La Mauritanie dit Oui à une nouvelle constitution

La Mauritanie a depuis hier, une nouvelle constitution. Des milliers de mauritaniens ont voté pour sa modification lors d’un référendum.

Le ‘’Oui’’ l’a largement emporté lors du referendum pour une nouvelle constitution en Mauritanie qui s’est tenu samedi. 85% des électeurs se sont prononcés en faveur d’une nouvelle constitution. Une coalition regroupant huit partis de l’opposition avaient appelé à boycotter le scrutin, qui a tout de même vu un taux de participation de 53,73%. « Une farce électorale qui a ouvert la voie à une fraude encore plus vaste » qualifie l’opposition. Elle dénonce également un coup de force du président Mohamed Ould Abdel Aziz pour tenir le référendum. Les sénateurs avaient en effet rejetés le projet de révision constitutionnelle.

La nouvelle constitution, en elle-même prévoit l’abolition du sénat qui sera remplacé par des conseils régionaux élus, le drapeau aussi subira des modifications. Deux bandes rouges « pour valoriser le sacrifice des martyrs » de la résistance à la colonisation française qui s’est achevée en 1960. Une nouvelle hymne national verra aussi le jour.

Une partie de l’opposition le soupçonne de vouloir aller au-delà de son second mandat que lui confère la constitution et qui prendra fin en 2019. Une inquiétude renforcée par une récente déclaration du président, laissant entendre que cette modification de la Constitution ne serait pas la dernière. « Dans deux ans, voire dix ans, d’autres amendements peuvent intervenir pour adapter notre constitution à nos réalités ».

 

Mauritanie: décès de l’ex-chef de junte militaire, Ely Ould Vall

Le colonel Ely Ould Mohamed Vall, ancien chef d’une junte (2005-2007) en Mauritanie et opposant à l’actuel pouvoir mauritanien, est décédé vendredi d’un « arrêt cardiaque », a t-on appris auprès de sa famille et de source officielle.

Le colonel Vall, né en 1953 à Nouakchott, est décédé dans la région de Tiris (extrême nord de Mauritanie), où il était en vacances, après un « malaise suivi d’un arrêt cardiaque », a déclaré à l’AFP un membre de sa famille.

Un deuil national de trois jours a été décrété, a annoncé le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, dans un communiqué publié par l’Agence mauritanienne d’information (AMI, officielle). Le défunt était un cousin du président Aziz.

Un petit avion militaire a été dépêché vendredi par le gouvernement mauritanien pour ramener à Nouakchott le corps de M. Vall, a indiqué à l’AFP une source officielle.

L’inhumation était prévue vendredi soir à Nouakchott en présence de plusieurs personnalités politiques et religieuses dont le chef de l’Etat mauritanien, selon un programme officiel. Elle devait être précédée par une prière mortuaire dans une mosquée de la capitale.

Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), principale coalition de l’opposition dans laquelle M. Vall militait comme personnalité indépendante, a suspendu toutes ses activités politiques pour « honorer sa mémoire », a déclaré à l’AFP son porte-parole, Saleh Ould Henenna.

« La disparition du président Ely Ould Mohamed Vall est une très grande perte pour la Mauritanie et pour l’opposition démocratique », a t-il indiqué.

Le colonel Vall était un opposant au président Aziz. Il avait été candidat à l’élection présidentielle de 2009 (3,81%) face à M. Aziz qui avait remporté ce scrutin.

Il ne s’était pas présenté à la présidentielle de 2014 en raison du boycott décidé par l’opposition après des divergences avec le pouvoir sur l’organisation du scrutin.

Chef de la Sûreté nationale (police) durant plus de 20 ans, le colonel Vall avait pris la tête d’une junte ayant renversé, en août 2005 alors qu’il était hors du pays, le président Maaouiya Ould Taya, lui même arrivé au pouvoir par les armes en 1984.

Le colonel Vall avait rendu le pouvoir aux civils en 2007, au terme d’une transition démocratique de 19 mois qui avait conduit à l’élection du premier président démocratiquement élu en Mauritanie, Sidi Ould Cheikh Abdallahi.

Ce dernier a été renversé en 2008 par l’actuel président Aziz, lors d’un nouveau coup d’Etat.

Mali: échanges de tirs à Nara, à la frontière avec la Mauritanie

Au Mali, dans la ville de Nara, proche de la frontière avec la Mauritanie, des échanges de tirs nourris ont été entendus, ce samedi 27 juin au matin. C’’est un camp militaire qui aurait été pris pour cible dans cette attaque. Dès le début de la matinée, une grande partie de la population est restée terrée chez elle. Tout d’abord, à  la mi-journée de ce samedi, on entendait toujours des tirs sporadiques, notamment dans la périphérie de la ville de Nara. Aussi, il faudra attendre encore un peu avant de parler de la maà®trise totale de la situation par l’armée malienne. Tout a commencé, tôt ce samedi matin, des hommes armés sont rentrés dans la ville de Nara, située à  380 km au nord de la capitale Bamako et à  une trentaine de kilomètres de la frontière mauritanienne o๠se trouve un camp militaire. Certains de ces hommes armés s’étaient, semble-t-il infiltrés, depuis quelques jours, dans Nara. Ils se sont tout de suite dirigés vers le camp militaire de Ould Issa, situé à  l’ouest de Nara. Des coups de feu ont été entendus ; l’armée malienne a riposté et, tout au long de la matinée, des témoins ont entendu des détonations d’armes lourdes. l’armée malienne a riposté et, au même moment, selon des témoins, les assaillants – qui seraient des djihadistes – ont déambulé vers le centre de la ville en criant « Allah akbar ! » (Dieu est le plus grand). « J’ai vu des gens enturbannés. Certains avaient la peau noire ; d’autres la peau blanche », dit un habitant de Nara. Les tirs étaient certes concentrés à  l’ouest de la ville, mais un ancien élu de la localité qui habite à  l’est de Nara, a déclaré à  RFI qu’une balle perdue était tombée dans sa maison sans faire de victimes. « Depuis 5h00, ce samedi matin, jusqu’à  maintenant, en fin de matinée, il y a des tirs à  Nara. Depuis des motos, ça tire partout. Dans mon quartier, il y a une roquette qui est tombée mais qui n’a pas fait de victimes. Ils sont du côté du camp militaire. Quand ça tire, ça tire très fort. Pour le moment, nous avons vu des soldats maliens passer. Ils ont dit à  tout le monde de rentrer et de prier pour eux aussi », a témoigné cet habitant de Nara, joint par RFI. Depuis ce samedi matin, le marché de la ville ainsi que les magasins sont fermés. Les populations sont terrées chez elles. Un renfort de l’armée serait arrivé sur les lieux et, actuellement, les assaillants sont nettement moins visibles en ville. l’armée malienne affirme être en pleine opération de ratissage alors qu’un enseignant a affirmé, à  RFI, au téléphone, avoir vu, dans une rue de Nara, « le corps d’un djihadiste tué ».

La Mauritanie fournira de l’électricité au Mali

Cet accord « va renforcer l’intégration entre les deux pays en matière d’énergie que la Mauritanie s’apprête à  produire à  partir du gaz de son champ de Banda, situé en offshore et pour lequel les partenaires financiers viennent de confirmer leur engagement », a déclaré à  l’AFP un conseiller du ministre mauritanien, Mohamed Abdallahi Ould Heremtallah. l’électricité sera produite à  partir du gisement gazier de Banda situé au large de Nouakchott rapporte l’AFP citant des sources officielles. En 2013, la Mauritanie avait conclu un accord similaire avec le Sénégal. Elle va construire une centrale à  gaz à  Nouakchott sur le littoral, qui permettra de produire dès fin 2015 180 mégawatts, et à  terme près de 320 mégawatts dont « une partie, le surplus, sera commercialisée vers les deux pays voisins », le Mali et le Sénégal, a indiqué M. Ould Heremtallah. Plus de 650 millions de dollars l’accord a été signé à  l’issue d’une réunion de deux jours des ministres mauritanien, malien et sénégalais chargés de l’Energie, en présence de la directrice des opérations de la Banque mondiale (BM) dans la région, Vera Songwe. Elle a fait part de l’intérêt des bailleurs de fonds pour soutenir le projet gazier de Banda « qui est très important pour le développement de la sous-région, pour la création de l’emploi et pour la promotion de l’agriculture ». « Nous pensons que le plus grand frein pour le développement sur le continent, C’’est l’énergie. Aujourd’hui, la Mauritanie nous montre que nous pouvons partager, créer et générer cette énergie et la distribuer », a Mme Songwe déclaré. La Mauritanie, la BM et le Fonds arabe pour le développement économique et social (Fades) vont financer la construction de la centrale électrique d’un montant de plus de 650 millions de dollars. Une rencontre doit prochainement se tenir entre les directeurs des société nationales d’électricité des trois pays pour « déterminer les conditions de livraison de l’électricité » au Mali et au Sénégal et « la quantité à  exporter par la Mauritanie selon les besoins de chaque pays, Nouakchott prenant en charge le transport de l’énergie », a expliqué M. Ould Heremtallah.

Visite express pour Ould Abdel Aziz à Bamako

Président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a dû réaménager son agenda pour venir à  Bamako hier en début d’après midi. En effet, le président Aziz a écourté son voyage au Rwanda o๠il participait au 20è anniversaire de la Banque africaine de développement. De là , il prévoyait de s’envoler directement vers l’Afrique du Sud pour assister à  l’investiture du président Jacob Zuma. Cette visite improvisée dans notre pays intervient à  un moment o๠le processus de dialogue et de paix entamé par les autorités avec le soutien de la communauté internationale est mis en mal par de sanglants affrontements à  Kidal. Arrivé à  16 heures à  l’Aéroport, le chef d’Etat mauritanien a été accueilli par son homologue et « frère » Ibrahim Boubacar Keita qui devait se trouver lui-même à  Kigali si la situation du pays ne l’avait obligé à  annuler son voyage. Quelques instants plus tard, les deux dirigeants se sont retrouvés à  Koulouba autour d’un déjeuner offert par l’hôte dans la salle des banquets en faveur du visiteur de marque. En présence du Premier ministre Moussa Mara accompagné de plusieurs membres du gouvernement et les officiels de la délégation mauritanienne, les deux chefs d’Etat ont animé un point de presse devant parterre de medias a assisté. Au cours de cet exercice, Ibrahim Boubacar Keita qui a ouvert le bal a indiqué que « C’’est dans la difficulté que l’on reconnaà®t les siens » pour ainsi louer l’excellence des rapports entre nos deux pays. « Je l’ai eu au téléphone hier soir. Il m’a dit : mon frère, J’arrive demain à  Bamako. Il a tenu l’agenda brusqué qu’il s’est imposé pour venir témoigner au peuple du Mali toute la fraternité du peuple frère de la Mauritanie » a confié le président Keita qui dit ne jamais finir de remercier son homologue pour cet élan spontané de solidarité. « Merci monsieur le président, merci » a ajouté IBK dévisageant son « frère Mohamed » avec un regard plein de reconnaissance. Interrogé sur les tragiques évènements de Kidal, le chef de l’Etat a expliqué avec pédagogie que notre pays s’est engagé dans un processus de dialogue depuis longtemps parce qu’il est convaincu que C’’est le seul remède à  la crise. C’’est ce qui justifie pour lui la nomination d’un haut représentant de l’Etat pour le dialogue inclusif inter-malien en la personne de l’ancien premier ministre Modibo Keita. La nomination de l’homme a été accueilli favorablement dans toutes les sphères de la population malienne y compris chez nos frères de la rébellion, a relevé le président Keita qui pense qu’une atmosphère nouvelle était déjà  créée pour conduire à  un dialogue serein et fraternel. Dès lors, IBK pensait que les voies étaient défrichées qui vont conduire cette fois ci à  une paix souhaitée par tous. Il rappelle que dans la nuit du lundi au mardi, le même message de paix et de dialogue a été lancé. Il n’y pas d’alternative à  la paix, dit-il. Cette visite du chef du gouvernement à  Kidal, visite par laquelle tout est parti, est dans l’ordre normal des choses. Un chef de gouvernement digne de ce nom, explique le président de la République, se doit d’aller sur le terrain pour vérifier l’effectivité de la mise en œuvre de ce que le gouvernement a décidé. LE DIALOGUE COMME SEULE ALTERNATIVE En l’occurrence, il s’agissait pour le Premier ministre Mara, comme il l’a fait à  Tombouctou et à  Gao, de se rendre compte qu’effectivement dans la région de Kidal les choses étaient en ordre. Que l’administration était revenue. Dédié à  sa mission régalienne notamment pour le social et le culturel, le Premier ministre arrivant là , au cours de la conférence de cadres avec notamment les préfets qui finirent par un sort tragique. La suite macabre est connue, selon le chef de l’Etat visiblement affecté par cette tragédie. Et le président Ibrahim Boubacar Keà¯ta de poursuivre la narration des faits : « le lendemain un autre dérapage a suivi, en dépit de la douleur insondable qui était la nôtre ». Parlant de l’intégrité de notre territoire, le président Keita [b a redit que nul ne saurait la remettre la cause y compris les groupes rebelles qui ont signé les accords de Ouagadougou. l’assaut mené par nos soldats pour libérer le gouvernorat occupé la veille par les groupes armés de tout acabit s’explique par la diffusion d’images macabres de représentants de l’Etat qui sont torturés, égorgés o๠dans une sorte de surréalisme macabre sont affiché sur internet. « Ils ont hélas, par impatience, été au gouvernorat pour les libérer. La suite est désormais connue » a abrégé IBK qui réaffirme qu’il ne faut en déduire « aucune volonté belliciste ou guerrière de la République du Mali ». Les premiers mots du président mauritanien étaient de remerciement à  l’endroit de son homologue pour la qualité de l’accueil réservé. Accueil qui n’a pas surpris l’hôte de marque qui a également présenté ses amitiés au peuple malien. « Le peuple et le gouvernement mauritaniens sont avec le peuple malien » a indiqué le chef d’Etat mauritanien qui a insisté sur les rapports historiques qui lient les deux pays. En ce qui concerne la situation malheureuse de Kidal, il a insisté sur le fait que la sécurité au Mali bénéficie à  toute la sous région et même au delà . La solution de son point de vue commence par l’apaisement des esprits. Ces genres de situation sont fréquentes en Afrique, reconnaà®t-il, invitant toutefois au calme et au dialogue. « Nous allons continuer à  le faire » a-t-il promis avant d’inviter encore une fois à  la retenue et à  la négociation. Qu’est ce que notre pays peut attendre de la Mauritanie ? Il a répondu que son pays ne peut que soutenir le Mali dans son combat. Aucun effort ne sera épargné pour s’engager aux côtés de notre pays, promet-il ajoutant que tout ce que Mali endure touche directement la Mauritanie. Mais il averti également que la solution pour la paix n’est pas de s’engager dans une guerre. La transition est toute trouvée pour le président Keita de mettre en garde contre tout amalgame et toute stigmatisation. « Ce pays, depuis des siècles, est un pays de blancs et de noirs. Nous ne saurions tolérer que nul ne s’en prenne à  nos voisins et nos frères. Evitons également de jeter l’enfant avec l’eau du bain » a ajouté Ibrahim Boubacar Keita, faisant allusion « à  nos amis de la Minusma, nos amis de Serval » qui sont « en mission pour aider l’Etat du Mali à  reprendre les choses en main ». « Que l’on ne s’en prenne pas à  nos amis, à  ceux qui sont venus nous aider et continuent à  le faire dans les limites des missions qui leurs sont assignées, insiste IBK. Sachons respecter nos amis, sachons respecter les autres. Cela est conforme à  la République malienne. Sachons non seulement raison garder, unité garder et honneur conserver. »

Mauritanie : les réfugiés maliens dans l’impasse

Tout comme ceux poussés au départ lors de la répression des années 1990, ils vivent dans des conditions d’extrême précarité. Dans le quartier populaire de Dar-Naà¯m à  Nouakchott, Abdallah et Mohamed, la trentaine, ont installé leur abri de fortune fait de bric et de broc près d’une station service. A l’intérieur, sous des draps tendus tenant lieu de toiture, trois matelas usés sont posés à  même le sol. Anciens bergers reconvertis dans le nettoyage de tapis dans la capitale mauritanienne, les deux hommes ont fuit les villes de Gargando et de Léré dans la région de Tombouctou, toutes deux en proie à  de violents combats depuis le début de la guerre. « Entre l’occupation de la région par des groupes islamistes et les représailles de l’armée malienne, la situation était devenue intenable » explique Abdallah, le visage grave. Mohamed quant à  lui, affirme qu’avant son départ, il y a trois semaines à  peine, il lui était devenu impossible d’accéder au marché de Léré pour vendre ses produits issus de l’élevage. « Les autorités accusent systématiquement les touareg, les maures, et tous les blancs en général d’appartenir à  la rébellion. Ils n’hésitent pas à  nous soutirer de l’argent ou à  nous chasser ». Pris entre le marteau des jihadistes et l’enclume des militaires, il fallait donc partir, vers la frontière la plus proche. Désordre à  M’béra Première étape du périple, le camp de M’béra, vaste mer de tentes perdue au milieu des dunes à  une trentaine de kilomètres de la frontière malienne, au sud-est de la Mauritanie. Il constitue aujourd’hui le plus grand camp de réfugiés venus du Mali. Situé dans une zone enclavée o๠les températures moyennes frôlent les 50° et o๠la misère s’ajoute à  la misère — les mauritaniens de cette région vivant eux-mêmes dans des conditions d’extrême pauvreté — le camp cumule les difficultés de gestion. « Au manque d’eau et de nourriture s’ajoutent des pillages de vivres répétés y compris par des mauritaniens pauvres venant des environs. C’’est sans compter les viols et les nombreux vols de bétail que les bergers nomades ont parfois réussi à  ramener avec eux jusqu’ici » explique Mohamed Ali Ag Al-Moubarak, élu de la région de Tombouctou et porte parole d’un groupe de réfugiés au camp. Courant 2013, le désordre s’intensifie. Les absences répétées de certains réfugiés et les soupçons d’enregistrement de nationaux mauritaniens auprès du Haut commissariat pour les réfugiés de l’ONU (HCR) qui gère le camp, le conduisent à  désactiver 6500 cartes de réfugiés. Une mesure qui n’a pas manqué d’accentuer les tensions entre le personnel onusien et les habitants, donnant lieu parfois à  de vives altercations. Par ailleurs, l’organisation Médecins Sans Frontières souligne que l’aide nutritionnelle y est insuffisante et inadaptée. « Le HCR distribue dix kilos de riz et un litre d’huile par personne et par mois, comment peut-on vivre avec ça ? » se désole M. A. Ag Al-Moubarak. Lorsqu’ils débarquent à  M’béra avec leurs familles, Mohamed et Abdallah y reçoivent tous deux la carte de réfugié, sésame pour l’obtention des vivres. Mais rapidement, les conditions de vie très difficiles et le manque de ressources économiques les pousse vers la capitale. « Là -bas, il n’y avait rien à  faire. Le travail humanitaire est réservé aux personnes instruites. Difficile de trouver un petit boulot », explique Mohamed. Direction Nouakchott, o๠des jobs dégotés à  la sauvette leur permettent de vivoter, comme la majorité des touareg maliens présents dans la ville. l’histoire se répète En Mauritanie, l’arrivée de populations fuyant le Mali est loin d’être un phénomène nouveau. Dans la capitale, de nombreux touareg se sont installés après avoir fui la répression des précédentes rébellions, notamment celle des années 1990. C’’est le cas d’Abdourahmane Ag Mohamed El-Moctar, débarqué en 1991. « J’étais directeur d’école au Mali dans la région de Ségou. Un militaire dont je formais les enfants m’a averti que l’ordre avait été donné d’attaquer le Nord et qu’il risquait d’y avoir des massacres de blancs. Après un court passage à  Bamako, je suis arrivé ici avec ma famille et je ne suis jamais rentré. » En janvier 2012, l’histoire se répète. Les affrontements qui éclatent entre l’armée malienne et les rebelles du MNLA poussent les populations du nord-Mali hors de leurs frontières. Plusieurs vagues de déplacements se succèdent. Le douloureux souvenir des représailles des années 1990 entraine le départ d’une grande partie des populations dès le début des hostilités. De mars à  juin 2012, les combats entre le MNLA et les groupes armés d’AQMI, du MUJAO et d’Ansar Eddine, puis le coup d’Etat contre l’ex-président Amadou Toumani Touré, provoquent une deuxième vague de réfugiés. Enfin, les bombardements aériens de l’armée française venue en renfort des militaires maliens au nord, déclenchent en janvier 2013 le troisième pic de départs vers la Mauritanie. A l’apogée de cette période, l’affluence est massive : MSF recensera l’arrivée de 1300 nouvelles personnes par jour au point de transit de Fessala à  la frontière entre les deux pays. Aujourd’hui selon l’ONU, environ 185 000 maliens se seraient réfugiés dans les territoires voisins et près de 340 000 personnes auraient été déplacées à  l’intérieur du pays. Avec 70 000 réfugiés, contre 43 000 au Burkina Faso et 47 000 au Niger, la Mauritanie constitue la première terre d’accueil des populations ayant fui la guerre. A Nouakchott, l’Association des Réfugiés et Victimes de la Répression de l’Azawad (ARVRA), a recensé un peu plus de 10 000 touareg maliens et jusqu’à  20 000 de plus pour tout le pays, en dehors du camp. « Mais le nombre exact reste extrêmement difficile à  déterminer car contrairement au camp de M’béra, les personnes présentes dans les villes sont dispersées » explique A. Ag Mohamed El-Moctar à  la tête de cette association de 1992 à  2013. l’incertitude peut faire varier les estimations du simple au double. Pas de prise en charge dans les villes Hormis le pays de départ, les nouveaux arrivants ont des parcours bien différents. A M’béra, l’immense majorité des réfugiés a parcouru les kilomètres sablonneux qui séparent les villes de Tombouctou, Léré ou Goundam près de la frontière mauritanienne. Ceux arrivés directement à  Nouakchott ont pour leur part le plus souvent emprunté la route goudronnée depuis Bamako, Ka௠ou Nara, dans la partie sud du Mali. Mais contrairement aux premiers, les seconds ne bénéficient pas du statut de réfugié. « Pour ces personnes, il n’y a eu aucune prise charge » affirme A. Ag Mohamed El-Moctar. « Le problème, C’’est que le HCR considère qu’il n’existe qu’un seul centre d’enregistrement des réfugiés : le camp de M’béra. Pourtant de nombreux individus ont traversé la frontière à  d’autres endroits et se sont installés à  Nouakchott ou dans d’autres villes. Ils vivent dans des conditions extrêmement précaires et travaillent comme gardiens de chantier ou agents de nettoyage. Ils sont parfois hébergés par des touareg débarqués lors de la rébellion de 1990. Beaucoup sont des nomades et n’ont même pas de carte d’identité ou de passeport malien. En clair, ils vraiment droit à  rien dans les villes alors qu’au camp ils ont un minimum de prise en charge, même précaire : un toà®t, un peu de nourriture, une carte de réfugié qui leur donne une protection juridique et un accès aux services de santé. » Résultat, paradoxalement, beaucoup de maliens finissent par vouloir rentrer à  M’béra. « Recevoir le statut de réfugié leur permettrait au moins d’obtenir une assistance et de se différencier des migrants bénéficiant d’une carte de séjour ! » s’exclame A. Ag El-Moctar. Au détour d’une ruelle, à  l’ombre des arcades du marché central de Nouakchott, Bounia renverse un seau d’eau sur le carrelage d’une rangée de sanitaires publics. Lui fait partie de la deuxième catégorie de personnes, celle des déplacés qui n’ont pas le statut de réfugiés. Ancien gendarme en service à  Sikasso, il explique avec fierté qu’il a déserté les rangs de l’armée malienne au tout début des conflits pour embrasser la cause de l’indépendance de l’Azawad. « Dans ma famille, mes frères et moi avons décidé de rallier la rébellion. Très vite je suis parti pour gagner de l’argent pendant qu’eux sont au front. à‡a m’est égal de nettoyer les toilettes. C’’est pour l’Azawad. Et pour le MNLA qui défend notre indépendance ! » clame-t-il. De fait, la question de l’afflux de réfugiés s’accompagne d’un autre enjeu, politique cette fois, celui du soutien aux mouvements indépendantistes touareg. Terre d’accueil, la Mauritanie l’est devenue aussi pour le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) dont la présence s’est renforcée dans le pays depuis le début de la guerre. Forte des liens tribaux traditionnels entre les populations des deux pays, l’organisation politique dispose d’une délégation qui a pignon sur rue à  Nouakchott, au risque de faire grincer des dents les autorités de Bamako. Certaines personnalités phares du mouvement y ont élu domicile à  l’image de Nina Wallet Intalou, proche du chef militaire du MNLA Mohamed Ag Najim. l’arrivée récente de nouveaux déplacés venus du nord soutenant la rébellion dote l’organisation de nouveaux appuis populaires dans les quartiers de la capitale mauritanienne. Reste aujourd’hui en suspens l’épineuse question du retour. Echaudés par les représailles sanglantes dont de nombreux maliens ont été victimes en raison de leur appartenance ethnique une fois rentrés au pays dans les années 1990, la plupart des réfugiés restent sur leurs gardes. Cette fois, « ils ne rentreront que si la communauté internationale leur offre de véritables garanties de sécurité, de justice, et de dédommagement », pointe A. Ag El-Moctar. Aujourd’hui, selon le HCR, seules 14 000 personnes ont fait le choix du retour. Pour Abdallah en tout cas les choses sont claires : tant que la paix ne sera pas assurée il restera à  Nouakchott. Aussi longtemps qu’il le faudra.

Mauritanie: un nouveau gouvernement « genré »

Après sa reconduction il y a une dizaine de jours à  son poste, le Premier ministre mauritanien vient de former son équipe. Ould Mohamed Laghdaf y a nommé onze personnalités, parmi lesquelles cinq femmes. Mais pas de grand changement dans la nomenclature de ce gouvernement puisque quinze postes sur vingt-six sont restés aux mains des mêmes ministres, notamment les portefeuilles régaliens comme l’Intérieur, les Affaires étrangères, la Défense, la Justice et les Finances. Une plus grande part aux femmes La principale nouveauté sera donc la présence féminine accrue, avec six ministres dont cinq entrantes. Naha mint Mouknass, ex-ministre des Affaires étrangères, fait ainsi son retour et prend en charge le portefeuille du Commerce, de l’Industrie, de l’Artisanat et du Tourisme. Deux postes de ministres déléguées auprès du ministre des Affaires étrangères sont également créés et confiés à  des femmes : Awa Tandia s’occupera des Mauritaniens de l’Extérieur, et Mekloufa mint Agatt, des Affaires maghrébines et africaines; une fonction dont la création est sûrement liée à  l’élection de la Mauritanie à  la présidence de l’Union africaine fin janvier. En revanche, l’ouverture du gouvernement aux petits partis de la majorité, ayant obtenu des députés lors des dernières législatives, est plus restreinte que prévue : seuls l’UDP avec Naha mint Mouknass et Karama, avec le ministre de la Fonction publique Ould Mohamed Khouna sont représentés.

IBK en Mauritanie : fin du malaise diplomatique?

Les relations entre Bamako et Nouakchott étaient compliquées ces dernières années. Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, ne cachait pas son mécontentement avec son homologue malien déchu, Amadou Toumani Touré sur sa gestion calamiteuse du nord Mali. l’absence du président Abdel Aziz à  la cérémonie d’investiture d’IBK le 19 septembre 2013 au stade du 26 mars de Bamako traduisait encore ce malaise diplomatique entre les deux pays. Voilà  qui justifie l’importance de la visite du président Ibrahim Boubacar Kéita en République islamique de Mauritanie, du 10 au 12 janvier 2013, d’autant que l’homologue mauritanien était il y a quelques jours, à  l’inauguration du barrage de Félou. Réchauffer les relations et renforcer la sécurité dans le Sahel La finalité recherchée par cette visite présidentielle était d’aplanir les difficultés avec un voisin qui compte dans la zone sahélo-saharienne et surtout pour la résolution du problème du nord Mali. Un pari presque réussi au regard du communiqué final ayant sanctionné cette visite en terre mauritanienne. Comme on pouvait s’y attendre la sécurité a occupé une place de choix dans les échanges. Ainsi selon le communiqué final, les deux chefs de l’Etat, après s’être réjouis du rétablissent de la souveraineté et de l’intégrité territoriale Mali, ont décidé de renforcer davantage la coopération entre les pays à  travers l’assistance technique, soutien logistique, la formation, le partage des expériences dans la lutte contre la terrorisme, l’organisation de patrouilles communes… Et C’’est justement dans ce cadre qu’il sera procédé, en févier 2013, à  la relecture de l’accord de coopération militaire et technique arrivé à  terme l’année dernière. Les deux présidents ont appelé à  une coopération accrue entre tous les pays de la bande sahélo-saharienne pour coordonner les opérations de lutte contre les armées terroristes, les narcotrafiquants et les trafics illicites en tout genre. Accords commerciaux potentiels La visite a été mise à  profit par les parties pour signer des accords dans les domaines comme le Commerce, l’Agriculture, l’Energie, du Transport… Ainsi dans le domaine de l’énergie « les deux Chefs d’Etat ont hautement apprécié le niveau de coopération entre les deux pays en particulier l’accord entre les deux sociétés d’électricité, la SOMELEC et l’EDM concernant la fourniture d’excédents en électricité au Mali, y compris ceux qui résulteraient de la réalisation de la centrale électrique de Banda (Mauritanie). Par ailleurs, les deux Chefs d’Etat engagent les départements concernés à  entreprendre dans les meilleurs délais les démarches relatives à  la réalisation de la nouvelle ligne d’interconnexion électrique », renseigne le communiqué. Avant de préciser que : « dans le domaine du commerce, une rencontre a eu lieu entre les deux parties élargies aux Opérateurs économiques des deux Etats et a abouti aux recommandations suivantes: réduction du coût des transactions par la diminution du nombre de poste de contrôle; allégement des procédures administratives par la suppression des barrières non-tarifaires; mise en place d’un système de suivi électronique des camions; soutien des Autorités à  la promotion des pôles de développement notamment le port sec à  Gogui, l’inscription du Port Autonome de Nouakchott dit Port de l’amitié dans les priorités d’échange entre les deux pays; renforcement de l’approvisionnement du marché malien en produit pétrolier liquides et de gaz par le corridor Nouakchott-Bamako ; création d’un Conseil d’Affaires mauritano-malien pour la mise en œuvre et le suivi des relations entre les secteurs privés des deux pays ». Commission Mixte Dans le domaine de l’Agriculture et de l’Elevage, les deux parties ont convenu, entre autres, de redynamiser la coopération et de mettre en exécution les recommandations de la 12ème session de la Grande Commission Mixte de Coopération tenue à  Nouakchott en juillet 2011. Elles décident en outre de réviser l’Accord de transhumance 2005 et la création du comité de suivi de la transhumance; de signer l’Accord sanitaire : renforcement de collaboration dans le suivi, la prévention et la lutte contre les maladies; de renforcer la collaboration pour le développement du pastoralisme; de mener des échanges dans les domaines de la recherche Agronomique et Vétérinaire, échanges commerciaux et la mise en normes de qualité des produits de l’Elevage; de redynamiser la collaboration dans le domaine de la prévention et de la lutte contre le criquet pèlerin et les autres ennemis des cultures; d’assurer la collaboration dans les domaines de la recherche, de la formation et la vulgarisation et la signature d’un Protocole d’Accord dans le domaine… Situation des réfugiés maliens en Mauritanie La partie mauritanienne a ainsi rassuré la partie malienne quant au rapatriement volontaire des réfugiés qui désirent rentrer au Mali, en attendant la finalisation de l’accord tripartite devant permettre le retour conformément aux standards internationaux. En plus des ministres, la délégation comprenait plusieurs notabilités et d’opérateurs économiques et acteurs du secteur dont le président du Conseil National du patronat du Mali, Cyril Achkar, président de l’organisation patronale des industriels, Mamadou Konaté, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali ; Moussa Alassane Diallo, président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers, Ousmane Babalaye Daou, président du Conseil Malien des Chargeurs, Youssouf Traoré, président des Transporteurs, Mamadou Sanogo, Directeur général des Assurances Sabunyuman etC’…

La vraie-fausse vidéo des otages d’Arlit ? ANI

Ces derniers, dont quatre Français – Pierre Legrand, Thierry Dol, Marc Féret et Daniel Larribe -, seraient «visiblement en bonne santé » et appellent leurs pays à  «négocier leur libération ». « les otages français précisent » dans cette vidéo s’exprimer « le 27 juin 2013 », rapporte également l’agence. Cela fait trois ans que les otages d’Arlit sont détenus. Depuis quelques temps, l’agence sert de relais pour les djihadistes du Sahel, lorsqu’ils veulent diffuser des messages à  l’endroit des autorités ou des familles des otages qu’ils détiennent. Un peu comme pour la chaà®ne Al Jazeera qui servait de relais médiatique à  la nébuleuse terroriste Al Qaeda. Lors de la prise d’otages d’In Amenas en Algérie en janvier 2013 déjà , l’agence s’était déjà  fait connaà®tre par la proximité qu’elle entretenait avec les preneurs d’otages. Depuis, l’ANI se traà®ne une réputation de « canal de communication des groupes terroristes ». Le Huffington Post s’interroge lui sur l’agence mauritanienne ANI et écrit :  » Difficile de trouver des informations sur l’ANI. Sur son site internet, un court texte ressemblant plus à  une profession de foi qu’à  une présentation classique, présente l’agence et met en avant la fiabilité de ses informations. « ANI cherche à  combler le vide dont souffre la famille médiatique indépendante en Mauritanien en l’absence de sources fiables d’informations libres, traitées avec professionnalisme, objectivité et rapidité, dans le souci d’apporter une information sûre et sans déformation ni affabulation au lecteur là  o๠il est, aussi bien en langue arabe qu’en français. » Selon Mohamed Ould Khattat un journaliste agencier travaillant à  l’ANI, contacté par Le HuffPost, l’Agence Nouakchott d’Informations (de Nouakchott, la capitale de la Mauritanie) a été créée il y a cinq ans par le groupe de presse mauritanien MAPECI qui possède deux autres journaux Nouakchott Info (en français) et Akhbar Nouakchott (en arabe). à‰ditée en deux langues: arabe et français, elle emploierait une dizaine de journalistes. Formé à  l’agence de presse sénégalaise, Mohamed Ould Khattat travaille à  l’ANI depuis sa création, il est aussi à  la tête du journal Nouakchott Info. L’ANI est dirigée par un certain Mohamed Mahmoud Ould Aboul Maali, suspecté d’avoir des liens très étroits avec Aqmi. Une agence pointée du doigt en Mauritanie et en Afrique L’agence a en effet été à  plusieurs reprises mise en cause pour ses relations privilégiées avec les groupes terroristes et Aqmi en particulier. Après la prise d’otages d’In Aménas, l’ANI a été convoquée par la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel de Mauritanie (HAPA) pour qu’elle s’explique sur une couverture médiatique qui « s’est transformée en une propagande en faveur des preneurs d’otages et de leurs actions ». Une couverture médiatique également vivement critiquée par le journal algérien El Watan. Contactée par les preneurs d’otages et Mokhtar Belmokhtar que l’ANI avait interviewé en 2011, l’agence a accepté de publier leurs communiqués de presse pendant toute la durée de l’attaque. à€ l’ANI, Mohamed Ould Khattat balaie d’un revers de la main ces accusations « La couverture de la prise d’otages d’In Amenas a été un grand coup médiatique qui a renforcé notre sérieux, notre professionnalisme sachant que nous avons publié en même temps les informations du côté algérien, notamment de l’agence de presse algérienne qui est la voix autorisée, explique t-il au HuffPost. Nous avions refusé toute manipulation par les terroristes, comme accepter de donner la parole aux otages puisqu’ils sont sous pression, et parce que nous respectons les sentiments de leurs familles. » Comment l’ANI est-elle entrée en contact avec les terroristes d’Aqmi? Mohamed Ould Khattat ne répondra pas. L’interview de Mokhtar Belmokhtar sur le site de l’ANI Prudence, prudence donc. Si pour l’instant, aucune information publiée par l’ANI n’a été formellement démentie (si ce n’est lorsque le site a été piraté), l’opacité qui entoure les méthodes et les réseaux de cette agence de presse incite les médias et le public à  prendre toute information délivrée avec beaucoup de précaution.

Présidentielle 2013 : « le HCR soutient la participation des réfugiés aux élections »

« Le HCR soutient la participation des réfugiés à  ces élections, bien que la limite de notre rôle soit strictement humanitaire et apolitique. Nous fournissons aux réfugiés des informations pratiques sur leurs droits à  participer à  ces élections ainsi que le transport pour certains », a déclaré un porte-parole de l’agence. Au Burkina Faso, le HCR a mené des campagnes de sensibilisation dans tous les camps de réfugiés (Goudoubo, Mentao et Sag-nioniogo), dans des installations de réfugiés spontanées (Dibissi, Tin Hedja, Deou et Gountouré Gnégné) ainsi qu’en milieu urbain o๠se trouvent de nombreux réfugiés (Bobo-Dioulasso, Ouagadougo et Ouahigouya). Confidentialité des informations à  caractère personnel Le vote se fera sur une base volontaire et les réfugiés seront informés en conséquence. « Nous faisons savoir aux personnes que les données et informations à  caractère personnel détenues par le HCR ne sont pas communiquées aux autorités maliennes. Nous conseillons sur les démarches à  suivre si des personnes subissaient des pressions de tout individu ou partie engagée dans les élections », a poursuivi le porte-parole. Entre le 25 et le 28 juin, avec le soutien du HCR dans les domaines de la logistique, du transport et de la traduction, dix équipes maliennes ont été déployées par l’Ambassade du Mali. Elles ont commencé à  enregistrer les réfugiés pour le vote. Sur 49 945 réfugiés dans les camps et les sites spontanés, 18 409 sont en âge de voter (âgés de 18 ans et au-dessus). Le processus d’enregistrement est contrôlé par la CONAREF (Commission nationale pour les réfugiés au Burkina Faso). La participation des réfugiés à  l’enregistrement a été faible au début mais le rythme a augmenté ces derniers jours. Les chiffres d’enregistrement devraient être disponibles dans les prochains jours selon l’organisme onusien. Les noms des personnes qui se sont enregistrées seront transmis aux autorités de Bamako pour que leurs cartes électorales soient envoyées au Burkina Faso puis distribuées aux réfugiés. Des dispositifs similaires sont en place au Niger et en Mauritanie Au Niger, qui accueille environ 50 000 réfugiés maliens, des équipes du Consulat du Mali ont enregistré des votants dans les camps de Mangaizé et Tabareybarey. L’enregistrement continue dans le camp d’Abala, ainsi que dans les installations de réfugiés d’Intekan et Tassalit (dans la région de Tahoua), avec le soutien logistique du HCR. En Mauritanie, qui accueille 75 000 réfugiés maliens dans le camp de Mbéra, les préparatifs pour l’enregistrement des votants maliens sont en cours. Des consultations entre les autorités maliennes, l’Ambassade malienne à  Nouakchott et le HCR continuent. Précisons que le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie accueillent au total 175 000 réfugiés maliens depuis le conflit. Les réfugiés éligibles à  voter en exil sont les personnes déjà  enregistrées dans le cadre du Recensement administratif à  vocation d’état civil datant de 2010. Il est à  noter également que le HCR avait déjà  facilité le processus de vote à  l’extérieur du pays à  destination des réfugiés du Soudan du Sud en 2011, d’Iraq en 2010 et d’Afghanistan en 2004.

Senda Ould Boumama s’est rendu

Le porte-parole du mouvement Ansar Dine qui occupait une partie du nord malien avant l’intervention franco-africaine en janvier dernier, Senda Ould Boumama s’est rendu samedi soir à  des forces mauritaniennes sur la frontière avec le Mali, a-t-on appris lundiauprès de source sécuritaire. »M Ould Boumama s’est rendu aux forces armées mauritaniennes sur la frontière, non loin de Bassiknou (sud est) », a affirmé cette source sans plus de précisions. Selon l’agence indépendante Ani qui évoque lundi le sujet, Ould Boumama a été transféré durant le week end à  Nouakchott o๠il est actuellement interrogé par la police. Extradition « volontaire » vers la Mauritanie Le porte-parole des Ansar Dine, qui affirme être de nationalité mauritanienne, avait exprimé le 17 avril dernier son désir de se rendre aux forces algériennes et « supplié » le président mauritanien de demander son extradition pour « être jugé en Mauritanie » dans un entretien téléphonique avec Ani. Depuis cette date, aucune information n’a filtré sur sa destination finale, l’Algérie ayant démenti sa reddition à  ses forces armées. Il avait prétendu avoir été l’objet d’une tentative d’assassinat dont il n’a pas révélé l’origine. Ansar Dine fait partie des groupes liés à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) qui ont occupé en 2012 le nord du Mali o๠ils ont commis de nombreuses exactions, avant d’en être en partie chassés par une intervention armée franco-africaine lancée en janvier 2013.

La Mauritanie se repositionne dans le jeu malien

La Mauritanie pourrait envoyer 1800 hommes au Mali dans le cadre de l’nu, a confirmé jeudi Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française, à  la suite de sa visite lundi à  Nouakchott. Le chef d’Etat mauritanien Mouhamed Ould Abdel Aziz qui s’était jusqu’à  présent mis en retrait du conflit tente de se repositionner dans le dossier malien. La crise malienne, il avait refusé de s’en mêler. Il a fallu un an après qu’elle ait vu le jour pour qu’il décide de s’impliquer dans le gouffre malien. Depuis mars dernier, Mouhamed Ould Abdel Aziz a lâché du lest vis-à -vis du Mali, affirmant lors d’une conférence de presse donnée avec son homologue nigérien Mouhamoudou Issoufou que son pays était prêt à  intervenir sous mandat onusien. Une annonce confirmée jeudi par Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, qui s’est rendu lundi à  Nouakchott, o๠il s’est entretenu avec le président mauritanien. La Mauritanie serait ainsi prête à  déployer 1800 hommes au Mali toujours dans le cadre de l’Onu. Le pays n’avait jusque-là  pas levé le petit doigt pour son voisin, hormis la sécurisation de ses frontières communes, 2500 kilomètres de désert, afin d’éviter toute entrée des groupes terroristes sur son territoire. Une stratégie loin d’être anodine pour Nouakchott qui craignait aussi des représailles de ces mouvements armés à  son encontre. Retournement de situation Il y a encore quelques mois, rien ne présageait ce changement de position de Mouhamed Ould Abdel Aziz qui avait été un peu plus clair début août 2012 : « La Mauritanie n’interviendra pas militairement au Mali », estimant que « le problème malien est complexe et que son pays n’en possède pas la solution. » Il avait notamment soutenu que, « la solution doit passer d’abord par la mise en place au Mali d’un gouvernement fort et représentatif de toutes ses forces politiques avant d’engager une action contre le risque terroriste qui va grandissant et qui peut constituer une catastrophe pour le monde entier. » Le chef d’Etat mauritanien n’avait également pas manquer de rappeler les efforts que son pays fournissait dans la lutte contre le terrorisme contrairement à  Bamako qui, d’après lui, n’a pas mené à  bien cette mission. « Nous avons vu venir ce problème, nous l’avons alors dit et l’histoire nous a donné raison », selon le dirigeant, précisant la portée de l’intervention de son armée ces dernières années contre les « bandes criminelles qui nous menaçaient depuis le nord de ce pays voisin ». Relations diplomatiques houleuses Les relations entre les deux pays n’étaient plus au fixe. Et ceci bien avant l’éclatement de la crise malienne. Ces dernières années Mouhamed Ould Abdel Aziz était particulièrement en froid avec son « frère » Amadou Toumani Touré, renversé en mars 2012 par le capitaine Amadou Sanogo. Les deux responsables n’étaient pas sur la même longueur d’ondes dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Alors que le dirigeant malien a permis aux groupes armés en provenance de la Libye après la chute de Kadhafi de s’installer dans le nord-Mali. Son homologue mauritanien, lui, leur a fermé toutes les portes d’entrée sur son sol. Ce dernier accusait régulièrement le chef d’Etat malien d’être notamment trop laà¯ciste vis-à -vis d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamque (AQMI) qui a pour but de faire du Sahel son sanctuaire. La libération par Bamako en février 2010 de l’otage français Pierre Camatte, qui avait été capturé en novembre 2009 par le défunt émir d’Aqmi, Abou Zeid, a aussi été source de tensions entre Bamako et Nouakchott. La Mauritanie comme l’Algérie n’avaient pas caché leur colère contre ATT. C’’est en effet bien le président malien qui avait pris la décision de libérer quatre terroristes arrêtés en avril 2009 à  Kidal dans le nord du pays pour détention d’armes de guerre en échange de la libération de Pierre Camatte. Les jours de ce dernier étaient comptés, puisque Abou Zeid menaçait de l’exécuter si ses revendications n’étaient pas satisfaites. Pour justifier la mise en liberté dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 février des prisonniers, Bamako argue qu’ils avaient déjà  « purgé leur peine de neuf mois » de prison pendant leur détention provisoire, mettant à  mal la coordination avec ses deux pays voisins dans la lutte contre le terrorisme, dans la région. ATT avait alors affirmé : « Après une brouille, Il est plus facile de se réconcilier avec ses frères ( Nouackchott et Alger) qu’avec un ami (Paris) ». « Médecin après la mort » Un fâcheux épisode bien loin derrière le président mauritanien, qui tente désormais de reprendre ses marques dans le dossier malien. Il sait que les risques que son pays prend en s’engageant dans le conflit sont moindres, puisque une partie des groupes terroristes ont été éliminés. D’autant que les troupes mauritaniennes seront totalement prises en charge par l’Onu, qui avait réclamé l’aide de l’Etat mauritanien. Ce qui constitue un véritable avantage confie un officier mauritanien à  RFI. A Bamako, l’annonce du déploiement des soldats mauritaniens n’a pas été accueillie avec enthousiasme. Pour beaucoup, Nouakchott arrive bien après la tempête. Un peu « comme un médecin après la mort », selon certains médias locaux. Le pays, qui ne fait pas partie de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), avait été vivement critiqué pour ne pas avoir davantage soutenu le Mali. De son côté, Mouhamed Ould Abdel Aziz tente de tirer son épingle du jeu dans la crise malienne, loin d’être réglée. Il sait que les groupes armés terroristes guettent toujours son pays.

« Echoués dans le désert »

Selon les Nations unies, plus de 270 000 personnes ont été déplacées au Mali, et environ 170 000 se sont réfugiés dans les pays voisins, principalement au Burkina Faso, au Niger et en Mauritanie à  cause du récent conflit que connaà®t le Mali, depuis janvier 2012. Le camp de réfugiés de Mbéra (Mauritanie) situé à  trente kilomètres de la frontière avec le Mali accueille près de 74.000 Maliens chassés par les combats, la haine ethnique, l’insécurité alimentaire et l’effondrement des services de base selon le rapport. Dans cette région isolée et aride o๠les températures atteignent 50 degrés à  l’ombre, les réfugiés et les populations locales n’ont pas un accès suffisant à  l’eau potable. Un réfugié ne reçoit que 11 litres d’eau par jour au lieu des 20 litres nécessaires. Or, l’eau est surtout essentielle pour que les jeunes enfants et les personnes âgées s’hydratent et pour prévenir les pathologies liées à  un manque d’hygiène. l’accès à  l’eau est également problématique pour les réfugiés ayant besoin d’abreuver leur bétail en Mauritanie. Au manque d’eau s’ajoutent la malnutrition, le manque d’abris, et les problèmes d’hygiène. Lors de la création d’une extension du camp pour accueillir les nouveaux réfugiés arrivés en janvier 2013, les équipes de MSF ont constaté qu’il n’y avait que quatre latrines pour 12.000 personnes. Or, les standards humanitaires préconisent une installation pour 20 personnes maximum. De plus, les réfugiés n’avaient pas reçu de kits d’hygiène comportant du savon et des jerricans durant cinq mois. Pour remédier à  cette situation, deux distributions de savons ont été assurées et des latrines supplémentaires sont en cours de construction afin d’améliorer l’assainissement dans le camp. MSF affirme avoir assuré depuis le début de l’intervention d’urgence, plus de 85 000 consultations, 200 accouchements et pris en charge près de 1000 enfants sévèrement malnutris. Dans son rapport, MSF insiste sur le fait que « les organisations d’aide doivent maintenir leur réponse aussi longtemps que nécessaire », leur défi étant de rehausser les « conditions de vie au niveau de standards humanitaires acceptables ». Car « en raison des fondements ethniques et politiques de cette crise, il est peu probable de voir prochainement les réfugiés retourner au Mali », souligne l’ONG.

La Mauritanie prête à intervenir militairement dans le cadre de l’ONU

« Si la situation change, rien n’empêchera la Mauritanie, en tant que membre de l’ONU, d’engager des forces dans le nord (du Mali), sur la frontière ou dans les régions ouest du pays pour la stabilité et la sécurité » de ces régions, a affirmé M. Ould Abdel Aziz lors d’une conférence de presse avec son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou. « Ce rôle, nous l’assumerons dès que possible », a-t-il promis. Si la Mauritanie n’a pas encore participé à  la guerre au Mali, c’est parce qu’elle « n’était pas prête », en raison du caractère non programmé de l’intervention française et africaine, déclenchée le 11 janvier pour prévenir une progression des groupes islamistes armés, qui occupaient le nord du Mali depuis neuf mois, vers le sud et la capitale, Bamako, a-t-il dit. « Il s’est agi d’une réaction à  une situation catastrophique que vivait le Mali, qui n’était pas programmée, une réaction pour sauver un pays qui allait être totalement occupé par les terroristes », a affirmé le chef de l’à‰tat mauritanien. Le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé au secrétaire général Ban Ki-moon de présenter un rapport avant fin mars sur la faisabilité d’une opération de maintien de la paix au Mali. Le président Aziz a tenu à  mettre en exergue « le rôle très important » de son pays dans la lutte contre les islamistes armés du Mali, grâce une surveillance accrue de ses frontières avec ce pays voisin. Cela a permis, a-t-il dit, de « canaliser les terroristes vers le nord, les empêchant de se réfugier dans notre pays et de permettre aux unités engagées de les détruire dans leurs sanctuaires ». Le président nigérien, dont le pays est, lui, engagé militairement au Mali, a pour sa part estimé que la priorité du moment était de « gagner la guerre, non de gagner la paix », en réponse à  une question concernant la possible mue de la force africaine au Mali (Misma) en une force de paix de l’ONU. M. Issoufou a tenu à  saluer « le courage des forces françaises et tchadiennes qui se trouvent sur les premières lignes » pour combattre le terrorisme et le crime organisé au Mali.

Bamako souhaite un engagement plus fort de la Mauritanie

NOUAKCHOTT – Le Mali souhaite que la Mauritanie s’engage encore plus fort pour la résolution de la crise malienne, a affirmé dimanche son Premier ministre Diango Cissoko à  l’issue d’une audience à  Nouakchott avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Je l’ai sollicité (pour) un engagement encore plus fort de la Mauritanie pour la résolution de l’ensemble des problèmes du nord du Mali, occupé par des groupes islamistes armés dont Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), a déclaré à  des journalistes M. Cissoko, arrivé samedi en Mauritanie. Selon lui, c’est un dossier que le président Aziz maà®trise très bien. Il en a une vision lumineuse, nous voudrions en profiter, exploiter cette vision pour nous permettre de sortir rapidement de nos difficultés que le président mauritanien considère comme ses propres difficultés, a affirmé M. Cissoko. Ancien général putschiste élu en 2009, le président mauritanien mène une politique très active contre Aqmi, et a ordonné des raids contre des bases d’Aqmi au Mali en 2010 et 2011. Les préparatifs d’une intervention militaire internationale sont en cours pour déloger les groupes armés du Nord malien. Le 20 décembre, l’ONU a approuvé le déploiement d’une force internationale au Mali, sans préciser de calendrier mais en indiquant qu’il se fera par étapes tout en exhortant au dialogue avec ceux qui rejetteraient le terrorisme et la partition du Mali. Diango Cissoko a aussi indiqué avoir remis dimanche à  M. Aziz un message de fraternité et de remerciement de la part du président intérimaire malien Dioncounda Traoré, en rappelant que la Mauritanie abrite plus de 100.000 Maliens réfugiés depuis l’éclatement de la crise dans le nord du Mali, mi-janvier 2012. Ces réfugiés se sentent comme chez eux, et le gouvernement mauritanien les traite avec une attention particulière, il était important que je vienne le remercier de cette marque d’attention, a-t-il conclu. Samedi soir, il a reçu des représentants de la communauté malienne à  Nouakchott, a indiqué l’un de ses conseillers, Bali Idrissa Sissoko. Il doit quitter la Mauritanie dimanche après-midi. Diango Cissoko n’a pas souhaité répondre aux sollicitations de journalistes, particulièrement sur les dernières exigences d’Ansar Dine, faisant partie des groupes armés (incluant Aqmi et les rebelles touareg) qui ont pris ensemble le contrôle du nord du Mali entre fin mars et début avril après deux mois et demi d’offensive contre l’armée. Les groupes jihadistes ont ensuite évincé fin juin de leurs zones d’influence leurs ex-alliés rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), et ils y multiplient les exactions en prétendant imposer la charia (loi islamique) dont ils ont une interprétation rigoriste. Dans un document remis le 1er janvier au président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de l’Afrique de l’Ouest dans la crise au Mali, Ansar Dine réclame l’autonomie et l’application de la charia pour le Nord au sein d’un Etat malien proclamé islamique. Ce texte a été rendu public à  quelques jours de la tenue, le 10 janvier à  Ouagadougou, de discussions entre le gouvernement malien, Ansar Dine et le MNLA autour du président Compaoré. Il s’agira du second rendez-vous après les premières discussions à  Ouagadougou du 4 décembre 2012.

Mauritanie : blessé par balle et opéré, le président Aziz hospital

Blessé par balle samedi soir lors d’un incident impliquant son armée, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a été hospitalisé près de Paris pour des soins complémentaires après avoir été opéré, avec succès selon lui,à  Nouakchott. M. Aziz est un ancien général arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 2008, élu président en 2009, qui a fait du combat anti-terroriste sa priorité, ordonnant à  son armée de mener des raids contre des bases d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali en 2010 et 2011. Aqmi a menacé de le tuer. Le chef de l’Etat mauritanien, 55 ans, a été admis à  l’hôpital militaire Percy à  Clamart (banlieue parisienne), a indiqué le ministère français de la Défense dimanche en fin d’après-midi. Il était apparu dimanche matin à  la télévision nationale couché sur le dos, le corps recouvert d’un drap jusqu’au cou. A Nouakchott, des informations non confirmées de médias privés affirmaient qu’il aurait été touché au bras et/ou à  l’abdomen. « Je veux (…) tranquilliser tous les citoyens mauritaniens. Je les rassure que l’opération que j’ai subie hier soir (samedi) a été un succès grâce à  l’efficacité de l’équipe médicale », a affirmé M. Ould Abdel Aziz, le visage pâle, mais s’exprimant d’une voix normale. « Je veux les rassurer sur ma santé après cet incident commis par erreur par une unité de l’armée sur une piste non goudronnée dans les environs de la localité de Tweila, à  40 km de Nouakchott », a-t-il ajouté. Il a quitté Nouakchott à  bord d’un avion médicalisé pour Paris afin d’y être hospitalisé pour des soins complémentaires, selon une source sécuritaire mauritanienne qui a ajouté que sa vie n’était pas en danger. Interrogé en marge du sommet de la Francophonie à  Kinshasa, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Hamadi Ould Hamadi, a estimé que la situation n’a rien d’inquiétant, ni pour le pays ni pour le président qui exerce la plénitude de ses pouvoirs. « Il a expliqué que le président avait été touché légèrement par un tir d’une unité de l’armée. C’est un poste de contrôle de l’armée mauritanienne qui est un poste mobile. Ils n’étaient pas informés de son passage », a-t-il affirmé. Menacé de mort par Aqmi Samedi, un responsable sécuritaire mauritanien avait rapporté à  l’AFP la blessure de M. Aziz, légèrement touché au bras par une balle, tirée contre lui par un automobiliste qui l’a directement visé. Il avait précisé que le président s’était rendu à  pied à  l’hôpital militaire o๠il a reçu les premiers soins. Cet hôpital de Nouakchott, devant lequel de nombreux Mauritaniens se sont rassemblés, a été sous surveillance de la garde présidentielle toute la nuit. C’était le seul dispositif sécuritaire visible jusqu’à  dimanche matin dans la ville, o๠le calme régnait, a rapporté un journaliste de l’AFP. L’Union pour la République (UPR, au pouvoir) a souhaité prompt rétablissement à  M. Aziz. Un de ses plus farouches opposants, qui réclame son départ du pouvoir, Jemil Ould Mansour, chef du parti islamiste Tewassoul, lui a également souhaité une guérison rapide et bon retour parmi les siens. En dépit des assurances officielles, l’incident suscitait des questions, d’autant que la Mauritanie a une histoire jalonnée de coups d’Etat militaires et que M. Aziz a été menacé de mort par Aqmi, qui l’accuse de mener pour la France une guerre par procuration contre ses combattants. Le président Aziz a engagé une lutte active contre Aqmi présent dans le Sahel, particulièrement en Mauritanie et au Mali voisin, y commettant attentats, enlèvements, essentiellement de ressortissants occidentaux, et divers trafics. Neuf Européens, dont six Français, sont actuellement otages d’Aqmi. Depuis son arrivée au pouvoir, l’armée a réussi à  empêcher plusieurs tentatives d’attentat, dont une le visant. La Mauritanie a mené en 2010 et 2011 des opérations militaires contre Aqmi dans le nord du Mali, une vaste région finalement tombée il y a plus de six mois aux mains de divers groupes armés et aujourd’hui totalement contrôlée par des groupes armés islamistes, dont Aqmi, qui y appliquent la charia (loi islamique). Une opération militaire ouest-africaine soutenue par l’ONU est en préparation pour reconquérir le nord du Mali. Le président Aziz a dit que la Mauritanie n’y participerait pas avec des troupes au sol.

Communiqué final du Congrès de la Communauté Arabe du Mali

l’an deux mille douze du 03 au 05 juin s’est tenu à  Nebkett Lahwach en Mauritanie le premier Congrès de la Communauté Arabe du Mali . Le congrès a adopté la déclaration qui suit : Considérant l’occupation des principales villes du Nord Mali par des groupes armés et la déclaration unilatérale d’indépendance de l’Azaouad par le MNLA ; Considérant que l’Azawad est constitué des communautés, Songhoà¯, Peulhs ,Arabes et autres en plus de la Communauté Kel –Tamasheq de laquelle sont issus les principaux séparatistes ; et qu’en conséquence la légitimité et la légalité de la proclamation d’indépendance passe par la prise en compte de toutes ces communautés ; Considérant qu’une grande partie du territoire occupé constitue le terroir traditionnel, espace de vie séculaire des populations arabes du Mali Considérant que du fait de cette occupation et de l’insécurité généralisée ,les populations de toutes les communautés nationales ont été contraintes à  l’exil , par crainte de représailles et d’actes de vandalismes multiples mais aussi pour protester contre l’occupation et l’anarchie; Conscient que cette situation de dérive a coà¯ncidé avec une crise institutionnelle grave résultant de malaises profonds de l’ensemble de la société nationale ; Conscient que la mauvaise gouvernance et la corruption généralisée au Mali ainsi que la gestion principalement sécuritaire du Nord ont été les sources fondamentales d’effritement des pouvoirs de l’autorité traditionnelle, de la cohésion sociale ainsi que l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat, Conscient que la principale conséquence de l’occupation a été de semer la panique et de creuser de nouveau un fossé d’incompréhensions et de suspicions entre les principales communautés du nord et entre les différents corps de notre armée rendant encore plus difficile le sursaut national indispensable pour recouvrer l’unité nationale et l’intégrité territoriale. Déclarent • leur attachement à  l’unité et l’intégrité territoriale du Mali ; • que la Communauté Arabe attachée à  la république ne saurait en aucune manière renoncer à  son terroir traditionnel, son espace de vie séculaire qui est une partie intégrante du Mali ; • son attachement au processus de décentralisation au Mali et en particulier la création des régions de Taoudeni et de Menaka ; • leur attachement indéfectible à  la cohabitation pacifique entre toutes les communautés nationales en général et celles du nord en particulier et s’engagent à  consolider l’unité et la cohésion sociale, seul gage pour la paix, la sécurité et le développement dans le Nord Mali ; • leur engagement à  contribuer à  la bonne gouvernance au Mali à  tous les niveaux pour créer les conditions d’une paix durable dans toute la zone Sahélo- saharienne. Le Nord du Mali ne doit plus être une source d’instabilité et d’insécurité pour les pays voisins et la communauté internationale ; • leur adhésion notamment à  toute initiative en conformité avec l’esprit et les principes énoncés dans le Pacte National, allant dans le sens du retour et de la préservation de la paix, la sécurité, • Souligne que tout dialogue pour le retour d’une paix juste et durable dans le Nord du Mali, devrait être élargi à  toutes les parties prenantes de l’Azaouad et prendre en charge toutes les questions de fonds restées sans réponse de l’indépendance à  nos jours ; • souscrit à  toute initiative de résolution pacifique de la crise actuelle par l’engagement d’un dialogue rapide et inclusif notamment sous l’égide de l’Algérie, médiateur historique dans toutes les crises qu’à  connu le Nord du Mali . Recommandent • La mise en œuvre urgente de dispositions idoines pour le retour effectif des cadres civiles et militaires dans leurs corps et fonctions respectifs, retour indispensable pour recouvrer l’unité nationale et l’intégrité territoriale • l’amélioration de la communication et la sensibilisation en direction des communautés pour aider au retour de la paix et faciliter la réconciliation nationale • La création d’une commission vérité et réconciliation l’Alliance lance un appel pressant à  tous les intégrés arabes de l’armée et des forces de sécurité du Mali à  rejoindre dans les meilleurs délais leurs corps d’origine ; Elle s’engage à  continuer à  ouvrer pour la cohésion et la reconcilliation de toutes les composantes de la Communauté Arabe, Décide de la création de l’Alliance de la Communauté Arabe du Mali. Cette Alliance a pour buts : a) de veiller à  la défense et à  la préservation, des droits et devoirs légitimes ainsi que des intérêts spécifiques et stratégiques de la communauté arabe du Mali dans un Mali un et indivisible. b) de contribuer à  la restauration et à  la préservation de l’unité et de l’intégrité territoriale du Mali, ainsi qu’à  la paix, la sécurité et le développement. Il s’agit pour ce faire : • d’organiser la communauté arabe du Mali, de fédérer ses initiatives afin de valoriser et de pérenniser sa contribution à  l’instauration et à  la consolidation d’un climat durable de paix et de sécurité dans les régions du Nord Mali ; • de contribuer à  l’Intégration du Nord Mali par le Développement et la Démocratie en d’autres termes à  promouvoir par tous les moyens une meilleure gouvernance seule a même d’asseoir les conditions durables de l’intégrité Nationale. Fait à  Nebkett Lahwach en Mauritanie, le 05 juin 2012

Côte d’Ivoire: Le Panel peaufine ses propositions

Aucun des participants n’a fait de déclaration à  l’issue de la réunion qui a duré plus de six heures. « Le travail progresse », a simplement dit le président tanzanien Jikaya Kikwete. Avec Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Blaise Compaoré (Burkina Faso) et Idriss Deby Itno (Tchad), M. Kikwete fait partie du panel créé fin janvier par l’UA afin de trouver des solutions pour dénouer la crise ivoirienne née de l’élection présidentielle du 28 novembre. Le regain de violences à  Abidjan, o๠au moins trois partisans d’Alassane Ouattara ont été tués samedi par les forces de sécurité loyales à  son rival, le président sortant Laurent Gbagbo, « a été longuement évoqué. Les chefs d’Etat devraient se rendre comme prévu ce lundi à  Abidjan pour y présenter les résultats de leurs travaux à  MM. Gbagbo et Ouattara, ce dernier étant reconnu président par la quasi-totalité de la communauté internationale. Jean Ping, président de la Commission de l’UA, Saà¯d Djinitt, représentant des Nations unies en Afrique de l’Ouest, des responsables de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédeao), et les experts du panel qui, après une mission à  Abidjan début février, ont rédigé un rapport contenant des propositions de sortie de crise, ont également participé à  la rencontre. « Les répercussions négatives de cette crise que nous déplorons vivement, affectent durement le peuple ivoirien frère, la sous-région, et l’Afrique dans son ensemble », a déclaré le président Ould Abdel Aziz, président du panel, au début de la réunion. Il a émis l’espoir que les contributions « des experts nous guideront dans nos choix et que nous aboutirons à  une issue pacifique qui préserve la paix, la stabilité et la démocratie en Côte d’Ivoire et renforce l’unité et la cohésion du peuple ivoirien ». La réunion s’est déroulée en deux phases, avec d’abord une présentation de leur rapport par les experts avec échange de vues, puis ensuite un examen des options possibles au règlement de la crise. Les chefs d’Etat soumettront ces options aux deux rivaux ivoiriens à  Abidjan et auront jusqu’au lundi 28 février pour présenter des solutions à  caractère « contraignant » pour les deux camps. Mais la marge de manœuvre du panel est très étroite, les deux camps ayant émis de sérieux doutes sur sa composition et ses chances de réussite. Pour Laurent Gbagbo et ses partisans, la présence de Blaise Compaoré, accusé d’avoir pris fait et cause pour Alassane Ouattara et l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui le soutient est intolérable. Guillaume Soro, Premier ministre d’Alassane Ouattara, a redit dimanche à  un journal français ne pas croire à  la réussite de la médiation, « parce que Laurent Gbagbo n’acceptera jamais d’entendre qu’il a perdu les élections et qu’il doit céder le pouvoir ». Unanime au départ pour reconnaà®tre la victoire d’Alassane Ouattara comme une écrasante majorité du reste du monde, l’UA est ensuite apparue divisée.

Le voyagiste Point Afrique jette l’éponge dans la région du Sahel

« J’arrête tout: Atar en Mauritanie et Mopti (Mali) bientôt », a déclaré à  l’AFP Maurice Freund, président de Point Afrique. Par effet de contagion, il « reporte aussi le lancement en février de sa destination Tchad, pays o๠pourtant il n’y a pas Aqmi » (Al-Qaà¯da au Maghreb islamique, nl. « Il fallait le faire car on a passé un cran supplémentaire » dans l’insécurité, a-t-il ajouté. « Aqmi a gagné la première manche, la peur s’est installée », a-t-il lâché. « Soyons clairs, il n’y avait plus de clients », a expliqué à  l’AFP Gérard Guerrier, patron d’un tour-opérateurs spécialisé Allibert Trekking, par ailleurs membre fondateur de l?association Agir pour un tourisme responsable (ATR). Le 9 janvier par exemple, Point Afrique ne transportait que 9 personnes entre Paris et Atar qui dessert la région de l’Adrar, principale région touristique de la Mauritanie, dans le Nord, contre « 200 entre Noà«l et le Jour de l’An », selon M. Freund. Même chose pour Mopti (Mali) qui dessert le pays Dogon. « Je maintiens les vols jusqu’au 23 janvier pour assurer le retour des vacanciers. Il y a 80 personnes par vol là  o๠l’équilibre financier est à  120 avec un avion qui me coûte 70. 000 euros », a ajouté le patron de Point Afrique, défenseur d’un tourisme responsable. Mardi, le ministère des Affaires étrangères a mis en garde les voyagistes contre le tourisme au Sahel o๠plus aucune zone, que ce soit au Mali, en Mauritanie ou au Niger, n’est considérée comme sûre et o๠il est recommandé de ne pas se rendre « sauf raison impérative ». Le Premier ministre François Fillon est monté au créneau en rappelant aux tour-opérateurs leur « responsabilité personnelle » et les enjoignant à  un strict respect des consignes de sécurité. Point Afrique, a rétorqué son patron, a déjà  pris ses responsabilités fin septembre en supprimant six des sept destinations proposées avant dans le Sahel (trois dans le sud algérien, une dans le nord du Niger, dans le nord du Mali et dans le nord de la Mauritanie) après l’enlèvement par Aqmi de sept personnes (cinq Français, un Malgache et un Togolais) à  Arlit (Niger). « On ne voulait pas et on ne veut toujours pas être un fournisseur d’otages », déclare-t-il. En dehors des compagnies régulières, Point Afrique est le seul affréteur de la région. Outre l’aérien, il revend des places à  l’ensemble des tour-opérateurs qui desservent la région et il organise lui-même des circuits. Avant les enlèvements, entre 40. 000 et 50. 000 touristes se rendaient dans la région sahélo-saharienne. Pour Point Afrique comme Allibert Trekking et d’autres tour-opérateurs spécialisés, le tourisme dans la région permet aussi de faire vivre des familles entières dans des zones o๠Aqmi justement étend son influence. Courant novembre, avec d’autres tour-opérateurs, ils s’étaient rendus en Mauritanie pour discuter avec les autorités afin de rouvrir Atar, ce qui avait été fait fin décembre. Mardi, M. Guerrier reste persuadé que le désert de l’Adrar « ne risque absolument rien, mais si les gens ne veulent pas y aller, on ne va pas les forcer ». Mais « c’est dramatique pour les gens (de la région), cela fait mal au coeur », conclut-il.

Mauritanie : un forum National sur le terrorisme à Nouakchott

Les réunions et discussions sur le terrorisme se multiplient un peu partout dans la sous-région. Après la rencontre des experts du G8 à  Bamako, au tour de la Mauritanie d’organiser un forum, o๠le président Ould Abdel Aziz a réaffirmé sa détermination à  intensifier la lutte contre al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). L’appel d’Amadou Toumani Touré, semble avoir été entendu par ses voisins et homologues, qui reconnaissent là  sa sagesse d’esprit en la matière. Mot d’ordre, la concertation. Ouvert dimanche 24 octobre, le forum sur le terrorisme, va durer cinq jours et réunira des personnalités religieuses, des partis politiques, des membres de la société civile et du monde de la culture. Plusieurs partis de la Coalition de l’opposition démocratique (COD) ont décidé de le boycotter, mais son chef, Ahmed Ould Daddah, était présent à  l’ouverture du forum aux côtés d’autres opposants, rapporte RFI. Toutefois, selon RFI, la Mauritanie a toujours été engagée dans la lutte, mais de la manière forte. On se rappelle les derniers raids orchestrés contre AQMI, l’un en juillet et l’autre en septembre 2010, des opérations censées protéger l’intégrité du territoire national contre l’infiltration de terroristes armés, aux portes du désert saharien. Cependant, le raid de Juillet, en collaboration avec la France a tourné au drame, entraà®né la mort de soldats mauritaniens et conduit à  la mort de l’otage Michel Germaneau, tandis qu’Ould Abdel Aziz, affirme désormais : « Mais la confrontation armée ne peut être l’unique réponse au terrorisme ». Mot d’ordre: la prévention armée Mieux, le président mauritanien, joue désormais la carte de la prévention, lui connu pour ses positions plutôt radicales, mais aujourd’hui, il semble avoir mis de l’eau dans son vin. Et de déclarer :  » « J’exhorte tous nos citoyens à  considérer cette situation dangereuse, a déclaré le président Abdel Aziz, et à  savoir qu’ils sont visés dans leur croyance islamique tolérante, leur sécurité, leur vie et celle des générations à  venir ». Un appel lancé à  la jeunesse mauritanienne, première cible des recruteurs salafistes, un phénomène qui touche également les Touaregs du Nord Mali. AQMI n’a pas fini de faire parler, mais aujourd’hui, la stratégie des pays de la bande sahélo-saharienne, concernés par le phénomène du terrorisme, est différente et penche plutôt vers la diplomatie, la concertation que l’attaque armée. Pour quels résultats ?

Polémique sur la mort de civils durant l’opération mauritanienne contre Aqmi

Après une pause samedi soir, les combats entre l’armée mauritanienne et Aqmi ont repris dimanche dans le Nord du Mali, o๠Nouakchott avait dépêché un avion. « Trois véhicules transportant des terroristes » ont été détruits au cours du raid, a affirmé à  l’AFP un responsable militaire mauritanien, qui a fait état de plusieurs victimes, dont une femme présentée comme « l’épouse d’un terroriste ». Mais au nord-ouest de Tombouctou (nord du Mali), des témoins de l’assaut ont affirmé que deux femmes avaient trouvé la mort. « Je suis actuellement à  l’hôpital de Tombouctou. Deux femmes de notre région sont mortes et quatre hommes sont blessés, après les tirs d’un avion mauritanien ce matin sur leur véhicule », a affirmé Mohamed Lamine Ould Sidate, maire de la localité de Ber (60 km au nord de Tombouctou). Sur RFI, celui-ci témoigne : « l’aviation mauritanienne est passée et a tiré une rafale. Le chauffeur dit que quand il a eu la première rafale, il s’est arrêté et que les gens sont descendus. l’avion a alors fait demi-tour et les a pris pour cible une deuxième fois. Deux femmes sont mortes. La petite a eu les pieds amputés et elle a fini par succomber à  ses blessures à  l’hôpital. Elle avait onze ans. Sa mère aussi est décédée. Une autre femme a été blessée au niveau des cuisses… » Un employé de l’hôpital a, lui aussi, confirmé la mort « par impacts de balles » des deux civiles, dont une mineure. « Guerre sainte contre les terroristes » Pour l’instant, on ne sait pas si les tirs mauritaniens constituent une bavure militaire ou non. Mais ils ont immédiatement fait naà®tre un début de polémique à  Bamako. « Je condamne la mort de civils qui ne doivent en aucun cas être pris pour cible », a déclaré dans la soirée le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale du Mali et député de Gao, Assarid Ag Imbarca-Wane. Selon Nouakchott, l’offensive de ce week-end était destinée à  « anticiper des intentions criminelles » d’Aqmi et n’a aucun rapport avec l’affaire des sept otages enlevés au Niger, qui se trouveraient actuellement dans une zone montagneuse du nord-est du Mali. Le président du parti au pouvoir, Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine, a appelé dimanche soir tous les Mauritaniens à  soutenir leur armée, engagée dans « une guerre sainte contre les terroristes ». Un groupe différent de celui des otages au Niger à€ Niamey, le porte-parole du gouvernement nigérien, Laouali Dan Dah, a déclaré dimanche soir que le groupe visé dans les combats de l’armée mauritanienne au Mali « n’est pas celui qui avait pris les otages. […] Mais il n’est pas exclu que ce soit un groupe en lien avec le groupe qui a pris les otages », a-t-il ajouté. Plusieurs sources régionales affirment en effet que Yahya Abou Hamame, un lieutenant de l’islamiste algérien radical Abdelamid Abou Zeid, dirigeait, côté Aqmi, les combats contre l’armée mauritanienne. Abou Zeid est considéré comme responsable de l’assassinat en mai 2009 de l’otage britannique Edwin Dyer et de la mort de l’otage français Michel Germaneau en juillet 2010.

Mauritanie : Un attentat déjoué par l’armée

L’individu conduisait un véhicule 4×4 bourré d’explosifs. Il s’apprêtait à  le faire sauter contre une caserne à  Nema, zone frontière le Mali. Les officiers de police mauritanienne n’ont heureusement pas manqué de vigilance en voyant l’homme foncer sur eux. Ils ont juste eu le temps de tirer sur l’homme au bon moment. Mais, trois soldats ont été blessés et quelques habitations aux abords de la caserne endommagés. Pour le kamikaze, il a été déchiqueté en même temps que le véhicule entièrement démoli. Selon toute vraisemblance, il était seul mais, selon les premiers résultats de l’enquête, il s’agirait probablement d’actes d’un groupe rebelle. Pourquoi un tel acte maintenant ? Nema est située à  1200 km de la capitale Nouakchott, non loin du Mali. Rappelons que cette tentative d’attentat survient à  peine un mois après une offensive militaire de l’armée mauritanienne. Celle-ci visait à  déjouer une attaque programmée par Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) contre une caserne mauritanienne. Un militaire mauritanien confie qu’il s’agirait probablement d’un acte d’AQMI, suite au raid mauritano-français du 22 juillet dernier dans la même zone. Au cours de ce raid, sept islamistes membres d’AQMI ont perdu la vie. Quelques jours après ces pertes, AQMI avait revendiqué l’exécution de l’otage français Michel Germaneau en guise de vengeance. Mauritanie, possible base des opérations d’AQMI ? La Mauritanie vient en seconde position après l’Algérie, pour les pays touchés par les activités d’AQMI. Qui opère dans les vastes désert situés aux confins de l’Algérie, du Mali et du Niger. l’intensité de ces activités dans le pays s’affirme d’autant plus qu’en août 2009, un attentat suicide s’était produit à  proximité de l’ambassade de France à  Nouakchott. Quelques mois plus tard, des humanitaires espagnols se faisaient enlever en plein désert Mauritanien (Nouadhibou), alors qu’il tentaient de regagner le Burkina Faso, via le Mali. Et lorsque des otages sont enlevés, ils sont immédiatement rapatriés au nord du Mali, une vaste zone difficilement contrôlable par les autorités du pays.

Opération anti-Aqmi : polémique sur l’enlèvement présumé de deux Maliens

Mais ce n’est pas ce qu’affirment des représentants de la communauté arabe de Tombouctou qui ont porté plainte devant la justice malienne contre les armées française et mauritanienne. La réponse du Quai d’Orsay est catégorique : personne n’a été détenu à  l’issue de l’opération franco-mauritanienne menée le 22 juillet contre un camp d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali. Cette affirmation du porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, au cours d’un point de presse, le 30 juillet, faisait suite à  une plainte pour enlèvement déposée à  Tombouctou par une communauté arabe contre les armées mauritanienne et française pour « enlèvement de deux civils maliens ». Affaire potentiellement explosive « Quand les militaires français et mauritaniens sont arrivés dans le campement, après avoir tué ceux qu’ils cherchaient, ils sont allés dans un petit campement pour arrêter, séquestrer et enlever deux civils qui sont Ckeikna Ould Bolla et Rabah Ould Bammoshi », a déclaré Sidy Mohamed Ould Mohamed, élu municipal de Tombouctou et membre de la communauté arabe de cette région. « Ce sont des civils innocents qui ont été enlevés. C’est arbitraire. On exige leur libération », a-t-il ajouté. l’affaire est potentiellement explosive. Car si les faits étaient avérés, cela pourrait conduire certains membres de la communauté arabe à  apporter un soutien direct à  Aqmi (qui jouit déjà  de nombreux soutiens logistiques dans la région), voire à  prendre le maquis. L’armée mauritanienne a mené le 22 juillet avec l’appui de la France un raid contre un camp d’Aqmi en territoire malien, qui a fait sept morts dans les rangs des combattants islamistes, selon les autorités mauritaniennes. Selon la France, l’opération visait à  libérer l’otage français Michel Germaneau, détenu depuis avril par Aqmi qui a annoncé, samedi dernier, avoir exécuté le Français pour venger ses membres tués lors de ce raid. Le gouvernement mauritanien affirme que cette opération avait pour seul objectif de prévenir une attaque d’Aqmi sur son territoire, programmée le 28 juillet. (Avec AFP)

Paris toujours sans nouvelles de l’otage au Mali

Le raid mauritanien mené jeudi contre une unité d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) avec le soutien de la France visait à  libérer Michel Germaneau, a indiqué samedi une source au ministère français de la Défense affirmant n’avoir « aucune preuve de vie » de l’otage. Vingt à  trente militaires français étaient impliqués dans ce raid mauritanien, selon cette même source. D’autre part, l’armée mauritanienne a mené une nouvelle opération visant l’organisation Aqmi, après celle de jeudi, cette fois sans le concours de la France, a précisé cette source. Le flou persistait toutefois sur le fait de savoir si elle était terminée ou non. Cette deuxième opération s’est poursuivie sur la journée de samedi mais elle est désormais terminée et « là  ils sont en train de revenir », a-t-on encore indiqué au ministère français de la Défense. Une source militaire mauritanienne a indiqué de son côté à  l’AFP à  Nouakchott que cette opération menée en territoire malien se poursuivait samedi. « Les opérations de traque et de ratissage se poursuivent contre les camps des terroristes d’Al-Qaà¯da et nous avons pu saisir un nouvel arsenal d’armes, d’explosifs et de munitions », a-t-elle précisé Six membres de la branche maghrébine d’Al-Qaà¯da ont été tués lors d’un raid mauritanien mené jeudi avec le « soutien technique » de la France. Jusqu’alors, des informations contradictoires circulaient sur l’objectif de ce raid, prévenir une attaque d’Aqmi contre la Mauritanie ou libérer M. Germaneau. Aqmi a menacé d’exécuter l’otage français à  compter de lundi si des militants de cette organisation prisonniers dans la région n’étaient pas libérés. L’inquiétude grandit sur son sort. La dernière preuve de vie date de la mi-mai.

Nouveau rapt en Mauritanie : Les victimes se trouveraient au Mali

Que s’est-il passé ? La fille de l’italien Sergio Cicala (65) ans et sa femme, Philomène Kaboré (39 ans), italienne d’origine burkinabé, ont quitté l’Italie en véhicule 4×4. « Mon père connait bien les routes africaines. Il est parti avec Philomène pour voir le fils de cette dernière dans son village au Burkina Faso. Celui-ci vit avec sa grand-mère maternelle.» Le couple a donc quitté l’Italie en voiture pour rallier le Burkina. Mais, leur véhicule sera retrouvé avec des impacts de balles le vendredi 18 décembre, à  la frontière entre la Mauritanie et le sud du Mali. Personne ne sait ce qui s’est exactement passé et encore moins, s’ils sont en vie. Aucune revendication n’a été faite jusqu’à  présent. Ce n’est que le dimanche, que le gouvernement italien confirmera l’enlèvement de ses ressortissants, en affirmant que tous les canaux diplomatiques sont mobilisés. Le couple serait au Mali Lors d’une visite à  Nouakchott, le directeur du développement et des relations de l’UE, Stefano Manservisi a déclaré que le couple enlevé, pourrait bien se trouver au Mali. Par ailleurs, le ministère des affaires étrangères italien, estime qu’il s’agit d’un cas délicat qui exige la plus grande réserve. Selon un site internet italien, le couple aurait été transféré par leurs ravisseurs dans une base de groupe terroriste liée à  Al Qaeda au Mali. Information corroborée par le ministre italien des affaires étrangères. Un nouveau rapt dans la bande sahélo-saharienne Signalons que cet enlèvement intervient juste trois semaines après le rapt de trois humanitaires espagnols en Mauritanie toujours et du résidant français de Ménaka (Mali). Par ailleurs, les enquêtes se poursuivent toujours aussi bien en Mauritanie, qu’au Mali voisin. En effet, le désert malien est bien trop vaste et l’Etat malien ne peut à  lui seul, assurer une surveillance totale et stricte. Elle a besoin du soutien de ses voisins et de la communauté internationale. Signalons qu’AQMI bénéficie d’une complicité certaine de certains ressortissants du Nord Mali. Car, comme l’indiquait il n’y a pas longtemps le ministre malien de la culture « les membres d’Al-Qaeda ne peuvent circuler dans le désert malien sans la complicité des ressortissants de la zone. Puisque ceux-ci sont les seuls à  connaitre tous les coins et recoins de notre vaste désert. » Des propos qui ne convainquent pas vraiment Ce lundi, le gouvernement mauritanien voulant rassurer les ressortissants européens du pays, indiquait que « toutes les dispositions sont prises pour garantir leur sécurité. » Il estime qu’il s’agit d’une disparition et non d’un enlèvement. Pour sa part, le président Abdel Aziz explique que : « C’’est le cumul d’erreurs sécuritaires et militaires des régimes précédents, qui a conduit à  ce genre d’actes terroristes. ». Notons que ces enlèvements coà¯ncident avec les saisons touristiques mauritanienne et malienne. l’Etat mauritanien assure à  travers son communiqué du lundi, que la sécurité des étrangers du pays sera garantie quoi qu’il arrive. Le Mali de son côté, maintient la tenue de sa saison touristique et assure que les touristes auront une sécurité garantie et n’ont rien à  craindre. Cependant, aucune nouvelle des différentes victimes n’a encore été reçue. l’enquête suit son cours.

Mauritanie : des humanitaires Espagnols enlevés

Caravane De Barcelone à  Banjul Selon un quotidien espagnol, cinq véhicules de l’ONG ont quitté l’Espagne depuis deux semaines, avec comme destination finale, la Gambie. Elle a mis cinq véhicules 4×4 sur l’axe Barcelone-Banjul, qui devaient traverser le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal, avant d’arriver dans la capitale Banjul. Le but étant de distribuer des matériels informatiques et des machines à  coudre dans chaque pays traversé. Les véhicules roulaient avec une distance de 100 mètres les séparant. Mais, malgré ce petit écart, les ravisseurs ont réussi à  stopper le dernier et repartir avec ses passagers, sans attirer l’attention des quatre autres. Ceux-ci ne se rendront compte que quelques 20 à  30 minutes après les faits. Tous mobilisés pour les recherches Signalons que cet acte intervient seulement trois jours après le kidnapping du français Pierre Camatte, dans son hôtel de Ménaka (Mali). Les gendarmes mauritaniens expliquent que les ravisseurs sont repartis non seulement avec les trois espagnols, mais aussi le véhicule, en prenant la direction de l’Est, c’est-à -dire, le Mali. Policiers, gendarmes, et toute l’armée mauritanienne, sont activement à  la poursuite des bandits dont on ignore toujours la destination. Selon certaines sources proches du dossier, il est fort probable qu’ils se soient repliés dans le désert malien. Quoique, tout le périmètre est bouclé. Personne ne rentre ni ne sort tout au long du désert du Sahara. Les Etats malien, nigérien et mauritanien travaillent en étroite collaboration afin de retrouver sains et saufs, tous les otages. Le désert est beaucoup trop vaste pour qu’un seul pays arrive à  travailler tout seul. Comme l’ a suggéré le président Malien, ATT; Par ailleurs, les autres membres de l’ONG qui sont plus d’une vingtaine, craignent pour la vie leurs collègues dont ils n’ont jusqu’à  présent, aucune nouvelle. l’insécurité s’accentue Ce nouveau kidnapping vient confirmer une insécurité grandissante la zone désertique reliant le Mali, la Mauritanie et le Niger. On se rappelle que la France avait demandé à  ses ressortissants d’évacuer les lieux. Le désert est beaucoup trop vaste et inconnue pour prétendre y exercer un contrôle total.

Amadou Toumani Touré à l’investiture du nouveau président mauritanien Ould Abdel Aziz

A la fin de son séjour en Mauritanien Att a fait le point de sa visite et a donné son point de vue sur certaines questions d’actualité à  travers l’interview de notre confrère de l’ORTM Salif Sanogo Expliquant sa présence à  l’investiture du présent mauritanien Mohamed Oul Abdel Aziz, le chef de l’Etat malien a indiqué avoir répondu à  une invitation d’un pays avec qui le Mali a des intérêts stratégiques (commerciales). Notre pays partage en effet avec la Mauritanie 200 km de frontières communes, une route bitumée relie les deux capitales et une importante communauté malienne vit en Territoire mauritanien. Il a dit d’avoir rencontré cette communauté malienne à  la maison des jeunes de Nouakchott. Amadou Toumani Touré a rappelé à  cette occasion un souvenir d’élève officier fraà®chement émoulu de l’école militaire. Apres leur sortie les élèves officiers devaient, comme il était de coutume, effectuer un voyage d’étude dans le pays profond. Dans ce cadre de sa promotion, il a joué un mach de foot amical contre les jeunes de localité de Gogui à  la frontière avec la Mauritanie. à€ la fin de la partie, un responsable de la localité lui appris que les deux équipes ont joué à  la fois en territoire malien et mauritanien, car la ligne médiane de l’air de jeu coà¯ncidait avec la frontière entre les deux pays. Amadou Toumani Touré et Abdoulaye Wade du Sénégal étaient les deux présidents de la sous région présents à  cette cérémonie d’investiture du nouveau président fraà®chement élu. Les autres pays comme la Tunisie, l’Egypte, l’Italie, l’Algérie ou la France n’ont envoyé que leurs représentants A rappeler que le président Amadou Toumani a reçu en audience son homologue mauritanien en visite de courtoisie. Les deux chefs d’Etat ont passé en revue les relations bilatérales que les deux capitales s’engagent à  approfondir. Le chef de malien a annoncé avoir proposé à  son homologue mauritanien d’effectuer à  une date qui lui conviendra un visite de travail dans notre pays. Le président a saisi cette opportunité pour expliquer à  nos compatriotes la reforme du code de famille. Cette réforme, a-t-il assuré, s’imposait en raison des impératifs que la société a voulu Il a estimé que le projet de loi adopté par l’assemblée nationale reflétait l’expression de la volonté politique et du changement social que les acteurs de la société ont voulu. Le chef de l’Etat a aussi rappelé que notre pays avait ratifié certains textes internationaux qui consacrent les droits de la personne. C’’est pourquoi il a tenu à  remercié la commission des lois de l’assemblée nationale, les députés, le gouvernement, les acteurs de la société civile « cette loi qui contient un millier d’articles, n’est ni contre les femmes ni contre les hommes. Elle n’a été imposée mais par l’évolution du temps. La loi ne porte pas atteinte à  nos traditions » a-t-il jugé. Evoquant les vacances gouvernementales du mois d’Août, le chef de l’Etat a souligné qu’une partie des ministres est en repos tandis qu’une autre évacue les affaires courantes. Lui-même, a-t-il précisé aimerait profiter de ses vacances pour effectuer une excursion en bateau de Koulikoro à  Gao.