Le crédit Jemeni en difficulté

Cette situation est due au fait que l’institution bancaire n’arrive pas à  recouvrer ses créances auprès de l’Etat (son principal débiteur) ainsi que de certains promoteurs d’établissements d’enseignement privé En effet, l’Etat malien et certains promoteurs d’établissements privés doivent à  eux seuls plus de 2 milliards de F CFA à  JEMENI. Ce faramineux montant, s’il avait été remboursé à  JEMENI dans le délai convenu, devrait lui permettre non seulement d’honorer ses engagements vis-à -vis de ses partenaires bancaires et d’autres créanciers, mais aussi de mener avec tranquillité, ses diverses activités financières. Mais hélas, ce n’est pas le cas. Jemeni, institution altruiste Et pourtant, C’’est une part importante que JEMENI s’est engagée (depuis sa création) à  prendre en faveur de l’éducation dans notre pays. Pour preuve, l’institution alloue annuellement 60% de son financement (environ 3 500 000 000 de F CFA) dans les charges de 170 établissements privés à  travers le pays. A travers cet engagement, du reste noble, l’institution de microfinance entend non seulement apporter sa pierre au rayonnement du système éducatif, mais aussi et surtout à  mieux épauler l’Etat à  circonscrire l’épineuse question de la gestion des flux. Ainsi, JEMENI s’était assignée le financement (chaque début d’année) des charges des 170 écoles. Il revient donc aux promoteurs de ces écoles de s’acquitter du remplacement avant la fin du mois de mars. Le hic est que cette échéance n’est jamais respectée par les gros débiteurs de l’institution. Ce retard de payment, explique Ibrahima Kéno Traoré, ex D.G de JEMENI, a entraà®né des conséquences facheuses sur la bonne marche de l’institution. Toutefois, reconnaà®t-il, les problèmes de trésorerie que connaà®t JEMENI sont exogènes, . En outre, la conjoncture de crise économique (de l’année dernière) qui a frappé de plein fouet l’économie nationale y a joué beaucoup dans le remboursement des prêts alloués à  l’Etat. Détournement interne A cela, il faut ajouter le détournement du circuit de remboursement par le fait d’agents véreux de l’Etat et de la mauvaise foi (dans le remboursement) de certains promoteurs d’écoles ». Par ailleurs, a déploré M. Traoré, la situation actuelle a quelque peu ébranlé la confiance que certains partenaires bancaires avaient placée en l’institution. Malgré cela, a-t-il rassuré, « tout rentrera dans l’ordre ».Interrogé par nos soins, le président du Conseil d’Administration de JEMENI, M. Dassé Mariko dira pour sa part, que cette situation conjoncturelle n’a jamais été vécue par l’institution depuis sa création. Actuellement l’Etat s’est arrogé le devoir régalien de nommer à  la tete de l’institution, un administrateur provisoire. Ainsi, un vaste processus de recouvrement a été entamé contre les débiteurs de JEMENI, dont certains pourraient même faire bientôt l’objet d’une poursuite judiciaire.Pour le moment, l’administrateur provisoire n’a pas annoncé de licenciements massifs du personnel. Pour que la structure arrive à  sortir de l’ornière, il faut que l’Etat lui-même mette la main à  la poche pour sauver ce réseau fort de 50 milles adhérents, d’une multitude de caisse et qui emploie de manière permanente une centaine de personnes. Il ne fait l’ombre d’aucun doute, que ce financement direct de l’Etat permettra de restaurer la confiance de la clientèle.