Edito : halte à la justice populaire

Le voilà  ce pauvre homme au corps calciné soumis à  la fureur de la foule pour avoir volé une moto. On l’a d’abord saisi puis déversé sur son corps de l’essence avant de l’enflammer devant témoins. Parmi lesquels des enfants innocents qui voient cette victime se tordre de douleur avant d’expirer. Et voilà , on a puni le coupable. « Oui parce que si on l’avait emmené au commissariat de police, il s’en serait tiré », justifient certains adeptes de cette justice populaire. « La récidive est devenue monnaie courante », jurent d’autres décidés à  donner l’exemple. Mais ce genre de règlements de comptes constitue t-il de vrais exemples pour freiner le vol de motos Jakarta ? Celui qui aura péri dans les flammes de la vengeance, ne sera ni le dernier, ni le premier à  voler. Encore moins le plus coupable… Œil pour œil donc, dent pour dent ! Ce qui choque, c’est que les assaillants, les bourreaux, les juges, qui ont une fois brûlé un pauvre « innocent » à  Bamako, ne sont pas poursuivis pour homicide volontaire ou assassinat collectif, qu’aux yeux de la loi, ils restent des citoyens normaux, qui rentreront chez eux après avoir fait le sale boulot, à  la place de la justice. Cette justice que l’on décrie, à  qui on reproche un certain laxisme, un laisser aller total, entre passe droits, corruption et trafics d’influences. Ce sera donc une peau de chagrin pour la pauvre mère de ce martyr sacrifié sur le bûcher de la violence urbaine, qui chaque jour augmente, et creuse le lit de l’insécurité dans notre capitale. Pourquoi en arriver jusque là  et surtout dans l’indifférence la plus généralisée. Entre une justice à  deux visages, c’est la vindicte populaire sans retenue ni jugements qui est légalisée, et sans que l’on puisse y faire quoique ce soit :  » Ce sont des cas isolés », jure un habitant de la maudite place o๠a péri son prochain, lynché par la foule. Mais « si le Mujao ou Aqmi avaient coupé une main, ou lapidé un couple adultère, l’affaire aurait fait le tour de la planète et des médias internationaux », s’insurge un journaliste, impuissant devant ces sentences impies et révoltée que cela puisse passer sans aucune forme de dénonciation. Il faut tirer la sonnette d’alarme, car, si à  l’insécurité doit répondre une justice populaire, alors la barbarie n’aura plus de limites dans ce monde déjà  si brutal. A chacun de faire son méa culpa. A l’Etat d’avertir les justiciers de tous bords, pour empêcher cette déliquescence de l’autorité nationale. Que la justice fasse son travail !

Attention à ta djakarta!

Il ne se passe pas un jour sans qu’on ne conte une histoire de vol d’un de ces innombrables bolides dans un domicile, un service public ou privé, une école ou tout simplement dans un lieu public. Les voleurs professionnels sont désormais comme concurrencés par des amateurs au grand dam des propriétaires de motos. Pourquoi les voleurs de Djakarta sont-ils aussi culottés ? Quel est leur mode opératoire ? Pourquoi la police semble-t-elle avoir du mal à  maà®triser le phénomène ? Voilà  des questions auxquelles les Bamakois n’ont peut-être pas de réponses. Si la plupart des quartiers de Bamako sont victimes des voleurs de motos Djakarta, Kalabancoro, un gros quartier de la périphérie, semble détenir la palme en la matière en raison de sa position géographique et du petit nombre de rondes policières. Les voleurs qui y opèrent ne semblent pas du tout inquiétés. C’’est pourquoi, ils ont même le toupet d’opérer en plein jour en faisant souvent usage d’armes à  feu. Il n’y a pas longtemps, une rue de Kalabancoro Sanga a ainsi été secouée par une série de vols de motos Djakarta. « Ma moto a été enlevée une nuit. Les voleurs ont coupé la serrure du magasin pour partir avec l’engin. C’’étaient de vrais professionnels qui ont dû utiliser du matériel sophistiqué. C’’est le matin que je m’en suis aperçu lorsque je m’apprêtais à  aller au travail. J’ai été très choqué. à€ la veille du vol, J’ai fait laver proprement ma moto et si je savais que je ne la reverrais plus …. », témoigne FK. Les jours qui ont suivi, les voleurs ont enlevé trois autres motos au domicile de FK. Le dernier vol s’est produit en plein jour. Le voleur est entré dans la cour et a enlevé avec sang-froid l’engin tandis que les femmes étaient occupées à  leurs tâches ménagères. « Avec cette série des vols de motos, nous avons pensé que notre maison était frappée d’une malédiction. Les uns avaient commencé à  soupçonner les autres et l’atmosphère était devenue délétère », raconte FK. Dans la même semaine, les voleurs ont opéré dans une autre famille de la même rue. Ils y ont enlevé deux Djakarta pendant que leurs propriétaires dormaient à  poings fermés. Les habitants de Kalabancoro sont aujourd’hui exaspérés. « Dans notre quartier, les voleurs ne sont nullement inquiétés parce qu’ils sont sûrs de ne jamais croiser une patrouille de la sécurité. Je peux dire que nous sommes à  la merci des voleurs », s’indigne un chef de famille à  Kalabancoro Sanga. INCAPABLE. l’unique poste de gendarmerie du secteur semble être incapable de faire peur aux voleurs de motos. Il a reçu plusieurs dépositions de vols de motos, très peu d’engins ont été retrouvés. “Ma moto a été volée, il y a deux mois. J’ai fait une déposition au poste de gendarmerie du quartier, mais après je n’ai reçu aucun écho. Je n’espère plus retrouver mon engin ”, raconte un jeune du quartier. Un responsable de la brigade territoriale de la gendarmerie de Kalabancoro tente de mettre un bémol aux critiques des populations. Les patrouilles multipliées ces derniers temps, assure-t-il, ont bel et bien permis de baisser le nombre de vols des motos à  Kalabancoro. Notre interlocuteur admet tout de même qu’il y a eu plusieurs vols de motos dans le secteur pendant les mois de tabaski et de fin d’année. « C’’est à  la veille des fêtes que nous avons reçu plusieurs cas de vols de motos avec agressions sur la route et à  domicile », note-t-il. Le commissariat de police du 15è arrondissement en Commune VI du district de Bamako a également reçu plusieurs plaintes de vols de Djakarta. “Notre commissariat enregistre à  la fin de chaque semaine 5 à  6 déclarations de pertes de motos Djakarta ”, indique le commissaire Oumar Samaké. l’officier de police constate que les voleurs opèrent très souvent au niveau des carrefours, des stations d’essence, des immeubles en location ou encore dans les quartiers périphériques. Pourquoi les voleurs visent-ils invariablement les motos Djakarta ? Le responsable de la brigade territoriale de la gendarmerie de Kalabancoro avance une explication simple : la Djakarta est très facile à  écouler sur les marchés locaux. C’’est aussi l’opinion du commissaire de police Oumar Samaké. l’un et l’autre pointent la prolifération de ces engins qui facilite leur revente, en l’état ou très souvent en pièces détachées écoulées sur les différents marchés de la place dont les plus connus sont le marché Dibida et le marché de Médine. Nous avons souhaité rencontrer des voleurs de motos Djakarta, mais nous n’avons pu en voir aucun ni à  la Brigade territoriale de Kalabancoro ni au commissariat de police du 15è arrondissement. Ce n’est donc pas tous les jours que les forces de l’ordre mettent la main au collet des voleurs. Comment donc éradiquer les vols de motos Djakarta dans la capitale ? Le commissaire de police du 15è arrondissement n’a pas de recette miracle mais un ensemble de préconisations classiques : mieux équiper les agents d’intervention, renforcer les patrouilles et sensibiliser les populations à  dénoncer les voleurs. Le remède n’est pas foudroyant mais d’une efficacité avérée à  moyen terme.

Cheikné Magassouba, Chef de la CCR : « Des centaines de moto saisies»

Punir le contrevenants Ces derniers temps, les agents de la circulation routière investissent les artères de la capitale, notamment le pont Fahd et ses alentours. Ce dispositif est composé d’agents de la Ccr et des motards de la police nationale. Spécifiquement orientée sur le Pont Fahd, et l’accès à  l’échangeur multiple, l’opération vise à  arrêter les motocyclistes qui piétinent les règles de la circulation, notamment le code de la route. En effet, depuis la construction de l’échangeur multiple, les usagers de la route et particulièrement les conducteurs d’engins à  deux roues semblent avoir du mal à  respecter les instructions. Ils sont nombreux à  ne plus emprunter les pistes cyclables. En mettant en danger leur vie et celles des autres car ils provoquent chaque jour des accidents sur ces artères. « En respectant les consignes et en roulant sur les pistes cyclables, on provoque moins d’accidents », indique le responsable de la Compagnie de circulation routière (Ccr), Cheikné Magassouba. Il faut que les usagers comprennent que « le respect du Code de la route, la diminution de la vitesse, et la prudence sont de nature à  réduire considérablement les accidents » ajoute-t-il. Selon le commandant Magassouba, cette opération a été précédée d’une vaste campagne de sensibilisation qui aura commencé depuis 2008. Des émissions entières ont même été réalisées sur le sujet. Malgré tout, les conducteurs d’engins à  deux roues font fi des mesures prises pour leur propre sécurité et se font arrêter, déplore le commandant. Il ajoute que cette opération s’inscrit en droite ligne de la lutte contre l’insécurité routière initiée par les plus hautes autorités. 300 motos saisies Les opérations menées depuis quelques jours ont mené à  la saisie de plus de 300 motos. Les engins sont parqués dans la cour du Groupement Mobile de Sécurité (Gms). Les propriétaires devront une amende de 15 000 F cfa pour pouvoir les récupérer. Les contrevenants sont coupables d’avoir opter pour des raccourcis au lieu d’aller, comme demandé, bifurquer au niveau du Centre international de conférence de Bamako (Cicb), pour ensuite emprunter la bretelle longeant les murs de l’hôtel Salam, avant d’accéder aux échangeurs multiples. Nombreux sont en effet ceux qui soient font des virages dangereux au beau milieu de la chaussée en se jetant bien souvent au-devant des véhicules. Ou encore à  monter continuer depuis le pont Fahd pour accéder directement aux échangeurs. Un conducteur dont l’engin vient d’être saisi a rétorqué à  l’agent : « à  quoi ça sert de construire des voies si on ne peut y accéder ? Et puis o๠est le panneau qui interdit l’accès par ici ? ». Il faut reconnaitre qu’il n’a pas tout à  fait tort et qu’il faudrait, pour plus d’efficacité, placer des panneaux qui indiqueraient clairement les instructions à  suivre. Cela faciliterait la tâche aux policiers et aux conducteurs. Quoique…Tous nous savons qu’au Mali, l’insécurité routière est plus une question d’incivisme qu’autre chose…

Les taxis-motos en vogue à Mopti

A l’origine, le phénomène de taxi moto a démarré avec le projet de lancement des taxis motos de l’APEJ dans sa politique d’emplois des jeunes en 2008. ce sont des motos chinoises qui commencent à  remplacer les taxis jaunes et les Sortama(minibus verts de transport en commun) dans certaines localités du Mali. A Mopti le phénomène prend de l’ampleur Cela compte-tenu du nombre important et de la concurrence des taxis . Mopti avec ses vélos et charrettes qui servaient de taxis pour transporter les marchandises des dames, des villages vers les marchés. Les motos prendront le relais un peu plus tard et transporteront les marchandises et les personnes. De Mopti comme Ségou, cette trouvaille s’est propagée dans tout le pays et même dans certaines capitales régionales et villages. Encore appelés moto Sotrama, ces engins à  trois roues constituent le premier et le plus pratique des transports à  Mopti . Ils sont estimés à  plus de 1OO environ et font partie du décor de la ville. Ils sont facilement reconnaissables à  leurs couleurs bleus et portes Pour les prendre, il suffit d’aller à  une place publique, un carrefour o๠ils attendent des clients. Souvent ils déambulent à  la recherche de clients. Il vous suffit de faire un petit signe de main ou de les siffler pour qu’ils viennent vers vous. Pour le reste, vous indiquez votre destination ; le prix de certaines localités est connu tel que le marché. 100 F. Ppour les coins reculés, vous négociez le prix et s’il vous convient ça y est ! En Vogue la moto ! Les prix de la course varient entre 100 et 200 francs CFA, selon la distance. Rapidité et destination l’avantage des Taxis, C’’est qu’ils sont rapides et vous déposent devant souvent devant votre portail ou à  l’endroit o๠vous vous rendez. Ils peuvent vous conduire à  des endroits que vous ne connaissez pas bien. Mieux, en saison pluvieuse, ils sont prêts à  vous emmener même dans les zones enclavées du fait de l’inondation. Ce qui craignent certains clients, c’est la vitesse des taxis motos dans une ville ou les routes ne sont pas larges. Samba Diallo témoigne que Taxi moto est plus rapide et moins cher mais le problème est que ils roulent souvent à  tombeau ouvert ce qui peut provoquer des accidents. Il faut rappeler les conducteurs à  l’ordre quand ils sont en excès de vitesse ou exiger qu’il respectent le code de la route.

Insécurité grandissante à Bamako : la police se mobilise

Vols de motos par ci, braquages par là , pillage de boutiques, attaques à  mains armées, les paisibles citoyens de Bamako et commerçants vivent dans l’insécurité. Des groupuscules de bandits spécialisés dans le vol de motos sévissent dans presque toutes les communes de Bamako. Pas un seul jour ne passe sans que des cas d’agressions, de dépossession ou même d’assassinats ne soient signalés dans les différents commissariats de police. Un étudiant dépossédé de sa moto sous la menace d’un pistolet En moins d’un mois, un étudiant de l’université de Bamako et un commerçant détaillant du District de Bamako ont été dépossédés de leur moto Jakarta sous la menace d’un pistolet artisanal en commune I. Des boutiques d’alimentations attaquées à  Fadjiguila et Doumazana et des tentatives de vol dans les pharmacies et des stations d’essences à  Sangarébougou et Boulkassoubougou. Les quartiers Doumanzana Sangarébougou Nafadji et Djélibougou en commune I deviennent des zones hautement criminogènes du District de Bamako. Là  sont planifiés les actes de banditisme à  travers la ville. Ces quartiers riment aujourd’hui avec drogue, alcool et prostitution. Une zone de non droit en plein C’œur de la capitale malienne o๠les animaux domestiques volés (bœufs, moutons entre autres) sont donnés en festin au vu et au su de tout le monde. Le paradoxe est que ces zones sont près de deux commissariats de polices notamment celui du 6ème arrondissement et du 12è arrondissement. Le vol à  main armé perpétué sur Ibrahim Coulibaly étudiant à  la Flash et Samba Traoré, commerçant détaillant au grand marché illustre aujourd’hui toute la difficulté de cohabitation qui existe entre les populations des ces quartiers et les bandits armés qui se croient en territoire conquis. Le cas de l’étudiant est le plus pathétique. Braqué devant les gens en pleine journée à  Djelibougou, il a été dépossédé de sa moto Jakarta et molesté par les bandits. Attention aux téléphones portables ! Nouvelle stratégie: les bandits se cachent et jettent leurs portables parterre et cela, souvent la nuit. Puis, ils font sonner le portable ; Malheur à  ceux qui s’arrêtent pour ramasser l’appareil.. Face à  cette insécurité, le ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile a rencontré les forces de police, de gendarmerie ce jour afin de débattre de la question : objectif : renforcer les effectifs, le matériel, mieux former les agents pour faire baisse cette insécurité qui a battu des records en 2009

Banditisme à Bamako : les vols de motos à main armée se multiplient

Ils sont d’abord passés dans cette famille vers 3 heures du matin pour prospecter les lieux lorsque l’un d’entre eux a réussi à  s’infiltrer dans la cour pour voler une moto jakarta. Après s’être rendu compte de son succès, il a fait appel à  ses complices pour revenir sur les lieux, puisqu’en sortant il s’est aperçu que deux autres motos étaient là  et pouvaient être enlevées, mais il fallait cette fois prendre des dispositions pour ne pas tomber dans les bras des quatre gardiens qui dormaient devant la cour en cette période de froid. C’’est ainsi que deux des 5 voleurs ont pris position aux extrémités des carrés pour faciliter aux trois autres l’opération. Au voleur ! C’’est en exécutant leur plan que l’un des gardiens s’est naà¯vement réveillé pour constater la visite tardive de ces hôtes indésirables. Sory Tangara est le nom de ce gardien qui n’a pas pris le soin de réveiller les trois autres puisqu’il ne se doutait de rien. Pendant qu’il tentait de demander à  l’un des voleurs les raisons de leur présence sur les lieux, ce dernier lui pointa illico un pistolet. Terrorisé par la menace de ces visiteurs indésirables, Sory Tangara a préféré observer le silence tout en cherchant à  identifier le visage du braqueur. Bilan de l’opération : 2 autres motos jakartas volées donc 3 au total. Complicité voleurs-gardiens Après leur départ, Sory Tangara explique qu’il a immédiatement tenté de réveiller ses collègues mais les voleurs étaient loin et avaient emprunté différents chemins pour éviter de se faire prendre. Informés de ce fait, nous nous sommes rendus sur place pour constater que les victimes n’ont pas daigné informer la police. Selon les témoins, la deuxième réponse pourrait être la bonne. Qu’à  cela ne tienne, l’une des motos était complètement vide de carburant selon le témoignage de celui qui l’a garé cette nuit. Alors comment ont-ils pu rouler cet engin sans essence ? Pourquoi ces quatre gardiens dormaient ils en harmonie même si les portes sur lesquelles ils devraient veiller étaient ouvertes ? Malgré toutes ces interrogations, ni les voleurs, ni leurs complices ne seront inquiétés puisqu’ils sont tombés sur une famille riche qui serait à  l’abri des soucis pour s’acheter d’autres engins à  chaque fois qu’elle sera victime de vol. En cette période de fête, d’autres opérations nous ont été signalées à  travers la capitale. Alors un conseil, si vous êtes de Bamako et que vous possédez une moto, soyez prudents;

Sécurité routière : peu d’engouement pour l’immatriculation et le permis moto

l’écrasante majorité des motocyclistes n’ont pas conscience de la mesure. Ils rejettent l’explication selon laquelle le permis permettrait de juguler les accidents. De nos jours, l’insécurité routière est devenue un phénomène préoccupant au Mali. Selon un rapport du ministère de la Sécurité intérieure, plus de 80% des engins impliqués dans les accidents de la circulation, sont des motos jakarta, conduites par des jeunes de 16 et 30 ans. En outre, le dernier rapport de la Compagnie de circulation routière (CCR), indique que, de Janvier à  septembre 2008, Bamako a enregistré 372 accidents, 339 blessés et 31 décès ; 360 accidents et 10 morts en février 2008; 493 accidents avec 20 morts en mars ; 405 accidents avec 394 blessés et 22 morts en avril…Ces chiffres concernent uniquement les accidents de motos. Toute chose qui justifie l’opération d’immatriculation des engins à  deux roues et l’obtention du permis moto. Pour Djibril Tall, Directeur national des Transports, « le dédouanement, l’immatriculation (avec une plaque minéralogique), le permis de conduire et le port du casque, sont des mesures d’urgence. Elles vont coûter à  chaque propriétaire de moto, entre 8 000 et 12 000 francs selon la catégorie d’engin. Quelle incidence peut avoir cette immatriculation ? Beaucoup avaient jugé ces mesures comme un moyen pour le gouvernement de recueillir quelques devises dans les caisses de l’Etat (les difficultés du trésor public, ne sont plus un secret). Malgré tout, des actes ont été posés par les autorités pour éveiller les consciences sur les dangers de l’insécurité routière. Un an dédié à  la sensibilisation des usagers Avant de proposer à  chaque usager de passer le permis, le gouvernement avait consacré six mois à  la campagne de sensibilisation, prolongée jusqu’ au 31 décembre 2009. Pour éviter les accidents de la circulation, des normes de conduite s’imposent à  tous : avoir une bonne maà®trise de l’engin que l’on conduit, connaà®tre et respecter les règles de circulation, rouler avec un engin en parfait état et à  vitesse modérée… «la mauvaise conduite dans la circulation, est dûe à  la négligence et au laxisme des autorités », signale Boubacar un usager. De fragiles mesures Nombre d’automobilistes obtiennent leur permis sans passer le moindre test. Plus d’un propriétaire peut « s’acheter» le précieux document pour continuer à  rouler en toute impunité. l’absence de pistes cyclables appropriées en ville augmente aussi le risque d’accidents. Mais celui a baissé depuis que la police a contraint les conducteurs de deux roues à  emprunter la piste cyclable sur le pont Fahd. Autre facteur à  l’origine des accidents des motos : les chaussées piétonnes dans les zones à  risque, envahies par des occupants anarchiques, et qui contraignent les autres piétons à  côtoyer dangereusement automobilistes et motocyclistes. Au Mali, les deux roues se prêtent entre amis et voisins. Il sera donc difficile de satisfaire à  cette exigence du permis-moto (nominatif). Car une moto ne sert pas qu’un seul individu mais toute une famille. Bien commun, s’il a plusieurs utilisateurs, le permis sera-t-il exigé à  tous ?

Sécurité Routière : La bande cyclable réduit les accidents à Bamako

Nous sommes sur l’avenue de l’OUA à  l’intersection de Badalabougou à  la sortie du pont des martyrs. Il est 11h. Sous un soleil de plomb, l’inspecteur divisionnaire Oumar Haà¯dara et ses éléments régulent la circulation. Sur la chaussée dans les deux sens, on aperçoit des centaines de voitures. A côté, un attroupement des conducteurs de motos et vélos rappelant un jour de grande fête à  Ouaga (capitale des deux roues). Certains conducteurs sous informés, n’hésitent pas à  monter sur la chaussée. D’un coup de sifflet, les agents les interpellent. Les motos sont immobilisées, puis acheminées vers la compagnie de la sécurité routière. « A notre niveau, nous leur demandons tout simplement si leur vignettes sont à  jour. Ensuite, nous leur demandons d’aller chercher leur motos à  la compagnie », nous explique l’inspecteur Haà¯dara. Au même moment. Un monsieur, quinquagénaire, arrive sur sa « Yamaha Mate». Il est aussitôt immobilisé par un agent. Le policier met toute sa patience à  son service afin de lui expliquer l’infraction qu’il vient de commettre. l’usager reconnaà®t son tord mais repartir avec sa moto est un rêve. Il négocie fort sans convaincre. C’’est à  la compagnie qu’il viendra chercher sa moto en présentant une pièce d’identité de l’engin puis, il paiera une contravention de 5000FCFA. C’’est comme ça que ça marche. Interrogé, les quelques rares motocyclistes qui ont accepté de nous parler, estiment que C’’est une bonne chose en soit. Mais ils évoquent l’état délabré de la bande cyclable et l’absence totale de panneaux de signalisation. Depuis sa construction, l’axe dénommé Avenue de l’OUA est doté d’une chaussée (aller-retour) et d’un accotement muni de deux bandes cyclables. Très pratiquée, cette route est l’une des chaussées o๠le trafic est très dense aux heures de pointes. Le matin, les habitants de la rive droite viennent travailler au centre ville. Le soir ils rentrent chez eux. Cela a forcement des conséquences sur le trafic matin et soir. Les véhicules et les motos font une course interminable sur la chaussée. Par jour, on enregistrerait plusieurs accidents parfois mortels. Selon Cheikné Magassouba, commissaire principale de la compagnie de la sécurité routière, la moyenne était de 10 accidents entre 6h 30 et 12h 30 avant la mesure. Mais aujourd’hui, on a un accident en moyenne pendant le même intervalle. «Cette disposition obligeant les motocyclistes à  emprunter la chaussée était indispensable », nous dit un piéton témoin de plusieurs accidents mortels. C’’est donc pour réduire le nombre des accidents que les autorités ont décidé de séparer véhicules et engins à  deux roues. Les deux roues devront emprunter obligatoire la piste qui leur ait destinée. Et vu la sensibilité de la mesure, il a fallu une large campagne de sensibilisation auprès des usagers. Plus de six mois, nous a expliqué le commissaire Magassouba. Des éléments du groupement mobile de sécurité (GMS) étaient déployés en renfort pour demander aux conducteurs des petits engins de se réorienter sur la piste. Des messages diffusés dans la presse sont venus renforcer la campagne. Il fallait passer à  l’étape suivante qu’est la répression. Une phase que certains bamakois qualifient d’abus et de mesquineries. La répression mal comprise Nous joignons le ministère de l’Equipement et des Transports par rapport au mauvais état de la piste malgré la répression déclenchée par la police. «Nous avons eu des échanges sur l’entretien de la bande. Elle sera réparée dans le cadre du programme d’immatriculation des engins à  deux roues », a confié un cadre du ministère. Le programme d’immatriculation est un projet initié par le gouvernement pour diminuer les accidents de la circulation. Il concerne tout le pays et tous les engins à  deux roues. Un premier délai est passé sans épuiser le parc. Une seconde date fixée au 31 décembre, risque de passer inaperçue pour certains propriétaires qui n’ont toujours pas pris au sérieux le programme d’immatriculation