Expo : « Modes, bijoux et parures des Femmes du Mali de 1946 à nos jours »

Qu’est-ce qui inspirait la mode des années 40 à  nos jours ? Comment la vie communautaire était-elle organisée avant et à  l’indépendance ? Quelle était l’importance des Biennales artistique et culturelles dans la découverte des talents en herbe et leur impact sur l’unité nationale ? Autant de questions qui trouvent une réponse crédible dans le témoignage du doyen Hamidou Diawara à  travers une exposition-photos sur le thème : «Modes, bijoux et parures des Femmes du Mali de 1946 à  nos jours» ! Dédiée à  la Malienne et à  l’Africaine pour magnifier son combat inlassable pour l’émancipation et le rôle primordial joué dans l’indépendance, l’avènement de la démocratie et le développement du pays, cette expo-photos vise aussi à  éveiller les souvenirs et les consciences sur ce que furent les modes vestimentaires féminines du Soudan-français au Mali. Grand témoin de l’histoire contemporaine du Mali, Hamidou a fouillé dans son immense trésor (archives) pour apporter un éclairage sur l’évolution de la mode malienne de 1946 aux premières années de l’indépendance acquise par le 22 septembre 1960. Des couvre-chefs, des foulards, des boucles d’oreille, des colliers, des tresses, et des habillements atypiques sont ainsi mis en valeur. Grand professionnel, Hamidou a aussi promené son projecteur sur des grandes figures féminines de l’indépendance et de l’émancipation des peuples.

Club 60/70 : 2015 sur les chapeaux de roue

Un cadre féérique, le Musée National de Bamako. Un tapis rouge, un photo-call et des étoiles dans le ciel. Voilà  l’entrée matière de la soirée traditionnelle soirée du 31 décembre du club « Génération 60/70 » pour fêter le passage à  la nouvelle année. « A l’origine, le club réunit des hommes et des femmes nés dans les années 60 et 70 et issus de la même promotion des écoles de la Cathédrale et de Notre Dame du Niger, nous explique Alioune Ifra Ndiaye, organisateur. Puis il s’est élargi aux promotions des lycées Askia, Bouillagui, Technique, Jeunes Filles et Badala. Nous sommes majoritairement constitués de cadres assumant des responsabilités dans le pays. Certains sont installés à  l’étranger. Le club est présidé depuis ses débuts par Maitre Balla Sèye ». Chaque année, il s’agit de fêter le 31 décembre dans la joie et dans la bonne humeur avec pas moins de 400 personnes :  » Nous avons traditionnellement institué d’enjamber la nouvelle année ensemble dans la joie. L’organisation de cette manifestation est surtout est l’occasion de nous réunir, de nous taquiner, de rire, de nous engueuler et d’organiser une fête ouverte à  tous nos amis », précise Alioune. Mais la soirée n’est pas que festive puisqu’elle permet aussi un bel élan de solidarité pour les plus démunis. Depuis six ans, une quinzaine d’enfants du quartier populaire de Banconi en commune sont pris en charge pour leur scolarité jusqu’à  l’examen de passage en 7ème année grâce au ticket d’entrée de la soirée(30000CFA). « Nous reconstruisons l’école de base qui a voulu nous accompagner sur cette opération. Elle était en paille. 4 classes ont été depuis construites pour accueillir les enfants. Une partie des bénéfices de notre traditionnelle fête sert essentiellement à  cette action ». La soirée 60/70 a réuni du beau monde et des VIPS. On y croisait des ministres et directeurs nationaux, des membres actifs du club et des amis de la diaspora de passage à  Bamako. Au programme cette année, une animation musicale assurée par DJ Cyril, un barbecue géant dans la cour du Musée. Accras, faris, brochettes, dibiterie live pour les plus gourmands. Sans oublier, une projection des photos des membres du club 60/70, quelques années en arrière et au petit matin, la séance « Face au Mur », pour déguster un bon café chaud et des croissants avant le grand sommeil du 1er Janvier. En attendant l’année prochaine, le Club 60/70 souhaite à  tous et à  toute une merveilleuse année 2015 !

Musée national: Moncef Marzouki séduit par les manuscrits de Tombouctou

l’un des temps forts de la visite du président tunisien dans notre pays aura été la visite du musée national. à‰tape culturelle d’une visite de 72 heures au pas de charge, Mohamed Moncef Marzouki a été reçu en pompe par le ministre de la culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo et son homologue des Affaires religieuses et du culte, Thierno Omar Hass Diallo. Pendant une heure, ce mordu de la culture a pu contempler, avec les explications de Mohamed Diagayette du centre Ahmed Baba de Tombouctou, tout un pan des célèbres manuscrits de Tombouctou. Mohamed Moncef Marzouki avait du mal à  cacher son admiration devant quelques échantillons des 40 000 manuscrits. Ceux-ci étaient relatifs à  divers domaines du savoir comme le droit musulman, la physique optique, la théologie, l’astrologie, la littérature, l’interprétation du coran, la biographie et éloges du prophète(PSL)… Pour marquer son intérêt, le président a sorti son appareil pour photographier certains manuscrits. Après les manuscrits, Mohamed Moncef Marzouki a pu visiter la salle d’exposition du musée o๠il a pu se faire une idée sur la mosaà¯que culturelle malienne. A l’issue de la visite, l’illustre hôte s’est émerveillé devant les manuscrits qui, selon lui constituent un vrai trésor. Il a remercié les autorités maliennes d’avoir su préserver ces précieux documents, mémoire du monde musulman. l’invasion jihadiste de 2011 a entrainé perte des milliers de manuscrits. Dans le souci de préserver les manuscrits, il avait été décidé du transfert desdits manuscrits dans la capitale.

Dolo expose pour la 3è fois ses oeuvres à Bamako

Né en 1955 à  Gogoli dans la commune de Sangha au Mali, Amahiguéré Dolo est un amoureux de la peinture, des céramiques, de la sculpture sur bois et de l’argile. Il travaille à  partir de racines d’arbres ramassées dans la brousse, donnant forme à  un univers inspiré de sa culture dogon. Pour la troisième fois, il expose ses œuvres au musée national de Bamako. Le vernissage a été présidé par le directeur du musée national, Samuel Sidibé en présence du ministre de la culture Bruno Maiga, de l’ambassadeur du Nigeria au Mali, Iliya Ali Duniya Nuhu, de l’ambassadeur des Etats Unis, Mme Mary Beth Leonard et d’autres invités. Dolo célèbre la femme Initiée par Samuel Sidibé, cette exposition est le fruit de deux ans de travail. l’exposition présente des tableaux et des statues en bois. Dans ses œuvres, ce sculpteur d’exception magnifie la femme. Cette dernière étant la source de vie, plusieurs dessins et sculptures lui sont dédiés. Ainsi, on peut voir une femme accroupie, une femme couchée avec une main sur le ventre, des jambes, des récipients en céramique, etc. Hamahiguéré a eu à  travailler pendant 10 ans à  Gao à  la direction régionale de la jeunesse, des sports, des arts et de la culture. Sa première exposition date de 1998. « J’ai fait des expositions au palais de la culture, à  l’institut français(ex-ccf) et deux expositions chaque année en Europe » a-t-il indiqué. Comme tout sculpteur, il dessine beaucoup et fait aussi des gravures. Très ému, il exprime sa joie de pouvoir encore une troisième fois, partager ses œuvres avec ses compatriotes.

Art Contemporain: un musée à Ouidah

La petite ville côtière de Ouidah, au Bénin est tristement célèbre pour avoir été un des grands centres africains d’embarquement d’esclaves vers l’Amérique. Elle accueille aujourd’hui le premier musée d’art contemporain d’Afrique, une fierté pour les artistes du continent, comme une revanche de l’art sur l’histoire. Quatorze grands artistes africains sont exposés dans la majestueuse villa Ajavon, inaugurée en novembre, en plein coeur de cette bourgade d’à  peine 60.000 habitants, à  une quarantaine de kilomètres de Cotonou. Déjà  présents pour la plupart dans les plus prestigieux musées d’Europe et d’Amérique, ils sont très rarement montrés en Afrique. Ce pari audacieux est celui de la Fondation Zinsou, créée en 2005 par la très dynamique et volontaire Marie-Cécile Zinsou, avec l’appui financier de son père, Lionel Zinsou. Ce franco-béninois, normalien et économiste, est à  la tête du fonds d’investissement PAI Partners, à  Paris, après être passé par le cabinet de Laurent Fabius à  Matignon et la Banque Rothschild notamment. Lors d’une mission au Bénin pour l’ONG SOS village d’enfants, sa fille Marie-Cécile avait voulu emmener les enfants au musée. « J’ai découvert qu’il n’y avait aucune structure pour leur montrer des oeuvres de leur continent aujourd’hui », dit Marie-Cécile Zinsou, petite-nièce d’un des premiers présidents béninois, Emile-Derlin Zinsou. La Fondation Zinsou a d’abord créé un réseau de mini-bibliothèques et un espace d’exposition à  Cotonou dont l’accès est gratuit. En huit ans, la fondation a accueilli quatre millions de visiteurs, dont une majorité a moins de 15 ans, à  Cotonou, avec des expositions de grande qualité d’artistes béninois et étrangers, dont le peintre pop américain d’origine haà¯tienne Jean-Michel Basquiat, en 2007 –une première sur le continent africain.Parallèlement, la fondation a acquis une collection d’oeuvres et s’est mise en quête d’un lieu dans le but de créer un premier musée entièrement dédié à  l’art contemporain africain du continent. C’est la villa Ajavon, construite en 1922 par un riche commerçant d’origine togolaise, véritable trésor d’architecture afro-brésilienne, qui a guidé les pas de la fondation Zinsou vers Ouidah, pour y installer son musée. Pour lire la suite de cet article

Hommage à Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Paris

Lors de cette cérémonie d’environ 90 minutes sur les antennes de Radio France Internationale (RFI) et sur rfi.fr, journalistes, personnalités politiques françaises et maliennes et amis ont rendu un dernier hommage aux deux journalistes. Pour Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, « Cet assassinat est un crime contre l’amitié entre l’Afrique et la France, dont RFI est un symbole ». Après avoir rassuré RFI et l’ensemble de la presse, il a encouragé les journalistes à  poursuivre leur travail. « Vous faites un travail formidable reconnu dans le monde entier, ce travail doit continuer et J’en suis sûr que ce qu’aurait voulu Jean et Claude » a t-il poursuivi. « Beaucoup de Maliens et beaucoup d’Africains ne connaissaient pas de visu Ghislaine et Claude mais je pense que leurs voix étaient très proches de nous » a déclaré, pour sa part, Jean-Marie Sangaré, ministre malien de la communication. Durant la cérémonie, le public a suivi des extraits de reportage réalisés par Ghislaine et Claude, des vidéos de souvenirs ainsi que des messages des auditeurs. Envoyés spéciaux de RFI au Mali, Ghislaine Dupont,57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, ont été assassinés à  Kidal le 2 novembre dernier.

Comment Gao a sauvé son musée des islamistes

Sauver le musée du Sahel des griffes des islamistes. Aldiouma Yattara n’a pensé qu’à  cela quand le Mujao a pris en mars dernier le contrôle de Gao, l’une des plus importantes villes du nord du Mali. « On sait bien qu’ils considèrent tout ce qui touche à  la culture comme subversif . Et pour moi, ce musée, C’’est ma vie », explique le directeur, de passage à  Metz hier dans le cadre du jumelage de sa ville avec celle de Thionville. Toute la population s’est donc mobilisée pour mettre à  l’abri les trésors que recèle cet équipement qui fait la part belle aux deux ethnies qui ont le plus marqué l’histoire locale de cette région : les Songhaà¯s et les Touaregs : « De nuit, discrètement, nous avons décroché la signalétique et sorti 150 des 1 250 plus belles pièces pour les cacher chez des gens qui sont les garants de la sauvegarde de ces cultures. Elles sont en lieu sûr. » Parmi elles notamment des statuettes d’artisans touareg ou des instruments de musique. Appel à  l’aide Résultat : aucun pillage ni aucune dégradation n’ont été constatés. Le Mujao a juste pris ses quartiers dans un bâtiment tout juste terminé et initialement destiné à  servir de nouvel écrin au musée. Le conservateur, lui, a été contraint à  l’exil : « En tant que gestionnaire de structure culturelle, ma vie était en danger. On a fermé la maison et on l’a confiée à  un gardien. Avec ma famille, nous sommes depuis sept mois à  Bamako. » Les deux-tiers des 70 000 habitants de Gao ont suivi le même chemin. Tant le quotidien est devenu irrespirable au Nord : « Les islamistes ont imposé la charia. à€ l’école, garçons et filles ont été séparés. Les femmes ne peuvent sortir que voilées. l’adultère est sévèrement puni. Dans la rue, il est interdit de fumer, de danser ou de parler à  une femme. Quand ces règles sont enfreintes, des châtiments allant jusqu’à  l’amputation de membres sont administrés. Des églises et des cafés ont été saccagés. Les banques pillées, les instruments de musique brûlés. Par ailleurs, tous les agents d’à‰tat ont disparu, ce qui provoque de graves dysfonctionnements sur le fonctionnement des hôpitaux, de l’électricité ou du réseau d’eau. Et beaucoup de jeunes ont été enrôlés contre de l’argent. » Un chaos qui le pousse à  lancer un appel à  l’aide deux jours après la mise en place par la junte d’un nouveau Premier ministre, Diango Sissoko, saluée par l’union Européenne : « Cette crise dépasse le cadre du Mali. Elle menace tous les pays frontaliers. C’’est à  la France d’aider son ancienne colonie. Soit en relançant les négociations avec les islamistes, soit en soutenant une intervention armée . Et le plus tôt sera le mieux parce qu’on souffre. »

Dis, tu m’emmènes à Récréation ce week-end ?

Journaldumali.com : Comment est venue l’idée de créer ce festival Récréation ? Awa Traoré : l’idée du festival est née d’une projection de film organisée à  Agadir (Maroc) pour des enfants. J’étais parmi une centaines d’enfants face à  l’écran dans le noir mais en tant que adulte, je crois avoir vécu ce que les enfants ont vécu ce jour-là . Un moment très bruyant comme tout regroupement d’enfants mais aussi inoubliable car plein de joie, de découverte et d’épanouissement. Tout de suite, je me suis dit qu’il fallait montrer ces œuvres aux enfants maliens. Dès mon retour du Maroc, J’ai été voir Monsieur Samuel Sidibé, Directeur du Musée National afin de lui expliquer mes intentions ? Il a été mon premier interlocuteur et partenaire sur ce projet. l’idée de départ n’était pas de faire un festival, juste de montrer ces œuvres aux enfants maliens. Mais au fil du temps, je me suis rendue compte qu’il existe beaucoup d’activités culturelles pour les enfants mais très peu liées à  la curiosité artistique, la peinture, le cinéma, la sculpture, la photographie, les contes, pour ne citer que ceux-ci.. Et C’’est ça le plus avec ce festival, créer une plate-forme culturelle pour les enfants mais en même temps les pousser à  une curiosité artistique pour leur éveil intellectuel. C’’est un espace d’ouverture à  soi et au monde, un lieu d’interaction Journaldumali.com : Quelles activités propose Récréation à  l’encontre des jeunes et des enfants du Mali ? Awa Traoré : Le programme pour cette première édition est structuré autour de la photographie( exposition et atelier photo), des projections de films documentaires et dessins animés, atelier de dessins et de coloriages, atelier de lecture et de contes, animation sur les droits des enfants, visite du Musée et du Parc National, mini marché pour enfants et une conférence sur le thème : ‘’La découverte artistique et le développement intellectuel de l’enfant’. Journaldumali.com : Vous avez choisi le Parc National pour abriter ce festival, pourquoi ? Awa Traoré : Le choix Musée national et du Parc national, ces deux espaces comme le lieu pour ce festival n’est pas fortuit. Géographiquement, ils se situent dans un cadre écologique exceptionnel, très facile d’accès et adaptés à  accueillir les enfants car abritent déjà  des infrastructures (airs de jeux, outils de distraction, etc.). Culturellement, le Musée national et le Parc national sont des lieux d’acquisition de l’histoire, d’apprentissage, de quête de soi. Ils nous paraissent les mieux indiqués pour ce genre d’activité. Journaldumali.com : Comment voyez-vous l’éducation des jeunes enfants aujourd’hui, en terme de loisirs ? Awa Traoré : Aujourd’hui, avec l’accessibilité non contrôlée à  la télévision, à  l’internet et aux magazines, les enfants se trouvent être de très grands consommateurs culturels sans forcément comprendre, décoder et choisir le contenu. Pourtant, nul ne doute aujourd’hui de la puissance des médias, leurs rôles dans la construction de l’identité individuelle et collective, leur capacité à  façonner l’individu. Avec ce festival, nous visons à  installer un système d’appropriation et de décryptage artistique pour les enfants, non pas faire de chaque enfant malien un artiste, mais de permettre à  chaque enfant de grandir avec l’art et la culture afin de pouvoir mieux les connaà®tre et les valoriser. Ce festival vient donc s’ajouter à  d’autres activités para et extra scolaires (si peu soient-elles) pour une éducation culturelle à  la base. Egalement, au-delà  de l’aspect récréatif, il s’agit de donner aux enfants, le goût de l’art et les amener petit à  petit à  une culture artistique. C’’est à  dire, leur apprendre d’autres habitudes jusque là  peu explorées pour leur développement intellectuel afin de créer l’esprit critique chez les enfants, et en leur proposant des éléments culturels différents : ceux d’ici et d’ailleurs. Qu’ils apprennent leur histoire à  travers leurs propres œuvres mais aussi à  travers la connaissance de l’autre. Journaldumali.com : Qui sont vos partenaires pour ce festival ? Awa Traoré : Ils sont là , et nous en espérons d’autres. Il y a pour le moment Solidarité Laà¯que, Association SIMV (France), Cauris Editions, Musée National, Ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, RASDEC (Réseau des Associations pour le Développement de l’Education au Mali), Imprim Services, d’autres partenariats sont en cours. J’en profite pour lancer un appel à  tous les partenaires et bonnes volontés susceptibles d’aider à  la réalisation de ce festival.

La Synthèse de Souleymane Keita

Le coup d’envoi a été donné par le ministre de la culture, Hamane Niang, entouré de l’ancien chef dudit département Cheick Oumar Sissoko, et de plusieurs autres invités, amis et parents de l’artiste. «Â La synthèse » est une initiative de l’artiste peintre sénégalais Souleymane Keà¯ta. Qui retrace, à  travers une quinzaine d’œuvres, la synthèse des 20 dernières années de carrière de peintre. Pour l’artiste Souleymane Keà¯ta, le choix du Mali n’est nullement fortuit : «Â Ce pays, dit-il à  l’ouverture de l’exposition, est une source d’inspiration inépuisable pour moi ». Au total une quinzaine d’œuvres exposées à  l’intention du grand public, à  travers lesquelles l’artiste se saisit de tout ce qui l’entoure, de sa culture, des paysages et des pratiques de l’Afrique. Ce rêve est la grande transhumance de l’homme au travers de la matière et du temps. Et nous y notons grâce à  ces toiles, ces textiles, ces objets qui permettent le dialogue sans mot entre le peintre et les autres. Le critique d’art Jean Michel Severino (qui a préfacé l’exposition) est formel que Souleymane Keà¯ta est un artiste de grand talent. « Nous regardons Souleymane Keà¯ta, dit-il. Ce regard l’inspire, son inspiration vient nous habiter. Nous habitons Gorée, Dakar et l’Afrique. Nous admirons bruire la vie dans la beauté magique que nous dévoile l’artiste comme une grande attention dans l’exploration de soi et du monde ». De sa naissance et de son enfance sur l’à®le de Gorée, le peintre a gardé le sens de la poésie, de la finesse et le besoin de douceur. Au nom de ses origines « Mandé », il puise dans les ressources de l’histoire et place son œuvre sous le signe de la terre. Ses séries « Scarifications », « la Chemise du Chasseur » ou dans la série sur « Le criquet », par la couleur ocre ou les tons marrons portent le témoignage de ce lien entre le bleu mer et l’ocre de terre. Entre douceur et engagement, la peinture de Souleymane Keita est un heureux ménage des contraires. Séduisante par ses couleurs et sa matière, son œuvre qu’associe le dessin, la couture et le collage, plait à  a fois à  l’amateur le moins averti et au collectionneur chevronné. D’o๠l’avis du ministre de la culture que Souleymane Keà¯ta est un artiste de son temps. Saluant l’œuvre du peintre, le ministre Hamane Niang a révélé que Souleymane Keà¯ta représente un bel exemple de l’intégration africaine. Le chef du département de la culture, qui a lancé un appel au public à  venir admirer la richesse des tableaux, a déclaré que cette exposition a une valeur pédagogique.

L’art Dogon à l’honneur au Quai Branly

Depuis les expéditions ethnographiques françaises du début du XXe siècle, l’art dogon n’a cessé de fasciner l’Occident. L’exposition parcourt l’histoire du peuplement du pays dogon, territoire du centre-est du Mali bordé par la falaise de Bandiagara. A l’entrée de la Galerie Jardin du musée, une carte retrace ces vagues de migrations successives qui ont fait naà®tre un art sculptural aussi riche que multiple. Cette richesse éclate dès la première salle de l’exposition: 133 sculptures y sont réparties selon les peuples qui les ont forgées. A l’appui de la cartographie, un fléchage au sol permet de situer les pré-Dogon (Tombo, Niongom, Tellem), déjà  présents sur le plateau de Bandiagara au Xe siècle, les Dogon-Mandé venus du sud-ouest et les Djennenké arrivés de l’empire du Ghana, au nord-ouest, pour fuir l’islamisation. Puis viennent les pièces N’duleri, Tintam, Bombou-Toro, Kambari et Komakan. « Dans cette première salle se trouve la moitié de ce qui existe au monde en matière de chefs-d’oeuvre sculpturaux dogon », explique Stéphane Martin, le président du Musée du Quai Branly. « C’est l’exposition que tout commissaire rêve de faire », renchérit Hélène Joubert, responsable des collections africaines du musée. Pour la première fois, poursuit-elle, « ces pièces sont réunies par ensembles, et tout devient cohérent: on voit clairement l’évolution iconographique et la régionalisation des styles ». Parfois, aussi, « on sent le même sculpteur derrière certaines œuvres, et c’est très émouvant ». La plupart de ces sculptures sont datées entre le Xe et le XIXe siècle. Au style réaliste djennenké, illustré par cette figure hermaphrodite au bras levé qui clôt majestueusement l’exposition, succède au XVIe siècle l’élégance N’duleri. L’assimilation, dès le XVe siècle, des styles tellem et niongom donnera naissance au premier style vraiment dogon, celui des Mandé. D’une grande diversité stylistique, ces œuvres présentent aussi des caractéristiques communes: bras levés, hermaphrodisme, gémellité, zoomorphisme… Autant de rappels au mythe de la création dogon, qui veut qu’Amma, dieu créateur du monde, ait eu deux jumeaux. L’un d’eux, rebelle, sera changé en renard, l’autre se transformera en cheval. Au travers de ses œuvres, la civilisation dogon livre les secrets de sa cosmogonie. Mais percer ces mystères prend du temps, souligne la commissaire Hélène Leloup: »Pour comprendre la statuaire dogon, il faut aller sur place, parler aux gens. J’ai ainsi appris qu’un bras levé signifiait un appel au dieu et qu’une main fermée était un remerciement pour un don ». La deuxième partie de l’exposition revient sur la fascination des anthropologues français pour les Dogon. Dès 1904, Louis Desplagnes rapporte du village de Songo des peintures rupestres aujourd’hui exposées Quai Branly. Dans les années 1930, Marcel Griaule conduit la mission Dakar-Djibouti. Sa présentation de la cérémonie des masques à  l’exposition coloniale de 1931 connaà®tra un grand succès. Plusieurs masques de cette collection sont mis en scène. Souvent zoomorphes, ils représentent tantôt un singe, tantôt un oiseau, tantôt un cervidé. Des hommes les portaient à  l’occasion de cérémonies initiatiques, comme celle du « dama » (levée de deuil), dont un film de Jean Rouch et Germaine Dieterlen décrit le déroulement. La dernière section de « Dogon » présente 140 objets à  la fois quotidiens et sacrés (tabourets, portes de grenier, outils en fer et bronze, bijoux en forme de serpent), témoignant de l’inclination des sculpteurs à  évoquer le mythe originel dans leur travail. L’exposition se referme sur un « uldebe », linceul d’influence musulmane, et l’idée qu’en quelques décennie, l’islamisation du plateau de Bandiagara et l’augmentation des contacts avec l’Occident ont profondément transformé le mode de vie des Dogon. Après Paris, l’exposition se rendra à  Bonn, puis Milan. Verra-t-on un jour pareille rétrospective au Mali, et pourquoi pas au musée de Bandiagara qui se construit? Peu de chances, convient Hélène Leloup. « Depuis 50 ans, les populations se sont converties à  l’islam et il n’y a plus de pièces sur place… Il faudrait qu’un grand nombre de collectionneurs acceptent de prêter leurs objets ».

Musée National du Mali: Les Ciwara du Quai Branly en vedette

Les masques cimiers Ciwara sont emblématiques de l’art de l’Afrique de l’Ouest, particulièrement représentatifs du goût des collectionneurs d’art « primitif » du XXe siècle. De très nombreux exemplaires ciwaras se trouvent depuis lors dans des collections publiques ou privées de par le monde. Le Musée du Quai Branly dispose d’une importante collection de ces Ciwaras dont la plupart sont d’origine malienne. Du 26 janvier au 30 avril 2011, 33 de ces œuvres seront exposées au Musée national du Mali. Samuel Sidibé, directeur du Musée national du Mali, a indiqué que l’exposition « Ciwara, collections du musée du quai Branly » est née d’une volonté commune de renforcer les liens de partenariat entre le Musée national du Mali et le musée du Quai Branly en France. l’exposition est financée par le Musée national, le musée du Quai Branly, avec l’appui du Fonds de Solidarité prioritaire (FSP) du ministère français des affaires Etrangères et européennes, à  travers le projet « Musées au service du développement». Il s’est réjoui du fait qu’avec cette exposition, pour la première fois, un grand musée occidental accepte de prêter une importante collection au musée d’un pays africain pour une exposition. C’’est en effet la première fois qu’une collection d’un musée européen fait le chemin inverse. Samuel Sidibé juge cette approche intéressante et prouve, au-delà  de la symbolique de montrer que la circulation des œuvres peut se faire du nord vers le sud, que le Musée national du Mali a atteint une crédibilité de nature à  convaincre les grands musées du monde afin qu’ils acceptent de lui prêter des collections. Cela permettra au public malien d’avoir accès à  des œuvres issues de son patrimoine et qu’il n’aurait peut-être jamais eu l’occasion de voir autrement. Un rêve devenu réalité Aurélien Gaborit, Responsable de collections Afrique au musée du quai Branly, a rappelé que l’exposition avait été présentée à  Paris au musée du quai Branly en 2006, peu de temps après l’inauguration de l’infrastructure. Selon lui, cette exposition avait été créée pour faire des voyages, mais pour des difficultés financières, elle n’avait pas encore quitté le musée du quai Branly. Ce rêve est donc désormais réalité. Il a indiqué que le plus ancien des Ciwara de la collection a été collecté au Mali en 1882. « De très nombreuses pièces ont été collectées lors de la Mission-Djibouti menée par Marcel Griaule en 1931. Elles forment un groupe très diversifié stylistiquement », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que dans l’imaginaire occidental les cimiers Ciwara ne font pas partie des fétiches, des objets en rapport avec les esprits ou la mort, d’o๠son succès auprès des collectionneurs. Au Mali le cimier Ciwara représente l’objet d’art le plus connu. « Il est largement reproduit et associé à  une symbolique de bravoure et de reconnaissance », selon Samuel Sidibé. Le Ciwara, être hybride, qui enseigna aux hommes l’art de cultiver la terre est un être bienveillant et associé à  la fertilité des champs et à  la prospérité des hommes. A l’occasion des fêtes en rapport avec l’agriculture, les masques Ciwara sortent. « Les sculptures sont portées sur la tête et sont animées par les mouvements du danseur, ce que montre le film qui sera associé à  l’exposition au Mali », a-t-il ajouté. En s’efforçant de maà®triser les éléments de la nature – que miment les contorsions des masques au cours des cérémonies – les hommes cherchent à  faire des animaux leurs alliés. Selon les villages, ces masques qui généralement sortent en couple, peuvent avoir un usage différent. Mais dans tous les cas, ce sont des objets fédérateurs et protecteurs pour la communauté, d’autant plus qu’ils peuvent être vus de tous, n’étant pas réservés aux seuls initiés.

« So Masiri »: le design made in Mali au Musée National

Promouvoir la culture du design au Mali La culture du design des objets est très peu connue sinon rarement consommée au Mali. Et pourtant, l’intérêt croissant des acheteurs occidentaux certes, a conduit le Musée National du Mali et l’Ambassade de France à  lancer une série d’ateliers ou workshops auprès de quelques designers Maliens en vogue, et visant à  réaliser une grande exposition de design se tient actuellement à  Bamako depuis le 11 février et jusqu’ au 11 Mars. Cet atelier visait à  mettre en lumière le travail de six designers maliens assistés d’étudiants du Conservatoire des Arts et métiers du Multimédia CAMM Balla Fasséké Kouyaté ; Ils ont ainsi à  travers une réflexion artistique eu à  mettre en œuvre, un série de meubles et d’accessoires du quotidien : chaises, tables, fauteuils, lits, ornements, il aura ainsi fallu sublimer les objets du quotidien dans une esthétique novatrice et contemporaine : « Il s’agit en fait de comprendre l’archéologie des matériaux locaux et leurs propriétés ; explorer leurs champs d’application et en percevoir l’extension dans une perspective design » ,explique l’artiste Cheikh Diallo, Maitre d’œuvre de cet atelier. « La créativité est avant tout un état d’esprit , une démarche puis un acte », ajoute cet architecte de formation, et diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure de création Industrielle de Paris. Ce sont donc les prototypes réalisés lors de ce workshop qui sont regroupés dans l’exposition So Masiri, au Musée National de Bamako. 6 designers Maliens de talents pour l’exposition So Masiri Cheikh Diallo , maà®tre d’œuvre de l’exposition So Masiri, est aujourd’hui, le président de l’ADA, l’association des designers Africains, depuis 2004. Son souhait est de revaloriser le design artisanal avec des techniques simples d’assemblage des matériaux , l’utilisation de nouveaux matériaux pour favoriser l’émergence d’une nouvelle technologie. « l’avenir du design dépend peut être de sa capacité à  permettre des projets très originaux et personnels… » Aida Duplessis , grandie entre le Mali t l’occident ; diplômée du Centre en Décoration d’Intérieur de Paris se passionne pour la richesse culturelle de l’Afrique : « Mon domaine de prédilection ; l’Univers de la maison ; mon écrin de créativité ; chaque espace de vie devient mon mode d’expression », explique l’artiste. Qui aime travailler les fibres et couleurs naturelles des textiles africains, avec des tonalités sobres dans un style épuré : « Un des enjeux de la mondialisation est la sauvegarde des identités culturelles et régionales » ; résume Aida Duplessis. Balthazar Faye , né au Sénégal, a participé à  l’exposition parisienne Africa Remix ; et qui a donné une visibilité internationale à  son travail. Un travail qui s’articule autour de l’artisanat local avec une finition de qualité, des pièces uniques en séries, sur lesquelles l’empreinte de l’homme est encore perceptible. Aboubakar Fofana , est Maitre artisan teinturier et développe un artisanat d’art de haute facture destiné à  l’ameublement et l’accessoire de mode. Surtout, le travail d’Aboubakar Fofana valorise les fibres naturelles dérivées du coton, de la soie, du lin de la fibre d’ananas, pour en faire des textiles hauts de gamme et accessibles à  tous. Awa Meité , créatrice et designer de mode, puise son inspiration dans les traditions de son pays et initie depuis 2007 les Rencontres autour du Coton, ou festival Daoula . Elle travaille avec une centaine de productrices de coton biologique dans la région de Koulikoro ; des femmes formées à  la transformation de produits locaux : « Ma démarche artistiques est une quête d’alternatives locales pour répondre aux défis de la mondialisation et répondre au pari de la diversité ». Mariane Montaut, Française découvre le Mali en 1998 et tombe amoureuse de sa culture, de ses techniques traditionnelles de teinture à  l’argile ; notamment le bogolan, o๠les couleurs naissent de l’alchimie entre le minéral et le végétal » Si le textile vient habiter l’espace ; il permet aussi de le créer ; d’inventer des perspectives, des volumes et de jouer la lumière… », juge t-elle conquise. Voilà  les six designers qui ont partagé leur savoir faire avec les étudiants du Conservatoire d’Arts et Métiers, pour valoriser le design contemporain, à  partir de matériaux locaux et en alliant culture, créativité et modernité afin de le rendre accessible au plus grand nombre. Ne manquez pas l’exposition So Masiri au Musée National de Bamako jusqu’ au 11 Mars 2010.

Bamako, capitale de la photo sans frontières 

La photo comme mode d’expression Une trentaine d’expositions seront présentés pendant un mois à  la galerie d’art de l’INA, au musée national, au CCF et au palais de la culture. Le délégué général de cette édition, Samuel Sidibé, estime que ces rencontres sont d’une grande importance pour le continent. Il rend un vibrant hommage au célèbre photographe malien Malick Sidibé, qui offre l’une de ses photos datant des années 1960. Ces rencontres représentent selon Olivier Poivre D’Arvor, Directeur de CulturesFrances, l’engagement d’un peuple, d’un pays pour sa culture. Toute la crème de la photographie mondiale est à  Bamako pour l’évènement. C’’est un moment de rencontres assez rare, qui permettront aux uns et autres, de se connaà®tre et de découvrir les réalités d’autres pays, d’autres cultures à  travers les images exposées. Cette rencontre est importante pour le Mali. Elle crée un point de rencontres à  l’échelle internationale. Voyage au delà  des frontières Le directeur de CulturesFrances estime que le mali est un grand pays qui a su donner à  ses institutions, la place et les valeurs qu’elle incarne. «Â En témoigne le Musée National. Grâce à  ses photographes, l’Afrique est entrée dans l’histoire de l’art. ». Il est évident que ce brassage interculturel apportera une richesse à  chaque participant. Et même aux néophytes du monde de l’art. C’’est une occasion pour les photographes, de montrer les réalités de chez eux aux autres. Les images permettent de voyager au-delà  des frontières. De découvrir d’autres réalités différentes de ce que l’on connaà®t déjà . Valoriser les artistes Maliens Les 8e rencontres de la photographie Africaine démontre encore une fois de plus, la volonté du Mali et des artistes maliens, à  aller de l’avant, et à  faire encore plus pour le développement de ce secteur. Cela, non seulement sur le continent, mais aussi et surtout, au des frontières de l’Afrique et de sa diaspora. En témoigne l’exemple de Malick Sidibé qui est une fierté pour tous les Maliens. Un modèle d’espoir de confiance que toute la jeune génération devrait suivre. Le premier ministre Modibo Sidibé a déclaré « La diversité et l’écoute du dialogue sont les valeurs de base d’une bonne cohabitation. Bon vent à  cette 8 biennale.»

Exposition : femmes dans les arts d’Afrique

à€ travers quelque cent trente œuvres, principalement des statues, statuettes, masques et insignes de dignité, la nouvelle exposition du musée Dapper entreprend d’évoquer la multiplicité des représentations féminines. Nécessaires et incontournables, les pratiques rituelles conduites lors des initiations et des cérémonies religieuses marquent les moments forts des cycles de vie. C’est ce que révèlent nombre de figures : les corps traduisent, tant par l’ornementation que par la gestuelle, le vécu des femmes. l’exposition est accompagnée d’une publication dont les contributions d’ethnologues, sociologues, historiens de l’art se complètent. Par ailleurs, le musée a mis en place divers événements pour favoriser la parole de celles (et parfois de ceux) qui sont pleinement concernées par la situation des femmes.

Existe t-il un art contemporain au Mali ?

Le milieu de l’art contemporain malien est appréciable dans de nombreux domaines comme la danse, le cinéma, ou la peinture. Les arts plastiques sont tout aussi vivaces mais, le public local ne s’y intéresse pas beaucoup. Cet art reste surtout valorisé en Europe ou aux Etats-Unis. Le directeur du Musée National de Bamako, Samuel Sidibé explique : « la pénurie de lieux d’expositions et l’inexistence d’un marché local, expliquent en partie ce phénomène. l’intérêt porté par les galeries et institutions du nord, a souvent un effet pervers et résulte de l’engouement occidental pour les arts dits primitifs. De fait, ces institutions influencent terriblement l’art contemporain d’Afrique noire et du Mali en particulier. Elles renforcent leurs propres imaginaires et fantasmes sur l’Afrique en sélectionnant des artistes pour une audience internationale. Face à  cette situation, il est capital d’offrir aux artistes africains, l’opportunité de créer localement et développer un public chez eux, d’abord». l’art contemporain africain témoigne d’une relation complexe qui cristallise dans chaque œuvre, des formations de sens, ouvrant la voie à  la construction d’une démocratie à  venir. Quelques artistes hors pairs Artiste visuel, Abdoulaye Konaté est narrateur, historien, auteur et peintre. Il est né en 1953 à  Diré (Mali). Diplômé de l’Institut national des arts (INA) de Bamako et de l’Institut des Arts plastiques de la Havane à  cuba, il est l’actuel directeur du Conservatoire des Arts et Métiers, Multimédia Balla Fasséké Kouyaté , situé sur la colline de Koulouba. Konaté creuse dans l’histoire, en redonnant une valeur à  la culture sahélienne que la modernisation s’attache à  faire disparaà®tre progressivement. Bien qu’il soit reconnu sur la scène internationale pour ses grandes installations textiles et multimédias, C’’est par la peinture que Konaté a débuté sa carrière. A la fin des années 60, il établit son atelier à  Bamako et consacrera son travail à  l’étude de la peinture abstraite, grâce à  la lumière en parallèle à  l’obscurité. Activité qui selon lui « tenait plutôt de l’exploration esthétique ». Konaté n’a jamais nié son intérêt pour l’esthétique pure mais a appris à  les combiner à  une analyse sociale et politique subtile. Diabaté, la référence Artiste plasticien depuis plus de 40 ans, Ismaà«l Diabaté fait partie des précurseurs de l’art contemporain au Mali. Amoureux du dessin depuis l’enfance, Diabaté optera pour l’INA o๠il étudiera les Arts plastiques pendant trois ans. Après sa formation, il enseigne au lycée. Ses sources d’inspiration sont liées au quotidien, à  la vie, aux ustensiles, à  la culture. Il précise « cela ne veut pas dire que je ne m’intéresse pas à  ce qui se fait ailleurs, C’’est juste que je refuse de faire de l’art conceptuel. Diabaté vivra pleinement de son art qu’au début des années 90. Il est désormais connu sur le plan international et expose beaucoup plus en Europe qu’au Mali, car, estime t-il, le public malien ne s’intéresse pas assez à  son travail. Il est l’auteur de la fameuse assiette Diabaté, une création originale, o๠la sauce par un procédé ingénieux, coule sur le riz, l’athiéké ou autre… On peut également citer les sculpteurs Amaiguéré Dolo et Sami Tera, les photographes Malick Sidibé ou Seydou Keita, des figures que l’on retrouve régulièrement dans les festivals ou aux Rencontres photographiques de Bamako et qui sont de véritables ambassadeurs de l’art contemporain malien. l’art contemporain au mali reste un terreau à  exploiter et n’a pas encore dévoilé toutes ses facettes, avec de nombreux artistes dans l’ombre. Le Centre culturel français de Bamako, a l’honneur d’en promouvoir quelques uns, mais surtout, les artistes sont-ils assez soutenus par les autorités culturelles ? Outre la musique, le public malien commence timidement à  s’y s’intéresser, et les expositions se multiplient à  Bamako, notamment au Musée National et il y a bien quelques collectionneurs comme l’Anthropologue malien Filifin Sacko pour acheter des œuvres aux artistes locaux ! Après vingt ans, en Ethiopie, il a posé ses valises à  Bamako pour vivre au milieu du patrimoine local. Ca commence par là  !

Bienvenue au Musée National du Mali

Construit en 1953, l’ex Musée Soudanais, aujourd’hui appelé Musée National du Mali, est une œuvre de l’Institut Français d’Afrique noire (IFAN ). Il a pour vocation la recherche scientifique et historique… l’IFAN était basé à  Dakar dans les années 1950 et au début, les collections étaient essentiellement constituées de pièces archéologiques et d’objets ethnologiques. ‘De l’indépendance aux années 1970, le musée a souffert du désintérêt des dirigeants, les états africains à  l’époque étaient plus motivés par autre chose que la promotion de l’art, explique Samuel Sidibé, son directeur depuis une vingtaine d’années. Il n’y avait pas non plus de professionnels capables de gérer correctement le musée qui a perdu énormément d’objets’. ‘C’’est ainsi qu’en 1975, on s’est mis à  organiser des débats pour créer une vraie structure. A l’issue de ces discussions,lors de la visite du président français Valérie Giscard D’estaing en 1981, le pays a reçu une aide financière pour la restructuration du musée ». Ce qui a impulsé une nouvelle dynamique. L’édifice est même devenu l’un des premiers musées de la sous région. Nommé directeur du musée en 1987, Samuel Sidibé lui a redonné un nouveau visage et d’ importantes collections ont commencé à  y être acheminées. On y retrouve l’ art Dogon, Bamanan, Sénoufo etc… En 1982, le musée s’agrandit de deux espaces d’expositions dont une salle temporaire et une autre permanente d’une surface de 200 m². En 2001, le musée atteint une surface totale de 1700 m², ce qui constitue un changement considérable. Une exposition récente a mis en valeur les manuscrits de Tombouctou. Pour optimiser les lieux, un espace d’accueil, l’excellent restaurant African Grill, et une boutique ont aussi été aménagés.