Mines : la richesse du Mali ?

«La diversification de la production minière pour un développement durable du Mali», ce sera le thème de ces 4è journées des Mines. Il s’agit avant de susciter un réel intérêt envers ce secteur jusque là  réservé aux spécialites. Aussi, le Mnistère des mines multiplie les opérations de communication, notamment la conférence du presse du 27 octobre. Selon le Ministre des Mines, Amadou Cissé, le Mali veut susciter l’intérêt des explorateurs, prospecteurs et producteurs vers d’autres minerais dont regorge le sous-sol malien. Et cette 4è édition promet car tous les stands sont déjà  pris, 600 participants sont confirmés. Ceux-ci sont composés essentiellement de représentants des sociétés minières évoluant au Mali et dans la sous-région, de représentants des organisations internationales, des partenaires techniques et financiers du Mali, des délégations officielles d’Afrique de l’ouest, etc. Journées nationales et internationales Initiées en 2005 par le Département pour servir de cadre d’échanges entre les différents acteurs du secteur, et également pour promouvoir ces deux secteurs (mines et pétrole) au Mali, les journées minières et pétrolières sont devenus un véritable rendez-vous d’affaires au Mali. Le département a mis les bouchées doubles en invitant des partenaires étrangers pour faire de cette rencontre un évènement à  dimension internationale. Le thème de cette année, «la diversification de la production minière pour un développement durable du Mali» vise à  donner une nouvelle orientations aux JMP,ainsi la société de droit britannique, AME TRADE, a été chargée de trouver le financement nécessaire et d’organiser la quatrième édition. «Les prestations entrant dans le cadre de l’organisation des journées devraient être réalisées par les sociétés et entreprises maliennes», précise le ministre. Il faut rappeler que le Mali a participé à  la Conférence INDABA sur les investissements dans le secteur minier de Cape Town en Afrique du Sud et a organisé les «Journées promotionnelles du Mali» à  Londres. Rendez-vous du 8 au 11 Novembre 2011 à  Bamako.

Bambadala : La nouvelle mine d’or à Sikasso

Medou Mining Corporation, puisque C’’est d’elle qu’il s’agit, appartient à  un jeune expatrié malien résidant aux USA d’Amérique et Gold Tang PLC, une société créée au Royaume Uni et cotée à  la bourse de Franck fort(Allemagne) qui vient de se lancer dans la production minière. Gold Tang PLC dispose d’un bureau à  Hong Kong. La société investit ainsi pour la première fois en Afrique avec comme première destination le Mali. Elle vient donc concurrencer au Mali d’autres grandes compagnies minières comme Rand gold, IAMGOLD, ANGLOGOLD Ashanti, entre autres. Selon Amadou Konaré, juriste consultant du nouveau groupe minier, «cette nouvelle société minière va procéder à  de gros investissements sur la mine d’or de Bambadala». Selon lui, les deux sociétés, à  savoir Medou Mining Corporation en joint venture avec Gold Tang PLC, vont procéder à  la levée des fonds miniers (Funds Raising) à  la bourse. l’investissement va se porter sur le site de Bambadala dans la région de Sikasso, un site de 123m2. Medou Mining Corporation, en joint venture avec Gold Tang PLC, prévoit, pour la première phase de cet ambitieux projet, une enveloppe financière de 15 millions d’euros, soit à  peu près 9,840 milliards de FCFA. Selon le consultant géologue du groupe minier, avec cette enveloppe financière consistante, cette phase de recherche peut même amener à  l’exploitation de l’or et à  l’achat des machines. Et de rappeler qu’en vertu du code minier malien, les autorisations qui sont attribuées aux compagnies minières, se basent sur l’ensemble des substances minérales premières et, ensuite, sur les métaux substances minières de groupe 2. C’’est dire que Medou Mining Corporation, en joint venture avec Gold Tang PLC, comptent exploiter à  fond tous les avantages que peuvent leur offrir cette zone qui a aujourd’hui une position stratégique au Mali. Cette partie sud du Mali regorge en effet d’or. Après les mines de Morila, Syama, Kalana et Kodièran, la nouvelle mine d’or de Bambadala viendra renforcer le taux et le rang des mines dans la région de Sikasso. Avec l’intervention de Medou Mining corporation, en joint venture avec Gold Tang PLC, on peut dire que C’’est la fin du calvaire pour les populations locales. Elle sonne, à  n’en pas douter, la fin de l’anarchie créée par les orpailleurs traditionnels. Cette nouvelle compagnie minière propose de se lancer dans le développement social. Ce sont en effet plus de 500 à  1000 emplois qui seront créés. Déjà , 300 emplois ont été créés dans sa phase de recherche. Medou Mining Corporation, en joint venture avec Gold Tang PLC, s’est aussi engagée à  investir dans la réhabilitation de l’environnement, la construction d’écoles et des centres de santés de référence ainsi que des routes. Toutes choses qui auront un impact direct sur le quotidien des populations. Cette nouvelle mine de Bambadala qui sera exploitée à  partir de fin octobre 2011 par Medou Mining corporation, en joint venture avec Gold Tang PLC, une société cotée en bourse, va renforcer la position du Mali dans l’exploitation d’or. Selon les anciennes données existantes dans cette zone, les estimations vont à  3 millions d’once par an.

Transparence zéro dans les industries extractives

A la suite de la campagne d’information tenue hier à  l’Hôtel Nord Sud, les membres de la coalition malienne PCQVP ont organisé une conférence de presse pour fustiger l’attitude des sociétés minières vis à  vis des populations riveraines qui ne bénéficie que de la portion congrue de l’exploitation. Association regroupant plusieurs structures de la société civile, la Coalition PCQVP/Mali s’est donnée comme but de promouvoir la transparence dans toute la chaà®ne des activités en rapport avec industries extractives, la bonne gouvernance et de lutter contre la corruption sous toutes ses formes. La campagne visait à  faire un plaidoyer sur les allocations du secteur minier affectées au secteur primaire et aux services sociaux de base dans les sites miniers. Ce point de presse visait à  faire l’état des informations de la coalition PCQVP recueillis sur le terrain des sites miniers. En effet, la coalition a envoyé des délégués dans les régions de Sikasso (Fourou et Sanso) et Kayes (Sitakili et Sadiola). Après plusieurs échanges sur le terrain, les membres de la coalition ont relevé entre autres une faible couverture sanitaire des deux communes visitées et un faible taux d’emploi des jeunes, malgré l’engagement des sociétés minières à  recruter la main d’œuvre qualifiée parmi les jeunes des zones minières. S’y ajoute le manque d’enseignants dans les établissements scolaires… Tranparence dans les industries extractives La Présidente de la coalition, Mme Barry Aminata Touré, dans son intervention, a mis l’accent sur les questions de transparence dans les revenus du secteur minier et pétrolier au Mali. Elle a indiqué que si les allocations se faisaient dans les normes, les communautés minières allaient atteindre un seuil de développement considérable. En effet, dit-elle, les sociétés minières extraient plus 50 tonnes d’or par an au Mali. Sans oublier que l’activité minière représente 80 à  85% des recettes du pays d’o๠l’importance de la transparence. « La Mali regorge de nombreuses ressources naturelles (minières, pétrolières, forestières) qui peuvent être le levier du développement. Pour contribuer à  la relance économique en Afrique les communautés et Africaines doivent s’informer et former pour une meilleure maitrise de l’environnement des ressources naturelles », conseille Mme Barry. Dans la synthèse du rapport de contre expertise du Rapport d’audit « Initiative pour la transparence dans les industrie extractives » 2006, les flux de payements effectués par les entreprises minières et les revenus perçus par l’Etat ont été jugés insuffisants par la coalition malienne. La coalition malienne PCQVP lance donc les défis de changement de pratique et de politique dans l’exploitation minière et pétrolière au Mali en amenant le Gouvernement et l’accès du public à  l’information autour du secteur minier.

Mines de Faléa: Sauvegarder l’environnement

S’effectuant sur une superficie de 150 km2, les recherches minières de Faléa concernent l’uranium. Le permis de recherche dans ladite zone a été attribué à  la société « Delta Exploration INC » avec la société « Rockgate capital corps » par le Ministère des Mines depuis Février 2007. Au stade actuel de la recherche de l’uranium à  Faléa, les travaux sont axés sur les sondages et ont coûté un investissement de plus de 5 milliards de FCFA. l’exploitation future des indices d’uranium sera faite selon les dispositions réglementaires du code minier qui prévoient une étude environnementale et sociale. Pour le moment, les travaux en cours ne sont pas de nature à  générer de préjudices sur la santé de la population. Conduite par un groupe d’experts environnementalistes de renommée internationale et selon les procédures de la consultation des populations locales et des parties prenantes, l’étude prendra en charge les aspects comme l’analyse de l’état initial des milieux biophysique et humain de l’ensemble de la zone d’influence du projet, l’identification et le confinement des sources rayonnantes, des mesures de prévention des dangers et des risques, des enquêtes épidémiologiques de référence… Il faut signaler que la préservation de l’environnement est une donnée fondamentale de la recherche et de l’exploitation minières au Mali. Le volet environnemental de l’exploitation des richesses minières trouve son fondement dans les dispositions légales prévues dans le code minier. Ainsi, le Gouvernement a rassuré quant à  l’aspect environnemental qui préoccupe, à  juste titre, les populations. Ce projet, faut-il le rappeler, s’inscrit dans le cadre de la valorisation de l’uranium. Cette activité peut aider, quand elle est bien menée, audéveloppement des communautés locales. Ainsi, les plus hautes autorités ambitionnent de faire de l’exploitation minière au Mali, une opportunité réelle de développement et un levier de croissance pour les autres secteurs. Notons que C’’est vers la fin des années 1970 que la société française COGEMA (Compagnie générale des matières nucléaires) a découvert à  Falea les premiers indices d’uranium. Les travaux de forage exécutés en collaboration avec les spécialistes de la Direction nationale des géologies et des mines (Dngm) ont permis de découvrir le potentiel uranifère de cette zone avec des réserves estimées à  environ 5 000 tonnes.

Mines : Harmonisation des politiques dans l’espace CEDEAO

Une caravane pour sensibiliser les acteurs Le Mali est le 10e pays à  accueillir cet atelier de sensibilisation de la directive sur l’harmonisation des politiques des principes directeurs dans le secteur minier de l’espace Cedeao. Le point focal national de la Cedeao, Wali Diawara explique que cette journée s’est tenue dans chacun des pays membres de la communauté. l’objectif selon M. Diawara, est d’informer le gouvernement, les responsables des sociétés minières, la société civile et l’ensemble des acteurs concernés. Il précise que cette directive est la mise en œuvre de l’une des visions des chefs d’Etats membres en matière de valorisation des ressources minérales. Le représentant de la commission de la Cedeao, Mensan Lawson Hecheli indique que nul n’ignore le rôle du secteur minier dans l’économie des pays de la sous région et en particulier, le Mali qui est l’un des principaux producteurs d’or en Afrique. Développement des industries extractives Cette série de rencontres est le fruit d’une année de travaux de coordination avec la société civile. Les experts ont proposé aux ministres en charge au développement des ressources minérales de la Cedeao, un processus en trois étapes : l’harmonisation des politiques et principes, l’élaboration et l’adoption d’une politique minière puis, l’élaboration et l’adoption d’une clause communautaire régionale. Le processus est donc à  sa première phase. Ainsi sous la forme d’une caravane, les ateliers de sensibilisation se font au fur et à  mesure dans les pays membres. La première phase a débuté à  la fin de l’année dernière comme le précise M. Lawson. Les objectifs de ce projet sont de quatre ordres : la protection de l’environnement, celle de la base du revenu sans impact sur la promotion des investissements dans le secteur minier, la protection des droits de l’homme et des citoyens, et la protection des exploitations minières. Le chef de cabinet du ministère des mines, Abdramane Diallo estime que le secteur minier peut être considéré comme le moteur de la croissance et du développement économique des pays. Cet atelier coà¯ncide avec une période o๠les pays sont en phase de développement des industries extractives. Il parait donc important de faire de la valorisation du potentiel minier, un moyen de croissance à  travers des politiques harmonisées.

Exploitation aurifère : Le Mali profite t-il de son or ?

Le Mali n’échappe pas à  cette frénésie o๠son nouveau code minier réduit presque à  néant les frais de douanes, de taxes et d’impôts pour les entreprises. Le seul maitre mot est d’attirer de nombreuses multinationales (principalement canadiennes, américaines et sud-africaines) sur son territoire. Malheureusement, le pillage du sous-sol malien a de dramatiques conséquences sur la population et l’environnement. Pollution des cours d’eau au cyanure, au mercure et au plomb, celle de l’air, destruction des forêts vierges, expropriation de populaces, recrudescence du VIH/Sida et de maladies respiratoires, non-respect des droits humains fondamentaux, travail des enfants figurent au sombre tableau de l’exploitation aurifère sauvage du Mali… 178è au rang mondial Malgré une production record, le Mali se classe au 178è rang sur 182 pays selon le PNUD. Le secteur des mines d’or a très peu de retombées positives pour l’économie malienne. Le métal jaune représente plus de 75% des exportations totales du Mali, mais paradoxalement il ne représente que 8% du PIB du pays. Similarly, royalties, profit taxes and dividends accounted for only 17% of total government revenue in 2008 despite the very high prices of gold. De même, les redevances, impôts sur les bénéfices et les dividendes ne représentaient que 17% des recettes totales du gouvernement en 2008, malgré le prix très élevé de l’or. Malgré tout la valeur ajoutée de l’exploitation aurifère demeure très faible pour plusieurs raisons. Il s’agit entre autre d’une réglementation attrayante mais très peu profitable à  notre économie, de l’absence coupable de l’Etat dans la régulation et le contrôle des activités des entreprises minières, de la dérive et de l’influence des sociétés minières internationales et du pillage systématique sur fond de pollution de nos ressources naturelles. La pression des bailleurs de fonds Quoi qu’elles disent, les plus hautes autorités demeurent sous la coupole des bailleurs de fonds. La réglementation malienne élaborée sous la férule des bailleurs de fonds internationaux, contraint le gouvernement à  un écart permanent et neutralise sa capacité à  défendre les intérêts du peuple. Cette dualité a été officiellement dénoncée dans un rapport de la Direction générale de la géologie et des mines de 2004. « La Commission constate que le contrôle effectué au niveau des sociétés par ses structures (les Ministères) a toujours été fait dans le cadre de l’Etat partenaire au détriment de l’Etat puissance publique », note le rapport. Dans des cas de conflit du travail ou de pollution environnementale, l’Etat malien a ainsi pris le parti des entreprises ou ignoré les violations dont elles étaient responsables. Faute de pouvoir ou de vouloir, l’Etat ne remplit donc pas son rôle régalienne de régulation et de contrôle de l’activité des entreprises ni de répartition des revenus nationaux au bénéfice de la population. Les entreprises minières, quant à  elles, sous la pression des organisations de la société civile malienne et de la communauté internationale adoptent souvent des mesures visant à  répondre aux critiques dont elles sont la cible. Notamment, en mettant en place des fonds de développement communautaire qui sont pourtant loin de constituer une panacée. Ils ne sont pas toujours participatifs, ne s’inscrivent pas dans le long terme et servent trop souvent à  camoufler certains manquements des entreprises à  leurs obligations légales. Quinze ans après le début du boom de l’exploitation aurifère au Mali, la population attend encore bénéficier des retombées. En ce qui concerne le marché de l’emploi, l’état des finances publiques ou le niveau des dépenses sociales, le Mali a offert aux investisseurs internationaux un environnement propice à  leur enrichissement, mais ne garantit ni le respect des droits fondamentaux ni l’amélioration à  long terme des conditions de vie de la population. La dérive des entreprises minières Pourtant, la contribution du secteur minier au développement du Mali est très faible voire négative. Les entreprises minières mettent sur le devant de la scène leurs actions volontaires en faveur des communautés locales, menées au titre de leur “responsabilité sociale et environnementale” (RSE), alors même que ces programmes n’ont que des résultats limités et parfois pervers. Au même moment, elles obtiennent des exemptions fiscales et sociales leur permettant de tirer le meilleur profit de leur activité, et vont parfois jusqu’à  commettre des violations des réglementations lorsque celles-ci leur paraissent contraignantes.Par ailleurs, le fonctionnement même du secteur aurifère malien a peu d’effet d’entraà®nement sur le reste de l’économie. Il est largement coupé des autres secteurs économiques et complètement tournés vers l’exportation. A côté de la monoculture du coton, le Mali a ainsi développé une “monoculture de l’or”, autre ressource primaire destinée à  être transformée et commercialisée à  l’étranger. Ce qui est en cause ici, C’’est le modèle de développement économique mis en ouvre par les gouvernements successifs sous l’influence des institutions financières internationales.Ce rapport part de l’exemple des communautés de Sadiola au sud-ouest du Mali qui dénoncent depuis dix ans la pollution effroyable causée par l’extraction industrielle de l’or par les multinationales. Entre autres déversements des eaux polluées, intoxications au cyanure, normes de sécurité mal appliquées, déplacement massif des populations locales. A qui profite réellement l’or du Mali ? Malgré un coût de production relativement très bas sinon le plus bas de l’Afrique, notre pays ne tire profit de l’exploitation de son sous sol. Il n’est un secret pour personne, l’or du Mali profite aujourd’hui aux multinationales sud-africaines, américaines, canadiennes ou suisses qui décrochent, et en toute discrétion, d’importantes concessions sous prétexte qu’elles sont les seules capables d’installer sur place des infrastructures d’exploitation, permettant une extraction du minerai à  l’échelle industrielle. Elles s’accaparent des surfaces dépassant souvent plus de 40 hectares du sol malien, érigent des forteresses impénétrables, fonctionnent en vase clos et sont dirigées par des cadres anglo-saxons qui imposent leurs conditions de travail à  la main-d’œuvre africaine locale. Certaines d’entre elles ont recours à  des méthodes de surveillance parfois dignes du régime d’apartheid, comme l’a dénoncé avec force la documentariste Camille de Vitry. Dans un film intitulé : ‘’Le prix de l’or » celle-ci évoque le cas du complexe industriel de Sadiola, site d’exploitation proche de la frontière sénégalaise et soumis à  la responsabilité de la multinationale sud-africaine Anglogold. Une situation qui n’a pas l’air d’embarrasser ni l’Etat malien, encore moins les institutions financières internationales partenaires de plusieurs concessions aurifères sous le confortable label de ‘’l’aide au développement ». Les conséquences En sus des ravages de l’environnement, il s’agit de lutter contre les injustices sociales. Le secteur de l’or concerne autant la société civile qui en tout état de cause doit s’insurger contre les conditions inhumaines d’exploitation, comme au Mali. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), le travail des mineurs est l’un des plus dangereux au monde. En plus des salaires dérisoires, les mineurs du Mali subissent les conséquences de l’inhalation quotidienne de poussières et de l’exposition aux émanations toxiques venant des produits de traitement de l’or. Ils sont donc en contact direct avec de graves problèmes respiratoires tels la silicose, la tuberculose, la bronchite et le cancer du poumon, maladies souvent invalidantes et mortelles. Le cyanure largement utilisé pour l’extraction de l’or provoque un arrêt respiratoire mortel, quand on l’ingère à  plus de 0,1 mg par litre d’eau. Il en est de même lorsqu’il est inspiré. Dans la région avoisinant la mine de Sadiola, le décès et l’invalidité de dizaines d’ouvriers de l’exploitation et le travail d’enfants auraient été remarqués. ONG Guamina s’érige en rempart A cause du mirage de fortune facile, de nombreux problèmes liés à  l’exploitation aurifère au niveau industriel se posent aujourd’hui au Mali. D’abord, les risques élevés de pollution. Détérioration du patrimoine national, fragilisation des sols, dispersion de cyanure, de mercure et de produits toxiques nécessaires au lavage de l’or…Les sources d’inquiétude sont multiples, comme le mentionne une récente étude d’impact écologique menée par l’organisation de développement Guamina au Mali. Après inspection du site de Sadiola, cette ONG a pu constater des cas de ‘’contamination de l’eau souterraine par le cyanure suite à  l’infiltration », des déchets liés à  des fuites d’huile et au drainage. En son temps, Souleymane Dembélé coordinateur général de Guamina et responsable du dossier ‘’mines d’or » avait tiré sur la sonnette d’arlame, à  propos d’un autre risque découlant des parts de plus en plus faibles que les multinationales d’exploitation opérant au Mali versent au trésor comme royalties. « Cette situation résulte de la politique d’attraction des investissements étrangers au Mali menée par le gouvernement, depuis le début des années quatre-vingt-dix », explique le coordinateur. Le désastre causé par les sociétés minières au Mali Au nombre des atteintes graves à  l’environnement et du désastre humain, on peut citer déforestation, pollution de l’air, celle de l’eau, nuisance sonore, expropriation de la population qui se retrouvera à  la rue et sans le moindre sou, maladies respiratoires, intoxications et décès, fausses couches, mortalité des troupeaux, recrudescence du VIH/Sida, augmentation de la prostitution et de la consommation de la drogue et d’alcool, mauvaises conditions de travail des mineurs et enfin travail des enfants dans les mines. Pour inverser cette vilaine tendance, il faut que soyons capables de prendre nos responsabilités sans être influencés.

Initiative pour la transparence dans les Industries extractives (ITIE) : un atelier à Bamako

Pour favoriser une meilleure compréhension du système ITIE, un atelier d’information a été organisé, lundi dernier, à  l’intention des journalistes. C’’était à  la Direction nationale de la géologie et des mines (DNGM). Cette rencontre avec les hommes de médias est la première étape d’une vaste campagne d’information de l’opinion publique sur le mode de transparence qu’est l’ITIE. l’ouverture des travaux s’est déroulée en présence des membres du cabinet du Ministère des mines. Les travaux de cette cérémonie d’information à  travers une présentation faite par le secrétaire permanent de l’ITIE, Dr. Djibouroula Togola. Campagne d’information Dans une première partie de son exposé, le conférencier a fait lecture des règles qui régissent le système ITIE, avant de dresser l’état de la mise en œuvre de l’ITIE au Mali. A ce niveau, il ressort que son démarrage en Août 2006, le processus souffre du manque d’accompagnement constant de l’Etat.Dans la seconde partie de l’exposé, il a présenté le rapport de l’atelier de validation du l’ITIE au Mali (qui s’est ténu le 09 décembre 2009). A en croire le secrétaire permanent, M Togola, l’adhésion d’un pays est libre et volontaire au processus de l’ITIE. Ainsi, pour être déclaré pays conforme, il faut avoir produit plusieurs rapports d’audits. Pour lui, le Mali se devait d’adhérer à  cette initiative pour s’octroyer la confiance de la Communauté internationale. l’adhésion au système ITIE international facilite l’accès au crédit auprès de grandes institutions internationales telles que le FMI et la Banque mondiale (qui en font de son application une condition à  leur assistance aux pays concernés). Mieux le système table sur une image économique plus saine qui attire les investisseurs. Au Mali, le cadre institutionnel de l’ITIE comprend, un comité de supervision, un comité de pilotage, et un secrétariat permanent. De 2007 à  nos jours, la mise en œuvre de l’ITIE n’a pas eu d’incidence car à  en croire M Togola, le Mali n’a pas encore atteint la conformité. En concluant ses propos, M Togola a indiqué que la mise en œuvre efficience du système ITIE au Mali, est entachée de difficultés particulières. En effet, dit-il, le Mali est très en retard pour être qualifié non-conforme au niveau auprès des investisseurs et autres bailleurs de fonds… « Seule une prolongation du délai (initialement prévu pour le 09 mars prochain) pourra permettre au Mali de mieux se préparer pour la conformité » a dit le Dr. Togola. l’objectif de l’ITIE est d’accroà®tre la transparence dans les transactions entre gouvernements et compagnies des industries pétrolière, minière et gazière ». Tranparence dans la gestion des mines l’idée de création de l’ITIE est une proposition de Tony Blair lors du Sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg (en septembre 2002). Mais la proposition sera approuvée lors du sommet du G8 à  Evian en juin 2003. Sous le suivi étatique, l’exploitation minière est longtemps restée le parent pauvre d’une gestion rigoureuse et transparente. Les sociétés minières se ravitaillaient à  leur guise. « Le Mali ne s’est pas donné les moyens de contrôler l’extraction minière sur son territoire ». l’adhésion du Mali au système prouve la volonté manifeste du gouvernement, à  faire du secteur minier un moteur du développement et de la lutte contre la pauvreté. De nos jours, au Mali, 7 sociétés minières détiennent le monopole de l’exploitation minière. Toute chose, selon le secrétaire permanent, qui indique que ces sociétés doivent de se plier à  des exigences de transparence, vis-à -vis de l’Etat et de la communauté internationale. Quels sont les revenus destinés à  l’Etat dans l’exploitation minière ? Voilà  entre autres problématiques auxquelles le Programme ITE du Mali veut apporter une réponse.

Anglogold Ashanti : le développement par l’exploitation minière

Outre l’agriculture et l’élevage, les ressources minières jouent un rôle considérable dans l’économie au Mali. Et C’’est ce secteur qu’Anglogold aura choisi. Depuis son opérationnalisation, Anglogold Ashanti a injecté 511, 6 milliards de F CFA dans l’économie nationale du Mali. Promouvoir l’exploitation minière au Mali En dépit de son apport, elle s’est glissée dans la promotion d’activités autres que sa vocation, à  savoir, l’exploitation minière. Dans le cadre de la réduction de la pauvreté, la société minière assure la promotion de l’emploi. Avec sa très grande expérience dans l’exploitation minière, la société minière, dès son implantation au Mali, n’a pas cessée de susciter l’espoir au sein de la population pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Selon un cadre du Ministère de l’Economie, elle a donné un élan nouveau à  l’économie malienne en y apportant des ressources supplémentaires. Outre l’exploitation minière, Anglogold Ashanti intervient dans des secteurs clé de développement tels que la santé, l’éducation, l’environnement. Disposant d’un cahier de charge, la société minière initie une panoplie de programmes de développement locaux destinés à  donner un souffle nouveau à  l’économie tout en atténuant la pauvreté des populations. 14 000 tonnes d’or produits en 2008 Sur une production de 14 097 Kg d’or, l’Etat malien a gagné quelques 511,6 milliards de F CFA en 2008 dans l’exploitation du métal jaune. Par ailleurs, Anglogold Ashanti assure un investissement de 235 milliards de F CFA dans plusieurs secteurs prioritaires. Des efforts qui contribuent à  booster l’économie locale. En 2008, l’apport d’Anglogold dans les actions de développement à  Kayes a atteint les 3,04 milliards de F CFA. Par ailleurs, la première société minière accorde aussi une attention particulière aux investissements sociaux. C’’est le pactole de 11 milliards F CFA (soit 1% de son revenu) qu’elle a injecté dans ce secteur. Booster l’économie et les emplois l’entreprise extractive travaille avec plusieurs fournisseurs dans plusieurs domaines. Ces activités créées en amont, procurent à  ces fournisseurs quelque 229 milliards, soit 16 % des revenus générés. Pour ce qui est des salaires locaux distribués aux travailleurs des sites, elles s’élèvent à  22,8 milliards de F CFA., soit 2%. Son arrivée a permis d’améliorer le pouvoir d’achat et d’augmenter le niveau des échanges dans les zones minières. La répartition des dividendes fait encaisser à  l’Etat, la somme de 278 milliards, soit 20 % des ressources financières. Une manne financière pour l’Etat qui lui permet de faire face au déficit budgétaire mais aussi de financer certains projets de développement des sites miniers de l’ensemble du pays. Dans son plan d’action sur la promotion de l’emploi, les responsables de la société Anglogold ont mis en application une stratégie de recrutement d’employés qualifiés à  deux options, à  savoir, la prospection externe qui consiste à  mettre ses avis d’offre d’emplois dans les médias de la place, et sur le site de l’Agence nationale pour l’emploie (ANPE) et en interne. Toutefois, en cas de vacance de poste, la priorité du choix est accordée aux candidats à  l’interne. s’agissant des emplois non qualifiés, les responsables d’Anglogold ont un accord avec les communautés exigeant le recrutement de 30% des effectifs non qualifiés dans les villages environnant les sites d’exploitation. Ainsi, au 31 décembre 2008, l’effectif de travailleurs était de 1633, dont 624 permanents tous nationaux. Le secteur minier engendre véritablement de l’emploi. Son encouragement par les autorités pourrait renforcer l’immense effort de soutien à  l’économie nationale.

Election à la Chambre des Mines du Mali : la hache de guerre n’est pas enterrée

« On nous a volé notre victoire ! Dans ce pays là , le ridicule ne tue plus ! », s’exclamait, sans répit, le candidat Abdoulaye Ponah, (et sans pour autant préciser le nom du présumé « fauteur de trouble »). En présence d’une poignée de journalistes fondue dans une foule de miniers, la colère montait au moment même ou le candidat Ponah a bravement commencé à  faire le film des événements. A l’aide de sa voix hachée, le candidat de l’Union nationale des opérateurs miniers (UNOMIN), Aboulaye Ponah n’a pu contenir sa grande mélancolie. Ténue le dimanche 13 décembre dernier, dans toutes les capitales régionales du Mali (plus Bamako), le vote d’un nouveau président à  la tête de la Chambre des mines était vivement attendu. Au total, l’ensemble du territoire national comptait 13 bureaux de votes. A en croire, M Ponah, les élections se sont déroulées dans les règles de l’art, sans anicroche. Ce n’est qu’à  Bamako que les problèmes ont surgi, quelques heures après la proclamation des résultats. En effet les résultats issus du dépouillement à  Bamako donnent victoire au candidat Ponah qui a 97 voix contre 91 pour son suivant immédiat. « l’UNOMIN s’inscrit en faux contre cet état de fait. Nous avons confiance à  nos autorités. Qu’ils fassent la lumière sur cette situation ». Légitimité bafouée ! Cette proclamation était la deuxième faite par le présentateur de l’ORTM, après celle par lui faite le jour même ou l’élection s’est déroulée. l’ORTM a attisé le feu en publiant un 2ème résultat autre que celui à  lui transmis par la commission de centralisation. Qu’est-ce qui peut bien expliquer cette attitude désinvolte de la chaà®ne nationale à  se porter en bouclier du candidat Djgué. Selon nos sources, ce candidat (le plus nanti d’ailleurs) aurait versé des pots de vin à  ses sbires. Il aurait bougrement misé sur le poids de ses relations avec les instances de l’administration malienne. Le gouverneur du District, Ibrahim Féfé Koné, est cité et pointé du doigt, pour avoir ordonné la publication d’un deuxième résultat sur les ondes de la télévision nationale. En effet l’ORTM aurait mieux fait en relatant l’information en toute objectivité. En procédant de la sorte, la chaà®ne nationale s’est substitué de façon très partiale à  un homme qui ne fait pas le consensus dans le milieu des miniers. De nombreux témoins qui étaient présents dans la salle au moment du dépouillement, ont plaidé en faveur du candidat Ponah. Lors d’une conférence de presse qu’il a donné à  l’issue de « sa victoire » très controversée, le candidat Amadou Djigué a dit avoir gagné par le voix de certains de ses électeurs qui auraient gagné par procuration.Cette explication a été vivement désapprouvée par l’opinion publique qui pense que dans cette affaire là , il y a bien anguille sous roche. Pour le moment, le candidat Ponah en appelle au calme et à  la sérénité de ses militants en attendant le verdict du tribunal administratif de Bamako, immédiatement saisi pour les faits. l’élection d’un président de consensus était très attendue par l’ensemble des acteurs du secteur minier du Mali. Ces derniers voyaient en l’élection, la levée d’un soleil nouveau, porteur de salut pour le secteur.Il est à  craindre qu’à  travers cette chaà®ne de tension, susceptible de dégénérer au pire, le secteur ne soit pas à  nouveau, plongé dans une crise. Un secteur qui s’était à  peine frayé vers le chemin de la promotion et du développement.

Gestion des ressources minières : le Mali, un modèle de transparence ?

Dans le cadre de l’atelier de validation du premier rapport audit ITE Mali, le Ministère de mines a organisé une conférence à  Azalai Hôtel Salam il y’a seulement 2 ans, le Mali s’est engagé dans la mise en œuvre du Comité de Pilotage de l’Initiative pour la Transparence dans les industries extractives (ITE). Transparence dans les industries extractives l’idée de d’initier l’ITE procède d’une volonté internationale exprimée lors du sommet du G8 à  Evian en juin 2003. Mais auparavant, elle avait été émise d’abord par l’ancien premier ministre de la Grande Bretagne, Tony Blair. l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITE) est donc née de la volonté de la communauté internationale de promouvoir la transparence dans les transactions entre gouvernements et compagnies des industries pétroliers, minières et gazières.Nul n’ignore les avantages que l’extraction des ressources naturelles est susceptible de procurer aux populations. De ce point de vue, elle constitue un moteur important pour la croissance économique. D’autant plus que la bonne gestion des recettes générées par les industries extractives profite de façon significative aux populations. Et la bonne répartition des recettes inclue une transparence. Toutefois, la transparence financière est un moyen susceptible de contribuer à  l’amélioration du climat pour l’investissement direct intérieur et extérieur. Et l’ITE prône une certaine responsabilité du gouvernement devant tous les citoyens en ce qui concerne l’intendance des flux de recettes et des dépenses publiques. Un secteur minier en essor au Mali Au Mali, l’importance de l’extraction minière n’est plus à  démonter, et ce, depuis maintenant une décennie. Le secteur minier connaà®t un développement de plus en plus important. D’autant que la production annuelle moyenne d’or dans le 6 mines d’or du pays est estimée à  50 tonnes. Après l’Afrique du sud, et le Ghana, le Mali se positionne 3ème pays producteur d’or en Afrique. Forts de ce statut, les plus hautes autorités du pays ont envisagé de faire de l’extraction minière le moteur de relance du secteur privé et un facteur de croissance de l’économie nationale. « Le Gouvernement du Mali est déterminé à  faire du secteur minier un levier de stimulation du développement communautaire durable et de lutte contre la pauvreté ». Cependant, cette forte ambition ne saurait se réaliser sans la mise en œuvre de mécanisme pouvant favoriser la transparence au niveau des industries extractives. C’’est pourquoi, les plus hautes autorités du Mali ont adhéré à  l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITE) le 02 août 2006. l’Initiative pour la transparence des industries extractives Depuis son adhésion à  l’ITE, le Mali, à  en croire le Dr. Djibouroula Togola, secrétaire permanent de ITE Mali, le Mali, a enregistré des avancées majeures. « Afin de traduire cette volonté en action concrète, le Gouvernement du Mali a procédé à  la mise en place des structures de concertation autour de l’ITE, ainsi qu’à  la définition d’un cadre institutionnel et l’octroi d’un budget de fontionnement ». C’’est donc pourquoi, a ajouté le Dr. Togola, les efforts du Mali par rapport à  la mise en œuvre de l’ITE ont été appréciés et salués par le conseil d’Administration de l’ITE Internationale à  Oslo lors de la réunion du 27 septembre 2007, et « o๠le Mali a été classé parmi les 15 pays sur les vingt sept postulants ». En plus des membres du Cabinet des mines, cette conférence s’est déroulée en présence de l’ensemble des composantes du comité de pilotage ITE Mali, dont la société civile.

Accords sino-guinéens : pour un développement durable ?

La junte au pouvoir en Guinée, a donc signé ce contrat juste après les tragiques évènements du 28 septembre dernier. C’’est après les différentes dénonciations de crimes et les pressions qui s’accentuaient sur elle, qu’elle profité pour rendre publique, la signature de ce contrat Dans le même temps, le gouvernement de Pékin a tenu à  expliquer qu’elle n’avait rien à  avoir avec cette entreprise basée à  Hong Kong. Cela, en vue de chasser «Â toute mauvaise interprétation ». Vie chère à  Conakry Par ailleurs, l’hebdomadaire panafricain ‘Jeune Afrique’ citait dans ses colonnes la semaine dernière : «Â Les prix des principales denrées alimentaires ont gagné entre 15 et 40% en Guinée. Les prix du riz, du sucre, de l’huile et d’autres denrées essentielles ont fortement augmenté ces dernières semainesÂ à  Conakry.» Avec une vie pas toujours facile et des revenus assez bas, la population guinéenne souffre encore plus ces derniers temps entre les exactions subies au quotidien, et le « comment trouver son gagne pain tous les jours ». Le franc guinéen a connu une dévaluation ces derniers temps. Le pays déjà  frappé par la crise économique mondiale en 2008, est confrontée à  une nouvelle crise qui handicape une grande partie de la population. Vers un développement durable ? Le contrat de 7 milliards de dollars prévoyait selon le ministre Guinéen des Mines, la construction de barrages hydroélectriques, d’autoroutes, de chemins de fer, d’habitats sociaux, de production d’électricité, d’accroissement de la distribution d’eau dans le pays, d’écoles, de cliniques puis, d’hôpitaux. Signalons que la Guinée est immensément riche en ressources naturelles. Elle est le 1er exportateur mondial de bauxite et détient plus de 40% des réserves mondiales de minerais servant à  fabriquer l’aluminium. Elle a beaucoup d’autres gisements qui restent encore inexploités tels que le fer, l’or, l’uranium ou encore le pétrole. Un investissement de taille La guinée, comparée à  ses voisins, est très pauvre. Sa population vit en dessous du seuil de pauvreté. Cela s’explique probablement du manque de volonté non seulement politique, mais aussi individuelle. Cet investissement, aidera t-il le pays à  sortir du gouffre, même si elle n’en bénéficie qu’à  15%. Il est certain qu’un pays ne peut se stabiliser sans un bon niveau économique. Néanmoins, cela ne devrait en aucun cas, constituer un frein, une entrave au développement socio-culturel des instances de l’Etat. Pour mieux aller de l’avant, il importe de mettre un accent particulier l’éducation, l’accès facile aux soins de santé, et l’autosuffisance alimentaire. La guinée peut, et doit pouvoir atteindre une sécurité alimentaire garantie.

Extraction de l’or au Mali : un sous sol riche, mais un pays toujours pauvre

Commençons par les arguments avancés par les sociétés minières : il a été révélé que 312 milliards de Fcfa ont été distribués aux actionnaires sous forme de dividendes, et 354 milliards injectés dans l’économie malienne. Pourtant, en octobre 2008, le PDG de Randgold Ressources Limited, Mark Bristow, avait rencontré les journalistes invités à  Morila et à  Loulo. A Morila, le Dr. Bristow a critiqué le code minier du Mali qu’il juge peu attrayant à  cause d’une fiscalité sévère. A Loulo, il avait mis l’accent sur l’importance des investissements pour élever la mine malienne au rang mondial. Avant de soutenir dernièrement que C’’est sa compagnie qui a en grande parti, hissé le Mali au troisième rang africain, après Afrique du Sud et du Ghana en matière d’extraction aurifère. Retraçant la présence de Rangold SA au Mali, qui en 1991, n’était qu’un concept, une idée, aujourd’hui, cette société représente un gros investissement et a créee près de 6000 emplois, en réinvestissant son revenu tiré de l’extraction (50 % environs) au Mali et ailleurs en Afrique. « Rien que dans le social, Rangold a investi 500 million CFA » ajoute Bristow. Alors, à  qui profite l’argent de l’or malien ? Ce qui fait dire à  certains économistes, que le code minier au Mali jette l’or malien dans le sac des sociétés minières étrangères. Car le Mali n’obtient que 20 % dans l’exploitation faute de machines et d’industrie réelle. Le reste, c’est à  dire, près de 80 % des bénéffices revient aux sociétés étrangères. Main basse sur l’or du Mandé D’autres rapportent que l’argent de l’or appartient à  une minorité des maliens qu’on appelle « les maliens d’en haut » et qui cherchent toujours à  endormir la vigilance de la population sur le fait que tout est lié au code minier. Les sociétés minières ont tenté de démontrer que ce code est au détriment de l’Etat. Il y a quelques semaines, les députés ont interpellé le ministre de la mine pour lui expliquer les conditions d’extraction de l’or. Le ministre des Mines Abou Bacar Traoré, moins convainquant, s’est mis à  faire des discours statistiques, éludant la vraie question. Le calvaire de la Mine Un violent affrontement a récemment opposé la population de Loulo aux responsables de la mine. Et pour cause la non satisfaction de leur doléances, à savoir le recrutement des habitants de la communauté. C’’est pourquoi, ils exigent que le nouvel eldorado malien réserve des places aux ressortissants du village. Ce dont les responsables de Rangold refusent de satisfaire. A Bandiagara lors du forum des peuples, certains jeunes ont saisi l’occasion pour informer l’opinion nationale et internationaleDU calvaire vécu dans les sites miniers et les licenciements abusifs.

L’or du Mali, à qui profite l’exploitation du précieux métal jaune?

Le Mali, troisième producteur d’or d’Afrique, est le 175ème pays à  l’échelle du développement humain. Au Mali, l’exportation de l’or a dépassé celle du coton dans la balance nationale et celle-ci peine à  retrouver son niveau antérieur de 2005 et 2006. En 2009, le Mali continue de montrer un taux d’alphabétisation de 70 % et 90% et la population vit avec moins de 2 dollars par jour. Le Mali profite-il vraiment de l’actuelle ruée vers l’or ? Pour le Fond Monétaire international (FMI), l’impact direct sur la réduction de la pauvreté et les revenus nationaux, serait limité en raison de la nature enclavée du secteur, qui exige une technologie supérieure. La hausse des prix mondiaux de l’or stimulerait également les recettes fiscales et accélérerait les capacités d’exploration et d’exploitation du secteur minier, mais les effets économiques sur la main d’œuvre et les intrants seraient relativement modestes. l’or n’a ainsi aucun effet d’entraà®nement direct sur l’industrie malienne. La majorité de l’or extrait au Mali est exportée vers l’Afrique du Sud ( plus de 159 milliards FCFA soit 59,2% de la totalité des exportations ) et vers la Suisse (40,8%). Le métal jaune malien est surtout raffiné à  l’étranger. Combien l’or rapporte au Mali ? En neuf ans, entre 1997, date d’ouverture de la mine de Sadiola, et 2005, lorsque la commission de l’énergie et des Mines au Mali, rend son rapport à  l’Assemblée Nationale, les quatre mines d’or industrielles du pays ont injecté dans l’économie malienne, environ 690,72 milliard de francs CFA par an et 341, 7 milliards vont à  l’Etat. Viennent les fournisseurs rémunérés à  hauteur de 294,4 milliards de francs CFA, puis les salariés, auxquels 45 ,3 milliards de francs ont été versées pendant neuf ans, soit 6,5 % de la rente minière. Enfin, premier concernés dernier servis, les communautés locales n’ont bénéficié que de 9,2 milliards de francs soit 1,3 %. Sans surprise, Sadiola est par ancienneté, la première mine à  contribuer à  la rente aurifère malienne (à  hauteur de 330,3 milliards de franc CFA ou 47,7 % du total). La mine de Kalana, elle a rapporté après un an d’exploitation 3,74 milliards (0,5%). Cette manne représente 30% de la valeur des exportations maliennes d’or entre 1997 et 2005, C’’est aussi l’équivalent des dépenses du gouvernement malien dans la santé et l’éducation pour une période de deux ans. C’’est aussi le poids de l’or d’une seule mine de Sadiola, commercialisé entre 1997 et 2002(614,8 milliards de francs CFA ). l’autarcie sectorielle de l’or… Les raisons de l’autarcie sectorielle de l’or sont de deux ordres : La première est inhérente au secteur minier peu consommateur de main d’œuvre au Mali. Quand le coton nourrit 3,3 millions de personnes travaillant dans 200.00 exploitations, les mines emploient officiellement 12.000 personnes, soit à  peine un dixième du nombre de salariés que comprend le secteur formel, au Mali, et l’économie informelle représentait 41 % du PIB entre 1999 et 2000. Pourtant sur le terrain, moins de 3000 personnes suffissent à  exploiter les deux principales mines du pays, Sadiola (1200) et Morila (1100 emplois). Ces données comprennent les expatriés même si plus de neuf emplois sur dix sont occupés par des maliens. La seconde est inhérente aux travers structurels de l’économie malienne : l’enclavement d’abord avec 7000 km de frontières avec sept pays, le délabrement des infrastructures routières, la sous-industrialisation commune à  toute l’Afrique exception faite de l’Afrique du sud, avec un secteur secondaire est séparément marginal (17,9% du PIB en 2004). Le cyanure à  l’origine des dégâts ! l’origine de l’empoisonnement contracté par les populations locales et les morts inexpliquées d’animaux, surtout à  Sadiola, Morila et Yatela o๠les services chargés de la protection de l’environnement basés, à  Kayes se disent incapables d’agir, créent l’inquiétude. Selon l’article 60 du code de l’eau, les unités industrielles ont l’obligation de traiter leurs effluents (C’’est à  dires leurs déchets), avant de les déverser dans la nature. Ce qui, de l’avis des spécialistes, est loin d’être le cas des sociétés minières, opérant sur notre sol. A en croire ces spécialistes, la concentration de cyanure dans les eaux souterraines de Sadiola, Morila et Yatela est supérieur à  0 ,07mg par titre d’eau. Or selon les experts, la contamination par le cyanure, affecte sept générations. Selon une source proche du service environnement de la société d’exploitation des mines de Sadiola (SEMOS), il n’y a aucune crainte à  avoir, vis-à -vis du cyanure. « Les rayons du soleil détruisent la toxicité du cyanure » dit –il. Une hypothèse battue en brèche par les ONG nationales et internationales. A en croire une étude menée, par l’ONG « Guamina » sur ces sites miniers, l’inquiétude des populations locales est légitime. La création d’une véritable industrie aurifère au Mali revient régulièrement dans le débat public. Récemment, l’Assemblée nationale a émis une recommandation au gouvernement, pour réaliser un audit sur la production d’or et l’installation de raffineries pour soutenir les industries extractives. Mais les faibles quantités d’ or traitées au Mali rendent cette perceptive difficile.