Loulo : quand les filles de joie sauvent les mariages !

Situé la zone d’exploitation minière, Loulo village se trouve à  40 km du cercle de Kenièba dans la région de Kayes. Avec la découverte de l’or dans cette localité en 2004 , tous les villages riverains du site dans la commune rurale de Sitakily ont connu une explosion démographique . Selon le chargé du développement communautaire de la société minière de Loulo, la population de la commune rurale de Sitakili ne dépassait 200 habitants en 2004 au moment de l’implantation de la mine. Aujourd’hui, la commune rurale de Sitakili est passée environ à  12000 habitants. l’or ne profite pas seulement les hommes venus de tous les horizons du Mali, mais aussi aux professionnels de sexes. Le plus vieux métier du monde est pratiqué au vu et au su de tous dans les villages riverains du site minier de Loulo. On peut y rencontrer des nigérianes, des guinéennes, des ghanéennes et même quelques maliennes. Toutes ces filles de joies viennent aussi chercher fortune dans cet eldorado. Un habitué, que nous appellerons Mr M. nous confie que « chez les prostituées, on peut discuter de prix entre 500 à  1000F pour les étrangers précisément les nigérianes qui n’ont assez de problème. Mais pour les maliennes le prix varie entre 1000 et 2000 francs par heure», témoigne M. Elles ont « sauvé » les couples On aurait pu s’attendre à  une farouche opposition de la population à  la présence de ces dames qui somme toute, contribuent à  la dégradation des mœurs dans la zone. Eh bien non, C’’est plutôt le contraire qui se produit. Ces dames ont été bien accueillies. Et pour cause, elles aident à  éviter ou au moins limiter les infidélités des femmes du pays qui étaient devenues des proies faciles pour les travailleurs des mines. Adultères, disputes, répudiation et familles brisées étaient en effet devenus le lot des habitants de ces localités situés aux alentours des sites miniers. Ce qui mettait à  mal le fonctionnement de l’exploitation, les riverains étant devenus, à  un moment donné, hostiles à  la présence même des travailleurs de la mine. Le cas du village de Djidian Kenièba est assez illustratif de cette situation pour le moins insolite. Mougatafe Sissoko a salué l’arrivée des professionnels de sexe en grand nombre. Pour lui, elles ont permis d’occuper ailleurs les travailleurs des mines et ainsi de « baisser la tension dans mon village o๠les disputes entre les conjoints déstabilisaient les familles ». « Nos femmes nous appartiennent maintenant avec l’arrivée de ces professionnels» ajoute-t-il. Des professionnels de sexe « agréées » ! A Loulo, les filles de joie sont pour ainsi dire suivies, pour protéger au maximum les travailleurs. Ainsi, selon le chargé du développement communautaire de la mine de Loulo, elles subissent régulièrement des consultations dans la clinique construite par la société minière. Elles y font également régulièrement leur test de dépistage du VIH SIDA. « Dans nos cliniques, les consultations de toutes les populations sont gratuites et y compris les médicaments et tout le monde peut en profiter» affirme Youssouf Ongoiba. Selon les responsables de la structure de santé, les infections sexuellement transmissibles sont fréquentes dans la zone. Elles sont même la troisième cause de consultation après la diarrhée et le paludisme. En cette période de lutte contre le sida la clinique de Société minière de Loulo a enregistré 100 personnes dépistées dont une personne s’est révélée séropositive. Modibo Fofana

Mariages et baptêmes : l’extravagance des rêveuses à son comble !

s’endetter pour paraà®tre unique le jour du mariage Pour paraà®tre incomparable le jour du mariage, nos sœurs n’hésitent pas à  bousiller les économies d’une année. Les mariages et les baptêmes sont des occasions pour étaler le symbole de la fortune et de la réussite. Le plus aberrant est qu’aucune femme dans la société malienne n’est épargnée par cette gabegie financière. Intellectuelles ou analphabètes, elles sont toutes prêtes à  balancer les billets de banques sur leurs laudateurs ou griots patentés. Les jeudis et dimanches sont des jours très prisés pour célébrer les mariages au Mali. Ces jours là , les boà®tes de nuit, restaurants et autres lieux ne désemplissent pas. Les familles des mariés ne lésinent pas sur les moyens pour marquer ce jour inoubliable dans la vie de leurs enfants. Pour la circonstance, des caméras et des appareils photos sont là  pour fixer ces images de bonheur pour la postérité. Comme d’habitude, les griots et autres maà®tres de la parole ne ratent pas l’occasion de tirer profit de ce dédale festif. Ils se répandent en éloges dithyrambiques sur le nouveau couple et les membres de leurs familles respectives. Et l’hémorragie financière des femmes provoque le vertige. Irrésistibles aux éloges des griots, ces femmes pour la plupart femmes du foyer distribuent des billets de banque, bijoux et autres objets de valeurs comme du petit pain aux miséreux. La parade des belles voitures Au-delà  de cette gabegie financière, les femmes font la parade des belles voitures louées à  des sommes faramineuses. Le nombre de berlines grosses cylindrées déterminent le niveau social des nouveaux mariés et le bonheur infini auquel ils veulent accéder. Hélas ! Une minorité de couples connaà®tront le nirvana durant leur vie conjugale. La difficile conjoncture économique du pays ne décourage pas ces rêveuses. Rokia Diallo a été la marraine d’un mariage et témoigne : « On a pas le choix pour ces dépenses, C’’est une obligation dans notre milieu, surtout si tu es choisie comme marraine, alors, toutes les femmes attendent quelque chose de toi. En bref, C’’est une question d’honneur ». Pour Aminata Ballo, il faut s’endetter pour paraà®tre « unique » le jour du mariage d’un parent. « Nous les femmes sommes nombreuses, à  l’approche du mariage ou du baptême à  emprunter les habits de fête et bijoux à  Bamako, aujourd’hui tout se loue à  l’heure. Les costumes, les robes, les grands boubous brodés, les chaussures, toutes sortes de parures, les sacs à  main sont mêmes proposés par des officines spécialisées, C’’est comme ça ! » Le mariage d’autrefois Jadis, les cérémonies sociales réunissaient un cercle relativement restreint de parents, de voisins et d’amis pour honorer les mariés (ou le nouveau-né). Le but était de resserrer les liens affectifs noués de longue date avec les organisateurs de l’événement. Aujourd’hui dès l’annonce d’une cérémonie ou même d’un décès, des personnes inconnues envahissent les lieux. Elles sont attirées par la notoriété ou la richesse de la famille en cause. Il existe dans notre capitale un univers de démesures. Une folie des grandeurs attisée par les louanges des griottes. Ces maà®tresses de la parole dopent la rivalité entre les donatrices. Mais comme dirait l’écrivain Seydou Badian Kouyaté, « Ce n’est pas le séjour d’un tronc d’arbre dans le marigot qui le transformera en crocodile » .