Pratique du Ramadan : quels effets sur la santé ?

l’un des cinq piliers de l’Islam est le jeûne. Pendant un mois,le fidèles musulmans doivent s’abstenir de boire et de manger du lever au coucher du soleil pendant 29 ou 30 jours. Par conséquent le jeûne a des effets sur la santé de certaines personnes. Qui sont ces personnes ? Le docteur Mamadou Boiré, médecin généraliste au centre hospitalier universitaire de l’hôpital Gabriel Touré donne des explications pour répondre à  cette question. Selon lui toute personne souffrant d’une maladie ne doit pas jeûnee. La maladie provoque un déséquilibre au niveau de l’organisme. Ce qui fait que le jeune peut être un facteur aggravant. « les maladies de longue durée ou de courte durée peuvent exposer le malade à  des complications si la personne s’efforce de jeûner » déclare t-il. Il s’agit notamment du diabète, de l’hypertension artérielle, de l’ulcère de l’estomac, certaines formes de gastro ou les maladies drépanocytaires. Voir son médecin avant de jeune en cas de pathologie chronique Pour le diabète, explique le docteur Boiré, il y a deux cas : «les diabétiques qui contrôlent leur alimentation par un régime et ceux qui sont insulino-dépendants. Ceux qui font le régime, avec l’accord de leur médecin, peuvent jeûner à  condition de ne pas déséquilibrer leur alimentation. L’hypertension artérielle Par ailleurs, l’hypertension est à  surveiller.Ceux qui sont hypertendus et ne le savent pas, doivent consulter au préalable avant d’entamer le jeune, insiste le docteur Boiré. C’’est pourquoi il conseille à  toute personne, même bien portante, de consulter un médecin, une fois par an pour contrôler la tension et vérifier la glycémie. « Il y a par exemple certains médicaments qu’on peut prendre en une seule prise et qui peuvent durer toute la journée dans le sang. Avec l’accord du médecin et si C’’est une tension stable, la personne pourra alors jeûner. L’ulcère, contre le jeune Pour ceux qui ont de l’ulcère, le docteur Boiré déconseille de jeûner. Parce qu’en cas de faim, l’acidité de l’estomac se met en rapport avec la plaie, et provoque des douleurs qui se calment avec l’alimentation. Le jeune peut donc provoquer des saignements ou une perforation de l’estomac. C’’est pourquoi, pour certaines formes de gastrites (une sorte d’érosion à  l’intérieur de l’estomac), il faut d’abord consulter le médecin pour avoir son agrément. Parce que le médecin peut aider ces malades avec des médicaments ou leur déconseiller carrément de jeûner ; Et cela est en parfaite harmonie avec les règles de l’islam « . Quel régime alimentaire en période de carême ? Pour les gens qui s’apprêtent à  jeuner le mois de carême, le docteur Boiré donne les conseils suivants. Il s’agit de bien manger ; C’’est-à -dire manger en qualité et non pas en quantité. La qualité veut dire qu’à  la rupture du jeûne, il faut commencer par prendre des boissons sucrées (fraà®ches ou chaudes), car le corps manque de sucre durant la journée. Il faut donc prendre quelque chose qui apporte du sucre à  l’organisme. l’hypoglycémie vient de ce manque et peut plonger un malade dans le coma. Manger peu mais bien pendant le carême Heureusement que dans notre pays les traditions se conforment à  cette situation. Parce qu’on fait la rupture avec du « quinquéliba » (boisson chaude locale) ou du gingembre (boisson fraà®che locale). En conclusion docteur Boiré n’exclut pas de manger lourd mais il faut veiller à  ce que l’estomac ne soit pas trop plein. « Ce qui risque de causer une indigestion. Il faut également éviter qu’il y ait trop de viande et d’huile dans le repas principal qui doit être accompagné de fruits et légumes comme dessert. Car les fruits facilitent le transit intestinal et préserve de la constipation chronique. Ne pas sauter le repas de l’aube ! Mais, C’’est surtout à  l’aube qu’on doit beaucoup manger. Certains disent fréquemment qu’un seul verre de thé ou de café leur suffit pour tenir toute la journée. Mais, ce qui est conseillé, C’’est de moins manger à  la rupture et en consistance à  l’aube. Enfin, le docteur déplore l’effet inverse au Mali : une surabondance donc à  la rupture.