La métrologie ou l’art d’intégrer la qualité à tous les niveaux

C’’est un gros chantier que lance ainsi l’Etat obligé par des organisations sous-régionales et internationales à  protéger les consommateurs. C’’est l’Uemoa appuyée par des organismes Onusiens comme le Pnud qui tente depuis des années de mettre les Etats membres au pas pour l’avènement d’un Visa sous-régional qualité. Les entreprises implantées dans les huit pays membres et en Mauritanie sont donc invitées à  adhérer à  un Programme qualité financé à  hauteur de plus de 30 milliards par pays. Au Mali, une dizaine d’entreprises suivies ces dernières années par le Programme Qualité piloté par la directrice nationale des industries hissent le niveau pour produire selon des normes internationales. l’hôtel Salam, Bramali, le Laboratoire Central Vétérinaire, la Compagnie malienne de développement textile, le Laboratoire technologique alimentaire et la Koumalim sont jusqu’ici les meilleurs élèves de la classe. Contraignantes et rigoureuses, les procédures Qualité obligent les entreprises à  veiller sur toute la chaine de production. Mesures qualitatives Pour le contrôle et le respect des procédures, le Mali a mis en scelle le laboratoire national de la santé, le laboratoire de nutrition animale, l’agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments et le tout est coordonné par la direction nationale du commerce et de la concurrence qui a reçu en 2012 un lot de matériels de métrologie d’une valeur de 300 millions de francs CFA. A l’arrivée, chaque pays doit se doter d’une agence nationale de la qualité pour protéger ses consommateurs et commercialiser des produits certifiés aux normes ISO. Le Mali, sous ATT, a débloqué 600 millions pour lancer les travaux du siège de son agence nationale de la santé mais curieusement les fonds se sont volatilisés. Le gouvernement, en prenant un ensemble de mesures législatives dans le domaine de la métrologie, donne un coup dans la fourmilière puisque nombre de produits commercialisés à  Bamako sont impropres à  la consommation. A preuve, plus de vingt trois marques d’eau minérale en sachet sont commercialisées ici or moins de six devaient l’être. Certaines eaux sont juste stérilisées et passées au rayon ultra violet avant leur ensachage et leur mise en circulation. Sur le lot des huiles de cuisson, seules trois doivent être autorisées puisque les autres sont infestées d’aflatoxine, un produit cancérigène. Idem pour le lait en poudre dont le plus connu à  Bamako et produit localement comporte en temps normal plus de 23 000 bactéries. Que dire des bouillons ? Un seul a la certification ISO 22 000. Les trois grandes associations de consommateurs détiennent les informations nécessaires pour appuyer l’Etat dans ce nouveau combat d’utilité publique mais elles sont impuissantes face aux lobbies économiques. l’Etat semble décidé à  faire de la métrologie le soubassement de la culture qualité dans le milieu industriel mais il ne peut pas porter seul ce combat.

Métrologie: la traque aux contrevenants est lancée

Après trois mois et dix sept jours de délai de grâce, l’opération de surveillance des instruments de mesure est désormais entrée dans sa phase active. La direction nationale du commerce et de la concurrence(DNCC) a entamé une opération de surveillance des instruments de mesure sur le marché il y a une semaine. Mercredi dernier au marché de Medina Coura, l’arrivée des agents a provoqué la panique chez les commerçants car beaucoup exerçaient dans l’illégalité. Certains plus malins, ferment leurs boutiques pour éviter d’être l’objet de contrôle. Par contre, d’autres ont rapidement mis au point leurs balances. « Cela veut dire que les kilos de viande, de sucre et les autres produits sont truqués » fustige un client sur place. Ce qui est sûr, la direction nationale du commerce et de la concurrence est déterminée à  mettre fin à  cette pratique frauduleuse qui fait des consommateurs, les victimes. Traquer les contrevenants Des contrôles inopinés se feront régulièrement sur le marché pour non seulement s’assurer de la qualité des instruments de mesure, mais aussi et surtout de traquer les contrevenants. « Il y a plus d’une dizaine d’année que les contrôles ne se font plus sur le marché. Nous avons assisté à  l’introduction des produits chinois. Dans les transactions commerciales, on utilise des instruments de mesures inadaptés et non conformes » a déclaré Modibo Keita, directeur de la DNCC. C’’est pour faire face selon lui, à  cette problématique que le gouvernement actuel a mis les bouchées doubles pour doter la métrologie de moyens de mesure, la formation des agents et de laboratoire. « Et cela, pour permettre à  la DNCC de jouer pleinement son rôle » a t-il poursuivi. Pour le directeur, les agents de la DNCC seront désormais aux trousses des contrevenants. « En plus des contrôles d’agrément, des instruments et périodiques, les agents formés à  cet effet, seront régulièrement sur le terrain pour contrôler la qualité des instruments utilisés au marché. Les contrevenants encourent des sanctions allant de 36.000 à  2.000000 de francs CFA, voire même la prison ». Et le directeur d’ajouter que pour la protection du consommateur, les agents sur le terrain seront aussi surveillés.