G5 Sahel: La Mauritanie satisfaite des avancées

C’est le président mauritanien lui-même qui l’a déclaré à l’issue de sa visite de quelques heures à Bamako lundi soir. Mohamed Ould Abdel Aziz s’est rendu dans la capitale malienne, quelques jours après l’inauguration dans le centre du mali, à Sévaré, du Poste de commandement central de la Force Conjointe du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad). Il a affirmé croire que cette force permettrait de franchir « un grand pas » dans le combat contre le terrorisme et pour la stabilisation de la bande sahélo-saharienne. Abdel Aziz a salué les efforts de son homologue malien pour l’opérationnalisation de cette Force conjointe. « Je suis très heureux de tout ce qu’il (Ibrahim Boubacar Kéita) a fait, de l’effort consenti par le Mali pour mettre en place cette structure qui est extrêmement importante pour la mobilisation de nos forces dans ce combat », a confié Mohamed Ould Abdel Aziz à l’ORTM.

La Force devrait compter à terme 5000 hommes et les chefs d’Etats des pays membres du G5 poussent à l’organisation dès le mois prochain des premières opérations militaires. Le président Ibrahim Boubacar Kéita doit se rendre bientôt à Niamey et à Ndjamena pour échanger avec ses homologues nigérien et tchadien de l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel.

Mauritanie: décès de l’ex-chef de junte militaire, Ely Ould Vall

Le colonel Ely Ould Mohamed Vall, ancien chef d’une junte (2005-2007) en Mauritanie et opposant à l’actuel pouvoir mauritanien, est décédé vendredi d’un « arrêt cardiaque », a t-on appris auprès de sa famille et de source officielle.

Le colonel Vall, né en 1953 à Nouakchott, est décédé dans la région de Tiris (extrême nord de Mauritanie), où il était en vacances, après un « malaise suivi d’un arrêt cardiaque », a déclaré à l’AFP un membre de sa famille.

Un deuil national de trois jours a été décrété, a annoncé le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, dans un communiqué publié par l’Agence mauritanienne d’information (AMI, officielle). Le défunt était un cousin du président Aziz.

Un petit avion militaire a été dépêché vendredi par le gouvernement mauritanien pour ramener à Nouakchott le corps de M. Vall, a indiqué à l’AFP une source officielle.

L’inhumation était prévue vendredi soir à Nouakchott en présence de plusieurs personnalités politiques et religieuses dont le chef de l’Etat mauritanien, selon un programme officiel. Elle devait être précédée par une prière mortuaire dans une mosquée de la capitale.

Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), principale coalition de l’opposition dans laquelle M. Vall militait comme personnalité indépendante, a suspendu toutes ses activités politiques pour « honorer sa mémoire », a déclaré à l’AFP son porte-parole, Saleh Ould Henenna.

« La disparition du président Ely Ould Mohamed Vall est une très grande perte pour la Mauritanie et pour l’opposition démocratique », a t-il indiqué.

Le colonel Vall était un opposant au président Aziz. Il avait été candidat à l’élection présidentielle de 2009 (3,81%) face à M. Aziz qui avait remporté ce scrutin.

Il ne s’était pas présenté à la présidentielle de 2014 en raison du boycott décidé par l’opposition après des divergences avec le pouvoir sur l’organisation du scrutin.

Chef de la Sûreté nationale (police) durant plus de 20 ans, le colonel Vall avait pris la tête d’une junte ayant renversé, en août 2005 alors qu’il était hors du pays, le président Maaouiya Ould Taya, lui même arrivé au pouvoir par les armes en 1984.

Le colonel Vall avait rendu le pouvoir aux civils en 2007, au terme d’une transition démocratique de 19 mois qui avait conduit à l’élection du premier président démocratiquement élu en Mauritanie, Sidi Ould Cheikh Abdallahi.

Ce dernier a été renversé en 2008 par l’actuel président Aziz, lors d’un nouveau coup d’Etat.

Ligue arabe, le fiasco de Nouakchott

Un sommet qui a fini en queue de poisson. C’est le moins que l’on puisse dire de la rencontre qui devait réunir les pays arabes à Nouakchott. Alors que l’on s’attendait à des propositions concrètes sur la sécurité et le terrorisme, l’absence des « grands » a fait perdre tout son sens à l’événement.

Le sommet de la Ligue arabe, prévu les lundi 25 et mardi 26 juillet, s’est finalement tenu en une seule journée à Nouakchott, la capitale mauritanienne. Consacré à la sécurité et au terrorisme (en Libye et Syrie), seuls six chefs d’État (Yémen, Soudan, Comores, Djibouti, Qatar et Nouakchott), sur vingt-deux, ont pris part à ce sommet. Les absences les plus importantes sont celles des états du Maghreb, de l’Arabie Saoudite et de l’Égypte, pourtant considérés comme les fidèles alliés du régime de Mohamed Ould Abdel Aziz. Rarement un sommet de la Ligue arabe n’aura échoué comme celui de Nouakchott, avec des débats ne durant en tout que six heures.

Modèle d’impuissance Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi les pays du Golfe, censés avoir la mainmise sur la Ligue arabe, avec la bénédiction de leurs protecteurs que sont les États-Unis, ont-ils ainsi boudé l’évènement ? Le sommet a été une « réussite parce qu’on n’attendait pas de cette rencontre la libération de la Palestine, encore moins de mettre un terme aux conflits en cours dans le monde arabe. Il ne s’agit, en fin de compte, que d’un sommet arabe dont la finalité est de produire une déclaration finale reprise depuis…70 ans ! », se moque le journaliste mauritanien, Mohamed Sneiba. Le fait est que dans le monde arabe, la Ligue est depuis une décennie considérée comme une sorte de modèle d’impuissance, qui se caractérise par son « aplatventrisme » vis-à-vis des Américains, surtout sur la question palestinienne. Il faut également tenir compte du fait que la rencontre s’est tenue à un moment où les relations entre Rabat et Nouakchott ne sont pas au beau fixe. C’est en effet le Royaume chérifien qui devait initialement accueillir le sommet, mais la diplomatie marocaine avait demandé son report, estimant que le timing était mauvais pour réunir les frères arabes déjà foncièrement désunis…