Journées métiers de Campus France : une belle initiative

Un cadre idéal. Le conservatoire Multimédia Balla Fasséké Kouyaté de Bamako. Une équipe choc : Jennifer Madje de Campus France Mali et ses complices. Un public : des étudiants de l’INA, du conservatoire, des facultés et des professionnels du monde de la communication et des médias, pour échanger et interagir avec ces étudiants, désireux de se familiariser avec le secteur. Les journées métiers de Campus France ont lieu une fois par mois sur un thème précis. Ce mardi, C’’était «Communication et journalisme». Le mois dernier, C’’était l’agronomie. Journalisme et communication, deux secteurs proches qui intéressent beaucoup de jeunes maliens. Des métiers divers et comportant plusieurs compétences. Des métiers liés à  l’image, à  la télévision, à  la radio, ou même à  Internet, aux nouvelles technologies. Graphiste, chef de desk, chargé de communication, rédacteur en chef, directeur de publication, chef de projet, tous ces métiers ont été développés et passés à  la loupe. Des cadres comme Daouda Fall de DFAcom, Modibo Souaré de l’ORTM, Ramata Diaouré, directrice de la rédaction du 22 septembre ont raconté leurs parcours et expériences. Dans l’après midi, des présentations ont été animées par ces professionnels du secteur, ainsi que des ateliers d’initiation à  la caméra par Sébastien Rieussec, Journaliste reporter d’images indépendant ou encore Diomansi Bomboté, ancien professeur d’université au CESTI de Dakar, qui a partagé avec ces jeunes alumnis de son savoir. Une belle journée en somme qui a permis aux étudiants d’en savoir un peu plus sur les métiers de la communication et du journalisme pour peut être d’envisager d’embrasser ces professions dans un futur proche. «C’’était une expérience enthousiasmante pour moi d’échanger avec ces jeunes très motivés et déterminés à  apprendre », témoigne Aurélie Dupin, qui animait le stand Internet des journées métiers de Campus France Mali.

Délestages à Bamako : les petits métiers durement affectés

La société Energie du Mali, malgré l’augmentation du kilowat, il y’a un mois, a de la peine à  répondre à  la forte demande de la population en période de chaleur. Le peu d’électricité dont elle dispose, est réparti entre les zones administratives et d’affaires… Si certains sont fournis en électricité le matin, d’autres attendent le soir ou la nuit. Dans certains quartiers, les populations impuissantes broient du noir. Si les grandes entreprises peuvent s’offrir des groupes électrogènes, pour les petits métiers, C’’est la longue attente. Et pour d’autres sans solution, C’’est la clé sous le paillasson. Ibrahim Gourou est chef d’atelier de soudure au quartier Hamdallaye. Affecté par les coupures d’électricité, il risque de perdre plusieurs marchés importants : « J’ai un marché de 250000 en attente, et sans électricité, je risque de le perdre car les clients sont impatients», enrage t-il. Du fil à  retordre Pour ce jeune coiffeur, logé à  Hippodrome il faut attendre la nuit pour reprendre les activités puisque C’’est journée morte à  cause des délestages. Alors Aboubacar planifie ses journées ainsi : « je donne rendez vous à  mes clients entre 19h et 22h et les autres clients de la journée, vont ailleurs hélas… ». Karim Sidibé est lui un gérant d’une salle de jeux : «Nous n’avons pas d’autres choix que de fermer nos salles, car les enfants viennent jouer le matin. Or l’électricité ne revient qu’à  17h, voire 18h parfois», témoigne t-il. Avant les coupures, Karim gagnait entre 10 000 et 125000 CFA par jour. Ce même constat est visible dans d’autres secteurs. Au cabinet médical du Docteur Wang, une l’obtention de leurs lunettes de correction à  cause des délestages qui durent parfois tout lajournée. En temps normal, Mme Wang fabrique les lunettes de ses clients en moins d’ une heure. Voilà  quelques cas qui témoignent des difficultés rencontrées par les petites et moyennes entreprises de la capitale en période de délestage. Si l’énergie du Mali évoque le manque moyens financiers pour s’approvisionner en carburants et faire tourner les centrales thermiques, ceux qui dépendent d’elle n’ont plus qu’à  faire de la patience une vertu, faute de groupes électrogènes.

Institutions de base : Cap sur la promotion des métiers

C’’est la présentation de la bande dessinée «Â Awa et Adama à  Nègè-Blon », qui a consacré le lancement officiel de cette initiative. Fruit du partenariat entre le département chargé des relations avec les institutions et l’Association malienne «Â Nègè-Blon », cette dynamique partenariale vise à  corriger une insuffisance dans le dysfonctionnement entre les trois piliers de l’éducation : la famille, la collectivité et l’école… Sur la question, le ministre Abdoulaye Sall est formel : «Â Le Mali, à  l’instar des autres pays africains qui ont hérité du système éducatif d’ailleurs et/ou l’épousé, se trouve aujourd’hui confronté au lancinant problème du dysfonctionnement entre les trois piliers de l’éducation. A savoir, la famille, la collectivité  et l’école. Qu’un seul de ces piliers vienne à  manquer, et l’éducation sera comme un navire ivre sans vigie, sans cap ou sans équipage solidaire. Elle n’arrivera pas au port et risque de sombrer dans les eaux tumultueuses qui l’attendent », a déclaré le ministre chargé des relations avec les institutions. Précisant que «Â l’enfant, avant d’appartenir à  la collectivité, à  l’école, appartient d’abord, (tout au long de son existence, même après sa mort) à  sa famille ». l’initiative conjointe du ministère et de l’association va donc contribuer à  impulser une nouvelle dynamique à  la promotion de la culture des métiers en milieux jeune, scolaire et universitaire à  travers les institutions de base que sont la famille, les collectivités et l’école. Le projet, qui a pris corps ce samedi 17 décembre au Centre Monseigneur Luc SANGARE, a consacré une cérémonie grandiose présidée par le ministre chargé des relations avec les institutions, Dr Abdoulaye Sall. C’’était en présence du directeur du Centre d’animation pédagogique (CAP) de la commune IV, le représentant du maire de la localité, le président de la Chambre des métiers, les autorités traditionnelles et religieuses, etc. Près de deux cent scolaires, entourés de leurs enseignants, avaient pris d’assaut la salle pour venir témoigner de leur attention au projet. « Awa et Adama » au service des métiers tertiaires l’un de temps forts de cette cérémonie de lancement, a été la présentation de la bande dessinée intitulée « Awa et Adama à  Nègè-Blon » par l’écrivain Ibrahim Aya. Awa et Adama sont deux personnages centraux de cette bande dessinée. Leur mise en scène, explique le co-auteur de la bande dessinée, est une manière de montrer qu’il n ya pas de sots métiers, il n’y a que de sottes gens, et que la pauvreté en tant que telle n’est pas une fatalité ». En clair, à  travers leur famille, leur environnement, leur collectivité, les personnages et les différentes thématiques développées, l’œuvre littéraire rappelle les recommandations du Forum national sur l’éducation relatives à  la préscolarisation, au développement de la petite enfance et de l’éducation spécialisée. En lançant cette initiative, le département chargé des relations avec les institutions entend ainsi ouvrir avec l’Association « Nègè Blon », une entreprise citoyenne, un chantier innovant dédié à  la recherche, à  la conceptualisation, à  l’élaboration et à  l’opérationnalisation de réponses, à  travers les institutions de base que sont la famille, la collectivité et l’école. l’objectif, comme l’explique le ministre Abdoulaye Sall, est de donner une nouvel élan à  la promotion et au développement de la culture des métiers en milieux jeunes, scolaires et universitaires. « Ceci rentre en plein champ dans les attributions spécifiques de mon département, visant à  faire connaà®tre et à  faire comprendre le rôle, la place et l’impact des institutions dans notre pays, qu’elles soient de la démocratie représentative et/ou de la démocratie participative » a précisé le ministre Sall. Pour qui, le partenariat entre son département et l’association « Nègè Blon », est un chantier innovant sur la connaissance et une meilleure compréhension des institutions en mouvement sur le terrain du développement local et régionalÂ