Grande Muraille Verte : L’agence Panafricaine bientôt opérationnelle

Face aux défis environnementaux liés en grande partie aux changements climatiques et aux effets récurrents de la désertification, l’Afrique et en particulier l’Afrique subsaharienne, est condamnée à  faire front. l’initiative Grande Muraille Verte, projet transcontinental, initié par la CEN-SAD et endossé par l’Union Africaine est une réponse de l’Afrique. Elle repose sur une approche concertée, multisectorielle mettant en synergie des actions de lutte contre la désertification, la pauvreté, la perte de la biodiversité et le changement climatique. Par des activités de reboisement et de réaménagement des zones rurales, désertiques et urbaines par endroits. l’état très dégradé des écosystèmes et des ressources naturelles dans la bande Sahélienne fait de cette partie de l’Afrique une cible prioritaire dans la mise en œuvre du projet Grande muraille Verte. Le tracé géographique de la Grande Muraille, va de Dakar au Sénégal à  Djibouti dans la corne de l’Afrique, sur près de 7000 kilomètres en longueur et 15km en largeur. Une bande verte destinée à  freiner le sable et à  offrir un poumon d’oxygène salutaire au Sahel. Opérationnalisation de l’agence panafricaine de la Muraille Verte A Bamako, la session extraordinaire du conseil des ministres de la Grande Muraille verte, revient sur les dispositions prises lors du sommet de Ndjamena, concernant le budget de fonctionnement de l’agence panafricaine de la Muraille Verte, son manuel de procédure, le recrutement du personnel, la contribution financière des états à  l’Agence, et celle des partenaires techniques et financiers. Un premier budget avait été défini par le conseil des ministres, mais selon, Souleymane Cissé, conseiller technique au ministère de l’environnement du Mali, celui était trop élevé. « Il nous faudra aujourd’hui établir la côte-part des états, ce que nous dirons les ministres des pays présents à  cette session, les contributions volontaires, et élaborer une ligne de fonctionnement de l’agence». Ceci à  moins de deux mois de la grande réunion de Ndjamena. Pour le Ministre de l’environnement du Mali, cette réunion doit impulser la dynamique de l‘agence et des agences nationales des 11 pays qui participent au projet de la Muraille Verte, car l’avancée du désert sape les efforts de développement durable particulièrement au Mali et malgré la préservation des ressources naturelles ». Sur le terrain, les actions se traduiront par des visites d’accompagnements sur les espaces dédiés à  la Muraille verte, en même temps que la vulgarisation du micro-crédit pour les populations qui seront au C’œur du projet, et le désenclavement des régions o๠un transfert de compétences sera effectué. Pour réaliser ces objectifs, la création et l’opérationnalisation des agences nationales de la Muraille Verte sont une urgence, rappelle Hassan Thera, le ministre de l’environnement du Tchad présent à  la session de Bamako. En clair, il s’agit de parachever les fondamentaux des agences, les doter de ressources humaines capables et conscientes du défi que représente la Muraille Verte panafricaine pour la préservation durable de l’environnement en Afrique subsaharienne. Prochain rendez-vous à  Ndjamena !

Lutte contre la désertification en Afrique : La grande muraille verte comme issue de secours ?

Un ambitieux projet de développement En 2005, onze pays d’Afrique subsaharienne, face aux défis environnementaux dus aux changements climatiques et aux nombreux impacts de la désertification, ont décidé de réagir suite à  une idée du président sénégalais Abdoulaye Wade. C’’est ainsi que lors du sommet des chefs d’Etat de la CEN-SAD tenu en 2005, onze pays ont mis sur pieds, ce projet transcontinental ‘Grande Muraille Verte’. Cette muraille s’étendra sur une superficie de 7000 km de long et 15 km de large du Sénégal à  Djibouti, en passant par toute la zone sahélienne. Ce vaste projet qui permettra à  court, moyen et long terme de lutter contre la pauvreté et contribuer au développement durable, n’est cependant pas facile à  réaliser. En effet, les Etats devront faire preuve de solidarité et faire en sorte de coordonner leurs actions face à  la lutte contre la sécheresse sur le plan national et régional. Les meneurs du projet discutent à  N’Djaména Lors de la tenue de la 13e journée mondiale de lutte contre la désertification le 17 juin dernier, les chefs d’Etat ayant effectué le déplacement de N’Djaména (Tchad), ont discuté des différentes méthodes de mise en œuvre du projet. Ils estiment être conscients de la grande sécheresse qui gagne de plus en plus de terrain au Sahara. La mort permanente des animaux due à  cette cruelle sécheresse, a des effets sur les nombreux changements climatiques et la désertification. Il est donc urgent de mettre en place, une unité de gestion dans chaque pays, au sein des ministères de l’environnement et de l’agriculture de chaque pays. C’’est d’abord un combat national, avant d’être sous-régional. Si la volonté y est, et si les actions sont menés comme il faut, il est certain que des solutions seront trouvées pour éradiquer ce mal qui fragilise de nombreux foyers. Sécheresse grandissante au Mali La sécheresse touche depuis quelques mois maintenant, le nord du Mali et s’étend au sud, notamment dans la région de Kayes o๠des cadavres d’animaux jonchent les abords des routes. Il y a quelques semaines, ce sont une vingtaine d’éléphants qui mourraient de soif dans le Gourma (Tombouctou). En allant un peu plus au nord-est, des milliers de moutons et bœufs affaiblis, sont rachetés et redistribués aux populations nécessiteuses par le comité international de la croix rouge (CICR). Le président local du CICR, Mohamed Ali explique qu’ « avec la sécheresse, les bêtes n’ont plus à  manger, à  boire. Alors le CICR achète les animaux les plus faibles physiquement, les tue et distribue la viande aux populations nécessiteuses. L’éleveur est gagnant puisqu’il a de l’argent, les populations aussi ». Signalons que dans le nord du Mali et celui du Niger, le CICR achète plus de 38.000 têtes de bétail à  plus de 10.000 familles d’éleveurs et d’agriculteurs, touchées par l’insécurité alimentaire et de la sécheresse. La grande Muraille Verte, un rêve bientôt une réalité ? Cet énorme projet qui vise à  bouter la misère hors du continent et à  démontrer que le sahel peut lui aussi devenir vert, est vivement pris à  C’œur par les gouvernements africains, conscient de sa nécessité et de sa pertinence. Même si certains écologistes n’y croient pas, le projet a déjà  commencé ses phases préliminaires au niveau de chaque pays et tous ont déjà  ratifié l’accord de mise ne œuvre. Et touut dernièrement, à  la Quinzaine de l’environnement du Mali, le ministère proposait que chaque Malien plante un arbre du Cinquantenaire. Belle idée pour une cause universelle !

Environnement : une muraille pour coloniser le désert…

Planter des arbres de Dakar à  Djibouti, aménager des bassins de rétention d’eau pour faciliter l’arrosage des plantes et le jardinage en zones arides, voilà  l’idée qui se cache derrière la grande muraille verte (GMV) C’’est à  Bamako qu’a germé l’idée de réhabilitation de l’environnement dans le sahel. C’’était lors d’échanges amicaux entre les Présidents Abdoulaye Wade du Sénégal et Olesegun Obasanjo du Nigeria. Mais avec le temps, C’’est devenu la réponse commune des pays de la CEN- SAD face au réchauffement climatique et la dégradation de l’environnement. Convaincu, le Président Wade a plaidé auprès de ses homologues de la sous région pour matérialiser son projet. Aujourd’hui, 11 pays ont adhéré à  la Grande Muraille Verte. Ces pays ont la volonté de contribuer au programme. Mais il se pose un problème de financement. Pour résoudre cette problématique l’initiateur du projet est revenu avec une nouvelle proposition dans la capitale malienne. Histoire de rendre à  César ce qui lui appartient. Il sera créé une agence nationale de la GMV dans chaque pays. La convention portant signature de l’agence panafricaine a été élaborée et signer mardi à  Bamako. Les nouvelles structures contribueront à  la mobilisation de ressources financières. Dans ce sens, un pas est franchi. Le Directeur Général de la FAO, le sénégalais Jaques Diouf a promis tout son soutien au projet de protection de l’environnement. Il a d’ailleurs rappelé quelques interventions de la FAO dans ce secteur. l’institution onusienne a injecté plus de 14 millions de dollars dans la plantation de palmiers dattiers dans 7 pays membres de la GMV. En 2003 et 2004, la FAO a aussi appuyé la plantation d’eucalyptus à  hauteur de 648 000 de dollars. « Le partenariat se poursuivra avec les pays d’Afrique », a affirmé M. Diouf. Un mur pour coloniser le désert Sahélisation, savanisation et désertification, ce sont les noms génériques pour désormais désigner la dégradation de l’environnement en Afrique. l’ampleur et la forte extension géographique de ces phénomènes (dégradation des ressources naturelles), sont des inquiétudes à  l’échelle continentale. D’immenses surfaces cultivables sont dégradées. Les écosystèmes sont perturbés. Et les conséquences (la famine et la disparition de plusieurs espèces animales et végétales, l’avancée du désert) affectent la vie quotidienne des hommes. Dans la bande sahélienne au sud du Sahara, le problème se pose avec plus d’inquiétude. Le Président Abdoulaye Wade a donc défendu mardi son projet de la Grande Muraille. « Ne dites pas que mon projet est farfelu, je sais qu’il est scientifiquement faisable », ce sont les propres propos du Président sénégalais. « Si on développe l’idée, dans quelques années, on changera la vie des populations », a-t-il expliqué. Dans sa conception des choses, il faut reverdir le sahel, pousser le désert par la plantation d’espèces végétales qui résistent à  la sécheresse et inciter les populations à  s’installer progressivement dans les localités aujourd’hui abandonnées à  cause des conditions de vie difficiles. Cela passe forcement par la réalisation de forage, le reboisement et l’attribution de parcelles à  toutes les personnes qui auront contribué à  la plantation de plans. « Nous ne réussirons pas si nous n’associons pas les populations », a mis en garde le président Wade.