Qui sont les Colistiers de Trump et Clinton ?

On ne parle pas beaucoup d’eux, et pourtant ils partagent l’affiche avec les deux principaux candidats à la présidentielle américaine. Découvrons les candidats à la vice-présidence des États-Unis, le républicain Mike Pence et le démocrate Tim Kaine, deux personnalités largement méconnues.

Mike Pence, le joker des conservateurs

Le colistier de Donald Trump est gouverneur de l’Indiana depuis 2013. Agé de 57 ans, ce politicien de carrière  a siégé à la Chambre des représentants pendant six mandats. À la fin des années 2000, il a occupé le 3e rang de la hiérarchie républicaine, après avoir échoué à présider la Chambre. Chrétien évangéliste, il place sa foi avant tout et est très à cheval sur les valeurs républicaines comme l’interdiction de l’avortement ou encore entre personnes du même sexe. Paradoxe, sa famille votait démocrate, et lui-même a eu John F.  Kennedy comme idole de jeunesse, avant d’être séduit par les idées de Ronald Reagan. Avant d’être nommé sur le ticket républicain, Mike Pence faisait partie des cinq gouverneurs les plus susceptibles de perdre leur élection, selon le New York Times.

Tim Kaine, trop calme pour faire peur ?

En face, sur le ticket démocrate, Tim Kaine, 58 ans. Les vingt dernières années, il a été maire de Richmond, lieutenant-gouverneur de Virginie, puis gouverneur, président du Comité national démocrate et enfin sénateur, poste qu’il occupe depuis 2013. « Je suis ennuyant. Mais les personnes ennuyantes forment le groupe qui connaît la plus forte croissance démographique au pays », déclarait-il récemment à un journaliste de NBC News. Celui qui n’a jamais connu de défaite électoral apparaît comme « trop lisse » aux côtés d’Hilary Clinton. Colistier potentiel de Barack Obama, il n’a finalement pas été choisi et prend en quelque sorte sa revanche en cette élection, son manque de charisme l’ayant très probablement desservi. Il n’en défend pas moins avec vigueur plusieurs causes, entre autres, le contrôle des armes à feu, ce qui en fait une des bêtes noires de la National Rifle Association.

Pourquoi un vice-président ?

A l’origine de la République américaine, le vice-président était le perdant du vote, si bien que des adversaires de bord politique opposé se retrouvaient «associés». La Constitution a été modifiée en 1804, avant la quatrième mandature. Le candidat à la présidence choisit alors un «VP» qui peut lui apporter du crédit ou une «part du marché» électoral. En réalité, la fonction de vice-président est l’une des plus obscures du système politique américain.  Le «VP» des Etats-Unis n’est ni un chef de gouvernement (Premier ministre) ni un co-décideur. Pour Lyndon B. Johnson, le vice-président est «un corbeau tournoyant autour du président pour lui rappeler qu’il est mortel». Dès l’assassinat de John Kennedy, le 22 novembre 1963, Johnson, alors en position de «VP», accède automatiquement à la fonction suprême. Ce rôle de successeur est la plus impressionnante des attributions dont dispose le vice-président des Etats-Unis, depuis une révision de la constitution en 1967. La prise de fonction est parfois simplement temporaire, quand le président demande à être remplacé, en cas de maladie par exemple.  En outre, il préside le Sénat mais cette fonction assignée d’office ne donne en réalité pas beaucoup de pouvoir.  Il est en effet tenu de ne pas intervenir dans les débats de la chambre haute du Congrès américain, qui compte 100 représentants. Enfin, il représente le Président lors de cérémonies officielles où se dernier ne peut se rendre, aux Etats Unis comme à l’étranger.