Egypte: procès ajournés pour Moubarak et les chefs des frères musulmans

Le procès des trois principaux chefs des Frères musulmans s’est ouvert dimanche 25 août 2013 avant d’être aussitôt ajourné au 29 octobre en raison de l’absence des accusés. Ces derniers sont poursuivis pour «incitation au meurtre» de manifestants le 30 juin dernier. D’autre part, le procès en appel de l’ex-président égyptien pour «complicité de meurtres» de manifestants lors de la révolte populaire de 2011 a lui aussi été ajourné au 14 septembre, peu après avoir repris dimanche au Caire en présence de l’accusé. Hosni Moubarak encourt la peine de mort. Il est apparu, en position assise sur un brancard, derrière les barreaux de la cellule réservée aux accusés au sein du tribunal, en compagnie de neuf co-accusés dont ses deux fils. Couvre – feu allégé Par ailleurs, le pouvoir égyptien a écourté de deux heures samedi la durée d’application du couvre-feu nocturne, dix jours après l’avoir imposé dans la foulée de l’intervention sanglante contre les sit-in des Frères musulmans au Caire. Avec effet immédiat, le couvre-feu commencera désormais à  21h00 locales (19h00 GMT) et prendra fin à  06h00, à  l’exception du vendredi o๠il débutera à  19h00 (17h00 GMT), a indiqué le gouvernement dans un communiqué. La décision, dit-il, a été prise « pour alléger le fardeau porté par les citoyens et en réponse à  la demande de la population ». Les autorités ont imposé le couvre-feu le 14 août, jour o๠les forces de sécurité ont démantelé les campements mis en place par les Frères musulmans au Caire pour réclamer le rétablissement dans ses fonctions du président Mohamed Morsi, déposé par l’armée le 3 juillet. Les autorités ont dit alors que le couvre-feu resterait en vigueur pendant au moins un mois.

Egypte: Moubarak est sorti de prison

C’est à  bord d’un hélicoptère médicalisé qu’Hosni Moubarak est sorti de prison ce jeudi après-midi. Il a été immédiatement transféré à  l’hôpital militaire de Maadi dans un quartier périphérique de la capitale, o๠il y attendra la tenue de son procès pour meurtres qui débute dimanche 25 août. Ces informations ont été confirmées par un haut responsable de la sécurité égyptienne. Plus tôt dans la journée, le parquet général égyptien avait validé la décision du tribunal, mercredi, de remettre en liberté conditionnelle l’ancien président au motif qu’il a dépassé la durée maximale de détention provisoire. Il avait ajouté qu’il n’envisageait pas de nouveau chef d’inculpation dans les affaires pour lesquelles M. Moubarak est en cours de jugement, ont précisé deux sources judiciaires sous couvert de l’anonymat. Celui-ci est poursuivi et détenu depuis plus de deux ans pour corruption et meurtres. Hosni Moubarak, âgé de 85 ans et à  la santé vacillante, doit encore être jugé en appel pour meurtres dans le cadre de la répression de la révolte de 2011, et en première instance pour deux affaires de corruption. Son nouveau procès pour meurtres doit reprendre dimanche. Il avait été condamné à  la prison à  perpétuité en première instance. Contexte explosif Sa remise en liberté intervient dans un contexte difficile dans le pays, plongé dans la crise et les violences sanglantes depuis la destitution de M. Morsi par l’armée. Les Frères musulmans ont d’ailleurs appelé à  manifester massivement vendredi contre le retour au pouvoir de l’armée, qui a déposé le 3 juillet le président issu des rangs des Frères, Mohamed Morsi. Plusieurs personnalités des Frères musulmans, dont leur chef, Mohamed Badie, ont été arrêtées ces derniers jours, dans la foulée de l’intervention sanglante des forces de sécurité, il y a une semaine, contre les rassemblements de la confrérie. Jeudi, c’est l’un des porte-paroles des Frères, Ahmed Aref, qui a été arrêté.

Mohamed Morsi, premier président de l’après-Moubarak

Quasi inconnu à  l’étranger il y a encore quelques mois, le Frère musulman Mohamed Morsi vient réussir le pari : porter son organisation, brimée pendant le régime Moubarak, au pouvoir. Il a en effet été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle ce dimanche par la Commission électorale avec plus de treize millions de voix contre douze millions à  son rival Ahmed Chafik, ex-Premier ministre de Hosni Moubarak. Les résultats ont été annoncés par le président de la Commission électorale Farouk Soltan. Autre chiffre de ces résultats, le taux de participation, qui a été de 51% lors du second tour du scrutin, le 16 et 17 juin et de 46% lors du premier tour, le 23 et 24 mai. La place Tahrir en liesse C’’est une explosion de joie sur la place Tahrir qui a accueilli l’annonce de la victoire de Morsi. La célèbre place est occupée depuis le jeudi dernier par des centaines d’égyptiens qui exigent que l’armée se retire des instances dirigeantes. Mohamed Morsi, né le 20 août 1951 devient donc le premier chef d’Etat élu en Egypte depuis la chute de Hosni Moubarak, le 11 février. Il est aussi le premier islamiste à  parvenir à  la tête du pays. Le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées lui a adressé ses messages de félicitations, selon la télévision nationale. Dans son premier discours à  la Nation après son élection, le nouveau président a rassuré ces compatriotes. « Je suis le président de tous les Egyptiens sans exception.[…]L’unité nationale est le seul moyen de sortir de ces temps difficiles », a-t-il déclaré, en faisant référence aux hommes, aux femmes, aux chrétiens comme aux musulmans. Il faut que la « révolution continue jusqu’à  la réalisation de tous ses objectifs, a-t-il ajouté. Inquiétudes et espoirs à  l’étranger Le nouveau président égyptien, l’islamiste Mohamed Morsi, a prôné un renforcement des relations entre l’Iran et l’Egypte, rompues depuis plus de 30 ans. Ce réchauffement permettra de créer « un équilibre stratégique régional et fait partie de mon programme », a déclaré M. Morsi qui a aussi annoncé qu’il souhaitait « réviser » les accords de paix avec Israà«l. Israà«l et les Etats-Unis qui ont félicité du bout des lèvres le nouvel homme fort, tandis que dans les territoires palestiniens, on estime que la victoire de Mohamed Morsi « est un moment historique ». « C’’est une nouvelle ère qui s’ouvre en Egypte. Il s’agit d’un revers pour le programme de normalisation et la coopération sécuritaire avec l’ennemi (israélien) » a déclaré le chef du Hamas, Ismael Hanniyeh. Les Emirats arabes unis ont, quant à  eux, « favorablement accueilli » son accession à  la tête du pays et exprimé leurs espoirs de voir l’Egypte retrouver sa stabilité.

Egypte: manifestations après le verdict Moubarak

Après la condamnation à  vie de Hosni Moubarak, l’ancien président égyptien, La place Tarhir, au centre du Caire, symbole des grandes manifestations de protestation contre l’ex-président et les militaires, s’est à  nouveau embrasée le week-end. Plusieurs centaines de manifestants y étaient toujours rassemblés dimanche 03 juin 2012 dans la journée, pour protester contre une partie des décisions des juges. Moubarak a été condamné à  la prison à  perpétuité, ainsi que son ministre de l’Intérieur, Habib el-Adli. Deuxième dirigeant emporté par la vague du printemps arabe (après le tunisien Ben Ali), l’ancien président risquait pourtant la peine de mort, d’ailleurs requise par le procureur. Mais Les deux fils de M. Moubarak, Alaa et Gamal, qui comparaissaient également, n’ont pas été condamnés, les faits de corruption qui leur étaient reprochés étant prescrits selon le président de la cour, le juge Ahmed Rifaat. Non condamnés aussi, 6 hauts membres du régime militaire. La nouvelle de l’acquittement de ces six anciens responsables de l’intérieur et le verdict, trop clément pour certains qui espéraient la peine de mort pour M. Moubarak, a provoqué la colère notamment de quelques centaines de personnes, tant dans la classe politique qu’au sein de l’opinion publique. Les Frères musulmans, première force politique d’Egypte, ont appelé à  descendre en masse dans la rue, selon une information donnée par l’agence Reuters. « Le verdict est une farce et il faut un nouveau procès avec les preuves nécessaires en vue d’une juste punition », a fait savoir Mohammed Morsi, le candidat des Frères Musulmans. Hosni Moubarak, 84 ans, qui était jusqu’à  présent en détention préventive dans un hôpital militaire non loin du Caire, a été transféré par hélicoptère dans la prison de Tora, au sud de la capitale. Selon une information rapportée par le journal Le Monde, l’ancien homme fort d’Egypte « pleurait » et ne « voulait pas descendre de son hélicoptère ». Fait marquant, il avait suivi tout son procès allongé sur une civière en raison d’un état de santé soudainement dégradé. Ces décisions et les manifestations qui vont avec dans les rues des grandes villes égyptiennes surviennent à  deux semaines du second tour de l’élection présidentielle qui doit se dérouler les 16 et 17 juin prochains. Il opposera Mohamed Morsi, le candidat des Frères musulmans arrivé avec une courte avance lors du premier tour (24,3% des suffrages), au général Ahmed Chafiq (23,3%), le dernier Premier ministre de Moubarak. Chafiq jouit d’une grande popularité chez les nostalgiques de l’ancien régime et chez les Coptes, inquiets d’une éventuelle victoire des islamistes. Morsi, qui peut compter sur l’organisation politique de la confrérie mais souffre d’un manque de charisme, est pour sa part soucieux de drainer les voix de tous les opposants à  Moubarak. Pour l’ex-président, les conditions de détentions dépendent aussi en grande partie de ces élections. Une victoire de ses proches, pourrait en effet lui permettre une fin moins dure. Par contre le passage des frères musulmans pourrait ne pas être une bonne nouvelle. Dans les deux cas, la fin ne peut être que terrible, pour quelqu’un qui a dirigé le pays pendant plus de trente années.

Libye: 5 indices d’un affaiblissement du régime

Les rumeurs sur le départ de Kadhafi se multiplient Malte? Venezuela? Alors que le Colonel Kadhafi est introuvable, les rumeurs se multiplient concernant son éventuel départ de Tripoli, voire de Libye. La BBC affirme qu’il aurait bien quitté la capitale, s’appuyant sur des « sources indépendantes ». Le Guardian, lui, ne confirme pas encore. Le ministre britannique des Affaires étrangères déclarait que certains éléments laissaient penser qu’il était au Venezuela. Le pays a démenti et nié tout contact avec Kadhafi lundi en fin d’après-midi. Face à  l’embrasement, c’est son fils, Seà¯f Al-Islam Kadhafi, qui s’est exprimé à  la télévision libyenne dans la nuit de dimanche à  lundi. Il a adressé un double message de mise en garde et d’apaisement, prévenant que l’armée maintiendrait l’ordre dans le pays à  n’importe quel prix. « La Libye, à  l’inverse de l’Egypte et de la Tunisie, est composée de tribus, de clans et d’alliances », a prévenu le fils du dirigeant, mettant en garde contre une division du pays en plusieurs Etats. Selon lui, le peuple doit choisir soit de construire une « nouvelle Libye » soit de plonger dans la « guerre civile ». Des officiels désavouent le régime Le ministre de la Justice Moustafa Mohamed Aboud Al Djeleil a démissionné lundi en signe de protestation contre un « recours excessif à  la violence contre les manifestants », rapporte le journal libyen Kourina. Dimanche, le représentant permanent de la Libye auprès de la Ligue arabe, Abdel Moneim al-Honi, avait annoncé qu’il quittait son poste pour rejoindre « la révolution » et protester contre la « violence contre les manifestants » dans son pays. Deux avions militaires et deux hélicoptères civils sont arrivés à  Malte lundi après-midi. Leurs pilotes, des militaires gradés, disent avoir refusé de tirer sur la foule et se sont réfugiés sur l’à®le. L’ancien porte-parole du gouvernement prône le dialogue. Dans une déclaration marquant les désaccords au sein du pouvoir face aux manifestations antigouvernementales qui secouent le pays depuis six jours, Mohamed Bayou a critiqué lundi la menace de recours à  la force brandie par Seà¯f Al-Islam Kadhafi. La direction libyenne doit entamer un dialogue avec l’opposition et débattre de l’élaboration d’une Constitution, a ajouté lundi Mohamed Bayou. L’ambassadeur libyen auprès des Nations unies, Ibrahim Omar Al Dabashi « pense que c’est la fin du Colonel Kadhafi ». C’est ce qu’il a déclaré à  la BBC, avant d’ajouter: « C’est une question de jours. Soit il part, soit les Libyens le chasseront ». Il a également affirmé que Kadhafi devrait être jugé « pour génocide », pour « le massacre de la prison d’Abou Salim », les « disparitions de personnalités publiques » et « pour tous les crimes commis depuis 42 ans ». Des villes seraient aux mains des manifestants Plusieurs villes de l’est du pays,dont Benghazi et Syrte, seraient tombées aux mains des manifestants à  la suite de défections dans l’armée, a affirmé lundi la Fédération internationale des ligues de droits de l’homme (FIDH) qui avance un bilan de 300 à  400 morts depuis le début du soulèvement. Des témoins à  Syrte ont démenti la prise de la ville par les manifestants. La communauté internationale prend position La Libye avait menacé de ne plus aider l’Europe dans la lutte contre l’immmigration si elle se prononçait sur des questions internes. L’Union européenne a annoncé ce lundi qu’elle condamnait la répression des manifestations en Libye. Nicolas Sarkozy a condamné en fin de journée « l’usage inacceptable de la force ». Plusieurs pays ont commencé à  rapatrier leurs ressortissants. « Nous sommes extrêmement préoccupés, nous coordonnons l’évacuation éventuelle des citoyens de l’Union européenne de Libye, en particulier de Benghazi », a déclaré lundi la ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, en marge d’une réunion avec ses homologues européens à  Bruxelles. Tout comme les sociétés BP, Total ou Vinci. Les médias officiels sont pris d’assaut Selon des témoins contactés lundi par l’AFP, le siège d’une télévision et d’une radio publiques ont ainsi été saccagés dans la soirée de dimanche par des manifestants à  Tripoli et des postes de police et des locaux des comités révolutionnaires ont été incendiés. La « salle du peuple », un bâtiment situé près du centre ville et o๠sont souvent organisées des manifestations et des réunions officielles, a été également incendiée, selon un Tripolitain résidant à  proximité.

Paroles de grin : Monarques à vie, DEGAGEZ !

18 jours, aura-t-il fallu, sur la désormais légendaire place Tahrir, pour venir à  bout du Rais égyptien, le pharaon déchu, une page de l’histoire qui se tourne désormais au pays des pyramides. Aujourd‘hui, les monarques à  vie tombent, certains fuient à  l‘étranger, d’autres veulent encore y croire. l’Afrique vit un moment incroyable à  travers l’Egypte dixit Barack Obama. Mais ce scénario est-il possible partout, ailleurs que dans le monde arabe ? Qui sera le prochain sur la liste ? l’Algérie voisine, o๠le peuple subit milles et une frustration depuis des années et o๠la colère gronde déjà  ? La Jordanie o๠règne Abdallah ? Que Bouteflika, se prépare… Il faut savoir partir avec élégance. Ou partir plus tôt que prévu… Beautiful Yanfolila On ne compte plus le nombre d’inaugurations ou de poses de première pierre au Mali. Cette fois, ce sont les citoyens de cette localité, située dans la région de Sikasso, qui ont bénéficié de la visite de notre cher président ATT. Enfin, le locataire de Koulouba s’ennuie t-il autant à  Bamako ou cherche t’il à  échapper aux tractations en coulisses concernant son futur départ. On le sait, ATT n’est jamais aussi à  l’aise que sur le terrain, auprès des tous petits pour la journée du lavage des mains au savon, ou proches des femmes de Yanfolila pour inaugurer un nouveau centre de santé de référence. Dieu sait qu’il aurait pu y déléguer le gouverneur de région. Mais le natif de Mopti, aime les escapades, brasser les foules et rendre le sourire aux siens. Après Kidal, laissons donc les discours aux intellos patentés de la capitale, aux chargés de communication blasés. Et bonjour l’air pur du Mandé… Tour cycliste du Mali, vous en rêviez ? Devant votre téléviseur ? Bien installés dans vos canapés ? Peut être pensiez-vous-même sortir pour accueillir l’arrivée d’une étape? Et bien, ce ne sera pas pour cette année après une première édition placée sous le signe de la récupération Cinquantenaire . Là  C’’est tout autre chose. Enfin, que cache donc la noyade de l’épreuve sportive, qui se voulait aussi prestigieuse que le Tour du Faso voisin ? Décision qui a blasé certains hauts commis de ce pays. Une sombre affaire de gros sous ? Ou ne serait ce qu’une question sécuritaire comme l’ont avancé quelques uns. Dans ce cas, la psychose aura vaincu le fair-play sportif. Et au-delà  des intérêts des sponsors et autres organisateurs de l’évènement, C’’est finalement les coureurs que desservira cette annulation… Vigilance, vigilance… Un avion dans le ciel Il parait que la Flamme de la Paix à  Kidal a failli couter la vie à  quelques scribouilleurs patentés. l’avion transportant les journalistes de la République, a bien failli s’embraser en plein ciel, avant d’atterrir majestueusement parmi les dunes et les chameaux… Une consoeur de la chaà®ne Africable s’y trouvait. Les sueurs furent glaciales. Mais ils arrivèrent, Dieu merci, fin prêts pour la grande course annuelle ! Quel métier dangereux, nous faisons. Macalou, l’intello Comment passe t’on allègrement des Maliens de l’Extérieur à  la Santé. La politique n’est décidément qu’un jeu de pirouette. Avis aux transhumants. Alou Badra Macalou, également chantre de l’intégration Africaine, et taciturne par ailleurs, aura fort à  faire dans un ministère éclaboussé par la corruption, et si on murmure qu’il rêvait d’occuper le portefeuille; le professeur Macalou à  la personnalité taciturne, est peut être l’homme de la situation. On affirme que ses méthodes perturbent. Du laissé aller de son prédécesseur à  la rigueur de ses réunions dites longuettes, il faut un temps d’adaptation. On ne badine pas avec la santé ; Et bien voilà , peut être un bon début de remaniement, monsieur le président ? Félix, félicité Les produits traditionnels pour atteindre la félicité pullulent désormais sur les étals des marchés de Bamako. Charlatans pour certains et tradipraticiens par ailleurs, vous promettent monts et merveilles de bonheur amoureux, des tonnes de vertige, grâce à  des pommades, herbes et autres remèdes miracles. Garantir l’amour fou à  l’être aimé, le plaisir infini ou la forme libidineuse à  70 ans passé. Exit les viagra et autres pilules magiques, il s’agit de plantes et d’herbacés. Mélangés à Â… des poudres aux odeurs douteuses. Attention aux conséquences ! Pangée Africana… Notre continent s’élargit. Un 54è état vient de voir le jour. Le Sud Soudan. Vaste étendue désertique. Nomansland officialisé. Enfin, cette scission, si elle calme le jeu politique et les divergences ethniques, ne va-t-elle inspirer d’autres querelles de territoire, les exemples sont là  : Bakassi au Cameroun, la Casamance au Sud Sénégal. Quand d’autres rétrocèdent, certains font scission, revendiquent leur indépendance. Ce nouvel état se veut donc l’issue à  une crise qui dure depuis le tracé des frontières par les colons et a fait des milliers de morts et des réfugiés dans les camps de la sauvegarde… On ne saurait stopper le cours de l’histoire et… la géologie humaine. Un œil pour sauver Youssouf C’’est la photo qui a choqué cette semaine. Publié dans le quotidien Le Républicain, on ne peut qu’être touché par le sort de ce jeune malien, atteint d’un cancer de l’œil droit, un organe boursouflé d‘o๠suinte du sang et qui occasionné à  ce pauvre homme d‘atroces douleurs abdominales. Si dire des vérités dans notre métier de journaliste est souvent difficile au Mali, par moult raisons, politiques ou autres, l’on ne saurait cacher la souffrance d’un des nôtres. Et parfois l’image, frappe plus fort que les mots. Youssouf a besoin d’aide ! Et d’argent pour assurer son traitement. Appel aux bonnes âmes. La solidarité n’a pas de limites.

Moubarak est parti…

L’armée aux manettes Communiqué après communiqué, depuis ce vendredi et la démission d’Hosni Moubarak vers 17h, c’est l’armée qui préside aux destinées égyptiennes. C’est elle qui, par communiqué toujours, annonce ce samedi que le gouvernement nommé il y a quelques jours reste en place provisoirement pour assurer la gestion des affaires courantes en Egypte. Ce n’est plus la rue qui décide, ce sont les militaires Pendant les manifestations, un slogan était repris en boucle: « Le peuple et l’armée, main dans la main, le peuple et l’armée ne font qu’un! » Mais aujourd’hui, « ce n’est plus la rue qui décide, ce sont les militaires », estime Tewfik Aclimandos, chercheur au CNRS. Les militaires, au C’œur du bras de fer égyptien, « se sont donnés les pleins pouvoirs. Et la source de ce pouvoir est le conseil suprême des forces armées ». Mohammed Anouar Moghira, auteur deL’Egypte, clé des stratégies au Moyen-Orient (Ed. L’âge d’homme, 2009), apporte quelques précisions. « Ce conseil suprême se compose d’une quinzaine de dirigeants et dignitaires de l’armée (air, terre, mer, etc.), sous la tutelle du chef de l’Etat. Aujourd’hui c’est en réalité le haut comité militaire qui dirige le pays. Issu de ce même conseil supérieur, il a été créé dans le cadre de la révolution entamée le 25 janvier et se compose de cinq hommes. » Pour les deux spécialistes, c’est bien l’armée qui a poussé Hosni Moubarak vers la sortie. Après le discours de jeudi soir, dans lequel il a transféré ses prérogatives présidentielles à  Omar Souleimane, son vice-président, mais sans démissionner, « l’armée a vu en lui un boulet ingérable et lui a sans doute forcé la main », suggère Tewfik Aclimandos. Mohammed Anouar Moghira ajoute que les militaires « ont craint le chaos et le retournement de la population contre eux, alors qu’ils étaient jusqu’à  présent respectés et assez populaires ». Et le nouvel homme fort du Caire est… Pilier du régime depuis des décennies, l’armée se trouve aujourd’hui « en position de faiseuse de roi », estime Tewfik Aclimandos. Il rappelle que, techniquement, si l’on s’en remettait à  l’article 84 de la Constitution égyptienne, « le nouveau président devrait être le président de la Cour constitutionnelle ». Mais d’autres noms sont davantage cités dans la presse. Alors qui l’armée couronnera-t-elle? S’il en fallait un, Mohammed Anouar Moghira le chercherait parmi les cinq hommes du haut comité militaire. Il écarte rapidement deux d’entre eux, deux généraux des forces armées dont l’un dirige les renseignements, pour ne garder que les trois autres. Mohamed Hussein Tantaoui. Le maréchal, ministre de la Défense, dirige le conseil suprême des forces armées. Pour l’anecdote, son nom et son visage sont déjà  associés à  la fiche Wikipédia sur la présidence égyptienne. D’après Mohammed Anouar Moghira, il est sans doute de ceux qui ont fait le plus pression pour que Moubarak démissionne, pour « éviter un bain de sang ». Omar Souleimane. Le vice-président nommé par Hosni Moubarak fin janvier, en pleine tourmente, est l’ancien chef des renseignements. C’est lui qui a lu le texte de la démission du président déchu. Pour Mohammed Anouar Moghira, c’est Souleimane « l’homme fort du Caire », notamment à  cause de son « assise internationale » et ses liens avec les Etats-Unis, Israà«l et l’Autorité palestinienne. Jeudi soir, l’ambassadeur égyptien aux Etats-Unis le qualifiait de « président de facto » du pays. Sami Enan. Le chef d’Etat major des forces armées est le moins connu des trois à  l’étranger, il est issu de l’armée de l’air (comme Hosni Moubarak) et les experts de Washington le disent bien en vue… Pour Tewfik Aclimandos, c’est peut-être lui, ce fameux « homme fort du Caire ». Encore une fois, s’il en fallait un. Qu’en disent les manifestants? Seule certitude: « Ces hommes sont tous issus de l’ancien régime, de la même génération, et étaient proches de Moubarak », ajoute Mohammed Anouar Moghira. Un exemple: un télégramme diplomatique américain révélé par WikiLeaks, datant de 2008,décrit Mohamed Hussein Tantaoui en ces termes: « Moubarak et lui se focalisent sur la stabilité du régime et le maintien du statu quo. Ils n’ont tout simplement pas l’énergie, l’inclination ou la vision du monde pour faire les choses différemment ». En outre, même si « l’armée est la seule institution capable de mener la transition », reconnaà®t Mohammed Anouar Moghari, beaucoup de manifestants, dont la poussée a débouché sur la démission du raà¯s, « ne veulent pas d’un régime militaire ». L’armée est populaire et respectée, mais cela ne lui donne pas pour autant un blanc-seing. Pour l’heure, les militaires ont déjà  annoncé plusieurs pistes de travail, afin de répondre aux demandes du mouvement de contestation: prévoir des élections anticipées pour août sans doute, lever l’état d’urgence imposé depuis 1981, encourager l’émergence d’une opposition moins éclatée que sous l’ère Moubarak, libérer les prisonniers politiques de tous bords, et étudier la nature et l’ampleur de la révision de la Constitution. Mais l’armée a donné au pays tous ses présidents depuis près de 60 ans.  » Liée au régime, l’institution militaire a profité de cette consanguinité pour mettre sous sa coupe des pans de l’économie nationale », écrivait notre correspondant en Egypte Tangi Salaà¼n récemment. Alors l’armée fera-t-elle passer la sauvegarde du régime et de ces intérêts, avant la transition, dans la liste de ses priorités? Et la rue, déçue, pourrait-elle de nouveau gronder? « Pour l’instant les gens rentrent chez eux. Mais ils peuvent très bien redescendre et manifester à  nouveau », avertit Tewfik Aclimandos. « l’armée est populaire et respectée, mais cela ne lui donne pas pour autant un blanc-seing ». Même mise en garde du côté de Mohammed Anouar Moghari: « Ils ont réussi à  faire chuter un régime. Si un autre ne leur convient pas, ils peuvent recommencer. Une page est tournée mais le pays ne reprendra pas vie sans heurts et cela prendra des années. »

Egypte: Moubarak s’accroche

Sur la place Tahrir, symbole de la contestation au Caire, les manifestants affluaient pour une journée de mobilisation massive contre M. Moubarak qui s’accroche à  son poste, après avoir appelé l’armée à  prendre position: « Armée il faut faire un choix, le régime ou le peuple! » L’armée, colonne vertébrale du régime, a semble-t-il choisi de respecter les choix de M. Moubarak, qui a gouverné sans partage depuis 30 ans l’Egypte, le pays le plus peuplé du monde arabe (80 millions d’habitants) et poids lourd de la région. Dans « le communiqué numéro deux » lu à  la télévision par un présentateur, le conseil suprême des forces armées a dit se porter « garant » des réformes promises par M. Moubarak, en soulignant « la nécessité d’un retour à  la vie normale » en Egypte secoué depuis le 25 janvier par les protestations. Le conseil, présidé par le ministre de la Défense Mohamed Hussein Tantaoui, a annoncé des mesures « sur la base des derniers développements qui déterminent le destin du pays (…) et la décision de déléguer les prérogatives au vice-président ». Il assure qu’il garantira la tenue d' »une élection présidentielle libre et transparente à  la lumière des amendements constitutionnels décidés » et « met en garde contre toute atteinte à  la sécurité de la nation et des citoyens ». L’armée, qui n’est pas intervenue contre les manifestants, est déployée aux entrées de la place Tahrir o๠des dizaines de milliers de personnes manifestaient ainsi que dans les rues et devant le Parlement voisin, au 18e jour de la révolte. La foule a commencé de réagir avec dépit aux annonces de l’armée. « Vous nous avez déçus, on avait mis tous nos espoirs en vous », a lancé un manifestant à  l’égard des militaires. Les protestataires, qui réclament également le départ du vice-président Omar Souleimane, espère une mobilisation d’une ampleur sans précédent depuis le début de leur mouvement. « Trente ans après, on est fatigué de l’écouter, tout ce qu’on veut entendre c’est qu’il va partir », dit Mohammad Ibrahim, un instituteur de 42 ans venu d’Alexandrie (nord) sur la place Tahrir. Au moment o๠la foule criait « l’armée et le peuple main dans la main », l’un des organisateurs a lancé: « nous n’avons pas pris d’assaut le bâtiment de la télévision ou le Parlement car ils sont sous la protection de l’armée. Tout ce que l’armée protège, nous le protégeons ». Des rassemblements ont également eu lieu devant le palais présidentiel de M. Moubarak et le siège de la radio-télévision, protégés par l’armée. Trois soldats ont abandonné armes et uniformes pour se joindre aux manifestants au Caire, selon des témoins. Alors que pendant des heures jeudi soir, un départ imminent du président avait fait l’objet d’intenses spéculations, M. Moubarak a annoncé qu’il déléguait ses prérogatives au vice-président mais qu’il restait de droit président jusqu’à  la fin de son mandat en septembre. Le président américain Barack Obama a estimé que ce transfert de pouvoirs n’était pas suffisant, alors que d’autres capitales appelaient à  une transition immédiate du pouvoir. « J’ai décidé de déléguer au vice-président les prérogatives du président de la République conformément à  ce que prévoit la Constitution », a dit M. Moubarak, sans annoncer sa démission. « Je suis conscient du danger que représente cette croisée des chemins et cela nous impose de faire passer d’abord les intérêts supérieurs de la nation. La transition du pouvoir va d’aujourd’hui à  septembre », a-t-il ajouté, en référence à  la présidentielle à  laquelle il a promis de ne pas se présenter. M. Moubarak conserve de larges pouvoirs constitutionnels et reste le seul à  pouvoir dissoudre le Parlement et limoger le gouvernement, en vertu de l’article 82. Il a aussi annoncé l’amendement de cinq articles controversés de la Constitution liés à  la présidentielle. Face à  l’indignation internationale, il a dit qu’il ne se plierait « pas aux diktats étrangers ». Les quelque 200.000 manifestants rassemblés place Tahrir ont fait éclater leur colère lors du discours de M. Moubarak. Des centaines ont brandi leurs chaussures en direction de l’écran o๠était retransmis le discours, geste insultant dans le monde arabe, en chantant « A bas Moubarak! Dégage! » Ils ont également crié « Souleimane, toi aussi dégage »!, après que celui-ci eut appelé les manifestants à  rentrer chez eux. L’opposant égyptien le plus en vue Mohammed ElBaradei, s’est alarmé en avertissant que l’Egypte allait « exploser ». Depuis le 3 février, les manifestations se déroulent le plus souvent dans le calme. Des heurts se sont produits entre policiers et manifestants les premiers jours puis entre pro et anti Moubarak le 2 février. Les violences ont fait environ 300 morts selon un bilan de l’ONU et Human Rights Watch.

Pourquoi la situation en Egypte ne pouvait qu’exploser?

A l’instar de plusieurs régimes sclérosés dans cette région, l’Egypte est, depuis des décennies, caractérisée par un environnement géopolitique explosif, une crise politique larvée, un retour de la violence islamiste et l’émergence de nombreux soulèvements et poches de résistance. Depuis l’assassinat de Sadate, l’état d’urgence n’a jamais été levé dans le pays. La « continuité dans la stabilité » politique est garantie en maintenant l’Etat d’exception et ce depuis 1981, ainsi qu’une vision monarchique de l’exercice et de la transmission du pouvoir par un président issu de la très redoutée junte militaire et disposant du soutien sans faille des barons et des apparatchiks de l’hégémonique Parti National. Comment en est-t-on arrivé là  ? Le verrouillage et la quadrillage de la société égyptienne et leur perpétuation sont permis d’une part grâce à  l’héritage de la période nassérienne et l’alliance avec U.R.S.S, marquée par le choix d’un développement autocentré dans le cadre d’une stratégie de substitution des importations produisant des entreprises mégalomaniaques déficitaires et une bureaucratie administrative pléthorique. D’autre part, les quatre rentes dont dispose le régime sont aussi facteur expliquant l’émergence et le renforcement d’un tel système : 1- Le tourisme : il garantit des rentrées de devises constituant la première rente de l’Egypte. Les 5 millions de touristes et visiteurs étrangers ont rapporté 5 milliards de dollars en 2005 et créant plus de 2,6 millions d’emplois. 2- Le Canal de Suez : ce dernier constitue le passage entre la mer Rouge et la mer Méditerranée. Passage maritime artificiel entre Europe et Asie, le Canal est d’une importance majeure car il évite le contournement du continent africain par les navires. La traversée du canal de près de 40 navires quotidiennement assure un revenu d’environ 3,3 milliards de dollars par an. 3- La position stratégique : l’Egypte a pour voisin la Libye, le Soudan, Israà«l, la Jordanie, et l’Arabie Saoudite (séparés par le désert du Sina௠et la Mer Rouge). Il est de ce fait un pays central avec une position géographique pivot. Avec une parfaite ignorance de l’opposition de la rue égyptienne (et de la rue arabe en général) le gouvernement égyptien a été le premier gouvernement arabe à  signer un traité de paix avec Israà«l (les accords de Camp David de 1979). En contrepartie, tous les ans depuis 1980, les Etats-Unis versent au gouvernement égyptien plus 2.1 milliards de dollars dont 1,3 en aide militaire. En défendant et en s’alignant sur les positions de ce qui est communément et quasi unanimement appelé dans cette région le « Grand Satan » et Israà«l, les dirigeants égyptiens s’engagent dans un grand écart de plus en plus difficile à  gérer sur le plan interne car le divorce s’accentue chaque jour un peu plus entre la population et ses dirigeants. Ces dirigeants sont perçus comme apostats et collaborateurs trahissant les idéaux de l’arabisme Nassérien et abandonnant la cause du « frère » palestinien. 4- Les revenus des transferts et du pétrole : Les transferts en devises des travailleurs émigrés en Europe, aux Etats-Unis et dans les pays du golfe sont estimés à  environ 4,3 milliards de dollars par an. Le pétrole quant à  lui assure des rentrées de devises estimées à  1,2 milliards de dollars par an. Ces rentes de situation captées par la coalition au pouvoir, fédérée par Jamal Moubarak (le fils du président) permettent de financer le système d’allégeance et de contrôler la société égyptienne. En s’appropriant à  des fins personnelles les instruments de l’Etat (les medias, l’appareil de l’omniprésent parti (PND)), les syndicats, les services secrets et la police politique), en jouissant du silence complice et/ou du soutien des grandes puissances, le pouvoir égyptien a su construire de solides alliances, contrôler les systèmes d’allégeances et de ce fait s’assurer d’une position dominante. l’abus de position dominante du pouvoir égyptien a complètement vidé le jeu « démocratique » de son sens en avortant de facto toute possibilité de transition pacifique du pouvoir. Les dernières élections « pluralistes » de septembre 2005 et celle d’octobre 2010 en sont la parfaite illustration et ont été porteuses d’une nouvelle déception et de changements qu’à  la marge. En attribuant de larges pouvoirs au nouveau gouvernement trié sur le volet et dirigé de facto par le dauphin longtemps présumé, en maintenant les postes décisifs entre les mains des fidèles dont le ministre de la Défense et de l’intérieur. De telles conditions politiques doublées d’une économie largement centralisée axée principalement sur la rente ont plongé la société Egyptienne dans une situation prérévolutionnaire et de précarité permanente et généralisée. Le taux de chômage réel s’élèverait à  30%, 600 000 jeunes arrivent sur le marché du travail chaque année et 26 millions d’égyptiens ont moins de 15 ans, 44% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour. l’à‰gypte occupe la 101ème place au classement du P.N.U.D avec un I.D.H de 0.62. Le pays des pharaons est devenu une société duale avec des inégalités insupportables suite (entre autres) à  une privatisation mal engagée dans un contexte de corruption endémique (avec un indice de 3,1 de perception de corruption) et un climat des affaires malsain souvent dénoncé par les multiples rapports de Doing Business. Avec une dette publique totale du gouvernement central et local dépassant la barre du 100% du PIB, les finances publiques, déjà  dégradées, ont plongé, et l’à‰tat égyptien a connu des problèmes de trésorerie qui se sont traduits par des retards de salaires dans la fonction publique. Le mécontentement et l’insatisfaction couvaient et gagnaient de plus en plus de terrain. Les opposants irréductibles, les désespérés et les laissés-pour-compte finissent le plus souvent par grossir les rangs des mouvements les plus radicaux. Les Salafistes, les Wahhabistes et les branches les plus radicales des Frères Musulmans en sont (à  défaut d’un pluralisme et d’une offre politique crédible) les principaux bénéficiaires ; la multiplication des attentats et le récent soulèvement en sont la principale (rationnelle) conséquence. Ce soulèvement de la rue égyptienne constitue une étape décisive afin de briser l’immobilisme égyptien qui n’en finit pas depuis plusieurs décennies et qui plonge l’Egypte dans une crise de plus en plus multiforme… Personne ne peut prévoir avec précision quel tournant prendra cette crise et quel sera le prochain domino qui chutera dans une région assise sur un baril de poudre.

Egypte : Un million d’égyptiens dans les rues

L’annonce lundi d’un nouveau gouvernement renouvelé de moitié, et l’annonce du vice-président Omar Souleimane de l’ouverture immédiate d’un dialogue avec l’opposition, n’a pas entamé la détermination des manifestants. La place Tahrir au Caire est noire de monde (environ un million de personnes, selon les sources) en ce 1er février. Les manifestants sont sortis pour la « marche du million », à  l’appel du mouvement de contestation qui réclame depuis une semaine le départ du président Hosni Moubarak. Malgré la répression qui a fair depuis le début du mouvement, le 25 janvier, 300 morts selon le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Navi Pillay. Hier, l’armée égyptienne, l’un des deux piliers du régime avec la police, a hier soir que les revendications du peuple étaient « légitimes » et s’est engagée à  ne pas faire usage de la force. Mais les manifestations de ce mardi se passent sous haute sécurité. Des hélicoptères survolent régulièrement le centre du Caire, et l’armée a fermé ce matin les accès à  la capitale et à  d’autres villes.Une autre manifestation géante était prévue à  Alexandrie. Moubarak qui ne semble pas prêt à  la défection mais fait des concessions à  la contestation. Lundi, dans la soirée, le vice-président Omar Souleimane a annoncé lors d’une brève allocution télévisée avoir été chargé par le président d’ouvrir un dialogue immédiat avec l’opposition, « autour de toutes les questions liées aux réformes constitutionnelles et législatives ». Dans la journée, M. Moubarak avait annoncé un important remaniement. Le ministre de l’Intérieur Habib el-Adli, dont les manifestants réclamaient le départ, a été remplacé par un haut responsable de la police, Mahmoud Wagdi. Et il n’y a plus de ministre issu du monde des affaires, considéré comme proche de Gamal Moubarak, fils d’Hosni et lui aussi conspué par les manifestants. Les Frères musulmans, force d’opposition la plus influente du pays, ont très vite rejeté ce nouveau cabinet, et appelé à  « des manifestations massives partout en Egypte afin que tout le régime — président, parti, ministres et Parlement — quitte le pouvoir ». Les manifestants répondent aux appels d’organisations pro-démocratie issues de la société civile, soutenues par des personnalités comme le prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, par une partie de l’opposition laà¯que et par les Frères musulmans, la force d’opposition la plus influente du pays. M. ElBaradei a prévenu que si le président « veut vraiment sauver sa peau, il ferait mieux de partir ». Il a donné jusqu’au vendredi au président pour quitter le pouvoir. 50 organisations égyptiennes de défense des droits l’homme ont appelé le président Moubarak à  « se retirer » du pouvoir pour « éviter un bain de sang ». l’un des faits marquants de cette révolution en Egypte, C’’est la place considérable des technologies de l’information. Internet est coupé depuis 6 jours maintenant et les égyptiens se sont rabattus sur le téléphone portable, lui-même brièvement interrompu la semaine dernière. Les mots d’ordre pour les manifestations circulent grâce aux sms et au bouche à  oreille.