. Le jeune homme avec lequel elle vivait depuis plus de 10 ans n’arrivait décidemment pas à  joindre les deux bouts. « Je suis retournée chez mes parents parce que J’avais assez de cette vie de misère ». Aujourd’hui, C’’est blasée qu’elle nous confie préfèrer se débrouiller et trouver un « type bien », comprenez, riche. De la nécessité de recadrer l’éducation Pour aller à  la chasse aux « grotos » comme on les appelait dans le temps, tous les moyens sont bons. Internet est l’un des vecteurs les plus utilisés de nos jours. La demande est forte sur la toile de ces messieurs en quête de sensations fortes et qui sont prêts à  payer cher pour quelques heures avec une jeune demoiselle. Une fois le poisson alpagué, il suffit de le rendre accro et pour finir de lui « balancer un enfant dans les pattes » ! Si l’homme a un tant soit peu de savoir-vivre, il s’empresse de demander la main de la demoiselle en lui offrant bien entendu toutes les commodités d’une maternité agréable. Ainsi, O., vient de rentrer des Etats Unis o๠elle vient d’accoucher. Tous frais payés par son sexagénaire de mari dont elle est la 4ème épouse. Le papa fou de bonheur vient de lui offrir une villa et la jeune maman s’apprête à  y aménager pour couler des jours heureux longtemps rêvés. Et elles sont nombreuses dans ce cas. La société de consommation à  outrance et l’éducation de plus en plus occidentalisée sont montrées du doigt Mariam K. une grand-mère désolée. « Ma petite-fille, celle en qui ses parents ont mis tous leurs espoirs vient de nous faire un coup pareil. Elle est enceinte d’un type qui est plus âgé que son père. A les voir, ça fait mal au C’œur. Elle dit qu’elle l’aime, mais moi je la connais et je sais bien que le seul attrait de cet homme, C’’est sa fortune ». Mariam demande aux parents de donner de vraies valeurs à  leurs enfants. « Nous, nous n’avons pas choisi nos maris. Ce sont les parents qui nous mettaient dans nos foyers et nous faisions de notre mieux pour être de bonnes épouses. Aujourd’hui, elles épousent le premier venu et après, elles regrettent et font des bêtises. Il faut que nos filles comprennent que la première qualité d’une femme est sa dignité et qu’il ne faut pas la vendre au plus offrant !» Les mamans surtout doivent arrêter de pousser leurs filles à  la débauche. Une enfant qui ne travaille pas et dont on exige des cadeaux à  l’occasion des fêtes, sous prétexte que telle ou tel l’a fait pour ses parents, il est normal qu’elle cherche les moyens pour répondre aux exigences familiales et donc, elle fera du n’importe quoi! Une meilleure éducation et des principes pour conduire sa vie, voilà  peut-être l’équation pour qu’advienne enfin la période des mariages d’amour.

Secret de femme : Difficile de faire perdurer l’entente dans les couples actuels

Pourtant en matière de bonheur et de stabilité de couple, il est essentiel que chaque partenaire joue sa partition. C’’est seulement au résultat des efforts conjugués que le couple doit son salut. Par leur attitude, certains hommes creusent un fossé entre eux et leur compagne. En effet, il est bien connu que pendant les premières années du mariage, les partenaires multiplient les efforts pour se plaire mutuellement. Chacun de son côté s’efforce de comprendre et surprendre l’autre afin de le conquérir. Ce jeu permanent de séduction renforce l’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Malheureusement au fil du temps, beaucoup de couples perdent leurs habitudes C’lines et ils laissent installer la monotonie qui, comme une gangrène, conduit le couple à  la dérive. Beaucoup de nos foyers donnent l’image des partenaires qui cohabitent juste ensemble. Ils semblent lassés l’un de l’autre, le mari rentre à  coup de vent et ressort aussitôt et la femme est désintéressée des mouvements de son époux. Pire certaines épouses se réjouissent d’un malheur qui frappe l’époux. «Bien fait pour lui, Dieu ne dort pas, avec tout ce qu’il me fait endurer comme souffrance, il fallait qu’il paye sur terre.. », une phrase que l’on entend en longueur de journée dans nos villes. Nombreuses sont ces femmes qui, délaissées par leur époux, se mettent à  le maudire et à  danser à  chacune de ses pertes. Aussi il est important de se poser la question de savoir comment les gens qui se sont aimés et promis assistance et amour en sont arrivés à  la haine tout en restant ensemble ? La venue des enfants provoque des changements dans de nombreux foyers. La présence de l’enfant conduit certains couples à  sacrifier leurs moments de tendresse. Aussi les retrouvailles après les dures journées de travail sont souvent reléguées à  l’oubliette. La femme accorde moins d’attention à  son époux, elle ne s’occupe pas de lui pendant les heures de repas et ne s’occupe plus de son habillement etc. Bref le centre d’intérêt de la femme devient l’enfant ou les enfants. Ce désintérêt de la femme amène beaucoup d’hommes à  fuir leur ménage et chercher refuge dans les «grin» ou dans d’autres bras. D’autre part, les hommes ont une grande responsabilité dans la destruction du foyer. En effet, une certaine catégorie d’époux met frein à  toute plaisanterie avec leur épouse. Ce genre d’homme affiche une mine sévère dès qu’il se trouve aux côtés de sa femme : il n’approuve pas que sa femme lui fasse des blagues, il exige que l’épouse s’habille dans des tenues qui n’épousent pas la forme et qu’elle ne se coiffe pas ni se maquille. Seulement certains hommes qui obligent leur femme à  suivre de tel style vestimentaire occupent leur temps libre avec des jeunes filles qui s’habillent en pantalon, robe, jupe ajustée au corps. Des chefs de famille estiment qu’ils doivent tenir leurs campagnes à  distance afin qu’elles les respectent et obéissent au doigt. Aussi, guidés par les conseils des copains, certains nouveaux maris changent d’attitude avec leur femme et adoptent envers elle un comportement plus sévère et intransigeant. La femme n’a droit à  aucune invitation à  sortir dans les lieux de loisirs avec son mari qui le faisait avant le mariage. Impuissamment, celle qui veut conserver son mariage, va supporter l’attitude du compagnon, tout en le détestant en cachette. Des agissements conduisent de nombreuses femmes à  comploter pour détruire leur époux. Pour éviter que votre couple vire dans la haine, occupez vous l’un de l’autre tout en communiquant le plus souvent.

Secret de femme : A la conquête des enfants de votre conjoint

Dès la base des relations belle-maman et enfants, il est important pour la femme d’apprendre aux enfants qu’ils lui doivent le même respect et considération qu’ils observent à  l’égard de leur propre mère. La plupart de ce genre de rapport sont faussés par le fait que beaucoup d’enfants d’une première union considèrent l’épouse de leur père comme une usurpatrice, une intruse. Aussi il est nécessaire de communiquer avec eux et d’éclaircir la situation pour qu’elle ne rende pas la vie difficile pour les différents membres de la famille, et au chef de famille en particulier. Et cela consiste pour la femme de faire comprendre aux enfants que le rôle d’une belle-maman, n’est pas d’enlever l’amour du père envers ses enfants, ni de prendre la place de la mère des enfants ou de créer une certaine différence entre ses propres enfants et leurs aà®nés. Entente parfaite ? Pour améliorer la cohabitions, il est conseillé à  l’épouse d’amener les enfants à  comprendre que le père a assez d’amour à  partager entre tous les membres de sa famille. Dans le cas o๠votre conjoint est toujours marié à  la mère de ses enfants, ne tombez pas dans les pièges ou mesquineries que vous pourrez éventuellement rencontrer dans votre cohabitation. Il est conseillé de créer un terrain d’entente. Il est nécessaire de s’accepter, de se respecter et comprendre que l’amour du chef de famille est équilibré dans son petit cercle et aucun ne peut rien y changer. Il est recommandé de ne faire aucune différence dans votre manière d’élever les enfants, vous ne devez pas créer de différence entre vos propres enfants et ceux de votre mari, il devrait avoir la même compréhension. Ne faites pas plus de privilège pour certains, ce qui peut être considéré également comme une certaine indifférence à  leur bonne éducation. Dans votre rôle de maman, quand vous apprenez qu’ils ne travaillent pas bien à  l’ école ou qu’ ils ont une attitude malsaine au quotidien, discutez avec eux. En cas d’échec, n’hésitez pas à  en parler à  leur père afin d’éviter que la situation ne se pourrisse, tout comme vous devez veiller à  ce qu’ils aient une bonne éducation. Il est alors conseillé de ne pas rester dans le mutisme complice par crainte de passer pour celle qui sème la zizanie entre «père et enfants ». Ceci est très important lorsque la mère des enfants est absente. l’essentiel dans ce genre de situation est de faire fi des racontars et d’agir selon une bonne conscience : un jour la récompense viendra. Mais pour avoir une famille équilibrée, le rôle du chef de famille est très important, C’’est à  lui d’apprendre aux différents membres de la famille leur place.

Veille du Ramadan : la folie des mariages à Bamako

Depuis deux semaines à  Bamako, les jeudis, samedis et dimanches sont les jours les plus sollicités pour officialiser les unions devant le maire. Floraison de mariages à  Bamako Ces jours là , à  Bamako, les alentours de la mairie sont envahies par les parents, amis des nouveaux mariés. Une fois, la cérémonie officielle de mariage terminée devant l’officier d’état-civil, d’imposants cortèges constitués de belles voitures ornées de fleurs prennent possession des principales artères de la ville. La vedette du jour, la jeune mariée, arbore une robe blanche sous un maquillage donnant le vertige aux célibataires. Selon certains professeurs coraniques, la célébration des mariages à  la veille du jeûne dans notre capitale est une pratique récente même si d’aucuns la lient à  la religion musulmane, la faisant du coup remonter à  la nuit des temps. Amza Dia professeur d’arabe dira que le Ramadan est le huitième mois du calendrier hégyrien et Chaâbanne, celui précédant le Ramadan. C’est pourquoi beaucoup de musulmans conseillent à  leur progéniture de se marier de préférence le 15è jour de Chaâbanne. Allah (I) descend au premier ciel au coucher du soleil pour étendre sa miséricorde sur tous les croyants. Selon les chiffres recueillis dans les différentes mairies et centres secondaires d’état-civil du District de Bamako, plus de 200 unions ont été scellées au cours des deux dernières semaines précédant le début du carême, sans compter les centaines célébrées religieusement dans les mosquées et familles. Une pratique liée à  l’Islam Par commune on recense plus de cent mariages, certaines mairies et centres secondaires d’état-civil enregistrent un grand nombre. C’est le cas de la mairie de commune I qui a accueilli plus 43 mariages du 1 au 25 juillet dont une vingtaine pour le seul dimanche 25 juillet. Idem pour le centre secondaire d’état-civil de Missira qui a enregistré plus de 50 mariages.

Manyamagan 2 : Le mariage collectif des couples célébré à Bamako

Le dimanche 4 juillet 2010 reste désormais inscrit dans la mémoire des six couples de l’émission Manyamaga, conçue par Blonba – dirigé par Alioune Ifra N’Diaye – en collaboration avec l’Agence de communication « Spirit Mc Cann » de Sidi Danioko notamment avec la célébration officielle de leur mariage. En initiant ce projet dont la ligne éditoriale est d’éduquer, les organisateurs veulent, tout simplement, valoriser la culture malienne, en mettant en compétition des couples qui n’ont pas eu la chance de célébrer leur mariage, faute de moyens. Cette émission, qui est à  sa deuxième édition, a tenu toutes ses promesses. Ils étaient, au départ, une centaine de couples, parmi lesquels six seulement ont été sélectionnés, à  l’issue d’un casting pour participer à  la phase finale de l’émission.Il s’agit du couple 1 de Mohamed Coulibaly et de Awa Diarra, du couple 2 de Fousseyni Ballo et de Awa Fané, du couple 3 de Diafara Samaké et Rokiatou Coulibaly, du couple 4 de Diadié Dicko et Adjaratou Koné, du couple 5 de Alou Sidibé et Nana Camara et enfin du couple 6 de Demba Kaya et Fatoumata Bintou Fofana. A l’issue du jeu, c’est le couple Diafara Samaké dit Wara et Rokia Coulibaly, qui s’est adjugé la première place, prenant ainsi une longueur d’avance sur le couple 1, composé de Mohamed Coulibaly et Awa Diarra, classé deuxième et le couple 6 formé par Demba Kaya et Fatoumata Bintou Fofana s’est positionné à  la troisième place. Alou Sidibé et Nana Carama (couple 5) Fousseyni Ballo et Awa Fané (couple 2) et Diadié Dicko et Adjaratou Koné (couple 4) se sont respectivement classés 4ème, 5ème et 6ème. Rappelons que Diafara Samaké, plus connu sous le sobriquet de Wara, domicilié à  Banankabougou fait du collage de pneus. Son épouse Rokiatou Coulibaly est une vendeuse de macoroni au marché de Banankabougou. S’agissant du deuxième couple gagnant, Mamadou Coulibaly est un chauffeur mécanicien domicilié au quartier de Banconi en Commune I, tandis que son épouse Awa Diarra est une apprentie teinturière. Demba Kaya du troisième couple gagnant vit à  Koulikoro depuis une vingtaine d’années. Il est chargeur des charrettes qui transportent le sable. Son épouse Fatoumata Bintou Fofana, handicapée de son état, est en stage à  la Direction régionale du développement social de Koulikoro. Elle est diplômée de l’institut Universitaire de Gestion (IUG) spécialité Secrétaire de direction. Le dimanche 4 juillet, les six couples étaient devant le chef du centre d’état civil de la mairie de Faladié, Moustaphe Fomba, pour les besoins de la célébration officielle de leur mariage, c’est-à -dire le mariage civil. L’événement s’est déroulé dans une ambiance festive, en présence d’une foule nombreuse. Les différents partenaires étaient bien représentés pour la circonstance. La marraine, Mme Touré Lobbo Traoré, Première dame du Mali et présidente de la Fondation pour l’Enfance, était dignement représentée par le Directeur de la Fondation, Boubacar Niang et Mme Samassékou. Les founés des couples étaient également présents pour donner plus d’éclat à  la fête. Blonba et ses partenaires ont voulu donner à  cette cérémonie toute la splendeur possible. A cet effet, tous les ingrédients étaient réunis pour rendre la fête très belle. Les hôtesses, habillées aux couleurs de Sotelma-Malitel, sponsor officiel, étaient là  pour accueillir les couples. En même temps, les forces de sécurité étaient mobilisées, pour faire régner l’ordre. C’est aux environs de 10 h 30 minutes que les couples, accompagnés de leurs témoins, ont commencé à  venir à  la mairie au bord de véhicules 406. Après avoir rempli toutes les formalités, le maire Moustapha Fomba et ses collaborateurs ont scellé le mariage des couples, visiblement heureux. Comme le prévoit le Code du mariage, d’ailleurs lu par le maire, les deux membres de chaque couple doivent s’entendre sur le régime matrimonial qui régira désormais leur union. C’est sur cette base que quatre couples sur les six ont préféré le régime de la polygamie. Après avoir quitté l’officier d’état civil, les mariés se sont dirigés vers l’espace culturel Blonba, pour un show digne de ce nom. Une très belle cérémonie en définitive. Rappelons que le couple gagnant a empoché 2 millions de FCFA. Son founé, Adama Camara, a reçu un million de nos francs. En plus, chose promise au couple classé premier, chose due ! Wara et son épouse bénéficieront de la villa offerte par Mme Touré Lobbo Traoré, située à  Kabala et érigée pour la circonstance. Aux dires du patron de Blonba, Alioune Ifra N’Diaye, cette maison sera équipée par les différents partenaires dont Fofy Industrie et Sotelma-Malitel. Le deuxième couple, quant à  lui, a bénéficié de 1,5 million FCFA et 750 000 FCFA pour son founé. Le troisième couple s’est contenté d’un million FCFA et 500 000 FCFA. Un grand sumu est prévu pour le mercredi 14 juillet au Blonba, au cours duquel, les couples seront récompensés par les nombreux cadeaux offerts par les sponsors. Plusieurs artistes, dont Djallou Damba, viendront animer cette cérémonie, qui sera rehaussée par la présence de Mme Touré Lobbo Traoré.

Code de la famille : le Mariage religieux en passe d’être légalisé au Mali

Après la décision du chef de l’à‰tat de renvoyer la loi (qui avait été déjà  votée) en seconde lecture, l’Assemblée nationale a débuté, depuis trois semaines, les travaux de relecture. Cela se passe en commission des lois, en présence de 15 députés et de 15 représentants du Haut conseil islamique, un organisme qui regroupe la plupart des leaders et associations musulmans. Entre autres leaders religieux assidus aux débats, on retient Mamadou Diamounténé, secrétaire général du Haut conseil islamique et Moulaye Hamaoula, fils du très influent chérif de Nioro du Sahel. « Nous sommes les seuls religieux entendus à  la commission des lois de l’Assemblée nationale puisque les autres confessions religieuses n’ont jamais contesté le code de la famille », souligne un représentant musulman qui ajoute : « Pour vous dire à  quel point les autorités nous prenent au sérieux, les travaux de la commission sur le code sont présidés par Dioncounda Traoré lui-même, président de l’Assemblée nationale. Il n’a pas raté une séance de travail et il a ordonné à  des députés membres de la commission de se faire remplacer au besoin et de ne pas manquer une seule réunion. » Dioncounda tient-il, par son assiduité, à  se faire pardonner par les associations islamiques qui le rendaient responsable du premier vote du code contesté ? Ou bien a-t-il reçu des instructions fermes de Koulouba ? « Rien de tout cela, explique un député ; le président du parlement veut simplement s’assurer par lui-même que les points qui feront l’objet de consensus sont bien notés ». Le Haut Conseil a soumis aux débats un catalogue d’une quarantaine de doléances qu’il souhaite insérer dans le code sous forme d’amendements. l’un des amendements qui ont déjà  été acceptés par l’ensemble des membres de la commission porte sur la légalisation du mariage religieux. Un représentant religieux raconte : « Ce point a fait l’objet d’un consensus total et ce jour-là , étaient présents des députés importants comme Mountaga Tall, Kassoum Tapo et, bien entendu, Dioncounda. ». Légaliser le mariage religieux (célébré selon la tradition islamique à  la mosquée ou ailleurs) revient à  lui attacher tous les effets juridiques d’un mariage civil (célébré à  la mairie). Le couple marié religieusement pourra ainsi faire transcrire son union dans les régistres d’Etat-civil ; l’épouse bénéficiera de tous les droits d’une épouse civilement mariée, ce qui est une révolution dans la mesure o๠suivant la loi actuelle et le code avorté, l’épouse non mariée devant le maire n’héritait pas de son mari. « La légalisation du mariage religieux, annonce un député, accordera une plus grande protection aux femmes qui, dans notre pays, sont majoritairement mariées sous le seul régime religieux. Les mosquées pourront désormais délivrer, au même titre que les maires, des certificats de mariage en bonne et due forme. ». Autre amendement arraché de haute lutte par les musulmans, la suppression de l’article du Code qui prévoit un « respect mutuel » entre les époux et son remplacement par une diosposition plus conforme aux canons coraniques : « Le mari est chef de la famille. Il doit protection à  son épouse et celle-ci lui doit obéissance. ». Comme pour sécher les larmes des féministes, mais toujours en conformité avec l’Islam, « les charges du ménage pèsent à  titre principal sur le mari » et l’épouse, même si elle en a les moyens, n’est pas obligée de participer aux frais. Les musulmans ont, en outre, obtenu l’interdiction de donner le nom du père adoptif à  l’enfant adopté, ce qui vide l’adoption-filiation de sa substance. La commission poursuit ses travaux tous les mardis et mercredis et des sources proches du Haut conseil islamique affirment fièrement : « Rien ne sera publié dans le prochain code qui violerait les lois de l’Islam, les Maliens étant à  90% musulmans. Ou alors on devra marcher sur notre corps ! ». L

Le tatouage ou Hindou Diabi : Quand les hommes s’y mettent !

Quand le Fara Fing Diabi cède le passage au indou Diabi Le henné fait partie des plus veilles pratiques ancestrales maliennes. Dans le temps, on l’utilisait pendant les cérémonies de mariages. Les pieds et mains de la nouvelle mariée étaient joliment maquillés par le Diabi comme l’exige la tradition. En plus de cela, les parentes et amies de cette dernières également en mettaient. Cependant, au fil du temps, cette pratique a commencé à  faire de plus en plus de place au indou Diabi. Le produit s’avère en effet, plus rapide et plus joli, avec une multitude de choix de tatouage. Les maliennes et maliens l’appellent tatouage parce que ce sont les mêmes motifs et dessins qui sont faits. A la seule différence qu’on n’utilise pas d’aiguille pour réaliser ces motifs. Le produit utilisé pour ces tatouages, vient de l’Inde. D’o๠le nom indou Diabi. Et signalons qu’il n’est pas spécifiquement fabriqué pour le tatouage. C’’est en fait, un produit pour noircir les cheveux. Certains l’appellent Yomo. Les maliens on donc transformé le Yomo en Diabi. La technique du Indou Diabi Le mélange est assez simple. Lorsque vous enlevez le produit qui est en poudre de son carton, vous le mettez dans un petit sachet en plastique. Ensuite, vous y rajoutez petit à  petit de l’eau, jusqu’à  obtenir une patte. Vous attachez maintenant le bout du sachet et commencez à  faire les dessins. Ils se font le plus souvent sur le dos de la main et sur les pieds. Cela se fait en moins de 10 mn. Et 5mn après l’assèchement du Diabi, on se lave les mains et les pieds et le résultat est satisfaisant. Il dure au moins 15 jours avant de s’effacer de votre peau. Les hommes envahissent de plus en plus le terrain Au Mali, la pratique du tatouage est le domaine privilégié des femmes. Néanmoins, depuis moins de 5 ans, les hommes s’y adonnent de plus en plus. Ils font tous les petits métiers autrefois réservés aux femmes. Notamment la coiffure, le maquillage, le Diabi, les tatouages, etc. Ainsi, Moussa Balla Traoré en a fait son métier depuis à  peu près 3 ans aujourd’hui. Moussa explique que « n’ayant pas réussi à  tenir bon à  l’école des blancs, J’ai jugé utile et nécessaire de trouver un job au plus vite. Et cela, dans le souci de subvenir à  mes propres besoins, tout en aidant mes parents à  assurer un lendemain meilleur. » Signalons que Balla a appris toutes les techniques de dessin auprès de son grand frère qui est lui-même, un as dans le domaine. Le génie créateur du jeune homme se confirme au fur et à  mesure des expériences. Il a une imagination débordante grâce à  laquelle, il a réussi à  se faire une clientèle de choix, les jeunes filles et dames en l’occurrence. Il précise que la gent féminine aime particulièrement les belles choses, les beaux dessins. Il fait donc tout pour leur faire plaisir. Et C’’est cette satisfaction dans le travail qui a fait sa renommée dans son petit atelier des Halles de Bamako. Balla peut comptabiliser en moyenne, plus de 20.000 FCFA par jour, lorsque ce sont les périodes de mariages, baptêmes, ou fêtes. Généralement, des milliers de mariages sont célébrés tous les dimanches à  Bamako. Les clientes ne manquent donc pas à  ces moments là . Et aux autres périodes, sa recette peut varier entre 7500 et 10.000 FCFA. Notons que malgré l’implantation du Indou Diabi, notre Diabi traditionnel des temps anciens, est toujours d’actualité. Car en effet, C’’est ce dernier qui est utilisé pour maquiller les pieds et mains de la nouvelle mariée et de la nouvelle maman au Mali.

Mariages, baptêmes et autres cérémonies : quand les maliennes gaspillent l’argent du foyer

Ostentation, quant tu nous tiens ! Mais, ô drame ! Plus que la coquetterie, ces demoiselles et dames, multiplient les efforts pour prouver qu’elles sont les plus belles, les mieux mises, les plus inégalées, en un mot. Autant dire que C’’est un véritable concours de beauté. Les mariages sont devenus de véritables défilés de mode. Cependant, cela n’est pas terrible, puisqu’il est tout à  fait normal et naturel pour une femme, de se sentir belle et glamour. Mais, le souci C’’est bien entendu, les moyens mis pour y parvenir. Ce sont malheureusement les hommes qui souffrent dans cette histoire. Toutes les semaines, C’’est Madame qui doit participer au mariage de telle personne, au baptême de telle autre, au soumou télé (sortes de concerts o๠se retrouvent tous les grandes griottes du pays, et passant à  la télé). Gare à  celui qui jouera au petit malin, il comprendra sa douleur le soir venu. Celles-ci aussi, sont plus chanceuses que leurs sœurs célibataires. Tractations financières Les tractations commencent une semaine avant la cérémonie. Les petits copains sont tous les jours harcelés. Même s’il n’a pas les sous à  sa disposition, il se sent obligé de grouiller pour satisfaire les besoins de sa bien aimée, sinon… Qu’est-ce qui poussent ces si belles femmes maliennes à  ces pratiques qui leur causent du tort ? l’apparence compte beaucoup dans une société. Néanmoins, est-ce une raison pour vouloir paraitre plus que ce qu’on est réellement ? Non, pas du tout. On peut être très belle, très bien mise avec le strict minimum. Il suffit de savoir quoi porter et ne pas forcément s’habiller en fonction de la mode. Il n’est pas dit que tout ce qui est à  la mode soit obligatoirement fait pour soi. Les moins chanceuses par contre, s’endettent jusqu’au cou. Bazin, chaussures, sacs à  mains, bijoux, tout est pris à  crédit. Même l’argent qu’elles distribuent aux griots et griottes qui, il faut le dire, sont toujours gagnants dans l’affaire. Le « m’as-tu vu importe beaucoup dans ces genres de lieux. » Le « farotage et le travaillement » en puissance Le farot, c’est faire son petit malin quand on est bien habillé. Le travaillement quant à  lui, consiste à  distribuer de l’argent sans compter. Alors, le farot commence dès le matin de la cérémonie, mariages ou baptême. Les femmes sont très bien habillées dans leurs Bazin aux couleurs multiples. En plus des sacs à  mains et chaussures assorties aux couleurs de leurs tenues. Les coiffures et bijoux ne sont pas en reste. Sous les coups de 16h,17h, les griottes commencent à  faire le « fassa da », c’est-à -dire, les louanges des femmes. Chacune est prise par son nom et louée par la griotte. Sortez les billets tous neufs et crquants Alors là , ne soyez pas là  sinon vous risquez d’envier la chanteuse. La dame commence son et au fur et à  mesure que l’émotion monte, des billets de banque, tous neufs, fusent du sac à  mains et sont jetés sur la chanteuse. Elles peuvent distribuer, pour les plus nanties, 500.000 FCFA à  peu près en un rien de temps. D’autres par contre, distribuent entre 50.000 et 100.000 FCFA. Les petits calibres de leur côté, donne des sommes allant de 5000 à  10.000 FCFA, en coupe de 1000 F. Le Grand Sumu télé Toutes les semaines, un concert est organisé au palais de la culture de Bamako. Il est ensuite diffusé à  la télé. Il enregistre la participation de tous les célèbres griots et griottes du pays. C’’est une nouvelle occasion pour les femmes, de montrer le poids de leurs portefeuilles. l’argent traine sur la scène comme de l’eau dans une piscine pour enfants. Lorsque Babani Koné, Adja Soumano, Ami Koita ou encore Fati Kouyaté montent sur scène, C’’est la furie dans la salle. Les spectatrices deviennent comme dingues. Toutes veulent montrer au pays entier, qu’elles sont capables de donner des sommes colossales aux plus célèbres griottes du pays. Et dire que le Mali fait partie des pays dit pauvres. Notre pays est-il vraiment pauvre ? C’’est une question qui suscite en tout cas de nombreuses interrogations quand on voit autant de gaspillage lors des grandes cérémonies.

Mariage tardif au Mali : pour Safiatou, la vie conjugale est trop ennuyeuse

Pourquoi certaines filles tardent à  avoir un mari ? La réponse à  cette question parait banale, mais elle s’éloigne, à  vrai dire, des hypothèses fantaisistes qu’on pourrait en apporter. Le mariage comme statut social Dans la société malienne comme dans bien d’autres milieux sociaux africains, certaines jeunes filles en âge de fonder un foyer, généralement autour de 22-23 ans, rechignent à  se plier à  cette étape de la vie sociale. Même si des superlatifs ne manquent pas pour expliquer le phénomène, il n’en demeure pas moins qu’il est en décalage total avec les principes édictés par la tradition malienne. Afin d’échapper à  tout harcèlement social, nombreuses sont les jeunes filles qui brandissent le prétexte d’être en quête de l’homme idéal… « Le bon mari ? ». Elles sont nombreuses à  se lancer à  la conquête de l’homme idéal qui n’est autre que l’homme riche. Ainsi, elles peaufinent leur choix avec à  la clé des critères purement matériels et financiers. Si se marier procède d’une vocation sociale, du reste incontournable, dans la société Africaine, bon nombre de demoiselles ne l’entendent pas de cette oreille. Le phénomène date depuis longtemps, mais il commence à  connaà®tre des proportions grandes. Au grand dam des mères pressées de voir leurs filles avec la corde au cou. A en croire le Dr Fafré Coulibaly, toutes les valeurs et principes traditionnels liés à  la tradition sont entrain de s’effriter pour laisser place à  un modernisme à  l’occidental. Quand une jeune fille traà®ne à  se marier, ce n’est pas un phénomène Africain. D’autant plus que la tradition exige à  ce que la jeune fille soit vite donnée à  un mari. Or si l’on observe bien , ces réfractaires au mariage, ont pour la plupart vécu en Europe pour leurs études :  » Moi je préfère attendre au lieu de me jeter au bras de n’importe quel bénêt riche ou pas ! De toute façon, c’est mal vu ici, mais il serait bon de pouvoir vivre un peu avec son amoureux pour apprendre à  mieux le connaà®tre ! », confesse Lalla, 32 ans et commerciale. Ce à  quoi, Mme Camara Assitan Diallo répond outrée :  » Le concubinage est la voie à  toutes les dérives. Qui nous garantit que le couple finira par se marier ? » Le débat est lancé ! Le poids de la tradition «Dans le passé, la jeune fille n’avait aucune occasion de traà®ner sans mari. Et ce compte tenu de la pesanteur de la tradition. Aujourd’hui, force est de constater que ce garde-fou s’effrite progressivement, en laissant libre cours à  la liberté et ou au libertinage.». Libertinage De nos jours, la société malienne semble accorder trop de liberté aux filles dans le choix du moment de leur mariage. Ce qui fait que souvent, elles deviennent sélectives dans leurs choix de « l’homme idéal ». Et mieux, elles ont beaucoup de mal à  en découdre avec les habitudes du monde moderne, o๠la femme a le contrôle de sa vie. Le phénomène est aussi lié à  une acculturation fortement ancrée dans les réalités occidentales. La propension de certaines filles à  ne pas se marier tôt, s’explique par le fait qu’elles se fixent des critères de choix, souvent trop rigides. Sauter le pas Pour Mme Traoré Aissata Touré, le bon choix réside dans le risque qu’on prend pour se marier à  tel ou tel mari. « Autrement dit, C’’est en prenant le risque de se marier à  tel ou tel homme qu’on se rend compte qu’il est bon. Car souvent, on se fait trop d’idées sur les hommes pour rien ». Ainsi, nombre de femmes sont beaucoup trop sélectives dans leurs choix. Or, dans la société traditionnelle malienne, une jeune fille doit se marier tôt pour ne pas succomber à  des dérives de nature à  compromettre sa légitimité dans la vie sociale. Pour Safiatou Touré, il faut finir de jouir de tout son statut de célibataire avant de s’engager dans la vie conjugale…trop ennuyeuse. Comme elle, plusieurs jeunes filles estiment que le foyer met un terme à  la liberté et devient une étape à  entamer avec beaucoup de sérénité et de sérieux. Et que la jeunesse est l’instant approprié pour vivre ses ardeurs, s’éclater une bonne fois ou jamais ! » Infuence du milieu social Le fait qu’une jeune fille tarde à  se marier peut également s’expliquer par l’influence très marquante de son milieu social. Car souvent la mentalité qui anime certains proches et amis, peut influer négativement sur la décision de la sujette à  aller vers le mariage. Nombreuses sont ces jeunes filles qui restent dans le piège de critères souvent irréalistes et se prêtent du coup à  la stigmatisation sociale. Dans le milieu rural en général, une fille qui dépasse l’âge requis du mariage, est souvent taxée de tous les mauvais comportements du monde.

Contre une interprétation « abusive » du code de la famille

l’interview du président du Haut Conseil Islamique, édifie sur les risques du déficit de dialogue et des problèmes d’interprétation. Hélas, aussi sur la totale inanité de certains aspects du débat, dont la fameuse contradiction sur le caractère laà¯c ou religieux du mariage. Car au fond, il est possible qu’aucun de ces angles ne s’oppose à  la légalisation du mariage religieux. Tout cela est bien triste ! D’autant qu’avec un peu plus de savoir-faire, nous serions en train de fêter une avancée sociale indéniable, ce code résultant après tout du compromis devenu nécessaire entre l’impératif républicain et le courant conservateur. La conduite du processus de négociation limite-t-elle l’appropriation du code ? Plausible, notre médiocrité étant criante. Pourtant, plus que le fond qui requiert encore l’expertise des jurisconsultes, C’’est sur le contexte social du moment que s’appuient la force et la légitimité de l’Imam Dicko. Son procès du fait accompli et du fait de prince sur une question aussi sensible trouvera l’écho attendu à  quelques encablures du mois de ramadan. Et peu importe si l’arithmétique locale rend vulnérable le discours de l’uléma, la majorité de la majorité musulmane invoquée étant composée de femmes et de jeunes. Peu importe aussi le principe rabâché de l’intangibilité de la forme laà¯que de l’Etat. Il suffit que l’explication du code ait pu être insuffisante au moment o๠il le fallait. Il suffit que la stratégie de rattrapage en termes de communication ne soit pas à  la hauteur de l’accusation. Car ne nous mentons pas, très peu d’entre nous se mobiliseront pour défendre le code. l’alerte des associations musulmanes est donc à  prendre au sérieux. Et l’erreur serait de susciter la zizanie entre les différentes tendances musulmanes sur la question. Ceci radicaliserait inutilement les camps et ajouterait aux autres défis à  gérer. ATT a les moyens de calmer le jeu. Il le faut. Pour que sans céder sur le fond, les concessions indiquées soient faites. Et pour que s’ouvre le débat plutôt que l’impression du débat. Sur le sujet délicat du code adopté comme sur d’autres sujets vitaux pour la nation. C’’est le tournant délicat de 2012 qui l’impose : il se négociera dans plus d’efforts pour la paix sociale, plus de force de persuasion, de volonté d’explication et plus de disposition nationale au consensus. En somme, rien au-dessus de nos forces mais une exigence de méthode et de rigueur qui n’est pas la qualité majeure du système.

Quand mariage rime avec divorce au Mali

On n’irait pas jusqu’à  dire que divorce est synonyme de mariage, mais en tout cas, plus de 50 % des mariages célébrés chaque année, aboutissent incontestablement à  des divorces. A la célébration d’un mariage, ne dit-on pas : pour le meilleur et pour le pire, jusqu’à  ce que la mort vous sépare ? On constate à  regret, que de plus en plus de mariages se font uniquement pour le meilleur et quand le pire sort la tête, rien ne va plus. Chacun se cherche de son côté. Trop de mariages précipités à  Bamako… Cela survient généralement lorsque les couples se précipitent dans le mariage. Se disant qu’il faut se marier parce les autres le sont. Ils ne prennent pas le temps de se connaà®tre. Or, connaà®tre son partenaire est très important pour la pérennisation d’une vie conjugale. Elle n’est pas toujours rose dans la vie. l’Etre humain n’étant pas parfait, chacun doit accepter les défauts de l’autre et conjuguer avec. Comme on le dit, à  l’impossible, nul n’est tenu ; Surtout quand on aime pour de vrai. Les femmes, matérialistes dans le mariage ? Cependant, certaines personnes attribuent les divorces au manque d’amour dans les couples. C’’est possible, mais ce manque d’amour a débuté quand ? Avant ou après le mariage ? On serait tenté de dire que ça dépend. Mais de quoi exactement ? Salif confesse avoir peur des femmes : ‘’Ce sont de véritables sangsues. Quand elles finissent de te sucer, elles te jettent comme une serpillière. Je suis divorcé depuis 2 ans. Je me demande sincèrement si je vais me remarier un jour. Ma femme et moi nous nous sommes connus quelques mois avant notre mariage. Dès la première fois o๠je l’ai vue, je suis tombé amoureux. Je suis employé dans un ministère de la place. Je pense que C’’est ce qui a attiré mon ex-femme. Mon portefeuille !!! Un mois à  peine après notre mariage, les disputent ont commencé. On n’arrivait plus à  se comprendre. Je me suis rendu compte assez vite que je m’étais trompé de partenaire. Tous les jours, des dépenses par ici, par là . Les mariages, les baptêmes, les réunions entre amies. Tous cela commençait à  me gonfler sérieusement. Nous en avons discuté à  maintes reprises mais rien n’y faisait. Elle n’en faisait qu’à  sa tête. Quand je lui ai demandé de diminuer un peu ses dépenses extravagantes, elle m’a fait savoir que je l’ai épousé pour satisfaire ses besoins financiers , et que si je ne m’en sentais pas capable, je pouvais aller voir ailleurs. Non mais, vous vous imaginez ces propos ? J’ai longtemps supporté ses caprices en espérant qu’elle change, en vain. J’ai finalement opté pour le divorce. ‘’ Ce sont donc les raisons qui ont poussé Salif à  redouter autant les femmes. Divorce rime t-il avec intérêts financiers ? Fatimétou quant à  elle est secrétaire dans un cabinet d’études. Elle est mariée et mère de deux gosses : ‘’J’attribuerais les causes des divorces aux intérêts financiers. La plupart des gens, aussi bien les hommes, que les femmes, se marient de nos jours, par intérêt. Mais, le cas le plus fréquent est celui des femmes. De nos jours, les filles visent les bons partis comme on dit. C’est-à -dire, les hommes qui ont de l’argent à  volonté. Les femmes en général, aiment se faire entretenir. Donc, la vue de l’argent leur fait briller les yeux. Et les hommes qui les connaissent bien, misent sur le pouvoir de leurs poches pour amadouer la fille et ses parents. Il gâte sa future belle famille de cadeaux de toutes sortes : Argent, bijoux, motos, et plein d’autres choses. Une fois les beaux parents amadoués, il est sûr quel’affaire est dans la poche. Et, à  peine quelques mois succédant le mariage, les problèmes commencent. Parce que monsieur a eu déjà  ce qu’il veut. Il comble sa belle famille de toutes les gâteries. Et C’’est parti pour les emmerdes. Il est certain qu’aucun mariage construit sur la base de l’argent, ne fera jamais long feux. « Mon mari et moi sommes mariés depuis cinq ans. Nous avons vécu quatre années en concubinage avant de nous lancer dans le mariage. Il fallait qu’on apprenne à  se connaà®tre parce C’’est très important dans un couple. La communication et la compréhension sont les bases de la durabilité au sein de tout couple. », ajoute Fatimétou. Les divorces ont des causes multiples. Et la plupart du temps, la cause principale, c’est l’incompatibilité au sein des couples et la précipitation dans le mariage. Mais comme le chante Amadou et Mariam, le dimanche à  Bamako, c’est le jour des mariages !