M’Bam,Diatigui Diarra: Le dernier hommage

Le Médiateur de la République s’est éteint dans la nuit du lundi 18 janvier suite à  un accident de circulation, à  l’âge de 65 ans. Elle laisse derrière elle trois enfants et des parents et amis sous le choc de cette perte brutale. La Nation lui a rendu un dernier hommage ce mercredi après-midi au Centre International de Conférences de Bamako.La cérémonie a été présidée par le Président de la République Amadou Toumani Touré en présence du Président de l’Assemblée nationale Dioncounda Traoré, de ses confrères avocats, d’un représentant du Médiateur de la France, celui de la francophonie, de diplomates et des représentants des organisations internationales et religieuses. Après la marche funèbre, Madame le Médiateur de la république a été élevée, à  titre posthume, au grade de commandeur de l’ordre national par le Président de la République en reconnaissance de son combat de défenseur des démunis et des plus faibles. Hommages à  une Dame au C’œur d’or Puis suivra l’hommage rendu par Me Issiaka Keita, le bâtonnier de l’ordre des avocats. Il a salué M’Bam Diatigui Diarra, avocate, grande défenseur du droit, modeste, discrète et égale à  elle-même. « Tu es la fille de ton père, tu as hérité de lui cette qualité, de faire ce que tu disais, Diatigui ! La confiance placée en toi par le Président de la République en te confiant le prestigieux poste de médiateur confirme tes qualités professionnelles, humaines et sociales » a- t-il dit, très ému. Puis interviendra le représentant du Médiateur français. Christian Leroux dira que le monde vient de perdre une grande dame dont le premier contact mettait son interlocuteur à  l’aise. « Quant on est amis, il est facile de venir pendant les moments de joie, quand on est ami, il est aussi important d’être là  dans les moments de tristesse, quand il faut partager la douleur. C’’est sur cette volonté que le Médiateur de la République de France a souhaité, à  travers ma parole, transmettre son plus profond respect, sa plus grande amitié pour votre pays, et sa tristesse. Pour Albert Tevoedjere, le représentant des Médiateurs des pays francophones, la « grande Dame » était née avec la vocation de défendre. Chose qui en a fait un être d’exception « si elle savait dire ce qui lui tenait à  C’œur, elle avait toujours l’intelligence de le dire avec une profonde sincérité qui marquait sa fraternité universelle. Vous partez M’Bam Diatigui Diarra. Non, les morts ne sont pas morts ils sont avec nous. Vous nous quittez, vous nous conseillez, vous nous précédez, nous vous rejoindrons, car d’autres vous souviendront pour mener le même combat ». Suivra le président de l’Association Malienne de Droit l’Homme (AMDH),Bréhima Koné qui a mis l’accent sur l’attachement viscéral aux droits l’homme de celle qui nous quitte. « l’œuvre de M’Bam ne peut disparaitre » l’oraison funèbre a été prononcée par le ministre de la justice et de garde des sceaux. Maharafa Traoré a rendu un vibrant hommage à  Me Mbam Diatigui Diarra. « Vous êtes tombée sur le champ d’honneur pendant que vous sillonniez de long en large le territoire malien pour porter haut et fort la voix de la démocratie et de la justice. » Pour le ministre de la justice, la disparition de M’Diarra est une source infinie de tristesse qui nous laisse un gout amer, comme quelque chose d’inachevée pour tout le peule malien et particulièrement pour l’institution. « C’’est donc une femme d’expérience, une militante convaincue des droits de l’homme que le peule du Mali vient de perdre. Mais « l’œuvre de M’Bam ne peut pas disparaitre. Elle sera toujours présente pour servir et inspirer les générations actuelles et futures dans la construction d’un Etat de droit et de liberté et cela en droite ligne des idéaux de mars 1991 » a-t-il conclu. Au nom du Président de la République, du Gouvernement et l’ensemble des instituions, il a présenté les condoléances à  la famille du Médiateur et à  celle de Fadoua Keita, adjudant de police, garde du corps du Médiateur de la république qui est décédé suite au même accident tragique. La dépouille a été inhumée au cimetière de Niaréla, en présence d’une foule immense. Dors en paix, Me Diarra, Dame au C’œur d’or.

M’Bam Diatigui Diarra n’est plus !

Toujours à  pied d’œuvre, elle venait d’achever une tourne dans les régions du Nord Mali. Sa voiture a fait un tonneau en voulant éviter un motocycliste. Le garde-corps du Médiateur a également perdu la vie tandis que le chauffeur du véhicule grièvement blessé se trouve toujours dans le coma. La Présidence de la République a annoncé officiellement le décès de Madame M’Bam Diatigui Diarra. Biographie de M’Bam Diatigui Diarra M’Bam Diatigui Diarra est née le 02 octobre 1946 à  Dakar au Sénégal. Après son baccalauréat en philo-langues obtenu au Lycée de Jeunes Filles de Bamako en 1966, elle entreprend des études de psychopédagogie en France sanctionnées par un diplôme de formation d’éducatrice préscolaire en 1974 à  l’Institut de Formation Pédagogique de Montrouge près de Paris. A son retour au Mali, M’Bam Diarra occupe plusieurs fonctions. Elle est notamment chargée en 1975 de l’encadrement des femmes et enfants des camps de sinistrés touaregs dans la région de Gao, puis directrice du jardin d’enfants de Mopti en 1976, coordinatrice des jardins d’enfants et services sociaux des 6ème et 7ème régions, Chef de la section sociale de la SOMIEX. En 1981, elle entreprend des études de droit à  l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) sanctionnées en 1985 par une maà®trise. En 1986, elle s’inscrit au barreau malien. La riche carrière d’avocat et de militante des droits de l’homme qu’on lui connaà®t, commence au début des années 90 pendant la Transition malienne quand elle assurera la fonction de vice présidente de la Conférence nationale. Elle est nommée membre du CTSP, le Comité de Transition pour le Salut du Peuple, la plus haute instance dirigeante à  l’époque. Elle y préside la Commission institutionnelle et juridique. Au même moment, elle est membre de l’équipe de supervision de la commission d élaboration de la nouvelle constitution du Mali. De 1991 à  1998, Mme Diarra est présidente de l’AMDH, l’Association Malienne des Droits des Hommes. De 1994 à  1996, elle est Rapporteur spécial sur la situation des Droits de l’homme au Tchad pour le compte du Centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme. De 1997 à  1999, elle est coordinatrice du Programme d’Assistance Judiciaire à  l’Office du Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme au Burundi. De 1999 à  2003, elle travaille au Bureau des Nations Unies en Guinée Bissau comme coordonnatrice des activités en direction des institutions de la République, des partis politiques, des femmes et de la société civile. Avant sa nomination par le Président de la République comme Médiateur de la République par le Décret n° 09-268 / PRM du 03 juin 2009, M’Bam Diarra avait fait partie du Comité de Réflexion sur l’Approfondissement de la Démocratie, communément appelé Comité Daba Diawara. Elle était Secrétaire Permanente de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) et vice-présidente du MAEP, le Mécanisme africain d’Evaluation par les Pairs. Femme de poigne, chaleureuse et aimable, toujours souriante, Mbam Diatigui Diarra ne laissait jamais ses interlocuteurs indifférents. Militante des droits de l’homme, ses convictions et son amour du travail bien fait resteront dans les mémoires. Elle laisse derrière elle trois enfants inconsolables. Dormez en paix, Madame le Médiateur.

In Mémoriam Mbam Diatigui Diarra, une grande dame s’en est allée…

Mbam Diatigui Diarra, que ton âme repose en Paix. Grande Dame de C’œur, de poigne, au caractère bien trempé, tu laisseras un vide immense derrière toi. Et voilà  que la route, t’a enlevé à  nous. Je me souviens de ce jour o๠tu m’as souri dans la grande salle Jelli Ba Sissoko du Palais des Congrès de Bamako et o๠tu m’ouvris tes bras, parée de ton bazin scintillant. Et je te revois, au Musée National parmi les femmes de poigne, du Mali, ces femmes qui veulent changer le monde et avec qui tu débattais ardemment de la condition de la femme. Tanti Mbam ! Tu étais de la trempe de ces femmes, ardentes, engagées, militantes, sans fards ni concessions. Ah Tanti Mbam et pourtant, notre rencontre ne fut pas des plus simples. C’’est dans un salon feutré, endeuillé, que je te connus lors du décès d‘un autre proche. Usant de la parenté à  plaisanterie, tu me jetais en pature à  la foule nombreuse, sans imaginer que je venais d’arriver à  Bamako. Je ne maà®trisais pas alors les us et coutumes du pays, avant de comprendre ton humour si particulier. Et voilà  que J’apprends en ce jour, ton décès. Et la tristesse m’étreint de ne pas t’avoir connu assez. Je t’avais pourtant promis de passer à  ton bureau, à  l’ACI 2000, mais les obligations prenant, J’ai toujours repoussé ce rendez-vous. Et voilà  que tu n’es plus de ce monde. Comment une force de la nature comme toi Mbam a t-elle pu s’en aller loin de nos misères terrestres ? Tu œuvras pour le monde, de mission, en mission, avec les populations des régions du Mali, de Kayes à  Kidal, en passant par Mopti, Gao, ou Bamako, et avec les Nations-unies au Burundi ou en Guinée Bissau, et les ONG toujours au service des africains, des droits de l’homme, et ton énergie était sans failles, car voyager, cela était un quotidien pour toi. Et lorsque tu me houspillas un jour, parce que je ne t’avais pas rappelé, J’ignorais à  quel point tu étais une dame de C’œur derrière cette carapace publique… Un modèle pour nous jeunes femmes d‘aujourd’hui. Médiatrice de la République, tu occupais cette fonction avec panache, auprès des autorités. Et tes éclats de voix étaient légion. Ton élégance innée et ton aisance communicative ! Et puis, J’eus cet honneur d’écrire un article sur toi, sur ton parcours, que je ne saurais oublier de rappeler ici, tant tes attributions sont méritoires. Et me reste ce chagrin de n’avoir pas pu discuter en tête à  tête et longuement avec toi, peut être dans ton bureau, ou autour d’un bon repas. Alors, chère tante Adieu! Que ton âme repose éternellement en paix !

M’Bam Djatigui Diarra a rencontré le Premier Ministre.

Un parcours au service des autres M’Bam Djatigui Diarra est née à  Dakar au Sénégal. Après son bac au Lycée des Jeunes Filles de Bamako en 1966, elle obtient un diplôme d’éducatrice préscolaire en 1974 à  l’Institut de Formation Pédagogique de Montrouge en France. De retour au Mali, M’Bam Diarra est chargée de l’encadrement des femmes et enfants des camps de sinistrés touaregs dans la région de Gao en 1975. Pour intégrer les hautes fonctions de l’ état, elle entreprend en 1981 des études de droit à  l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) et s’inscrit en 1986 au barreau malien. Sa riche carrière d’avocat et de militante des droits de l’homme commence au début des années 90 pendant la Transition malienne, lorsqu’elle assurera la fonction de vice présidente de la Conférence nationale. Elle est ensuite nommée membre du Comité de Transition pour le Salut du Peuple ( CTSP), la plus haute instance dirigeante à  l’époque. Elle y préside la Commission institutionnelle et juridique. Au même moment, elle est membre de l’équipe de supervision de la commission d’élaboration de la nouvelle constitution du Mali. De 1991 à  1998, Mme Diarra est présidente de l’AMDH, l’Association Malienne des Droits des Hommes. De 1994 à  1996, elle est Rapporteur spécial sur la situation des Droits de l’homme au Tchad pour le compte du Centre des Nations Unies. De 1997 à  1999, elle coordonne le programme d’assistance judiciaire à  l’Office du Haut Commissaire aux Droits de l’Homme au Burundi. De 1999 à  2003, elle travaille au Bureau des Nations Unies en Guinée Bissau comme coordonnatrice des activités en direction des institutions de la République, des partis politiques, des femmes et de la société civile. Un parcours exemplaire et riche qui l’a formé à  sa nouvelle tâche. Le rôle de médiateur de la République « Je suis allée voir le Premier ministre parce que J’ai besoin de lui pour la réussite de la mission qui m’a été confiée par le Chef de l’Etat. Les autres institutions sont nécessaires dans l’accomplissement de cette mission, mais le Premier ministre étant la personne qui coordonne l’action gouvernementale, son appui sera d’une grande utilité ». Le rôle du médiateur de la République est de faire des recommandations aux services publics après saisines des citoyens quant ceux-ci rencontrent des difficultés avec les agents de l’administration. Ensuite, dans son rapport adressé au Chef de l’Etat, au Premier ministre et au Président de l’Assemblée Nationale, le médiateur rend compte. Au fil des ans, les mêmes recommandations reviennent dans les différents rapports. Pour ce nouveau mandat, M’Bam Djatigui Diarra compte sur la Primature : « Il serait difficile de réussir sans l’appui du Premier ministre » a déclaré Mme Diarra à  sa sortie d’audience le mardi 30 juin. De son côté, le premier ministre lui a donné toutes les assurances de son appui. Le renouveau de l’action publique met aussi l’accent sur le point de vue des populations dans leurs rapports avec l’administration. « La tâche n’est pas facile, mais soyez assurée de notre disponibilité », a conclu le Premier ministre. Par ailleurs, face à  la difficulté de la tâche qui lui a été confiée, Madame le médiateur de la République a décidé de s’appuyer sur les organisations de défense des droits de l’homme, qu’elle connaà®t bien, mais aussi la société civile et les médias etc. Infatigable, M’Bam Djatigui Diarra souhaite donner une nouvelle couleur à  l’action du médiateur, en associant les légitimités traditionnelles à  la complexité de la médiation politique moderne. Source : Koulouba.pr.ml