MASA 2014 : le stade Houphouët Boigny, une boîte de nuit à ciel ouvert

Communément appelé «Félicia» au bord de la lagune Ebrié, le stade Félix Houphouà«t Boigny, du nom du premier Président de la Côte d’ivoire, à  la faveur de la cérémonie officielle d’ouverture du Masa 2014, a été transformé en une grande boà®te de nuit à  ciel ouvert. En plus des discours des officiels, des artistes, comme Salif Keita, P Square et Magic system, ont amené les 20 000 abidjanais qui avaient fait le déplacement, à  danser. Et, les couleurs de la 8ème édition du Marché des arts et du spectacle africain étaient données. Il y a 7 ans que les lampions s’étaient éteints sur la dernière édition du Masa. En 2014, cette 8ème édition a été voulue par le Président ivoirien Alassane Dramane Ouattara, qui était d’ailleurs Premier ministre de la Côte d’Ivoire, à  l’époque de la première édition en 1993. Puissant facteur d’intégration et de cohésion sociale, la manifestation de cette année vise à  aider le peuple ivoirien sur son long chemin de la réconciliation. Présidée par Daniel Kablan Duncan, Premier ministre de la Côté d’Ivoire, la cérémonie d’ouverture qui a été exceptionnellement conçue comme une grande manifestation, a enregistré la participation de fortes personnalités comme : Robert Beugré Mambé, Gouverneur du District d’Abidjan, Maurice Bamdama, ministre ivoirien de la culture, Henriette Dagri Diabaté, grande chancelière de l’Ordre national, marraine de l’édition 2014 et Abdou Diouf, secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie. Pour donner le ton de la soirée, le samedi 1er mars 2014, au « Félicia », le Groupe «Afrique Tempo » a été mis à  contribution pour chanter l’hymne national de la Côte d’ivoire. Ensuite, comme pour exorciser l’espace et partant toute les villes de la Côte d’Ivoire qui doivent abriter les manifestations, le chef Haby Lucien, doyen des ébriés de Cocody, a procédé à  une cérémonie de libation. «Que le Masa soit une occasion pour la valorisation de la culture et que les ancêtres aident la Côte d’Ivoire à  aller très loin et surtout à  aider les ivoiriens à  retrouver la cohésion », a indiqué le chef traditionnel. En sa qualité de Directeur général du Masa, Pr Yacouba Konaté, après avoir mis l’accent sur la nécessité d’une l’alliance entre la politique et la culture, a souhaité que le présent Masa soit le lieu de l’éclosion de plusieurs artistes africains. Robert Beugré Manbé, Gouverneur du District autonome d’Abidjan, a rappelé que la culture C’’est la manière d’être, de penser et d’agir. Pour cela, il a estimé que la culture permet à  l’homme de marquer son originalité. « Nous nous réjouissons du réveil du Masa. Tel le sphinx, le Masa se réveille et sera beau et plus grand », a-t-il déclaré. Pour sa part, Maurice Bamadama, ministre de la culture de la Côte d’ivoire, a indiqué qu’il y a 27 ans que le Masa existe grâce à  la volonté des ministres de la culture de l’espace francophone. Il a réitéré l’engagement des autorités ivoiriennes de faire de cette rencontre l’espace de promotion des talents africains pour la conquête des marchés africains et du monde. Le Masa, facteur d’intégration Henriette Dagri Diabaté, grande chancelière de l’ordre national de la Côte d’Ivoire, marraine du Masa, a souhaité que le Masa soit un moment de ferveur qui participe à  la réconciliation des C’œurs et des esprits, dans une Côte d’ivoire en paix et résolument engagée pour le développement. « La réussite du Masa 2014 sera notre réussite à  tous », a-t-elle indiqué. Ensuite, ce fut le tour du dialogue des religions entre deux groupes. Une chorale musulmane sénégalaise et une chorale chrétienne de la RDC. En sa qualité de secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf, a rappelé un dicton de Houphouà«t Boigny, selon lequel « nous voulons allez en avant sans renoncer à  notre passé ». Le secrétaire général de l’OIF, a indiqué rien n’aurait pu l’empêcher de fêter cette renaissance du Masa, avec les ivoiriens. Avant de rappeler que l’Afrique a une civilisation millénaire, des traditions et des valeurs pour bâtir des industries culturelles de demain. « Si la francophonie a soutenu le Masa, C’’est parce que nous sommes convaincus que la culture est un pilier du développement », a-t-il déclaré. Avant d’estimer que le Masa, un puissant instrument d’unité et d’intégration continentale, est aussi un espace qui approvisionnera le marché en attente de créations et de productions africaine. « Nous sommes ici pour offrir une vitrine des meilleurs créations d’art contemporain du continent », a-t-il ajouté. Avant de rappeler qu’ils sont réunis à  Abidjan pour faciliter l’intégration des artistes africains dans les circuits de distribution à  travers le monde. Il a invité la jeunesse africaine à  prendre soins du patrimoine culturel africain. « Le patrimoine culturel africain est entre vos mains jeunesse africaine. Protéger et développer ce patrimoine précieux », a-t-il conclu. Représentant, le Président de la République de Côte d’Ivoire, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, a indiqué qu’après 7 ans d’interruption, le Masa reprend ses droits dans une ferveur populaire à  Abidjan. « Le Masa vient apporter des solutions concrètes aux problèmes des artistes et des professionnels de la culture en Afrique », a-t-il estimé. Avant d’annoncer que le gouvernement ivoirien sous la houlette du Président Alassane Dramane Ouattara, ne peut que soutenir cette initiative. Ce discours du Premier ministre ivoirien a permis aux artistes de donner libre cour à  leur talent. Le groupe Ribbab fusion du Maroc, Gnahoré Dobet de la Côte d’Ivoire, Dara J du Sénégal, Salif Keita du Mali, Maggic système de la Côte d’Ivoire et P Square du Nigéria, ont rivalisé d’ardeur pour une animation riche en sons et en lumière. Et, du coup, les nombreux mélomanes qui ont fait le déplacement du stade, n’ont pas pu se retenir. Le Stade a été transformé en une grande boà®te de nuit à  ciel ouvert. Cela augure de la réussite de cette édition du Masa.

Organisation, délestage…, difficile renaissance pour le Masa 2014

Le ton de ce rendez-vous culturel d’Afrique de l’espace francophone a été donné le samedi 1 mars 2014 au stade Félix Houphouà«t-Boigny d’Abidjan Plateau. Comme si C’’était un signe prémonitoire, le directeur général, Yacouba Konaté, reconnu pour son éloquence et sa rigueur, certainement subjugué par l’émotion, n’a pu lors de son allocution, prononcer le nom de Mme Henriette Dagri Diabaté, dont il est le collaborateur le plus proche en tant que directeur de cabinet, à  la Grande chancellerie de l’Ordre national. Un premier mauvais signe. Couacs et délestages Puis survient celui de l’électricité interrompue à  19 h 17 pendant la prestation du groupe marocain, Ribab Fusion. Cette première interruption annonciatrice du mauvais présage à  venir sera vite réparée. Un incident des plus fâcheux, C’’est lorsque le podium cède sous l’un des membres du célèbre groupe sénégalais, Daara J, immergé qui finit sa chute à  terre, avant d’être aidé par le public à  se retirer de là  pour rejoindre la scène. , a-t-il lancé à  son retour sur scène avec un brin d’humour. Le pire est à  venir. Quand juste après le passage de Dobet Gnahoré, l’éclairage disparaà®t dans les tribunes, à  20 h 13 minutes, puis quelques minutes plus tard, soit à  20 heures 24, toute l’alimentation de la logistique cesse de fonctionner. Silence radio sur le podium. Dès lors, le merveilleux public prend le relais dans les tribunes reprenant en chœur un refrain du groupe qui aura conquis des C’œurs à  ce spectacle. Pendant près d’une heure, les techniciens sont mis à  rude contribution pour relancer le spectacle. Mais, ils y parviendront difficilement. C’’est sous une lumière pâle qu’est annoncé Salif Kéita, l’une des grandes affiches de cette soirée. Il est 21 h 15 minutes quand le célèbre artiste du mandingue ouvre sa scène avec son titre à  succès  »Nebi fè », repris en chœur par le public. Il n’aura pas le temps de communier avec ce public qui l’attendait, en raison du manque de lumière dans les tribunes. Finalement, il quitte la scène sans même dire au revoir au public. Cela, avant même la fin de sa troisième et dernière chanson. Laissant dire au public qu’il s’est débarrassé du spectacle. Magic System sauve la mise Visiblement interpellé par cette ambiance morose qui prévalait, le groupe Magic System, comme un capitaine d’équipe, a pris le relais pour redresser la pente. Ce groupe remet de l’ambiance et émerveille le public. Il est 22 heures, lorsque A’salfo et les autres magiciens, comme en terre conquise, entonnent leur première chanson de la soirée. « Anoumabo », titre d’hommage à  leur terre natal avant d’enchaà®ner avec plus d’une dizaine de leurs titres. Une véritable communion avec le public qui a eu le temps d’oublier les désagréments causés par l’organisation jusqu’ici. « Taper dos », « ambiance à  l’africaine », « Académie », « bouger bouger », sont autant de titres qui ont permis au groupe de vibrer et de faire la fête avec le public. Avant de céder la scène sur les notes de leur titre à  succès, considéré comme l’emblème de ce groupe « 1er gaou ». C’’est un public conditionné par le groupe Magic System qui accueille l’affiche de la soirée, P Square. Malgré l’heure avancée, Pierre et Paul Okoyé, duo du groupe sont accueillis par un tonnerre d’applaudissements sur scène. Malheureusement, ils n’auront pas le temps de s’exprimer quand leur élan est brisé par une énième coupure d’électricité de la soirée. C’’était sans compter avec leur envie de faire plaisir à  ce public qui les attendait. Les jumeaux nigérians réussiront à  combler ce public à  travers une prestation à  la dimension de leur talent. C’’est finalement aux environs d’une heure du matin qu’a pris fin cette cérémonie d’ouverture.