Opération Tabaski : Plus de 24 000 têtes sur le marché

Le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Mme Ly Taher Dravé a lancé hier lundi 21 août,  sur le terrain de l’Hippodrome, la 9e édition de la vente promotionnelle des moutons pour la fête de Tabaski. C’était en présence des autorités administratives, politiques et notabilités du quartier.

L’opération est initiée par le département en charge de l’élevage, à travers la direction nationale des productions et des industries animales. La présente  Opération tabaski  prévoit la mise sur le marché national de 17 000 têtes de moutons dans les capitales régionales et 7 000 têtes de moutons dans le District de Bamako, soit en tout 24 000 têtes contre 27 000 béliers pour l’édition 2016.

Le prix des moutons varie entre 50 000 et 120 000 Fcfa cette année contre 40 000 à 120 000 Fcfa l’année dernière. Les moutons sont classés en 3 catégories. Ceux qui sont marqués par la couleur verte, représentent le premier choix et sont cédés entre 100 000 et 120 000 Fcfa.

Le second choix est identifié par la couleur jaune. Les moutons de cette catégorie sont vendus entre 75 000 et 100 000 Fcfa. Enfin, il y a le troisième choix marqué par la couleur rouge. A ce niveau, les prix oscillent entre 50 000 et 75 000 Fcfa. A l’analyse, on constate simplement, cette année, une légère augmentation des prix et la baisse du nombre de bête mis sur le marché.

Moutons cherchent désespérément clients…

Crise oblige, le mouton aura un goût amer dans les foyers cette année. Voire n’aura pas de goût du tout. Car à  moins de deux semaines de la fête de Tabaski, les moutons continuent de paà®tre tranquillement au bord des routes sans que leur nombre ne semble diminuer. L’affluence est loin d’être grande dans les parcs à  bêtes et les vendeurs sont inquiets. Il est environ 10h00 au parc du quartier « Sans fil » en commune II, au bord de la route de Koulikoro.  » Comme d’habitude à  la veille de la fête, une atmosphère d’effervescence règne au parc. Mais C’’est la morosité totale! ». Abdoulaye Ouleguem martèle que les clients se font rares chez eux. A coté de lui, d’autres vendeurs assis sur leur stand prennent le thé en attendant les clients qui viennent au compte-goutte. Sibiri Koité repart avec un mouton de 40 000 FCFA.  » l’essentiel est de faire un sacrifice le jour de la fête ! », lance t-il. Adjara Maiga témoigne : Les moutons viennent de partout du Mali à  l’exception des trois régions du Mali occupées par les groupes armés. Ces moutons sont livrés à  des prix dérisoires selon les vendeurs.  » Les années précédentes, nos meilleurs clients étaient les fonctionnaires et les hauts cadres. Ils prenaient des moutons à  100 000 ou 150 000 FCFA. Mais cette année, ils tardent à  venir », témoigne Amadou Sow, vendeur. Les clients sont plus nombreux au parc de Faladié. Hamidou Diarra vient de négocier une bête à  75 000 FCFA. « On dépense moins cette année avec la crise ». Au fond du parc un homme vêtu d’un large bazin bleu pointe du doigt un impressionnant bélier dont la valeur avoisine les 150 000 FCFA. « Je suis commerçant au grand marché. Nous connaissons aussi des problèmes mais cela ne doit pas influer sur la fête à  mon avis. Cela fait dix ans que j’achète des gros moutons. C’est une tradition que je respecte. »

Tabaski 2009 : flambée du prix du mouton à Bamako

  Au Mali, précisément à  Bamako à  la veille de la fête de Tabaski, C’’est le moment, pour les revendeurs de moutons de s’en mettre plein les poches. Sachant que les bamakois ont coutume d’acheter les moutons à  la dernière minute. C’’est demain que les Maliens à  l’instar de leurs frères musulmans du monde, se préparent à  célébrer la fête l’Aid El Kebir. Rituel oblige, chaque musulman, s’il en a les moyens est tenu d’immoler un bélier. Cependant, le principal souci des chefs de famille en cette circonstance, reste d’avoir le mouton à  un prix abordable. Les clients de dernière minute aux abois C’’est pourquoi certains attendent la dernière minute espérant que les prix vont chuter. Malheureusement le contraire s’est produit, le prix des moutons a flambé. Nous avons sillonné les différents «Â Garbals » de Bamako. Au Garbal du quartier San, des revendeurs de moutons proposent le petit bélier décharné à  35 000F CFA alors que son prix ne dépassait 25000 FCFA il y a deux semaines de cela. A prendre ou à  laisser. Le bélier moyen est marchandé à  partir de 45 000 F CFA alors que le prix du plus gros se situe entre 100 000 et 160 000 F CFA. Nous avons approché des revendeurs de mouton pour justifier cette hausse du prix à  la dernière minute. «Â Aujourd’hui les chefs de familles n’ont pas le choix, ils sont obligés d’acheter parce qu’on franchit la porte de la fête », laisse entendre un revendeur. Et d’ajouter qu’ils achètent chers les bêtes dans les brousses sans compter les frais de déplacement. «Â Le prix des béliers est fixé selon les conditions de ravitaillement et d’acheminement vers la ville. Le transport de chaque tête, surtout à  l’approche de la Tabaski, se situe entre 1000 et 2000 F CFA, voire plus suivant les localités » fulmine-t-il. Spéculation Quant aux clients, les revendeurs sont de véritables spéculateurs sur le prix des moutons comme s’ils n’étaient pas musulmans. El Hadj Amadou Diallo, un client martèle que le mouton est vendu au prix du bœuf aujourd’hui. «Â Les revendeurs sont catégoriques aujourd’hui sur ce prix qui peut même acheter un chameau ».  Sur le marché de bétail de Faladiè, au nord de la ville, les hangars sont bien approvisionnés, mais les clients se font encore désirer. Les prix apparemment ne sont pas à  la hauteur de leurs bourses. De ce fait, les rues et les espaces improvisés de la capitale malienne témoignent d’une présence importante de moutons de races différentes. Les prix varient en fonction des races Autant des races différentes, autant de prix qui varient. Ainsi les races « Bali Bali » intéressent beaucoup de clients. Ces béliers sont prisés par les plus nantis et se vendent à  des prix défiant toute concurrence. A côté de cette race, il ya la race Maure « Souraka saga » et les  » Gwara » ou mouton peulh, les « merés » qui sont de taille courte et les « Bali Bali Wolosso » ou « Bali Bali métisses ». Le prix d’achat varie entre 35 000 pour les plus petits, 60 000 et 90 000 F CFA pour les moyens. Les lieux de provenance de ces moutons sont : Goundam, Mopti, Nara et d’autres localités du Nord. Toutefois, signalent les vendeurs, ce sont les moutons de race « bali-bali » ou métissée qui sont les plus chers. A noter que C’’est un devoir pour tout musulman d’accomplir le sacrifice d’Abraham en égorgeant un bélier le jour de l’Aà¯d el-fitr. Dans le Saint Coran, Dieu n’a exigé ce sacrifice qu’à  ceux qui en ont les moyens !

Tabaski 2009 : pénurie de « moutons » à l’horizon

Pénurie de bétail Comme premier constat ; les prix ne sont pas abordables à  18 jours de la fête. Nous sommes aux «Â garbals » de la zone industrielle de la commune II. Des vendeurs rencontrés sur les marchés à  bétail témoignent que leurs camarades marchants ne sont encore venus de l’intérieur du pays. A cause des récoltes en cours pour le moment. Tamsir Maiga témoigne : « cette année l’hivernage a démarré tardivement ce qui fait que bon nombre des marchants n’ont pas encore acheminé leurs moutons vers la ville. ». D’autres commerçants de moutons pensent que dans dix jours, il risque d’y avoir pénurie de moutons pour la simple raison que les bêtes sont en train d’être exportés vers les pays voisins.. Les petits béliers oscillent entre 35 000 et 40 000 FCFA, les moyens vont jusqu’ à  70 000 et les propriétaires de gros béliers exigent 90 000 voire à  100 000 FCFA. «J’ai des collègues qui ont préféré revendre leurs moutons au Sénégal, au Burkina Faso. Si J’ai en ai l’occasion, je vendrai mes moutons dans ces pays ou le bétail fait prix » déclare un berger peulh au «Â garbal ». Des prix exorbitants pour la capitale De nombreux Bamakois rencontrés sur les marchés à  bétail ou en ville jugent que les prix sont assez élevés. Sur les différents marchés, le bélier moyen est proposé à  40.000 Fcfa. Il y a également de gros béliers pour lesquels il faut débourser 100 000 voire 135 000 Fcfa. Des prix jugés exorbitants pour nombre de nos compatriotes. « Depuis deux jours je fais le tour des points de vente pour trouver un bon mouton. Avec les prix pratiqués, je n’arrive pas au regard des mes moyens », témoigne Amadou Keita croisé dans un marché en train de marchander le prix d’un bélier blanc tacheté de noir. « Je ne comprends pas pourquoi à  chaque veille de fête les vendeurs de mouton font la surenchère », se plaint un autre acheteur rencontré dans un point de vente à  Doumanzana. « Je crois que je vais attendre la veille de la fête pour acheter mon bélier, en espérant que les prix vont chuter », poursuit l’homme visiblement irrité contre les propriétaires de bêtes. Au même moment, passe Ibrahim Camara qui se mêle à  la discussion. Lui aussi pense les deux derniers jours sont les meilleurs moments pour acquérir un bon bélier à  un coût raisonnable. Manque d’organisation des commerçants Le chef de la division Industrie animale du ministère, souligne deux facteurs qui expliquent le phénomène de hausse des prix du mouton à  la veille de chaque fête :  » le manque d’organisation des professionnels du secteur et l’intervention des commerçants étrangers. Ceux-ci profitent de l’ouverture qu’offre l’intégration sous-régionale pour se rendre dans les coins les plus reculés de notre pays et acheter en grande quantité des animaux qu’ils vont revendre beaucoup plus chers dans leurs pays. Ces acheteurs étrangers, une fois dans les zones d’élevage, achètent sans discuter les bêtes à  des prix qui perturbent le marché national, explique le technicien. Depuis les marchés primaires, explique-t-il, le prix des animaux commence à  augmenter. De sorte qu’à  la veille de la fête, on se retrouve avec des tarifs trop élevés pour la majorité de nos concitoyens. Le rôle du ministère de l’élevage et du commerce Il ne fixe pax des prix, mais il peut mettre en oeuvre des instruments de contrôle des prix à  la baisse. Autrement, la fête cette année, risque d’être ternie par la pénurie de moutons.