Vol de voitures : un phénomène qui prend de l’ampleur à Bamako

Ces derniers temps, Bamako a tendance de devenir comme Abidjan, Prétoria, Lagos, des villes o๠le vol des voitures est une pratique courante. La marque la plus prisée serait la Mercedes 190 qui constitue la majorité des voitures dans le district. Si l’on y prend pas garde, cette pratique sera banalisée dans notre capitale. Sans difficulté, ces voleurs enlèvent les engins à  quatre roues devant les bars, boà®tes de nuit, ou aux abords des cimetières, mosquées, et même devant les domiciles des particuliers. Aucun endroit ne semble épargné par ce phénomène qui devient source d’inquiétude et de préoccupation pour les citoyens. Vols de Mercedes 190 et de Toyota Starlette Au niveau des commissariats de police, des brigades de gendarmerie, nous n’avons pas pu obtenir de chiffres réels sur l’ampleur du phénomène. Il faut attendre : ‘’Nous sommes prêts à  fournir des chiffres mais il faut écrire à  la Direction générale de la police pour avoir l’autorisation », nous a confié une source proche du 10ème arrondissement. Mais, toujours est-il que le mal est là . Conscients du phénomène, les policiers œuvrent comme ils le peuvent pour minimiser les dégâts. La plupart des voitures volées sont restées à  ce jour introuvables. Comme évaporées dans la nature. Bien des victimes se sont résignées à  l’idée que leur engin avait été désossé voire réduit en pièces détachées et revendues sur le marché noir. De sources concordantes, derrière ces voleurs d’une audace toute particulière, il y a un véritable réseau de receleurs. Parmi lesquels des vendeurs de pièces d’occasion, des mécaniciens et autres intermédiaires. Et parfois, il arrive à  la police d’avoir la main heureuse. Le mois dernier, le commissariat du 3è arrondissement a enregistré deux vols de voitures. C’’était une Mercedes 190 et une Toyota Starlet. Grâce à  la vigilance des éléments de la brigade de recherche, et sous la houlette de l’inspecteur principal de police, Soungalo Oumar Diarra, la Mercedes a été retrouvée au quartier Hippodrome. Quant à  la Toyota Starlette, elle est restée introuvable. Au niveau du commissariat du 7è arrondissement, les éléments de la brigade de recherche ont retrouvé une Mercedes qui avait été volée quelques jours auparavant devant un bar.

Bamako : le gang des Mercedes sous les verrous

Le mode opératoire consiste à  étudier des cibles potentielles pendant la journée, la nuit avancée, les motocyclistes descendent le terrain par l’occupation des artères adjacentes au lieu du braquage pour parer au coup. Tandis que ceux qui sont à  bord du véhicule se garent et entrent par effraction, dans des boutiques. Après l’opération, les motocyclistes escortent les voitures jusqu’à  disparaà®tre dans la nature avec l’argent et autres matériels emportés. Le gang à  la Mercedes grise Plusieurs boutiques, magasins et autres ont été le théâtre des opérations de ce gang à  la Mercedes : la boutique Soudouf à  Yirimadio, une autre aux halles de Bamako, la boutique de la fille de Mafa à  Boulkassoumbougou, le Mini-prix etc… Pour avoir été identifié à  sa Mercedes grise, le gang l’a banalisé en taxi, avant d’opérer plus tard à  bord d’une fourgonnette blanche. Le commissariat du 3è Jusqu’à  la prise de fonction du tout nouveau commissaire Abdoulaye Sow au 3ème arrondissement du District de Bamako, le 11 août dernier, tout allait mal. Il décida alors de mettre hors d’état de nuire les éléments du gang et plaça tous ses éléments en situation d’urgence à  travers la ville de Bamako. C’’est ainsi que dans la nuit du 31 août, une équipe de patrouille, comprenant un chauffeur et un inspecteur permanent, se trouva face à  face avec un groupe. Surpris en train de casser le Mini-prix, le gang à  la fourgonnette blanche s’est vu filé par les éléments de la patrouille. Il s’en est suivi un échange de tirs entre le gang et les éléments de la patrouille. Les malfrats mieux armés que la patrouille et avant arrivée des renforts, ont pu échapper sans que les policiers ne puissent arrêter l’un d’eux qui était sur une moto, et dont l’arme était restée sur les lieux. Un pistolet Glock, le meilleur modèle actuel dont la valeur est estimée à  800.000 voire 900.000FCFA, d’après le commissaire Abdoulaye Sow. Fin de la course Les éléments du commissaire du 3ème avec la complicité du dynamique inspecteur Luc Koné, chef de BR, poursuivent leurs investigations avec de nouvelles stratégies. Dans la nuit du 22 septembre dernier, deux éléments de la police en patrouille en moto identifient une fourgonnette à  la quête d’une cible. Les deux policiers demandent du renfort, et mettent la main sur les deux occupants de la fourgonnette : Moussa Dembélé et Abdou Doumbia mécanicien de son état. Ils passent aux aveux Seul celui qui était sur la moto : Soumaila Dembélé dit Soumi, a pu s’échapper. Et C’’est lui qui dirigeait l’opération, aux dires des deux malfrats capturés. Tous les trois travaillaient pour Bassidiki Touré dit Ladji. Celui-là  même qui a été blessé lors de la première altercation entre les policiers et les éléments du gang, d’après les explications des deux malfrats. Toute chose qui a été confirmée par la présence d’une ordonnance, signée par un infirmier major du CSCOM de Kalanbancoro, lors de la perquisition faite au domicile de Soumi. Deux complices écroués Cette information n’a pas par ailleurs manqué de surprendre la police, car le chef du gang, Bassidiki (spécialiste des coffres forts) était supposé en prison. A la suite de sa condamnation à  8 ans de prison ferme, pour avoir cassé le coffre fort de Victoria au grand marché. Selon les explications données par les policiers, Soumi et Ladji ont balancé deux autres membres du gang, à  savoir : Boubacar Doumbia réparateur de moto, et Bakary Diakité, qui ont été également mis sous les verrous. Ces quatre devront être déférés très prochainement à  la prison centrale. Quant à  Soumi et Ladji, ils font l’objet de poursuite des éléments du commissaire Abdoulaye Sow. Par ailleurs sur la foi des informations dont dispose le commissariat du 3è arrondissement, le chef du gang, Bassidiki Touré dit Ladji habite Kanadjiguila, les frères Dembélé Moussa et Soumaila logent à  Sébénékoro et les frères Doumbia à  Daoudabougou. Les matériels saisis sont entre autres un arsenal comprenant un pistolet Glock chargé de balles de 16/17, dont une utilisée, des pistolets artisanaux, des cisailles, des tenailles. Cinq véhicules : deux de marque Golf, deux Mercedes, et une fourgonnette blanche