Abdou Malle SNESUP : ‘’ Nous voulons la démission pure et simple de Mountaga Tall ! ’’

L’assemblée générale unitaire du SNESUP du 11 juin dernier a décidé d’observer une grève de 48 heures allant du mercredi 29 au jeudi 30 juin prochain, si la démission du ministre de l’enseignement supérieur, Me Mountaga Tall et du recteur de l’université des sciences sociales et des gestions de Bamako, Monsieur Samba Diallo, n’est pas obtenue.

Le syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique vient de déposer un préavis de grève de 48 heures à partir du 29 juin 2016, reconductible en cas d’insatisfaction. Un préavis, dont la résolution passe par la satisfaction totale des revendications du comité SNESUP de l’IUG, la démission du ministre de l’Enseignement supérieur Mountaga Tall et du Recteur de l’université des sciences et de gestion de Bamako, monsieur Samba Diallo. En terme clair, le syndicat dirigé par le Dr Abdou Malle compte aller en grève illimitée si le gouvernement du Premier Ministre Modibo Keita ne satisfaisait pas ses revendications.

En effet, tout est parti de la grève illimitée du comité SNESUP de l’IUG, déclenchée depuis le 08 mars 2016 pour revendiquer la satisfaction de certaines doléances à savoir : la relecture des textes de l’UFP (Unité de Formation et de Production), les contrats alloués à 6 vacataires sur les cours du soir et les arriérés d’heures supplémentaires impayés depuis trois 3 ans. Si l’année dernière, a été sauvée de justesse, avec les mêmes problèmes, grâce à l’implication du CEN-SNESUP, cette année, après quatre mois de grève sans solution, les syndicalistes veulent aller jusqu’au bout. « Face à l’inaction, aux propos diffamatoires et à l’incompétence avérée du ministre Mountaga Tall, à la gestion calamiteuse et partisane du recteur Samba Diallo, le SNESUP a décidé d’observer 48 heures de grève », déclare le secrétaire général du SNESUP, le Dr Abdou Mallé. Pour Mr Mallé, cette grève de 48 heures, doit permettre de résoudre définitivement la crise posée à l’IUG depuis l’année dernière.

Selon le syndicat, depuis le début de la crise, le ministre n’a rien fait pour d’abord rencontrer le bureau du comité local de l’IUG, encore moins le comité exécutif du SNESUP. Ainsi, au cours de l’assemblée générale d’information et d’échanges que le comité SNESUP de l’IUG a organisé, le 28 avril 2016, en présence du secrétaire général du SNESUP, accompagné du secrétaire administratif et du secrétaire aux revendications, les professeurs ont estimé que les résultats des travaux de la rencontre du 25 avril étaient encore insuffisants pour suspendre ou lever le mot d’ordre de grève illimitée. Mais des propositions de sortie de crise ont été faites. Il s’agit entre autres de l’organisation et des modalités de fonctionnement de l’UFP fixées par décision du recteur sur proposition du Directeur de l’IUG, de ramener les cours du soir sur les cours du jour et que les 6 contrats soient payés avec les 40% des frais d’inscription de l’UFP, et enfin d’accélérer le circuit de paiement des 62 millions d’heures supplémentaires aux professeurs de l’IUG.

Ces propositions ont été transférées depuis le 30 mai au ministre Mountaga Tall, mais n’ont jusqu’à présent pas eu de suite.  Pour les syndicalistes, l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur n’est plus apte à diriger le département et il doit tout simplement démissionner. « Le Mali n’a pas intérêt à ce que les universités s’arrêtent à cause de deux petites têtes, deux incompétents, pour nous la solution passe obligatoirement par la démission de ces deux responsables. » explique-t-il.

À la date d’aujourd’hui, ils ont déposé trois lettres, une lettre de préavis de grève adressée au ministre de la Fonction publique, une lettre au Premier ministre pour demander le départ de Mountaga Tall et du recteur Samba Diallo et une autre au président de la République pour le même motif. « C ’est à eux de prendre leur responsabilité pour une sortie de crise » déclare-t-il.

Francophonie : Lancement du méta-portail IDNEUF

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a présidé vendredi dernier, dans la salle des banquets à Koulouba, la cérémonie d’ouverture de la rencontre des ministres de l’enseignement supérieur des pays francophones pour le développement du numérique dans l’espace universitaire francophone. C’était en présence de Michaëlle Jean secrétaire générale de la francophonie.

Mutualiser les connaissances dans le cadre du lancement du méta-portail, IDNEUF, vendredi dernier, et son financement, les besoins et les réponses adéquates afin de proposer une éducation numérique de qualité dans l’espace universitaire francophone, tels étaient les objectifs visés par cette 2ème réunion des ministres francophones de l’enseignement supérieur. Dans son mot de bienvenue, le Ministre de l’enseignement supérieur Me Mountaga Tall, s’est dit heureux et fier de partager avec les acteurs concernés les préoccupations communes face aux défis à relever. «Le développement du numérique est un enjeu fondamental pour nos systèmes universitaires et les défis à relever sont titanesques. En venant à Bamako pour lancer notre méta-portail et discuter des moyens de financer cette initiative commune, vous témoignez de votre détermination à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés et aussi de votre intérêt pour le Mali », explique- t-il.

En raison des contraintes gouvernementales, le ministre français de l’enseignement supérieur, M. Thierry Mandon, n’a malheureusement pu être à Bamako, mais, son message a été lu par Mme Simone Bonnafous, directrice générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (DGESIP). Ce qui confirme l’engagement de la France pour le développement du numérique dans l’espace universitaire francophone. Par ce message, il a concrétisé le passage de témoin entre Paris 2015 et Bamako 2016. Pour lui, l’organisation de cette 2ème édition, tout juste trois ans après la crise qui a frappé notre pays, est un témoignage éloquent que le Mali est de retour. «Par ce geste, le Mali a offert à la francophonie l’occasion de démontrer sa nature profonde et de réaffirmer ses valeurs, car la francophonie est avant tout un espace de solidarité, d’échanges, de partages. » a-t-elle souligné. A ce jour, ce sont 35 mille contenus qui ont été partagés par la France avec le concours des universités numériques thématiques, de France université numérique et bien d’autres. Elle a a aussi contribué, grâce à l’université de Valenciennes au développement du moteur de recherche.

Pour la secrétaire générale de la francophonie, le lancement de ce Meta-portail, qui rassemble les ressources universitaires des pays francophones, sur le web est une réponse de taille que l’espace francophone apporte aux défis de l’éducation de qualité pour tous. «Le numérique est un outil indispensable pour une amélioration continue de processus et dispositif d’apprentissage dans le domaine de l’éducation et de la formation », a-t-elle soutenu. En prenant la parole, le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita, a souligné qu’aujourd’hui plus que jamais, les technologies de l’information et de la communication jouent au quotidien dans notre environnement professionnel le rôle de vrai catalyseur de l’effectivité du fonctionnement de la société. «Ces technologies permettent de dépasser les limites jusque-là imposées à nous dans plusieurs domaines d’activités, grâce aux nombreuses opportunités techniques et économiques qu’elles offrent », explique-t-il.