2 Casques bleus tués dans une attaque dans le Nord

Deux Casques bleus ont été tués au Mali et un troisième blessé mardi dans une embuscade tendue aux environs d’Aguelhok (nord-est), près de la frontière algérienne, a annoncé la Mission des Nations unies (Minusma).

Ils effectuaient une patrouille à pied vers 06H30 GMT à 5 km d’Aguelhok, a précisé la force de l’ONU dans un communiqué, sans révéler leur nationalité. Une source militaire au sein de la force de l’ONU a affirmé à l’AFP qu’ils appartenaient au contingent tchadien.

« Cette attaque s’ajoute à une vague de violences qui, au cours des dernières semaines, a ciblé sans distinction les populations civiles, les forces armées maliennes et les forces internationales », a souligné le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, cité dans le texte.

« Ces violences ne visent qu’à ébranler les efforts du camp de la paix pour ramener la stabilité et l’unité au Mali », a-t-il estimé, réaffirmant le soutien de la Minusma aux « efforts du gouvernement malien et des autres parties signataires ainsi que du peuple du Mali dans la mise en oeuvre de l’accord » de paix.

Un Casque bleu libérien avait été tué le 3 mai dans une attaque contre le camp de la force de l’ONU à Tombouctou (nord-ouest).

Cette attaque, comme la plupart de celles perpétrées ces dernières semaines au Mali, avait été revendiquée par le « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans », alliance jihadiste récemment créée, sous le commandement du chef islamiste touareg malien Iyad Ag Ghaly.

Déployée depuis juillet 2013, la Minusma est la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995, avec plus de 70 Casques bleus tués en opération.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.

Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.

Le nouveau président français, Emmanuel Macron, a exhorté le 19 mai toutes les parties prenantes et les pays voisins à « accélérer » le processus de paix, lors d’une visite de la base militaire française de Gao, principale ville du nord du pays.

« On sait où sont les difficultés principales et ce que nous devons faire. Faisons-le sans barguigner », a-t-il lancé, en présence de son homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta.

A l’approche du deuxième anniversaire de cette signature, les progrès « ont jusqu’à présent été inégaux et nombre de dispositions importantes de l’accord, y compris des mesures prises à titre provisoire essentielles d’ordre politique et sécuritaire, ne sont toujours pas appliquées », regrette le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans son dernier rapport trimestriel sur le Mali.

Une force rapide sénégalaise pour sécuriser la région de Mopti

Une force d’intervention rapide composée de Casques bleus sénégalais devrait être prochainement déployée dans le centre du Mali, où les attaques et violences inter-communautaires et les attaques jihadistes se multiplient depuis 2015.

Une force d’intervention rapide bientôt déployé dans le centre du Mali, c’est l’annonce faite par Jean-Pierre Lacroix, chef des opérations militaires de l’ONU le 17 mai 2017. « Nous attendons le déploiement prochain dans le centre du Mali, par le Sénégal d’une force d’intervention rapide pour faire face à l’insécurité » a-t-il déclaré. Environ 600 soldats sénégalais, bénéficiant de l’appui logistique et technique de l’Allemagne devraient prendre position à Mopti, où les attaques sont de plus en plus fréquentes. « Le nombre n’est pas encore fixe, les discussions sont toujours en cours » précise un responsable de la MINUSMA.

Cette force devrait aussi avoir pour mission de mettre fin aux conflits inter-communautaires qui ont fait des dizaines de morts ces derniers mois. « Au regard de la situation sécuritaire, la MINUSMA a un mandat robuste, mais il y a malgré les efforts, un manque de capacité. Nous avons bon espoir que prochainement un certain nombre de renforts arrivent et permettent de pallier ces manques » a reconnu Lacroix.

Plusieurs zones du centre restent sous la menace d’attaques jihadistes et d’exactions de bandits armés. Dans la nuit du dimanche 14 mai 2017, quatre humanitaires du Comité international de la Croix-Rouge ont été enlevés avant d’être relâchés dans la foulée dans le cercle de Tenenkou. Des témoignages d’habitants font état de la présence d’hommes non encore identifiés qui sévissent dans le cercle et y imposent leur loi.

 

Tombouctou : Attaque contre le camp de la MINUSMA

Une attaque aux mortiers ou roquettes a été lancée contre le camp de la MINUSMA à Tombouctou (Super Camp). Selon les rapports préliminaires, six (6) obus y ont atterri. Le bilan provisoire est de neuf (9) blessés parmi les casques bleus, y compris quatre (4) grièvement qui ont été évacués à Bamako », selon un communiqué officiel de la mission onusienne. L’attaque a fait un mort, dont l’identification est en cours. Des dégâts matériels ont également été causés. Aucun personnel civil n’a été affecté selon le même document.
« Les tirs ont commencé au moment où il faisait très chaud dans la journée, c’est aussi  l’heure de la pause où le personnel civil de la MINUSMA était parti prendre le déjeuner », explique Mohamed Ag Ahmed un jeune habitant de la périphérie de Tombouctou près de l’aéroport, qui ajoute  que les tirs d’obus leur ont fait peur et les ont impressionné, à tel point que tout le monde a couru se cacher dans les maisons.
La Force a renforcé la protection du camp et a déployé des moyens aériens de reconnaissance pour identifier la zone où les tirs ont été lancés rassure la MINUSMA qui  souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Condamnant dans les termes les plus vigoureux « cette attaque lâche et ignoble contre son camp et son personnel ». Elle appelle au déploiement de tous les efforts pour identifier les responsables de cette attaque terroriste et les traduire en justice. La MINUSMA réitère sa détermination inébranlable à continuer son appui au Mali et à son peuple, aux fins d’instaurer une paix et une sécurité durables au bénéfice de toute la population.
L’attaque a  été revendiqué quelques heures plus tard par  la nouvelle organisation djihadistes de Jamaât Nusrat Al Islam Wal-Mouslimin dirigée par Iyad Ag Ghaly, dont   la région de Tombouctou est l’une des grandes zones d’action.
Suite à cette attaque meurtrière contre le camp de la MINUSMA à Tombouctou, la force onusienne a décidé de reporter son point de presse hebdomadaire qui aura lieu demain jeudi 04 Mai.

Le climat malien empêche le déploiement des véhicules militaires allemands

En raison de la chaleur, de la poussière et des pentes rocheuses: la moitié des véhicules de l’Armée allemande au Mali ne sont actuellement pas prêts à fonctionner

Le climat extrême au Mali rend difficile la déploiement de l’armée allemende (Bundeswehr) dans le pays. Selon le journal « The World », la moitié de leurs véhicules ne sont actuellement pas prêts à être utilisés. Ils ont été provisoirement suspendus suite à un contrôle technique. La température qui peut atteindre jusqu’à 50 degrés Celsius, la poussière et les pentes rocheuses sont autant de problèmes qui mettent à rudes épreuves les véhicules allemands. À cela s’ajoute l’approvisionnement lent en pièces de rechange en provenance d’Allemagne et la sous-dimension des véhicules au Camp Castor à Gao.

 Les hautes températures empêchent aussi, pour le moment, toute sortie de l’hélicoptère de combat « Tigre », qui devait entrer en action au 1er mai. La limite d’utilisation de l’appareil étant actuellement de 43,26 degrés Celsius. Si les températures sur place dépassent cette valeur, l’hélicoptère ne doit pas démarrer. Un permis spécial pour une utilisation allant jusqu’à 48,26 degrés Celsius a été demandée. « Les conditions d’utilisation nous conduisent régulièrement aux limites techniques de nos appareils », déclarait un gradé du 4e contingent allemand de Gao.

Au Mali, la Bundeswehr soutient la mission de la Minusma, dont la mission est de stabiliser l’État menacé par les conflits ethniques et le terrorisme. Actuellement, jusqu’à 1000 soldats allemands sont déployés au Mali.

Hervé Ladsous: La situation au centre du Mali préoccupe le Conseil de Sécurité

Le 1er avril 2017 prendront fin les fonctions de Hervé Ladsous à la tête des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Le français a choisi Bamako pour entamer une tournée d’adieu. Au Mali, il a rencontré le personnel onusien mais aussi les autorités maliennes. Au terme de la visite, il a également échangé avec la presse, le 18 mars à l’Hotel Salam. Morceaux choisis.

La conférence d’entente nationale: « Il faut que la conférence d’entente nationale soit inclusive même si ce ne sera pas facile, du fait de la fragmentation de certains groupes signataire mais comme je l’ai dit lors de mes passages précédents, il va falloir se compter: qui est du côté de la paix et qui est contre la paix. Je pense que c’est un processus et dont l’aboutissement est proche.  »

La MINUSMA dans le contre-terrorisme aux côtés de Barkhane? :  « Le maintien de la paix  au sens onusien n’a pas vocation à déboucher sur des opérations anti-terroriste en tant que telle.  Nous opérons dans des milieux où opèrent les terroristes, il faut donc se prémunir de tous les moyens possibles mais notre vocation première n’est pas celle là ».

La MINUSMA déployée au centre du Mali? : « La question du centre, c’est quelque chose dont le Conseil de sécurité prend de plus en plus conscience. Et nous développons notre présence, notamment dans la région de Mopti, parce que nous devons appuyer la stratégie multidimensionnelle intégrée qui a été mise en place par le gouvernement malien pour rétablir la sécurité dans cette zone ».

Les relations avec les autorités maliennes : « On a eu certaines différences d’appréciation mais on les a chaque fois surmonter en en parlant en confiance, en amitié, et se mettant d’accord qu’il y a des choses qui peuvent aller plus vite, plus loin. C’est ce qui s’est produit l’an dernier à plusieurs reprises, nous avons regretté que le processus de mise en place de l’accord soit extrêmement lent mais maintenant je crois que les choses bougent. Le plus important c’est que les Nations Unies restent en accompagnement et en appui de nos amis maliens ».

Les missions dans le monde : » Nous sommes en train de fermer l’ONUCI en Côte d’Ivoire et contrat rempli. Si vous prenez la situation en 2010-2011 et aujourd’hui, il n’y a pas photo. On a fait le job et dans six à huit mois, le Conseil de sécurité va trancher et on verra si on va clôturer la mission au Libéria et plus tard, celle d’Haiti. Voila trois missions dans lesquelles les Nations Unies ont fait la différence. Il y a quelques jours à New York, on avait le président Touadéra de Centrafrique et là aussi comparer la situation à celle d’il y a trois ans, on arrive à progresser. Encore une fois, le maintien de la paix, c’est un projet politique que souvent nous avons à gérer alors qu’il n’y a pas vraiment de processus de paix. On est parti en Centrafrique bien avant le Forum de Bangui et on peut faire le même constat à propos du Soudan du Sud. C’est cela la difficulté et il faut s’y adapter parce que l’attente est grande. La statistique montre que quand une opération a été montée dans un pays en crise , il y a 60% de chances que le pays ne retombe pas dans la crise. J »espere que dans quelques années la MINUSMA perdra sa raison d’être parce que les Maliens eux-mêmes auront fait ce qu’il y a à faire pour sortir le pays de la crise. »

Droits de l’homme : La MINUSMA tire la sonnette d’alarme

A l’occasion de la conclusion de sa huitième mission dans notre pays, qui a duré du 27 février au 8 mars, l’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali, Suliman Baldo, précise que les graves menaces sécuritaires au nord et au centre du pays continuent à mettre les populations civiles en danger et à entraver leur accès aux services sociaux de base.

Si la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation avance petit à petit avec le début l’installation des autorités intérimaires à Kidal, Gao et Ménaka et la tenue prochaine de la conférence d’entente nationale, la situation sécuritaire sur le terrain est préoccupante. Les populations gardent en mémoire les nombreuses attaques et peuvent à juste titre, s’interroger sur la capacité des forces armées maliennes et de celles de la MINUSMA, à assurer leur sécurité.

Un indicateur de cette insécurité grandissante est le nombre très élevé des écoles et de centre de santé fermés dans le centre et nord du pays, risquant de priver les populations de l’accès aux soins de santé et d’éducation dans ces zones. M. Baldo a déploré la prolifération de postes de contrôle mis en place sur les axes routiers par des groupes armés et par des dissidents de ces derniers ainsi que par des bandits et la multiplication des attaques armés à ces postes, tels les actes de braquages et des vols de véhicules et bétails qui ciblent les civils et les acteurs humanitaires.

L’expert a souligné que l’attaque odieuse et meurtrière du 18 janvier 2017 contre le camp MOC à Gao, montre que les ennemis de la paix ont toujours une importante capacité de nuisance. Pour lui, l’annonce faite le 2 mars de l’unification de plusieurs groupes extrémistes violents sous la bannière d’Al-Qaida montre que ces groupes sont déterminés à contrecarrer les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. « Déjouer le dessein déstabilisateur de ceux qui veulent dérailler le processus de paix est la responsabilité des partis de l’accord et celle des partenaires internationaux du Mali », explique M. Baldo.

Maintien de la paix : un Français en cache un autre

Hervé Ladsous, chef des Opérations de maintien de la paix depuis le 2 septembre 2011, laissera son fauteuil à une autre diplomate français, Jean-Pierre Lacroix, en mars prochain. Au Mali, où les défis sont nombreux, pourra-t-il faire mieux ?

Cela fait plus de 20 ans que la France dirige le département des Opérations de maintien de la paix des Nations unies, un poste prestigieux s’il en est, qui lui permet de conserver une influence certaine au sein de l’ONU et en Afrique, où sont déployées la majorité des opérations. Et ce monopole n’est pas près de changer de main.

Hervé Ladsous a tenté durant ses six années à la tête de ce département budgétivore (son budget annuel est estimé à 9 milliards de dollars), d’y imprimer sa vision stratégique, avec quelques victoires comme en Côte d’Ivoire et au Libéria, et des cas beaucoup plus difficiles comme en Centrafrique, au Soudan du Sud et au Mali. Pour ce dernier, en quatre années, 118 soldats de la paix ont été tués, faisant de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) l’une des opérations de paix les plus mortelles, comme l’indiquait le Washington Post sur sa Une du 17 février. Ce constat soulève des questions sur la réelle efficacité de l’institution à maintenir la paix dans des zones du monde où les accords politiques sont fragiles, voire inexistants, et qui sont menacées par le terrorisme transnational de l’État Islamique ou d’Al-Qaïda.

Monsieur Ladsous et le Mali Les relations entre Hervé Ladsous et le Mali ont souvent été en demi-teinte, parfois emmaillées de saillies réciproques. Notamment en mai 2015, lors de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation en l’absence de certains mouvements armés du Nord Mali, où une sortie du chef des Opérations de maintien de la paix, invitant les autorités maliennes à ne pas « profiter de l’accord pour attaquer ceux qui n’ont pas paraphé ou signé », avait récolté une réponse péremptoire du président IBK : « Nous ne sommes pas des gueux M. Ladsous, nous sommes des gens de bonne compagnie ». Un échange qui traduisait une certaine défiance du Mali, qui a toujours souhaité que la MINUSMA prenne une place plus offensive par rapport aux menaces sécuritaires qui le déchirent, alors que l’accord de paix peine toujours à se mettre en place.

Nouveau titulaire Alors qu’Hervé Ladsous est admis à faire valoir ses droits à la retraite depuis avril 2016, c’est désormais à Jean-Pierre Lacroix, 56 ans, qu’il incombera de relever le défi. Le nouveau chef des Opérations de maintien de la paix est un diplomate apprécié, fin connaisseur du système onusien puisqu’il était jusqu’à présent à la tête de la direction des Nations unies au Quai d’Orsay. Il aura la charge de répondre rapidement aux difficultés opérationnelles et au manque de matériels adaptés que connaît la force onusienne au Mali, de dynamiser la contribution des casques bleus chargés de maintenir la paix, de faire respecter le cessez-le-feu par tous les belligérants et de protéger ses soldats, avec, on le lui souhaite, plus de succès que son prédécesseur.

 

 

 

MINUSMA : Mahamat Saleh Annadif, bilan annuel

Le Tchadien Mahamat Saleh Annadif a soufflé, le 15 janvier, sa première bougie à la tête de la MINUSMA. Malgré certaines avancées, il reconnaît que des efforts restent à faire dans la mise œuvre de l’Accord pour la paix.

Pour sa toute première sortie médiatique de l’année 2017, le Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, Mahamat Saleh Annadif, arrivé 6 mois après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, n’a pas hésité à s’affranchir des stéréotypes pour faire le point de son action et des projections sur l’avenir. « La situation demeure toujours préoccupante pour moi. La signature de l’accord de paix le 20 juin a suscité beaucoup d’espoir. Je déplore et regrette une fois de plus les retards dans sa mise en œuvre car la confiance qui a permis la signature de cet accord est en train de s’effriter. Cette crise de confiance m’inquiète », explique-t-il.

Mandat affirmé Certes, la MINUSMA, depuis son déploiement en 2013, détient un triste palmarès puisqu’elle est la plus meurtrière des missions des Nations unies actuellement déployées : 80 casques bleus ont trouvé la mort ainsi que 6 autres personnels et la mission a été ciblée 75 fois. Mais Mahamat Saleh Annadif estime que la  robustesse du mandat a permis de clarifier les règles d’engagement qui la régissent. Selon lui, ces règles ont permis d’apprécier la guerre asymétrique à laquelle les forces de la mission et celles des forces armées maliennes et de l’opération barkhane font désormais face. Pour répondre à la menace qui plane sur les civils, la MINUSMA est désormais autorisée à opérer des patrouilles dans les toutes les zones où elle est présente. « Ce qui n’était pas le cas dans le mandat classique habituel. La nouvelle résolution, dans sa robustesse, nous donne l’autorisation de fournir du carburant aux troupes maliennes, de les ravitailler en vivres, de faire des patrouilles mixtes et d’aider les forces maliennes dans leur puissance à monter au nord du pays dans leur mission régalienne », souligne-t-il.

Malgré les lenteurs Même si les textes réglementaires sont promulgués, le président de la commission Démobilisation Désarmement Réinsertion (DDR), Mahamat Saleh Annadif plaide pour une synergie d’actions de tous les acteurs du processus pour accélérer la mise en œuvre rapide de l’Accord, afin que la MINUSMA puisse décider de son retrait du Mali. Pour lui, le « rêve à la fin de 2017 est que l’on ne puisse plus parler des autorités intérimaires, des DDR, qu’on ait bouclé tout ce processus et qu’on commence à préparer réellement les élections de 2018 après lesquelles la MINUSMA envisagera son départ pour permettre aux frères et sœurs maliens de prendre la relève ». En outre, avec 30 à 40% des autorités administratives et politiques réinstallées dans le nord du Mali, le représentant spécial souhaite voir cette présence à 100% en 2017 pour que cette année soit celle d’une véritable réconciliation, et croit fermement que la conférence nationale programmée pour mars prochain permettra aux Maliens de se parler et de diagnostiquer l’origine du mal afin d’avancer.

Opinion favorable Alors que sur le terrain la contestation quant à l’utilité de la Mission s’amplifie, son patron a plutôt la cote auprès des autorités maliennes et des mouvements armés, ce qui était loin d’être le cas de ses prédécesseurs, le Néerlandais Bert Koenders et le Tunisien Mongi Hamdi. Le diplomate a ainsi réussi à gagner la confiance des différents acteurs. « Annadif est un homme d’expérience qui a un talent exceptionnel pour dialoguer avec les parties. Il est pragmatique et maîtrise bien la situation », explique un membre de la commission nationale de mise en œuvre de l’Accord. L’action du chef de la mission onusienne est aussi saluée par les groupes armés. « C’est un homme d’écoute. Il ne tourne pas autour du pot et dit clairement ce qu’il pense », souligne un cadre de la CMA.

 

 

 

L’Allemagne va déployer plus de troupes au Mali

Le gouvernement allemand a décidé mercredi d’augmenter le nombre de troupes déployées au Mali dans le cadre d’une mission de l’ONU connue comme la plus dangereuse au monde.

La mission des Nations Unies au Mali, également connue sous le nom de MINUSMA, est régulièrement attaquée par les djihadistes. L’année dernière, plus de 30 soldats ont été tués, plus que dans toute autre mission de maintien de la paix de l’ONU.

 LA MINUSMA est chargée de surveiller ‘lAccord de paix entre le gouvernement et les rebelles du Nord au Mali.

Le cabinet allemand a convenu mercredi d’augmenter de 650 à 1 000 le nombre de soldats dans le pays.

Les soldats supplémentaires sont censés prendre en charge une mission de secours d’urgence dans le nord du Mali qui est actuellement sous le commandement des Pays-Bas.

Quatre hélicoptères pour le transport des blessés ainsi que quatre hélicoptères de combat seront également déployés.

Le nord du Mali est tombé sous le contrôle des groupes liés à Al-Qaïda en 2012.

Les islamistes ont été en grande partie évincé par une opération militaire dirigée par les Français, lancée en janvier 2013, mais de vastes zones du Mali restent illégales et sujettes à des attaques.

Si Berlin finit par envoyer 1000 soldats au Mali, alors ce déploiement serait le plus grand de l’Allemagne à l’étranger.

À ce jour, son plus grand déploiement a été en Afghanistan, où environ 890 soldats allemands sont actuellement stationnés.

Le cabinet a également étendu à janvier 2018 une mission dans le nord de l’Irak, où 150 soldats allemands forment des combattants kurdes pour combattre les djihadistes de l’Etat islamique.

L’armée allemande a déjà formé environ 12 000 combattants kurdes, ainsi que d’autres groupes tels que la minorité Yazidi.

Les nouveaux plans de déploiement nécessiteraient encore l’approbation du Parlement, mais ils risquent de ne pas rencontrer de résistance, car la coalition droite-gauche de la chancelière Angela Merkel a une majorité écrasante.

Processus de paix : 350 soldats allemands attendus au Mali

En visite au Mali le 9 octobre dernier, la Chancelière allemande Angela Merkel, avait promis de renforcer la coopération bilatérale avec le Mali en matière de sécurité. Deux mois après, les engagements se transforment en acte concret. L’Allemagne va envoyer 350 soldats supplémentaires au Mali au début janvier 2017.

L’information a été donnée la semaine dernière par la ministre de la Défense, Ursula Van Der Leyen. Cela dans le cadre d’un accord avec les Nations unies prévoyant le remplacement des soldats hollandais présents dans le nord du pays.

L‘envoi de 350 nouveaux soldats qui viendront étoffer le contingent allemand déjà fort de 650 membres, traduit la dynamique de coopération entre l’Allemagne et le Mali sur le plan sécuritaire.

Déjà, le travail des 650 éléments est très apprécié dans notre pays.  « Le bénéfice de votre accompagnement qui s’est traduit aujourd’hui par une décision qui a autorisé l’envoi au Mali de 650 militaires pour la première fois dans l’histoire militaire allemande. Cela madame a été apprécié au Mali ; ils sont ici à la MINUSMA, ils font du bon travail », avait déclaré le chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keita, lors de la visite de Merkel au Mali. Il avait aussi rappelé l’accompagnement du pays de Merkel dans le cadre de l’EUTM et de l’EUCAP Sahel, des programmes de formation des forces armées et de sécurité.

Le contingent allemand dans notre pays passera de 650 à 1000 soldats dès l’été prochain. La ministre de la Défense a également ajouté que son pays avait déployé sur place des hélicoptères d’attaque ainsi que pour le sauvetage, pour secourir les blessés dans les cas d’urgence. «La première semaine du mois de janvier, le parlement va examiner cette demande du gouvernement allemand. Et les dispositions sont déjà prises par le gouvernement pour envoyer ces militaires qui seront basés à Gao », explique S.E.M Dietrich Becker l’ambassadeur d’Allemagne au Mali.

Par ailleurs, il faut souligner que l’année 2016 a été très riche sur le plan diplomatique entre les deux pays. Elle a vu la visite en avril dernier de la ministre allemande de la Défense, Mme Ursula Von Der Leyen, suivi en mai de celle du ministre des Affaires étrangères Frank Walter Steinmeier, et enfin du président de la république, Joachim Gauck et de la Chancelière Angela Merkel en octobre.

Processus de paix : démarrage du MOC sans la CMA

Une bonne nouvelle pour le processus de paix en cette fin d’année, vient d’être donnée. Le démarrage du Mécanisme opérationnel de coordination a débuté à Gao, sous la coordination de la MINUSMA. Seule inquiétude, c’est l’absence des éléments de la CMA, qui sont attendus dans un proche avenir.

Le regroupement des combattants a débuté le 10 décembre dernier. La section Désarmement Démobilisation et Réintégration (DDR) de la MINUSMA avec l’appui d’autres sections a coordonné l’opération de vérification et d’enregistrement de 160 ex-combattants de la plateforme, de leur profilage ainsi que la collecte des informations de base sur leurs armes. Le 13 décembre à 18 heures, il a été dénombré au MOC, 190 éléments des forces armées maliennes et 160 combattants de la plateforme.

Le regroupement des combattants de la CMA est en cours dans la région de Kidal pour ensuite se déplacer vers Gao, pour rejoindre les autres dans les prochains jours. La MINUSMA a également procédé à la distribution de 20000 litres de carburant à la CMA à Kidal pour permettre aux combattants de rejoindre Gao. Le processus s’est déroulé sans aucun incident. La MINUSMA et le gouverneur de Gao ont même effectué une visite du camp du MOC dirigé par Rhissa Ag Sidi Mohamed, le 13 décembre dernier.

« Une première patrouille conjointe du MOC devrait avoir lieu très prochainement dans la région de GAO, on s’attend, à ce qu’elle se passe la semaine prochaine, mais on confirmera quand c’est du solide», explique Radhia Achouri, porte parole de la MINUSMA. « Il y a des petits soucis en termes d’intégration de la part de certains mouvements signataires du processus de paix notamment au sein de la CMA. La MINUSMA est en train de s’activer au niveau de son leadership et ailleurs pour essayer de convaincre les parties prenantes de trouver des solutions le plus rapidement possible, ce qui permettra de respecter les termes de l’Accord de paix entre les différents mouvements faisant parti de la CMA, pour assurer qu’il Y ait une inclusivité la plus large possible permettant au processus de démarrer dans des bonnes conditions », a-t-elle conclu.

MOC : c’est toujours le blocage

Malgré les déclarations affichant la bonne volonté de part et d’autre pour le démarrage du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), le processus demeure léthargique. En cause, la situation des sous-groupes au sein de la CMA et la prise charge des éléments devant participer aux patrouilles à Kidal.

Aujourd’hui, à Bamako, c’est le doute.  Le Mécanisme opérationnel de coordination, un pilier essentiel de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, a du plomb dans l’aile. Le démarrage des patrouilles mixtes, aura-t-il bel et bien lieu d’ici la fin d’année 2016 ? Impossible aujourd’hui de l’affirmer. Tout récemment, le commandant de la force onusienne au Mali, le général Michael Lollesgaard, en fin de mission, a fait le point sur les différentes rencontres et a tiré un bilan contrasté des cinq séances de travail qui ont été marquées par une série de blocages, notamment au sein des groupes armés signataires de l’Accord. « Nous sommes les principaux fournisseurs d’hommes pour l’opérationnalisation du MOC. Mais constatons qu’au niveau de la CMA, les choses se traitent de manière incorrecte et chaque fois que nous remettons les problèmes sur la table, on nous demande d’aller régler ces problèmes entre nous. Je représente cinq mouvements et aujourd’hui, on pas la possibilité de mettre nos hommes au niveau des différentes commissions. Et tant que nous ne ferons pas parti du système, ça n’ira pas loin », explique Younoussa Touré, vice-président de la CMFPR2 et membre du CSA. Pour encourager les groupes armés qui s’estiment lésés dans la nomination des membres des différentes commissions, la 13ème session du comité de suivi avait mis en place un groupe de travail, sous la présidence du Haut représentant du président de la République, afin de permettre le lancement effectif de la période intérimaire, notamment l’installation des autorités intérimaires et l’opérationnalisation des unités du MOC à Gao et à Kidal, le 10 décembre 2016 au plus tard. À deux jours de l’expiration de ce délai, rien ne semble bouger. « C’est toujours le statu quo, le délai imparti à ce groupe de travail qui était de cinq jours est dépassé. On va certainement attendre la 14ème session qui se tiendra du 19 au 20 décembre prochain pour voir clair », commente un membre du CSA.

Entre dogme et pragmatisme « Tout ce blocage n’est pas lié aux différends. Il y a aussi la programmation budgétaire. Pour l’instant, seuls les combattants retenus pour les patrouilles à Gao, sont budgétisés », explique un cadre de la MINUSMA. Cependant, certains groupes armés, à l’instar du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), se sont engagés dans une patrouille mixte avec la Plateforme et les forces armés maliennes (FAMA) dans la ville de Ménaka et ce, dans un rayon de six kilomètres autour de la ville. La décision de cette patrouille à laquelle le MSA participe aurait été prise par les acteurs présents dans la région. « Cette patrouille est pour le MSA, une nouvelle occasion de manifester comme toujours sa volonté inébranlable à s’investir pour un renforcement de la sécurité et de la cohésion sociale, gages de la construction d’un véritable chantier de paix et de stabilité nationale », souligne un communiqué du mouvement. « Nou avons devancé le MOC, car on a besoin de sécurité pour nos populations, nos biens et notre région. Le MOC prend trop de temps et il y a trop de contradictions entre les acteurs alors que pendant ce temps nos populations souffrent de l’insécurité. C’est pourquoi nous avons décidé, à Ménaka, de nous mobiliser pour réduire ce fléau. On se met en route, l’Accord va nous trouver sur le chemin », explique Moussa Ag Acharatoumane, secrétaire général du MSA. Les raisons du blocage sont donc multiples : d’un côté, il y a les problèmes entre les mouvements armés, de l’autre les problèmes entre les mouvements, le gouvernement et la médiation. « On ne sait plus par où commencer et avec quels moyens.  Nous sommes face à deux courants idéologiques, et pour faire avancer l’accord, soit on est pragmatique, on fait comme les Ménakois et on avance, soit on est dogmatique et les pauvres populations souffrent quotidiennement pendant que les réunions sont interminables à Bamako », conclut-il.

 

Général Michael Lollesgaard : « parmi nos tâches, la protection des civiles est la plus importante »

Le commandant de la Force de la Minusma, le général major Michael Anker Lollesgaard, en fin de mission était l’invité du point de presse hebdomadaire de la MINUSMA, ce jeudi 1er décembre. L’objectif affiché était de faire le point sur la situation sécuritaire, d’évaluer les besoins en termes d’effectif pour que la mission puisse bien accomplir sa mission. Mais aussi de faire le constat de ce qui n’a pas été fait.

En fonction depuis le 1er avril 2016, le commandant de la force onusienne avait la lourde tâche de coordonner et d’harmoniser sur le terrain les efforts de milliers de soldats venant de 45 nations représentées au Mali pour aider les autorités maliennes à stabiliser les principales agglomérations dans le nord du pays, écarter les menaces , empêcher le retour des éléments armés et assurer la protection des civils, du personnel et des installations des Nations-unies ainsi que les acteurs humanitaires.

Parmi les tâches, la plus importante est la protection des civiles et à la date d’aujourd’hui, la mission ne dispose que de 10 500 hommes pour relever ces défis, ce qui est insuffisant.. « Notre volonté c’est d’être partout, mais à l’heure actuelle c’est impossible. On ne peut protéger que là où on est basé. Nous avons encore besoin de 3000 hommes pour faire face à la situation », souligne Michael Lollegaard.

Cette force supplémentaire pourrait se déployer au centre du pays dans la région de Mopti. Pour l’instant, seuls deux pays, se sont manifestés. Il s’agit du Sénégal avec un bataillon et le Canada avec 650 militaires. «Quand la population de Nampala, nous demandait où on était pendant l’attaque, nous étions à 6 heures de route de la localité », ajoute-t-il. Pour lui, la situation sécuritaire à Diabaly, Douentza et à Gossi s’est améliorée significativement dans ces zones grâce à la bonne coopération avec les forces de l’ordre et de sécurité maliennes.

Aujourd’hui on est toujours en train de faire tout ce qu’on peut pour protéger la population civile et nous-mêmes. Ce travail est toujours coordonné avec les forces de défense et de sécurité maliennes.

Faisant le point de ce qui a été achevé et ce qui reste à améliorer, le commandant de la force, a souligné des points positifs dans le suivi du cessez-le-feu entre les différents groupes armés signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Par rapport à la mise en œuvre de l’accord, le général Lollesggard, pense que le processus accuse un peu de retard surtout en termes de dividendes de paix pour la population.

Kacou Assoukpe : « les élections se tiendront à Kidal et à Tessalit »

Kacou Assoukpe, directeur de la Division des affaires électorales de la MINUSMA a pris part au point de presse hebdomadaire de la MINUSMA ce jeudi 17 novembre. Il s’explique, pour le Journal du Mali, sur la tenue des élections communales du 20 novembre.

Que fait la Minusma dans le cadre des élections communales du 20 novembre ?

Nous avons d’abord évalué tout le processus électoral avec le gouvernement en évaluant les faiblesses et les forces afin de proposer des solutions afin d’aboutir à des élections paisibles. Nous participons à un comité de pilotage avec la DGE, la CENI afin d’améliorer la situation sur le terrain. À travers le PNUD, la MINUSMA a mis à disposition du ministère en charge des élections de l’argent pour effectuer le déploiement des infrastructures nécessaires aux élections sur l’ensemble du pays. La MINUSMA prend en compte le transport des matériaux et le personnel de Bamako vers les régions du nord grâce à ses avions. Elle aide également les autorités locales à déployer les matériaux sur le terrain à travers les escortes et les patrouilles. Elle appuie également les autorités en charge d’organiser de façon opérationnelle les élections c’est-à-dire les préfets et les sous-préfets en mettant à leur disposition des véhicules et des agents de sécurité. Cela nous permet de centraliser les informations sur ce qui se passe sur l’ensemble du pays afin de prendre les dispositions qu’il faut.

Des risques d’attaques demeurent dans certaines régions notamment celles du Nord. Quelles sont les mesures prises par la MINUSMA pour endiguer la situation ?

Concernant le volet de sécurisation des élections, la MINUSMA a formé les officiers maliens sur les techniques d’encadrement des élections en période de crise en zone difficile. À l’heure actuelle, une équipe inspecte les zones à la recherche de mine afin d’assurer la protection des électeurs le jour du scrutin. Une équipe d’intervention rapide est également prête à intervenir. Tout ça pour dire que la MINUSMA fait ce qu’elle peut pour que les élections se déroulent dans les meilleures conditions sur l’ensemble du territoire.

Concrètement où se tiendront les élections communales du 20 novembre ?

Les élections auront lieu partout où les listes ont été déposées. Dans la région de Kidal, deux listes ont été déposées , ainsi qu’à Tessalit. Nous pensons que les élections auront lieu dans ces zones. Dans la région de Gao, il n’y aura pas d’élection dans la commune de Talataye et d’Ansongo. Il n’y aura pas les élections également dans la région de Ménaka, c’est tout. Sinon, les élections se tiendront partout dans les autres zones. Nous savons également que l’administration n’est pas encore présente dans certaines zones (30 à 36 communes).

 

Après les Pays-Bas, qui fournira des hélicoptères à la Minusma ?

Les Pays-Bas ont maintenu leur participation à la Minusma, mais réduiront leurs effectifs et sans les hélicoptères.

Les Pays-Bas continueront à participer à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). Mais le gouvernement néerlandais a décidé de réduire ses effectifs à  290 militaires, qui ne feront que collecter et analyser des renseignements. Ce qui implique que même les hélicoptères AH-64D Apache et CH-47 Chinook qui sont à Gao, quitteront le Mali pour retourner aux Pays-Bas. Pourtant, dans son dernier rapport sur la situation au Mali, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait relevé que «l’absence de ces hélicoptères aura un impact négatif sur l’efficacité opérationnelle de la Mission en raison de la diminution de la mobilité et de la capacité à évacuer des blessés et des malades. »

Qui pour fournir des avions ?

C’est la question que tous se posent aujourd’hui. Tous les regards sont dirigés vers le Canada qui avait été pressenti pour fournir des hélicos à la Minusma. Mais le gouvernement canadien n’a pas donné de suite, selon le site Zone militaire. Il y a aussi l’Allemagne dont la ministre de la Défense, Ursula von der Leyen, a récemment déclaré que « Les hélicoptères sont importants pour la protection de nos soldats et pour l’efficacité de la mission ». En effet, le retrait  de ces avions néerlandais risque de réduire la capacité d’évacuation sanitaire de la Minusma.

Nord du Mali : La Minusma, toujours autant visée

La Minusma a perdu deux autres de ses soldats à Aguelhok. Sautant sur une mine, lun des deux a été tué sur le coup et le second a succombé à ses blessures le lendemain.

« La MINUSMA condamne ces attaques perpétrées contre ses forces, et affirme que ces attaques n’affaibliront pas la détermination des Nations Unies à soutenir le Gouvernement malien, les parties signataires de l’Accord de paix et le peuple malien dans leurs efforts pour parvenir à une paix et une stabilité durable », a déclaré le chef de la MINUSMA dans un communiqué. Les attaques se multiplient contre la force onusienne. Cette mission serait la plus coûteuse en vie humaines depuis celle de la Somalie en 1993 1995. On dénombre déjà 106 casques bleus tués. Embuscade, mines, tir de mortier toute la panoplie y passe. « Les attaques contre les forces françaises et maliennes et la Minusma ont augmenté, et deviennent de plus en plus sophistiquées et complexes » s’inquiétait le secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon lors de son dernier rapport trimestriel publié sur le Mali, rendu public hier. Par la voix de son porte parole, le secrétaire générale de l’ONU appelle à une action rapide pour que les auteurs de ces attaques soient traduits en justice.

La Minusma sous équipée

Malgré un budget estimé à 933 millions de dollars, la mission de l’ONU ferait face à des problèmes d’ordre logistique. « La Minusma est sous-équipée en véhicules blindés de transport de troupes », a constaté Ban Ki Moon, ajoutant qu’elle a « besoin d’urgence d’une unité d’hélicoptères d’attaque et d’une unité moyenne d’hélicoptères militaires », les Pays-Bas ayant décidé de retirer leurs sept appareils au début de 2017. Elle manque également de véhicules blindés de transport de troupes. Le nouveau mandat prévoit 77 véhicules. Pour l’heure seulement 27 blindés seraient à disposition. Il y aurait également un manque de personnel militaire. Sur les 13 289 soldats autorisés par la mission, 10 635 seraient sur le pont.

La Minusma urge donc la communauté internationale et les différents donateurs à faire des efforts pour leur fournir un bataillon spécialisé en combat et des spécialistes chargés de la neutralisation des engins explosifs.

Mali : L’ONU s’inquiète de la situation au Mali

En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, à New York, la situation au Mali était au centre d’une réunion interministérielle qui a réuni le président malien Ibrahim Boubacar keïta, le secrétaire général Ban Ki-moon ainsi que les ministres des Affaires étrangères maliens et algériens, Abdoulaye Diop et Ramtane Lamamra.

Le compte rendu de la réunion laisse entrevoir une inquiétude de l’ONU par rapport à la situation au Mali. L’organisation note « une profonde préoccupation face au manque de confiance et de vision commune pour la paix ». Sur le terrain, elle fait le constat d’une application poussive de l’accord de paix : les patrouilles mixtes n’ont toujours pas été mises en place, pas plus que les autorités intérimaires. A cela, vient s’ajouter la reprise des affrontements à Kidal entre la Plateforme et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui, selon l’ONU, ne constitue pas de menace réelle pour l’accord de paix. Ban Ki-moon, le Secrétaire général de l’ONU, a appelé toutes les parties concernées à mettre rapidement en œuvre l’Accord de paix au Mali : « J’appelle les groupes armés à cesser de provoquer des confrontations et toutes les parties à laisser de côté leurs intérêts à court terme et à mettre en œuvre l’accord de paix », a déclaré Ban Ki-moon. « Aujourd’hui, 15 mois après, les hostilités ont effectivement cessé entre le gouvernement et les mouvements signataires (…) A ce jour,  il est établi que des progrès significatifs ont été enregistrés dans la mise en œuvre de l’Accord de paix. Ces efforts qui illustrent de façon éloquente la volonté du gouvernement du Mali d’honorer ses engagements ont permis des avancées tangibles dans tous les domaines » , a dit le président Keïta devant le Conseil de sécurité, tout en admettant « qu’en dépit des efforts déployés par les parties signataires de l’Accord, le processus de paix reste confronté à de sérieuses entraves liées aux activités des groupes terroristes dans les régions du nord qui multiplient indistinctement les attaques asymétriques contre les paisibles populations civiles, les forces de défense et de sécurité maliennes, les contingents de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali) et la force française Barkhane ».

Ainsi, le Conseil de sécurité de l’Onu n’a pas exclu de recourir à des sanctions contre ceux qui empêcheraient la mise en œuvre de l’accord de paix. Il a aussi été fait aux autorités maliennes la demande de coopérer avec la Minusma, qui surveille cette mise en œuvre.

Prix de l’ONU pour le défenseur militaire du genre : la récompense de mérite d’une nigérienne

Attribué pour la première fois, le Prix de l’ONU pour le défenseur militaire a été décerné à la capitaine nigérienne Aichatou Ousmane Issaka pour le combat qu’elle a mené nuit et jour pour soulager les populations meurtries par le conflit au nord. Elle avait fait de l’élaboration des projets ayant un l’impact rapide sur la population locale son cheval de bataille.

« Nous sommes fiers d’annoncer qu’hier, au siège de l’ONU à New York, le Capitaine Aichatou Ousmane Issaka du Niger, ayant servi au sein de MINUSMA, a reçu le Prix de l’ONU pour le défenseur militaire du genre de l’année », explique la porte-parole de la MINUSMA Mme Radhia Achouri lors de la conférence presse hebdomadaire de la mission. Cette reconnaissance de la part l’organisation mondiale est la marque de reconnaissance à cette dame qui s’était distinguée par ses actions de plaidoyer en faveur des couches les plus vulnérables de la région de Gao où elle servait.

« La Capitaine Issaka s’est démarquée de ses pairs en ayant constamment cherché à intégrer les principes de la résolution 1325 dans le travail quotidien de ses troupes et au quartier général de son secteur », a déclaré mercredi, le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) des Nations Unies dans un communiqué de presse. C’est la première fois que ce prix est remis. Il reconnaît le dévouement et les efforts d’un membre des forces de maintien de la paix pour promouvoir les principes énoncés dans la résolution 1325 du Conseil de sécurité portant sur le rôle important joué par les femmes dans la promotion de la paix et de la sécurité.

Selon la porte-parole, le processus de sélection du lauréat a commencé en 2015 lorsque le Bureau des affaires militaires, qui se trouve au sein du DOMP, a demandé aux commandants et chefs de toutes les missions de maintien de la paix de l’ONU de nominer un Casque bleu qui, selon eux, avait le mieux intégré la perspective du genre dans les activités de maintien de la paix.

Découverte d’un lot de munitions : plein feu sur la MINUSMA

La mission onusienne se trouve dans le collimateur de nombre de maliens qui s’interrogent sur les agissements de la MINUSMA aujourd’hui. C’est un véritable feu nourri lancé sur sa gestion de la crise malienne. L’affaire des minutions de guerre découvertes par les douanes maliennes au poste frontalier de Diboli en possession d’un agent de la MINUSMA, suscite de nombreuses interrogations.

Des remous suscités par la découverte d’un lot de 25 caisses contenant 7500 munitions destinés, selon la MINUSMA, à réapprovisionner l’unité de police constituée en question, déployée au sein de la MINUSMA dans la région de Gao, convoyé par un officier de police de cette même unité, crées une grave fissure au sein de l’opinion publique malienne. Les faits remontent au samedi 20 août dernier, lorsque la douane malienne mettait la main sur les caisses de munitions dans un bus de « NOUR transport » en provenance de Dakar. Le convoyeur de ces minutions répond au nom de Moussa N’Diaye, un officier de police sénégalais. Après investigation, il s’est avéré que c’est un casque bleu de la MINUSMA et que les minutions étaient destinées au contingent sénégalais basé à Gao. Toutefois, il y a des zones d’ombre autour de cette affaire, car l’officier en question n’avait aucun ordre de mission de la MINUSMA et pire, il n’avait pas daigné répondre lorsque le chauffeur était interrogé par les douaniers. Ce dernier dans un premier temps, avait souligné qu’il s’agissait de veilles ferrailles. La MINUSMA a-t-elle besoin de détours pour se ravitailler ? Les minutions étaient-elles réellement destinées au contingent sénégalais ?

« Une fois les pièces justificatives reçues des autorités du pays contributeur, elles ont été fournies aux autorités maliennes. Le lot de minutions a été envoyé à Bamako sous l’escorte de la gendarmerie de Kayes. Ces munitions seront acheminées par transport aérien par la MINUSMA à destination de Gao pour y être livrés au contingent concerné », a expliqué la porte-parole Mme Radhia Achouri, lors du point de presse hebdomadaire de la mission onusienne. Elle a aussi souligné que les pays contributeurs de police ont la charge de fournir et d’assurer par leurs propres moyens la provision du matériel requis à leurs contingents et éléments déployés dans le cadre des missions de maintien de la paix. « Dans le cas d’espèce, le pays contributeur a été notifié et a indiqué que toutes les mesures seront prises pour éviter qu’un tel regrettable incident ne se reproduise », a-t-elle ajouté.

Des explications qui ne convainquent pas nombre de maliens qui estiment aujourd’hui que la MINUSMA n’est pas claire dans la gestion de la crise malienne. Beaucoup se disent déçu aujourd’hui par le comportement peu orthodoxe de la mission. De plus en plus, de voix s’élèvent pour demander son départ prétextant qu’elle ne joue pas pleinement son rôle de maintien de paix et de la stabilité dans le pays. «Je ne comprends pas la position ambiguë de la MINUSMA. Tout le monde voit son soutien affiché à la CMA, alors qu’elle est censée être neutre. Je pense qu’il est temps que l’on s’interroge réellement sur l’utilité de cette mission », explique un leader politique

Deux vehicules de la Minusma, cibles d’engins explosifs improvisés

Deux véhicules de la Minusma ont explosé, hier dimanche, sur des bombes improvisées dans la région de Kidal. La Minusma déplore la mort d’un de ses soldats ainsi que 4 blessés.

Vers 6h50 dimanche matin au sud de la ville d’Aguel’hoc, un véhicule des forces onusiennes tchadiennes de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), escortant un convoi logistique, a explosé en passant sur une bombe improvisée (IED). L’avant du véhicule a été totalement détruit, la violence de l’explosion a tué un des casques bleus et blessé 4 autres soldats, tous d’origine tchadienne.

Vers 9h15, une seconde explosion a frappé un autre véhicule de la Minusma en patrouille, à 2 km à l’est du camp de la force onusienne à Kidal. Aucune victime n’était à déplorer. Le véhicule a subi d’important dégâts matériels.

Dans un communiqué diffusé dans la matinée, la Minusma a condamné « fermement ces lâches attaques et dénonce avec la plus grande vigueur cette série d’actes révoltants qui cible son personnel », elle a appelé « les parties signataires à l’Accord de paix présentes sur le terrain à s’acquitter de leurs responsabilités en vertu du droit international applicable, en prévenant ces actes terroristes et criminels de manière à contribuer à mettre fin à l’impunité de leurs auteurs ».

Les attaques visant le dispositif de ravitaillement de la Minusma ne sont pas une première dans la région. Le procédé, souvent le même, consiste à enterrer l’IED, qui est soit relié à un fil et déclenché à distance au passage d’un véhicule, soit l’explosion se déclenche quand le véhicule heurte l’engin explosif. Le but des groupes terroristes, responsables de ces attaques est toujours le même : harceler et démoraliser les forces pour essayer de provoquer le départ de la région, des forces onusiennes et françaises de l’opération Barkhane.

Depuis son installation au Mali, la force onusienne paie un lourd tribut dans le cadre de sa mission de stabilisation et de sécurisation des biens et des personnes. On se souvient des 5 Casques bleus tchadiens qui avaient trouvé la mort dans une attaque du même type doublée d’une embuscade, en mai dernier. Le contingent tchadien, qui escorte généralement les convois logistiques de la force, a accusé la mort de plus d’une trentaine de soldats au cours de leur mission de protection et de pacification au Mali.

Un rapport français épingle le manque d’efficacité de l’EUTM

Alors que le 19 juillet dernier, 17 Famas, trouvaient la mort dans une opération « terroriste coordonnée » contre le camp militaire de Nampala. Un rapport de la commission sénatoriale française des Affaires étrangères et des Forces armées, sur le bilan des opérations extérieurs de la France, datant du 13 juillet, pointait du doigt, le manque d’efficacité de la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM), chargée d’entraîner les forces armées maliennes.

Depuis le 18 février 2013, suite à l’adoption de la résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations Unies, la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM), forte d’un effectif d’environ 578 militaires (dont une douzaine de Français), apporte un soutien à la formation et à la réorganisation des forces armées maliennes afin d’améliorer leur capacité militaire dans l’objectif de rétablir puis garantir l’intégrité territoriale du Mali. Depuis le début de sa mission, sept bataillons maliens ont été formés et équipés, dont quatre ont déjà bénéficié d’un cycle de réentraînement. Un huitième est en en cours de formation. À ce jour, EUTM Mali a formé plus de 7 500 soldats.

Le rapport présenté à la commission sénatoriale française et qui fait le bilan des opérations extérieures de la France, porte une appréciation très mitigée sur l’action de formation de l’EUTM au Mali. « Engagé dans le nord du Mali à Kidal, le premier bataillon formé n’a pas été en mesure de maintenir ses positions face à des groupes armés touaregs, alors qu’il était, semble-t-il, en supériorité numérique, ce qui montre une certaine fragilité. […] Le caractère peu opérationnel des formations militaires dispensées n’a pas permis aux forces armées maliennes de reprendre leurs positions dans le nord du Mali et elles continuent de subir la pression de groupes armés dans le centre du pays », peut-on lire dans le document.

Le rapport revient sur les critiques du député européen d’origine espagnol, Javier Nart, qui dans une interview en date du 16 mai 2016, s’était ému du « caractère peu opérationnel de la formation, le manque de motivation des soldats et des officiers, un entraînement essentiellement défensif et insuffisamment offensif, un manque d’armement pour conduire les entraînements, et la faible expérience des instructeurs sur la réalité du terrain et du combat, rendant la formation purement théorique ».

Le rapport observe aussi que la volonté de rapidement restaurer les forces armées maliennes pour tenir le terrain, a mis en place des premiers bataillons formés qui n’ont pas fait preuve d’une réelle aptitude au combat, d’où l’instauration de cycle de réentraînement. Il préconise que la formation « mise désormais davantage sur la qualité que sur le nombre des combattants. Il faudra également que les unités formées puissent disposer des armements nécessaires pour suivre une formation opérationnelle et que leurs unités soient mieux équipées ».

Le rapport propose d’agir au sein des instances européennes et des États-membres « pour rendre les formations dispensées plus opérationnelles. Renforcer la coopération entre EUTM et Barkhane, permettre aux instructeurs d’EUTM de participer à des opérations de Barkhane ou à des patrouilles mixtes pour connaître la réalité du terrain et des combats et parfaire l’instruction apportée aux forces armées maliennes […] et adopter une vision régionale, en s’ouvrant aux forces armées de l’ensemble du G5 Sahel ».

Le concept de la Minusma n’est, lui aussi, pas épargné par le rapport, qui juge son action d’une « efficacité variable », il ajoute de surcroit que, « le système mis en place par les Nations unies dans les missions multidimensionnelles intégrées reste un système lourd, limité, et consommateur d’effectifs civils et militaires, pour un coût élevé […] Il faut attendre qu’elles soient sévèrement attaquées pour que le Conseil de sécurité leur donne un mandat plus offensif. » Le rapport poursuit, « Ce devrait être l’inverse, le mandat de départ devrait être robuste et l’allègement n’intervenir qu’une fois la situation sécuritaire apaisée. »

Le rapport souligne, « l’hétérogénéité de ces forces composites », qui sont, « d’importance variable […], équipés de façon disparate, ayant des modes opératoires et des niveaux de préparation opérationnelle différents, s’exprimant dans des langues différentes et maîtrisant moyennement la langue de travail de la force, ni celle du pays hôte, ce qui ne facilite pas leur intégration, ni le travail de renseignement de terrain ».

Il conclut, concernant la mission de la force onusienne au Mali, en pointant « la faiblesse de la préparation opérationnelle, l’absence d’entraînement commun préalablement à la mission, les lacunes capacitaires » qui « ne garantissent pas aux soldats engagés un niveau de protection comparable aux standards français alors que nos forces sont engagées dans les phases les plus dures »,  et rappel qu’au Mali, la MINUSMA a perdu une soixantaine de soldats quand Serval/Barkhane en a perdu 17 depuis le 11 janvier 2013.

Kidal : Un véhicule de la Minusma explose sur un IED, aucune victime.

Un véhicule de la Minusma a explosé sur une bombe improvisée ce matin à Kidal. Les passagers ont réchappé à la forte explosion grâce au blindage du véhicule.

Un véhicule de la Minusma blindé escorté par deux gros véhicules eux aussi blindés a explosé ce matin à l’entrée de l’oued d’Aliyou à Kidal. Le véhicule ciblé a subi l’explosion au niveau des roues avant creusant un petit cratère.

Auparavant , au même endroit deux véhicules de la Minusma avaient subi le même type d’attaque. « Le procédé est le même, ils entèrent l’explosif improvisé (IED) qui est relié à un fil, quelqu’un suit le fil, quand il voit le véhicule ciblé, il appuie sur une batterie qui déclenche l’explosion », explique un habitant du quartier, joint au téléphone. Les passagers ont réchappé à l’explosion grâce au blindage du véhicule. « Ce type de véhicule est blindé car généralement à l’intérieur, il y a du personnel civil, les chefs, escortés par deux gros véhicules blindés et armés, conçus pour résister aux mines », explique une source locale.

Cette attaque a eu lieu sur une des voies très fréquentée de Kidal, qui relie le quartier Aliyou, non loin du camp de la Minusma et de la maison de Iyad Ag Ghali, au reste de la ville. Un hélico de la force Barkhane patrouillait le ciel de Kidal, après l’attaque, pour surveiller la zone. L’attaque n’a pas été revendiquée , mais à la réunion de Niamey, qui tente actuellement d’apaiser les tensions entre le GATIA  et le HCUA, le GATIA a accusé le HCUA d’être responsable de l’attaque.

La violence de l’explosion a été entendue dans toute la ville, faisant vibrer les fenêtres et les portes. « C’était une très forte explosion ! Hier (mercredi) il y a eu un véhicule des soldats guinéens de la Minusma qui a sauté sur une mine, mais ça n’a pas fait autant de bruit qu’aujourd’hui », indique cette même source. « Les gens ont eu peur car ils sont déjà inquiets avec ce qui se passe entre les mouvements, en ajoutant cette explosion, ça fait beaucoup, conclut-il.

DDR : coup de fouet au processus

L’Entente signée à la veille du premier anniversaire de la signature de l’accord de paix entre le gouvernement et les groupes armés, doit permettre la mise en place des autorités intérimaires pour accélérer la mise en œuvre de l’accord. Dans ce sens, le processus de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) connait une accélération afin de régler la question des combattants des groupes armés de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et de la Plateforme. Les sites de cantonnement de Likrakar, Fafa, Inaggar, Tinfadimata, Ilouk, Tabankort, Tessalit, Ber, etc, sont d’ores et déjà prêts à accueillir ceux qui veulent s’engager pour la paix.

Il va sans dire que la bande sahélo-saharienne connait de fortes turbulences. Du Mali au Tchad, en passant par le Niger, des armes continuent de crépiter. Au Mali, après la signature de l’accord de paix, les combattants des groupes armés se sont de nouveau affrontés, fragilisant le processus enclenché. La signature d’un accord entre eux, à Anefis, le 15 octobre 2015, puis d’une « Entente » entre le gouvernement et les groupes armés CMA et Plateforme, relance l’espoir de paix et de développement dans les régions du nord. Mais tout cela n’est guère possible sans le retour de la sécurité dans la zone, raison pour laquelle des efforts sont faits pour accélérer le processus de Démobilisation, désarmement et réinsertion.

DDR accéléré Conformément au mécanisme opérationnel de coordination (MOC), des dispositions sont prises actuellement pour que des patrouilles mixtes puissent opérer dans les meilleurs délais entre les forces de défense et de sécurité malienne et les deux principaux groupes. La commission technique de sécurité (CTS), avait, au cours de sa dernière réunion le 20 juin, examiné le cadre permettant un DDR accéléré pour les éléments des groupes armés signataires, qui feront partie des premiers bataillons des patrouilles mixtes du MOC. Ce DDR accéléré sera coordonné par un groupe composé des représentants du gouvernement, des groupes armés signataires et de la MINUSMA. Selon une source proche du dossier, il ne viserait que 200 ex-combattants de la Plateforme et de la CMA chacun, qui participeront aux patrouilles mixtes. Ces derniers seront enregistrés et subiront un test médical. Les armes et les munitions individuelles seront vérifiées et stockées par le MOC, a-t-on précisé. À la date d’aujourd’hui, le gouvernement et les parties signataires se sont déjà entendus sur les deux commissions qui doivent statuer, la commission nationale de DDR et la commission d’intégration. Le projet de décret a été adopté et signé. Il ne reste qu’à en nommer les membres, qui devront travailler sur les critères du DDR et de l’éligibilité pour les forces de sécurité.

Quasi opérationnels Depuis le 29 décembre 2015, la MINUSMA a commencé à construire et aménager les sites de cantonnement qui ont été validés par la CTS. Au total, 24 sites ont été proposés par les groupes armés, 12 par la plateforme et 12 par la CMA. « Actuellement, nous avons 8 sites prêts à accueillir 6 000 combattants au total. La plateforme et la CMA avaient demandé un total de 24 sites, mais à la date d’aujourd’hui, les deux mouvements n’ont pas donné la liste certifiée de leurs combattants et de leurs équipes à la commission technique de sécurité, tel que prévu par l’accord de paix, pour justifier la construction des sites additionnels », explique M. Samba Tall, le directeur de la réforme du secteur de la sécurité et du DDR de la MINUSMA. Le mode opératoire de cantonnement définit exactement les critères selon lesquels quelqu’un est considéré comme combattant, et qui doit être cantonné. Ce document conjoint a été élaboré et signé par les trois parties, sous l’égide de la commission technique de sécurité depuis octobre 2015. Il appartient maintenant aux mouvements d’amener des combattants remplissant ces critères, pour qu’ils soient cantonnés. Mais tous les combattants ne pourront certainement pas être versés dans l’armée. « Ils ne resteront pas les bras croisés », rassure-t-on, puisque un volet réinsertion socio-économique sur le long terme sera mené par le gouvernement, avec le soutien des bailleurs de fonds.

Réalités du terrain « Par rapport au retard, il faut retenir qu’on est dans un processus de paix avec des facteurs internes et externes. Mais il y a eu une grande accélération ces derniers mois et surtout ces dernières semaines, notamment la signature de l’ « Entente » entre les différentes parties », a ajouté M. Samba Tall. Ce qui n’est pas l’avis de Mahamadou Djéri Maïga, de la CMA. Il estime que depuis la signature de ce document, les choses n’ont pas bougé. « Nous n’avons pas d’interlocuteur depuis la signature de l’Entente. Auparavant, c’était avec le ministre de l’Action humanitaire qu’on traitait les dossiers, mais depuis la nomination du Haut-représentant du chef de l’État pour la mise en œuvre de l’accord, on ne voit plus personne. Le MOC devait être opérationnel depuis le 1er juillet », a-t-il déclaré. Sur le terrain, ce mécanisme qui est un état-major opérationnel composé d’officiers des trois parties signataires, et de la MINUSMA et de Barkhane, est déjà opérationnel à Gao. Il y a également, les éléments mixtes d’observation et de vérification qui comprennent aussi les signataires et la MINUSMA. À cela s’ajoute le sous-comité défense et sécurité du comité de suivi de l’accord, qui regroupe au niveau stratégique les représentants en matière de défense et de sécurité des parties, de la MINUSMA et de la médiation internationale. « Il y a encore un travail politique qui est en train d’être fait, sous la direction du gouvernement qui est le maitre d’œuvre de tout le processus de mise en œuvre de l’accord, les partenaires internationaux, qui sont en appui et jouent aussi leur part. Concomitamment à l’installation de ces deux commissions, la MINUSMA a aussi l’obligation et la tâche de construire les sites de cantonnement », explique Samba Tall.

Scepticisme Oter les germes des crises armées, c’est là le but ultime du processus DDR, qui doit permettre aux anciens combattants de redonner un sens à leur vie post-conflit. Les Maliens suivent le début de ce processus avec scepticisme, se souvenant que ce sont souvent les « reversés dans l’armée » qui ont de nouveau pris les armes contre le pays. La plupart veulent cependant espérer que cette fois-ci, le DDR sera la solution pour que les armes se taisent définitivement au nord, comme partout ailleurs au Mali.

MINUSMA : une manipulation mortelle responsable de la mort des deux casque bleus

Deux casques bleus du contingent néerlandais ont été tués et un troisième gravement blessé le mercredi à Kidal par l’explosion accidentelle d’un mortier lors d’un exercice de tirs. Pour l’instant les causes exactes ne sont pas connues et une enquête a été ouverte.

« Mercredi matin vers 10 heures l’explosion accidentelle d’un mortier a entraîné la mort de deux casques bleus de la MINUSMA lors d’un exercice sur le champ de tirs à Kidal », a indiqué la mission dans un communiqué. « L’explosion a également infligé de graves blessures à un autre casque bleu, qui reçoit actuellement les soins médicaux appropriés », a-t-elle ajouté. Une enquête interne est en cours afin de préciser les circonstances exactes de ce dramatique accident. Les deux militaires décédés sont le caporal Kevin Roggveld, 24ans, et le sergent Henry Hoving, 29 ans, qui laisse dernière lui une femme et un jeune enfant. Le troisième qui a été grièvement touché est âgé de 23 ans. Il a été opéré à l’hôpital de terrain de la mission onusienne à Kidal et ensuite amené à l’hôpital militaire de Gao en hélicoptère.

Selon le ministère de la défense néerlandaise, l’accident s’est produit lors d’un exercice de tirs à l’aide d’un mortier de 60 millimètres au sein de la compagnie Charlie du 13ème bataillon de la Brigade aéromobile d’Assen, au nord du Pays-Bas. « Nous ne savons pas encore comment cela s’est passé exactement et nous ne voulons pas spéculer sur ce sujet », a expliqué le Vice- amiral Rob Bauer.

Selon des témoignages sur place, « il y a eu une mauvaise manipulation d’un mortier qui a entraîné la mort de ces deux casques bleus. Comme souvent, les tirs de mortier ont commencé vers 7 heures et aux environs de 8 heures, il y a eu une grosse détonation qui a été entendue dans toute la ville, puis il y en a eu d’autres. Puis une dernière grosse explosion », explique un habitant.. « Les gens ont cru, à un début d’affrontement entre GATIA et HCUA », ajoute un autre.

Pour rappel, les Pays-Bas participent depuis avril 2014 à la mission de la MINUSMA, avec environ 400 militaires, quatre hélicoptères Apache et trois hélicoptères de transport Chinook.

MINUSMA : Un mandat plus offensif et combatif.

Aujourd’hui grâce au nouveau mandat de la MINUSMA, validé le 29 juin et qui entrera en vigueur le 1er juillet, les forces de la mission onusienne peuvent désormais faire face aux attaques répétitives et à la recrudescence de l’insécurité qui a gagné du terrain. Embuscades, attaques de garnisons ou de postes militaires, tir d’obus, pose d’engins explosifs, sont les attaques récurrentes auxquelles font face les soldats de la paix sur le terrain.

Au conseil de sécurité, le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, faisait le constat suivant : « À partir du moment où nous avons compris que nous étions devenus une cible privilégiée pour les terroristes, un certain nombre de mesures ont commencé à être prise, notamment pour être plus proactif ». Cette détermination du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, semble avoir porté ses fruits. Les composantes du nouveau mandat, qui a été établi sous le Chapitre VII de la charte des Nations unies, autorisent la MINUSMA à utiliser tous les moyens nécessaires pour accomplir son mandat.

Pour ce faire, le Conseil de sécurité a décidé deux orientations majeures, concernant le processus de paix et le nouveau mandat de la MINUSMA. Sur le processus de paix, la résolution du conseil de sécurité 2295 appelle, le gouvernement et les groupes armés signataires à accélérer la mise en œuvre de l’Accord de paix en particulier les aspects politiques et institutionnels et ceux portant sur la défense et la sécurité. Elle établit la restauration de l’autorité de l’État comme la finalité recherchée du processus de paix et souligne l’importance du redéploiement progressif des forces de défense malienne reconstituée pour dissuader la menace terroriste. Le nouveau mandat de la mission onusienne, sera désormais plus offensif, permettra de prévenir les attaques terroristes contre les casques bleus et une protection accrue des civils.

En termes d’effectifs, la mission sera renforcée de 2049 soldats et 480 policiers supplémentaires. La nouvelle résolution assigne aussi, comme nouvelle tâche à la MINUSMA, de lutter contre les attaques asymétriques afin de défendre activement son mandat. Dans la perspective du renforcement des capacités des troupes, le Conseil de sécurité exhorte les pays contributeurs à accélérer les procédures d’achat et de déploiement de tout le matériel nécessaire. Cela va se traduire par le renforcement des capacités en matière de renseignement, la fourniture de dispositifs de protection contre les engins explosifs, la dotation en moyens militaires appropriés. Ces recommandations du conseil de sécurité traduisent les engagements sans faille de Mr Annadif en faveur d’un mandat plus robuste. La MINUSMA sera verra donc dotée de drones de surveillance, de blindés et d’ hélicoptères.

Concernant la force Barkhane, le Conseil de sécurité l’autorise « à user de tous les moyens nécessaires dans la limite de leurs capacités et de leurs zones de déploiement, jusqu’à la fin du mandat confié à la MINUSMA par la présente résolution ».

Un projet solaire à Kidal !

La crise de 2012 a eu plusieurs conséquences sur la vie des populations du nord du Mali. Dans la région de Kidal, l’accès aux services sociaux de base est devenu difficile pour les habitants. L’accès à l’eau et à l’électricité constituent en grande partie les difficultés majeurs des riverains. Malgré les avancées significatives dans le processus de paix en cours, les défis sont multiformes. Selon certaines Organisations Non Gouvernementales (ONG)sur place, une grande partie des ménages se trouvent en dehors des réseaux de distribution d’électricité et demeurent sans éclairage la nuit. Cette situation d’obscurité favorise le banditisme et l’insécurité en général, selon les mêmes sources.

Face à cette situation, l’Ambassade du Canada à travers l’Unité Médiation (entité créée par la MINUSMA dans le but d’accompagner la mission dans son mandat d’appui à a pleine mise en oeuvre de l’Accord pour la Paix et Réconciliation) a initié un projet d’illumination solaire afin de permettre à plusieurs familles d’éclairer leur concessions. Le projet est prévu dans le cadre des activités des dividendes de la paix dans la région de Kidal. Pour Radia Achouri, porte parole de la Minusma, les bénéficiaires directs sont les 2000 familles intéressées par le projet. « L’éclairage permettra l’illumination une fois la nuit tombée, tout en garantissant aux jeunes élèves la possibilité d’étudier lors de la prochaine rentrée scolaire », a-t-elle précisé.

En effet, le projet cherche à combler le déficit d’éclairage des ménages et des centres de santé dans les quatre cercles de Kidal. Il sera exécuté dans les communes des cercles et bénéficiera en priorité aux ménages, avec des enfants scolarisés, afin de leur permettre d’étudier la nuit et aussi d’inciter les parents à inscrire leurs enfants lors de la prochaine rentrée scolaire. Quatre ONG sont chargées d’exécuter le projet, tel que l’ONG AFORD, pour le cercle de Kidal financé par le Canada. Il est prévu également,  3 projets à Impact rapide (QIPs) de 300 kits (alimentaire, scolaire, etc.) dans les cercles de Tessalit, Abeibara et Tinessako. Il faut rappeler que ledit projet est financé par le Canada, dans son ensemble à hauteur de 168 millions de Fcfa, explique Radia Achouri.

Face à l’absence de l’Etat dans cette partie du Mali, la MINUSMA rassure les uns et les autres du bon déroulement du projet dans cette partie du territoire malien ou l’autorité de l’État n’est pas effective.