Il était une fois un roi appelé Da Monzon

Il était une fois à  Ségou un roi, puissant mais humaniste, nommé Da Mazon, sous lequel le royaume atteint son apogée. C’’est la mise en scène de cette entrée triomphale dans la ville (comme si C’’était hier) qui a constitué ce mercredi le plat de résistance de la cérémonie d’ouverture des festivités de la 8ème édition du Festival sur le Niger. Conçue et présentée par le chorégraphe Kardjigué Laà¯co Traoré, la création présente un décor original avec un roi qui rentre à  Ségou la nuit sous le bruit des coups de cannons comme pour célébrer une victoire bien grandiose. Ville mythique La ville de Ségou porte en elle la mémoire des grands royaumes du passé et l’une des plus anciennes histoires de l’Afrique de l’Ouest. Jadis capitale du Royaume bambara, fondé en 1852, elle a hérité de grandes richesses culturelles et possède un charme captivant qui vaut la peine d’être  découvert. Terre de culture et de tradition millénaire, Ségou a inspiré de nombreux écrivains et historiens, dont Maryse Condé. Ségou est également une terre de musique et de danse traditionnelles. Et on comprend à  juste titre que des musiciens natifs de cette région volent la vedette sur les grandes salles de spectacles au Mali et à  travers le monde. De Bassékou Kouyaté aux ténors de l’orchestre « Biton de Ségou » en passant la Babani Koné, Abdoulaye Diabaté, etc. la musique ségovienne à  de quoi être fière. La «Â soirée niaga », présentée la veille de la cérémonie d’ouverture, a donné à  la ville tout son sens sur le plan de la musique. Toutes les grandes voix de la chanson ségovienne s’étaient données rendez-vous sur le grand podium, appelé aussi «Â Scène Da Monzon », installée sur le Niger. Que la fête soit belle ! Carrefour de la diversité artistique et culturelle, le Festival sur le Niger est devenu en quelques années le pôle d’attraction pour de nombreux mélomanes et fans de la culture malienne à  travers le monde. «Â l’avenir de notre pays, C’’est dans notre culture. Cette culture est riche, et à  travers elle le Festival sur le Niger a multiplié des initiatives », aimait dire l’ancien ministre de l’artisanat et du tourisme, N’Diaye Bâh, «Â un grand ami du festival ». Le Festival sur le Niger 2012, prévu 14 au 19 février sous le thème  «Â Création artistique et développement », enregistre la présence de grandes vedettes de la musique malienne et africaine à  Ségou. Et l’une des attractions de cette 8ème édition sera sans doute la présence du chanteur congolais Lokua Kanza, attendu sur la «Â Scène Da Monzon » vendredi 17 février. Une grande affiche non moins importante que le passage ce soir de Idrissa Soumaro dit «Â Kar Kar », le Sénégalais Papa Diouf, ou encore celui de Khaà¯ra Harby, Abdoulaye Diabaté, de l’Ivoirien Meiway, l’Américain Heather Maxwell, prévus ce vendredi. l’un des moments les plus attendus de ces affiches sera aussi le spectacle promis par Salif Keà¯ta, la chanteuse malienne Rokia Traoré, Habib Koà¯té, le groupe de jeunes talents, «Â Pawara », Soumaà¯la Kanouté, Cheick Tidiane Seck, ou encore le groupe de rap «Â Tata Pound », etc. Pendant cinq jours, plus de 200 musiciens se produiront entre 6 scènes de spectacles installées à  travers la ville. Un vrai carrefour de fête plus avec plus de 35.000 festivaliers, selon les estimations. La ville de Ségou ne pouvait en rêver mieux pour booster son économie locale, comme l’explique le maire Ousmane Simaga. Pour qui, le Festival sur le Niger est un facteur de développement à  cause de son impact visible sur les activités des populations. Hôteliers, artisans, le petit commerce, le transport, la restauration, etc. tous les secteurs économiques sont en plein mouvement. Bonne fête !

« Da Monzon», la mémoire du Mali

Sidy Fassara Diabaté est un sage de ceux que l’on aimerait rencontrer plus souvent, le soir au couchant sous un arbre à  Bamako. Il parle longuement de son parcours, de l’histoire de son pays, avec une grande simplicité, démontrant qu’il suffit de peu de chose pour rendre les hommes heureux. Né en 1950 à  Bamako au Mali, diplômé de l’Ecole Normale Supérieure de Bamako, Sidy Fassara Diabaté est d’abord enseignant en histoire géographie dans un lycée avant d’être cinéaste. Après avoir effectué une formation au Centre National de Production Cinématographique (CNPC) de Bamako, il réalise son premier court métrage en 1986 : « la veillée de Bolongué ». Le cinéma comme passion Mais C’’est sur le terrain que Sidy Fassara Diabaté se forme : « J’ai fait un parcours officier sac au dos, J’ai appris le cinéma sur le tas avec les moyens de mon pays, ceux qui s’offraient à  moi ». De stages en stages au Mali, au Burkina Faso voisin, avec l’aide de la coopération française, en 35 mm puis désormais en numérique le réalisateur a réussi à  se forger une réputation dans son pays. En 2003, il réalise son premier documentaire : « Le Mali en marche ». Au Mali, les parcours des réalisateurs cinéma sont semés d’embûche. Le manque de structures de formations et de moyens financiers ne favorise pas le développement du cinéma et de la culture en général. « Le Mali est un pays pauvre. Les priorités sont ailleurs. Notre pays a été soumis dans les années 80 à  l’ajustement structurel, nos gouvernements n’avaient pas le choix. Les salles de cinéma ont été fermées ». Mais les maliens sont des artistes dans l’âme et visiblement ce n’est pas le manque de moyens qui les arrête. « Le malien à  l’art chevillé au corps. Au départ je n’avais pas d’engouement pour le cinéma, mais J’ai vu que C’’était un moyen d’expression culturelle par excellence. Mais C’’est presque un sacerdoce que de faire du cinéma au Mali », poursuit le réalisateur, lequel travaille pour le cinéma et surtout la télévision. Toutefois cette dernière ne l’aide pas dans la production. « Nous travaillons pour la télévision. Un film n’a aucune chance s’il est réalisé uniquement pour la projection en salle ». Pour Sidy Fassara Diabaté le cinéma est devenu un métier, une passion qui a conduit le réalisateur vers son premier long métrage, celui qu’il présentait hier soir : « Da Monza, la conquête de Samanyana ». Mais celui-ci lui aura demandé 4 ans de travail pour écrire le scénario, tourner, monter et surtout trouver les financements, même s’il savait, depuis le début, que ce ne serait un projet facile. le cinéma africain va « lentement mais sûrement » Da Monza, la conquête de Samanyana est une fiction, entièrement tourné au Mali dans la région de Ségou o๠règne, au XIXème siècle un roi bambara très puissant qui se servira du pouvoir des femmes pour asseoir son royaume. « C’’est un film historique qui se situe à  l’orée de la période coloniale que notre pays a connu ». C’’est la deuxième fois que Sidy Fassara Diabaté participe au festival. « Je suis venu au début de cinémas d’Afrique il y a 20 ans juste après le révolution malienne, pour présenter le film d’un collègue. Angers, C’’est ma seconde ville, l’accueil que nous avons eu en 91 est inoubliable », conclut le réalisateur qui, malgré la différence de température – il faisait 40° lorsqu’il a quitté Bamako – s’est fait des amis en terre Angevine. Quant à  la situation africaine, notamment en Tunisie o๠il était convaincu, lors d’un récent voyage sur place que « ça devait arriver », il jette un regard d’historien sur ce continent qui selon lui est en train de bouger. « l’Afrique qui s’inscrit désormais dans la mondialisation, avance lentement, mais sûrement ».

Fespaco 2011 : Le Mali peut-il rêver de l’Etalon d’or ?

Un 4è étalon d’or pour le Mali ? Avec 28 pays et un total de 111 films en compétition, le Mali présente trois œuvres dans la sélection officielle du Fespaco 2011. Et deux films dans la catégorie hors compétition. Les cinéastes Maliens sont déterminés à  remporter de nombreux prix avec ces 5 films tous produits par le centre national de cinématographie du Mali (CNCM).  C’’est d’ailleurs ce qu’espère Sidy Fassara Diabaté, réalisateur du film «Â Da Monzon, la conquête de Samanyana », dont l’œuvre concourt dans la catégorie long métrage. Fiction historique de 110 mn, il est le premier film malien traitant exclusivement de l’histoire de Ségou. Il est en compétition avec 17 autres films dont trois films marocains, trois burkinabés, deux Sud-africains, deux algériens, deux égyptiens, un ivoirien, un nigérian, un mozambicain, un tchadien et un Béninois. Depuis quelques années, le Mali n’arrive plus à  décrocher des distinctions au Fespaco. Avec Souleymane Cissé, qui a remporté deux fois la distinction en 1979 avec son film , en 1985, et Cheikh Oumar Cissokho, avec en 1995. Le Mali détient le record en la matière. Pour prendre une revanche sur le temps, le pays présente des films dans des catégories diverses : longs métrages, courts métrages, documentaires, panorama TV/Vidéo, les films des écoles africaines de cinéma et les films hors compétition. Les œuvres hors compétition Pour la compétition officielle des fictions court métrage, le Mali sera représenté par l‘œuvre «Tineye So» de Daouda Coulibaly, un jeune réalisateur qui vit en France depuis de nombreuses années. de la jeune Awa Traoré concourt dans la catégorie documentaires avec 21 autres films. Pour les fictions TV/Vidéo, les couleurs maliennes seront défendues par le film de Moussa Diarra. Dans la catégorie séries TV/vidéo, deux réalisations : de Aà¯da Mady Diallo et « Les Rois de Ségou » de Boubacar Sidibé en compétition avec 11 autres films. Il y aura également onze films dans la compétition des Ecoles. du Malien Bouna Chérif Fofana, et huit autres films pour la catégorie Panorama TV/Vidéo. De quoi multiplier les chances de remporter des récompenses. Hommage aux disparus Récemment, le monde du cinéma africain a perdu de grandes figures. 9 films rendront donc hommage à  ces réalisateurs et comédiens qui nous ont quitté en 2009 et 2010. Notre compatriote feu Adama Drabo, à  travers la projection son film « Ta Dona », est un de ces réalisateurs. Des hommages seront également rendus à  Tahar Cheriaa, Moustapha Dao, Mahamat Johnson Traoré, Samba Félix N’Diaye, James Campbell, Sotigui Kouyaté, Amadou Bourou et Désiré Ecaré.           l’attribution de l’étalon d’or du Yenenga aura lieu ce samedi au Stade du 4 Août de Oaugadougou. Le Mali croise les doigts pour ses cinéastes.                                  

22è édition du Fespaco : Du cinéma plein les yeux

Notre pays sera présent à  la 22e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) qui se déroulera du 26 février au 5 mars sur le thème : « Cinéma africain et marchés ». Le Fespaco est la plus grande fête du cinéma du continent africain. Il regroupe tous les deux ans, des milliers de professionnels du cinéma, tous domaines confondus (réalisateurs, comédiens, techniciens, producteurs et distributeurs). Les représentants de festivals partenaires, de médias internationaux et les cinéphiles de tous les horizons sont attendus à  cette édition. De hautes personnalités du monde politique et de nombreuses célébrités mondiales de domaines différents participeront également à  cette grande fête. Le Mali présente 5 oeuvres à  cette rencontre cinématographique. Il s’agit du long-métrage « Da Monzon, la conquête de Samanyana » de Sidy F. Diabaté ; un court-métrage de fiction « Tinye so », de Daouda Coulibaly. Dans la catégorie de la fiction vidéo, on retiendra « Drogba est Mort » de Moussa Diarra, tandis que dans la catégorie des séries TV/vidéo concourront « Les rois de Ségou » de Boubacar Sidibé et « Karim et Doussou » d’Aida Mady Diallo. Cette année, les organisateurs ont prévu d’inaugurer des sculptures de bronze grandeur nature représentant deux cinéastes africains qui se sont particulièrement illustrés tout au long des différentes éditions de la manifestation : le réalisateur Burkinabé Gaston Kaboré et le Malien Souleymane Cissé. Des hommages seront également rendus à  des professionnels disparus ces dernières années. Parmi eux : Adama Drabo, Mahama Johnson Traoré, Sotigui Kouyaté, et Tahar Chériaa. Le 22è Fespaco sera également l’occasion de grands débats sur le cinéma africain. En effet, les mutations technologiques intervenues dans la production et la post-production cinématographique et audiovisuelle en général, ont contribué depuis quelques années à  l’élargissement de l’offre ainsi qu’à  une diversification des modes de production en Afrique. Toutefois, la diversification de cette offre en matière d’image contraste avec la disparition progressive des salles comme lieux de consommation collective de films, accentuant l’absence du film africain sur son propre marché. La part des films africains sur le marché cinématographique du continent ne représente plus que 3 % alors que celle des films américains s’élève à  70 %, constate un communiqué de presse publié par la direction du Fespaco. Pire, les films africains ne sont pas mieux lotis sur le marché international. Bien au contraire. En effet, très peu de films africains ont accès au marché international, notamment aux chaà®nes de télévision hors du continent. Certes, le marché de la télévision africaine offre depuis peu un visage plus profitable aux productions cinématographiques et audiovisuelles africaines. En lieu et place des programmes des télévisons publiques auxquels étaient astreints le spectateur africain, ont succédé des programmes diversifiés qu’offrent aujourd’hui près de trois cents chaà®nes privées dans quarante quatre pays qui se partagent sept cents millions de téléspectateurs. Le 15è Marché international du cinéma africain (MICA) organisé dans le cadre de la 22è édition du Fespaco, ouvre ses portes du 26 février au 4 mars. Le MICA est un cadre de rencontre, de promotion et d’échanges, ouvert aux films et aux exposants. Outre la promotion des longs-métrages, il assure également celle des vidéos (courts-métrages, documentaires, séries etc.), la réalisation ou la production d’Afrique et du reste du monde.

FESPACO 2011 : « Da Monzon » en compétition

La biennale du cinéma africain se tient régulièrement dans la capitale burkinabé Ouagadougou. C’’est l’occasion beaucoup de faire connaitre et reconnaitre leurs œuvres sur la toile panafricaine et mondiale du cinéma. Le FESPACO 2011 regroupera cinéastes, réalisateurs, acteurs, jeunes talents, bref, toute la crème du cinéma africain du 26 février au 05 mars prochain. Le cinéma malien est très apprécié, ce qui fit son succès dans bon nombre de rencontres cinématographiques. Il est connu particulièrement grâce à  de célèbres cinéastes et réalisateurs tels Cheick Oumar Sissoko, Adama Drabo, Souleymane Cissé et bien d’autres. Le centre national de cinématographie du Mali (CNCM) existant depuis 2005, se donne pour tâche principale, la promotion du cinéma malien. Le directeur adjoint du centre et également réalisateur du film Da Monzon, Sidi Diabaté rappelle que depuis les indépendances, un service national de cinéma, rattaché à  l’époque au ministère de l’information. En 1977, il a été érigé en service central sous le nom de centre national de production cinématographique (CNPC). A la suite de la mise en œuvre de la loi instituant l’industrie du cinéma en 2005, que le CNCM verra le jour. « Nous sommes chargés de produire pour l’Etat, des films documentaires, des numéros d’actualités et des films de fiction long métrages et courts métrages» indique Sidi Diabaté. Pour l’année 2010, le CNCM a produit deux longs métrages qui sont notamment « Da Monzon », « Toile d’araignée » et un feuilleton de 52 épisodes « Les concessions » coproduit par le CNCM et trois pays de la sous région, le Burkina Faso, le Niger et le Togo. Le Mali en produira 40 épisodes et les 12 autres seront partagés entre le Niger, le Burkina Faso et le Togo. Le tournage devrait prendre fin en avril prochain et au plus tard au mois de juin, il sera sur le petit écran. En ce qui concerne « toile d’araignée », C’’est une adaptation du livre du même nom, de l’écrivain Ibrahima Ly. l’adaptation a été faite le réalisateur Ibrahima Touré. « Da Monzon » à  l’affiche Pour cette édition 2011 du FESPACO, le Mali aura un film en compétition dans la catégorie « long métrage ». C’’est le film « Da Monzon » du réalisateur Sidi Diabaté (aussi coscénariste) qui a été choisi. « Da Monzon » est une production exclusive CNCM, comme nous le précise l’auteur. Le tournage s’est déroulé entre 2008 et 2010 et la post-production s’est faite à  Copenhague. « Da Monzon » est un long métrage de fiction historique de 110 mn (1h50mn). Sidi Diabaté explique que « C’’est un film qui traite pour la première fois de l’histoire de Ségou. » Il explique que le casting des acteurs s’est imposé de lui-même au moment de l’écriture du scénario. « J’ai écrit l’histoire en pensant déjà  à  certaines personnes telles que Hélène Maimouna Diarra (Grand-mère), Abdoulaye Diabaté (Tiènetiguiba Danté), Amadou Kassogué dit Kass (chef des Tondjon). Heureusement ces trois personnages ont répondu à  notre appel. » Il aura fallu deux ans pour écrire le film qui retrace l’histoire du fabuleux roi de Ségou nommé Da Monzon. Aussi vavait la royauté à  cette époque, les mœurs, coutumes et traditions de l’empire ségovien, le rôle et la place du griot…Dans le film, figurent certes les grands acteurs du cinéma malien mais aussi de jeunes acteurs du conservatoire de Bamako et l’institut national des arts (INA). Sidi Diabaté explique que « nous avons fait un mélange de jeunes et vieux talents et nous ne sommes pas déçus du résultat». Il ne cache pas sa joie pour la sélection de son tout premier long métrage au FESPACO 2011. « Chaque réalisateur africain qui fait un film, rêve que celui-ci soit présenté au festival du film de Ouagadougou qui est le forum le plus important d’Afrique au sud du Sahara. Parce que C’’est le lieu o๠tous les grands hommes du cinéma mondial se rencontrent. Le jugement de ces gens-là  est très important pour nous. » Le rôle principal est joué par Namory Diabaté, sortant de l’INA en section théâtre. Da Monzon, C’’est une « grosse production » comme on n’en voit pas souvent au Mali. Le plateau de tournage enregistrait parfois plus de 400 personnes. Le tournage du film s’est fait à  Sékoro, Dougoukouna, Somonoso (Ségou) et 10% du tournage dans le Mandé, notamment à  Samalé ( à  2 km de Samagnana) et Sindala (à  2 km de Sibi). Ces lieux ont été choisis à  cause de leur topographie parce que comme l’indique Sidi Diabaté, le gros problème qui se pose aux films historiques aujourd’hui, C’’est la restitution du décor. « Nous n’avons pas les moyens de fabriquer des décors de cette taille et de cette complexité. Nous sommes obligés d’utiliser les décors naturels. l’urbanisation étant très rapide, la ville de Ségou ne ressemble plus à  celle des années 1800. » Donc, il y a eu la construction des sept vestibules du roi de Ségou Da Monzon à  Sékoro par le ministère de l’artisanat et du tourisme ainsi que la rénovation du quartier Somonoso.

Da Monzon : la conquête de « Samagnana Bassi »

Une œuvre grandeur nature Les amateurs du 7ème art ont pris d’assaut la salle de spectacle du Blonba. Il est 21:30mn. A l’extérieur, les gens continuer d’arriver. Pourtant, c’est dans une salle déjà  archi-comble que nous entrons. Tous sont venus savourer l’œuvre grandeur nature réalisée sur le royaume Bambara de Ségou, précisément la conquête de Samagnana par le roi Da Monzon. Un film aux accents mystérieux qui retrace toute l’histoire de la conquête de Samagnana par le roi Da Monzon Diarra. C’’est très concentrée et silencieuse que l’assistance a suivi ce film d’une heure trente minutes. Ce film, typiquement malien, de Sidi Diabaté, s’enracine dans la riche tradition de Ségou. Le film fait toute la description de la bataille que Ségou a déclenchée contre son redoutable voisin « Samagnana ». Nyalé, Eve de Ségou Tout est partie du défi lancé par le roi de cette localité, Bassi, au le roi Da Monzon de Ségou. Ce dernier fut investi roi par ses frères, tous fils du vieux Monzon Diarra décédé. Pour laver l’affront du roi Bassi, le roi Da et ses conseillers ont décidé d’envoyer la plus belle femme du village afin que celle-ci aille dérober les secrets du sorcier de Samagnana. En effet, il s’agissait pour Ségou de rompre les protections occultes du roi. Il fallait pour ce faire obtenir la première tartine, les cheveux, et le pantalon du roi Bassi. Et qui de mieux qu’une femme pouvait arriver à  ses fins dans une situation pareille ? Accompagnée par quelques « Tondjon » (des soldats de la garde), Nyalé s’est rendu à  Samagnana. A peine arrivée, la charmante demoiselle fut accueillie par le Bassi qui n’avait pas pu résister à  son angélique charme. Il l’introduit bien entendu chez lui, dans la chambre royale. Nyalé ne se fit pas prier pour subtiliser les éléments pour lesquels elle avait fait un si périlleux voyage. Une fois son forfait accompli, elle attendit la nuit, et profitant du sommeil profond du roi Bassi elle prit la fuite et rentra chez elle, toujours accompagnée des « Tondjons ». Da Monzon pu ainsi déclarer la guerre à  Samagnana dont le souverain avait perdu tous ses pouvoirs à  cause de son amour pour Nyalé. C’’est ainsi que Ségou annexa ce village dont la résistance constituait une véritable épine dans ses pieds. Ovations de l’assistance « Jamais un film malien n’avait autant impressionné le public », indiqué un spectateur. l’enthousiasme du public était à  la hauteur de la qualité de ce film qui tranche tant par la rigueur du texte que le professionnalisme des acteurs. A la fin de la projection, C’’est un public ravi qui a manifesté sa satisfaction par de vives ovations dans la salle. Une nouvelle preuve, si besoin en était, du talent du cinéaste Sidi Diabaté. En plus des nombreux invités, Blonba a accueilli des hôtes de marques dont le Ministre des affaires étrangères Moctar Ouane et d’autres personnalités du monde de la culture et du cinéma.

Da Monzon,  » A la conquête de Samanyana » : Au temps des royaumes bambaras de Ségou

De successions de rois en successions de rois, Da Monzon, le fils de Monzon Diarra, se voit confier les reines du pouvoir central du royaume Bambara. Et, comme l’avait prédit les marges et autres thaumaturges, Da Monzon fut le roi le plus célèbre de Ségou. Il est admis par tous les maitres de la parole, détenteurs et dépositaires de notre riche patrimoine culturel que Da Monzon fut le roi qui a étendu les frontières du royaume bambara de Ségou, sur des distances jamais atteintes par ses prédécesseurs. Dans la volonté d’étendre le contrôle du royaume bambara de Ségou dans la zone de Samanyana, Da Monzon va y livrer la plus célèbre de ses batailles. Arrivé sur le trône de Ségou après la mort de son père Monzon Diarra, Da aura la lourde charge de réussir là  o๠son père a échoué. Une oeuvre du CNCM Le film, produit par le Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM), sera bientôt projeté dans les salles de cinéma à  Bamako et dans nos grandes villes. Cette annonce a été faite par le directeur du CNCM, Moussa Ouane, au cours d’une conférence de presse. Réalisé par Sidi F. Diabaté et durant un peu plus de 90 minutes, le long métrage a été tourné en 8 semaines dans le village historique de Sékoro dans le cercle de Ségou et dans le pays Mandé. Les journalistes invités à  la conférence de presse ont visionné un extrait d’une dizaine de minutes de cette nouvelle œuvre qui, de l’avis du directeur du CNCM, marquera l’histoire du cinéma malien notamment car pour la première fois, un long métrage malien visite une partie de la riche histoire du pays. Il y a deux ans, le CNCM lançait un appel à  proposition. Le centre reçut 45 projets de scénarii. Après délibération du jury, C’’est le scénario concernant Da Monzon, roi de Ségou qui obtint les faveurs du jury. Sa réalisation fut confiée à  Sidi Diabaté et Ibrahim Touré (pour l’écriture de scénario). Le réalisateur, présent à  la conférence de presse de la semaine dernière, a révélé que la production a mobilisé l’ensemble des agents du CNCM. Ils ont travaillé comme directeurs photo, preneurs de son, éclairagistes, techniciens de plateau, chauffeurs, comptables, comédiens etc… Aucune personne extérieure n’a donc participé à  la production du film, a précisé le réalisateur. Seul le kinéscopage a été effectué dans un laboratoire à  Copenhague au Danemark. Le directeur du CNCM a rappelé qu’après les grands empires qui se sont succédé sur le territoire du Mali actuel et sur une grande partie de l’Afrique de l’ouest, il y eut une période de flottement. De nombreux royaumes ont alors émergé dont celui de Ségou. Avant donc la colonisation, le royaume a rayonné sur une partie du Mali actuel à  travers une administration organisée et une société bien structurée. Conquête du pouvoir La conquête du pouvoir et les manoeuvres pour s’y maintenir constituent la trame du film. Sidi Diabaté expliqué que le rôle important joué dans cette société par les érudits musulmans et animistes sont aussi mis en exergue dans le film. l’histoire se situe au début du 19è siècle, au C’œur du Soudan marqué par les grands ensembles politiques, Ségou, ville prospère et florissante sur le fleuve Niger est la capitale du pays bamanan. La cité se caractérise par la splendeur de son architecture de terre. Le royaume, en perpétuelle campagne guerrière, poursuit son expansion au nord comme à  l’ouest, préfigurant l’émergence d’un nouvel empire sur les cendres de celui du Songhoy. Bassy, le rouquin, grand initié doté de pouvoirs occultes, maà®tre de Samanyana, citadelle insoumise barrant la route vers le Mandé, a longtemps été un facteur de perturbation pour la dynastie des Diarra de Ségou qui caressaient l’idée d’étendre le royaume bamanan bien au-delà , jusqu’à  la zone forestière. Le jeune roi intronisé Da Monzon utilisera tous les stratagèmes possibles pour venir à  bout de Bassy, redoutable guerrier et magicien.