Intervention militaire au Mali : « l’Onu redoute un éventuel échec », selon un universitaire

Ouestafnews- Aujourd’hui l’idée de l’intervention militaire étrangère au Nord mali fait l’objet d’un consensus au sein de la Cedeao, quelles pourraient être les dangers d’une telle entreprise ? Bakary Sambe – Il y a quelques semaines, le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-Moon avertissait déjà  en ouvrant la réunion de haut niveau sur le Sahel en marge de l’Assemblée Générale des Nations-Unies que « toute solution militaire pourrait avoir de graves conséquences humanitaire ». Mais la Cedeao et le Gouvernement malien se sont, toutefois, accordés sur les grandes lignes d’une intervention au Nord du Mali, dont les troupes seraient ouest-africaines mais bénéficieraient d’un soutien logistique d’autres pays. On parle d’une force de 3.000 soldats de la Cedeao « n’incluant pas d’étrangers » qu’il faudrait déployer, un noyau de cette force s’entraà®ne déjà  non loin de Dakar, depuis quelques semaines. Il y a, quand même, quelques éléments de consensus international pour légitimer une intervention armée : les germes d’une guerre civile, de graves violations des droits de l’homme voire des crimes de guerre (des amputations, des exécutions sommaires et des lapidations à  mort), des forces islamistes ont finalement chassé les Touaregs du MNLA des villes de Tombouctou, Gao et Kidal. Elles ont instauré, à  leur manière, ce qu’elles appellent « charia » et détruit un nombre de mausolées de saints musulmans. Néanmoins, il y a des réserves légitimes à  l’intervention. Certains font valoir que si la Cedeao est une force sur le papier, elle n’a pas assez de troupes à  fournir, ni même la volonté de participer, pour des pays comme la Mauritanie ou le Sénégal dont la position a beaucoup évolué. Il y a aussi un autre fait non négligeable : le Gouvernement malien actuel ne contrôle pas une grande part du Mali, ni n’est en mesure de le faire. Le Nord-Mali, qui couvre une région aussi vaste que la France, est contrôlé par trois différents groupes radicaux islamiques : Ansar Dine , le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Aqmi se finance au moyen de prise d’otages occidentaux et est soupçonné de recevoir un appui financier de certains pays arabes. Les dirigeants de l’armée malienne semblent aussi avoir perdu le contrôle de leurs forces armées. Pour illustrer ce fait : l’assassinat par balle par des soldats insurgés de seize prédicateurs islamistes à  15 kilomètres de Diaboli, en défiant l’ordre donné, indique que les structures de commandement sont en train de se désagréger. Ouestafnews- Que vous inspirent les hésitations de l’Onu concernant ce projet? B.S – Les hésitations de l’Onu cachent à  mon avis la crainte d’un éventuel échec, l’extension et l’enlisement du conflit dans la sous-région. C’’est-à -dire que la communauté internationale veut se donner toutes les garanties de réussite d’une telle opération avant de s’y engager. C’’est le même état d’esprit qui sous-tend les positions américaines sur la question. Les déclarations prêtées, depuis Alger, au général Carter Ham, chef du chef du commandement américain pour l’Afrique (Africom) ont dû surprendre nombre de diplomates, Carter Ham semblait insister sur position américaine privilégiant « une solution diplomatique et politique à  la crise malienne ». Il semblerait que Washington opte pour une maà®trise de tous les enjeux avant un positionnement définitif ; ce qui expliquerait ses récentes investigations menées sur les différents acteurs (MNLA, Mujao, Ansar Dine) afin de mesurer les divers degrés d’implication mais aussi le rapport de force devant déterminer sa stratégie. On peut se demander si ces déclarations expriment, réellement, un positionnement définitif ou cachent une certaine précaution motivée par la hantise d’un échec au cas o๠deux acteurs majeurs de cette crise ne s’engageaient pas dans une éventuelle intervention : la Mauritanie et surtout l’Algérie qui n’est pas en faveur de l’option militaire. Carter Ham, renforcé par Carlson, a été catégorique aussi bien à  Alger qu’à  Rabat : «Aucune intervention militaire n’est envisageable dans cette région ni dans le nord du Mali», ajoutant que « le déploiement de forces militaires ne fera que compliquer la situation en ce moment ». Inspirant pour les « colombes » onusiennes ? Ouestafnews- Justement, peut-on véritablement venir à  bout de ces groupes armés sans une implication active de pays frontaliers que sont l’Algérie et la Mauritanie? B.S – Les positions algériennes et mauritaniennes sont paradoxales comme l’était celle du Sénégal il y a quelques jours. On sait qu’Aqmi est un phénomène algérien. Tous les chefs de Katiba (Abû Zayd, Mokhtar Bel Mokhtar etc.) sont des algériens. La Mauritanie a du mal à  contrôler sa vaste frontière avec le Mali et son territoire est une zone de repli stratégique. Craint-elle peut-être une extension du conflit et ses éventuelles répercussions sur sa sécurité intérieure ? Mais, pour les convaincre d’une coopération ne serait-ce que minimaliste, la solution pourrait être américaine. Carter Ham était à  Alger il y à  peine quelques jours. l’énorme influence dont jouissent actuellement les Etats-Unis, notamment au Maghreb, pourrait, peut-être, aider à  résoudre l’équation algérienne si pesante sur l’issue du conflit, l’Algérie étant le seul pays pouvant aider à  déloger les éléments d’Aqmi du Nord Mali, comme elle avait, du reste, pendant des années, empêché Khadhafi de s’y installer. Hélas, pour l’heure, l’Algérie n’y a aucun intérêt immédiat et semble bien confortable dans sa posture actuelle d’un pays qui s’est débarrassé du djihadisme à  l’intérieur de ses frontières. De plus Alger a envie de tout sauf de s’encombrer d’un nouveau front touareg ou berbère. Mais, les USA qui hésitent encore devraient travailler sur plusieurs hypothèses y compris celle qui verrait réussir une intervention militaire de la Cedeao. La France est plus décidée pour les raisons que l’on sait : intérêt stratégiques et économiques importants et des otages encore entre les mains d’Aqmi. Malgré la diversité des positions et des intentions, tout le monde en est conscient : quelle que soit l’issue de cette crise, aucune puissance ne pourra se permettre une auto-exclusion du processus de reconstruction et, surtout, d’un indispensable et ambitieux plan de l’ONU comprenant un pan économique important pour pacifier, à  long terme, la région du Sahel.

La résolution 2071 du Conseil de Sécurité sur le Mali

Conseil de sécurité 6846e séance – après-midi LE CONSEIL DE Sà‰CURITà‰ SE DIT PRàŠT à€ DONNER SUITE à€ LA DEMANDE DE Dà‰PLOIEMENT D’UNE FORCE MILITAIRE AU MALI Le Conseil de sécurité s’est déclaré prêt, cet après-midi, à  donner suite à  la demande des autorités de transition du Mali tendant à  ce qu’une force militaire internationale apporte son concours aux forces armées maliennes en vue de la reconquête des régions occupées du nord du pays. Dans sa résolution 2071 (2012), adoptée à  l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil précise qu’il donnera suite à  cette demande dès qu’il recevra le rapport du Secrétaire général sur l’application de ladite résolution. Celle-ci prie notamment le Secrétaire général de mettre immédiatement à  disposition des spécialistes de la planification militaire et des questions de sécurité. Les à‰tats Membres et les organisations régionales et internationales, y compris l’Union africaine et l’Union européenne, sont pour leur part invités à  fournir aux forces maliennes leur aide et leur savoir-faire, en vue de rétablir l’autorité de l’à‰tat sur tout le territoire. Le Conseil exige à  nouveau que les membres des forces armées maliennes s’abstiennent d’interférer dans l’action des autorités de transition. De même, il « exige de tous les groupes présents dans le nord du Mali « qu’ils mettent un terme à  toutes les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, y compris les attaques ciblées contre la population civile, les violences sexuelles, les recrutements d’enfants soldats et les déplacements forcés ». Enfin, le Conseil réaffirme sa grave préoccupation « face à  la présence de plus en plus solidement établie d’éléments terroristes, notamment d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), dans le nord du Mali » et invite les groupes rebelles maliens à  couper tout lien avec les organisations terroristes. « l’intégrité territoriale, la souveraineté du Mali ainsi que la laà¯cité de l’à‰tat sont non négociables », a affirmé le représentant du Mali, M. Oumar Daou, après l’adoption de la résolution. Le délégué malien a souligné l’urgence du déploiement d’une force militaire internationale, au titre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, afin d’« appuyer les forces de défense et de sécurité en vue de restaurer l’intégrité territoriale du Mali, de lutter contre le terrorisme et de restaurer les droits de l’homme dans les régions septentrionales occupées ». Enfin, M. Daou a espéré que la réunion ministérielle du Groupe de soutien et de suivi de la situation au Mali, qui doit se tenir à  Bamako dans quelques jours, contribuera au « renforcement des initiatives en vue de l’adoption, dans les meilleurs délais, d’une résolution autorisant le déploiement d’une force internationale au Mali ». « Plus la réaction de la communauté internationale prendra du retard, plus les réseaux terroristes et criminels renforceront leurs positions dans le nord du Mali », a, pour sa part, observé le représentant de la Côte d’Ivoire, M. Youssoufou Bamba, au nom de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), que son pays préside. à‰voquant une situation humanitaire « extrêmement grave », il a encouragé l’Algérie et la Mauritanie à  peser de tout leur poids pour faire évoluer une « situation à  présent insupportable ». Le délégué ivoirien s’est félicité également du fait que la résolution ouvrait la voie, selon lui, à  l’adoption d’une nouvelle résolution qui permettra de mener une « action concrète ». PAIX ET Sà‰CURITà‰ EN AFRIQUE Texte du projet de résolution S/2012/761 Le Conseil de sécurité, Rappelant sa résolution 2056 (2012), les déclarations de son président en date des 26 mars (S/PRST/2012/7) et 4 avril 2012 (S/PRST/2012/9), ainsi que ses déclarations à  la presse sur le Mali et le Sahel en date des 22 mars, 9 avril, 18 juin, 10 août et 21 septembre 2012, Réaffirmant son ferme attachement à  la souveraineté, à  l’unité et à  l’intégrité territoriale du Mali, Se déclarant de nouveau vivement préoccupé par l’insécurité et la détérioration rapide de la situation humanitaire dans la région du Sahel, que viennent compliquer la présence de groupes armés et de groupes terroristes et leurs activités, ainsi que la prolifération d’armes en provenance de la région et d’ailleurs, exprimant sa profonde inquiétude quant aux conséquences de l’instabilité dans le nord du Mali pour la région et le monde entier, et soulignant la nécessité de réagir rapidement pour préserver la stabilité dans le Sahel, Redit la vive préoccupation que lui inspirent la dégradation continue des conditions de sécurité et de la situation humanitaire dans le nord du Mali, la présence de plus en plus solidement établie d’éléments terroristes, notamment d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), de groupes qui leur sont affiliés et d’autres groupes extrémistes, et leurs conséquences pour les pays du Sahel et au-delà , Soulignant que C’’est aux autorités maliennes qu’il incombe au premier chef de garantir la sécurité et l’unité du territoire malien et d’en protéger la population civile dans le respect du droit international humanitaire, de l’état de droit et des droits de l’homme, et insistant sur le fait que, pour être durable, toute solution à  la crise malienne doit être celle des Maliens eux-mêmes, Se déclarant gravement préoccupé par les activités des groupes criminels opérant dans le nord du Mali et considérant qu’il faut renforcer d’urgence la coopération et la coordination entre les autorités maliennes, les pays voisins et les à‰tats de la région, en collaboration avec les entités compétentes des Nations Unies, les organisations régionales et internationales et les partenaires bilatéraux, pour faire pièce à  la criminalité transnationale organisée, et notamment aux activités illicites comme le trafic de stupéfiants, Encourageant la communauté internationale à  accompagner le règlement de la crise au Mali en prenant des mesures coordonnées pour répondre aux besoins immédiats et à  long terme sur les plans de la sécurité, du développement et humanitaire, Prenant note de la lettre datée du 1er septembre 2012 adressée par les autorités de transition du Mali à  la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour lui demander une aide militaire afin de réorganiser les forces armées maliennes, de rétablir l’intégrité territoriale du pays, dont le nord est occupé par des groupes terroristes, et de lutter contre le terrorisme, Prenant note de la lettre datée du 23 septembre 2012 adressée à  la CEDEAO par les autorités de transition du Mali concernant les conditions du déploiement de forces de la CEDEAO au Mali, et soulignant qu’il importe d’examiner les mesures qui y sont envisagées, Prenant note de la lettre datée du 18 septembre 2012 adressée au Secrétaire général par les autorités de transition du Mali pour lui demander d’autoriser, dans le cadre d’une résolution du Conseil de sécurité prise sous l’empire du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le déploiement d’une force militaire internationale qui viendrait aider les forces armées maliennes à  reprendre les régions occupées du nord du Mali, Prenant note de la lettre datée du 28 septembre adressée au Secrétaire général par la CEDEAO pour demander l’adoption, par le Conseil de sécurité, d’une résolution autorisant le déploiement d’une force de stabilisation au Mali sous l’empire du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, et prenant également note de la lettre datée du 28 septembre 2012, adressée à  l’Union africaine par la CEDEAO pour l’inviter à  préciser avec elle le principe, les moyens et les modalités de déploiement d’une force de stabilisation au Mali, Conscient des efforts et de l’énergie que déploie la CEDEAO, en coordination avec l’Union africaine, pour régler la crise au Mali, ainsi que du rôle non négligeable joué par l’Organisation des Nations Unies, d’autres organisations régionales et internationales, les à‰tats voisins, les pays de la région et les partenaires bilatéraux dans la solution de la crise, et les engageant à  cet égard à  continuer de coordonner leur action, Attendant avec intérêt la réunion du Groupe d’appui et de suivi sur la situation au Mali qui doit se tenir à  Bamako le 19 octobre 2012, à  l’initiative de l’Union africaine et en consultation avec l’Organisation des Nations Unies et la CEDEAO, l’objectif étant d’arrêter les modalités de l’aide que la communauté internationale doit apporter aux autorités de transition du Mali pour régler la crise dans le nord du Mali, Condamnant fermement les violations des droits de l’homme commises dans le nord du Mali par des rebelles armés, des groupes terroristes et d’autres groupes extrémistes, notamment les violences contre les civils, en particulier les femmes et les enfants, les assassinats, prises d’otages, pillages, vols, destructions de sites culturels et religieux et le recrutement d’enfants soldats, soulignant que certains de ces actes constitueraient des crimes au regard du Statut de Rome et que leurs auteurs doivent en répondre, et notant que, le 18 juillet 2012, les autorités de transition du Mali ont saisi la Cour pénale internationale de la situation dans le nord du Mali depuis janvier 2012, Prenant acte des mesures prises par le Mali, notamment la signature, le 6 avril 2012, sous les auspices de la CEDEAO, d’un Accord-cadre prévoyant l’élaboration d’une feuille de route en vue du rétablissement de l’ordre constitutionnel, le dialogue national sans exclusive et l’organisation d’une élection présidentielle libre, transparente et régulière dans un délai de 12 mois à  compter de la signature de l’Accord-cadre, Considérant que la situation au Mali constitue une menace contre la paix et la sécurité internationales, Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, 1. Se félicite de la formation d’un gouvernement d’unité nationale au Mali, exprime son appui au Président par intérim du Mali, M. Dioncounda Traoré, dans son action et engage les autorités de transition maliennes à  présenter, aux fins de la transition, une feuille de route détaillée, comportant des mesures concrètes et un calendrier précis, et de redoubler d’efforts pour renforcer les institutions démocratiques et rétablir l’ordre constitutionnel dans la République du Mali, et organisant en temps utile, au terme de la transition, des élections pacifiques et crédibles ouvertes à  tous; 2. Exige à  nouveau des membres des forces armées maliennes qu’ils s’abstiennent de s’immiscer dans l’action des autorités de transition, prend note des décisions et de la recommandation de la CEDEAO tendant à  l’imposition de sanctions ciblées au Mali et se déclare disposé à  envisager des mesures appropriées s’il y a lieu; 3. Invite les groupes rebelles maliens à  couper tout lien avec les organisations terroristes, notamment AQMI et les groupes qui leur sont affiliés, se déclare prêt à  adopter des sanctions ciblées à  l’encontre de tous groupes rebelles qui ne se conformeraient pas à  cette disposition, rappelle les paragraphes 20 et 24 de la résolution 2056 (2012) et décide par ailleurs que le Comité 1267/1989 se prononcera si des à‰tats Membres demandent l’inscription sur la Liste des sanctions contre Al-Qaida des noms de personnes, groupes, entreprises ou entités associées au Mali avec Al-Qaida, conformément aux résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011); 4. Exhorte les autorités de transition maliennes, les groupes rebelles maliens et les représentants légitimes de la population locale du nord du Mali à  entamer, dès que possible, un processus de négociations crédible en vue d’une solution politique viable, dans le respect de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale du pays, prie le Secrétaire général, les pays voisins, les pays de la région, les organisations internationales et régionales et les partenaires bilatéraux d’accompagner le processus politique malien; 5. Exige de tous les groupes présents dans le nord du Mali qu’ils mettent un terme à  toutes les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, y compris les attaques ciblées contre la population civile, les violences sexuelles, les recrutements d’enfants soldats et les déplacements forcés, et rappelle, à  cet égard, toutes ses résolutions pertinentes sur les femmes, la paix et la sécurité, sur les enfants dans les conflits armés et sur la protection des civils en période de conflit armé; 6. Se déclare prêt, dès qu’il recevra le rapport du Secrétaire général visé au paragraphe 7 ci-après, à  donner suite à  la demande des autorités de transition maliennes tendant à  ce qu’une force militaire internationale prête son concours aux forces armées maliennes en vue de la reconquête des régions occupées du nord du Mali; 7. Prie le Secrétaire général de mettre immédiatement à  disposition des spécialistes de la planification militaire et des questions de sécurité, qui viendront aider la CEDEAO et l’Union africaine, en consultation étroite avec le Mali, les pays voisins du Mali, les pays de la région et tous les partenaires bilatéraux et organisations internationales intéressés à  procéder à  la planification conjointe qui permettrait à  la force militaire internationale demandée par les autorités de transition maliennes de voir le jour; et le prie par ailleurs de se concerter avec les partenaires susmentionnés en vue de lui soumettre un rapport écrit sur l’application de la présente résolution 45 jours au plus tard après son adoption, en donnant des précisions sur l’appui visé au paragraphe 4 et au présent paragraphe et des recommandations détaillées et applicables pour donner suite à  la demande des autorités de transition maliennes concernant une force militaire internationale, notamment les moyens et modalités du déploiement envisagé et, spécialement, le concept d’opérations, les capacités de constitution de la force, ses effectifs et son coût financier; 8. Invite les autorités de transition maliennes à  prendre immédiatement les dispositions nécessaires pour faciliter les préparatifs régionaux et internationaux en rapport avec l’objectif visé au paragraphe 6 ci-dessus, appelle les à‰tats Membres et les organisations régionales et internationales à  fournir un appui coordonné à  ces préparatifs, notamment sous la forme de formation militaire et de fourniture de matériel et d’autres types d’appui à  la lutte contre les groupes terroristes et les groupes extrémistes qui leur sont affiliés, et invite par ailleurs les à‰tats Membres et les organisations concernées à  informer le Secrétaire général de leurs contributions; 9. Invite à  cet égard les à‰tats Membres et les organisations régionales et internationales, y compris l’Union africaine et l’Union européenne, à  prêter, dès que possible et de manière coordonnée, aux forces armées et aux forces de sécurité maliennes leur concours et leur savoir-faire, ainsi que leur appui en matière de formation et de renforcement des capacités, conformément aux exigences nationales, le but étant de rétablir l’autorité de l’à‰tat sur tout le territoire, de défendre l’unité et l’intégrité territoriale du Mali et d’éloigner la menace que représentent AQMI et les groupes qui lui sont affiliés; 10. Se félicite de la désignation, par le Secrétaire général, d’un Envoyé spécial pour le Sahel, chargé de mobiliser la communauté internationale en faveur du Sahel, de coordonner la mise en œuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel et de définir concrètement les paramètres d’une solution globale à  la crise malienne; 11. Décide de rester activement saisi de la question. * *** *

Mali: le projet de résolution de l`ONU devrait être adopté vendredi

NEW YORK (Etats-Unis / Nations unies) – Le projet de résolution sur le Mali proposé par la France devrait être adopté vendredi après-midi par le Conseil de sécurité de l`ONU, a indiqué jeudi soir la mission française auprès de l`ONU. La résolution demande à  la Cédéao (Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest) et à  l`Union africaine de préciser dans les 30 jours les modalités d`une intervention militaire pour reconquérir le nord du pays et invite le gouvernement malien et les rebelles touareg à  ouvrir dès que possible une négociation. Son adoption ne pose pas de problème de fond, soulignaient ces derniers jours des diplomates du Conseil. Bamako a demandé officiellement à  l`ONU un mandat pour une « force militaire internationale » avec un déploiement au Mali de troupes ouest-africaines qui l`aideraient à  reconquérir le nord du pays, contrôlé par des extrémistes islamiques dont certains sont liés à  Al-Qaà¯da. Mais le Conseil de sécurité réclame en vain depuis six mois des détails sur les modalités de cette intervention (objectifs, troupes, commandement, besoins logistiques, etc.). Une réunion se tiendra le 19 octobre à  Bamako avec les principaux acteurs (Cédéao, Union africaine, Union européenne, ONU) pour tenter de mettre au point une « stratégie cohérente », selon un diplomate. Paris a promis une aide logistique à  l`opération. Ce n`est que dans un deuxième temps, au mieux fin novembre, et par le biais d`une deuxième résolution, que le Conseil pourra donner son feu vert formel au déploiement d`une force qui prendra de toutes façons plusieurs mois. En attendant, le projet de résolution invite les pays membres de l`ONU et les organisations comme l`Union européenne à  commencer à  entraà®ner et équiper l`armée malienne, qui devra prendre la tête de la reconquête du Nord.

Mali: L’ONU étudie sa possible intervention

C’’est le premier pas fait par l’ONU dans le dossier de la crise au Mali. Ce jeudi 03 octobre en après-midi, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, sous la présidence de l’ambassadeur du Guatemala Gert Rosenthal, devraient étudier en profondeur, l’opportunité d’une intervention militaire au Mali. Si les membres du Conseil s’accordent généralement à  considérer que la situation dans le pays, ne peut durer ; cette demande d’intervention laisse, selon M. Gert Rosenthal les membres du Conseil perplexes. Précisant également qu’il faudra du temps au Conseil pour adopter éventuellement une résolution soutenant une intervention, comme le demandent Bamako et la Cédéao (Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest), qui doit fournir les troupes. Par ailleurs, la Cedeao devrait être invitée à  la deuxième réunion du Conseil de sécurité, sur la question, dont la date n’est pas encore fixée. Au mois de septembre dernier, le Président malien Dioncounda Traoré et son Premier ministre Cheikh Modibo Diarra demandaient, dans une lettre au Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, une résolution du Conseil de sécurité autorisant Une armée qui n’arrive toujours pas à  venir à  bout de l’occupation islamiste dans le Nord du pays. Contours de l’opération Pour les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, le plus important pour l’heure est de savoir qui fait quoi, quelle est l’ampleur de l’opération, à  quoi elle va ressembler, quelles en sont les implications budgétaires a souligné M. Gert Rosenthal. Si des stratèges de la Cédéao planchent sur la formation d’un contingent d’environ 3300 hommes, épaulé en matière de logistique et de renseignement par des partenaires européens -France en tête- comme par les Etats-Unis, rien pour l’instant n’est dit. Des décisions prises par le Conseil de sécurité de l’ONU, que le Mali espère favorables. Car pour le pays, il faut vite agir afin d’éviter une emprise sur les deux-tiers nord du Mali d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) et des ses satellites qui sont le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest, ou Mujao, et Ansar Eddin. Au-delà  du sort des civils asservis d’Aguelhok, Kidal, Gao ou Tombouctou, le fait accompli est intolérable pour toute la sphère sahélo-saharienne. En attendant que les promesses se concrétisent en actes, des habitants ont formé des groupes d’auto-défense, pour résister sur le terrain, face à  ces groupes islamistes. A Gao, au mois d’août dernier, des manifestants ont ainsi empêché l’amputation de la main d’un voleur.

Mali: « la seule façon de régler le problème est militaire », selon Abdou Diouf

« J’ai nourri l’espoir que ce problème se réglerait par la négociation mais j’ai perdu mes illusions. La seule façon de régler ce problème est militaire », a déclaré M. Diouf, dans un entretien à  la chaà®ne TV5 Monde. « Il n’y a pas d’alternative » face à  des « islamistes alliés à  des narcotrafiquants, à  des preneurs d’otages et à  des criminels frontaliers », a-t-il estimé. « Il faut que tout le monde s’y mette. Il ne faut pas être tiède dans cette affaire ». « La situation est extrêmement grave. Personne ne sera à  l’abri si ce cancer se développe », a-t-il insisté. Pour le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, « c’est un problème qu’on ne peut pas laisser entre les mains du Mali et de la Cédéao », la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest qui s’est dit prête à  déployer une force de 3. 300 hommes sur place. « Le gouvernement malien, la Cédéao seront en première ligne », a-t-il dit. « Mais toute la communauté internationale est concernée. Il faut les aider à  vaincre le terrorisme qui se développe dans le nord du pays », a-t-il estimé. « On n’a pas le choix. J’entends parler de gens qui ne veulent pas de troupes étrangères mais on n’a pas le choix. Il faut être sérieux! » s’est-il exclamé. Interrogé sur le XIVe sommet de la Francophonie, dont la tenue du 12 au 14 octobre à  Kinshasa a été critiquée, notamment par l’opposition congolaise et des organisations de défense des droits de l’homme, M. Diouf a affirmé que « personne n’a demandé sa délocalisation ». Rappelant que la République démocratique du Congo est « le premier pays francophone au monde », M. Diouf a jugé que « si on veut tirer la RDCongo vers le haut, il est bon d’aller à  Kinshasa dire ce que nous avons à  dire, en termes de bonne gouvernance, d’Etat de droit, de respect des droits de l’homme ». Interrogé sur une supposée hésitation du président François Hollande à  se rendre à  Kinshasa, M. Diouf a répondu: « Je ne conçois pas un sommet de la Francophonie sans la présence du chef de l’Etat français, tout comme mon homologue du Commonwealth n’envisagerait pas un sommet du Commonwealth sans la Reine d’Angleterre ». Lire l’article sur Jeuneafrique.com : Mali: « la seule façon de régler le problème est militaire », selon Abdou Diouf | Jeuneafrique.com – le premier site d’information et d’actualité sur l’Afrique

Crise malienne : prélude à la réunion de la CEDEAO

« Cette réunion est d’importance car elle succède à  plusieurs autres et se tient après la requête tant attendue du président malien à  la CEDEAO », a déclaré le général Soumaà¯la Bakayoko, président du Comité des chefs d’état-major des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). « Il s’agit d’examiner la requête du Mali et de faire des propositions concrètes sur notre concept d’opération consensuelle », a-t-il poursuivi, précice l’agence Xinhua. Après la requête officielle envoyée le 4 septembre, par le président malien Dioncounda TRAORE aux instances de la CEDEAO, en vue de recouvrir l’intégrité de son territoire national, l’heure est à  l’urgence. Dioncounda Traoré souhaite également, dans son courrier, un appui aérien et l’envoi de cinq bataillons à  partir de la ligne de front qui seront « graduellement engagés pour contrôler les villes reconquises ». Il demande aussi un soutien pour acheminer de l’aide humanitaire et pour aider à  neutraliser les mines qui ont pu être posées dans le nord du pays. Propositions pertinentes La réunion des chefs d’état-major, qui se tient ce vendredi 14 septembre à  Abidjan, vise à  faire des « recommandations pertinentes » pour l’engagement de la Force en attente de la CEDEAO. Le 17 septembre aura lieu à  Abidjan, une autre réunion, celle des ministres des Affaires étrangères et de l’Intégration de la CEDEAO. Ce conclave ministériel se penchera lui sur les travaux de ce vendredi pour fixer les grandes lignes d’une possible intervention ou en tout un cas un soutien logistique et humain des forces de la CEDEAO au Mali. . Pour la CEDEAO, la force en attente de 3 300 soldats, maintes fois proposée, devrait sécuriser les institutions de transition dans la capitale, renforcer les capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité maliennes, soutenir les troupes maliennes dans la reconquête du nord et apporter une aide humanitaire aux populations déplacées ou réfugiées.

Offensive Mali/CEDEAO : c’est pas pour tout de suite !

La nouvelle a pourtant fait l’effet d’une petite bombe, puis été saluée par l’ensemble des forces vives de la nation. Côté français, le porte-parole du Quai D’Orsay a tenu à  nuancer les choses : «Â Le secrétaire général de la présidence malienne a confirmé la requête formelle du président Traoré aux pays de la CEDEAO, en vue d’une action concertée pour aider l’armée malienne à  lutter contre le terrorisme et à  reconquérir le Nord du pays. Cette demande constitue une étape indispensable pour que le Conseil de sécurité des Nations Unies autorise une opération de stabilisation au Mali. Le Conseil de sécurité, dans sa résolution 2056 sur le Mali, s’est déclaré prêt à  examiner plus avant un appui de la CEDEAO à  la stabilisation du Mali une fois les objectifs, moyens et modalités de déploiement précisés », a précisé Bernard Valero. «Â Pas de troupes étrangères au Mali pour le moment  » Donc la CEDEAO n’enverra pas de troupes dans l’immédiat au Mali . Le Mali en faisant une requête formelle à  la CEDEAO pour «Â préciser les contours d’une sortie de crise au nord », n’a fait qu’entamer une procédure qui était demandée depuis fort longtemps par l’instance régionale. A partir de cette requête formelle, il faudra maintenant préciser les contours de l’envoi éventuel de troupes de la CEDEAO au Mali, une action que devra aussi valider le Conseil de sécurité des Nations Unies. En clair, en cas d’offensive militaire si les villes occupées au nord devaient être libérées une par une par l‘armée malienne, les soldats de la CEDEAO pourraient avoir un rôle de sécurisation. « Les combattants étrangers ne se battront pas à  notre place ! » l’ex junte l’a fait savoir par la voie de son porte-parole, Bakary Mariko en précisant que le Mali comptait sur un appui logistique seul. Il s’agit évidemment d’une question d’orgueil national. Le Mali veut garder la mainmise sur l’intervention militaire, qui du reste, n’est toujours pas validée ni par les autorités de transition, ni par les militaires guidés par Sanogo à  la tête du Comité de suivi et de réformes de l’armée. Le 26 septembre prochain, une conférence de haut niveau consacrée au Sahel, présidée par le Secrétaire général des Nations Unies et destinée à  accroà®tre la mobilisation internationale, se tiendra en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Le sort du Mali maintenant que les autorités ont sollicité l’aide de la CEDEAO, y sera sans doute évoqué.

Mali: la médiation poursuit ses discussions avec les islamistes d’Ansar Dine

« Nous poursuivons les échanges avec eux pour mieux leur expliquer notre position et celle de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédeao) », a indiqué à  l’AFP un proche de M. Compaoré venu retrouver la délégation dans un grand hôtel de la capitale. A l’issue d’une rencontre lundi avec M. Compaoré, médiateur de la Cédéao, la délégation d’Ansar Dine avait annoncé accepter la médiation du président burkinabè qui, de son côté, a appelé ce groupe à  rompre avec les « terroristes » d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), ses grands alliés dans le Nord malien. « Nous demandons au monde de nous comprendre, (. . . ) nous nous battons au nom d’Allah. Nous, on n’est pas Al-Qaà¯da. L’islam interdit de prendre quelqu’un en otage » ou de prendre « l’argent de la rançon d’un otage », a assuré à  l’AFP Cheick Ag Wissa, porte-parole de la délégation islamiste. Une délégation du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), la rébellion touareg supplantée dans le nord du Mali par les islamistes, se trouve aussi à  Ouagadougou. Des envoyés du MNLA, mouvement d’idéologie sécessionniste et laà¯que, avaient rencontré M. Compaoré le 9 juin. « Rien ne peut sortir de nos discussions tant qu’Ansar Dine réclame l’application de la charia (loi islamique) et le jihad (guerre sainte) », a affirmé à  l’AFP Magdi Ag Bohada, responsable du MNLA à  Gao, une grande ville du Nord malien. Il a ajouté que son groupe avait « confiance » dans le Burkina Faso mais non dans les autorités maliennes. La médiation souhaite arriver à  un « agenda global de sortie de crise » qui se concluerait par des négociations entre groupes armés occupant le Nord malien depuis fin mars, communautés de la région et autorités de Bamako. Pendant ce temps, la Cédéao prépare l’envoi éventuel d’une force de quelque 3. 300 hommes au Mali. La France a dit mardi s’attendre à  une décision rapide du Conseil de sécurité de l’ONU soutenant ce projet de l’Union africaine et de la Cédéao.

Paris espère une décision rapide de l’ONU pour le Mali

La France s’attend à  une décision rapide du Conseil de sécurité de l’ONU soutenant le projet d’opération militaire au Mali de l’Union africaine (UA) et de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), indique mardi lors d’un point de presse le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Bernard Valero. « Je pense que les choses devraient aboutir rapidement à  une décision du Conseil de sécurité qui avaliserait une opération militaire de l’Union africaine et de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) », a déclaré M. Valero. « Après une phase de piétinement pendant le week-end, les choses sont en train de décanter très vite », a précisé le porte-parole français, estimant que le Conseil de sécurité avait été « très clair » dans une déclaration publiée lundi en fin de journée à  New York. « Les membres du Conseil de sécurité sont prêts à  étudier la requête de la Cédéao une fois que des informations supplémentaires lui auront été fournies quant aux objectifs, aux moyens et aux modalités du déploiement envisagé », a expliqué le Conseil de sécurité dans cette déclaration. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dit compter près de 3 300 troupes prêtes à  intervenir au Mali pour combattre les mouvements touareg et islamistes qui contrôlent le nord du pays. La semaine passée, le Conseil de sécurité s’est abstenu par deux fois d’apporter son soutien au projet de force d’intervention présenté par l’UA et la Cédéao, le jugeant trop imprécis. Le Conseil a par ailleurs dit lundi « partager les inquiétudes » de l’Afrique de l’Ouest concernant la situation au Mali, o๠dans la foulée du putsch du 22 mars, l’immense région désertique du nord du pays est tombée aux mains du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) et surtout d’Ançar Dine et de son allié jihadiste Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). La France a également réitéré mardi qu’elle était prête à  apporter un appui logistique à  cette force africaine pour le Mali. Mahamadou Issoufou, le président du Niger voisin du Mali, a insisté à  plusieurs reprises récemment sur la nécessité d’une décision rapide du Conseil de sécurité Revirement « Après une phase de piétinement pendant le week-end, les choses sont en train de décanter très vite », a précisé le porte-parole français, estimant que le Conseil de sécurité avait été « très clair » dans une déclaration publiée lundi en fin de journée à  New York. « Les membres du Conseil de sécurité sont prêts à  étudier la requête de la Cédéao une fois que des informations supplémentaires lui auront été fournies quant aux objectifs, aux moyens et aux modalités du déploiement envisagé », a expliqué le Conseil de sécurité dans cette déclaration. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dit compter près de 3.300 troupes prêtes à  intervenir au Mali pour combattre les mouvements touareg et islamistes qui contrôlent le nord du pays. La semaine passée, le Conseil de sécurité s’est abstenu par deux fois d’apporter son soutien au projet de force d’intervention présenté par l’UA et la Cédéao, le jugeant trop imprécis. Le Conseil a par ailleurs dit lundi « partager les inquiétudes » de l’Afrique de l’Ouest concernant la situation au Mali, o๠dans la foulée du putsch du 22 mars, l’immense région désertique du nord du pays est tombée aux mains du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) et surtout d’Ansar Dine et de son allié jihadiste Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). La France a également réitéré mardi qu’elle était prête à  apporter un appui logistique à  cette force africaine pour le Mali. Mahamadou Issoufou, le président du Niger voisin du Mali, a insisté à  plusieurs reprises récemment sur la nécessité d’une décision rapide du Conseil de sécurité.

Que pensent les Maliens d’une intervention étrangère au nord ?

« Nous voulons retrouver notre dignité, notre honneur et notre souveraineté. Personne ne doit faire la guerre à  notre place. Nous avons des troupes capables de chasser les envahisseurs au nord. Seuls les armements nous manquent », témoigne Ousmane Dicko, médecin à  Bamako. «Â Le premier ministre a vite compris que la résolution de ce problème passe par le dialogue et non par les armes ». «Â s’opposer à  l’intervention au nord, C’’est être l’ennemi du Mali » Yacouba Maiga, ressortissant du nord estime lui que «Â toute personne qui s’oppose à  l’intervention de la force étrangère au Mali pour libérer les régions du nord est l’ennemi du Mali : « Je suis venu de Gao il y’a deux semaines, mes frères qui sont là -bas ne veulent plus de condamnations mais qu’on libère le nord des mains des envahisseurs qui tuent, violent et pillent. D’autres sont plus virulents sur l’absence de réaction du gouvernement :  » Cheick Modibo Diarra constitue le véritable blocage pour l’intervention de la force internationale. Parce qu’il agit sous les ordres du capitaine Amadou Haya Sanogo qui rejette toute intervention militaire de la CEDEAO. Ils veulent cacher l’incapacité de nos militaires à  faire face à  l’ennemi » tempête Boucary Diarisso, professeur de français « Les maliens doivent avaler leur fierté et laisser la communauté internationale nous aider. On n’a pas besoin d’en faire la demande. Les Maliens sont humiliés au nord et l’intervention doit être immédiate. Nos militaires ont peur de se battre contre les rebelles », renchérit Mohamed Sangaré, huissier. Pour Nouhoum Coulibaly, garagiste à  la zone industrielle : « La guerre demande des moyens. Si nos militaires doivent aller au front, on peut se passer de la force internationale ». « La CEDEAO bluffe » Pour Djibril Sacko, informaticien , l’intervention de la CEDEAO tarde à  se matérialiser : « Je ne crois plus en l’action de la CEDEAO. On nous a tympanisé avec alors qu’aucun signal n’est visible. D’ailleurs, pourquoi mettre cette intervention entre les mains du gouvernement ? Le dialogue a assez duré ! » Enfin de compte, il faut agir et vite, estime Ramata Keita, historienne « Aujourd’hui, le Mali n’a plus de choix, l’intervention de la CEDEAO s’impose car le problème dépasse les frontières maliennes avec l’implantation des islamistes dans la région. Le Mali n’est qu’un maillon dans ce conflit qui implique les voisins directs que sont le Niger, la Mauritanie et l’Algérie.

Mali : Islamistes et Touareg profitent de la confusion

Impuissante face à  l’avancée des Touareg et des islamistes au nord du Mali, la junte, au pouvoir depuis le coup d’à‰tat du 22 mars, a lancé un appel à  l’aide vendredi. «Les rebelles continuent à  agresser notre pays et terroriser nos populations, a lancé le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, dans un discours à  la presse. La situation est à  cette heure critique, notre armée a besoin du soutien des amis du Mali pour sauver les populations civiles et sauvegarder l’intégrité territoriale» du pays. Les insurgés, qui sont passés à  l’offensive dans le Nord en janvier, profitent en effet de la confusion régnant à  Bamako à  la suite du coup d’à‰tat militaire pour gagner du terrain. Vendredi matin, ils ont pris le contrôle de la ville stratégique de Kidal, dans le nord-est du pays aux confins de l’Algérie et du Niger. Selon une source diplomatique africaine , c’est «essentiellement le groupe islamiste Ançar Dine d’Iyad Ag Ghali appuyé par des combattants d’Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique)» qui a mené l’assaut. Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), le grand groupe rebelle touareg, et Ançar Dine, dont le chef est natif de Kidal, prenaient la ville en étau depuis plusieurs jours. Si le MNLA, qui affiche une position laà¯que, ne partage pas les objectifs d’Ançar Dine , qui vise l’instauration de la charia et a des liens avec Aqmi, les deux groupes combattent parfois ensemble l’armée malienne. La junte au pouvoir depuis le coup d’à‰tat militaire, qui a renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré, avait justement invoqué, pour justifier son putsch, l’échec du régime contre la rébellion touareg. De fait, celle-ci a réalisé une offensive spectaculaire en deux mois. Jamais, lors des deux soulèvements touareg des années 1990 et 2000, les rebelles – qui comptent cette fois des hommes revenus de Libye lourdement armés après avoir combattu pour Mouammar Kadhafi – n’avaient à  ce point menacé le pouvoir central, démoralisé une partie de l’armée et surtout engrangé de telles conquêtes. Menace d’embargo Sanogo a par ailleurs assuré que des élections libres allaient être organisées, sans toutefois donner de calendrier, alors que les pays africains voisins s’apprêtent à  imposer des sanctions contre son pays. Il a dit comprendre la position de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a donné 72 heures aux auteurs du coup d’à‰tat pour se retirer avant de fermer les frontières et couper l’accès à  la banque centrale régionale. Sanogo a cependant demandé à  la Cédéao de le soutenir, assurant que la junte a pris le contrôle du pays avec l’intention de lancer «un processus rapide de normalisation et d’organiser des élections libres et transparentes». Le Conseil de sécurité de l’ONU a pour sa part de nouveau condamné vendredi le coup d’à‰tat, «d’autant plus inacceptable qu’il intervient contre un président démocratiquement élu et au moment o๠la communauté internationale était prête à  apporter son soutien décisif pour apporter une solution pacifiée au nord» du pays, confronté aux rebelles. Quant au président déchu, Amadou Toumani Touré est sorti de son silence mercredi pour dire qu’il se trouvait sain et sauf «à  Bamako» et qu’il n’était «pas prisonnier», sans pour autant préciser sa localisation exacte.

Communiqué final de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao)

A l’invitation de Son Excellence Alassane Dramane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire et Président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), une session extraordinaire de ladite conférence s’est tenue le 27 mars 2012 à  Abidjan, République de Côte d’Ivoire. Cette conférence a été convoquée à  l’effet d’examiner les derniers développements survenus au Mali suite au renversement du président Amadou Toumani Touré et à  la prise du pouvoir au petit matin du 22 mars 2012, par les militaires du Comité national de redressement pour la démocratie et la restauration de l’Etat. Etaient présents les chefs d’Etat et de gouvernement suivants ou leurs représentants dûment accrédités : Son Excellence Thomas Boni Yayi, Président de la République du Benin Son Excellence Blaise Compaoré, Président de la République du Burkina Faso Son Excellence Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire Son Excellence Dr John Evans Atta Mills, Président de la République du Ghana Son Excellence Raymondo Pereira, Président par intérim de la République de Guinée Bissau Son Excellence Madame Ellen Johnson Sirleaf, Présidente de la République du Libéria Son Excellence Yssoufou Mahamadou Mahamane, Président de la République du Niger Son Excellence Ernest Ba௠Koroma, Président de la République de Sierra Leone Son Excellence Faure Yassimgbé, Président de la République du Togo Son Excellence Mamadou Tangara, Ministre des Affaires étrangères, de la coopération internationale et des gambiens de l’Etranger de la République de Gambie Son Excellence Nourridine Mohamad, Ministre délégué aux affaires étrangères de la République fédérale du Nigeria Son Excellence Me Madické Niang, Ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères de la République du Sénégal Ont également pris part à  cette réunion, les hautes personnalités suivantes : Son excellence Ramtame Lamamra, Commissaire chargé de la paix et de la sécurité, représentant le Président de la Commission de l’Union africaine Son Excellence Saà¯d Djinnit, représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest Son Excellence Messaed Abdel Kader, ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines de la République Algérienne populaire et démocratique. Son Excellence Edi Ould Ta, ministre des affaires économiques, et ministre des affaires étrangères par intérim de la République Islamique de Mauritanie. Son Excellence Cheik Adjibou Soumaré, président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine Les chefs d’Etat et de gouvernement ont pris note de l’exposé du président de la Commission de la Cedeao sur la situation actuelle au Mali. Des conclusions de la mission d’information de la Cedeao qui a séjourné au Mali du 16 au 18 mars 2012, ainsi que de la mission conjointe de la Cedeao, de l’Union africaine et de l’Onu, du 23 mars 2012 et des briefings sur la réunion d’urgence du Comité des chefs d’état-major de la défense relative aux menaces dans la région du sahel et du golf de Guinée, tenue à  Abidjan le 09 mars 2012, et de la réunion tenue en marge du présent sommet. La conférence a rappelé la déclaration de la Cedeao en date du 21 mars 2012 sur la mutinerie d’une fraction des forces armées du Mali et de la réaction de la Cedeao par rapport au coup d’Etat du 22 mars 2012. Elle a également rappelé les décisions prises lors de sa 40 e session ordinaire tenue à  Abuja les 16 et 17 février 2012 sur la situation au Mali. Après avoir longuement délibéré sur la situation au Mali, la conférence a pris les décisions suivantes : Sur le renversement du gouvernement par le Comité national de redressement pour la démocratieet la restauration de l’Etat La conférence réaffirme l’inviolabilité des protocoles de la Cedeao, et notamment les dispositions pertinentes du protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance, signé en 2001, qui stipule la tolérance zéro en ce qui concerne l’accession ou le maintien par des voies anticonstitutionnelles. La conférence condamne sans équivoque le renversement du gouvernement démocratiquement élu de Monsieur Amadou Toumani Touré. Dénie catégoriquement toute forme de légitimité au Comité national de redressement pour la démocratie et la restauration de l’Etat. Exige le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel au Mali. La Conférence rappelle par ailleurs au Cnrdr, sa responsabilité en ce qui concerne la sécurité et la sûreté du président Amadou Toumani Touré. La conférence déplore l’impact négatif du coup d’Etat sur les gains difficilement obtenus par la région de la Cedeao au cours des deux dernières décennies dans le cadre du renforcement de la stabilité et de l’enracinement de la culture démocratique et de l’Etat de droit. La conférence suspend le Mali de tous les organes de prise de décisions de la Cedeao avec effet immédiat, conformément aux articles 1E, et 45-2 du protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance et les dispositions de la charte africaine sur la démocratie et la bonne gouvernance, et ce, jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel. La conférence exige que le Cnrdr libère tous les détenus politiques et facilite le départ du pays, de tous les visiteurs qui ont été piégés par le coup d’Etat. La conférence enjoint au Cnrdr de prendre des mesures immédiates en vue de rétablissement de l’ordre constitutionnel au Mali, conformément au protocole de la Cedeao et en tenant compte des décisions adoptées par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine sur la situation au Mali. La conférence a décidé de l’envoi au Mali dans un délai de 48h, d’une délégation de haut niveau pour permettre un retour rapide à  l’ordre constitutionnel. Cette délégation qui sera conduite par le président en exercice de la Cedeao, Son Excellence Monsieur Alassane Dramane Ouattara, sera composée des présidents Thomas Boni Yayi, président en exercice de l’Union africaine, le président Blaise Compaoré du Burkina-Faso, de Madame Ellen Johnson Sirleaf du Libéria, du président Issouffou Mahamadou Mahamane du Niger, et du président Goodluck Jonathan du Nigeria. La conférence décide de dépêcher au Mali, une délégation de cinq membres des chefs d’état-major du Bénin, du Burkina-Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Nigeria, du Sénégal et du Togo, avec pour mission, de sensibiliser la junte sur la nécessité d’un retour immédiat à  l’ordre constitutionnel. D’informer la junte des récentes mesures envisagées par la Cedeao, pour aider le Mali à  préserver son intégrité territoriale. D’apprécier la situation militaire sur le terrain et la chaà®ne de commandement. D’informer la junte des possibles sanctions auxquelles elle s’expose en cas de non respect des décisions de la conférence. D’informer la junte que la Cedeao prendra d’autres mesures nécessaires à  la restauration de l’ordre constitutionnel. La conférence autorise la montée en puissance de la force en attente de la Cedeao pour parer à  toute éventualité. En cas de non respect des décisions par le Cnrdr, la conférence invite tous les Etats membres à  imposer avec effet immédiat, une interdiction de voyage ainsi qu’un embargo diplomatique et financier sur les membres du Cnrdr et leurs proches collaborateurs. A cet égard, la conférence salue la décision de l’Union Européenne et des autres partenaires, de suspendre l’aide au développement du Mali, et invite les autres partenaires qui ne l’ont pas encore fait, à  prendre des mesures similaires. De la rébellion dans le nord du Mali La conférence condamne la décision opportuniste des mouvements armés visant à  profiter de la crise constitutionnelle au Mali pour intensifier leurs attaques dans le but de gagner plus de territoire dans le nord. Et réaffirme la détermination de la Cedeao à  prendre toutes les mesures nécessaires pour appuyer les efforts du gouvernement en vue de préserver l’intégrité territoriale du Mali. La conférence exige une fois encore, un cessez-le feu immédiat à  travers tout le Mali. Et demande aux mouvements armés opérant dans le pays, d’utiliser la voie du dialogue pour leurs revendications, dans le respect de l’intégrité territoriale du Mali. La conférence décide de nommer Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré, président du Faso, comme médiateur dans la crise malienne avec pour mission de prendre contact avec toutes les parties prenantes, en vue d’engager un dialogue fructueux visant à  la restauration de la paix dans ce pays tout en tenant compte des efforts en cours dans ce sens. La conférence décide d’envoyer immédiatement une délégation de haut niveau au Mali pour assurer un retour à  l’ordre constitutionnel au Mali. La délégation conduite par le président en exercice comprendra également le président du Bénin, du Burkina-Faso, du Libéria, du Niger et du Nigeria. En cas de non respect par les mouvements, la conférence prendra toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à  la rébellion et veillera à  préserver l’intégrité territoriale du Mali, y compris l’utilisation de la force. La conférence demeure saisie de la situation au Mali et instruit le président de la Commission de la Cecdeao de bien vouloir transmettre ses décisions au président de la Commission de l’Union africaine et au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine pour information et action appropriées. Des élections présidentielles au Sénégal La conférence adresse ses félicitations au candidat Macky Sall pour la remarquable victoire au cours de l’élection présidentielle du 25 mars 2012 et à  Son Excellence Abdoulaye Wade pour avoir accepté sa défaite et pour sa contribution à  la consolidation de la démocratie au Sénégal et en Afrique de l’ouest. La conférence a félicité le peuple Sénégalais pour avoir, encore une fois, donné l’exemple au continent africain en faisant preuve de maturité et grande culture démocratique. Sur la rubrique divers La conférence a décidé de dépêcher une mission conjointe d’information Cedeao-Union africaine-Onu en Guinée-Bissau dans le cadre du deuxième tour de l’élection présidentielle ainsi que de la situation sécuritaire dans le pays. De soutenir la candidature de Dr Ngozy Okonjo Iwoya, ministre des Finances du Nigeria au poste du président de la Banque mondiale. Et invite l’Union africaine à  soutenir cette seule candidature africaine. La conférence a été informée par le président en exercice de l’Union africaine, Son Excellence Monsieur Thomas Boni Yayi, des efforts déployés par le groupe des huit Etats membres de l’Union africaine, en vue de sortir de l’impasse dans l’élection du prochain président de la Commission de l’Union africaine. Tout en assurant que des progrès considérables ont été enregistrés.

Coup d’Etat au Mali : La CEDEAO en conclave

Ballet d’hélicoptères au dessus de la capitale ivoirienne. Signe que la situation urge, C’’est effet par la voie des airs que les chefs d’Etats et de gouvernements de la CEDEAO sont conduits à  l’Hotel Ivoire o๠se tient ce mardi un sommet extraordinaire sur le Mali. Aucune minute à  perdre pour statuer sur le cas malien. La rencontre qui doit incessamment commencer se déroulera en présence du président en exercice de l’Union africaine, le béninois Yayi Boni et devra décider de la suite à  donner au coup d’Etat perpétré jeudi au Mali. Aucun pays membre de l’organisation sous-régionale n’a d’ailleurs reconnu le nouveau pouvoir en place à  Bamako. A la vieille de ce sommet, le chef de la junte malienne, le Capitaine Amadou Haya Sanogo a lancé un appel aux pays de la sous-région et aux partenaires au développement du Mali. « Dans ces heures difficiles mais historiques, nous leur demandons de bien vouloir accepter d’accompagner le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’à‰tat (CNRDRE) à  réussir sa mission de redressement de notre démocratie et de la restauration de l’autorité de l’à‰tat », a-t-il déclaré. Sera-t-il entendu? Rien n’est moins sur. Blaise Compaoré, présent à  Abidjan depuis hier a estimé que ce sommet de haut niveau permettra d’examiner les conditions d’un retour à  un pouvoir constitutionnel, à  la démocratie, et au rétablissement par « tous les moyens » du président ATT. La CEDEAO veut avant toute chose que le processus démocratique qui a été entamé soit consolidé et poursuivi, a-t-il ajouté. Selon le président de l’UA, la crise malienne doit être réglée politiquement et non militairement. « Ce qu’il faut faire aujourd’hui à  mon avis, C’’est de faire en sorte que nos frères maliens qui, aujourd’hui, ont décidé de prendre le pouvoir par les armes de revenir à  la raison pour que nous puissions par un dialogue dans un premier temps faire en sorte que la vie constitutionnelle soit rétablie », a-t-il précisé. Que peut faire la CEDEAO ? Au-delà  des condamnations, il faut à  présent agir, proposer des solutions pour sortir de cette crise. Deux options sont les plus citées. La première est celle une intervention armée pour réinstaller le Président déchu Amadou Toumani Touré dont on est sans nouvelles depuis le 22 mars. Mais qui financera cette action et par quelles troupes sera-t-elle menée ? Le cas ivoirien et l’impuissance de l’organisation sous –régionale à  ce moment-là  rendent sceptique sur cette option. Le Nigeria, la puissance militaire sous-régionale, qui aurait pu prendre les commandes est lui-même confronté au groupe Boko Haram qui est en train de le déstabiliser. Restent donc les sanctions financières. l’objectif serait d’asphyxier le régime militaire pour l’obliger à  rendre le pouvoir. Le capitaine Sanogo et ses hommes n’auraient plus accès aux comptes du Mali dans toutes les institutions financières internationales. Et comme tous les programmes sont suspendus avec le Mali, les putschistes auront très vite du mal à  payer les salaires et à  faire face aux charges de fonctionnement de l’Etat. La CEDEAO peut même aller plus loin en demandant aux pays limitrophes du Mali de le mettre « en quarantaine ». Par exemple, en fermant les frontières ou encore en coupant l’interconnexion électrique. Mais une chose est sûre, dans tout les cas, C’’est la population malienne qui en fera les frais. Déjà , les conséquences de la crise se font sentir avec un ralentissement de l’activité économique et une dégradation de la situation sécuritaire. Le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, et ses pairs auront fort à  faire ce mardi. A Bamako, o๠la vie reprend ses droits avec la reprise du travail après sept jours d’interruption, les esprits sont tournés vers la capitale ivoirienne. La CEDEAO saura-t-elle trouvé la meilleure formule pour sortir le Mali de la situation dans laquelle il est tombé le 22 mars ? C’’est ce que tous espèrent, sans pour autant trop y croire.

Coup d’Etat : 10 partis politiques comdamnent le coup de force

Considérant que le Mali vit un des moments les plus dramatiques et les plus périlleux de son histoire démocratique. Considérant en effet, qu’un coup d’Etat militaire vient de s‘opérer, empêchant du coup l‘aboutissement normal du processus démocratique par lequel le peuple du Mali devrait choisir librement ses nouveaux responsables à  la tête de l’Etat. Les partis politiques ci-dessous signataires : – condamnent fermement ce coup de force qui constitue un recul grave pour notre démocratie et exigent le retour à  une vie constitutionnelle normale; – demandent que le rétablissement de la paix dans le nord du pays et l’organisation d’élections libres et transparentes soient les deux priorités de l’heure ; – appellent l’ensemble de la classe politique et toutes les forces vives de la Nation de s‘unir pour la réalisation de ces objectifs ; – exigent l’arrêt immédiat des pillages et des exactions, et demandent la libération immédiate de toutes les personnalités civiles et militaires. Fait à  Bamako, le 23 mars 2012 Les partis signataires : ADEMA PASJ URD UDD PDES UFDP MPR PSP PDJ PDP MDD

Coup d’Etat : Ce qu’en pensent les Maliens

Bakary Diarra enseignant au lycée «ce coup d’Etat est un autre problème» Je m’interroge si les militaires putschistes pourraient résoudre la crise du nord. A mon humble avis, on devait chercher la solution à  la crise du nord au lieu de faire un coup d’Etat. Ce coup d’Etat est un recul pour le Mali. Assetou Sidibé, jeune lycéenne a les larmes aux yeux «ATT ne mérite pas ca» Franchement parlant on ne devait pas faire un coup à  ATT, avec tous ses efforts pour bâtir ce pays. La situation du nord est un problème récurrent. C’’est pas sous ATT que ça a commencé. Elle existe depuis l’indépendance. ATT ne mérite pas ce coup d’Etat. Mariam konta femme militaire : «Les militaires en ont marre» Ce coup d’Etat n’est rien d’autre que le résultat de la frustration des militaires par rapport à  la mauvaise gestion de la crise du nord. On ne peut comprendre que tout un pays entier ne parvient à  tenir tête à  un groupe de bandits 500 personnes. C’’est une honte pour notre nation. Téne Koné comptable: «Il fallait laisser ATT terminer son mandat» Honnêtement, le Mali démocratique n’avait pas besoin d’un coup d’état en ce moment. Imaginer à  un pas des élections présidentielles, le régime d’ATT tombe. C’’est vraiment décevant pour le Mali. Je pense que le coup d’Etat est synonyme d’un recul de la démocratie malienne durement acquise. Nous n’avons pas besoin de ça au Mali. Seydou Coulibaly, ingénieur : «ATT n’était plus l’homme de la situation» On aura tout vu sous le régime d’ATT. Il a encouragé le népotisme, la corruption, l’incompétence au Mali. Ce n’est ni une capacité, une compétence intellectuelle qui pouvaient faire occuper un poste de responsabilité dans le régime d’ATT. La mauvaise gestion de la crise du nord révolte tous les maliens. Le fond destiné à  cette gestion du nord était orienté à  d’autres destinations. C’’est pourquoi on ne pouvait parler d’une élection digne du nom à  plus forte raison une élection référendaire avec une telle situation. ATT n’est plus l’homme de la situation parce que les gens n’avaient plus confiance en lui. La Mauritanie nous reproche d’être le maillon faible du terrorisme. C’’est une honte. Mamadou Sinayoko : «Le coup n’est pas la solution» A vrai dire le putsch n’est la solution, il vient s’ajouter à  un autre problème qui est la rébellion au nord. Je m’interroge sur les vrais motifs de ce coup d’état par les jeunes militaires. Selon moi, un gouvernement démocratique n’a pu résoudre le problème, pourrait-il être résolu par un pouvoir militaire ? Les propos recueillis Modibo Fofana

Confusion sur le sort du président ATT

Quelques heures après l’annonce officiel du coup d’état sur les ondes de l’ORTM, les mutins auraient pris le camp para dans lequel se trouvait retranché le président ATT. Selon des informations provenant du camp para situé dans le quartier bamakois de Djicoroni Para, le Chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, se serait rendu aux alentours de 9h. Selon d’autres sources, la réédition n’aurait pas encore eu lieu. Retranché dans le camp qui regroupe les éléments de son corps d’origine, il aurait fuit le palais de Koulouba avant l’arrivée des mutins la veille au soir. Les mutins, qui avaient pris l’ORTM le 21 mars vers 17h, ont lu une déclaration aux alentours de 4h30, annonçant la dissolution de toutes les institutions et la création du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’à‰tat (CNRDRE), dont le chef est le capitaine Amadou Haya Sanogo. La déclaration a été lue par le porte parole du mouvement, Amadou Konaré. La junte militaire qui a renversé le président malien Amadou Toumani Touré le gardait en détention jusqu’à  jeudi après-midi dans le camp militaire Soundiata Keà¯ta de Kati, à  15 km de Bamako, a-t-on appris vendredi de bonnes sources dans la capitale malienne. Une incertitude avait plané sur le sort de l’ex désormais chef de l’Etat après son exfiltration du palais présidentiel de Koulouba à  la suite de violents combats ayant opposé mercredi des éléments de son corps d’origine de parachutistes commandos à  des mutins lourdement armés. Le doute avait été quelque peu dissipé jeudi par des propos du chef de la junte affirmant que l’ancien président se portait bien. « Il est sain et sauf, et en sécurité », a dit le capitaine Adama Aya Sanogo qui n’a cependant pas voulu se prononcer sur son lieu de détention. Des sources bien informées dans la capitale malienne ont toutefois révélé à  APA que le président Amadou Toumani Touré a été, après son arrestation, conduit directement au camp militaire de Kati o๠il se trouvait gardé dans la journée de jeudi. Dans la même garnison, qui sert de base à  la junte, se trouveraient également détenus des hauts gradés de l’Armée et des ministres. Tous seront déférés devant les juridictions compétentes, a affirmé le chef de la junte dans sa première interview à  la télévision.

Tentative de coup d’Etat militaire en cours au Mali

La radio nationale malienne occupée par des soldats mutins a annoncé vers 23H00 (locales et GMT) à  Bamako qu’un militaire allait y faire une allocution prochainement, sans en préciser l’heure. l’Office de la radio-télévision du Mali (ORTM), qui avait interrompu ses émissions depuis son occupation dans l’après-midi par les mutins, les a reprises pour faire cette annonce et diffusait de la musique en attendant. Cette annonce est intervenue alors que des coups de feu de plus en plus intenses entre soldats de la garde présidentielle et mutins étaient entendus autour du palais présidentiel. « On a pris le palais », a affirmé un des mutins lors d’un bref échange téléphonique avec l’AFP, sans que cette information n’ait pou être confirmée du côté de la garde. Des membres de la garde présidentielle, les « Bérets rouges », qui avaient pris position autour de l’ORTM occupée ont été ramenés au Palais présidentiel pour le défendre. Avant le début des tirs, un membre de la garde avait affirmé qu’elle contrôlait la présidence et un conseiller présidentiel avait indiqué que le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré, lui-même un ancien militaire, s’y trouvait toujours. Des dizaines de militaires excédés par le manque de moyens pour combattre la rébellion touareg et les groupes armés islamiste dans le nord du pays se sont mutinés dans un camp à  Kati, ville garnison près de Bamako. Puis la mutinerie s’est étendue à  la capitale elle-même dont les soldats ont parcouru les rues en tirant en l’air, semant la panique. « Nous en avons marre de la situation dans le nord » du pays, en proie à  une rébellion touareg et aux activités de groupes islamistes radicaux, a affirmé un des mutins. Les soldats, qui ont investi l’ORTM, sont des jeunes. Ils ont tiré en l’air dans le siège de l’ORTM et ont fait sortir le personnel. « Nous voulons des munitions » « Nous voulons des munitions pour aller combattre les rebelles touareg, trop C’’est trop », a déclaré un caporal du camp de Kati, d’o๠est partie la mutinerie. La France, ex-puissance coloniale, a appelé « au respect de l’ordre constitutionnel » et condamné « tout recours à  la violence ». Le département d’Etat américain a pressé le Mali de régler les tensions qui divisent le pays « à  travers le dialogue et non la violence ». Début février, des femmes et proches de soldats avaient manifesté dans plusieurs villes, dont Bamako, pour dénoncer le silence sur la situation de ces soldats et la « mollesse du pouvoir » face aux rebelles touareg. Certaines de ces manifestations avaient tourné à  la violence et des propriétés appartenant à  des Touareg saccagées et d’autres Maliens et étrangers à  la peau claire. Le président Touré avait réussi à  calmer l’ardeur des femmes de soldats en prenant en compte leurs demandes, en particulier qu’elles puissent avoir des nouvelles de leurs maris au front. Le Mali est confronté depuis mi-janvier à  des attaques du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et d’autres rebelles touareg, dont des hommes lourdement armés qui avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi, qui ont pris plusieurs villes du nord du pays. Un mouvement islamiste armé touareg, Ançar Dine (Défenseur de l’islam) qui veut imposer la charia au Mali par la lutte armée, a affirmé contrôler trois villes dans le nord-est du pays, près de la frontière algérienne: Tinzawaten, Tessalit, Aguelhok. Le gouvernement malien a en outre accusé Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), qui a des bases dans le nord du Mali d’o๠elle opère dans plusieurs pays du Sahel, de combattre avec le MNLA. Aqmi a été en particulier accusée d’avoir exécuté sommairement près d’une centaine de soldats maliens à  Agulhok. Le premier tour de l’élection présidentielle, à  laquelle le président Touré qui a épuisé ses deux mandats de cinq ans ne se représente pas, est en théorie prévu le 29 avril au Mali, couplé à  un referendum constitutionnel. Mais des observateurs s’interrogent sur la tenue d’un tel scrutin alors que la moitié du pays est en proie à  un conflit armé. AFP

Le Prytanée militaire de Kati a 30 ans

Le Prytanée militaire de Kati est une école à  part dans notre système de formation. Sa mission est d’inculquer aux élèves une instruction générale et militaire les prédisposant à  une carrière militaire. Au fil des ans, l’établissement est devenu une référence de l’enseignement primaire et secondaire dans notre pays. Et son prestige s’est vite étendu au-delà  des frontières nationales. Il est de nos jours un creuset de ressources humaines compétentes mises à  la disposition du pays. Il reçoit en son sein des jeunes filles et garçons en phase préadolescente sur les bases du mérite intellectuel et de l’aptitude physique. Le Prytanée a soufflé mercredi ses trente bougies. C’’est en effet le 16 novembre 1981 que l’école a ouvert ses portes. Le trentième anniversaire de l’établissement a été célébré comme cela se doit. La cérémonie s’est déroulée dans les locaux de l’école. Présidée par le commandant du Prytanée militaire, le lieutenant-colonel Abdrahamane Baby, elle a réuni beaucoup de monde : des anciens élèves de l’établissement, des officiers, sous-officiers et militaires du rang des forces armées et de sécurité, des autorités politiques et administratives et notabilités de Kati. « Il y a exactement trois cent mois que les premiers pensionnaires du Prytanée militaire ont foulé le sol de cette école. En effet, C’’était un lundi 16 novembre 1981, au petit matin que trente jeunes garçons venus à  pied ou à  moto ou accompagné par un parent, allaient faire connaissance avec cette illustre école qui demeurait en son temps inconnu de la grande majorité des Maliens », a rappelé le colonel Fatogoma Ibrahim Kansaye, président de l’Amicale des anciens élèves du Prytanée militaire. l’école, selon lui, a été créée dans un cadre institutionnel très difficile, jetant par moment des incertitudes sur les perspectives d’avenir des jeunes bacheliers issus de cet établissement. « En décidant de la création du Prytanée militaire sur les cendres de l’Ancienne école des enfants de troupe des Kati (AET), les dirigeants de l’époque ont fait preuve de vision futuriste. l’engagement du commandement militaire à  soutenir et à  encourager cette école, la détermination et la perspicacité de certaines personnes ont permis de dessiner un peu plus clairement les voies et débouchés pour les jeunes sortant de l’établissement », a souligné colonel Fatogoma Ibrahim Kansaye. De son ouverture à  nos jours, l’établissement a recruté plus de 1400 élèves qui ont séjourné sous la direction de neuf commandants d’école, quatre directeurs d’études pour le fondamental et trois censeurs pour le lycée. Il s’efforce d’inculquer à  ses pensionnaires ses valeurs cardinales : le travail, la discipline, l’esprit de camaraderie, la rigueur, le dévouement. l’école s’est ouverte à  l’étranger en octobre 1984. Une délégation constituée d’élèves et de personnel d’encadrement a alors séjourné au Prytanée militaire de La Flèche en France dans le cadre d’un programme de jumelage. Le commandant actuel de l’école, le lieutenant-colonel Abdrahamane Baby, a souligné l’importance de la date du 16 novembre 2011 pour l’établissement. Une date historique qui mérite d’être célébrée. « C’’est un sanctuaire pour les anciens enfants de troupe et ceux qui ont suivi ceux-ci. Un haut-lieu de la mémoire militaire malienne voire africaine qui a vu grandir entre ses murs des grands-pères, des pères et enfants à  travers différentes générations. En trente années d’existence, si la finalité du Prytanée militaire a certainement été redéfinie par le haut commandement, sa mission de formation de qualité quant à  elle demeure la même conformément à  sa devise : s’instruire pour servir », a assuré Abdrahamane Baby. Pendant les trois décennies écoulées, a-t-il souligné, le Prytanée militaire de Kati a produit de hauts cadres militaires et civils, filles et garçons, qui servent le pays et à  travers le monde. Et il continue à  former des élèves qui seront demain un des viviers pour l’émergence africaine. « A cet effet, la conviction et la vision des responsables sont de faire de l’établissement un creuset d’apprentissage qui devrait continuer à  bien former dans un cadre de vie et de travail adapté aux enfants. Cette vision trouve sa pertinence épistémologique dans la pensée et est matérialisé par la perspicacité et la détermination des pionniers de cette école. Nous, les héritiers à  qui il échoit aujourd’hui la lourde responsabilité de conduire cette mission sacrée, donnerons le meilleur de nous-mêmes afin de ne jamais faillir et ce malgré les soubresauts que connaà®t l’école malienne en général, le cycle secondaire du Prytanée en particulier », a promis l’officier. La cérémonie de célébration du trentenaire a été également marquée par la montée des couleurs et un défilé des élèves militaires. Des moments d’intense émotion.

Libye : Pas d’accord du G8 sur une intervention militaire

La France a admis n’avoir « pas convaincu » les autres grandes puissances du G8 de la nécessité d’une intervention militaire contre les forces de Mouammar Kaddafi en Libye. « Pour l’instant, je ne les ai pas convaincus », a admis le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé sur la radio Europe 1. Lundi soir, lors d’un dà®ner avec ses homologues des à‰tats-Unis, Russie, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Canada, Japon, il a plaidé une nouvelle fois pour la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne et des frappes ciblées en Libye, pour aider les insurgés à  résister contre l’assaut des forces de Mouammar Kaddafi. « Nous avons peut-être laissé passer une chance » Il semblait résigné à  l’idée que Benghazi, le fief de l’insurrection, ne retombe entre les mains du dictateur. « Aujourd’hui, nous n’avons pas les moyens militaires [de l’empêcher] puisque la communauté internationale n’a pas décidé de s’en doter », a-t-il déclaré. Avec des regrets, Alain Juppé a affirmé : « Si nous avions utilisé la force militaire la semaine dernière pour neutraliser un certain nombre de pistes d’aviation et les quelque dizaines d’avions dont [Mouammar Kaddafi] dispose, peut-être que le renversement qui se produit actuellement en défaveur de l’opposition ne se serait pas produit. » « Nous avons peut-être laissé passer une chance de rétablir la balance », a-t-il ajouté. à€ Tripoli, le « Guide » libyen se délecte de l’avancée de ses troupes. Les rebelles « n’ont plus d’espoir, désormais c’est une cause perdue pour eux », a-t-il déclaré au quotidien italien Il Giornale. Pour les insurgés, il n’y a que « deux possibilités : se rendre ou fuir », prophétise-t-il. « Kaddafi marque des points », a concédé Alain Juppé. Mais le chef de la diplomatie française a affirmé que d’autres mesures allaient être prises par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui tient une réunion ce mardi. Parmi celles-ci, « un embargo maritime » ou encore « une zone d’exclusion aérienne […] même s’il n’y a pas de consensus là -dessus ». Convaincu que tout ceci « ne peut pas se faire si les pays arabes ne prennent pas pleinement leurs responsabilités », il a affirmé que le président français Nicolas Sarkozy, allait organiser une rencontre en tant que président du G8/G20 avec la Ligue arabe et l’Union africaine. (Avec AFP)

Libye : L’hypothèse d’une intervention militaire

l’opposition appelle à  l’aide 6000 morts, C’’est le dernier bilan des répressions en Lybie. Alors que Khaddafi résiste aux assauts des insurgés, et promet la guerre à  ses dissidents, les opposants au régime, qui contrôlent toujours l’est du pays, ont demandé une aide à  la communauté internationale par la voie de leur porte parole : a déclaré le porte-parole de l’insurrection, Abdelhafez Ghoqa, à  Benghazi. a-t-il ajouté en réponse à  l’implication des mercenaires, d’origine africaine, auxquels Khaddafi aurait fait appel. Ainsi apprend t’on que des convois de Touaregs ont quitté les villes de Gao et de Kidal au nord du Mali et du Niger voisin, pour porter secours au guide. Mais face à  cette nouvelle menace, Khaddafi ne désarme pas et déploie des avions de chasse à  l’assaut des insurgés, et a riposté lors d‘un long discours : «Â  Nous ne pouvons pas permettre aux Américains ou à  l’Occident d’intervenir en Libye. S’ils le font, ils doivent savoir qu’ils se jettent dans un enfer et une mer de sang pire que l’Irak ou l’Afghanistan. Nous distribuerons les armes par millions et ce sera un nouveau Vietnam », La communauté internationale prudente, une mission de paix envisagée Face à  l’hypothèse de l’intervention militaire, le consensus n’existe pas. La communauté internationale elle se veut prudente sur une telle option et qui risquerait de perturber l’équilibre déjà  fragile de la région. A Washington, de hauts responsables militaires ont indiqué qu’il n’y avait pas de consensus jusque là  à  l’Otan sur une intervention militaire et que la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne serait « extraordinairement » compliquée. Quant à  la secrétaire d’Etat Hillary Clinton a invité à  la prudence en soulignant que les Etats-Unis, même s’ils n’écartent aucune option, étaient encore « loin d’une décision » sur une zone d’exclusion aérienne. Si cette mesure pourrait être soutenue par la Ligue arabe, cette dernière a réaffirmé mercredi son opposition à  une intervention militaire. Alors que la répression s’intensifie à  Benghazi, chef lieu de l’insurrection, l’on apprend que le président vénézuelien, Hugo Chavez aurait eu des échanges avec le guide, pour l’envoi d’une mission de paix en Libye, une information relayée sur le compte Twitter du ministre de la communication vénézuélien

Cinquantenaire de l’Armée malienne: Rendre hommage aux anciens

Grand défilé d’apparat pour célébrer les 50 ans de l’Armée malienne. C’’était hier, 20 janvier, devant le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré et ses hôtes étrangers. Splendide cérémonie que s’est offerte la valeureuse armée malienne à  l’occasion de son Jubilé d’Or. Un imposant défilé a drainé une foule si immense sur l’Avenue de l’armée sise à  Sotuba qu’il était difficile de se frayer un passage. Etaient présents à  la cérémonie, les chefs d’Etat-major des armées de la Cedeao et la famille de feu le général Abdoulaye Soumaré, notamment son épouse et ses enfants. Une fois la mise en place terminée, l’hymne nationale puis revue de troupes par le président de la République, Chef suprême des Armées. Puis, le chef de l’Etat a dévoilé le monument dédié au Général Abdoulaye Soumaré, premier Chef d’Etat-major Général du Mali indépendant. Cette nouvelle infrastructure a été réalisée en guise de reconnaissance aux anciens militaires qui ont tout donné pour que la souveraineté du pays soit une pleine et entière réalité. La statue de celui qui a guidé les premiers pas de l’armée trônera désormais sur cette avenue. Tombé au moment o๠le pays avait le plus besoin de lui, le Général Soumaré restera dans les mémoires. Originaire de Kayes (Mali), il s’engagea à  20 ans dans l’armée française. Il rejoint ainsi le deuxième régiment des tirailleurs sénégalais, jusqu’à  l’avènement de l’indépendance du Mali o๠il participera activement à  la construction de l’armée malienne en 1961. Trois ans après (le 2 octobre 1964), le brillant officier mourut laissant derrière lui une armée républicaine. L’homme aura réussi à  établir un sentiment de civisme et de patriotisme pour donner de la vitalité à  la jeune armée d’alors. Cette dernière épousa à  jamais la notion de discipline militaire opiniâtrement inculqué par celui que d’aucuns qualifiaient de « glorieux soldat malien ». Le maire de la commune I, Madame Konté prit la parole pour souhaiter au nom des populations de la commune, la bienvenue aux illustres hôtes. Elle a saisi l’occasion pour rendre un vibrant hommage au premier président du Mali, Modibo Keà¯ta, et a salué le retrait les troupes françaises du Mali. Le défilé militaire proprement dit pu alors commencer. La fanfare du génie militaire, le drapeau et la troupe de la Fédération, le drapeau inter armée, le drapeau de la garde de l’Ama Snj (service nationale des jeunes), en ouverture. Suivirent la direction des eaux et forêts, les surveillants de prison, la direction de douane représentée par deux sections, la direction de la police, la protection civile, l’Etat-major des armées de l’air et de terre. Tous ont défilé sous les notes musicales de la fanfare nationale. La direction de la gendarmerie nationale, l’Etat-major de la Garde nationale, la direction du génie militaire ainsi que le régiment des commandos parachutistes, ont brillamment pris part à  ce défilé qui a été très riche en couleurs. L’escadron de renaissances sur B qui a bouclé la boucle de ce défilé a beaucoup impressionné l’assistance. L’intervention du président ATT fut un véritable rappel historique sur le parcours de l’armée, de l’indépendance à  nos jours. Ainsi, a-t-il signalé, les premiers soldats. Leur exemple, dit-il, doit servir de modèle pour la jeune génération de soldats.

Cinquantenaire du Mali : 2000 jeunes retracent l’histoire du Mali

Au lendemain du 22 septembre, date anniversaire de l’indépendance du Mali et du défilé militaire, le défilé civil s’est tenu ce jeudi au stade omnisport Modibo Keita. C’’était en présence du président de la république, son excellence Amadou Toumani Touré, avec à  ses côtés, le premier ministre centrafricain, les membres du gouvernement et les représentants des différentes diplomaties étrangères du Mali. D’entrée de jeu, l’hymne national du Mali sera chantée par l’ensemble instrumental du Mali en langue nationale Bambara, avant le début du défilé civil. Souvenir, souvenir Les tiliadènes (majorettes en tamashek) ont donné le ton pour deux heures de spectacle riche en couleurs. La cinquantaine de jeunes filles étaient coiffées, habillées et chaussées dans la pure tradition malienne. Coiffures sonrhaà¯, chemises bobo, jupes khassonké et bottes confectionnése à  la maison des artisans du Mali (artisanat). Elle ont présenté des chants et danses effectuées jadis par les adolescentes au clair de lune. Ce qui a rappelé bien des souvenirs à  de nombreuses tatas et mamies présentes au stade. Notamment les ministres Maiga Sina Damba (promotion féminine), Siby Ginette Bellegarde (enseignement supérieur), Diallo Madeleine Bah ( élevage et pêche)… et bien d’autres. Après les Tiliadènes, suivront de nombreuses autres défilés dont : l’association des personnes de petite taille, les associations de femmes, jeunes et groupements, les pionniers, les artistes et sportifs, les majorettes de la fondation pour l’enfance et d’océan communication, les élèves et étudiants du Mali, les 8 régions administratives du pays et le district de Bamako. Répertoire musical du Mali profond Durant environ 30 minutes, la chorale composée par les étudiants du conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté de Bamako et quelques jeunes artistes du pays, a émerveillé le public et l’ensemble du Mali. Elle a revisité tout le répertoire musical du pays, du nord au sud et d’est en ouest. Tout le monde se retrouvait à  travers les chansons qui se suivait car, interprétées dans plusieurs langues. Ce sont les morceaux qui ont marqué les 50 premières années du pays. Parmi les titres, figurent entre autres : « Sanou nèguè »Sikasso, « Da Monzon » Ségou, «Khasso »Kayes… Mouvement d’ensemble et tableau phonique Les 250 acteurs du mouvement d’ensemble et 2050 du tableau phonique ont émerveillé le public. La mise en scène réalisée par le célèbre comédien, acteur et metteur en scène Kardjigué Laà¯co Traoré, retrace l’histoire du Mali de l’époque paléolithique jusqu’à  la troisième république. Ainsi, les 2300 jeunes du conservatoire de Bamako, du ballet national et de l’institut national des arts (INA) ont fait ressortir le Mali dans toute sa diversité. Le ballet a débuté par l’illustration des différents empires africains : Le Ghana, le Sosso, le Mali et le Songhaà¯. Suivra la pénétration coloniale française avec la bataille de Sabouciré et la résistance. A cela, succèdera la création et l’éclatement de la fédération du Mali. Après ces figurines, les différents régimes ont été dépeints avec l’accession à  la souveraineté nationale proclamée le 22 septembre 1960 par le premier président Modibo Keita. Avec le tableau phonique suivant le mouvement d’ensemble, on pouvait apercevoir les différents les images de différents résistants tels Babemba, Damonzon, Soundjata Keita, Aoua Keita ,Fily Dabo Sissoko, Hamadoun Dicko, Modibo Keita, Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré. Egalement des inscriptions rappelant tout un chacun au maintien et à  la pérennisation de la paix dans ce pays qui constitue un véritable exemple de stabilité politique et sociale dans la région. A la fin de ce rappel historique, le chef de l’Etat ATT a remis le drapeau tricolore à  la jeunesse malienne pour la postérité.

Guinée-Bissau : drôle de putsch ?

Le premier ministre Carlos Gomes Junior a été placé en résidence surveillée dès sa destitution, ainsi que le chef d’état major des armées José Zamora Induta. Leur arrestation fut suivie de celles d’une quarantaine d’officiers de l’armée bissau guinéenne. Le président élu en juin 2009, Malam Bacai Sahna a qualifié l’acte de mal entendu entre militaires et en est resté là . C’’est bien la première fois que dans un pays, un coup de force est perpétré non pas contre le chef d’Etat, mais plus tôt contre son 1er ministre et chef d’Etat major. Cela s’explique par le fait dans ce pays, ce dernier symbolise la puissance de l’armée, seule détentrice du pouvoir politique dans ce pays. La Guinée Bissau il faut le dire, est un pays militariste o๠les coups d’Etats sont monnaies courantes et le narcotrafic y occupe une place importante. Qui est le cerveau de l’opération ? Un seul nom revient à  la bouche de tous, notamment l’amiral Bubo Na Tchute. Celui là  même qui avait été accusé par les autorités, de tentative de coup d’Etat en 2008 contre le défunt président Nino Vieira. Il s’était alors exilé durant une année en Gambie avant de revenir en toute clandestinité au mois de décembre dernier. Il avait alors élu domicile au bureau bissau-guinéen des Nations-Unies. Après avoir appris que Bubo Na Tchute s’était réfugié au Nations-Unies, un conseil des ministres extraordinaire a été convoqué par le gouvernement. l’ONU avait été invitée à  participer aux discussions sur le sort de l’amiral. Le premier ministre Carlos Gomes Junior et son gouvernement étaient bien décidés à  mettre Bubo sous les verrous. Il indiquait il y a quelques mois que « l’amiral Na Tchute avait échoué une tentative de coup d’Etat contre Nino et avait tenté de déstabiliser l’Etat de droit et le pouvoir militaire. » Tout porte à  croire que le cerveau de ces actes est bien entendu, l’amiral Bubo Na Tchute. Bubo Na Tchute quitte les locaux de l’ONU Les officiers sont partis chercher leur chef Bubo au bureau des Nations-Unies. Celui-ci en sortant, a signé un papier attestant qu’il quittait l’ONU de son plein gré. Le chef d’Etat major adjoint, le général Antonio Indjai a remplacé son chef à  la tête de l’armée. Il est même apparu aux côtés de Bubo Na Tchute lors de la conférence de presse ayant suivi les évènements. Le premier ministre en résidence surveillé, a dès les premiers instants, obtenu le soutien de la population qui avait envahi les rues de Bissau. C’’est à  la suite de ce soulèvement que l’amiral Bubo Na Tchute a convoqué une conférence de presse. Il a expliqué : « Je veux lancer un appel au peuple. Quiconque sortira dans la rue pour manifester sa solidarité envers le premier ministre, sera balayé de la rue. Le chef d’Etat major Zamora est détenu parce qu’il a fait beaucoup de mal. Il a même ordonné qu’on tue son adjoint Antonio Indjai » Il ajoute que son rival, le premier ministre ayant commis beaucoup d’erreurs, devra répondre de ses actes devant la justice. Carlos Gomes Junior est présentement assigné à  résidence et aux dernières nouvelles, le président Malam Bacai Sahna négocie sa libération. Réussira-t-il à  faire libérer son chef du gouvernement face à  une situation o๠il est resté impuissant, si tant est que le chef d’Etat général des armées est en toute logique, le président de la république ? La question reste posée dans ce pays o๠la gouvernance fonctionne d’une manière assez bizarre et o๠l’on ignore la différence entre le pouvoir politique et l’armée. l’Union Africaine, la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, le Portugal et toute la communauté internationale ont condamné cet acte qu’ils qualifient de coup de force.

Appui militaire des USA au Mali : éradiquer le terrorisme au Nord une bonne fois pour toutes !

Près de 3 milliards d’équipements militaires offerts au Mali par les USA Ils ont offert 37 véhicules militaires, 52 postes radios, et des matériels puissants de communication d`une valeur de 2 milliards de FCFA. Dans les semaines a venir, il est prévu l`envoi d`une importante quantité de pièces détachées, uniformes et autres équipements individuels qui porteront selon l’ambassadeur, la valeurs de la contribution américaine ā 2,3 milliards FCFA. Il est clair qu`avec ce matériel, les forces de sécurité maliennes pourront mieux se déplacer, transporter et communiquer plus confortablement dans le vaste désert du nord. Les Américains saluent la dynamique du gouvernement malien, ā œuvrer pour le bien être et le plein épanouissement du pays, afin d`assurer l`ordre. «Les défis auxquels font face l`Etat malien, demandent un appui international. Et cet appui doit se faire sous forme de coopération transfrontaliĕre, de formations militaires, d`envoi d`equipements.», estime Mme Gillian milovanovic. Elle précise que c’est dans cette optique que son pays, effectue depuis l`année dernière, des sessions de formations militaires à  l`endroit de l`armée malienne. Les autorités maliennes satisfaites C’est en ce sens que le ministre Malien de la défense explique «les exercices militaires fournis par les à‰tats Unis au Mali, traduisent la vitalité et l’exemplarité de la coopération militaire bilatérale entre nos deux pays. Ces équipements très modernes, répondent parfaitement aux exigences du terrain difficile» Rappelons que le Nord du Mali est le foyer de nombreux troubles. Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI)s’y est implanté depuis quelques années. Avec en plus, une branche de rebelles touaregs demandant plus d`autonomie. Ces derniers sont beaucoup plus ouverts au dialogue ces derniers temps. Ce soutien militaire contribuera certainement à  une lutte plus efficace au Nord. Avec le probable retour du chef rebelle Ibrahim Ag Bahanga, aux prochaines discussions devant se tenir dans la zone, entre le gouvernement et les rebelles. On sait que Bahanga s`était retranché en Libye durant quelques temps, et qu`il a fait parler de lui il n`y a pas longtemps. Quelle sera l’issue de ces discussions si elles ont lieu.

Coopération Mali-Espagne : lutter efficacement contre le terrorisme

Les discussions se sont tenues au palais présidentiel de Koulouba lors d’une audience accordée au ministre Espagnol de l’intérieur, M. Alfredo Perez Rubalcaba. Au cours de cet entretien, il a été convenu de renforcer la coopération sécuritaire entre les deux pays en l’étendant au partage de renseignements en vue d’accentuer la pression sur les zones o๠la présence des terroristes est forte dans le nord Mali. En effet, depuis quelques années maintenant, le nord du pays est touché par des affrontements entre l’armée régulière et les rebelles touaregs,occasionnant des pertes en vies humaines, tant du côté de l’armée que de celui des rebelles et parfois même des civils. Le chef rebelle Ibrahim Ag Bahanga a longtemps semé la terreur avec ses hommes. Pourchassé par l’armée régulière, il aurait trouvé refuge en Libye. Par ailleurs, Al Quaida sévit depuis quelques temps maintenant dans la zone. Les enlèvements de touristes étrangers se sont accentué ces derniers temps. Il n’y a pas longtemps, les domiciles de certains notables de Tombouctou été visés par de jeunes terroristes. Il a y eu deux cas distincts. Le premier visait un fonctionnaire de l’Etat. Ce dernier n’était pas à  son domicile ce jour lorsqu’un visiteur s’est présenté en possession d’une bombe qui a malheureusement explosé, entrainant la mort d’un domestique. Le second cas était presque similaire à  la différence qu’il n’y a pas eu morts d’homme. Cela montre l’état d’insécurité totale régnant dans la zone. Des équipements militaires offerts à  l’armée malienne l’assassinat au mois de mai dernier de l’otage britannique, a amené les autorités maliennes à  plus rigueur et de vigilance. C’’est suite à  cet assassinat que le Mali a bénéficié de l’aide de l’Espagne pour le renforcement des capacités militaires. Exemple de stabilité politique, le Mali reste l’un des pays les plus pauvres du monde. Il est donc évident qu’il ne peut assurer à  lui tout seul, une lutte efficace contre les terroristes du nord. l’aide militaire espagnole vient donc à  point nommé. l’Espagne a remis des équipements militaires et des véhicules à  l’armée malienne pour renforcer son stock d’armement. « Une école de formation policière sera prochainement créée au Mali en vue de soutenir les efforts du pays dans ce domaine » a indiqué une source. Espérons que cette coopération Hispano-malienne servira à  diminuer l’activité des rebelles du Nord.

Coup d’état avorté au Mali : Rumeur ou vérité ?

Cette tentative aurait été préparée depuis la région de Sikasso. l’arrestation du présumé auteur, un certain Etienne Goita ou Koita, lieutenant de l’armée malienne, alimente la rumeur. Ce militaire qui n’en est pas à  son premier essai, est connu pour son caractère rebelle. Identifié dans les années 90 pour son engagement en faveur de la création d’un syndicat au sein de l’armée, la question que se posent beaucoup de maliens est la suivante : «Un coup d’état est-il possible au Mali ? ». Difficile de répondre. Les militaires sont présents dans les tous postes clés de l’administration. Dans la plupart des départements ministériels, les ministres sont assistés par des hauts gradés de l’armée en qualité de conseillers ou de proches collaborateurs. D’autres n’hésitent pas à  dire qu’au Mali, on vit sous un régime militaire avec un président de la république qui est un ancien général et un chef du gouvernement également vu comme un général de la police. D’o๠le pouvoir des généraux. Au Mali, il n’est pas rare de voir un officier circuler dans une voiture de marque, avoir des comptes bancaires garnis, posséder des champs à  quelques kilomètres de Bamako et bénéficier d’avantages étatiques. Alors difficile de parler d’un coup d’état militaire au Mali. Au sein de l’opinion nationale, même les détracteurs du président de la République ne sont pas favorables à  un coup d’état. Un citoyen malien témoigne : «Je ne suis pas d’accord avec les gens qui optent pour le coup d’état. Ce n’est pas parce que J’aime ATT. Mais, parce que tout simplement un coup d’état ne fait pas avancer les choses. En Afrique, on vit grâce aux soutiens des bailleurs de fonds. A cause les coups d’état, les partenaires techniques et financiers mettront fin à  leur aide ». D’un autre côté, la crise économique qui touche les pays africains dont le Mali, entraà®ne la paralysie de l’école, la grève des enseignants, de la justice, des magistrats (SYLIMA), le contraire n’est donc à  exclure. Dieu sait qu’il existe des gens à  tendance ‘dadisiste » en référence au capitaine Moussa Dadis Camara, auteur du coup d’état militaire en Guinée Conakry.