Crash du AH5017: c’était l’orage

Il devait arriver à  Alger dans la matinée du 24 juillet. Mais au-dessus du Mali, à  quelques kilomètres de Gossi, il disparait des radars et n’y réapparaitra plus. Le vol AH5017 de Air Algérie, affrété par la compagnie espagnole Swiftair s’est écrasé avec ses 116 passagers. Depuis une semaine, après la vive émotion suscité par ce drame, les questions restent nombreuses, et en l’occurrence sur les raisons de ce crash. Les boites noires de l’appareil ont été retrouvées et rapatriées en France pour examen les images satellites et radars sont scrutées par les experts pour trouver des réponses. Ce que disent les radars Et C’’est justement des images radars que viennent les premiers indices. Fournies par les autorités aériennes burkinabés, elles permettent de voir l’avion quitter l’aéroport de Ouagadougou et mettre le cap sur Alger. Peu de temps après son décollage, il change de cap et perd de l’altitude. l’avion s’est retrouvé pris dans l’orage après avoir commencé à  le contourner. Le chef d’état-major de l’armée de l’air burkinabé est formel, l’avion n’a pas atteint le point o๠l’équipage devrait faire le compte rendu de la progression du vol alors que l’équipage avait annoncé qu’il était à  ce point appelé « EPEPO ». Il a commencé à  contourner le phénomène orageux, avant de rebrousser chemin pour reprendre son itinéraire initial. « C’’est à  ce moment-là  qu’il se retrouve en plein orage » selon les images commentées par le général Gilbert Diendéré, coordonnateur de la cellule de crise au Burkina Faso. « Le pilote a peut-être pensé qu’il l’avait complètement évité et a voulu revenir sur la droite afin de reprendre son itinéraire initial. Et C’’est en faisant cette manœuvre, à  ce niveau, que l’accident est arrivé », a-t-il expliqué. « Le dernier contact a eu lieu à  1h47. Le témoin nous a donné une heure approximative de 1h50, c’est-à -dire qu’il a chuté de 10 000 mètres d’altitude à  zéro, en trois minutes à  peu près, ce qui est vraiment très vertigineux, compte tenu de la masse de l’appareil », a ajouté le général Gilbert Diendéré. Sur les images, on voit l’appareil perdre de l’altitude. Il passe du palier 310 – correspondant à  10 000 mètres – se retrouve en quelques secondes à  7 500 mètres et le contact est perdu avec le contrôle aérien. Voici donc écartée la thèse de l’attentat terroriste. Les services secrets français et Hezbollah à  bord ? Néanmoins, il faudra faire toute la lumière sur les conditions de cet accident. Car de nombreuses questions demeurent. Pourquoi alors que de nombreux vols sur la région avaient été annulés les jours précédents, la compagnie Air Algérie a maintenu son vol ? Pourquoi le pilote a-t-il décidé de reprendre s route initiale alors qu’il en avait été dévié à  cause du risque ? l’analyse des deux boites noires dont l’une contient l’enregistrement des conversations du personnel de bord pourra peut-être éclairer les lanternes. En attendant, plusieurs enquêtes ont été ouvertes, en France, au Mali et en Algérie. Les éléments fournis par les images radars ont été reversés dans le dossier de l’enquête préliminaire qui avait été ouverte après le crash du vol Air Algérie dans le nord du Mali jeudi dernier. Les familles des victimes sont dans l’attente des conclusions pour faire leur deuil. Car, il est fort probable qu’aucune dépouille ne pourra être récupéré, tant l’avion a été endommagé. Comprendre ce qui s’est passé sera une consolation, quoique bien maigre, à  leur peine. Les enquêteurs sont sur le terrain mais dans la presse, les rumeurs vont bon train sur ce qui a pu se passé cette fameuse nuit du 23 au 24 juillet 2014. Les adeptes du complot y vont chacun de leur hypothèse. De la bombe humaine, au détournement de l’avion dans le genre du 11 septembre aux Etats Unis, toutes les théories sont avancées et posées comme fort probables voire véridiques. Il y a quelques jours, une information a fait le tour des réseaux sociaux et a même été reprise par certains médias. A bord de l’avion, il y avait 33 militaires français, appartenant aux services de renseignements français… et un haut dignitaire du Hezbollah « qui se faisait passer pour un homme d’affaires ». De quoi alimenter la théorie de l’attentat, bien de gens auraient eu intérêt à  toucher ainsi ou la France, ou le mouvement libanais. l’ « information » est parue pour la première fois le 26 juillet, soit deux jours après l’accident, sur le site du quotidien algérien Echorouk, citant des sources anonymes. Aucune réaction des autorités françaises, face à  « cette rumeur, afin de ne pas l’alimenter». Aucun média français n’a non plus relayé le « scoop ». La piste accidentelle est celle que retiennent les enquêteurs. Sauf nouvelle information majeure, vérifiable cette fois-ci, ce sera donc vers la météo qu’il faudra regarder pour expliquer ce drame. Reste à  comprendre pourquoi, cette nuit-là , il a été décidé de faire partir ce vol, malgré le danger…

Climat : Bamako a le « blues »…

Un froid presque glacial et une épaisse couche de poussière en suspension, voilà  le spectacle que vivent les Bamakois depuis deux jours. Des températures fraà®ches qui feraient presque penser à  un hiver parisien. D’après Mohamed Koité, le chef de la section prévision environnement de la Direction Nationale de la météorologie, cette brume est causée par un mouvement d’air humide combiné à  des vents forts soufflants d’est en ouest, entre 40 et 50 km du Sud algérien vers le Nord Mali. La poussière soulevée par ces vents combinée à  l’humidité qui nous proviendrait tout droit de la vague de froid en Europe, favoriserait cette brume épaisse au dessus de la capitale malienne. On imagine les températures au Nord du pays, alors qu’à  Bamako, on grelotte dès le premières lueurs de l’aube. Entre 18 (minimales) et 27 degrés pour les maximales de ce mardi 7 février. Il faut dire que l’Europe souffre bien plus que nous avec des températures avoisinant les -30 degrés en Suisse par exemple. Nos voisins nigériens, mauritaniens et burkinabè vivent la même chose. Reste que les Bamakois, habituellement gâtés en rayons ultraviolets, ne sont pas habitués à  cette petite vague de froid, qui pourrait perdurer jusqu’à  la mi-février, avertit la Météo. «Â Franchement, ce temps est d’une morosité absolue, moi ça ne me donne qu’une envie, aller me recoucher », se plaint Lara, une habitante de Bamako. «Â Cetemps est vraiment bizarre », se lamente Naima, restauratrice au quartier d’affaires de l’ACI 2000 : « Vous voyez, la journée est si triste» . «Â Eh ce sont les effets du Nord… », ajoute Omar, un client du restaurant un brin ironique. Prudence sur les routes Qu’est-ce qui pourrait bien redonner le moral à  ces citadins, surpris par la brume. Notamment ces automobilistes qui traversent quotidiennement les trois ponts de Bamako. Le ministère des Transports incite à  la prudence à  cause de la visibilité réduite. On ne le dira jamais assez, il faut rouler doucement, conseille également l’Agence Nationale pour la sécurité routière(ANASER). Une pareille situation météorologique rend même certains pessimistes : « C’’est évident, C’’est la conséquence des changements climatiques, il devrait plutôt faire chaud en Février au Mali et nous voici couverts de la tête au pied », confie un journaliste. Les experts parlent plutôt d’une variabilité du climat sans aller jusqu’aux effets du changement climatique. D’autres comme Sory, chargé de mission, se sont enroulé la tête dans des mètres de tissu : « Moi je roule en moto, et la poussière, J’en veux pas dans mes narines! » Mesures de protection Les tous petits sont bien sûrs les plus menacés par cette poussière qui favorise les rhumes et occasionne des affections respiratoires aiguà«s. Il est donc conseillé de mettre du beurre de karité ou de l’huile goménolée, achetable en pharmacie, dans les narines des bébés et chérubins pour les protéger et fixer la poussière. De bien les couvrir le matin au réveil et le soir au coucher. Les infusions de kinkéliba, de citronnelle et autres plantes sont également les bienvenues pour prévenir les affections de la gorge et des poumons. Bamako a déjà  connu cette brume. C’’était au mois de Novembre dernier, mais sans les températures basses. Selon Mohamed Koité, le mercure devrait remonter aux alentours du 12 février. l’amélioration viendra de la région de Kidal au Nord du Mali. A partir de là , de nouvelles prévisions seront effectuées par la météo. Alors chers Bamakois, rassurez vous, ce nuage de poussière est passager. D’ici là , le moral remontera, plus encore si le Mali remporte son match de demi finale de la CAN 2012 contre la Côte d’Ivoire. « Il n’y a que le sport qui peut nous sauver, ajoute Naima, parce qu‘avec ce temps et la situation politique, il y a de quoi retourner se coucher hein ? » Alors les Aigles, nous comptons sur vous, parce que Bamako a le blues…

Une après-midi de pluie à Bamako

Décidemment,ces derniers temps, Bamako est sous les eaux. En effet, les fortes pluies qui s’abattent sur Bamako font suite à  celle plus abondante qui arrosa la ville la matinée du 2 septembre dernier. Problèmes d’évacuation des eaux de pluie Ce qu’il faut déplorer, C’’est que ces pluies ont provoqué de grandes inondations créant par endroit des mares et plans d’eau, qui mettent du temps s’évaporer. Il faut signaler que C’’est l’ensemble des capitales régionales qui sont également inondées comme à  Tombouctou, Gao, Kayes, Mopti… Déluge à  Bamako A Bamako, La force de la pluie a été telle que les activités se sont retrouvées paralysées par la force des inondations. Les eaux ont causé d’importants dégâts matériels. Des véhicules tombaient successivement en panne, certains commerçants de la place à  Dabanani assistaient impuissants à  leur malheur, car les eaux emportaient tout sur leur passage. Même les revendeurs de journaux ont eu leur part de désagrément. Au même moment, les eaux ont forcé les portes de certains services administratifs. Par endroit, l’on se servait de motopompes(à  défaut des sceaux ou baignoires) pour évacuer les eaux. 105 millimètres de pluies enregistrés Selon les services de météorologie, près de 105 millimètres de pluies ont été enregistrées. Au niveau du quartier du fleuve, la pluie était sans précédent (depuis le démarrage de la présente saison pluvieuse). A la place des rues, on apercevait que des vagues d’eaux se frayant du chemin et des tiges de bois flottantes. Le phénomène a suscité de vives réactions au sein de la population. Vu de l’autre coté, on aurait cru que C’’est uniquement la rive gauche du fleuve Niger qui avait été arrosée. Que non, la rive droite a subi également. Les quartiers pas épargnés A Torokorobougou par exemple (en Commune 5), presque tous les domaines habités ont fait le plein d’eau. Face à  la quantité d’eau qui a littéralement inondé son domicile, un chef de famille du quartier a déversé sa colère sur les autorités municipales. Comme lui, bon nombre de ceux que nous avons interrogé sur place, ont craché leur venin sur les autorités. « Les autorités municipales, disent-ils, ne se donnent pas assez de peine pour évacuer régulièrement les caniveaux ». L’ORTM et la BCEAO touchés par les eaux « De mémoire de travailleurs de l’ORTM, jamais une inondation n’avait autant bloqué les activités », s’est exclamé un cameraman devant la mare d’eau qui stagnait devant les locaux de l’office de radiodiffusion nationale. Non loin de là , devant le siège de la BCEAO, C’’était le comble, les usagers d’engins à  deux roues n’avaient aucune marge de manœuvre et voyaient leurs engins presque noyés. La sous région affectée Au delà  de nos frontières, C’’est le même triste scénario, notamment dans certains pays o๠les populations assistent impuissantes à  un ballet d’inondations. C’’est le cas au Burkina Faso (il y a une semaine), o๠une forte pluie s’est abattue sur la capitale, Ouagadougou inondant l’enceinte de certains bâtiments publics comme la cinémathèque du FESPACO, l’hopital Yalgado Ouedraogo etc… Bouleversement climatique ou caprice de la météo ? Ces vagues d’inondations posent des problèmes d’ordre socio- sanitaires graves. Il arrive que des familles perdent leurs maisons et leurs biens. Selon certains observateurs, la situation actuelle est issue du bouleversement créee par les changements climatiques. Ce genre d’inondations est de nature à  stimuler l’aide et l’assistance des structures et organisations humanitaires internationales. L’on se rappelle que l’Organisation des Nations unies avait apporté une aide suite aux inondations provoquées par la grande pluie d’il y a 5 jours. Selon le Directeur national de la météo, MR Mama Konaté, nous faisons face à  un régime pluviométrique capricieux, et « dont la tendance risque de se maintenir». Les mesures du gouvernement ? Le ministre de l’environnement Tiémoko Sangaré,s’est dit désolé de l’état des caniveaux et autres collecteurs d’eaux de pluie qu’il a visité dans les 6 communes de Bamako ce jour. « Mais,ajoute t-il, il y a une réglementation que le gouvernement doit appliquer (curer seulement 10 000m sur 9,5 km de caniveaux), et que les populations doivent respecter ! »