La CMA sur le point de signer?

L’information a été annoncée dans la journée et proviendrait des services de la Primature, la Coordination des Mouvements de l’Azawad, serait sur le point de signer l’Accord de Paix d’Alger du 1er mars 2015. Le Premier ministre Modibo Keita aurait lui-même annoncé la bonne nouvelle a des interlocuteurs reçus en réunion ce jeudi. Ces derniers temps, la pression s’est accentuée sur les leaders de la Coordination, qui rentrent tout juste d’une rencontre informelle avec la médiation à  Alger, sous les bons auspices de Ramtane Lamamra, le ministre algérien des Affaires Etrangères. Etant entendu que, selon le gouvernement malien, il ne saurait y avoir de nouvelles négociations, la CMA aurait finalement entendu raison et la date du 15 avril serait retenue pour le paraphe définitif voire la signature proprement dite de l’accord… Dans le courant de la soirée de ce même jeudi, plusieurs cadres de la Coordination avaient cependant démenti l’information donnée par le Premier ministre. Cité par Reuters, un représentant de la CMA a déclaré que son organisation n’était pas contre un paraphe mais qu’il y avait encore des discussions à  mener avant sa signature définitive. « Les médiateurs nous mettent la pression et nous ont fait des promesses. Nous leur avons demandé de les mettre par écrit avant la signature finale de l’accord » a déclaré Attay Ag Abdallah de la CPA. Attaye Ag Mohamed, cadre du MNLA a pour sa part affirmé, toujours à  la même source, que l’annonce du gouvernement malien n’était pas fondée. « Il n’y a eu aucune décision du MNLA en vue d’un paraphe ou non du document » a-t-il déclaré, tandis qu’un autre responsable du MNLA assurait que les tractations étaient toujours en cours… Ce vendredi, la CMA a officiellement confirmé son intention de parapher l’accord.

La multiplication des nouveaux mouvements questionne l’opinion

Les bouleversements que vit le Mali ont entraà®né l’éclosion d’une multitude de regroupements. Les uns s’affichent en faveur des putschistes, d’autres s’insurgent contre l’accaparement du pouvoir par les armes, d’autres encore se présentent comme apolitiques. La plupart en tout cas sont perçus par l’opinion publique comme des organisations opportunistes montées de toute pièce pour se faire une place au soleil. Neutralité affichée l’Initiative des jeunes républicains pour le Mali (IJRM), lancée le 15 mai à  la faveur d’un grand rassemblement à  l’espace Bouna, dit s’être fixé une ligne d’impartialité pour que soit privilégié l’intérêt supérieur du Mali. Ses membres ont préféré camoufler leur coloration politique pour, disent-ils, préserver leur neutralité. Selon Amadou Cissé, porte parole de l’IJRM, l’heure n’est plus aux batailles de positionnement et aux querelles de leadership, au moment o๠le pays est dans une situation critique. Les membres de l’IJRM se disent convaincus que C’’est à  la jeunesse de prendre les devants dans le dénouement de la situation actuelle. «Â Il faut faire quelque chose. Il est temps que nous nous levions. Personne ne viendra rétablir l’ordre à  notre place. Plusieurs actions sont en vue pour pousser le gouvernement de la transition et le CNRDRE à  épouser le contenu du Manifeste », explique Amadou Cissé. Un mouvement qui en cache un autre ? l’IJRM réclame que «Â nos ainés de la société civile et de la classe politique dépassent les clivages pour se retrouver autour de la préoccupation nationale ». Dans son Manifeste, l’IJRM exige des autorités la reconquête des zones occupées du Nord, l’adoption d’un plan de retour des réfugiés et déplacés ainsi que la relance de l’administration et des activités économiques dans les régions occupées. En dépit de ces déclarations certains voient une main politique derrière le nouveau mouvement. «Â Leur attitude cache mal leur appartenance aux partis majoritaires qui ont soutenus ATT », pense Moussa Cissé, militant du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI), parti d’opposition favorable au coup d’Etat. Selon lui plusieurs des membres de l’IJRM seraient issus des partis issus de l’ancienne majorité qui composent le Front pour la Démocratie et la République (F. «Â Consensus absolu » Selon Amadou Cissé, porte parole de l’IJRM, l’heure n’est plus aux batailles de positionnement et aux querelles de leadership alors que le pays poursuit sa descente vertigineuse dans les abimes. Avec dans leur rang des jeunes cadres politiques, des groupements professionnels et non professionnels, les jeunes républicains se disent convaincus que C’’est à  la jeunesse de prendre le devant dans le dénouement de la situation actuelle. «Â Il faut faire quelque chose. Il est temps que nous nous levions. Personne ne viendra rétablir l’ordre à  notre place », d’o๠invite-t-ils les autres regroupements de jeunesse à  les rejoindre. «Â Plusieurs actions sont en vue pour pousser le gouvernement de la transition et le CNRDRE à  épouser le contenu du Manifeste », a conclu Amadou Cissé. «Â Nous demandons à  nos ainés de la société civile et de la classe politique, à  dépasser les clivages pour se retrouvons autour de la préoccupation nationale ». Dans son Manifeste, l’IJRM exige aux autorités la reconquête des zones occupées du Nord Mali, l’adoption d’un plan de retour des réfugiés et des déplacés et la relance de l’administration et des activités économiques dans les régions du Nord Mali. «Â Machin politique ? Au vu de la composition de l’IJRM, certains caciques voient une main politique derrière l’action du jeune regroupement même si celle-ci affirme inscrire ses actions dans un cadre apolitique. Moussa Cissé, militant du Parti africain pour la solidarité et la justice (un parti de l’opposition qui soutient l’ex junte), le croit en tout cas. En effet, s’explique-t-il, plusieurs de ses membres seraient issues des rangs des partis qui composent le Front pour la Démocratie et la République (F, à  savoir l’Adema, l’Union pour la République et la Démocratie (URD), le Parti pour la renaissance africaine (PARENA)… «Â Leur attitude cache mal leur appartenance aux partis majoritaires qui ont soutenus ATT ».