Mali : 20 morts dans une attaque perpétrée par des éléments du MNLA

BAMAKO – Des éléments du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont tué 20 personnes dans un village situé dans la région de Mopti, dans le centre du Mali, a appris Xinhua vendredi de source officielle. Le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, le général Yamoussa Camara, a déclaré que le village de Bougoumi dans la commune de Tenenkou, région de Mopti, a été attaqué le 20 mars dernier par des hommes armés appartenant au MNLA. Le bilan s’élève à  vingt morts et plusieurs disparus. En plus des tueries, des viols ont été perpétrés, des populations spoliées de leurs biens : deux véhicules pick-up ont été emportés, indique un communiqué du ministre malien de la Défense, qui s’incline devant la mémoire des disparus et exprime sa profonde compassion à  leurs familles. Le général Camara demande aux populations de garder le calme et rassure que des actions sont en cours pour mieux quadriller les zones et mettre hors d’état de nuire les groupes terroristes. Il invite les populations à  redoubler la vigilance et à  signaler le plus tôt possible aux unités les plus proches toute infiltration d’éléments suspects. Les forces armées et leurs alliés prennent toutes les mesures pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, conclut le texte.

Mali : Le MNLA nomme un gouverneur à Kidal

Le MNLA, le mouvement indépendantiste touareg qui contrôle la région de Kidal, dans le nord-est du pays, a annoncé avoir nommé un gouverneur à  Kidal. Il s’appelle Mohamed Ali Ag Albessati. Il sera chargé de réorganiser cette région sur le plan administratif. Pour Mossa Ag Attaher, porte-parole du MNLA, il ne s’agit pas d’un acte de provocation. « Loin de là , nous ne sommes pas du tout dans la logique de la provocation », affirme-t-il. « Nous avons pris cette décision pour garantir davantage la continuité du fonctionnement de l’administration », indique M. Attaher. Pour le gouvernement malien à  Bamako, cette nomination est un non-évènement comme le souligne le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement Manga Dembélé. « Cette nomination est pour nous, un non-évènement. Les gouverneurs au Mali sont nommés par arrêtés pris en conseil des ministres. Toute autre nomination, toute autre autorité qui prétend nommer un gouverneur, d’abord est totalement incompétente pour le faire », souligne le porte-parole du gouvernement.

Le MNLA refuse de désarmer et réclame une mission de l’ONU

Dans un communiqué signé de son secrétaire général Bilal Ag Achérif, le MNLA « rejette catégoriquement toute déclaration faisant de son désarmement un préalable à  sa participation au processus de négociation ». Réunis en « sommet » dans la capitale politique ivoirienne Yamoussoukro le 28 février, les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avaient affirmé que le dialogue intermalien passait par le « désarmement de tous les groupes armés, notamment le MNLA ». La rébellion a lancé « un appel pressant » à  l’ONU pour « accélérer » le déploiement d’une force de maintien de la paix, qui selon elle devrait sécuriser le Nord malien jusqu’à  ce qu’une solution politique soit trouvée entre Bamako et le MNLA. La Mission internationale de soutien au Mali (Misma), la force africaine déployée dans le pays, est censée prendre à  terme le relais des troupes françaises combattant depuis janvier les groupes jihadistes qui occupaient tout le nord du Mali depuis l’an dernier. Elle pourrait être transformée dans quelques mois en une mission de paix des Nations unies. Commission dialogue et réconciliation Affirmant protéger les habitants du nord du Mali contre « les crimes massifs et les multiples exactions » de l’armée malienne, le MNLA a appelé la Cédéao et la communauté internationale à  « exercer des pressions » sur Bamako en vue de l’ouverture d’un « dialogue ». Les autorités maliennes de transition ont annoncé cette semaine la création d’une Commission dialogue et réconciliation (C, qui devra notamment oeuvrer à  rapprocher les différentes communautés, dont les Arabes et Touareg souvent vus par les populations noires comme des soutiens des islamistes. Le MNLA, rébellion touareg laà¯que qui a renoncé à  sa revendication d’indépendance du Nord malien, avait combattu aux côtés des groupes islamistes contre l’armée malienne en 2012, avant d’être évincé dans la région par ses ex-alliés.

Attentat suicide à Kidal : bilan, 7 morts

A Kidal, les attentats suicide se multiplient après l’attaque la semaine dernière de la ville de Gao par les hommes du Mujao. Alors que des affrontements opposent les forces françaises aux islamistes de la zone, c’est « Un véhicule piégé qui a explosé à  19H30 (locales et GMT). L’attentat-suicide a été perpétré contre le check-point de la partie est de Kidal, tenu par le MNLA », le Mouvement national de libération de l’Azawad (rébellion touareg), a déclaré une source militaire jointe depuis Gao (environ 350 km au sud de Kidal). « C’était un kamikaze en pick-up. L’attaque ne visait pas directement les Français, parce que l’attaque était dirigée vers l’extérieur (de la ville) et non vers l’aéroport tenu par les Français », a indiqué la même source, sans fournir de bilan. Après le déclenchement de l’opération Serval, les forces françaises avaient repris fin janvier le contrôle de l’aéroport de Kidal, ancien bastion islamiste, et quelque 1.800 soldats tchadiens sont arrivés depuis pour sécuriser la ville o๠étaient déjà  présents des islamistes armés et le MNLA, qui affirment collaborer avec les Français dans la traque des jihadistes en cours depuis janvier au Mali. Après l’attentat, « nous avons compté sept morts et onze blessés. Le kamikaze est mort » ainsi que « six combattants », a déclaré une source hospitalière jointe sur place. Le MNLA et le MIA s’en mêlent L’attentat a aussi été annoncé par le chef du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), le groupe armé se disant islamiste « modéré » et présent dans la ville avec le MNLA, ainsi que par un responsable du gouvernorat, tous deux joints au téléphone depuis Bamako. Mais le chef du MIA, Alghabass Ag Intalla, a soutenu que l’explosion s’est produite « à  une barrière militaire » de son mouvement, « à  la sortie » de la ville. Selon le responsable du gouvernorat de Kidal, « l’explosion de la voiture piégée s’est déroulée au sud de Kidal, vers la route qui conduit à  Ménaka ». « Il y a eu au moins quatre morts. (…) La voiture piégée est venue de l’intérieur de la ville de Kidal », a-t-il ajouté. Dans un premier temps, une source militaire française basée à  Gao avait parlé d’une explosion due à  une destruction de munitions. Mardi matin, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait affirmé que les combats, « violents », se poursuivaient dans le massif des Ifoghas, avec beaucoup de pertes dans les rangs des islamistes armés. Il y a des morts « tous les jours » mais les forces françaises font « très peu de prisonniers », avait-il dit.

L’irrésistible ascension politique de Chato…

On la voit partout sur les écrans de TV5, France 24 et cela depuis le début de la crise au Nord. Tous se souviennent de la virulence avec laquelle Mme Haidara Aichata Cissé, député de Bourem ( dans la région de Gao) a réagi avec véhémence aux propos de Moussa Ag Assarid, porte parole du MNLA. Pour elle, le MNLA est le seul responsable de la présence des terroristes au nord et de la crise que traverse le Mali… De retour à  Bamako, Chato, telle qu’on la surnomme, a fait un coming back triomphal, acclamée par les populations de Bourem, de Tombouctout ou encore de Gao. « Animal politique » Il est rare de voir une femme aussi active qu’elle sur le plan politique, à  l’inverse de ses consœurs ministres ou militantes associatives confinées aux réunions d’atelier : « Aujourd’hui je suis députée et cela me permet de faire des choses, de changer des choses, et de pouvoir m’exprimer… », évoquait-elle lors d’un entretien sur l’ORTM, la chaà®ne nationale. Mais Chato va encore plus loin et ne s‘en laisse pas conter. Elle est de tous les voyages d’importance. Que ce soit avec ses pairs députés ou avec les autorités de transition. Présente au 20è sommet de l’Union Africaine à  Addis Abeba, le 27 janvier 2013, elle a fait une apparition remarquée aux côtés du Président par intérim Dioncounda Traoré. Elle accompagne aussi le Premier ministre Django Cissoko en tournée à  Bruxelles et à  Paris ce 19 février. l’initiative, elle l’ avait déjà  faite au Parlement Européen à  Bruxelles avec ses pairs de l’Assemblée Nationale, dont l’honorable Assarid Ag Imbarcawane, et d’autres comme son mari, Hadj Baba Haidara, député élu lui à  Tombouctou. Membre du collectif des « Elus du Nord« , crée suite à  l’occupation des régions nord du Mali par les jihadistes d’Ansar Dine ou du Mujao, Chato soutenait vivement l’intervention française pour libérer le nord : « On a assez dialogué, l’heure n’est plus à  la parole mais à  l’action », a t-elle clamé plusieurs fois et notamment au Forum de la Coalition pour le Mali en décembre 2012. «Â Tout sauf le MNLA… » Mais l’honorable député, par ailleurs femme d’affaires, propriétaire de l’agence de voyage Wanitours, semble prendre un autre virage. Elle a ainsi mis en garde la France contre toute négociation avec le MNLA. «Â Attention, il faut que l’on soit très vigilant. Nous ne pouvons pas combattre ces gens là  et nous asseoir avec eux et dialoguer… ». Pourquoi Chato s’agite t-elle autant ? Pour beaucoup d’observateurs, C’’est une femme de grande ambition qui n’en restera pas là . «Â  Elle a non seulement du bagout, des moyens, mais aussi une virulence dans le discours qui peut séduire, comme énerver.. », commente cet éditorialiste. Pour Moussa B, Chato s’affiche trop sur les écrans de télévision et cache mal son jeu de s’imposer lors de législatives à  venir. Populaire, ambitieuse, volontaire, charismatique, enthousiaste, tels sont les adjectifs qui qualifient souvent cette femme qu’on a vu assister au déjeuner spécial en l’honneur de François Hollande, lors de son passage éclair au Mali. Ou remettre des dons aux populations de Tombouctou après la libération de la ville par les forces armées françaises, le tout à  grands renfort de communication médiatique et de liesse populaire. «Â Qui m’aime me suive… » Hermétique aux critiques, qui la décrivent comme une héritière de l’ancien régime, ou encore critiquée sur son élection à  l’Assemblée nationale, Chato a compris que rien ne se faisait, ni s’obtenait sans une communication efficace et bien huilée. Adepte des médias, son apparence ne laisse pas indifférent. Toujours vêtue de boubous amples et d’ ornements sonhrai, son ethnie d’origine, elle se veut ambassadrice de la culture du nord et il est bien difficile de faire l’impasse sur cette grande dame, au teint noir et au sourire étincelant… Quant à  ses détracteurs, ils n’ont pas fini d’entendre parler de Chato, et pas seulement dans le plaidoyer pour le Nord. Elle pourrait demain devenir l’une des femmes de poigne, apte à  briguer les postes au plus au niveau de l’Etat et pourquoi pas la magistrature suprême un jour. Car pour Chato, la campagne a déjà  commencé.

« Nous, Touareg Maliens »

Excellence, Monsieur le Président de la République, Excellences, Mesdames et Messieurs les Ministres, membres du Gouvernement, Excellences, Mesdames et Messieurs Honorables Députés, Mesdames et Messieurs les Responsables des organisations et institutions internationales, Mesdames et Messieurs les Responsables de l’ONU, de l’Union Africaine, de la CEDEAO, de l’Union Européenne et du Parlement Européen, Pays frères et amis, Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, souhaitons par la présente nous exprimer légalement, pacifiquement et démocratiquement afin de nous démarquer clairement du Mouvement National de Libération de l’Azawad qui agit et revendique injustement et sans aucun mandat au nom de tous les Touareg du Mali et ce depuis sa création. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, estimons que nous n’avons pas à  prouver notre patriotisme et notre attachement indéfectible à  notre pays, le Mali, à  ses institutions et à  ses valeurs, mais qu’il est de notre devoir de nous dissocier officiellement et publiquement d’un mouvement armé qui a utilisé et utilise encore des moyens violents pour s’exprimer en notre nom, en celui de notre peuple, sans jamais avoir consulté au préalable ses populations, ses leaders traditionnels, ses responsables politiques et religieux, et faisant ainsi fi de toutes les valeurs morales, traditionnelles, coutumières et ancestrales de la société Touareg. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons que les Touaregs à  l’intérieur du Mali, dans les camps des réfugiés et ceux de la Diaspora n’ont aucunement besoin de mouvements islamistes, ni de mouvement pour une libération de l’Azawad pour être représentés. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons que le MNLA: i) n’a jamais disposé d’un mandat légitime de la part des populations Touareg pour parler, agir et revendiquer en leur nom; ii) qu’il a déclaré contre toute logique et contre toute légalité et pratique internationale, l’indépendance d’un Etat que nous ne reconnaissons pas et qui n’a aucune chance d’être reconnu; iii) qu’il n’a jamais pu maà®triser même ses propres éléments qui ont commis en son nom des crimes et actes de vandalisme odieux; iv) qu’il a tissé à  un moment donné des relations ambigà¼es et malsaines avec les milieux extrémistes islamistes et terroristes. Compte tenu de tout cela, il s’est lui même disqualifié et doit se mettre au banc de la société. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, avons toujours eu et avons encore aujourd’hui des respectables et respectueux chefs coutumiers traditionnels, des leaders religieux modérés et pacifiques, des élus, des intellectuels, des universitaires, des artistes de renommée mondiale, ainsi que des associations de jeunes et de femmes qui ne sont affiliés à  aucun mouvement et qui sont largement représentatifs de la très grande majorité des Touareg du Mali. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, ne saurons donc accepter d’être représentés, ni aujourd’hui, ni demain, par des interlocuteurs usant de méthodes violentes, anti-démocratiques et illégales comme mode d’expression. Nous rejetons donc toute revendication d’indépendance et d’autonomie exprimée par quelque mouvement et quelque groupe que ce soit au nom des Touareg du Mali. On ne peut pas dénoncer l’arbitraire et la violence et y répondre par l’arbitraire et la violence! Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons que nous sommes un peuple pacifique qui n’a qu’une seule aspiration: celle de la paix, de la cohésion sociale, du respect des religions et des libertés, et du développement économique et social dans les régions du nord du Mali et pour toutes les ethnies qui y vivent et y cohabitent pacifiquement et fraternellement depuis des millénaires. Nous avons été, nous sommes, et nous demeurerons des maliens à  part entière. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, souhaitons porter à  la connaissance de toutes et de tous que la quasi totalité des Touareg qui se sont réfugiés hors du Mali n’avaient et n’ont d’autres revendications que celles légitimes des autres maliens du nord C’’est à  dire avoir les mêmes chances dans l’accès à  la prise de décision et au développement. Ces populations réfugiées n’ont eu à  un moment donné d’autre choix que de se réfugier et mettre leur famille à  l’abri par simple et unique crainte pour leur sécurité et ils sont prêts à  revenir dès que celle ci leur sera garantie. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, lançons un appel à  tous les patriotes sincères, afin qu’ils s’impliquent pour sauver le Mali, la terre de nos ancêtres nomades et sédentaires. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, demandons aux partis politiques de mettre l’intérêt supérieur de la nation au dessus des querelles politiciennes et d’œuvrer à  l’édification d’un Mali pluriel, uni et solidaire. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons à  notre armée nationale qu’il est de son devoir de répondre à  l’esprit républicain en assurant la vie et les biens de toutes et de tous aussi bien au Nord qu’au Sud. Compte tenu de ces faits et par conséquent, nous souhaitons par la présente : • Demander au gouvernement, aux organisations et institutions internationales, aux pays amis et frères, de considérer que le MNLA ne représente pas les Touareg du Mali. • Rappeler que nous avons toujours cohabité pacifiquement et fraternellement avec l’ensemble des populations du nord ainsi que celles du sud du Mali et que nous avons toujours eu des systèmes propres de règlements de différends inhérents à  toute société. • Nous élever contre tout amalgame et tout acte de violence et de vandalisme contre les populations civiles innocentes et leur affirmer notre soutien et notre solidarité. • Rappeler que nous faisons confiance aux Institutions de la République pour mener toute action visant à  ramener la paix dans l’unité nationale. • Demander à  la justice de ce pays que toute la vérité soit faite et publiquement connue sur les actes de violence et de vandalisme commis contre les populations innocentes au Nord comme au Sud du Mali, afin d’ouvrir la voie à  une vraie réconciliation et au pardon. • Enfin, réitérer notre confiance en nos élus, nos dirigeants et à  tous les amis du Mali qui, nous l’espérons, sauront prendre d’urgence les mesures nécessaires face à  cette situation. Vive le Mali!

Algabass Intalla, Ag Najim, Ould Bounama etc… WANTED !

Terrorisme, reddition, crimes portant atteinte à  la sécurité intérieure de l’Etat, à  l’intégrité du territoire par la guerre, l’emploi illégal de la force des armes, dévastation et pillage public, crimes à  caractère raciste, régionaliste et religieux ou trafic international de drogue. Voilà  entre autres les chefs d’inculpation retenus par le Procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Daniel Amagouin Téssougué, contre une trentaine de personnes. Elles sont des rangs de MNLA, d’Ançar dine, du Mujao et divers autres narcotrafiquants. l’annonce du mandat d’arrêt a été faite à  la télévision nationale lors du journal télévisé de 20 heures. Ces criminels et narcotrafiquants font désormais l’objet d’une traque tant à  l’intérieur qu’à  l’international. Parmi eux figurent en bonne place : Iyad Ag Ghaly, Algabass Ag Intalla, Hamada Ag Bibi du mouvement Ançar dine, Sidi Mohamed Ould Bounama alias Sanda (Aqmi), Bilal Ag Cherif, Mohamed Ag Najim, Moussa Ag Assarid (Mnla), Cherif Ould Ataher , Abdrahamane Ould El Amr alias Ahmed El Tilemsi, Aliou Mahamane Touré(Mujao). Rompre avec l’impunité Cette décision du parquet traduit sa volonté de rompre avec l’impunité qui, selon lui, «Â constitue un terrain favorable à  l’application du phénomène criminel » aux antipodes des exigences de l’Etat de droit et de la construction d’une véritable démocratie. En tout cas, ce mandat d’arrêt sonne la fin de l’impunité à  l’égard des personnes qui, pour des raisons obscurantistes ont mis le Mali au devant des turbulences qu’il connaà®t aujourd’hui. Désormais dans le viseur, ces terroristes et narcotrafiquants seront bientôt traqués pour répondre d’ atrocités à  l’égard d’un pays qui leur avait tout donné (pour certains). C’’est le cas par exemple d’Iyag Ag Ghaly (Ancar Dine), qui il faut le rappeler, a même occupé une responsabilité diplomatique en sa qualité de Consul du Mali à  Djeddah à  l’époque d‘ATT. Il aura même négocié des libérations d’otages avec AQMI au compte du Mali… Alagabass Ag Intallah était lui député à  l’Assemblée nationale et bénéficiait à  ce titre de tous les privilèges grâce à  l’argent du contribuable malien. Il est aussi de l’une des grandes familles régnantes de Kidal, fief de la rébellion touareg. Moussa Ag Assarid est lui le prototype du renégat, membre et porte parole du MNLA. N’est-ce pas lui, fac-similé de la lettre à  l’appui, qui réclamait depuis la France auprès du défunt Mamadou Lamine Traoré, alors Ministre de l’Education nationale, une bourse afin de continuer les études qu’il avait entreprises avec les deniers publics. Mohamed Ag Najim a lui toujours vécu au Mali, avant d’émigrer en Lybie pour faire carrière dans la Légion verte de Kaddafi… Tous sont désormais recherchés pour être jugés et punis.

Le tumultueux parcours des rebelles touaregs du MNLA

Le MNLA représente une minorité au sein d’une communauté elle-même largement minoritaire au Mali, de 300.000 à  500.000 personnes sur 14 millions d’habitants. il a ses entrées en France o๠ses responsables sont reçus au ministère des Affaires étrangères et sur les plateaux de télévision, ce qui a sans doute contribué à  donner une vision déformée de son emprise sur le terrain.. A l’orrigine, le parrainage de Kadhafi Fort de son pactole pétrolier, le colonel Kadhafi, qui se voyait en « guide » non seulement de la « Grande Jamahiriya (République) arabe libyenne populaire et socialiste », mais aussi de toute l’Afrique, instrumentalise les Touaregs, ce peuple éparpillé sur cinq pays par les frontières de la colonisation, pour déstabiliser ses voisins. Dans les années 1970, Il recrute des « hommes bleus », nomades marginalisés par les pouvoirs centraux et appauvris par des sécheresses à  répétition. Le colonnel Kadhafi forme militairement les Touaregs, réputés pour leur tradition guerrière: Certains sont expédiés au Tchad ou au Liban. Nombre de Touaregs sont intégrés à  l’armée libyenne au sein d’une « légion islamique ». Après le soulèvement qui a démarré à  Benghazi au printemps 2011, quand les choses commencent à  mal tourner pour leur parrain libyen, plusieurs centaines des ces soldats prennent, à  l’automne 2011, la route du Mali, dévalisant au passage quelques arsenaux. Ils s’unissent à  de jeunes militants indépendantistes qui ont créé en un an plus tôt le Mouvement national de l’Azawad. Cette fusion donner naissance, en octobre 2011, au Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), qui revendique l’indépendance du Nord du Mali. La naissance d’Ansar Eddine Un dirigeant touareg historique, Iyad Ag Ghaly, ancien lui aussi de la « légion islamique » libyenne, qui a depuis versé dans le salafisme au contact de prédicateurs pakistanais, revendique le commandement militaire du MNLA, Devant le refus de ce dernier, il fonde son propre mouvement, Ansar Eddine (Défenseurs de la religion). Auréolé de son prestige passé, Ag Ghali ramène dans son orbite quelques jeunes Touaregs proches d’Al Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) et des djihadistes confirmés. Parrallèlement, apparaà®t, également à  l’automne 2011, un autre groupe armé, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), formé d’activistes maliens et mauritaniens noirs qui se réclament eux aussi d’Al Qaà¯da. L’alliance avec Ansar Eddine Le 17 janvier 2012, le MNLA lance une offensive surprise et prend plusieurs villes du nord-est du Mali, Ménaka, Aguelhok, Tessalit. Pour mener cette attaque, le MNLA, qui se dit laà¯que, s’allie au Groupe Ansar Eddine. L’armée malienne, sous-équipée, est rapidement défaite face à  ces combattants aguerris et fortement armés. Les rebelles sont rejoints par des soldats touaregs de l’armée malienne en déroute. Lors de l’offensive de janvier 2012, des exactions sont commises, en particulier à  Aguelhok, o๠une centaine de soldats maliens sont exécutés. Le manque de moyens de l’armée malienne est à  l’origine du coup d’Etat militaire du 22 mars à  Bamako. Les putschistes dénoncent l’abandon des soldats dans le Nord. L’indépendance … la charia, et l’éviction Profitant du chaos dans la capitale malienne, les rebelles poursuivent leur avancée. Le 30 mars, Ansar Eddine, le MNLA et des éléments d’Aqmi s’emparent de Kidal, puis de Gao. Le 1er avril, Tombouctou tombe à  son tour aux mains du MNLA, qui proclame l’indépendance. Mais dès le lendemain, le mouvement se fait déloger par les djihadistes d’Ansar Eddine et d’Aqmi. Le MNLA perd peu à  peu des positions face aux groupes islamistes armés qui prennent le contrôle effectif des principales villes. Ces derniers instaurent la loi islamique (charia) et marginalisent le MNLA avant de l’évincer totalement fin juin. En octobre 2012, alors que se prépare le déploiement d’un contingent ouest-africain sous mandat onusien, le MNLA se dit prêt à  revenir sur sa revendication d’indépendance et se contenter d’un « droit à  l’autodétermination ». Un mois plus tard, sous la pression de l’Algérie, hostile à  une intervention étrangère, des dirigeants d’Ansar ed-Dine annoncent vouloir dialoguer, puis s’engagent, en décembre, à  cesser les hostilités. Ils sont désavoués par Iyad Ag Ghaly qui décide, début janvier de lancer une offensive vers le sud du pays. Cet assaut précipite l’intervention française, le 11 janvier 2013. Le retour du MNLA, partenaire de l’armée française La rapide progression de l’armée française, entraà®ne une scission au sein d’Ansar Eddine. Une partie de ses membres, qui prend le nom de Mouvement islamique de l’Azawad (MIA) appelle à  une « solution pacifique » pour régler le conflit. Ce groupe rejette « toute forme d’extrémisme et de terrorisme » et « s’engage à  combattre » ses anciens partenaires. Parallèlement, dans Kidal et sa région, berceau des Touaregs, l’arrivée de l’armée française fin janvier redonne un second souffle au MNLA qui s’installe dans la ville sans combattre après la fuite des djihadistes. A Kidal, le MNLA cohabite avec les islamistes touaregs du MIA. Il fait aussi son entrée dans la ville de Ménaka, à  80 km de la frontière nigérienne. Désormais, les rebelles du MNLA disent vouloir aider les forces franco-africaines à  combattre les chefs et combattants djihadistes, dont Iyad Ag Ghaly, repliés plus au nord, dans le massif des Ifoghas. Le MNLA semble avoir obtenu qu’aucun soldat malien ne vienne dans la zone -ce sont 1800 soldats tchadiens qui sécurisent la ville de Kidal-. Il craint en effet les représailles des soldats maliens contre les Touaregs, après un an de conflit dans la région, et des décennies de de l’armée malienne contre les « peaux rouges » touaregs.

Le NON de la diaspora aux négociations avec le MNLA

l’initiative de deux maliennes, Chantal et Ami Doucouré, militantes au sein de la diaspora malienne. Apres la libération de Konna, Diabaly, Douentza, Tombouctou, Gao, l’opération de SERVAL est aux portes de Kidal, bastion des rebelles touaregs. C’’est à  partir de cette ville que la reconquête du Mali prend une nouvelle tournure : le dialogue. Le texte des militants indique que les Maliens de France alertent les dirigeants maliens, français, de la CEDEAO et la communauté internationale sur le danger de « banalisation » et « légitimation » d’organisations terroristes comme le MNLA. Ces maliens attirent leur attention et celle du peuple français sur trois contre-vérités : dans une partie de l’opinion, il existe un mythe touareg. Mais le MNLA ne représente qu’une infime partie des touaregs maliens. Les fausses revendications indépendantistes portées par ce mouvement terroriste vise, d’une part, le développement de ses trafics (drogue, armes, otages) et, d’autre part, la confiscation du sous-sol du Mali par les puissances occidentales, qataries et saoudiennes. Mais les richesses du sous-sol malien appartiennent à  tout le peuple Malien ! De tous temps, le Mali a été, est et restera une terre d’hospitalité et de tolérance. Quelles que soient les appartenances ethniques et les opinions religieuses, il existe une tradition séculaire du « vivre ensemble ». C’’est le MNLA qui a créé et instrumentalisé la question ethnique. C’’est lui qui a pris en otage les populations du Nord, qui fait la chasse aux peaux trop foncées et veut imposer sa domination aux populations noires. C’’est le loup qui crie « au loup ! »Â…. Les régions du Nord ne sont pas les « parents pauvres » du Mali, au contraire. l’Etat Malien a privilégié le développement des ces régions au détriment de celui des autres régions ! Des milliards de FCFA ont été investis dans des équipements publics et l’Etat malien a mené une politique constante de promotion des leaders touaregs issus des différentes rébellions. Ces populations ne sont pas les « oubliés » de la République mais plutôt ses enfants trop gâtés. « Nous, ressortissants Maliens en France et amis du Mali, tenons à  dénoncer les crimes commis par le MNLA et ses complices (AQMI, Ançardine, Mujao, MIA, Boko Haram). Ces crimes odieux (comme celui perpétré le 17 janvier 2012 à  Aguel Hock) doivent être lourdement sanctionnés. Le recours ferme à  une justice nationale et internationale peut, seul, être le gage d’un retour pérenne à  la paix au Mali » indique le texte. « Nous estimons qu’il faut impérativement parachever la reconquête de l’intégrité territoriale avant d’engager la moindre discussion. Enfin, nous insistons pour que la démarche de réconciliation nationale ne concerne pas une infime partie de la population du Mali, mais l’ensemble des populations du pays. Cette réconciliation nécessitera un retour rapide à  la justice et le rétablissement de la confiance entre tous les acteurs du « mieux vivre » ensemble au Mali. Vive le Mali un et indivisible ! Vive l’amitié entre les peuples français et Maliens ! », conclut le texte

Opération Serval : Une guerre sans merci au Nord

Près d’un mois après le déclenchement de l’opération Serval, l’étau se resserre autour des djihadistes. Les frappes françaises continuent pour anéantir la capacité opérationnelle des fous de Dieu. Cette dynamique est boostée maintenant par les Etats-Unis qui ont déjà  commencé à  prêter main-forte aux efforts français. La confirmation de cet appui a été donnée hier par le vice-président américain, Joe Biden en visite en France. «Â Nous sommes tombés d’accord sur la nécessité mettre en place au plus vite une mission internationale africaine au Mali et de la placer aussi rapidement que possible sous l’autorité des Nations unies », déclaré Joe Biden à  l’issue de sa rencontre avec le président français François Hollande. Appui américain En effet sur le terrain, l’appui américain est perceptible. Ainsi selon des sources américaines, l’armée de l’air des USA a effectué, à  la date du 3 février, 30 vols pour soutenir les Français. Ces frappes intensives visent les caches d’armes, les centres d’entrainement… Ces derniers temps, elles visent particulièrement les montagnes de l’Adrar des Iforas de Kidal, seul repaire des djihadistes après leur débâcle dans les autres villes qu’ils occupaient. Et oà¹, selon toute vraisemblance, sont détenus les otages français. Pour François Hollande, la France va continuer sa mission qui consiste, selon lui, à  recouvrer l’intégrité territoriale du Mali avant de passer le relais aux troupes africaines et plus tard à  une mission de la paix. Cette position française traduit la perspective de l’arrivée prochaine du reste des troupes maliennes et africaines pour assurer le contrôle et la sécurité des zones débarrassées des islamistes. Les africains s’y préparent activement comme l’attestent les propos du président ivoirien et président en exercice de la Cédéao, Alassane Dramane Ouattara, selon lesquels toutes troupes africaines doivent être au Mali dans un très bref délai. Il s’agira donc de renforcer les troupes nigérianes, togolaises, nigériennes, tchadiennes, sénégalaises etc. qui évoluent sur le terrain. Au regard de tous ces derniers développements, l’on est en droit de se poser la question de savoir sur l’avenir des islamistes. En tout cas ça sent le roussi !

Mali : l’atout touareg pour libérer les otages français

Mohammed Moussa Ag Mohammed et Oumeà¯ni Ould Baba Akhmed. Les deux hommes ont été arrêtés dimanche près de la frontière algérienne. Non par l’armée malienne, ni par l’armée française, mais par le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad). Du moins le groupe indépendantiste touareg le revendique-t-il. Tout comme il affirme vouloir les mener dans la ville de Kidal, o๠sont actuellement positionnés à  la fois combattants touaregs et militaires français. Une étrange cohabitation, peut-être même une collaboration, dont les termes sont pour le moment très flous. Des renseignements précieux pour Paris «C’est le hasard des événements, déclarait lundi sur RFI le député malien Ibrahim Ag Mohammed Assaleh, en charge des relations extérieures du MNLA. Les militaires français savaient que nous étions à  Kidal lorsqu’ils sont arrivés. C’est comme ça que les choses ont avancé.» Aucun accord officiel, donc, mais «je pense bien qu’il devrait y avoir des opérations communes, du partage de renseignements, d’informations.» Un échange qui pourrait commencer très vite, puisque le MNLA semble disposé à  remettre ses prisonniers de marque aux Français. Les captifs pourraient détenir des renseignements précieux pour Paris, notamment sur les otages retenus au Sahel. «Le moment est venu de les libérer»,a lancé François Hollande aux ravisseurs samedi, lors de sa visite au Mali. Sans négocier, a-t-il pré­cisé sur un ton qui sonnait comme une menace. C’est que, justement, les sept otages français, enlevés par Acmi et le Mujao, pourraient se trouver au nord de la ville de Kidal, plus précisément dans le massif des Ifoghas, fief des combattants touaregs du MNLA. Une hypothèse «probable», selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian. Et qui pourrait expliquer à  la fois la présence et la discrétion des forces françaises dans cette ville, aux confins du Nord-Est désertique malien. Chasser les groupes islamistes armés Dans le sud du pays, o๠l’intervention française menée à  Kidal sans associer l’armée malienne passe mal, tout le monde croit à  un accord entre Paris et le MNLA: la France servirait de médiateur entre le groupe rebelle et Bamako, en échange de son aide pour obtenir la libération des otages. Rien ne permet d’affirmer qu’un tel accord existe. François Hollande s’en est défendu samedi, à  Bamako: «La France n’a pas vocation à  s’ingérer dans le processus politique malien, a-t-il déclaré. Il ne nous appartient pas de faire des choix politiques pour le Mali.» Mais, même sans accord, il est clair que la promptitude du MNLA à  soutenir les efforts français dénote à  tout le moins une volonté de se faire bien voir de Paris. Depuis dès mois, les indépendantistes touaregs – qui demandent aujourd’hui un nouveau «statut» pour le nord du Mali, et non une indépendance immédiate – clament leur disponibilité à  combattre au côté des forces libératrices pour chasser les groupes islamistes armés. Une proposition qui n’avait jamais reçu de réponse officielle mais qui semble aujourd’hui prendre forme. «Tout prêt» des sept captifs C’est autour de Kidal, dans le massif des Iforas, que seraient détenus les sept otages français au Sahel, selon Paris. à‰voquant leur sort samedi, François Hollande a jugé que «les ravisseurs doivent comprendre que le moment est venu de libérer les otages», ajoutant que les forces françaises au Mali en étaient désormais «tout près». Le président nigérien Mahamadou Issoufou a aussi jugé dimanche que les quatre Français enlevés au Niger en septembre 2010 étaient «vivants» et «probablement» dans le nord du Mali, «vers la frontière avec l’Algérie, dans les montagnes des Iforas». Enfin, lundi, le général nigérian Shehu Abdulkadir, commandant en chef de la Mission africaine (Misma), a évoqué sur BFMTV une opération franco-africaine de libération des otages: «La Misma est en train de préparer quelque chose. (…) Nous y travaillons. Je ne veux pas vous révéler la teneur de nos plans. On garde ça pour nous, pour l’instant.»

Le Mnla et Ansardine ne sont pas crédibles pour participer à la reconstruction du Mali

Hier, ils étaient imbus de leur puissance militaire et aujourd’hui ils sont pleins de crainte sur le sort qui doit leur être réservé par l’armée malienne (appuyée par la communauté internationale) dans le reconquête du territoire et par les justices malienne et internationale. Ils veulent des négociations : -après avoir, ensemble, éventré et tué près de 100 militaires maliens à  Ag Elhok, les mains liés dans le dos ; -après avoir, ensemble, conquis près des 2/3 du territoire malien ; -après avoir, ensemble, tué, violé et torturé les populations de Gao, Tombouctou, Ménaka, Ansongo, Bourem, Kidal, Djiré, Niafunké, Douentza etc. Leur aventure a jeté des centaines de maliens hors de chez eux, réfugiés dans les pays frontaliers et dans le sud du Mali : on parle de près de 300 000 déplacés. Ensemble, ils ont déclaré unilatéralement l’indépendance de ces territoires occupés ; pour après se déchirer sur la manière de conduire leur à‰tat ; et cela quelques jours seulement après sa proclamation. Comme un seul homme, la communauté internationale a rejeté cette auto-proclamation : ONU, Union Africaine, Europe, etc. Pourquoi n’avaient-ils pas voulu négocier ? -parce qu’ils étaient lourdement armés, avec des armes acquises avec les fonds des trafics en tous genres et celles venant de Lybie ; – parce qu’ils étaient sûrs de détourner pour leur cause, les jeunes touaregs maliens venant des armées de Kaddafi, qui ont passé les 2/3 de leurs vies dans les guerres au Pakistan, en Afganistan, au Liban, au Soudan, au Tchad ; – parce qu’ils savaient qu’ils allaient être rejoints par certains députés, maires, fonctionnaires d’origine touareg ; – parce qu’ils avaient parié qu’ils seraient rejoints par les arabes de Gao et de Tombouctou ; ce qu’ils ont réussi en partie ; – parce qu’ils savaient que beaucoup de militaires touaregs maliens (dont les commandos méharistes formés par le Mali et commandés par des touaregs) les rejoindraient ; – parce que la naà¯veté des dirigeants du Mnla les avait fait penser que le mouvement pouvait utiliser Ansardine de Iyad Ag Ali , Mujao et Aqmi pour assouvir leurs ambitions personnelles démesurées. Aujourd’hui, le Mnla et Ansardine cherchent à  se démarquer des autres ; ce qui n’est pas crédible, ce qui est difficile à  accepter si l’on sait que C’’est grâce à  leurs puissances de feu conjuguées qu’ils ont fait fuir l’armée malienne des villes du Nord, qu’ils ont déclaré ensemble l’indépendance. Ce n’est pas crédible parce que les mêmes individus (chefs de guerre et troupes) passent d’un groupe à  l’autre suivant les rapports de force du moment et pour les gains à  tirer. Sur ce point, les derniers évènements (décembre 2012 et janvier 2013) sont révélateurs : les rebelles Mnla de Ménaka sont passés à  Ansardine, après leur défaite dans les affrontements avec le Mujao, Ansardine a préféré son alliance à  Aqmi en se lançant dans l’offensive sur Konna. En octobre 2011, une délégation de l’Assemblée Nationale du Mali avait rejoint ces groupes armés, à  Zakak dans les grottes à  côté de Kidal, pour essayer de les convaincre de négocier avec le gouvernement. Ces éléments de Mnla et d’Ansardine ont opposé un refus catégorique, malgré les explications et assurances données par les députés sur les possibilités immenses qu’offrent la Constitution du Mali, les Lois sur la Décentralisation au Mali, pour satisfaire les revendications économiques, politiques, culturelles, sociales de tout malien. Ceux qui veulent négocier aujourd’hui font partie des plus grands représentants de l’à‰tat dans les régions occupées. La quasi-totalité des rebelles touareg du Mnla comme de Ansardine sont députés, anciens ministres, maires, conseillers municipaux, militaires, fonctionnaires de l’à‰tat, douaniers, gendarmes, gouverneurs, etc. De l’indépendance à  nos jours, aucune rébellion touareg n’a su s’imposer parce que les populations ne les ont jamais suivis. Le tort de l’à‰tat malien a toujours été de négocier avec eux, en faisant des faveurs aux chefs et à  ceux qui ont pris les armes avec eux. Le tort de l’à‰tat malien a été d’accepter des accords qui ont conduit à  démilitariser les régions du nord, ce qui a contribué à  l’installation de Aqmi dans la région, au développement des trafics de drogue et d’armes et aux trafics humains (otages, émigration vers l’Europe). C’’est bien cette situation d’insécurité (en partie) qui a rendu difficile la réalisation des projets de développement. Qu’ont-ils fait ou proposé, en tant que représentants de l’à‰tat et de la république, pour enrayer cette situation ? Rien, parce qu’ils étaient partie prenante des problèmes, tantôt comme négociateurs pour la libération des otages qu’ils ont contribué à  enlever, tantôt comme principaux bénéficiaires des trafics et du détournement des fonds alloués aux projets de développement. Bien entendu leur comportement pose la question de la gouvernance au Mali. Chaque président de la république, depuis les indépendances a choisi au minimum un touareg dans chacun de ses gouvernements ; certains sont même allés jusqu’à  imposer des maires et des députés touaregs dans certaines localités et régions. De 2002 au coup d’à‰tat, quatre premier-ministres se sont succédés, et tous étaient originaires des régions nord du pays. Avec cela, on ne peut pas dire que le Mali a méprisé ces régions, bien au contraire. Et fort heureusement, les autres maliens ne se sont pas plaints en rejetant sur le nord les échecs des politiques menées par ces gouvernements successifs. Autre point ; le pays a consacré plus de 110 milliards pour le développement du nord, budgets gérés avec des personnalités du nord à  des postes de décision, dont des touaregs. Ces projets comme les autres (portant sur le sud) ont connus peu de succès, handicapés dans le cas du nord par l’insécurité dans la région. Fort de tout cela, on ne peut pas se lever pour dire que le Mali a négligé les régions du nord, on ne peut pas se lever pour dire que l’on veut l’indépendance de ces régions, surtout si l’on est partie prenante à  l’échec du développement, à  la marginalisation des populations de Anefis, de Nioro du Sahel ou de Yorosso. La bonne gouvernance veut que les élus et les agents de l’à‰tat soient choisis respectivement pour leurs légitimités politiques et leurs compétences ; et qu’ils soient redevables devant les citoyens organisés. Pour revenir au Mnla et ses alliés d’Ansardine, Mujao, Aqmi, il faut savoir que ces bandits ne représentent pas les touaregs, dont la majorité est dans la continuité de la culture malienne, dans l’harmonie du brassage ethnique qui caractérise la population malienne et en accord avec les institutions de la république. Les touaregs ne sont pas les premiers résidents des régions nord du Mali et encore moins la population majoritaire. Ils sont à  peine plus de 1% de la population malienne qui s’élève à  14 millions habitants, d’après le dernier recensement. Dans l’histoire de la République du Mali, les considérations ethniques et régionalistes n’ont jamais été évoquées par qui que ce soit, si ce n’est certains chefs touaregs ifogas. Il est vrai que dans leurs rébellions successives, ils sont arrivés à  mobiliser d’autres tribus touaregs ; et dès que les accords leur donnaient certains avantages « dus à  leurs rangs », ils se sont « rangés » jusqu’à  la prochaine rébellion. Le Mali ne va pas se développer si l’on privilégie une ethnie par rapport à  l’autre, si l’on privilégie une région par rapport à  l’autre, si l’on renforce les féodalités touaregs, peulhs, bambaras ou bwas, si l’on met en avant les revendications communautaires, ethniques, régionalistes. Le Mnla et ses alliés d’Ansardine, de Mujao et de Aqmi ont réussi à  mettre le doute dans la tête des maliens, à  créer quelques tendances de replis ethniques. Ils ont fait du tort à  la communauté touareg, en enrôlant des jeunes pour une cause ethnique, pour asseoir leur féodalité, en créant la suspicion envers les touaregs, en mettant fin à  la prédisposition naturelle des maliens à  accepter que le pays consacre plus de moyens pour les populations vivant dans le désert, qu’elles soient touareg, peulh ou arabe. La tâche de la reconstruction sera difficile et très délicate. Elle doit se faire avec le « Chacun pour tous, tous pour le Mali et les Maliens », en organisant et garantissant une justice sévère contre les rebelles d’aujourd’hui et de demain. Le Mali ne pourra plus accepter des accords qui favorisent une région ou une ethnie. Toute faveur de circonstance, pour une région devra être prévue et acceptée par tous, et pour un temps. Cela est déjà  pleinement possible avec nos lois, qui offrent beaucoup de souplesse, tant que la volonté de construire est dans les coeurs. Les textes Décentralisation qui offrent toutes les possibilités de développement local pourront être complétés par le respect des principes de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) qui prévoient des dispositions pour que les richesses minières maliennes profitent, suivant des règles transparentes, aux populations d’o๠elles sont extraites ; ce qui ne sera que justice aujourd’hui pour les populations de Kayes, de Sikasso et de Koulikoro, et demain pour celles de Taoudéni et de Gao. l’entente à  organiser entre maliens devra porter sur la Décentralisation, avec des principes similaires à  ceux de ITIE, dans le cadre de la Constitution de 1992. La conférence qui va la bâtir devra clairement déclarer dans ses préambules la fin des différents accords dits de Tamanrasset, d’Alger et du Pacte national. Pour motif, ces accords ont fragilisé l’à‰tat, ont permis aux terroristes de s’installer et ont consacré des faveurs aux touaregs et aux régions o๠ils vivent principalement ; avec les ressources produites et consenties par les autres populations. Pour motif, les éléments essentiels du Pacte national sont contenus dans les textes de la Décentralisation. Si la reconstruction ne se fait pas sur ces bases, il faut croire que le Mali de demain sera encore plus déchiré, car les velléités de replis ethniques et régionalistes ont déjà  commencé ailleurs que dans les régions du nord, en réponse à  celles que le Mnla et ses alliés d’Ansardine, Mujao et Aqmi ont mis en avant.

Kidal: un chef islamiste arrêté

Il est le numéro trois et l’idéologue d’Ansar Dine («Défenseurs de l’islam»). Ce groupe islamiste est l’un des groupes plus influents qui contrôlaient il y a encore quelques jours plusieurs localités du nord du Mali. Mohamed Moussa Ag Mouhamed a été arrêté près de la frontière algérienne «par un groupe armé» avant d’être conduit vers Kidal, selon plusieurs sources officielles maliennes. Sinistre réputation l’homme qui est la tête pensante de l’organisation d’Iyag Ag Ghaly a été arrêté à  In Hallil, près de la frontière algérienne. Selon le gouvernorat de Kidal, on doit cette prise de taille à  « un groupe armé allié». Radio France Internationale (RFI) précise dans un reportage sur le sujet qu’il s’agit en fait du MNLA qui a réussi à  mettre la main sur Ag Mouhamed. Oumeà¯ni Ould Baba Akhmeda, responsable du Mujao, a également été arrêté par les hommes du MNLA. Selon un cadre du mouvement touareg, l’arrestation s’est produite après un accrochage entre le MNLA et un convoi de rebelles qui tentait de passer la frontière algérienne. A Tombouctou, son nom faisait trembler. Touareg originaire de la région, c’est lui «qui ordonnait de couper les mains», a affirmé une source de sécurité malienne. Décrit comme le chef de «la police islamique» de la ville, il faisait partie de ceux qui faisaient respecter la charia (la loi islamique) à  la lettre dans «la ville aux 333 saints» jusqu’à  sa libération, le lundi dernier. A son actif, amputations, coups de fouets aux couples « illégitimes », aux fumeurs. Avec ses « policiers », il a imposé le port du voile intégral aux femmes, interdit la mixité dans les écoles, le football, la danse, la musique et l’alcool. Et aussi, la destruction des mausolées centenaires, lieux de piété pour les musulmans et richesse culturelle classée au Patrimoine mondiale de l’humanité. Kidal, bastion des djihadistes La ville située au nord est du Mali et sa région ont été pilonnés ces derniers jours par l’aviation française. Elles abriteraient plusieurs chefs et combattants de groupes djihadistes (dont Ansar Dine), soupçonnés de s’y être réfugiés après le début des combats. C’était le bastion des «Défenseurs de l’islam» avant qu’un groupe dissident, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), n’en prennent le contrôle aux côtés des rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). Ces deux groupes soutiennent l’entrée des Français dans la ville mais refusent celles des soldats maliens et africains, craignant des représailles de leur part. Des dépôts logistiques et des centres d’entraà®nement se trouveraient également dans la zone de Tessalit, à  200 km au nord de Kidal, près de l’Algérie. Les autorités françaises pensent également que leurs sept otages seraient détenus dans cette zone, dans les montagnes de Ifoghas. à‰voquant leur sort samedi, lors de sa visite au Mali, François Hollande a lancé un appel aux ravisseurs qui « doivent comprendre que le moment est venu de libérer les otages ».

François Hollande va prêcher la concorde à Bamako

Accompagné par un fort parfum de communication présidentielle, François Hollande vient présenter samedi à  Bamako sa feuille de route politique aux autorités maliennes. L’armée française a conduit en trois semaines une guerre éclair. Le nord du pays est libéré de l’emprise des islamistes. Maintenant s’ouvre une nouvelle phase, qui garde sa dimension militaire, car les opérations vont durer contre les groupes terroristes encore vivaces le long de la frontière avec l’Algérie. Mais la dimension politique va de plus en plus s’imposer, l’issue du conflit dépendant de la qualité du dialogue que pourront nouer les autorités maliennes de Bamako et les Touaregs qui continuent de défendre leur particularisme au nord. François Hollande garde le tempo, très rapide, imprimé par les militaires. L’opération «Serval» n’est pas terminée qu’il débarque déjà  sur le terrain, flanqué de Laurent Fabius, son ministre des Affaires étrangères, de Jean-Yves Le Drian, en charge de la Défense, et du ministre du Développement, Pascal Canfin. La visite, annoncée vendredi mais pas détaillée, devrait passer samedi par Bamako, la capitale, et aussi par Tombouctou. Cette dernière ville avait été prise en avril 2012 par les Touaregs «laà¯ques» et indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), supplantés par les groupes armés liés à  al-Qaida en juin, avant d’être libérée par les troupes franco-maliennes. La voie d’une Entité régionale touareg L’arrivée à  Tombouctou du chef de l’à‰tat français et de son homologue malien, Dioncounda Traoré, symbolisera la victoire des troupes françaises et maliennes que les deux présidents se promettent de féliciter. La ville mériterait également d’être choisie pour lancer un message de réconciliation. L’imam de la grande mosquée Djingareyber, que les deux chefs d’à‰tat doivent visiter, a lancé vendredi un appel à  «la retenue» et à  «l’arrêt des pillages», dans son premier prêche depuis la fuite des djihadistes, qui a libéré les frustrations des populations noires à  l’endroit des Arabes et Touaregs. Pour les citoyens français, cette tournée présidentielle rappellera celle effectuée par Nicolas Sarkozy à  Benghazi, le 15 septembre 2011. Chef de guerre ayant triomphé de Mouammar Kadhafi, Nicolas Sarkozy n’avait pas attendu la libération totale de la Libye pour s’en venir dans la ville symbolisant son action déterminée. «Nous croyons à  une Libye unie, pas à  une Libye divisée», avait lancé Nicolas Sarkozy, déclenchant les vivats de la foule se pressant sur la place de la Liberté de Benghazi. François Hollande devrait également invoquer la réconciliation nationale, mais en engageant les autorités maliennes à  dialoguer avec les indépendantistes touaregs du MNLA. «Je vais au Mali aussi pour qu’il y ait un dialogue politique qui puisse permettre que le Mali, après avoir chassé les terroristes, puisse retrouver la stabilité et l’esprit de concorde», a-t-il indiqué vendredi. Quel que soit le mot choisi, la voie d’une entité régionale touareg au nord, plus ou moins autonome de Bamako, paraà®t la seule possible. Conforter l’autorité du président malien La communication politique n’existerait pas, l’empressement du président français à  se rendre au Mali n’en aurait pas moins sa justification. La ville de Kidal, aux alentours de laquelle l’armée française a pris position, s’est «libérée» toute seule, par l’action revendiquée des combattants du MNLA et du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), dissidence du groupe islamiste Ansar Dine, essentiellement touareg. Ce sont des unités de l’armée tchadienne participant à  la force africaine dépêchée au Mali qui ont depuis fait route vers Kidal. à€ Bamako, un haut gradé de cette armée malienne qui devait demeurer en réserve pour éviter toute friction avec les combattants touaregs, n’en a pas moins annoncé l’arrivée jeudi de ses soldats à  Kidal. Une information semble-t-il fausse, qui traduisait surtout la volonté d’une partie de l’état-major de l’armée malienne d’en découdre avec les Touaregs, dans leur fief de Kidal. L’objet premier de la présence de François Hollande aux côtés de Dioncounda Traoré est de réaffirmer au plus vite l’autorité du président malien par intérim sur son armée. Le capitaine Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d’à‰tat du 22 mars 2012, a toujours des partisans.

Le président Traoré rejette toute négociation avec les islamistes

Le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, interrogé par FRANCE 24 et RFI, rejette tout dialogue avec le MIA (Mouvement islamique de l’Azawad), issu d’une scission au sein du mouvement djihadiste Ansar Dine, mais envisage des négociations avec les autonomistes touaregs du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad). « Avec les derniers développements auxquels nous avons assisté, il est évident qu’Ansar Dine s’est disqualifié, n’est plus éligible au dialogue, quel que soit par ailleurs le masque que certains d’entre eux ont décidé de porter désormais. Cette histoire de MIA (Mouvement islamique de l’Azawad) ne correspond à  rien du tout », affirme le chef de l’à‰tat malien par intérim, alors que les militaires français prennent position autour de Kidal, grande ville du Nord-Mali qui reste aux mains du MIA et du MNLA. En revanche, Dioncounda Traoré est ouvert à  des discussions avec le MNLA : « Le seul groupe avec lequel nous pouvons envisager des négociations susceptibles d’aboutir, C’’est le MNLA, à  condition qu’il renonce à  toutes ses prétentions territoriales et qu’il accepte de s’intégrer au Mali définitivement et qu’ensemble, nous cherchions la solution dans la démocratie, dans la décentralisation et dans le développement », affirme le président. Exigences du MIA « La France est pour l’instant dans une position de « bonne intelligence avec les Touareg », selon les termes du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian qui précise : « Nous sommes dans une situation particulière à  Kidal ». Alors que jusqu’à  présent, des soldats maliens ont accompagné les militaires français dans leur offensive contre les groupes islamistes à  Gao et à  Tombouctou, les Français sont seuls à  l’aéroport de Kidal, o๠ils sont pour l’instant bloqués par une « tempête de sable », selon Paris. En manoeuvrant seule à  Kidal, l’armée française répond ainsi à  la demande de MIA, qui a exigé que « l’armée malienne et les forces de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) ne pénètrent pas sur le territoire de l’Adrar des Ifoghas, région de Kidal, avant qu’une solution politique ne soit trouvée ». l’armée malienne « n’est pas là  pour se venger » Les exactions contre des Touareg et des Arabes, considérés comme proches des islamistes, constatées lors de la progression de l’armée malienne vers Gao et Tombouctou, « ne sont pas du ressort de l’armée malienne », assure le président par intérim Dioncounda Traoré. « Vous avez pu constater que même lors des scènes de pillages auxquelles nous avons assisté, l’armée malienne était là  pour dire aux populations : ne pillez pas, évitez les amalgames », affirme-t-il sur FRANCE 24 et RFI. Les militaires maliens « ne sont pas là  pour se venger ou mener des représailles. Ils sont là  pour une cause nette et claire : reconquérir notre territoire, faire en sorte que notre pays retrouve la paix et une vie constitutionnelle normale. Ce n’est pas une guerre contre une ethnie, contre les Touareg, les Soninkés, les Songhaà¯. Au Mali, ce genre de problème n’existe vraiment pas. »

La prise de Kidal ravive les tensions

Le retour en force des rebelles laà¯ques du MNLA dans leur fief historique irrite les autorités maliennes. Les troupes françaises ont débarqué mardi pour sécuriser les lieux et favoriser des négociations. Les forces spéciales françaises ont débarqué mercredi, dans la nuit noire sur l’aéroport de fortune de Kidal, à  la piste mangée par le sable porté par les tempêtes, d’ordinaire plutôt occupée par des troupeaux de chèvres errantes que par des avions de transport de troupes ou par des hélicoptères de combat. Kidal, capitale d’une région de 60.000 âmes, était la dernière ville du nord du Mali occupée par des groupes djihadistes. Ceux-ci avaient quitté les lieux dès dimanche pour céder la place aux Touaregs laà¯ques du Mouvement pour la libération de l’Azawad (MNLA). Les combattants du mouvement Ansar Dine, dirigé par Iyad Ag Ghali, un chef touareg plus opportuniste que fondamentaliste, qui s’est rallié à  al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), ont préféré plier bagages plutôt que d’affronter l’ennemi. Le basculement du rapport de force provoqué par l’intervention française avait entraà®né une dissidence à  l’intérieur de cette organisation de Touaregs islamistes. Le Mouvement islamique de l’Azawad, qui en est issu, (MIA) assure rejeter le terrorisme et vouloir assurer une issue pacifique à  la crise. Influencés, semble-t-il, par l’Algérie toujours soucieuse de diviser les rébellions dans la région, certains de ses membres avaient annoncé leur revirement à  Alger fin décembre, au lendemain de la visite dans la capitale algérienne de François Hollande. «Les Français ont rencontré des membres du MNLA et aussi le secrétaire général du MIA, Algabass Ag Intalla, ainsi que des notables locaux», a affirmé à  l’AFP un cadre de l’administration locale. La présence militaire française à  Kidal peut servir à  lancer des actions rapides contre les bases o๠sont repliés les djihadistes, mais dans un premier temps elle est surtout destinée à  sécuriser la zone. Le dispositif français pourrait être renforcé par l’arrivée de 500 soldats venus du Tchad et du Niger. Selon une source militaire malienne, une colonne tchado-nigérienne serait partie mercredi matin de Menaka, 300 km plus au sud, pour rejoindre Kidal. L’idée est de créer une force tampon susceptible d’éviter des affrontements entre les milices touaregs qui tiennent désormais la ville et les soldats de l’armée malienne. Ces derniers n’étaient «même pas au courant» de l’initiative française, «en tout cas pas au niveau de l’état-major». «C’est très bizarre», affirme un militaire proche du commandement de l’armée nationale, même s’il préfère attendre de mieux «comprendre la situation» avant de «juger des intentions» des Français, auxquelles il avoue pour le moment «ne rien comprendre». C’est peu dire, donc, que l’initiative française à  Kidal n’a pas été préparée en étroite collaboration avec l’armée malienne. Et qu’elle ne suscite pas non plus un enthousiasme débordant. Car l’officier de l’armée malienne tient fermement à  rappeler une chose: «Nous ne sommes pas dans une logique de négociations avec le MNLA, en tout cas pas avant la restauration de l’intégrité territoriale du Mali.» Et de juger que les combattants du MNLA ou d’Ansar Dine, «c’est la même chose». Du côté de la présidence, l’un des plus proches collaborateurs du président de transition Dioncounda Traoré affirme également ne «pas être au courant», n’avoir «aucune information» et même «être inquiet des réactions sur les réseaux sociaux». Le crocodile de la préfecture Bamako se cabre contre une grande partie des Touaregs qui sont jugés responsables de la descente aux enfers du pays. Mardi, les députés ont voté à  l’unanimité une feuille de route sur la transition démocratique qui se prononce contre des négociations avec le MNLA ou tout autre mouvement autonomiste. Il faudra pourtant trouver une solution politique. Paris a ainsi appelé les autorités maliennes «à  engager sans plus attendre des discussions avec les représentants légitimes de la population du Nord». La région de Kidal, qui s’étend jusqu’à  la frontière algérienne, est en effet le fief historique des «hommes bleus», ces seigneurs du désert à  l’image ternie. Kidal est dominé par la tribu des Iforas dont Iyad Ag Ghali est un des chefs respectés malgré ses multiples changements d’alliance. Ses habitants d’origine nomade quittent souvent leur maison en dur pour s’installer dans le désert. Dans ce monde aride, carrefour des contrebandiers, les populations vivent avec le sentiment d’être abandonnées par le pouvoir central, celui des Africains noirs. Les programmes d’aide au développement ont souvent été détournés. Les révoltes successives qui ont secoué dans une certaine indifférence le Sahara malien ces dernières décennies sont toujours parties de ce constat sans qu’au final un rééquilibrage entre le Nord et le Sud intervienne. Kidal, la «capitale des hommes bleus», est une bourgade misérable. L’une de ses rares attractions est un crocodile à  l’âge indéterminé qui tourne en rond dans le bassin du jardin de la préfecture. Le reptile est un souvenir légué par le dernier administrateur français à  l’occasion de son départ, pour cause d’indépendance, en 1960.

Le MNLA, communication girouette et sujet de moquerie sur Twitter

On pourrait s’y perdre. Allié des islamistes radicaux l’année dernière, puis évincé par Ansar Eddine et Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) se propose aujourd’hui d’aider l’armée française dans la reconquête du Nord-Mali. Revendiquant quelque 10 000 combattants, ce qui paraà®t peu vraisemblable, le mouvement touareg semble prêt à  beaucoup pour revenir dans le jeu. Sans vraiment se soucier de sa crédibilité. Ils étaient aux abonnés absents. Voire à  porter au rang des disparus. Les rebelles du MNLA ont pourtant repris une place dans le jeu politique, et militaire, malien, au moins sur le plan de la communication. Lundi 28 janvier, ils ont ainsi annoncé, via un communiqué, démenti par la présidence malienne, avoir repris huit villes du Nord-Mali : Kidal, que l’armée française a atteint, mercredi 30 janvier, Tessalit, Léré, In Khalil, Anefis, Tinzawatène, Tessit et Talatayt. « Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad a décidé de reprendre en toute urgence ces localités afin d’assurer la sécurité des biens et plus particulièrement des personnes en raison des graves dangers qui pèsent sur leurs vies avec le retour dans l’Azawad de l’armée malienne », peut-on lire dans le document. Opportunisme s’il revendique à  nouveau le contrôle de territoires désertés par les islamistes à  la faveur de l’opération Serval, le MNLA, qui n’a pas abandonné l’idée d’une indépendance de l’Azawad, cherche surtout à  devenir le seul interlocuteur local crédible attaché à  la protection de la population du Nord. Quitte à  passer pour opportuniste. Alors qu’il offre désormais son aide à  la France dans la lutte contre les jihadistes, il avait ainsi pris les armes aux côtés d’Ansar Eddine et d’Aqmi, il y a seulement un an. Ce que ne manque pas de noter la présidence malienne, via son compte Twitter, le 28 janvier : Porte ouverte Le ministre de la Défense français leur a cependant lancé, mercredi 22 janvier, un véritable appel du pied. « Les Touaregs, sauf ceux qui se sont laissés embrigader par des groupes terroristes que nous condamnons totalement, (…) sont nos amis », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Ils sont dans leur territoire au Nord du Mali et il importe de les respecter et de les considérer comme des Maliens comme les autres ». Dans la perspective de la guerre asymétrique qui se profile, la Défense française semble ainsi laisser la porte ouverte au MNLA, sans le dire officiellement, qui revendique un arsenal important issu de Libye et, surtout, quelque 10 000 combattants. Crédibilité Mais le MNLA est-il toujours crédible ? Le chiffre de 10 000 hommes est en effet contesté, nombre d’experts l’estimant très exagéré, du fait de l’érosion du mouvement, qui avait été écarté par les islamistes d’Ansar Eddine et d’Aqmi. Mais, ces derniers jours, C’’est sur Twitter que les observateurs, maliens et étrangers, montrent, avec humour, le plus de perplexité. absents. Voire à  porter au rang des disparus. Les rebelles du MNLA ont pourtant repris une place dans le jeu politique, et militaire, malien, au moins sur le plan de la communication. Lundi 28 janvier, ils ont ainsi annoncé, via un communiqué, démenti par la présidence malienne, avoir repris huit villes du Nord-Mali : Kidal, que l’armée française a atteint, mercredi 30 janvier, Tessalit, Léré, In Khalil, Anefis, Tinzawatène, Tessit et Talatayt. « Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad a décidé de reprendre en toute urgence ces localités afin d’assurer la sécurité des biens et plus particulièrement des personnes en raison des graves dangers qui pèsent sur leurs vies avec le retour dans l’Azawad de l’armée malienne », peut-on lire dans le document.

André Bourgeot:  » L’opération Serval risque de se transformer en guérilla »

SlateAfrique – l’intervention des troupes françaises au Mali est-elle de nature à  rétablir rapidement la paix dans le pays? André Bourgeot – Rapidement? Certes pas! L’intervention militaire française a d’une part stoppé l’avancée des groupes armés djihadistes qui ont tenté de prendre Sévaré, o๠il y a un aéroport international, et d’autre part libéré Diabaly et Konna avec, en réalité, l’appui l’armée malienne. L’objectif est bien de rétablir la paix qui ne sera effective que lors de la reconquête totale de l’intégrité du territoire national: cela demandera du temps d’autant que, pour l’heure, se sont essentiellement les militaires français qui sont en première ligne, avec une armée malienne affaiblie et dont la chaà®ne de commandement demeure floue. SlateAfrique – Est-ce que l’enthousiasme des populations que vous avez observé au Mali, par rapport à  cette intervention, va durer? A.B. – Globalement, les réactions sont favorables, en effet. Les populations du nord libérées du joug et de la terreur djihadiste reprennent vie et expriment leur soulagement. A Bamako, des vendeurs de petits drapeaux tricolores s’activent sur les trottoirs de la capitale et reprennent le commerce informel, tricolore cette fois: les petits drapeaux qui flottent sont même achetés. Pour autant, est-ce que cela va durer? Dans le nord, l’ensemble des populations (Songhai, Peuls, Touaregs, Bozos, Maures et Arabes) manifeste son soulagement et sa joie. Ce qui ne veut pas dire que les groupes armés djihadistes ne disposeront pas, le cas échéant, de relais locaux qui existent déjà . SlateAfrique – Le MNLA a-t-il véritablement une stratégie? A.B. – Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), indépendantiste et laà¯c, connaà®t un sérieux déclin, depuis quelques semaines. Il s’est fait d’abord bouté hors de Gao par le Mujao (Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest), puis de Ménaka toujours par ce même groupe efficace dans le trafic, entre autres, de cocaà¯ne, et plus récemment d’El Khali, dans les environs de Tin Zawaten. Il tente de rebondir en proposant ses services à  l’armée française, arguant du fait suivant: être des combattants aguerris et de bons connaisseurs de la région, tout en précisant qu’il rejette toute collaboration avec l’armée malienne interdite «d’Azawad». Cette dernière appellation relève d’une construction politique des rebelles qui ne renvoie à  aucun fondement géographique et encore moins historique. L’Azawad géographique concerne l’espace situé entre Tombouctou et Arraounae sillonné par les pasteurs nomades maures. Berabich représente une superficie de 380 kilomètres carrés environ. Il souffre d’un important déficit de légitimité sociale, politique et militaire difficile à  remonter… Lire la suite sur Slate Afrique : http://www.slateafrique.com/102239ord-mali-operation-serval-consequences-itv-andre-bourgeot

Massacre d’Aguel’Hoc : hommage au capitaine Sékou Traoré

24 janvier 2012, 24 janvier 2013, le massacre d’Aguel Hoc a un an. Pour rendre hommage au capitaine Sékou Traoré dit « BAD », le Bloc d’Intervention Populaire Pacifique pour la Réunification Faà®tière du Mali(Biprem) a organisé une journée commémorative le 24 janvier 2013. Sékou Traoré et ses camarades sont tombés en janvier dernier au champ d’honneur, brutalement assassiné par les rebelles du MNLA et autres islamistes à  Aguel’Hoc. Devoir de mémoire Affectueusement appelé BAD, Sékou Traoré et ses camarades d’armes sont de dignes fils du Mali tombés sur le champ de l’honneur lors du massacre d’Aguel-Hoc. Agé de 35 ans, cet ancien leader de l’AEEM s’est sacrifié pour sauver ses frères d’armes des assaillants. Ils s’étaient battu des heures durant pour sauver la ville. Ce jour là , à  court de munitions, il tombera entre les mains de l’ennemi, mais il demandera à  ses camarades de se sauver… La triste nouvelle tombe alors à  Bamako avec les photos des militaires égorgés et celle du capitaine éventré, des images qui ont fait le tour de la toile et des médias nationaux. Un massacre qui a aussitôt provoqué l’ire des femmes des militaires de Kati qui ont ensuite marché sur Koulouba. Par devoir de mémoire, le Bloc d’intervention populaire pacifique pour la réunification faitière du Mali(Biprem) composé d’autres mouvements ont rendu un vibrant hommage à  ces illustres jeunes morts pour la Patrie. « Voila un an, Sekou Traoré et ses camarades sont tombés sur le champ de l’honneur. Biprem et ses alliés rendent hommages à  ces dignes fils qui sont mort pour la patrie », a déclaré Aliou Badra Diarra. Pour la circonstance, le dessinateur peintre Abdou Ouologuem a également réalisé des Tableaux pour immortaliser les militaires sacrifiés : «depuis que J’ai appris cette triste nouvelle, je me suis mis à  travailler nuit et jour pour immortaliser ces jeunes. Je ne connaissais pas ce jeune officier, mais les circonstances dans lesquelles il est mort prouvent qu’il est un brave homme ». « Les grands hommes ne meurent jamais. Sékou est mon neveu, il avait le Mali sur le C’œur. Je remercie tout ceux qui lui ont rendu hommage », a déclaré au cours de la cérémonie l’oncle du capitaine Traoré en larmes. Ses anciens camarades du comité AEEM (Association des Elèves et Etudiants du Mali) de la promotion 1998-2000, avec à  leur tête, Abba Maà¯ga, l’ancien secrétaire général de la Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines (Flash), lui ont également rendu hommage. « Sékou Traoré dit Bad était mon secrétaire à  l’organisation. BAD doit être un exemple pour les jeunes. J’exige que toute la lumière soit faite sur le massacre d’Aguel Hoc ».

Quand le MNLA veut piéger la France…

Depuis quelques semaines, le Mouvement National pour la Libération de l’AZAWAD est en train de faire le tour des medias occidentaux et magrébins pour parler de sa volonté de combattre aux côtés de l’opération Serval de la France au Mali contre les islamistes. Il y a un an de cela, ce même mouvement allié aux mêmes groupes islamistes avait déclaré une guerre sans merci à  l’armée malienne au nord. La suite est connue de tous, un tiers du territoire malien occupé, des populations brimées et victimes des pires exactions, le patrimoine culturel détruit et maintenant la guerre… MNLA, le cheval de Troie des islamistes Pourtant, le duo MNLA et Ancardine a fait long feu. N’ayant pas les mêmes aspirations politiques mais revendiquant plutôt l’instauration de la charia, les groupes islamistes ont tôt fait de se débarrasser d’alliés devenus encombrants. Les indépendantistes du MNLA sont chassés de leur « Assawad » fictif par les islamistes suite à  une répression sanglante à  Gao. Evaporés dans la nature, avec ses leaders réfugiés au pays du médiateur de la crise, le Burkina Faso, les « azawadiens » sont retournés à  leur première tribune, les plateaux télé internationaux. Ils veulent à  tout prix revenir dans le jeu d’o๠ils ont été éjectés, surtout depuis le début de l’offensive militaire. Le MNLA souhaite maintenant « prêter main forte à  la France » dans les combats qu’elle livre avec l’armée malienne aux djihadistes. Cette nouvelle position des indépendantistes Touareg est perçue au Mali comme une manœuvre dilatoire et un piège par les Maliens qui les considèrent comme la cause de tous les maux que connaà®t le pays. « La France doit être vigilante » l’opinion malienne a depuis le début de la rébellion touareg en 2012, trouvé que la France accordait trop de crédit et de visibilité à  ses leaders. Yaya Diakité professeur de lycée à  Bamako rappelle que le MNLA a ouvert la porte du nord aux islamistes. Il met en garde les autorités françaises sur la non-représentativité de ce groupe. « Ces rebelles touareg n’ont rien derrière eux si ce n’est leur nuque ». «La France doit être vigilante de ne pas accepter la proposition de ces rebelles touareg au risque de voir la joie malienne pour l’intervention française à  la haine » menace un autre intervenant. Rokiatou Dramé, administratrice sociale affirme qu’ « aucun malien n’acceptera ces rebelles touareg qui ont divisé le Mali. Si la France veut que les maliens continuent à  l’applaudir, elle ne doit pas prêter oreilles aux ragots de ces apatrides et traitres. Pas question d’accepter le MNLA sur la table de négociation. Sinon les maliens nous allons nous lever comme un seul homme pour combattre nos ennemis ».

Crise malienne : les négociations aux calendes burkinabé

Aux premières heures de la crise au Mali, C’’est le président Blaise Compaoré qui a eu la confiance de ses pairs de la sous-région pour mener la médiation entre les différents protagonistes. Après le coup d’Etat du 22 mars dernier, le pays des hommes intègres était devenu le vestibule des hommes politiques maliens pour arrondir les angles en vue de la bonne marche de la phase intérimaire puis transitoire. Ce qui a d’ailleurs eu le don d’agacer certains qui estimaient que le linge sale du Mali devait se laver en famille. l’on se rappelle le ballet des hommes politiques, autour des rencontres appelées Ouaga I et Ouaga II. Tout comme les Maliens s’étaient bien familiarisés avec le visage du représentant du Médiateur en la personne du Burkinabé des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, avait réussi à  convaincre les militaires à  lâcher du lest par la signature de l’accord-cadre avec la CEDEAO, marquant ainsi le retour à  la vie constitutionnelle normale. Des visions finalement inconciliables Pour rapprocher les lignes entre les occupants du nord Mali et l’autorité centrale, Blaise Compaoré était aussi monté sur ses grands chevaux pour trouver un « gentleman agreement » entre les différentes parties. Dans ce cadre, des rencontres avaient eu lieu avec des positions pour le moins tranchées de part et d’autre. D’un côté, l’Etat malien intransigeant sur le caractère laà¯c du pays et l’intégrité territoriale. De l’autre côté, le MNLA, qui cherche à  cor et à  cri une indépendance avant d’en arriver à  une autodétermination, et le groupe Ançar dine obnubilé par l’idée d’appliquer la charia. Ces négociations étaient fortement critiquées par une bonne partie de la population malienne qui jugeait le MNLA et Ançar dine infréquentables. Le premier pour avoir trahi le pays en étant à  l’origine de son invasion par les islamistes et autres narcotrafiquants, le second pour ses actes odieux et inhumains. Il faut signaler que nombreux sont les Maliens qui trouvaient en Blaise un médiateur plutôt zélé, qui développerait des sympathies pour le MNLA par exemple. C’’est justement dans le cadre de ces négociations que les autorités maliennes devaient rencontrer des membres d’Ançar dine autour de la table à  Ouagadougou d’abord le 10 janvier avant d’être repoussé au 21. C’’était compter sans l’humeur belliqueuse de Ancar dine et le MUJAO qui ont sonné la charge de nouveau par l’attaque de Konna le jeudi 10 janvier dernier au niveau de la ligne de front. La suite est connue, les hostilités sont ouvertes avec l’intervention française du reste avalisée après coup par la communauté internationale. Les négociations sont stoppées net comme la percée des djihadistes à  Konna. Alors question: Blaise a-t-il perdu la main ? En tout cas, les djihadistes semblent bien lui couper la main. En effet, même le Burkina Faso a varié sur l’option des négociations en évoquant une intervention militaire plus que jamais nécessaire. Mieux, le Burkina enverra des troupes au Mali pour mener le combat contre ceux-là  qu’il croyait fréquentables il y a peu. l’attaque de Konna a permis d’édifier les derniers sceptiques sur les intentions inavouées des fous de Dieu. Aujourd’hui beaucoup d’observateurs estiment que l’aval de la communauté internationale est la preuve patente que les négociations doivent être mises sous le boisseau. Du moins, pour le moment…

Ménaka, triste symbole de la rébellion armée, un 17 janvier…

Ménaka, est désormais le tristement célèbre symbole de l’attaque des rebelles du MNLA en 2012. Située dans la région de Gao à  un peu plus de 1000 km de Bamako, C’’est ensuite, la localité d’Aguel’hoc, qui est à  son tour victime de l’offensive des hommes en turbans, qui revendiquent l’indépendance de l’Azawad. Le 17 janvier est une date marquante parce qu’elle est la 4è attaque des rebelles depuis les indépendances au Mali et parce qu’elle ne laissait en rien présager la partition du pays, dans une atmosphère o๠les partis politiques étaient plongés dans la préparation des élections générales du 29 avril. Elles n’auront pas lieu finalement puisqu’après Ménaka, Aguel’hoc et la fête du 20 janvier, date de création de l’armée malienne, le Mali se retrouvera pris dans un étau irrépressible de colère populaire. Celle des femmes d’abord en fin janvier, décidés à  en découdre avec ATT sur la mort horrible d’une soixantaine de soldats maliens à  Aguel’hoc exécutés par Aqmi et le MNLA, ensuite, celle des militaires de la garnison de Kati, révoltés par leurs conditions salariales déplorables et le manque d’équipements et de formation… s’en suivra le coup d’Etat du 22 Mars et la chute des régions du nord, le reste, nous le connaissons tous… CPI : zéro impunité Un an après, le 17 janvier 2012, la CPI décide d’ouvrir une enquête sur les crimes présumés commis depuis Janvier 2012, une façon de marquer le coup. Et pour ne pas céder à  l’impunité. « Depuis le début du conflit armé qui a éclaté en janvier 2012, les habitants du nord du Mali sont soumis aux grands troubles qui agitent leur région », a-t-elle déclaré. « Divers groupes armés ont semé la terreur et infligé des souffrances à  la population par tout un éventail d’actes d’une extrême violence à  tous les stades du conflit. Je suis parvenue à  la conclusion que certains de ces actes de brutalité et de destruction pourraient constituer des crimes de guerre au regard du Statut de Rome », a précisé Fatou Bensouda, procureur général de la CPI. Car si les rebelles du MNLA qui sont à  l’origine de l’attaque de Ménaka, ont depuis été mis hors jeu par les groupes armés islamistes que sont Ansar Dine, le Mujao qui contrôlait jusqu’à  l’offensive française, la région de Gao ou encore, Aqmi qui détient aujourd’hui 41 otages en Algérie, il va sans dire, que ces hommes ont commis des crimes contre leurs frères dans ces attaques. Des Maliens ont agressé d’autres maliens, soldats ou pas, ces crimes ne devront pas rester impunis de l’avis général : « J’ai un frère dans la rébellion, et il faudra qu’il soit jugé pour ses actes ! », témoigne Oumou Sall Seck, maire de Goundam, réfugié à  Bamako. Pour Saidou Diallo, maire de Gao, la décison de la CPI est salutaire : « C’‘est une bonne chose, parce que le MNLA qui continue à  réclamer l’Azawad, cherche à  ne pas encourager la réconciliation entre Maliens. Aussi, après la guerre, il faudra une justice et punir tous ceux qui ont perpétré des actes violents, Mossa Ag Assarid, le premier. C’’est la seule manière d’amener une réconciliation saine au Mali ». Ainsi cette décision de justice internationale convient à  la plupart des ressortissants du nord, déplacés ou réfugiés à  Bamako, qui ont perdu des proches dans ces attaques. Mais si le Mali est aujourd’hui au C’œur d’une guerre, qui n’en est qu’à  ses débuts, le processus sera long pour réunifier tous les Maliens du nord et surtout ne pas tomber dans la stigmatisation ethnique, le repli identitaire ou l’esprit de vengeance. Une tâche immense attend tous les Maliens et le 17 janvier restera une date clé dans l’histoire de la rébellion armée au Nord du Mali.

Mali : réunis à Alger, le MNLA et Ansar Dine s’accordent sur l’idée de discuter avec Bamako

Le MNLA et Ansar Dine ont signé un accord en fin d’après-midi, vendredi 21 décembre, à  Alger. Les représentants des deux entités, Mohamed Ag Akharib pour Ansar Dine et Bay Dikmane pour le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), ont notamment prévu de négocier avec Bamako. Sécuriser la zone du nord du Mali, assurer l’aide humanitaire à  la population et enfin travailler ensemble pour éviter toute atteinte à  l’intégrité territoriale du pays. Voilà  les priorités des deux mouvements. Les deux chefs de délégation ont aussi répété qu’ils s’opposaient à  une intervention militaire internationale. Ils assurent qu’ils éviteront toute hostilité ou situation de confrontation et qu’ils veulent aider à  la libération des otages dans la région. Ils assurent par ailleurs qu’ils permettront la libre circulation des personnes, et la relance des activités économiques, politiques, sociales et éducatives. Enfin, l’accord prévoit que le MNLA et Ansar Dine négocient avec les autorités de transition à  Bamako pour trouver une solution pacifique. A la fin de la réunion, le représentant d’Ansar Dine a réaffirmé qu’il n’était pas question de négocier sur la charia. Mais l’accord prévoit malgré tout « le respect des valeurs authentiques du peuple de l’Azawad ». La charia Sur le terrain, à  Gao, le Mujao a repris sa campagne de châtiments corporels et de mutilations en public. Hier matin, un jeune homme a eu la main tranchée et quatre autres ont reçu des coups de fouet. Cet habitant de Gao qui souhaite conserver l’anonymat a assisté à  ces punitions infligées au nom du respect de la charia, au moment même o๠le Conseil de sécurité vient d’autoriser le déploiement d’une force d’intervention, et pour lui, ce n’est pas une coà¯ncidence.

Boubacar Bah : « Pour le nord, je suis optimiste ! »

s’il est aussi le Président de l’Association des Maires du Mali. Boubacar Bah, gère la commune V de Bamako. Malgré les défis, on peut encore aujourd’hui déplorer l’état de non développement de certaines communes de Bamako et dans les régions, un manque flagrant d‘infrastructures sociales, éducatives ou de santé de qualité, bases même du développement local. Mais que font nos maires pourrait-on encore se demander ? Comment prennent-ils en compte l’aspect local pour satisfaire le citoyen. Le Maire n’est-il pas le premier interlocuteur du citoyen en détresse ? Journaldumali.com : Comment l’Afrique peut-elle se développer à  partir de ses territoires, thème de ce 6è sommet Africités ? Boubacar Bah : Depuis longtemps au Mali, on a parlé de décentralisation. Chacune de nos 8 régions au Mali a son schéma d’Aménagement directeur, mis en exergue par le Forum sur la décentralisation. Mais ces textes ont rarement été appliqués et cela nous aurait, dans le cas contraire, évité la crise que nous vivons aujourd’hui. On parle d’un nord qui n’est pas développé, mais combien de milliards ont été injectés dans cette partie de notre pays aujourd’hui occupée ? Journaldumali.com : la gestion des territoires, quelle vision en avoir ? Boubacar Bah : Il faut une cohérence dans la gestion des territoires, donc des hommes. Mais on ne gère pas seulement des hommes, mais aussi des ressources. Un exemple, tout le budget de l’éducation, ne pas va pas aux régions, seulement une infime partie. Il n’y a donc pas un transfert efficace de ressources et d’intellectuels pour former les élites dans nos régions. D’o๠l’exode vers la capitale . Pourtant l’ancien président du Cap Vert, Pédro Pires l’a mentionné : «Â O๠sont nos intellectuels, nos universitaires ? » Chaque région du Mali devrait avoir une université et des cadres compétents pour former les étudiants…Le cas de Ségou est encourageant avec la nouvelle université et nous disons aux enseignants : «Â  restez dans les régions pour créer le dynamisme local ». Et dans l’autre sens, il faut à  tout pris drainer les ressources vers les régions. Journaldumali.com : Vous disiez que des milliards avaient été injectés au nord ? Pourquoi un tel état de dénuement dans ces régions ? Boubacar Bah : Avant de vous réponde, je tiens à  préciser que nous sommes aussi à  Africités pour faire connaà®tre la position malienne. Et rétablir certaines vérités. Lorsque Ban Ki Moon parle des risques d’une guerre au nord, il a tort. Tout le monde doit savoir qui sont nos ennemis, qui est le MNLA ? Tous ne sont pas des touaregs. Qui est Ansar Dine ? Pas seulement des Maliens etC’… Nous ne sommes pas des va t-en guerre, mais après avoir négocié, une fois, deux fois, trois fois, la politique doit se doter d’un bras armé comme l’a évoqué le président Dioncounda Traoré. Mais il nous faut reconstruire notre armée de A à  Z. Quant aux ressources du nord, il y a eu plus de 1100 milliards injectés dans le développement du nord, on ne peut dire que le nord a été marginalisé. Mais il y a eu 40 ans de «Â mal-développement ». Malgré tout, il faut signifier certaines avancées au niveau local. Je parle du désenclavement, la route de Ségou à  Niafunké, est en voie de bitumage. Celle de Kidal à  Anéfis a été réalisée. Il faut rétablir la vérité sur ce qui a été fait, et bien entendu, en terme de développement local, beaucoup reste à  faire. Journaldumali.com : Etes-vous optimise sur la sortie de crise malienne ? Boubacar Bah : Je suis résolument optimise. Au Mali nous nous connaissaons tous. Et nous savons qui sont ces Maaliens qui ont pris les armes. Mais Iyad qui a négocié les libérations d’otages pour le Mali, était de l’Adema. Algabass Intallah de Kidal l’était aussi. Tous les signataires du Paxcte National sont hors de cette questions. Donc il y a aussi matière à  négocier dans la mesure du possible. Et pour cela nous avons des gens qui connaissent le nord et ses représentants, je veux parler ‘hommes comme Diagouraga, Ali Nouhoum Diallo ou même Mohamed Ag Erlaf. Ils connaissent la problématique du nord, alors oui, je suis optimiste !

Dialogue avec le MNLA et Ançardine : cacophonie au sommet de l’Etat

Dans la capitale burkinabé, la délégation malienne et les groupes islamistes et les rebelles touaregs ont été reçus par le médiateur de la crise malienne Blaise Comparé accompagné de son ministre des affaires étrangères Djibril Bassolé. Ce dialogue entre le Mali et les groupes islamistes divise non seulement au sein du pouvoir mais aussi les Maliens qui n’y sont pas favorables, dans leur grande majorité. La Primature à  travers son directeur de cabinet Oumar Kanouté affirmait ce mardi dans un journal que le ministre des affaires étrangères Tieman Coulibaly n’a pas reçu mandat du gouvernement pour aller parler en son nom avec les groupes touaregs et Ançardine. Et le directeur de cabinet du Dr Cheick Modibo Diarra d’ajouter que C’’est une mission envoyée « par Bamako et non le gouvernement ». Volte-face de la primature ? Le Premier Ministre malien est lui-même actuellement à  Ndiamena(Tchad) dans le cadre de la résolution de la crise. Il s’était auparavant rendu à  Paris à  l’invitation du chef de la diplomatie française Laurent Fabius, dont le pays appuie fortement l’option de la négociation avec les rebelles touaregs. A titre de rappel, M. Diarra avait fait une déclaration à  Ouagadougou à  la veille de sa visite à  Paris pour annoncer que le dialogue était inévitable avec le MNLA et Ançardine pour la résolution de la crise du Nord. Une déclaration qui a provoqué l’ire de la population, avec des manifestants qui sont descendus dans la rue pour demander son départ de la tête du gouvernement. La question que beaucoup se pose est de savoir pourquoi prôner la négociation et se désolidariser de l’émissaire malien qui s’y rend au nom du gouvernement ? Ce qui se passe à  Ouagadougou depuis hier, n’entre-t-il pas en droite ligne de la volonté affichée par le Premier Ministre et les « amis » du Mali, pour sortir le pays de la crise sans forcément recourir aux armes ? Diplomatie parallèle ? On pourrait répondre par l’affirmative, tant les signaux envoyés par la Primature créent la confusion. Le chef du gouvernement qui se déplace sans son ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale à  la table de négociations, apparemment sans l’aval du premier. A la mise en place du gouvernement d’union nationale, et après la nomination de Tiéman Coulibaly à  la diplomatie, le Premier ministre s’était démarqué de ce choix en maintenant ses anciens ministres des affaires étrangères et de la communication au sein du gouvernement comme des conseillers spéciaux. Des conseillers spéciaux qui l’accompagnent partout dans ses différentes missions en lieu et place de Tieman Coulibaly. Bruits de chaises et murmures en coulisses, l’exécutif malien ne montre décidément pas un front commun face aux maux de l’heure…

Mali : le chef de la diplomatie à Ouagadougou en vue de discussions

A l’invitation du médiateur Blaise Compaoré, cette délégation devrait entamer mardi des pourparlers avec deux groupes armés présents dans le nord du pays, les indépendantistes du MNLA et les islamistes d’Ansar Dine. Le médiateur burkinabè va profiter de cette première journée pour rencontrer les délégations maliennes et tenter d’apaiser les premières dissonances. Hier, le président malien Dioncounda Traoré était au Niger. Après de longues hésitations, le Mali a finalement accepté de rencontrer les mouvements Ansar Dine et MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad. « Il ne s’agit pas encore de négociations mais d’un dialogue préliminaire », assure un proche du médiateur. Conduite par le ministre malien des Affaires étrangères, Tieman Coulibaly, cette délégation de trois personnes sera reçue cet après-midi par le président Compaoré. Demain, mardi, le médiateur burkinabè expliquera à  ses hôtes son objectif: proposer une cessation complète des hostilités entre partie malienne et mouvements armés, en contrepartie de quoi les acteurs doivent accepter la réunification du territoire et le renoncement à  la charia. Un agenda politique de négociations pourra alors s’ouvrir. La partie malienne reste sur ses positions: oui à  un dialogue mais avec des groupes qui auront renoncé préalablement à  l’indépendance et à  la charia. De son côté, le mouvement islamiste Ansar Dine réaffirme avoir pris ses distances avec Aqmi, al-Qaà¯da au Maghreb islamique. Pourtant hier soir, dans une lettre adressée au médiateur, le MNLA a déjà  fait connaà®tre ses conditions de discussion : pas question de se réunir autour d’une même table avec Ansar Dine, pas question de discuter avec des terroristes, explique un membre du MNLA. Dans l’entourage du médiateur, on reconnait que le plus dur sera de restaurer la confiance entre tous les protagonistes. Dioncounda Traoré s’est entretenu avec son homologue nigérien En parallèle, au Niger, le président malien Dioncounda Traoré a rencontré dimanche 2 décembre son homologue Mahamadou Issoufou à  Niamey. A l’issue de leur entretien, Dioncounda Traoré et Mahamadou Issoufou ont dit « regretter un recul », selon eux, de l’ONU, concernant une intervention armée africaine dans le nord du Mali occupé par des islamistes armés. Le Mali est prêt à  négocier à  Ouagadougou avec les mouvements armés dans le Nord. Le président malien l’a confirmé lors de la conférence de presse conjointe avec le président nigérien Issoufou Mahamadou. « Une délégation malienne se rendra à  Ouagadougou pour voir les préalables d’un dialogue entre le Mali et certains groupes qui opèrent au Nord, qui ont manifesté mais désirent entrer en négociation avec les autorités maliennes, a-t-il déclaré. Il y a deux groupes qui n’ont jamais envoyé aucun signal laissant supposer qu’ils étaient prêts à  négocier. Mais il y a ceux qui sont prêts à  négocier. Bien entendu, nous sommes prêts également à  nous asseoir autour d’une table avec eux et à  parler avec eux ». Aux 500 soldats du colonel malien Alhaji Ag Gamou, cantonnés à  Niamey, le président Dioucounda Traoré a expliqué l’importance stratégique de ce contingent dans le cas de la reconquête du nord du Mali. « Ce contingent, qui est ici au Niger, explique-t-il, va occuper une place extrêmement importante dans les futures opérations que nous allons mener sur le terrain. Beaucoup de courage. Je suis certain que dans quelques mois, dans pas très longtemps, nous aurons l’occasion de nous serrer la main au Mali et de nous congratuler mutuellement pour la grande victoire que nous allons remporter contre les forces du mal. »

Ansar Dine recule sur la charia, le MNLA tente de garder la tête hors de l’eau

Ansar Dine étonne ces derniers temps par des déclarations d’intentions qui ne trompent personne. Après avoir rencontré le médiateur Blaise Compoaré, une délégation du groupe islamiste a posé des vélléités à  la négociation plutôt qu’à  la guerre. Une déclaration accueillie avec prudence par les autorités maliennes, représentées par le ministère des Affaires étrangères, Tiéman Hubert Coulibaly qui se trouvait à  Ouagadougou au même moment. «Â  Il n’y a pas de négociation en cours, nous n’avons pas d’agenda de rencontres, mais nous analysons leur déclaration pour lire entre les lignes », déclarait le ministre, lors d’une entretien sur la chaà®ne panafricaine Africable. Nouvelle sortie ce mercredi 14 novembre : le groupe Ansar Dine (les prétendus défenseurs de la foi), affirme désormais vouloir changer la mise en application de son dogme. Une charia limitée désormais à  Kidal, fief des compagnons d’Iyad Ag Ghaly, exigerait le groupe, dont la branche la plus dure, terrorise toujours les populations du nord, avec des méthodes barbares : lapidations, amputations, séances de flagellations publiques à  Gao ou destructions inconscientes de mausolées à  Tombouctou, et le Mali peut se targuer d’en avoir vu des vertes et des pas mûres depuis le coup d’état du 22 Mars. Mais revenons à  cette nouvelle application de la Charia. Elle perdrait en effet du terrain pour se limiter désormais à  la seule région de Kidal : «Â  Nous renonçons à  l’application de la charia sur toute l’étendue du territoire malien, sauf dans notre région de Kidal o๠la charia sera appliquée en tenant compte de nos réalités», a déclaré Hamada Ag Bibi, l’un des membres d’une délégation d’Ansar Dine présente à  Ouagadougou, sans plus de précision. « Nous souhaitons seulement l’application de la charia dans les zones sous notre contrôle, C’’est-à -dire dans la région de Kidal. Tout se fera avec pédagogie, et nous allons détailler notre argumentation lors des négociations avec l’autre partie», les autorités maliennes de transition, a expliqué Mohamed Ag Aharib, porte-parole de la délégation. Pédagogie, un mot qui sonne étrangement, dans la bouche de gens qui n’ont pas hésité à  bousiller l’intégrité du Mali et à  détruire ses institutions. Faute d’interlocuteurs fiables et parlant d’une seule et même voix, nos chers prétendants à  la négociation, vont dare-dare à  Ouagadougou, mettre leurs nouvelles cartes sur table. MNLA, la stratégie de la survie médiatique De son côté, le MNLA, qui a ouvert les portes du Mali, à  Ansar Dine, au Mujao et Aqmi, et son lot de terroristes et trafiquants en tous genres, tente de garder la tête hors de l’eau. Retranchés à  l’étranger, ses figures de proues et porte-paroles font un ballet médiatique. Après avoir perdu du terrai et toute idéal d’indépendance, ils ont parlé d’auto-détermination. Mieux, ils reviennent avec l’argument de l’unité. Eh oui, nos amis du MNLA, affirme vouloir aider l’armée malienne à  chasser les terroristes de leur Azawad perdu. Enfin, à  quoi joue le MNLA ? l’heure est-elle encore à  la farce politique et diplomatique, après avoir plongé tout le nord du pays dans l’obscurantisme ? N’est-il pas un peu trop tard pour vouloir se racheter et de la manière la plus ridicule qui soit ? Car, il est permis de douter sur les intentions d’un groupe qui a tenté une alliance politique avec Ansar Dine, pour finalement se raviser et comprendre que leurs visées étaient diamétralement opposées. Malgré tout, le MNLA entend rester dans le jeu politique et face à  la dernière sortie d‘Ansar Dine déclare : « Nous prenons acte de cette évolution positive et très encourageante », des propos de Mossa Ag Attaher, coordinateur diplomatique du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) en Europe. « Des discussions formelles avec Ansar Dine » vont avoir lieu « dans les prochains jours » afin que « les forces vives de l’Azawad (région du nord du Mali) parlent d’une même voix pour aller à  des négociations politiques », a t-il ajouté. Aujourd’hui, le Mali qui se cherche une légitimité politique, institutionnelle et internationale a du pain sur la planche. Nos autorités qui vont lentement mais surement, dans la voie de la guerre, privilégient également le dialogue, la voix de la solution politique négociée, en attendant le front. Mais face à  des ennemis roublards, rusés, aux intentions opaques, la prudence reste de mise.

Mali : nouvelle destruction de mausolées par les islamistes à Tombouctou

Les islamistes armés qui contrôlent le nord du Mali détruisaient jeudi 18 octobre de nouveaux mausolées à  Tombouctou, ville historique o๠ils avaient déjà  procédé à  de telles destructions en juillet, ont rapporté des témoins à  l’AFP. « Actuellement, les islamistes sont en train de détruire les mausolées de Karaba », un quartier du sud de Tombouctou, a affirmé un de ces témoins, propos confirmés par un autre habitant de la ville qui a précisé que les islamistes étaient arrivés à  bord « de trois véhicules, certains armés ». Des islamistes armés ont déjà  détruit avec des haches, samedi 29 septembre, le mausolée d’un saint musulman à  Goundam, une localité du nord du Mali, près de trois mois après avoir causé des dégâts similaires à  Tombouctou. D’après un habitant qui s’est exprimé sous couvert de l’anonymat, « ils ont cassé le mausolée [d’Alfa Mobo] jusqu’au niveau de la tombe, ils étaient 11 et quelqu’un filmait ». « LES ISLAMISTES SE SONT RAPPROCHà‰S DE LA POPULATION » Par ailleurs, le président du Collectif des élus du Nord-Mali Elhadj Baba Haà¯dara a appelé jeudi à  une intervention militaire internationale « urgente » contre les groupes islamistes armés qui occupent la région, avant qu’il ne soit « trop tard ». « Nous crions : ça s’enlise, faites vite ! Ils ont tous les moyens pour endoctriner la population : par peur, par conviction, par la force ou par l’argent », a déclaré le député de Tombouctou, en mission à  Paris à  la veille de la tenue à  Bamako d’une réunion internationale pour préparer la reconquête du nord du Mali. « Il faut une intervention urgente des forces occidentales. Nous l’espérons, nous le souhaitons, nous le désirons », a insisté M. Haà¯dara au cours d’un entretien à  Paris. « La communauté internationale a la responsabilité de faire très vite car les gens se rallient aux terroristes », a renchéri Haà¯ssata Cissé-Haà¯dara, députée de Bourem (à  45 km de Gao), également membre de la délégation parlementaire malienne. « A Gao, les islamistes se sont rapprochés de la population. Ils ont distribué de l’argent pendant le carême pour payer le sucre, ils ont donné de l’argent pour que l’électricité soit distribuée gratuitement », a-t-elle souligné.

MNLA et autodétermination : Attention à la diversion !

Après sa cinglante déroute face aux islamistes, le Mouvement national de libération de l’Azawad(MNLA) sort enfin du bois. Le mouvement indépendantiste a décidé de changer de fusil d’épaule. l’objectif n’est plus la partition du pays mais l’autodétermination. La révélation a été faite hier par des responsables du mouvement à  l’occasion d’une réunion avec le médiateur burkinabé, Blaise Compaoré. Ils sont prêts à  engager le dialogue avec les autorités maliennes. La partie burkinabé entend même réitérer au président de Transition Dioncounda Traoré la création d’une structure nationale chargée de promouvoir le dialogue avec le Nord. Cette dernière trouvaille du MNLA mérite qu’on s’y arrête. Pourquoi renoncer à  l’indépendance à  laquelle il tenait à  la prunelle de ses yeux ? Quel dialogue veut-il engager à  présent ? Boà®te de pandore C’’est pourtant le MNLA qui a ouvert la boà®te de Pandore d’o๠sont sortis les groupes terroristes qui dictent leur loi au Nord du pays. Le MNLA qui a daigné pactiser avec le diable pour déstabiliser le Mali. Ironie du sort, il se fera bouter de ses positions par ses propres alliés islamistes. Tel est pris qui croyait prendre. Le MNLA venait de mourir de sa belle mort. Bonjour le one man show des fous de Dieu. Aujourd’hui, le mouvement a perdu une à  une ses cartes en main. Le soutien français s’est volatilisé avec la défaite de Sarkozy et surtout l’émergence des groupes islamistes. Il est vomi par les ex-alliés au Nord, voué aux gémonies au Sud pour son attitude apatride. O๠est passé l’orgueil du MNLA qui se résout subitement au dialogue après avoir pris une position intransigeante il y a peu sur l’indépendance ? Et C’’est toute honte bu que le MNLA revoie sa pâle copie pour parler d’autodétermination. «Â Je ne comprends pas que personne ne réagisse à  cette nouvelle sortie du MNLA ? Aucun parti, ni groupement n’a fait de déclarations ! », s’insurge Saidou Diallo, maire de Gao, choquée que le MNLA puisse encore revenir à  la charge après avoir livré le nord du Mali aux mains des islamistes. Priorité à  la libération du nord Le Mali a d’autres chats à  fouetter que de s’attarder sur les caprices d’un mouvement, aujourd’hui fruit de l’imagination fertile de ses concepteurs. Le MNLA ne constitue aujourd’hui aucun enjeu majeur. Il est préférable de discuter avec les islamistes favorables à  un Mali uni afin qu’ils renoncent à  la charia que de se morfondre dans des discussions stériles avec un MNLA prêt à  trahir encore demain le pays. Les autorités maliennes doivent se concentrer sur la libération du pays, le seul combat qui vaille. Cette nouvelle trouvaille n’est ni plus ni moins qu’un moyen de divertir le Mali en entendant de revenir à  la charge une fois ses moyens retrouvés. La littérature qui sous-tend la prétendue autodétermination souffre par sa cohérence. En effet, le dialogue est une valeur cardinale malienne qui n’a jamais été rompu entre les Maliens. l’éducation, la santé la liberté d’expression sont les choses les plus partagées aux quatre coins du Mali. Dès lors, la création d’une structure dédiée à  la promotion du dialogue avec le Nord est inopportune. Toutes les régions du Mali sont dotées d’infrastructures éducatives, hospitalières et médiatiques avec des ressources humaines compétentes.