Fescauri, Siby peut mieux faire…

Située à  45km de Bamako sur la route de Guinée, Siby a accueilli ce week-end, la 8è édition du festival des Cauris ou Fescauri, un évènement culturel incontournable dans le Mandé. Surtout,lorsqu’il s’agit de valoriser le potentiel touristique de la zone. Arche de Kamadjan, maison du karité, chutes d’eau magiques, plaines verdoyantes, de quoi être dépaysé le temps d’un week-end en musique ! L’Arche de Kamadjan qui surplombe le village constitue un haut lieu d’intérêt touristique. Selon la légende, trois grands personnages de l’histoire du Mali s’y réunirent pour sceller l’union qui marquerait le début d’un âge d’or : Kamadjan Kamara, le roi sorcier, Touremakan Traoré, le roi guerrier, et Soundiata Keita, le futur empereur. On raconte que pour prouver à  ses deux alter-ego la supériorité de ses pouvoirs, Kamadjan le sorcier sortit son poignard et d’un geste magique découpa la roche qui porte aujourd’hui son nom. Siby, un havre de paix Le pari du festival une fois de plus, était d’attirer les Bamakois, en leur dévoilant la richesse locale et culturelle de la zone. Sauf qu’on regrette un peu qu’en 8 éditions, le Fescauri initié par Mandjou Yattara, reste trop artisanal avec aucune indication des sites du festival, ni de programmes officiels des concerts ou des activités diverses et variées. On regrette aussi que les exposants et artisans aient été confinés à  la « Maison des Jeunes » sans public ni acheteurs pour les contenter de leur déplacement… Passé la cérémonie d’ouverture de cette édition, sur le terrain communal avec l’hommage rendu à  Mory Soumano de l’ORTM, pour son émission « Terroir » qui revisite la richesse du patrimoine culturel du Mali profond, et la prestation des «chasseurs» ou « dozos », le festival qui a pour parrain cette année, Toumani Diabaté, maà®tre de la Kora, a réuni quelques belles affiches les deux soirs : le rappeur Iba One, le fils de Toumani Diabaté, digne héritier de son père, des chanteurs locaux et un charmant défilé de mode, o๠la jeune et talentueuse styliste Racky Thiam a émerveillé le public avec ses créations en bogolan et coton… Voyances… Dans la matinée du samedi 20 décembre, une conférence a eu lieu sur les cauris. Ces objets ancestraux autrefois monnaies d’échanges, ont été revisités par les experts. l’origine du petit coquillage fait débat et renvoie au patrimoine culturel de l’Afrique et du monde. Des cauris, il y en aurait même sous les mers du pacifique, de quoi débattre encore et encore. Du reste, les cauris qui servent de parures et colliers pour les femmes, permettent aussi de lire l’avenir. Les festivaliers ont eu droit au Centre culturel Fescauri à  quelques séances de voyance mémorables et même de la géomancie. Fescauri, C’’est aussi le « Tour de feu » o๠cette veillée autour d’un feu de bois la nuit pour se faire raconter les contes et légendes du Mandé, cette région historique, o๠passa le grand guerrier Soundjata Keita sous la belle Arche de Kamadjan… Vivement la 9è édition, avec un tout petit plus d’organisation et d’innovation !

Coach Mory est décédé

La nouvelle a plongé le monde sportif malien dans la tristesse. C’était ce mardi 16 juillet vers 15, on apprend que l’ancien entraà®neur du Djoliba et des Aigles du Mali, Mory Goà¯ta est décédé à  son domicile à  Banankabougou-Sema des suites d’une longue maladie. Il était âgé de 59 ans. Mory Goà¯ta aura passé près de la moitié de sa vie sur les terrains de football. Il a commencé sa carrière d’entraà®neur avec l’équipe de la Commune II, avant de prendre la direction du Djoliba en 1991. Avec les Rouges, il remportera le titre de champion du Mali 1991-1992. Deux ans plus tard, le technicien conduira la sélection nationale junior à  la quatrième place du championnat d’Afrique en 1994. Après les Aiglons, Mory Goà¯ta dirigera successivement les Aiglonnets (sélection nationale cadette, 1995), les Espoirs et les Aigles, la sélection nationale sénior. C’’est justement avec les Aigles que le technicien a écrit l’une des plus belles pages de l’histoire de notre football, remportant la coupe Cabral en 1997 en Gambie face au Sénégal. Le parcours sans faute réalisé par le Mali lors de ce tournoi et surtout la qualité du spectacle produit par l’équipe feront dire à  nombre d’observateurs que Mory Goà¯ta a bâti l’une des plus belles équipes de l’histoire du football malien. Diplômé de l’Institut supérieur de sports de Cuba, spécialité football, Instructeur CAF et FIFA, Mory Goà¯ta a également remporté le titre de champion d’Afrique militaire avec l’USFAS (1994), la première édition du tournoi de l’Amitié organisé par notre pays en 2005 et le tournoi de l’OLAO qui s’est déroulé en 2010 au Burkina Faso. Directeur du stade Modibo Keà¯ta et du stade du 26 Mars, Mory Goà¯ta a également occupé le poste de Directeur technique du Djoliba (DTN) et travaillé avec presque tous les clubs de la place notamment lors des campagnes africaines. Il y a encore deux ans, il avait prêté main forte au COB alors engagé en coupe de la Confédération. Depuis 2011, Mory Goà¯ta luttait contre la maladie qui le rongeait à  petit feu, mais malgré cette maladie, on le voyait de temps en temps dans les manifestations sportives qui se déroulaient sur la Rive droite du fleuve Niger. Il laisse derrière lui une veuve, six enfants et des milliers de supporters inconsolables. Mory Goà¯ta qui rejoindra sa dernière demeure aujourd’hui. Dormez en paix COach