Le Cameroun à l’épreuve du terrorisme

En l’espace d’une semaine, deux attaques ont touché la ville, dont un double attentat kamikaze en plein marché. Bilan de ce dernier drame : 21 morts et plus de 70 blessés. Après le Tchad et le Niger, le mouvement terroriste nigérian exporte ses méthodes barbares chez le 3ème voisin membre de la coalition créée en 2014 pour lui faire la guerre. Les observateurs plus ou moins avertis ont décelé dans le drame de Maroua la preuve de la fragilité du Cameroun, malgré les discours va-t-en guerre des autorités. Selon Marie-Claire Nana, éditorialiste au Cameroon Tribune (Quotidien gouvernemental), « ce n’est pas le Cameroun, mais le monde entier qui est aujourd’hui fragilisé par le péril djihadiste. De la Turquie à  la France, en passant par la Belgique, les Etats-Unis, l’Irak, l’Egypte, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, le Mali…. ». A l’instar du Tchad, qui a instauré des mesures drastiques après les attentats de ces dernières semaines, le gouvernement camerounais a lui aussi décidé de ne plus transiger. Intensification des opérations de police, fermeture des débits de boisson à  partir de 18h et contrôle systématique des prêches dans les mosquées, sont censés réduire le risque terroriste. En attendant, on tente de rassurer la population. Des prières ont été organisées dans les lieux de culte, deux milliards de francs CFA et des centaines de tonnes de vivres ont été distribués à  Fotokol et Maroua. Pour le Cameroun, lutter contre Boko Haram est une chose. l’autre chose est de créer des projets de développement pour cette région de l’extrême-nord, considérée comme abandonnée, et oà¹, selon l’historien et politologue Achille MBembé, il ne « reste plus aux jeunes qu’à  se faire enrôler sur les marchés régionaux de la violence ».