Climat : les dieux sont-ils tombés sur la tête ?

Il y a bien sur les gaz à  effets de serre, les émissions de CO2 dans l’atmosphère, les déchets toxiques déversés un peu partout, comme l’a fait le Probo Koala, en Côte d’Ivoire. Il y a les fumées nocives des dépotoirs qui brûlent à  Bamako, il y a les eaux usées qui pullulent de moustiques et de larves, il y a les millions de sacs poubelles plastiques qui s’envolent dès qu’un coup de vent se lève. Il y a les gaz s’échappant des pots d’échappements des milliers de motos qui vrillent Bamako dans tous les sens, il y a, il y a, il y a que l’environnement n’en peut plus ! A qui la faute ? Et soudain, l’on veut se réveiller face aux bouleversements climatiques qui menacent l’environnement mais aussi l’espèce humaine ? Dis moi ce que tu consommes et je te dirai qui tu es Le monde moderne. Voilà  le grand responsable. Et l’homme au centre de ce monde. La nécessité absolue de consommer et de jeter. Et jeter n’importe o๠? Il est impressionnant ce besoin compulsif de détruire l’environnement direct, celui qui nous entoure et nous influence. Et puis, il y a les vieilles habitudes, les mauvaises habitudes. Celles de jeter un sachet d’eau usé par la vitre de sa voiture. C’est si facile et on laisse cela derrière nous, sauf que le type derrière nous a vu faire. Mais lui aussi, ça lui est bien égal. Tant que ce fichu sachet n’aterrira pas sur le capot de sa voiture polluante. Il fera le même geste après vous. Sans états d’âme, il se débarassera d’un sachet plastique, fabriqué à  base de pétrole, et qui mettra plus de 400 ans à  s’autodégrader dans la nature. Pendant ce temps, des milliers de sachets plastiques polluants seront fabriqués dans les usines de l’Homme moderne. Luxe et dépotoirs Depuis longtemps, nous cotoyons la misère et les ordures en Afrique. Le luxe climatisé et polluant de nos 4X4 côtoiera encore et encore les vrombissements fumeux des mobylettistes fous de Bamako ou de Ouagadougou. Et lorsque nous autres experts de la chose iront défendre de brillantes idées dans les conférences mondiales, comme à  Copenhague en Décembre, nous n’omettrons pas d’être véhiculés par des engins à  forte capacité polluante. Qu’importe, puisqu’il s’agit des idées d’abord et non des actes, des gestes simples et citoyens, économes et raisonnables. Si les Nations Unies élaborent des programmes, nous défendons des causes, des idéaux, ensuite, nous nous débarasserons de notre bouteille de coca, au coin de la rue là  bas. Et cette fois, elle ne tombera pas du ciel tel un cadeau des dieux aux pauvres Bushmen du Kalahari. Ainsi va le changement climatique…

La crise financière et le terrorisme au Nord menacent le tourisme malien

Voilà  que les effets de la crise financière internationale commencent à  se ressentir sur le secteur et pire, Al-Qaà¯da au Maghreb islamique, en multipliant ses prises d’otages aux frontières, fait du nord-Mali une zone dangereuse pour les visiteurs et ternit l’image de marque du pays.Ce problème sécuritaire et cette situation ne doivent pas être occultés par les autorités en charge du portefeuille du Tourisme, en l’occurrence le ministre de l’Artisanat et du Tourisme qui s’évertue à  affirmer que tout est rose et que le secteur n’est nullement touché par les effets de la crise économique. Dans une interview qu’il a accordée au site africain d’information en ligne, Afrik.com, le ministre de l’Artisanat et du Tourisme, N’Diaye Bah affirmait avec une facilité déconcertante que le secteur du tourisme malien n’est nullement touché par les effets du marasme économique engendré par la crise financière et économique mondiale. Est-ce une méconnaissance de la situation, une erreur d’appréciation ou simplement une fuite en avant du premier responsable du département de l’Artisanat et du Tourisme ? A l’heure o๠tous les spécialistes et professionnels du tourisme et de l’Hôtellerie s’accordent à  reconnaà®tre la situation difficile que connaà®t le secteur, il serait utopique de croire que la Mali est à  l’abri d’une baisse des recettes d’exportation. Contrer les effets de la crise financière internationale. Au plan international, le secteur du tourisme, tant d’affaires que d’agrément, souffre déjà  de la baisse de la demande des consommateurs et les entreprises touristiques du resserrement du crédit. D’ailleurs, le Conseil exécutif de l’OMT (Organisation mondiale du tourisme), a décidé de créer un « Comité de relance du tourisme » pour soutenir ses membres en leur offrant une analyse précise de l’économie et en leur proposant des mécanismes de réaction. Selon certains analystes, la crise financière internationale devrait avoir un impact sur le secteur du tourisme au Mali et contrarier les projets d’augmentation des recettes. Le tourisme malien bien que culturel, dépend fortement des visiteurs européens et les difficultés financières que connaà®t actuellement l’Europe commencent à  se faire sentir au Mali. Des destinations touristiques comme Tombouctou, Djenné et le plateau dogon, enregistrent déjà  une baisse des réservations par rapport à  l’année dernière. Au regard de tout ce qui précède, difficile de croire aux belles paroles du ministre du tourisme qui dans un lyrisme qu’il affectionne, peint un tableau reluisant du secteur touristique malien. La menace du Nord sur le tourisme malien Alors se pose une question. N’Diaye Bah prend-t-il toute la mesure des difficultés qui existent ? Et auxquelles il faut apporter des réponses, notamment le problème sécuritaire au nord. Car est il établi que la seconde difficulté qui menace le tourisme malien actuellement, est sans nul doute le problème d’insécurité dans le nord. En effet, le nord du Mali est une zone très difficile à  contrôler, et constitue par conséquent un terreau favorable au banditisme (trafic de drogue et d’armes) et au terrorisme. Avec des prises d’otage en répétition, dont les dernières en date ont concerné un britannique et un couple suisse. Le problème sécuritaire dans le septentrion malien se pose avec acuité. Si l’otage suisse Greiner a été libéré, l’otage britannique en revanche a été sauvagement décapité, et le crime revendiqué via un site Internet par la branche magrébine de la nébuleuse Al-Qaà¯da. Au demeurant, le contexte international (crise financière) et national (insécurité au nord) ne sont guerre favorables à  la survie et à  l’épanouissement du tourisme, troisième produit d’exportation du pays. Il est donc impérieux de prendre le terreau par les cornes en évitant de tomber dans le piège de l’autosatisfaction ou de la fanfaronnade. Il y va de l’essor d’un secteur vital pour notre pays et par ricochet du développement économique de la nation.