6è journée nationale de la maternité à moindre risque : « Aucune femme ne doit mourir en donnant la vie »

La cérémonie était présidée par le Ministre de la santé Oumar Ibrahima Touré, en présence des Ministres de l’Enseignement Supérieur, de la Communication, et de l’Urbanisme, du Représentant de l’Unicef Chef de file des Partenaires Techniques et Financiers, du Représentant de l’OMS et de nombreuses personnalités et invités. Pour le ministre Touré, il s’agit là  d’un événement d’une importance capitale qui vise à  mobiliser toutes les forces vives de la nation, dans le but de réduire la mortalité maternelle, néonatale et infantile La mortalité néonatale et maternelle: une tragédie au Mali Il convient de signaler que la mortalité maternelle et néonatale, représente une véritable tragédie dans le monde avec, chaque année, environ 529.000 décès maternels. « En ce qui nous concerne, le taux de mortalité maternelle est estimé à  464 décès pour 100.000 naissances vivantes, et le taux de mortalité néonatale est de 46 pour 1.000, selon les résultats de l’Enquête Démographique et de Santé Mali IV réalisée en 2006. En d’autres termes, une femme meurt toutes les 3 heures et 80 nouveau-nés décèdent chaque jour. Il s’agit là  d’une véritable hécatombe, parce que le décès d’une mère compromet non seulement la vie de ses enfants, mais aussi le bien être de la famille et de la communauté », a indiqué le ministre Oumar Ibrahim Touré. Face au taux élevé de mortalité maternelle, le département de la santé, avec l’appui de ses partenaires, a mis en place dès 1994 un programme de périnatalité avec un volet organisation du système de référence/évacuation, pour la prise en charge des urgences obstétricales. Cette initiative constitue une innovation importante pour le système de santé. Il comprend un dispositif de financement avec la caisse de solidarité, et un système d’alerte et d’évacuation sanitaire avec les ambulances et les radios. Le financement de la caisse de solidarité, est basé sur un partage des coûts impliquant la famille, les Associations de santé communautaire ou ASACO, les mairies, les Conseils de cercle et les Centres de santé de référence. Renforcer le système de référence/évacuation Le Ministre de la santé dira que c’est ensembleque des solutions pourraient etre trouvées à  certains problèmes, qui entravent le bon fonctionnement du système de référence/évacuation. « Je voudrais notamment parler du faible niveau de paiement des cotisations par les ASACO et les collectivités locales, et la tenue irrégulière des réunions statutaires des organes de gestion de la caisse de solidarité et du monitorage du système. En effet, le non paiement de ces cotisations, contribue à  l’augmentation du deuxième retard lié à  l’orientation ou l’évacuation du malade vers les structures de prise en charge. Toute chose, qui entraà®ne des taux élevés de mortalité et de morbidité maternelle et néonatale. Je voudrais, en cela, insister sur l’importance de la participation communautaire, qui intègre les principes de responsabilisation et d’autofinancement ». Dans son allocution, le ministre de la Santé a rendu un vibrant hommage à  Madame TOURE Lobbo TRAORE, Présidente de la Fondation pour l’Enfance, Epouse du Chef de l’Etat, pour son engagement dynamique dans le combat contre les maux dont souffrent les femmes et les enfants au Mali. La journée a été aussi marquée par le baptême de la 1ère Promotion des Gynécologues-Obstétriciens et de la 3è Promotion des Pédiatres, dénommée Promotions Mme Touré Lobbo Traoré. Des récipiendaires ont également reçu des Prix Tara Boré, décernés par la Première Dame à  travers le Ministre de la santé qui la représentait. Pour conclure ses propos, le chef du departement de la Santé a réitéré la volonté des plus hautes autorités à  oeuvrer pour « qu’aucune femme ne meurt en donnant la vie » et «qu’aucun nouveau né ne meurre dans les premières heures de sa vie ».

Mortalité maternelle et néo-natale : ‘aucune femme ne doit mourir en donnant la vie’

Présidé par la Première Dame du Mali, Mme Touré Lobbo Traoré, en présence du ministre de la Santé, Oumar Ibrahim Touré, l’évènement aura mobilisé les femmes. Toutes ont témoigné de leur engagement à  participer a la réduction du fléau que constitue la mortalité maternelle et néonatale. Lancée depuis 1987 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la lutte en faveur d’une maternité sans risque est un combat que le mali, à  l’instar de nombreux pays en voie de développement, s’est approprié. s’inscrivant en bonne place dans les Objectifs du millénaire (à  atteindre d’ici 2015) notre pays, à  en croire les autorités, a déployé d’énormes efforts, couronnés par des avancés significatives dans la réduction de la mortalité maternelle et néonatale. Une étude comparative des indicateurs montre que des progrès ont été réalisés dans de nombreux pays. Entre 2001 et 2006, le taux de mortalité a été réduit de 17% chez les enfants de moins de 5 ans, et de 19% chez les femmes. Cette journée s’est donc axée sur les défis restants en matière de mortalité maternelle et infantile : l’accessibilité aux services de santé, la responsabilisation des femmes dans tous les domaines de santé et de la reproduction. Un combat, aux dires des spécialistes, qui n’incombe pas qu’aux femmes seules. « Il doit mobiliser toutes les composantes de la société ». Selon le Pr. Mamadou M Keita, il y’a une nécessité absolue de recentrer les efforts avant 2015. Nous pourrons atteindre les objectifs du millénaire pour le développement, à  condition que l’essentiel se trouve en amont de l’hôpital, à  savoir dans nos familles et dans nos communautés ». « La bataille pour une maternité à  moindre risque se gagnera surtout par la qualité des ressources humaines, réparties de façon équitable sur le territoire national », a lancé une participante à  ladite journée. A noter que les objectifs du millénaire en matière de réduction de la mortalité maternelle et néonatale s’inscrivent en droite ligne de la vision 2010 adoptée par les premières dames d’Afrique. Cette initiative vise à  réduire de moitié (50%) ce fléau.