Moussa Ag Assarid, le vilain petit canard

Du 25 au 26 août, Moussa Ag Assarid a pris part à la 22 e édition de l’université d’été de la fédération Régions et Peuples solidaires, créée en 1995, regroupant des partis politiques autonomistes, régionalistes et fédéralistes basques, corses, bretons, occitans, savoyards et catalans. Il y était au nom de son association Solidarité Azawad, qu’il a lancée en 2013, et avec laquelle la fédération aurait signé un cadre de coopération dans les domaines de l’éducation, de la formation, de l’agriculture, l’élevage… pour les populations de ce qu’ils appellent »Azawad ». De là à dire que le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a rejoint un mouvement autonomiste, comme on n’a pu le lire dans la presse locale, il y a un pas qu’on n’aurait pas dû franchir, d’autant que Moussa Ag Assarid a démissionné du mouvement depuis avril 2016.

Depuis, il ne parle plus du MNLA mais seulement de l’Azawad qu’il veut voir indépendant.  Un « aza-rêveur ». Malin, il sait que medias vont faire le boulot à sa place en associant son nom à celui du MNLA. Il doit surement être en train de se frotter les mains, puisque la mayonnaise semble avoir pris, certains journaux locaux, pour faire le buzz, lui ont fait de la publicité surtout en parlant de lui comme faisant encore partie intégrante du MNLA . Le fait est que Moussa Ag Assarid est dans la même logique qu’en 2014, celle de réclamer l’indépendance de l’Azawad. À l’époque, pendant que les négociations étaient en cours à Alger, il poursuivait sa communication infernale à Paris pour remettre la question de l’indépendance à l’ordre du jour. Sa stratégie est identique à celle du rouleau compresseur. On se souvient par exemple de son rapporchement avec François Alphonsi, ancien eurodéputé, corse d’origine,  qui a beaucoup contribué à ouvrir les portes de l’Union européenne au MNLA. Il y a aussi eu l’épisode de l’annonce de la création d’une ambassade de l’Azawad, au Pays-Bas, qui a aussi provoqué un ramdam médiatique alors que ce n’était en réalité qu’un jeu de communication destiné à le mettre en vedette. En dépit de la distance qui sépare encore le Mali de la paix, Moussa Ag Assarid doit comprendre que beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Qu’il n’est plus question que l’on retourne à la case départ.