Specifics : Les pros de la beauté

Situé à Quinzambougou, rue Titi Niaré, en Commune II du district de Bamako, le salon de beauté Specifics offre une  diversité de services.  De la coiffure au maquillage en passant par différents soins, il ambitionne d’offrir des prestations de qualité grâce à un personnel professionnel.

Malienne, titulaire d’un Bachelor en Sciences politiques et Economie et d’une Maitrise en Administration des affaires, Mme Marie Moussokoro Saade n’était pas une spécialiste de la beauté. Mais les compétences acquises lors de ses formations lui servent dans sa nouvelle direction. « L’achat de ce salon est un heureux hasard, mais un hasard que j’ai pu développer grâce aux compétences acquises au cours de mes études au Canada. »

A la tête du salon Specifics depuis environ quatre ans, Mme Marie Moussokoro Saade dit avoir repris l’établissement en gardant son nom, parce « Specifics, c’est intéressant ».

Ouvert du lundi au dimanche de 9h à 19h30, Specifics offre à sa clientèle différents services, qui vont des soins du visage à la coiffure, en passant par la beauté des mains et pieds. Le salon propose également des soins particuliers, comme les massages, et propose aussi à la vente des produits de beauté, des produits capillaires et des mèches.

Avec un personnel professionnel et diversifié, venu de différents pays africains et du Mali, Specifics travaille chaque jour pour que sa clientèle n’ait rien à envier aux abonnés des salons de la sous-région ou de l’Occident. « Je me sers de mes voyages à travers le monde pour développer mon business », affirme Mme Saade.

Specifics compte aujourd’hui une dizaine d’employés et se réjouit de l’affluence de la clientèle. L’un de ses atouts est également « un personnel assez diversifié, chacun apportant ses compétences. Il y a peu, Specifics a acquis sa propre marque, des mèches « brésiliennes 100 % naturelles », baptisée « My extension by Michou Saade ». La nouvelle promotrice a aussi en projet d’agrandir son salon pour offrir plus de prestations. « Soyez vous-même, soyez Specifics », conclut Mme Marie Moussokoro Saade.

 

Mèches brésiliennes et indiennes, ces cheveux qui ont la côte

Les cheveux naturels sont à la mode. Si autrefois, leur prix élevé rebutait les coquettes, aujourd’hui elles ne rechignent plus à investir des sommes importantes dans ces « cheveux d’autrui »…

« Ehh! Moi je ne vends pas ça. Moi-même je n’ai pas l’argent pour faire du stock, n’en parlons pas de mes clientes qui ne peuvent pas s’offrir des mèches à ce prix-là! ». Ladji tient une boutique Lux Beauté à Baco Djicoroni Golfe et s’amuse de s’entendre demander des mèches « brésiliennes ». Il en vend pourtant, des mèches. « Ça, c’est 2 500 francs CFA. Les mèches dont tu parles, c’est au moins 35 000 », explique le commerçant.

Cheveux de luxe Dans une boutique au Grand marché de Bamako, la vendeuse reçoit dans une ambiance feutrée. Sur les rayons, des « boules » de cheveux naturels. Les prix sont ceux énoncés par Ladji et vont de 20 000 francs CFA la « boule » (touffe de cheveux attachés ensemble pour faciliter la pose lors du tissage), à 180 000, voire plus. « Tout dépend de la longueur, de la couleur mais surtout de l’origine des cheveux, explique la vendeuse. La plupart vient d’Inde. Mais les plus recherchés et les plus chers viennent du Brésil ». Elle nous montre un paquet de longs cheveux soyeux et ondulés sur lequel on lit distinctement: 300 000 francs CFA.

« Comment mettre une somme pareille dans une coiffure ?, s’offusque Alassane, jeune cadre de banque. Pourtant, pour ressembler à leurs idoles, chanteuses ou actrices de telenovelas, les jeunes et les moins jeunes femmes dépensent beaucoup d’argent dans leurs « cheveux ». Dans son salon, Assa explique que c’est un investissement. « Ça dure longtemps. On peut les recoiffer comme on veut, c’est donc plus économique que les synthétiques », plaide-t-elle, tout en reconnaissant avoir des clientes qui changent régulièrement de « tête », pour suivre la mode.

« C’est même interdit par la religion de mettre des cheveux de morts sur sa tête ! », renchérit Alassane. Il est vrai qu’il y a beaucoup de rumeurs sur l’origine de ces fameux cheveux transformés en perruque ou autres extensions. On les prélèverait sur des cadavres en Inde (premier fournisseur mondial), ou encore sur des personnes démunies qui les vendent pour quelques sous. Mais il en faudra plus que l’origine suspecte ou le coût exorbitant pour décourager toutes celles qui, comme Amina le rappelle, savent qu’il faut « souffrir pour être belle ».

Célia d’Almeida