Papa Wemba est mort

Il aura fallu regarder les images des dizaines de fois avant de se résoudre à  comprendre ce qui s’est passé. Papa Wemba, s’est effondré en plein concert sur la scène du Festival de Musique Urbaine d’Anoumabo (FEMUA), pour ne plus se relever… Sur la scène, musiciens et danseuses ne réalisent pas tout de suite ce qui se passe quand le géant s’affale de toute sa taille. La musique continue quelques longues secondes avant que tous se précipitent auprès du corps au sol. Avant qu’un secouriste ne se présente sur la scène, il est déjà  trop tard. « Il est mort », crie une des danseuse. Dans cette nuit abidjanaise du dimanche 24 avril, le public venu faire la fête se retrouve face à  l’horreur. La nouvelle fait le tour des réseaux sociaux avant d’être confirmée quelques heures plus tard par Asalfo commissaire général du Femua qui précise que le chanteur a été victime d’un malaise cardiaque. Il annonce également la fin prématurée du festival. Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, dit Papa Wemba, 66 ans, était le fondateur du label « Viva la Musica », créé en 1977. Il était surtout l’une des plus grandes figures de la musique congolaise, a découvert et influencé des générations de musiciens africains. Ses tubes Analengo, Maria Valencia ou encore Yolele ont largement dépassé le continent africain, faisant du musicien l’un des ambassadeurs de la « world music ». Adieu Papa!

Camille Lepage, passionnée des « causes oubliées »

, dans l’ouest de la Centrafrique, près de la frontière avec le Cameroun, a annoncé mardi 13 mai l’Elysée. C’’est à  24 ans que la jeune Angevine s’est lancée dans le photojournalisme, après des études effectuées notamment en Angleterre. Malgré son jeune âge, Camille Lepage avait déjà  une riche expérience de reporter photographe. Elle a couvert la Révolution égyptienne en 2011 avant d’aller au Soudan du Sud, et en Centrafrique o๠elle est arrivée trois mois avant l’opération Sangaris. En 2010, à  Rue89, o๠elle est stagiaire, elle explique vouloir s’orienter vers le journalisme indépendant car il est, selon elle, « le seul digne de ce nom ». Il y a de cela six mois, deux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ont trouvé la mort à  Kidal au Mali. Habitués de l’Afrique et surtout des terrains sensibles, ils ont payé, eux aussi, de leur vie leur volonté de nous servir l’information. Combien sommes-nous sur le continent africain à  s’illustrer en allant au devant de l’action, au contact des parties belligérantes ? Même si on accuse souvent les médias occidentaux de parti pris, de donner une mauvaise image de l’Afrique, C’’est leurs informations que nous avons l’habitude d’exploiter. N’est-il pas temps de suivre leur exemple en allant sur le terrain afin d’écrire notre propre histoire?

Nord Mali: mort d’un sous-officier français

Un sous-officier français a été tué la nuit dernière lors d’une opération dans le nord du Mali. C’est la Présidence française qui a annoncé la nouvelle en disant, « toute la tristesse du Président Hollande » face à  cette huitième perte dans les rangs de la Force Serval, déployée au mali depuis le 11 janvier 2013. Le militaire appartenait au 2e régiment étranger de parachutistes de Calvi. L’information a été confirmée par le ministre de la Défense. «Un soldat français de la Légion étrangère est mort cette nuit au Mali», a affirmé Jean-Yves Le Drian. Il a été victime d’«un engin explosif improvisé», a-t-il précisé. François Hollande a, «en ce jour de commémoration de la victoire du 8 mai 1945», renouvelé sa «totale confiance» aux forces françaises engagées dans la lutte «contre les groupes armés terroristes». Fin prochaine de l’opération Serval Le ministre de la Défense français a indiqué ce matin à  des journalistes que la « phase de guerre frontale contre les groupes jihadistes » touchait à  sa fin. « Nous sommes en train de nous réorganiser pour avoir une conception régionale du contre-terrorisme », a expliqué Jean-Yves Le Drian, précisant que 1 000 soldats français allaient être concentrés près de la ville de Gao et 3 000 autres sur la « bande sahélo-saharienne ». Selon le ministre, « il restait au Nord la volonté d’un certain nombre de groupes de jihadistes de se reconstituer. Ils sont beaucoup moins nombreux mais ils n’ont rien à  perdre, ils laissent leur vie et donc il faut lutter de manière extrêmement précise contre toute forme de regroupement, de recrudescence des groupes jihadistes dans cette partie du Mali ». Désormais, « les forces des Nations unies sont là  et l’armée malienne se reconstitue », a-t-il souligné, précisant : « Notre rôle à  nous est de poursuivre le contre-terrorisme au Nord-Mali, au nord du Niger, au Tchad. » « Nous sommes en train de réorganiser notre dispositif pour que 3 000 militaires française soient dans cette zone », a dit le ministre, évoquant le Nord du Mali, qui est selon lui « une zone de danger, de trafics en tout genre et là , nous resterons le temps qu’il faudra, il n’y a pas de date limite. »

L’otage français Gilberto Rodrigues Leal est mort (confirmé)

Un groupe djihadiste a annoncé à  l’AFP la mort de l’otage français Gilberto Rodrigues Leal, capturé en novembre 2011 au Mali. Suite à  l’annonce du Mujao, le porte-parole du Quai d’Orsay Romain Nadal a publié un communiqué, dont voici un extrait : « Nous avions, depuis plusieurs mois, beaucoup de raisons de nous montrer pessimistes sur le sort de notre compatriote, explique le représentant du ministère. Sa famille en avait été informée depuis décembre 2013. Le communiqué du Mujao, responsable de son enlèvement, nous conduit malheureusement aujourd’hui à  penser que M. Rodrigues Leal est probablement décédé, bien qu’aucune preuve matérielle ne puisse encore nous autoriser à  le confirmer.» Mort faute de soins? Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a annoncé ce décès. Il s’agit du groupe djihadiste qui avait revendiqué son enlèvement, en diffusant deux photos et une vidéo de l’otage. « Il est mort, parce que la France est notre ennemie », a déclaré dans une brève communication téléphonique Yoro Abdoul Salam, un responsable du Mujao qui n’a pas précisé quand et dans quelles circonstances l’otage était mort. Plus tôt, ce mardi, Midi Libre citait des sources selon lesquelles « Gilberto Rodriges Leal serait décédé, malade, faute de soins et de médicaments ». Le soixantenaire avait été enlevé en novembre 2012 dans l’Ouest du Mali, à  proximité de la frontière mauritanienne, par des hommes du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Sa famille n’avait «plus aucune nouvelle» depuis le 26 janvier 2013. Dimanche, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, s’était déclaré « très inquiet » concernant le sort de cet otage âgé de 61 ans. « Cela fait longtemps que nous n’avons pas eu de nouvelles », ajoutait-il, à  l’occasion de la libération des quatre journalistes détenus pendant 10 mois en Syrie.

Nord-Mali: « Barbe-Rouge », (enfin) mort?

Omar Ould Hamaha, alias Barbe Rouge dont la tête avait été mise à  prix par les Etats Unis pour trois millions de dollars, aurait été tué lors des frappes aériennes françaises de début de mois. En attendant cette nouvelle, on a une impression de « déjà -vu », car la mort de l’un des hommes les plus recherchés au monde avait été annoncée à  plusieurs reprises par le passé. En 2013, le 23 mars, la nouvelle de son décès par des Arabes kountas lors d’affrontements qui se seraient déroulés dans la région de Gao, faisait le tour des agences de presse. Le monde entier s’était réjoui de la fin de partie pour celui qui prétendait combattre au nom du djihad pour mieux garnir son compte en banque grâce au trafic de cocaà¯ne. Hélas! Le beau-frère du sanguinaire Mokhtar Bel Mokhtar n’avait pas fini de faire entendre parler de lui. Chef djihadiste craint à  Tombouctou pendant l’occupation des régions du nord du Mali, il avait créé sa katibat « Ansar Al charia » avec des combattants issus de la mouvance du MUJAO et de la katibat « Al Moulathamine » de son beau-frère borgne. Selon des sources militaires maliennes et sous-régionales citées par RFI, il aurait donc trouvé la mort la semaine dernière lors de frappes de l’aviation française dans le nord du Mali.

Il y’a un peu de Nelson Mandela en chacun de nous…

Après de longs mois de souffrance, Nelson Mandela, le père de la Nation Arc-en-ciel, vient de tirer sa révérence sur ce monde. Le monde perd une légende du combat pour l’égalité des races… Nelson Mandela, c’est ce héros pour beaucoup. Barack Obama l’a dit :  » Le monde perd l’un des ses hommes les plus influents, les plus courageux et profondément bons ». Un homme d’un grand charisme. Pourquoi aimons nous tant Nelson Mandela, c’est parce qu’il est de ces êtres rares, qui nous tirent vers le haut, force le respect, et impose une humilité à  toutes épreuves. Mais assez de superlatifs, Nelson c’était cet homme pour qui l’égalité était une vertu. De sang royal, ses ascendances xhosa, n’ont jamais influé ou perverti son combat politique dans le mauvais sens, plutôt, elles ont instillé en lui une forte conviction qui a guidé les pas de ce prince, destiné à  libérer l’Afrique du Sud de ses chaà®nes. C’’est donc toute la nation Arc-en-ciel qui est en deuil et pleure la mort de Nelson Rohlilala Mandela parti à  95 ans. Les prières, les oraisons funèbres vont à  présent débuter de Johannesburg, à  Durban, à  Pretoria, Soweto et toutes les villes de l’Afrique du Sud. Nelson Mandela est désormais en paix. Je ne peux m’empêcher de penser à  ce visage de sage, cette sérénité en toutes circonstances, car Nelson Mandela, à  l’instar de Ghandi, de Martin Luther King, du Dalai Lama, d’Aung San Suu Kyi était de ces leaders non violents, pacifistes et qui luttaient avec détermination pour une cause. Celle de la justice et de l’égalité entre races. Non violence, dans un pays o๠la violence est latente, le vide que laisse Madiba face à  des milliers de sud africains désormais orphelins, sera immense à  combler. «Â  Nelson était le consensus entre races et peuples de cette nation, o๠la suprématie blanche a dominé pendant des décennies », affirme ce blanc sud africain, ému. Comment résumer cet homme ? Cet héritage immense comme l’océan au large de Robben Island o๠de sa cellule, Nelson Mandela aura enduré la solitude, l’angoisse, avec détermination. Avec les mots et les citations pour compagnons. l’ANC son parti perd l’un de ses hérauts. Sa famille, pleure son patriarche, et ses petits enfants un grand père unique. Winnie, Graça pleurent elles aussi. Et avec elles, le reste du monde. l’émotion est grande ce vendredi , après l’annonce de la mort de Madiba. Et nous ne pouvons que murmurer, Dors en Paix Mandela ! Xhosi sikelele Africa…

Crimes de Kidal : le pont du verlan

Ils sont venus au Mali pour juste informer. Ils en sont repartis sans vie. Ghislaine est devenue le PONT de deux mondes antagonistes. Claude confirme pour sa part que ces deux mondes parlent un VERLAN différent. Triste sort. Tragique sort que cette mort par balle de deux journalistes courageux et professionnels jusqu’au dernier soupir. Ils n’ont jamais voulu faire du journalisme au chéquier en se contentant d’interviewer des autorités confortablement installées dans les salons douillés de Bamako et prêtes à  pérorer sur ce qui se passe dans le septentrion malien. Ghislaine tissait sa laine pour verrouiller l’information recueillie à  la source. Claude l’épaulait pour refuser la fin décrétée de cette guerre lâche qui n’en est qu’à  son aube dans le nord du Mali. Ces écrits ne sont pas une ode pour Claude et Ghislaine. Non, ils tirent la sonnette d’alarme d’autant que rien ne justifie cette tuerie barbare. Un stylo, un micro et une caméra ne peuvent s’opposer à  un fusil. Les auteurs de ce double crime le savent mais que valent nos écrits et notre indignation devant ces criminels froids obnubilés par le fric et les fesses et agissant sous le coup de la foi ? Nos mots sont du Verlan pour ces criminels sinon ils auraient compris que Ghislaine constituait un Pont entre leurs revendications et la communauté internationale. Dommage, ils ne pouvaient pas comprendre, ils ne comprennent pas. Ils ne connaissent que le langage des armes et la politique du bas de ceinture. Un fait demeure : les confrères sont partis, nous perdons en eux deux professionnels chevronnés, deux êtres charmants et attachés à  un journalisme de qualité. Une exigence s’impose : tous doivent accepter que la crise malienne est loin de connaitre son épilogue, autrement dit les djihadistes ne lâcheront rien et utiliseront tous les interdits pour se faire entendre. Il faut oser le dire : la pacification du septentrion malien ne se fera pas sans la France et ses partenaires Onusiens obligés de ne plus ménager le MNLA et ses phalanges. La vérité est une pilule amère qui confrontée à  la réalité indexe une race couvée et des mouvements à  décapiter faute de quoi d’autres Ponts s’effondreront et des «Â Ver » plus longs seront déclamés pour pleurer d’autres Ghislaine et Claude dans cet enfer des caà¯ds connus de KIDAL. Que dalle ! Comme le dit si bien Patrick BRUEL «Â je casse ma plume » devant ces crimes infâmes le temps de voir la France prendre la main pour sauver un Mali qui n’a pas encore pris la pleine mesure de la détermination des tueurs du camp adverse. DIOP Makhtar

AQMI reconnaît la mort d’Abou Zeid

C’est l’agence rivée mauritanienne en ligne ANI qui a publié le communiqué d’AQMI. Pour la première fois, Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) y confirme qu’un de ses chefs, l’Algérien Abdelhamid Abou Zeà¯d, a été tué lors de combats dans le nord du Mali. Est également cité dans le texte mis en ligne ce dimanche, un autre chef d’unité combattante, le Mauritanien Mohamed Lemine Ould El-Hassen dit Abdallah Ac-Chinguitty. Ils sont « morts sur le champ de bataille en défendant la Oumma et la charia islamiques  » dans le nord du Mali, selon le communiqué à  l’Agence Nouakchott Information (ANI), qui a toujours publié des textes d’Aqmi sans jamais être démentie. Aucune date n’a été précisée par l’organisation islamiste dans ce communiqué intitulé « Condoléances et félicitations ». Selon le Tchad et la France, dont des militaires ont pourchassé des jihadistes dans le nord du Mali depuis janvier, Abou Zeà¯d a été tué fin février dans l’Adrar des Ifoghas (extrême nord-est malien). AQMI a perdu deux « hauts cadres » Abou Zeà¯d était considéré comme l’un des chefs les plus radicaux d’Aqmi. Quant à  Mohamed Lemine Ould El-Hassen animait des conférences et sermons dans les camps d’Aqmi, et était considéré comme « l’idéologue religieux » de l’organisation jihadiste. Il en avait été porte-parole avant d’être nommé en novembre 2012 à  la tête de la katiba (unité combattante) Al-Fourghan en remplacement de l’Algérien Yahya Abou El Hamame. Ce dernier avait été désigné en octobre 2012 comme successeur d’un autre Algérien, Nabil Makhloufi dit Nabil Abou Alqama pour coiffer toutes les unités combattantes d’Aqmi au Sahel et au Sahara. Toujours dans le même communiqué, Aqmi met en garde la France contre la poursuite de « ses réjouissances pour la mort » de responsables jihadistes et la menace de « conséquences sans tarder ».

Mali. Abou Zeid est bien mort dans les combats au nord du Mali

Le 1er mars, le président tchadien Idriss Déby affirmait déjà  que ce chef d’Aqmi (Al-Qaà¯da au Maghreb islamique) était tombé dans le nord Mali o๠soldats français, tchadiens et maliens combattent les insurgés. Qui des Tchadiens ou des Français ont tué Abou Zeà¯d ? Abdelhamid Abou Zeid serait donc tombé «lors des combats menés par l’armée française dans l’Adrar des Ifoghas au nord du Mali, à  la fin du mois de février.» L’à‰lysée affirme que «cette disparition de l’un des principaux chefs d’Aqmi marque une étape importante dans la lutte contre le terrorisme au Sahel». Début mars, un jihadiste d’Aqmi, cité sous couvert d’anonymat par une agence mauritanienne d’informations en ligne, confirmait l’annonce du Tchad de la mort d’Abou Zeà¯d. Cependant, le jihadiste expliquait qu’Abou Zeid aurait été tué «par un bombardement aérien français dans les montagnes» des Ifoghas «et non par les Tchadiens» qui étaient «à  plus de 80 kilomètres» au moment du bombardement. Depuis l’annonce par le président tchadien de la mort d’Abou Zeid, la France était restée très prudente. Au moins cinq ressortissants français sont toujours otages d’Aqmi. Le 10 mars, Aqmi affirmait avoir tué un sixième otage, Philippe Verdon, enlevé au Mali en novembre 2 011. Sa mort n’a toujours pas été confirmée par Paris. Il s’agirait du premier otage français exécuté depuis le début de l’intervention française au Mali. Un chef radical d’Aqmi Abou Zeid est issu des groupes islamistes qui ont terrorisé l’Algérie dans les années 1990. Lui et Mokhtar Belmokhtar, chef fondateur du groupe des «signataires du sang» dont le Tchad revendique la mort depuis le 2 mars, ont été les maà®tres d’œuvre de l’implantation d’Aqmi au Mali, au Niger et en Mauritanie. Ils y ont commis de nombreux enlèvements et exécutions d’Occidentaux, attentats ou tentatives d’attentats, et s’y sont livrés à  divers trafics, dont celui de la drogue. En juin 2009, son groupe avait kidnappé le touriste anglais Edwin Dyer. Selon plusieurs témoins, c’est Abou Zeid en personne qui aurait égorgé l’otage. Chef islamiste aux multiples enlèvements Abdelhamid Abou Zeid, un Algérien de 46 ans, de son vrai nom Mohamed Ghdiri, était l’auteur de l’enlèvement des sept employés d’Areva et de Satom, dont cinq Français, sur le site d’Arlit au Niger, en septembre 2010.

Mokhtar Belmokhtar, le renard du désert

De l’armée rouge à  l’armée française. Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Aboul Abbas, a successivement combattu en Afghanistan, en Algérie puis dans le Sahel. Pour les services de renseignements occidentaux, cet Algérien est un brigand de grand chemin, un voyou islamisé partagé entre la défense de ses intérêts et un fanatisme débridé. Né en 1972, il part à  l’âge de dix-sept ans pour l’Arabie saoudite, le pays de transit des candidats au djihad en Afghanistan, o๠il passe par des camps d’entraà®nement et participe à  des combats. Touché par un éclat d’obus, il perd un œil et gagne un surnom: «le borgne». Dans une rare interview accordée en 2007 à  un forum salafiste, l’Algérien affirme avoir été captivé dès l’adolescence par le récit des exploits des moudjahidines afghans et d’avoir trouvé sa vocation dans la rudesse des maquis. Mokhtar Belmokhtar est de retour chez lui au début des années quatre-vingt dix. L’Algérie vient de basculer dans la guerre civile. à€ Ghardaà¯a, il créé la katibat Echahada, la «brigade du martyre». En 1993, il tue 13 policiers. C’est d’après les comptes rendus de ses procès par contumace, son principal fait d’armes de la guerre civile. Sa katibat est proche des GIA, les Groupes islamiques armés accusés de massacres à  grande échelle à  partir de 1996. Elle rejoint le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) à  sa création deux ans plus tard. L’expérience acquise par Mokhtar Belmokhtar lui permet d’accéder au statut d’émir. Il est le chef de zone 9, le sud algérien. Le territoire est immense. Le djihadiste a pris l’habitude d’effectuer des séjours au Mali pour se procurer des armes et des munitions provenant des stocks de l’armée de Bamako et de se livrer à  la contrebande. «Mister Marlboro» Son rôle dans le trafic de cigarettes, une spécialité locale, lui vaut le surnom de «Mister Marlboro». On le dit présent sur le marché des clandestins subsahariens qui traversent en camion le Sahara dans l’espoir de rejoindre l’Europe. Belmokhtar tisse peu à  peu des liens avec des commerçants arabes de la région de Tombouctou. Il épouse une fille de notable, prend ses aises. En 2003, il est mêlé avec le groupe d’El Para à  la prise d’otage de 17 motards allemands et autrichiens en virée dans le sud du Sahara. Les touristes sont libérés contre le versement de cinq millions d’euros selon la télévision publique allemande. Belmokhtar s’installe alors au Mali pour développer le business des otages. Il est mêlé à  l’enlèvement de deux jeunes français à  Niamey. L’affaire finit mal. Les forces spéciales interviennent contre un de ses commandos mais ne parviennent pas à  sauver Antoine de Léocour et Vincent Delory Sa katibat compte de 200 à  300 combattants. Durant les neuf mois d’occupation par les islamistes du nord du Mali, il s’est rapproché du Mujao et se montre plus souvent à  Gao qu’à  Tombouctou, son ancien fief dont il s’est fait éjecter par Abou Zeid, lui aussi prétendument tué. Rupture avec AQMI Il annonce en décembre sa rupture avec AQMI et la formation de sa nouvelle katibat baptisée «Les signataires par le sang». Il en profite pour mettre en garde la «France mécréante» contre toute intervention dans la région et qualifie les élites algériennes politiques, militaires, économiques et culturelles de «fils de France». Cinq jours après le déclenchement de l’opération française au Mali, c’est le coup de tonnerre. Des terroristes attaquent le site algérien gazier d’In Amenas. Ils lancent en pénétrant sur le site gazier: «nous sommes d’al-Qaida et notre chef est Mokhtar Belmokthar». L’émir apparaà®t tête nue et en veste kaki dans une vidéo pour célébrer son 11-Septembre qui se solde par 38 otages tués. Quelle mouche a piqué Belmokthar? Que viennnent faire ses hommes si loin des combines maliennes et ses caravanes du Sahara? S’il est bien mort comme l’annonce l’armée tchadienne, le renard du désert emporte avec lui ses secrets.

Abou Zeid, mort ou vif?

C’’est dabord la chaà®ne de télévision algérienne Ennahar qui l’a évoqué hier dans la matinée. La nouvelle se répand rapidement sur les médias, en l’occurrence français. Abou Zeid aurait été tué dans un raid de l’armée française il y a déjà  plusieurs jours. Mais pour l’heure, rien ne permet d’affirmer avec certitude que le chef d’AQMI au Sahel n’est plus de ce monde. l’information n’est « ni confirmée ni démentie » à  ce stade par le ministère de la Défense à  Paris. Les autorités françaises affirment qu’elles « ne savent tout simplement pas » si l’information est exacte, qu’elles « cherchent » à  la vérifier et mettent en garde contre toute possibilité d’erreur ou de manipulation. Du côté des autorités algériennes, on ne fait également fait aucun commentaire. Alors qu’en est-il vraiment ? Des médias occidentaux annonçaient ce jeudi avoir eu confirmation de l’information auprès de sources au sein du MNLA (Mouvement de Libération Nationale de l’Azawad) qui contrôle la zone de Kidal au nord de laquelle cette organisation « collabore » avec les forces françaises et tchadiennes. Mais le mouvement a démenti il y a quelques heures avoir confirmé cette nouvelle. C’’est donc le flou total qui persiste. D’o๠est partie l’info ? Le journal français Le Figaro cite un jeune combattant d’AQMI, rescapé du raid qui aurait tué Abou Zeid. Sedene Ag Hita aurait alors cherché la protection du MNLA et témoigné de la mort du chef d’Aqmi. Selon lui, Abou Zeid et plus de 43 terroristes (de diverses nationalités) auraient été tués le 23 février dernier dans la zone d’Insensa et d’Etagh, devenue le refuge depuis le 20 janvier du gros des troupes de terroristes. Avant de rejoindre Aqmi, Sedene Ag Hita aurait appartenu à  la garde nationale malienne. Une chose est donc quasi sûre, la source de l’information est au sein du MNLA. Alors si elle se révèle fausse, il s’agirait d’une énième manipulation du mouvement indépendantiste touareg pour jouer de son rapport de forces vis-à -vis des forces françaises et tchadiennes. La rumeur pourrait également avoir été lancée dans le but de protéger Abou Zeid et de couvrir sa fuite hors du territoire malien. Mais si l’information est exacte, comment interpréter le silence des français. Selon le journal français le Monde, Paris pourrait vouloir garder une marge de manœuvre sur le terrain pour amplifier leurs gains suite à  la désorganisation de l’adversaire que la mort d’Abou Zeid déclencherait inévitablement ainsi que pour accentuer leur recherche des otages français. La mort d’Abou Zeid changerait effectivement la donne dans le camp des djihadistes.

Peine de mort pour deux Maliens en Gambie

Le compte à  rebours a commencé pour les 47 geôliers de la Gambie. Le pays va, selon son Président, exécuter au mois de septembre prochain tous les détenus condamnés à  mort. Dans son message diffusé dimanche à  la télévision nationale gambienne, Yaya Jammeh semblait être formel. Connu pour ses discours musclés et ses pratiques qu’il n’a rien à  envier à  un dictateur, l’indécrottable Président gambien avait fait une déclaration qui, pour certains, frise le ridicule. «Vers le milieu du mois de septembre, toutes les condamnations à  mort seront exécutées. Il n’est pas question que le gouvernement permette que 99 % de la population soit prise en otage par des criminels. Le banditisme, le trafic de drogue ou sa consommation illicite, l’homosexualité, le terrorisme, entre autres ne seront pas tolérés», s’est-il exprimé. En annonçant, le bourreau des 47 détenus prend au contre pied la justice de son pays qui avait récemment ordonné la condamnation à  des peines lourdes allant de cinquante ans à  une amende de plus d’un million d’euros. Vives réactions Comme on pouvait s’y attendre, cette déclaration du Président Gambien a suscité des réactions du côté de la Communauté internationale. La France et des organisations de défense des droits de l’Hommes ont fermement condamné cette décision prise par le Président Jammeh. Ce serait sans doute un véritable carnage que d’exécuter toutes ces personnes. à‡’eût été ailleurs, en Europe par exemple, l’Union européenne aurait intimé l’ordre au bourreau de Banjul d’arrêter sa folie, mais étant donné que bien des présidents en Afrique sont à  l’image de Jammeh, il est difficile d’espérer une mesure coercitive de la part de l’Union africaine du reste connue pour son impéritie. Condamnation ultime Parmi ces prisonniers condamnés à  mort figurent des étrangers : Il s’agit de trois sénégalais, d’un Bissau-guinéen, deux Maliens et deux Nigérians. Quant aux Gambiens (39), onze parmi eux sont des prisonniers politiques qui ont été arrêtés pour certains en 1997 et jugés le 28 octobre 1998 pour attaque contre le camp militaire de Kar-tong et pour d’autres au mois de novembre 2008 et jugés le 15 juillet 2010 pour trahison et tentative de coup d’Etat. Sur les 47 détenus visés par la mesure de Yaya Jammeh, figurent 2 maliens. Si certains Etats tel le Nigéria, ont fait des déclarations pour réclamer la vie sauve à  leurs ressortissants, ce n’est pas le cas pour le Mali qui semble cautionner l’exécution de ses deux ressortissants. Aucun pays d’Afrique de l’Ouest n’a procédé à  des exécutions récemment et, au cours des cinq dernières années. Mieux, la peine de mort a été abolie pour tous les crimes dans certains pays comme le Togo, le Burundi, le Gabon et le Rwanda.

Portrait: Mouammar Kadhafi, le Guide qui s’est perdu

Un jeune capitaine de l’armée libyenne est apparu à  la tête d’une junte militaire le 1er septembre 1969 qui a renversé le vieux roi Idriss sans effusion de sang. Le monde découvrait Mouammar Kadhafi, beau gosse, svelte, fringuant officier supérieur très vite promu colonel pour diriger ce vaste pays riche en ressources pétrolières et sous-peuplé. Très tôt, Kadhafi impose un style. Le monde arabe qui trouvait en Nasser, le président égyptien, un père de la nation voyait en Kadhafi une relève assurée pour l’affirmation d’une identité arabe dans un monde agité et o๠la guerre avec l’Etat hébreu allait focaliser toutes les attentions. Le jeudi 20 octobre 2011, après huit mois d’insurrection et de guerre civile, Mouammar Kadhafi est arrêté à  Syrte, par les rebelles qui ont mis fin à  son règne sans partage de près de 42 ans. Ce dirigeant hors norme, a suscité tour à  tour beaucoup d’admiration, d’irritation, puis de haine. A la tête d’une révolution, il a su mobiliser des sympathies par un régime progressiste soutenant tous les mouvements de libération dans le monde et plus particulièrement en Afrique. Son évolution en politique fut méthodique et calculée avant que l’homme à  qui tout réussissait ne verse dans une effrayante mégalomanie. Sa révolution au début des années 70 était dans l’air du temps. Décolonisation, guerres d’indépendance, la question palestinienne, étaient un fonds de commerce infaillible. Socialiste, il a vite eu de l’écho à  ses appels du refus de l’ordre établi. Le bloc de l’Est, à  l’époque, était un mur sur lequel le président libyen pouvait monter pour observer le monde. Cette posture était pour lui un moyen de menacer l’Occident. Presqu’une obsession. Son pays est devenu la Jamahiriya arabe libyenne et socialiste et marque le profond changement que le leader libyen impose à  son pays. Un mélange de genre entre « centralisme démocratique communiste » et pratique traditionnelle de commandement, le tout érigé en système de gouvernement. Mouammar Kadhafi n’est plus président mais plutôt « Guide de la révolution ». Et, l’air de rien, le pouvoir devient personnel. Il n’est plus exercé par les « masses » qui confient leur destin au Guide éclairé. Mais le culte de la personnalité, déjà  présent, est noyé dans un flot de revendications identitaires et d’affirmation de soi dans un monde bipolaire. Le début de la dérive Devant les débâcles des armées arabes face à  Israà«l les populations se convainquent qu’un leader fort et intransigeant devrait relever l’honneur des nations et des peuples arabes humiliés. Kadhafi a incarné, un temps soit peu, cette image. Il a pensé la renforcer en s’opposant violemment à  toute tentative de négociation avec Israà«l. Le 6 octobre 1981, le Guide libyen s’est félicité de l’assassinat du président égyptien Anouar el Sadate appelant même à  un jour férié pour saluer « l’action héroà¯que » qui a consisté à  éliminer celui qui a trahi la nation arabe en engageant un processus de paix avec Israà«l. Extrémiste, il applique la stratégie de l’ouverture Porté par les foules, l’homme s’est senti habité par un destin universel. Il écrit le « Livre vert » qui en quelques vérités fortes devrait ouvrir les portes d’une nouvelle voie autre que celles des Occidentaux ou encore des Soviétiques. Le Livre vert, pensait-il, devrait envoyer aux archives de l’histoire toutes les théories tiers-mondistes. Dans ce livre le concept de la victoire du peuple inéluctable sur l’oppression, l’impérialisme, par tous les moyens était déjà  un prélude au soutien du terrorisme comme moyen d’abattre l’ennemi. La mise en pratique de cette théorie est déjà  son implication dans le conflit tchadien en 1973. Ses troupes avaient occupé la bande d’Aouzou dans le nord du Tchad avant d’en être délogées par les forces françaises qui ont appuyé l’assaut conduit par l’armée de Hissène Habré en 1982. Ses engagement et soutien sur tous les fronts contre les intérêts occidentaux lui ont valu, en représailles, des bombardements américains sur la capitale Tripoli en 1986. Le guide y a perdu une de ses filles adoptives. Mais le Guide libyen s’est aussi illustré par son soutien financier et militaire à  l’African National Congress (ANC) en Afrique du Sud pendant les années d’apartheid. Grâce à  ses moyens, les dirigeants de l’ANC ont pu voyager dans le monde pour faire entendre la voix de la résistance et de la liberté. Nelson Mandela, après sa libération lui avait d’ailleurs publiquement rendu hommage. l’homme ne se donnait plus de limite. Son bras armé était visible dans l’attentat contre le Boeing de la Pan Am au dessus de Lockerbie et qui avait fait 270 morts en 1988. Un avion DC-10 de la compagnie française UTA avait explosé en vol au dessus du désert du Ténéré au Niger en 1989 ; 170 morts. Là  encore les services libyens sont mis en cause. Un embargo international frappe le pays de 1992 à  1999. Kadhafi avait consenti à  remettre à  la justice internationale ses agents impliqués dans les attentats et à  indemniser les victimes. C’’est le retour de la Libye sur la scène internationale avec son Guide qui a regagné le droit de fréquenter les plus grands de ce monde. Et, par ces temps de crise les dirigeants occidentaux ne voulaient pas « cracher sur les pétrodollars libyens ». Achats d’équipements, d’avions et autres constituaient pour les pays industrialisés une importante manne qui enlève toute odeur au fric libyen. Futé, il ne voulait pas seulement avoir par l’argent un droit de cité. Il voulait toucher l’opinion occidentale au C’œur. De 1999 à  2007, l’affaire des infirmières bulgares, condamnées pour avoir contaminé volontairement, selon les autorités libyennes, des enfants par le virus du sida, a servi de monnaie de change au Guide libyen qui a finalement gracié les inculpées. En 2003, à  la surprise générale, Kadhafi annonce le démantèlement de tous ses programmes secrets d’armement. Il instaure une politique d’assouplissement de la réglementation libyenne en matière économique permettant l’ouverture du marché local aux entreprises internationales. Le réchauffement des relations avec certains pays européens, comme le Royaume-Uni, la France, l’Espagne et l’Italie est effectif. Il déclare qu’il entend désormais jouer un rôle majeur dans la pacification du monde et la création d’un Moyen-Orient sans armes de destruction massive.

Elle s’appelait Ché Ché Dramé…

Un 15 septembre, de retour d‘un concert en Mauritanie, Fatoumata Dramé, dite Ché Ché, native de Mourdja, perdait la vie dans un accident de la route, entre Didiéni et Diéma… Stupeur des fans. Inconsolables, tout comme sa fille de qui l’avait averti, la veille de son voyage : «Â  si tu pars Maman, on ne se reverra plus…». Et voilà , l’étoile montante de la musique malienne s’est allée, dans la splendeur de la jeunesse, en laissant un souvenir indélébile aux mélomanes et amoureux de sa voix suave. Coqueluche du public malienne, Ché Ché Dramé, 25 ans, était promise à  un très bel avenir dans la musique. Découverte dans des shows célèbres comme «Â Africa Show », «Â Maxi Vacances » ou «Â Top étoiles », diffusés sur Africable et l’ORTM, elle a très vite conquis les fans de sa voix envoutante. Native de Mourdiah dans le cercle de Nara, ellle sort un premie r album intitulé «Â Ayén Demé » ( Aidez-moi), et qui lui valu le Tamani d’Ord de la révélation musicale de l’année. Il n’en fallait pas plus pour lancer la jeune chanteuse qui revient en 2009, avec l’album «Â Mogoya » ( l’humanité). Un carton ! Chacun des titres de cet opus fait danser les maliens, notamment le titre «Â  Mourouni », qui bat tous les records y compris dans les nights clubs branchés de la capitale. Bamako, vit et danse au rythme de Ché Ché Dramé, à  tel point que cela éclipse les Fati Kouyaté et autres divas de la musique malienne; Succès national, succès international, Ché Ché accumule les scènes, les apparitions télé, fait vendre des cassettes, caresse les oreilles des fans dans leurs voitures ou dans les salons de Bamako. Et sa voix se transporte aussi outre atlantique, jusqu’en Europe, o๠Ché Ché devait participer au concours RFI-Découvertes, ce concours qui propulse les jeunes talents de la musique africaine en avant… Mais coup du sort, coup du destin, Ché Ché, l’étoile de Mourdjah était promise à  un autre destin, posthume, il est vrai. Elle s’en est donc allée un pas sur l’avant dernière marche et avant d’avoir pu éblouir de tout son talent, la galaxie musicale mondiale. Repose en paix Ché Ché !

Ben Laden mort : la fin d’Al Qaeda ?

Ben Laden mort ! Qu’adviendra-t-il de la nébuleuse Al Qaeda dans le monde ? Si Barack Obama qui annoncé la nouvelle, voit en cette prise, un espoir, d’autres craignent que les représailles de mouvements islamistes ne s’intensifient dans le monde d’autant que de nombreux chefs djihadistes ont appelé à  la vengeance. En 2001, les attentats du 11 septembre avaient érigé le terrorisme en menace suprême du 3è millénaire et jeté l’Amérique dans une guerre sans merci contre l’Afghanistan pour capturer le chef terroriste, alors réfugié dans les montagnes de Torah Bora. On avait même cru à  sa disparition un temps, élucubré sur une fabrication des Américains, un complot de la CIA. Voire une diversion des Etats-Unis pour camoufler l’échec en Libye, mais si le doute n’est presque plus permis sur la mort de Ben Laden, dont les photos emplissent la toile, aujourd’hui, les attentats se multiplient partout, dans le monde, et sont orchestrés par toutes sortes de mouvances, plus ou moins liées à  Al Qaeda. Selon Robert Fisc, un journaliste Américain, la mort de Ben Laden n’est pas la mort du terrorisme international, mais la mort politique d’Al Qaeda, cette organisation qui a marqué le début des années 2000. Il faut se garder de croire que la fin du chef taliban marquera une baisse des activités liées à  la terreur, insiste t-il, même si certains leaders mondiaux, parlent de victoire. «Â Le terrorisme est devenu l’arme des pauvres, le seul recours pour les victimes de l’injustice, et hélas, le seul remède à  la souffrance des uns, et des autres, en témoignent les actes des kamikazes, les bombes dans les restaurants, partout », juge un auditeur sur la RFI. «Â  C’’est une perte pour les musulmans, et les idéaux qu’il défendait contre la suprématie occidentale », estime un autre. Après Ben Laden il y a désormais Ayman, El Zahawir, 59 ans, le numéro 2 de l’organisation, qui est devenu l’homme le plus recherché entre le Pakistan, l’Afrique du Nord, l’Egypte etc. La traque des yankees continue et brandir un butin de guerre, peut parfois soulager des esprits marqués par des attentats spectaculaires en 2001, en témoigne les scènes de liesse, à  New York et un peu partout en Amérique. Ben Laden mort, la mort d’Al Qaeda ? Du temps o๠il était encore vif, on en arrivait presque à  oublier l’existence d’Oussama Ben Laden, dont la seule force, était d’apparaà®tre de temps à  autre, via la chaà®ne Al Jazeera, pour lancer de courts messages et se rappeler au bon souvenir des terriens. Mort, il gagne en symbole et inspire davantage la multiplication de groupes terroristes opérant désormais pour leur propre compte. AQMI, la branche maghrébine, revendique souvent des enlèvements dans la bande sahélo-saharienne, o๠elle cherche à  élargir ses bases d’influence entre le Mali, l‘Algérie, le Niger ou la Mauritanie. Il ne s’agit plus d’un duel entre l’Amérique et l’Afghanistan ou le Pakistan, fief incontesté de mouvements terroristes, mais d’une constellation de groupuscules de la peur, avec à  leurs têtes des chefs animés de convictions inébranlables, et qui entendent peser sur la géopolitique mondiale contre la libération de prisonniers ou en exigeant des rançons pharaoniques pour financer leurs activités. Au Mali, l’annonce de la mort du chef terroriste inquiète plus qu’elle ne suscite l’espoir. « Ce n’est pas parce que les Américains brandissent une prise de guerre, que la tranquillité est garantie », estime Moulaye, un bamakois. Par ailleurs, d’autres plus radicaux, déplorent la perte d’une grande figure qui défendait, selon eux, les valeurs de justice. La menace doit pourtant être prise à  bras le corps par nos dirigeants et non écartée temporairement. l’attentat de Marrakech, la semaine dernière, témoigne du risque immédiat et qui peut toucher tout pays du continent, même avec la mort d’un Ben Laden, dont le corps aurait été enseveli dans les tréfonds de l’océan…, une inhumation, qui irrite d’ailleurs les musulmans…

Il est mort!

En début de soirée de ce dimanche 1er Mai 2011, une rumeur enfle dans les rédactions et très vite descend dans la rue : Ben Laden est mort ! l’information n’a rien d’officiel pour le moment mais les américains attendent cela depuis si longtemps ! Dix ans ! Depuis les attentats de New York et leurs 3700 morts, ils attendent que justice leur soit rendue. Et voici qu’on annonce une adresse du président Obama. Le président américain vient confirmer l’information. « Ce soir, je suis en mesure d’annoncer aux Américains et au monde que les Etats-Unis ont mené une opération qui a tué Oussama ben Laden, le dirigeant d’Al-Qaà¯da, un terroriste responsable du meurtre de milliers d’innocents » déclare-t-il lors d’une allocution solennelle à  la Maison Blanche. L’homme le plus recherché au monde a été tué à  Abbottabad, une ville située à  une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale pakistanaise Islamabad, dans un complexe o๠il se cachait. Très vite dimanche soir, alors que la nouvelle se répandait comme une traà®née de poudre aux Etats-Unis et dans le monde, via notamment les réseaux sociaux sur internet, des centaines, puis des milliers de personnes se sont rassemblées devant la Maison Blanche dans une ambiance de fête. « We got the bastard ! »(on a eu le salopard !) ou encore « USA, USA ! », scandait une foule joyeuse agitant des drapeaux américains dans les rues. Plusieurs milliers de personnes se sont également rassemblés aux abords du site des tours jumelles du World Trade Center dans le sud de l’à®le de Manhattan à  New York, ainsi qu’à  Times Square, au C’œur de la métropole. l’opération La traque de Ben Laden s’est brutalement accélérée l’été dernier (Août 2010) quand les services américains ont fini par remonter à  la résidence qu’il occupait au nord d’Islamabad, selon le récit d’un responsable américain. « Dès le moment o๠nous avons identifié Ben Laden comme une menace, la CIA a rassemblé des éléments sur les personnes de son cercle proche, dont ses messagers personnels », a raconté un haut responsable de l’administration Obama sous couvert d’anonymat. L’un de ces messagers intéressait particulièrement les services américains. Des membres d’Al Qaà¯da capturés avaient donné son « nom de guerre » et l’avaient présenté comme un protégé de Khaled Cheikh Mohammed, le « cerveau » des attentats du 11-Septembre, et un assistant de confiance d’Abou Faraj Al-Libbi, le numéro trois d’Al Qaà¯da capturé en 2005. »Ils ont aussi présenté cet homme comme l’un des seuls messagers en qui Ben Laden avait confiance et ont indiqué qu’il se pouvait qu’il vive avec lui et le protège. Mais pendant des années, nous n’avons pas pu l’identifier par son vrai nom ni savoir o๠il se trouvait », confie ce haut responsable.En août 2010, leur habitation est enfin localisée, c’est un « complexe à  Abbottabad » dans un quartier peuplé de militaires à  la retraite. Barack Obama est informé. Vendredi, à  08H20 (12H20 GMT) le président des Etats Unis autorise l’opération. Il est encore dimanche après-midi à  Washington, très tôt lundi matin au Pakistan, quand « une petite équipe américaine » s’embarque à  bord d’hélicoptères pour cette « opération particulièrement dangereuse », poursuit un autre haut responsable américain.Le raid se veut « chirurgical » pour ne pas provoquer de victimes parmi les femmes et enfants qui occupent la résidence ou les voisins. Ben Laden, un de ses fils et les deux frères, ses messagers, sont tués ainsi qu’une femme utilisée comme « bouclier humain par un combattant ». Une autre femme est blessée. Les commandos seront restés 40 minutes au sol, la traque est finie. Le corps de Ben Laden a été « immergé en mer, selon les rites musulmans » a déclaré un communiqué des autorités américaines. Risques de représailles Si la communauté internationale s’est réjouie après l’annonce ce lundi matin de la mort de Ben Laden, elle reste toutefois prudente face au risque de représailles. Interpol, l’organisation de coopération policière internationale, a ainsi appelé à  des «mesures spéciales de vigilance» après l’opération américaine au Pakistan, estimant que la menace terroriste était «accrue» dans le monde. Les Etats-Unis ont déjà  conseillé la prudence à  leurs ressortissants à  l’étranger, affirmant redouter «des violences anti-américaines». «Etant donné l’incertitude et la volatilité de la situation présente, les citoyens américains présents dans des zones o๠les récents événements pourraient provoquer des violences anti-américaines sont fermement appelés à  réduire leurs déplacements en dehors de leur résidence ou de leur hôtel et à  éviter les rassemblements et les manifestations», a déclaré le département d’Etat. Le niveau de sécurité des ambassades américaines a également été augmenté partout dans le monde.

Après la mort par balles du « chauffeur » de Kita, on s’interroge sur les causes de cet acte ultime…

La mort d’un automobiliste aurait-elle pu être évitée, ainsi que l’escalade de violences qui a suivi, à  Kita, ce 15 juillet ? Les faits Situé à  165 km de la capitale, la ville de Kita, vit sous haute tension, après qu’un automobiliste, interpellé par un homme en uniforme pour un contrôle, ait été tué par balles. On se demande bien ce qui a pu motiver le militaire à  tirer. Dans quelle zone et quels étaient les enjeux géostratégiques de cet endroit, pour que le pire ait eu lieu. Selon un communiqué du ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, c’est au niveau du village de Kobri, dans le cercle de Kita, qu’une mission du service des impôts en contrôle des vignettes a interpellé le véhicule de transport public dont le conducteur a refusé de se soumettre à  l’injonction. Certains parlent de réglements de comptes et d’autres évoquent une bévue militaire. Toujours est-il qu’après l’incident, des manifestants en colère se sont mis à  saccager des maisons et des bâtiments appartenant aux services de sécurité, de même qu’un centre d’impôts. Pour l’heure, les sources convergent, vers la même version, celle d’une mort rapide et incomprise. Réactions ! L’indignation mêlé à  la stupeur… Pour beaucoup, il est aberrant qu’on ait tiré sur ce pauvre homme ! Khadija Fofana, journaliste TV, est indignée :  » Si le chauffeur, a qui on a demandé de s’arrêter, a refusé d’obéir, il n’était pas nécessaire de le tuer, mais simplement de chercher à  le dissuader ! Il y a quand même des étapes ! Est-ce que le militaire qui a tiré, respecte t-il son uniforme ? Pour d’ autres comme Youssouf T, commerçant, l’uniforme exige le respect. « Si un homme à  qui on a donné un ordre, refuse d’obtempérer, alors, le militaire est en droit de tirer ! Ce sont les codes de l’armée, ajoute Boubacar, enseignant ! C’est sans doute difficile à  comprendre pour le simple citoyen, qui voit là  un acte gratuit, mais on ne badine pas avec les militaires ! » En temps normal, une sentinelle, chargée de la sécurité d’une aire particulière, a l’ordre de tirer sur tout ce qui bouge. », rapporte Youssouf T. Pour autant, la mort de ce chauffeur a installé un climat de terreur à  Kita, une ville de l’ouest du Mali, réputée pour être calme ? Région agricole, Kita n’avait pas connu d’incidents majeurs depuis lors.  » Cet évènement est révélateur d’un malaise dans notre pays, tente d’expliquer, Sékou, commercial ! Celui du non respect des autorités. On vit dans un pays, o๠l’on a plus aucune considération pour l’uniforme ! Il est déplorable que cet homme ait été tué, mais quelque part, il a cherché cette mort, en n’obéissant pas aux ordres ». Depuis quelque temps, le Mali affronte la mort et la terreur au Nord avec les Salafistes du groupe AQMI( Al Qaeda au Maghreb Islamique) et les prises d’otage régulières. Il n’y a pas si longtemmps, un lieutenant colonel était assassiné à  son domicile. Et ce nouvel incident de Kita, si tant est qu’il n’ait aucun lien avec le terrorisme, plonge les maliens dans l’incrédulité et occasionne, un regain de violences inattendues de la part des citoyens. La mort de ce chauffeur étant alors un prétexte, pour réveiller les frustrations et déclencher cette agitation contre les symboles de l’autorité militaire ?

Omar Bongo est officiellement mort !

A 73 ans, Omar Bongo Ondimba, était l’un des plus vieux chefs d’état en exercice d’Afrique… Sa mort vient d’être officiellement annoncé ce lundi 8 juin 2009, après un démenti du gouvernement gabonais. Albert Bernard Bongo, de son vrai nom, est né le 30 décembre 1935. Issu d’une famille d’agriculteurs, de la province du Haut Ogooué, il est le benjamin, d’une famille nombreuse et vient de l’ethnie Battéké au Sud est du pays. Après son service militaire, Omar Bongo intègre les services secrets français et rejoint l’entourage de Léon Mba, le premier président du Gabon, dont il devient le chef de cabinet en 1962. A sa mort en 1967, il accède à  la présidence et instaure le régime du parti Unique. D’une main de fer, Bongo dirige le parti démocratique gabonais et assoit la prospérité de son pays, sur l’exploitation du pétrole, au début des années 70 et dont regorgent les sous-sols. Au fil des ans, Omar Bongo, qui se convertira à  l’Islam, en 1973 sous le nom, d’El Hajj Omar Bongo, ajoutera Ondimba, à  son nom, en mémoire à  son père. Régnant sans partage pendant plus de 4 décennies, il musèlera les oppositions, même après l’instauration du multipartisme en 1990. Habile politicien, stratège et grand séducteur, il déjouera tous les complots contre sa personne et gagnera successivement les élections présidentielles à  venir… Doyen des chefs d’états, Omar Bongo , était appelé le « Sage d’Afrique », respecté de ses homologues, il s’ investira dans la paix et la stabilité du continent, en servant de médiateur dans plusieurs crises internationales notamment en Centrafrique, ou au Congo Brazaville en 1999 et plus récemment au Tchad ! Critiqué pour ses relations ambigues avec la France, il était l’un des derniers remparts de la Françafrique, o๠se mêlaient les intérêts franço-africains, à  travers la corruption et le clientèlisme… Omar Bongo laisse derrière lui un pays prospère, riche de matières premières, mais dont les ressources restent inégalement distribuées entre la population… Le Gabon sans Bongo, Bongo sans le Gabon, voilà  toute la question, qui agite maintenant les esprits ? Qui va succéder au vieux dinosaure, après 40 ans de pouvoir sans partage ?