La citronnelle pour lutter contre les moustiques

La période hivernale est aussi celle de la recrudescence des cas de paludisme. Malgré la vulgarisation des moustiquaires, les moustiques parviennent toujours à transmettre la maladie et les plus jeunes ainsi que les plus vieux sont les plus touchés. Un allié de taille pour les protéger, la citronnelle.

Elle pousse facilement, ne demande pas d’entretien particulier et est utile pour de nombreux usages. La citronnelle utilisée dans la cuisine ou pour faire des infusions parfumées et aux milles vertus est également un anti-répulsif naturel. Pour ceux qui ne sont pas adeptes des bombes chimiques ou tout simplement en quête d’une protection efficace à l’extérieur, cette plante, ou ses extraits sous forme d’huile essentielle, est l’allié idéal.

De la famille des graminées, plantée en plate-bande autour des bâtiments ou diffusée comme parfum répulsif dans la maison, la citronnelle n’offre pas une protection à 100%. Elle ne peut cependant pas remplacer les mesures d’hygiène et de protection qui doivent prévaloir: éviter la stagnation des eaux, nettoyer régulièrement et aérer les pièces, et surtout dormir sous moustiquaires. Prendre des bains réguliers est également un bon moyen de se protéger, les moustiques étant attirés par les phéromones et autres bactéries qui pullulent sur notre peau.

Des poulets contre le palu !

C’est une information assez insolite qu’une étude publiée en fin de semaine dernière a révélé : les moustiques n’aiment pas les poulets ! Et les scientifiques comptent sur ces derniers pour lutter contre les bestioles vecteurs de la plus grande pandémie, le paludisme.

Selon l’OMS, plus de 483 000 personnes sont mortes du paludisme en 2015. Malgré les efforts de la communauté scientifique et les sommes colossales investies dans la prévention et le traitement, cette maladie reste un véritable fléau à l’échelle de la planète, et particulièrement en Afrique subsaharienne  où on recense 89 % des cas et 91 % des décès. Alors, si les poulets pouvaient aider à lutter contre la maladie la plus mortelle au monde ? L’idée vient de chercheurs éthiopiens et suédois, qui ont découvert que les moustiques, vecteurs du paludisme, redoutaient l’odeur du poulet. Ils sont partis d’un constat : les moustiques se servent de leur odorat pour localiser leur proie. Après avoir testé plusieurs odeurs, et placé différentes espèces à leur contact, il est en effet apparu que ces insectes, placés à proximité d’une odeur de poulet deviennent comme inaptes à piquer.

C’est en Ethiopie que les tests pour confirmer cette hypothèse ont été réalisés. Les chercheurs y ont analysé le sang bu par des moustiques. À l’extérieur, ces derniers se nourrissent du sang du bétail, et à l’intérieur principalement de celui des humains, mais fuient les zones où vivent des poulets. « Cette étude démontre que les volatiles non-hôtes ont le pouvoir d’offrir une protection aux personnes qui risquent de contracter une maladie transmise par les moustiques », expliquent ainsi les chercheurs. Habtie Tekie, de l’Université d’Addis-Abeba, qui a travaillé sur la recherche, a déclaré que les composés de l’odeur du poulet peuvent être extraits et pourraient fonctionner comme des répulsifs.

Alors, bientôt des moustiquaires imprégnées et des insecticides  à l’odeur de poulets ?

Hivernage: ralentir la prolifération du paludisme

Avec près de 2 millions d’individus touchés par an au Mali, le paludisme ou malaria ( en anglais), est la première cause de mortalité. Au Mali, le paludisme sévit toute l’année durant, avec des pics pendant l’hivernage, qui offre les conditions favorables au développement du plasmodium, l’anophèle femelle responsable de la transmission du paludisme. Il s’agit surtout de la stganation des eaux de pluies associées à  l’insalubrité publique et renforcée par le manque d’assainissement qui augmentent les risques. D’ailleurs le paludisme est caractérisé par une recrudescence des consultations médicales en cette période.  » Plus de 70 à  80% des malades présentent des tableaux de paludisme », selon le médecin d’un centre de santé communautaire de Bamako. Selon lui, le paludisme se manifeste chez le malade par une sensation de froid, des tremblements, des claquements de dents. La fièvre monte à  39°, la rate augmente de volume et la tension artérielle est pincée. Pourtant l’utilisation des moustiquaires imprégnées, la désinfection des eaux pourrait réduire le nombre de personnes hospitalisées, chaque année selon ce médecin. Une recrudescence des maladies chroniques La lutte contre le paludisme est pluridisciplinaire. Ainsi, l’assainissement doit jouer un rôle très important. « Des tares liées au manque de moyens du ministère de la Santé font que les canaux non curés restent à  ciel ouvert », à  en croire un citoyen exaspéré. Il est aussi d’avis que le ministère de la santé doit remplir une mission d’éducation par l’information de proximité, d’autant qu’il déplore un manque de suivi et de rigueur dans la politique de prévention. Au demeurant, ce qui est inquiétant, C’’est que l’hivernage offre un terrain fertile aux microbes et parasites responsables de beaucoup de maladies infectieuses : l’éclosion des moustiques et le développement de gà®tes larvaires sur les flaques d’eau stagnantes sont favorables à  la propagation de certaines maladies. D’o๠la récurrence du paludisme, des maladies diarrhéiques et dermatologiques. S’y ajoute la forte canicule et qui pose d’énormes difficultés à  l’organisme, de sorte que beaucoup de maladies en veille apparaissent de manière soudaine. C’est le cas de la grippe et des maladies chroniques non transmissibles comme l’hypertension artérielle et le diabète.