La MINUSMA rend hommage à Mohamed Toure

Ils étaient nombreux à  effectuer le déplacement ce jeudi 14 novembre au siège de la radio des nations unies (Mikado Fm) à  Bamako. Des amis, des parents et des collègues de feu Mohamed Abdoulaye Touré, ancien employé de l’ORTM et de la radio Mikado Fm, ont tenu à  accompagner la Minusma qui a voulu lui rendre un dernier hommage. C’est dans ce contexte que le studio d’enregistrement dans lequel a travaillé le défunt a été baptisé en son nom. Pour radia Achouri, porte parole de la Minusma, Mohamed Abdoulaye Touré était l’incarnation de la joie et de la bonne humeur. « Un homme sans problème qui savait être stricte dans le travail et social avec ses collègues. Mohamed Abdoulaye Touré, n’est pas mort car il vivra longtemps dans nos C’œurs », a-t-elle témoigné. Des témoignage de ce genre, il y en avaient énormément. Quant à  Sekou Touré,le frère aà®né de Mohamed A Touré, il ne sut quoi dire face à  de telle émotion. « Je ne veux que remercier la Minusma pour ce geste symbolique, qui représente beaucoup pour nous » a-t-il dit. Ses amis ont également profité de l’occasion pour partager avec l’assistance quelques bon moments passés avec le défunt.

Mikado FM, la radio des Nations Unies lancée à Bamako

Journaldumali.com : Quel était l’objectif du lancement de MIKADO FM dans le contexte post crise qu’est celui du Mali ? Hélène Papper : MIKADO FM a été lancée pour contribuer à  établir une paix durable et promouvoir la cohésion nationale en servant à  établir un dialogue plus direct entre tous les acteurs qui participent au processus de paix en cours et les populations du Mali. Il y avait un réel besoin d’appuyer notamment la MINUSMA, le système des Nations Unies et ses partenaires internationaux à  mieux faire comprendre leurs actions au Mali d’une part, mais aussi être encore plus a l’écoute des citoyens pour mieux cibler leurs besoins, les mettre en avant sur nos ondes pour que les décideurs et acteurs du changement puissent mieux répondre à  leurs attentes. Cette radio qui s’inscrit dans la logique du maintien de la paix, à  pour but de créer un cadre qui favorise l’échange, le partage d’informations dans tous les domaines. Mais aussi de baisser les tensions qui naissent souvent d’un manque d’information ou d’une information erronée. La programmation est basée sur « l’information utile » et l ‘échanges d’idées et de point de vues. MIKADO FM tentera de faire une grande place à  l’information de proximité, aux sujets qui touchent tout le monde : santé, éducation, protection des civils, droit humanitaire, l’enfance. Cette radio ne remplace pas les média qui existent, mais se rajoute au riche paysage radiophonique pour inscrire le Mali dans une paix durable. La radio a été conçue après un long travail de recherches et d’écoute des populations, de la société civile, des leaders d’opinions. Nous avons tenté de répondre à  leurs aspirations. Tous, nous ont rappelé l’importance d’un outil impartial, protégé, accessible, de portée nationale afin de s’exprimer et établir ce dialogue du Nord au Sud et d’Est en Ouest. Une radio pour la Paix ? Est-ce facile à  mette en œuvre ? O๠émettez-vous ? Quels sont les programmes déclinés depuis sa création ? H.P : Il n’est jamais facile de mettre en œuvre une radio pour la paix. D’abord parce que les standards que nous nous fixons sont élevés. MIKADO FM souscrit aux missions et valeurs d’une radio de service publique telles que définies par l’UNESCO : à  savoir universalité, diversité, indépendance et spécificité. C’’est un défi également de répondre aux aspirations de la population dans un pays aussi vaste que diversifié. Il faut tenir compte par exemple de la question linguistique en parlant aux auditeurs dans la langue qu’ils comprennent. Il faut faire attention aux équilibres parfois fragiles. Il faut vaincre les appréhensions, expliquer et réexpliquer le rôle d’une telle radio. Sans oublier que nous sommes tributaires du processus de paix, de tous les acteurs engagés dans ce grand dialogue vers un retour à  la cohésion. Nous émettions déjà  depuis plusieurs mois à  Gao, Tombouctou, Mopti et maintenant Bamako depuis le début du mois de juin. Nous poursuivons progressivement notre déploiement sur l’ensemble du territoire malien mais bien évidemment nos capacités actuelles nous imposent certaines limites. Nous ne pouvons pas couvrir l’ensemble du territoire. Mais nous restons très confiants. Notre premier devoir est de nous assurer d’une information juste et équilibrée. Après, les auditeurs relayeront ce qu’ils ont entendu en participant à  aplanir certaines incompréhensions. En fin de compte, pour arriver à  la paix, il faut y croire. Il ne faut jamais cesser de dialoguer. La radio est un outil supplémentaire pour permettre ce dialogue. Il n’est bien évidemment pas le seul et ne peut se substituer à  la diplomatie mais il peut à  y contribuer. Au Sud Soudan, o๠J’ai dirigé la radio des Nations Unies lors du référendum pour l’indépendance, J’ai pu mesurer son importance dans un tel contexte. Une campagne de désinformation a mené certaines communautés à  prendre les armes. J’ai constaté qu’en convainquant des leaders de la jeunesse à  s’assoir autour d’une même table, à  débattre des sujets qui opposaient leurs communautés et enfin d’appeler au calme, il était possible de baisser les tensions et d’éviter les conflits. Bien évidemment au Mali, le contexte est très différent et les médias en général sont plus présents. Mais notre démarche s’inscrit dans une école de pensée particulière visant à  appuyer le maintien de la Paix sous toutes ses formes. La grille des programmes est en constante évolution. Deux de nos principaux rendez-vous sont cependant en onde. Il s’agit de l’émission matinale, Le P’tit Dej de Mikado et l’émission d’affaires publiques de la fin d’après-midi Grand Format qui décortique l’actualité nationale et internationale. Nous sommes également fiers de présenter Cour Commune, consacrée aux préoccupations féminines, à  l’enfance et aux sujets de société. Nous avons la revue de la presse dans les principales langues locales pour permettre à  toutes les populations d’accéder à  l’information. Nous lançons d’ailleurs très bientôt nos rendez-vous quotidiens régionaux de début de soirée. Tous les jours, une langue et une région seront à  l’honneur. Inutile de préciser que nous accordons une large place à  la musique, notamment avec Vibrations Positives, le MIKASHOW. Nous essayons de porter à  l’antenne l’immense richesse culturelle du Mali dont la musique est partie intégrante. Et bien sûr, libre antenne oblige, les auditeurs peuvent participer a toutes les émissions par téléphone, par SMS, sur les médias sociaux, dès l’instant o๠ils s’inscrivent dans une logique de réconciliation. In fine, quels sont les messages que vous voulez véhiculer à  l’instar d’autres radios comme Onuci en Côte d’Ivoire ou Okapi en RDC ? H.P : MIKADO FM a été conçu pour les Maliens, pour répondre aux besoins spécifiques du Mali. Elle est différente donc des radios que vous venez de citer. Même si le dénominateur commun de ces radios est de servir d’agent stabilisateur et de favoriser le vivre ensemble. Le message auquel tient MIKADO FM est contenu dans son nom qui emprunte au jeu MIKADO. Vous connaissez peut-être ce jeu de bâtonnets, tous différents, à  manier avec précaution pour gagner la partie. Tous différents…mais faisant tous partie d’une même unité. Et puis, essayer de casser un seul bâtonnet est beaucoup plus facile que si tous les bâtonnets sont unis ensemble. MIKADO FM représente une idée de la richesse culturelle, du vivre ensemble, de l’unité nationale dont le Mali a besoin. Ensemble, unis, nous réussirons la paix dans ce superbe pays. Quels sont les moyens dont vous disposez? Quels auditeurs visez-vous ? H.P : Nous pouvons avant tout compter sur une équipe de journalistes et de techniciens maliens dévoués, qui ne comptent pas ses efforts pour apporter leur pierre à  l’édifice. C’’est déjà  une grande famille habitée par le désir de faire de MIKADO FM un instrument de paix et de cohésion. Nous visons un large public car il est important de toucher un maximum de personnes. Nous nous adressons autant aux populations qu’aux différents acteurs et décideurs. Au jeu des comparaisons avec d’autres radios de mission de maintien de la paix, nous avons cependant des moyens limités, compte tenu notamment de l’immensité du territoire à  couvrir, de la diversité des besoins à  prendre en compte. Par exemple, s’assurer que les auditeurs qui ne comprennent que le Songhaà¯, le Tamasheq, le Bambara, l’arabe ou le Peuhl puissent accéder aussi aux informations. Nos effectifs sont relativement limités. Mais cela n’altère pas notre de volonté de de relever les défis et jouer notre partition.