Investissements miniers et pétroliers au Mali: comment sécuriser?

Du 12 au 14 novembre au Centre international de conférence de Bamako, près de 500 participants nationaux et internationaux ont été invités à  réfléchir sur la Responsabilité sociale des entreprises (RSE), des organisations et du gouvernement dans le domaine de la production minière. Durant les trois jours, il y a eu des conférences et des ateliers ainsi qu’un salon du partenariat et un salon d’exposition. De la session 1 intitulée « La sécurisation des investissements miniers et pétroliers » à  la session 11 « Développement communautaire : une triple responsabilité (mines, communautés, gouvernement » plusieurs recommandations ont été faites. Il s’agit entre autres de mettre en place un mécanisme approprié pour booster d’autres sous-secteurs, d’améliorer et assainir les procédures d’attributions des titres miniers ; de mettre en place un fonds de garantie pour faciliter l’accès des opérateurs privés nationaux en phase d’étude de faisabilité au financement ; mettre en place un mécanisme efficace de contrôle des recettes versées par les sociétés minières aux collectivités territoriales, etc. Président la cérémonie de clôture, le ministre de l’industrie et des mines, Dr Boubou Cissé, a rassuré les participants de la bonne application des recommandations, qu’il trouve d’ailleurs très pertinentes. A l’en croire, la mise en œuvre de ces recommandations cadre parfaitement avec les 2 nouvelles visions du gouvernement à  savoir : faire du secteur minier l’un des piliers de la diversification de l’économie malienne et de promouvoir le développement durable et harmonieux du secteur. Selon les organisateurs, ces activités de promotion des mines au Mali vont se poursuivre avec l’organisation d’un « séminaire spécial », prochainement à  Londres. Des réactions de participants… Bakary Guindo, Directeur Assistance, promotion partenariat à  la Chambre des mines Cette journée vise essentiellement à  faire connaà®tre les potentialités minières du Mali aux acteurs miniers venant de tous les horizons, on a enregistré des participants venant du Canada, d’Australie, d’Asie, d’Afrique du Sud, Centrale et de l’Ouest. Tous viennent voir quel partenariat nouer dans leur domaine respectif à  savoir l’or, le phosphate, la bauxite, le fer, le manganèse. C’’est l’occasion pour ceux qui souhaiteraient investir de se décider. Aujourd’hui, il est à  noter aussi qu’on a un certain nombre de bloc pétrolier qui font l’objet de recherche. Dramera Oumar Boubacar : responsable du groupe Africa Developpement Solution Global Corporation Nous avons participé à  la 5è édition pour présenter nos produits et services. Nous sommes dans la vente d’engins lourds ou leur location, nous proposons des pièces de rechange, nous assurons le service après vente et le déploiement de personnel qualifié. Oumar Fofana, Coordinateur au service mine à  la Manutention Africaine Cette journée nous a permis de prendre contact avec nos clients miniers, de connaà®tre leurs besoins, de les conseiller, de les aider quant à  l’entretien des machines, à  leur maintenance et à  leur vente. A la Manutention Africaine, on ne se limite pas seulement au volet mines. Il y a le service énergie qui est chargé des groupes électrogènes, on a un centre de reconduction de recomposant, il y a aussi le service des BTP. Koné Bréhima, Vivo Energy On est présent parce que nous sommes acteurs principaux dans ce secteur. Qui parle de mine parle de pétrole, sans pétrole il n’y a pas de mine. Il s’agit du pétrole dans son ensemble, parce que pour faire tourner les engins il faut du carburant et du lubrifiant. Pour faire tourner la centrale pour qu’il y ait de l’électricité, il faut du carburant et du lubrifiant. Voilà  notre raison d’être à  cette Journée. C’’est un secteur que nous avons développé depuis des années, et nous sommes l’un des acteurs majeurs en termes d’organisation et de capacité.

Mali: 5è édition des Journées minières et pétrolières

Malgré un contexte socio-politique mouvementé, l’industrie minière du Mali se porte plutôt bien. Les mines d’or ont été largement épargnées par les turbulences récentes, avec 98 % des opérations situées dans le sud du pays. La production d’or a atteint 50 tonnes en 2012, contre 46 tonnes l’année précédente. Un plan pour soutenir les petites entreprises à  entrer en production devrait accroà®tre la production à  100 tonnes dans les cinq prochaines années. Récemment, un accord de 58 Million $ USD a été signé afin de créer la première raffinerie d’or du Mali. Le projet Kankou Moussa pourra potentiellement traiter 106 tonnes d’or par an. Par ailleurs, le Mali compte diversifier son industrie minière afin d’inclure la bauxite, l’uranium et les potentialités de minerai de fer. Pour cela, une ligne de chemin de fer en Guinée facilitant l’expédition des produits miniers est en cours de finalisation. Pour cette 5è édition, il est prévu des conférences, des expositions minières et pétrolières. Le dernier jour, des visites techniques seront organisées pour les participants sur les principales opérations minières du Mali. Organisé par le ministère de l’industrie et des mines en collaboration avec AME Trade Ltd

Transparence zéro dans les industries extractives

A la suite de la campagne d’information tenue hier à  l’Hôtel Nord Sud, les membres de la coalition malienne PCQVP ont organisé une conférence de presse pour fustiger l’attitude des sociétés minières vis à  vis des populations riveraines qui ne bénéficie que de la portion congrue de l’exploitation. Association regroupant plusieurs structures de la société civile, la Coalition PCQVP/Mali s’est donnée comme but de promouvoir la transparence dans toute la chaà®ne des activités en rapport avec industries extractives, la bonne gouvernance et de lutter contre la corruption sous toutes ses formes. La campagne visait à  faire un plaidoyer sur les allocations du secteur minier affectées au secteur primaire et aux services sociaux de base dans les sites miniers. Ce point de presse visait à  faire l’état des informations de la coalition PCQVP recueillis sur le terrain des sites miniers. En effet, la coalition a envoyé des délégués dans les régions de Sikasso (Fourou et Sanso) et Kayes (Sitakili et Sadiola). Après plusieurs échanges sur le terrain, les membres de la coalition ont relevé entre autres une faible couverture sanitaire des deux communes visitées et un faible taux d’emploi des jeunes, malgré l’engagement des sociétés minières à  recruter la main d’œuvre qualifiée parmi les jeunes des zones minières. S’y ajoute le manque d’enseignants dans les établissements scolaires… Tranparence dans les industries extractives La Présidente de la coalition, Mme Barry Aminata Touré, dans son intervention, a mis l’accent sur les questions de transparence dans les revenus du secteur minier et pétrolier au Mali. Elle a indiqué que si les allocations se faisaient dans les normes, les communautés minières allaient atteindre un seuil de développement considérable. En effet, dit-elle, les sociétés minières extraient plus 50 tonnes d’or par an au Mali. Sans oublier que l’activité minière représente 80 à  85% des recettes du pays d’o๠l’importance de la transparence. « La Mali regorge de nombreuses ressources naturelles (minières, pétrolières, forestières) qui peuvent être le levier du développement. Pour contribuer à  la relance économique en Afrique les communautés et Africaines doivent s’informer et former pour une meilleure maitrise de l’environnement des ressources naturelles », conseille Mme Barry. Dans la synthèse du rapport de contre expertise du Rapport d’audit « Initiative pour la transparence dans les industrie extractives » 2006, les flux de payements effectués par les entreprises minières et les revenus perçus par l’Etat ont été jugés insuffisants par la coalition malienne. La coalition malienne PCQVP lance donc les défis de changement de pratique et de politique dans l’exploitation minière et pétrolière au Mali en amenant le Gouvernement et l’accès du public à  l’information autour du secteur minier.