Universités : Montpellier a la djatiguiya !

Même si la crise économique touche de plein fouet les universités françaises, obligées de revoir à  la baisse le nombre d’inscrits dont les étrangers, la ville de Montpellier, elle, reste très hospitalière pour les étudiants africains. Ici, on veut rester africain et profiter au mieux de la qualité de l’enseignement et…du climat particulièrement tolérant de la région. Au moins 60 000 étudiants 21% de la population de la ville sont des étudiants. Elle est 7è rang des pôles universitaires de France. Nous nous intéressons ici à  certaines communautés représentatives de la population africaine de Montpellier. Il s’agit des communautés d’étudiants sénégalais, maliens, guinéens, mauritaniens et camerounais. A un peu moins de 800 kilomètres, au sud de Paris, une ville est insolemment étalée. C’’est Montpellier. Fière de son passé et de sa proximité d’avec la mer Méditerranée, située à  7 km du centre ville, cette ville d’environ 300 000 habitants est le 7è pôle universitaire de France, la deuxième la plus attrayante pour les étudiants et chercheurs du monde entier en général et africains en particulier. 21% de sa population sont des étudiants. 40 % d’entre eux ne sont pas originaires de la région Languedoc-Roussillon (dont Montpellier est le Chef-lieu). La ville accueille, pour l’année académique 2013/2014, 17 % d’étudiants de nationalité étrangère parmi lesquels 47 % sont africains. Soit un peu moins de 10.000 étudiants. Forte communauté africaine Le Maroc et l’Algérie viennent en tête. En Afrique subsaharienne, la tradition est respectée : le Sénégal et le Mali sont au coude à  coude, arrivent ensuite et dans un ordre plus ou moins respecté la Guinée, le Cameroun, la Côte-d’Ivoire, le Gabon et depuis quelques années, la Mauritanie. D’autres pays comme le Burkina, le Bénin, Djibouti, le Mozambique, le Congo sont représentés aussi. Plusieurs facteurs justifient ces chiffres : un climat très tolérant, une proximité géographique avec l’Afrique, le Maghreb surtout mais aussi avec des villes traditionnellement africaines comme Marseille et Toulouse. Sa position centrale entre l’Espagne et l’Italie, Marseille et Toulouse est aussi un autre atout. Un autre atout de Montpellier, pas des moindres, la ville est réputée pour sa culture de vigne et donc du vin. C’’est aussi dans cette ville qu’en 2013, le premier mariage français entre personnes de même sexe a été célébré. La capitale du Languedoc-Roussillon abrite trois grandes universités publiques (Montpellier I, II et Montpellier III Paul Valery) et des pôles de recherches (Inra, Cirad, Agropolis, Cnrs…). C’’est à  Montpellier que se trouve la plus ancienne et célèbre faculté de Médecine d’Europe. Des célébrités françaises et africaines comme Nostradamus, François Rabelais (auteur de la fameuse citation : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ») et… Seydou Badian Kouyaté sont passés par là  ! Mais ce n’est pas tout. Un autre grand de la scène politique malienne est passé par le chef-lieu de préfecture de l’Hérault. Il s’agit de Soumaila Cissé, qui a décroché brillamment sa maà®trise de Méthodes Informatiques Appliquées à  la gestion (Miage) à  l’actuelle Ecole polytechnique universitaire relevant de l’Université de Montpellier 2. Les Africains bien intégrés et solidaires Si dans les mégalopoles européennes certains Subsahariens se plaignent du complexe de certains de leurs compatriotes, tel n’est pas vraiment le cas à  Montpellier o๠tout le monde semble se connaà®tre. Sur toutes les listes aux municipales de la fin de ce mois, les français d’origine africaine sont bien représentés. Un des outsiders à  la succession de la maire sortante est d’origine marocaine. Ici, toutes les communautés africaines (maghrébines, océan indien et subsahariennes confondues) se fréquentent et sont solidaires les unes envers les autres. Il ne s’agit point de repli identitaire, car, chaque Africain de Montpellier a son petit copain français ou occidental. l’on apprend à  se connaà®tre, à  connaà®tre les réalités culturelles de l’autre, on s’implique dans la vie de la ville qui est très hospitalière. Bref, « on se sent bien à  Montpellier. », pour résumer les sentiments des responsables des différentes associations nationales d’étudiants africains. « Nous célébrons les fêtes religieuses ensemble. On se retrouve à  la mosquée pour rompre le jeûne. Les fêtes de fin d’année ou les fêtes nationales, nous les passons ensemble. » disent en choeur les président des associations des Sénégalais et des Guinéens de l’Hérault, Néné Guèye Touré et Abdoulaye Camara, que nous avons rencontrés à  la cérémonie de célébration du 8 mars qu’a organisée l’Association des Guinéens de Montpellier en collaboration avec ses partenaires du Mali, du Sénégal et de Mauritanie et à  laquelle le Cameroun était invité. Etudier et…rentrer « Nous nous retrouvons pour sympathiser, mais aussi et surtout parler des défis dans nos pays », dira de son côté Moctar Ly, président de la plus jeune des associations de communautés africaines, celle de Mauritanie (Ae2m). Son association compte une centaine de membres actifs dont une soixantaine d’étudiants, majoritairement inscrits dans des domaines scientifiques. « Il ne faut pas se tromper. Je me vois mal ranger mes diplômes de côté et faire le balayeur de rue en France alors que mon pays a besoin de mon expérience… », insiste le président de l’Ae2m, M. Ly, pour expliquer que son association sensibilise ses membres quant au retour au bercail après des études en France. « Nous avons récemment organisé à  ce sujet une conférence sur le thème : ‘De la spécialisation et insertion professionnelle : quelle démarche entreprendre pour réussir sa carrière professionnelle’. Mais il ne s’agit pas d’obliger les gens à  retourner au pays car beaucoup reste à  faire sur place et il y en a qui sont réticents quant à  un retour sans garantie certaine. » Outre ces préoccupations d’ordre professionnel, les Africains de Montpellier font bénévolement les agents d’accueil et d’insertion de leurs compatriotes nouvellement arrivés. Insertion socioprofessionnelle, hébergement, assistance sociale, entre autres etc…

WATI-B : un jeune franco-malien sponsorise le club Montpellier HSC

Après quelques échanges amicaux , le téléphone n’arrête pas de sonner…le jeune franco-malien est à  la tête d’une entreprise qui opère dans plusieurs secteurs (musique, mode, sport, cinéma…). Comme à  son habitude, DAWALA fait des coups d’éclats ; comme C’’était le cas avec le succès phénoménal du groupe de RAP Sexion d’Assaut produit par son Label WATI B. Cette fois C’’est dans le milieu du football français, avec Montpelier HSC, champion de France… que WATI B refait sensation. Et pour l’occasion, DAWALA s’est livré à  MaliFootball… Comment votre marque, WATI-B, a-t-elle noué un partenariat de sponsoring avec le club de football, Montpellier HSC, Champion de France 2012 ? Dawala Avant d’être producteur, je suis un amateur du football. D’ailleurs l’une de mes premières compiles est « Pur Son Guetto » qui veut dire PSG…. J’ai toujours été baigné le football et je suis très heureux de ce partenariat. Il y a eu une occasion, cette possibilité de poser une marque sur les shorts de clubs de football en France et je voulu être le premier à  faire cela. Je savais que cela ferait du buzz et je ne me suis pas trompé. Je vois que tout les medias en parlent et C’’était cela que J’attendais. Poser une marque sur le dos d’un short est un concept inédit en France, d’o๠est venu cette idée ? La ligue nationale du football professionnel de France a autorisé les clubs de football à  recourir à  ce type sponsoring ; les délais été trop courts, par rapport, au début du championnat français. Il fallait donc être très réactif et surtout mettre en place les budgets y compris la promotion. Je suis le producteur du groupe « Sexion d’Assaut » n°1 du rap français, je suis propriétaire de la marque de sportwear WATI-B qui est aussi n°1 sur sa cible : C’’est tout à  fait normal que je collabore avec le club de Montpellier HSC, champion de France et n°1 du football français. C’’est la rencontre des numéros 1 ! Nous avons donc sponsorisé un club qui est à  notre image : l’esprit famille, avec son Président Louis Niccolin, les joueurs…l’année dernière ils ont cravaché très dur pour finir leaders du championnat français de football, avec les moyens du bord. Ils ont joué avec le C’œur et ils ont réussi. Votre label WATI-B est plus connu dans le milieu de la musique, même si vous avez eu à  sponsoriser quelques sportifs, et là  vous rentrez dans une autre dimension: le sponsoring d’un club de football et pas des moindres …. J’ai l’habitude de soutenir les jeunes de mon quartier, en France ou au Mali. Je sponsorise aussi le boxeur franco-malien Mohamed Diaby. Il y a aussi des personnes qui nous ont soutenus qu’il ne faudra pas oublier. Si nous sommes là  C’’est aussi grâce à  certains soutiens comme le footballeur ivoirien Gervinho qui porte tout le temps la casquette WaTI-B : je tiens à  la remercier. Qui est vraiment Dawala ? Je suis un jeune franco-malien. Je suis né en France, J’ai rejoins le Mali à  l’âge de 1 an o๠J’ai passé mon enfance dans la ville de Nioro du Sahel. De retour en France, J’ai atterrit dans le 18è puis dans le 19è arrondissement de Paris. Mon vrai patronyme C’’est Dadia Diakité de la famille Diakité Kaba de Nioro du Sahel au Mali. DAWALA vient de mon prénom et du mot soninké « AWARA » qui signifie « lâches ça !» : à  mon retour en France, je jouais au football avec mes amis et je ne parlais pas bien de français. Donc je leur disais en soninké « AWARA / lâches-le ballon » et comme eux aussi ne me comprenaient pas ils m’appelaient « DAWALA » et depuis ce nom est resté. En tout cas ce nom vous a porté chance… Oui (rires) ! On peut le dire ! Et je suis quelqu’un qui observe beaucoup, très attentif et aussi respectueux envers tous. Si nous avons pu percer C’’est que nous avons observé nos grands frères, qui avaient créé des labels musicaux avant nous…ce qui était leurs forces et faiblesses.