NBA : Golden State encore tout seul ?

Après quatre mois d’attente, la NBA va faire son grand retour. Dans la nuit du mardi 16 octobre, les stars de la NBA vont rechausser les baskets et viser au bout de la centaine de matchs que compte la saison le titre de champion.

Qui va détrôner Golden State Warriors ? Une question qui revient souvent ces dernières années. Avec l’arrivée de Demarcus Cousins, venu se greffer à un effectif déjà XXL, la franchise d’Oakland semble mieux armée pour tout écraser sur son passage. Le traditionnel sondage réalisé auprès des managers généraux des 30 franchises le confirme à une écrasante majorité. A 87%, ils estiment que les Warriors remporteront un troisième titre consécutif. « On sera… je dirais notre pire ennemi. L’année dernière entre septembre et décembre, ça craignait (…) On n’a pas réussi à avoir le déclic que nous espérions. Je pense que l’on souhaite tous éviter de revivre ça. Cette année, on veut vraiment profiter. Il faut commencer du bon pied avec la bonne énergie, la bonne excitation, le bon élan » a prévenu le meneur de l’équipe Stephen Curry lors du NBA Media Day. Lors du même évènement, où toutes les franchises organisent leur conférence de presse pour la nouvelle saison, son coach Steve Kerr avait, lui, affiché une certaine confiance. « Je ne pense pas que nos joueurs doivent ressentir une pression folle, ils doivent se concentrer sur l’importance que cela a de tenter de gagner encore le titre et sur la chance qu’on a d’être dans cette situation». Au-delà de ce qui pourrait être perçu comme de la démagogie de la part des Warriors, le championnat semble joué d’avance. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle manquera d’intérêt. La lutte à l’Ouest devrait être féroce. Houston battu en sept matchs la saison dernière par Golden State, est plus déterminé que jamais à renverser la montagne. Emmené par le MVP du dernier exercice, James Harden, les Rockets pourront également compter sur les talents de passeur de Chris Paul, et la précision clinique de Carmelo Anthony au shoot.

Quid de l’Est ? La conférence souffre de la comparaison avec sa consœur de l’autre côte. Encore plus dégarnie après la signature de Lebron James chez les Lakers, ce départ devrait néanmoins faire un heureux. Les Celtics Boston, systématiquement battus par les Cavs de James, devraient se voir ouvrir un boulevard vers les finales NBA.

Siriman Kanouté : « Je suis désormais habitué aux trophées individuels »

Match à 50 points durant l’Afrobasket U-16 en 2017, meilleur marqueur de la Coupe du monde U-17 en Argentine, MVP de l’Afrobasket U-18, Siriman Kanouté (17 ans) affole les compteurs. Tout juste auréolé d’un nouveau titre de champion d’Afrique, après celui remporté avec les Cadets, et avant de s’envoler pour la France parfaire sa formation à Nancy, le fils de Séga Kanouté se livre à Journal du Mali.

Vous venez d’être couronné champion d’Afrique. Comment avez-vous vécu cette compétition à domicile ?

Le début de la compétition a été très compliqué pour moi, avec le fait de jouer à domicile, devant ce public. Je n’ai pas réussi à me mettre dans de bonnes dispositions durant les deux premières rencontres. Je suis habitué à jouer au Mali, mais c’est la première fois que je jouais devant un tel public et cela m’a un peu stressé au début. Nous avions tous cette pression de ne pas décevoir à domicile. Mais j’ai pu par la suite retrouver mon niveau et j’en suis très content.

La finale a été âprement disputée…

Le Sénégal était aussi prêt physiquement et tactiquement que nous et la rencontre a été difficile. A la mi-temps, nous menions de neuf points et nous nous sommes dit que c’était joué. Mais nous nous sommes vite rendu compte que tant que le coup de sifflet final n’a pas retenti il ne faut jamais se déconcentrer. Lorsqu’ils ont fait un retour, durant le troisième quart-temps, une défaite éventuelle nous a un temps traversé l’esprit, mais nous avons vite balayé cette pensée pour nous ressaisir, pour nous, le public et le Mali.

Le titre de MVP est venu récompenser votre beau tournoi…

Que dire? J’ai déjà été MVP de l’Afrobasket U-16 à l’Ile Maurice, j’ai également été meilleur marqueur. Je suis désormais habitué à recevoir des trophées individuels. Mais on ne peut devenir MVP sans soutien. Les autres travaillent à ce que tu puisses briller et inversement. C’est un ensemble qui te permet d’être meilleur marqueur ou meilleur joueur. Mon trophée est collectif et il est pour le Mali.

Vous étiez encore il y a un mois avec les Cadets. Comment s’est passé votre intégration chez les Juniors ?

Je n’étais pas seul, nous étions trois, avec Oumar Ballo et Lamine Kéita. Notre intégration s’est faite dans les meilleures conditions. Nos coéquipiers nous ont bien accueillis. Personnellement, j’avais déjà passé du temps avec certains d’entre eux. Ils préparaient la Coupe du monde et moi l’Afrobasket U-16. Nous communiquons bien, nous sommes de la même génération. Une relation de fraternité s’est installée.

Il paraît que vous êtes meilleur footballeur que basketteur. Pourquoi donc avoir choisi le basket ?

Effectivement. Je me cachais pour aller jouer au football le matin et le soir j’allais pratiquer le basket-ball. Mon père m’a dit que cette cadence m’épuisait et m’a demandé de choisir.  Plus le temps passait, plus je prenais goût au basket et j’ai donc opté pour ce sport. Ma famille a été pour beaucoup dans mon choix. Mon père m’emmenait avec lui aux entrainements. Il coachait l’équipe féminine du stade malien et en marge de ses séances il m’apprenait les fondamentaux. Il m’a encadré jusqu’à ce que je sache dribbler et shooter. Il m’a par la suite confié à Zoumana Coulibaly, le coach de l’équipe masculine de l’AS Real, qui m’a beaucoup fait travailler. Je le salue pour cela, c’est lui qui m’a façonné.

Quelles sont tes perspectives d’avenir ?

Mon premier projet est de devenir professionnel. Après cela je viserai un autre objectif. J’irai pas à pas. Je souhaite d’abord passer pro en France, ensuite je chercherai à intégrer la NBA ou la Liga, mais la NBA c’est le summum. Si j’y arrive, je ferai la fierté du Mali.

Où rêverais-tu de jouer ?

J’aimerai bien jouer à Golden State. J’adore Stephen Curry, Klay Thompson et Kevin Durant. Mais l’équipe qui me fait vraiment rêver en NBA c’est Oklahoma City Thunder. Jouer avec Russel Westbrook serait un accomplissement.

Afrobasket U18: Le Mali, champion d’Afrique

Au terme d’une rencontre à suspens et à multiples rebondissements, le Mali s’est adjugé le trophée de champion de l’Afrobasket U18 devant le Sénégal 78-76. Le premier de son histoire dans cette catégorie.

Les Aiglons, exceptionnels tout le long du tournoi, font de beaux champions. Mais, que ce fut rude. Opposé au Sénégal, l’autre nation ayant survolé la compétition, le Mali a longtemps été bousculé, poussé dans ses retranchements jusque dans les ultimes secondes du match.

Vifs et plus présents aux rebonds, les Sénégalais ont fait la course en tête dans le premier quart-temps du match. Sous l’impulsion notamment de son capitaine Jean-Jacques Boissy, intenable et d’Amar Sylla, le Sénégal a dominé les premières dix minutes de la finale (20-23). C’est la première fois de la compétition que le Mali perdait un quart-temps. Loin d’être démobilisés et portés par un public surchauffé, les Aiglons ont réglés la mire durant le second acte.

Le virevoltant Siriman Kanouté, MVP et meilleur passeur du tournoi a fait des misères à la défense sénégalaise. Bien épaulé par ses coéquipiers, Abdoul Karim Coulibaly et Fousseyni Dramé qui ont haussé leur niveau de jeu, le Mali a regagné les vestiaires avec une avance de neuf points.

On croyait dès lors la machine lancée, mais le Sénégal n’avait pas abdiqué, loin de là. À la reprise, les Lionceaux ont repris leur mode conquérant, refait son retard et même passé devant durant le troisième quart. Grace à un Biram Faye retrouvé (meilleur joueur sénégalais), les Sénégalais ont un temps glacé le palais des Sports Salamtou Maiga.

« Nous savions que cela allait être un match difficile, mais nous étions préparés à une physionomie de ce type, nous n’avons jamais paniqué » a assuré le coach Alhadji Dicko à l’issue de la rencontre. Le dernier quart de la finale a été un véritable chassé-croisé entre les deux équipes. Elles se sont rendu coup pour coup. Le Mali a été plus fort sur la fin, grâce au talent de Fousseyni Dramé qui a livré le match de sa vie 19pts, 10 rebonds et 4 interceptions.

« Une finale ça se gagne, et nous sommes heureux de l’avoir fait devant ce magnifique public, nous avions à cœur de leur offrir cette coupe, la victoire est d’autant plus belle que nous jouions contre une équipe très forte » s’est réjoui le capitaine de l’équipe Martin Diakité.

Westbrook dans le club des ‘’100’’

Roi de la statistique, Russell Westbrook a rejoint cette nuit un club très fermé en devenant le quatrième joueur de l’Histoire à atteindre les 100 triples-doubles en carrière. Seuls Oscar Robertson (181), Magic Johnson (138) et Jason Kidd (107) avaient jusque-là dépassé cette barre symbolique.

Et de 100 ! La nuit dernière, Russel Westbrook est devenu le quatrième joueur de l’histoire à atteindre la barre mythique des 100 triple-doubles en carrière (trois catégorie de statistiques à dix points ou plus). Le tout nouveau ‘’Mr Triple-Double’’ a compilé 32 points, 12 rebonds et 12 passes dans la victoire de son équipe face aux Atlanta Hawks (119-107). « C’est un groupe de Hall of Famers. Je suis simplement heureux d’en faire partie et fier d’atteindre ce chiffre ici, avec mes coéquipiers » a réagi le numéro 0 d’Oklahoma City à l’issue de la rencontre. Pour vous situer la performance, Kareem Abdul-Jabbar, meilleur marqueur de l’histoire de la NBA n’en a compilé « que » 21, Michael Jordan, 28 durant sa légendaire carrière. Il aura fallu 736 matchs à Westbrook pour rejoindre ce club très fermé, de joueurs exceptionnels, qui savent tout faire, marquer, faire briller leurs partenaires et aller au charbon pour récupérer la balle. « C’est spécial d’assister à ça, il faut avoir un certain niveau de concentration et d’intensité pour réaliser cela. Je pense que c’est quelque chose qu’on devrait tous apprécier » a tonné son coéquipier, Carmelo Anthony.


Chiffres ahurissants
Westbrook compte à lui seul plus de triple-doubles que 23 franchises de NBA. Véritable impulseur, son équipe affiche un bilan de 82% de victoires lorsqu’il compile un triple-double. Il est devenu la saison dernière, le joueur à avoir réussi le plus de triple-doubles en une saison NBA (42). Récompensé par la suite par le trophée MVP (meilleur joueur), le ‘’Marsupilami’’ a fait tomber le record d’Oscar Robertson (40), vieux de 55 ans, que l’on disait alors impossible à atteindre.