Dr Traoré Fatoumata Nafo, candidate à la tête de l’OMS pour l’Afrique

Dr Traoré Fatoumata Nafo est candidate au poste directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. Après une tournée dans les grandes capitales africaines et également en Europe, elle était face à  la presse au siège de la Fondation Santé Environnement. C’’était ce dimanche 17 août, à  l’initiative du Réseau des Femmes Médecins du Mali (RFM). Depuis l’annonce de la candidature de l’ancienne ministre de la santé, du développement social et de la solidarité, le gouvernement du Mali a lancé une véritable offensive diplomatique afin que le poste de directeur régional de l’OMS pour l’Afrique revienne à  notre compatriote. « C’’est le Mali qui est candidat au poste du directeur de l’Afrique, et le choix a été porté sur ma modeste personne », déclare le Dr Traoré qui salue le soutien inestimable du gouvernement malien en l’occurrence le président de la république. « Quand J’ai annoncé ma candidature au président Ibrahim Boubacar Keita, il m’a répondu « J’en ferai votre candidature mon affaire » ». « Pour lier la parole à  l’acte, le président de la République a mis les ressources humaines et financières pour mieux battre campagne », ajoute-t-elle. « Les ministres sont mis à  contribution pour mieux coordonner les actions sur le terrain sous la conduite du ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale », poursuit le Dr Traoré. l’élection qui est prévue au mois de septembre prochain. Cinq (5) candidatures dont 4 femmes et un homme sont retenues. Parmi les candidats, notre compatriote est la mieux placée au vu de son parcours brillant dans le domaine de la santé au Mali, en Afrique et dans le monde, témoignent ses camarades médecins dans la salle. « Sa parfaite maitrise de toutes les questions liées à  la santé à  suscité sa candidature au poste du directeur de l’OMS Afrique de l’ouest », a déclaré Niassan Coulibaly, ancien chargé de la communication au ministère de la santé. Pour la circonstance, le Réseau des Femmes Médecins du Mali (RFM) à  travers Mme Ouattara Aichata Diakité et Mme Coulibaly Tenin Sanogo, présidente du RFM, a réitéré son soutien à  leur consœur. En outre, les femmes de associations féminines notamment l’APDF représentée par Mme Fatoumata Siré Diakité, la Cafo de Mme Oumou Touré et la représente de FENACOF ont assuré la candidate de la mobilisation des femmes derrière elle. Actuellement, Dr Fatoumata Nafo Traoré occupe le poste de directrice exécutive du partenariat mondial public privé Roll Back Malaria (ABM). Elle avait auparavant exercé les fonctions de ministre de la santé et de ministre du développement social du Mali, puis celle de représentante de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)au Mali.

OMS: Dr Traoré Fatoumata Nafo, une candidate expérimentée

Elle a plus de 25 ans d’expérience dans le domaine de la santé publique. Directrice exécutive du Partenariat « Faire Reculer le paludisme » (Roll Back Malaria, RBM), Dr Fatoumata Nafo Traoré a travaillé plusieurs années comme responsable santé à  la Banque mondiale et représentante de l’OMS au Congo et en Ethiopie. Au cours de ces 15 dernières années, Dr Traoré Fatoumata Nafo a contribué au renforcement du secteur de la Santé dans plusieurs pays d’Afrique. Non seulement, en tant que membre influent de la communauté africaine mais aussi, comme présidente de l’Assemblée des ministres de la Santé de la CEDEAO et membre du conseil d’administration de l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI). Au sein de ces différentes instances, elle a participé à  la mise en œuvre de la « déclaration de Paris » sur l’efficacité de l’aide et de l’initiative « Unis dans l’action ». A la tête du ministère de la santé au Mali, Dr Traoré Fatoumata Nafo a fait un passage remarqué o๠elle a été à  l’origine de nombreuses innovations. Elle y a supervisé un projet de partenariat d’un coût global de 350 millions de dollars US, qui visait à  mettre en œuvre un programme national d’investissement dans le domaine de la Santé. Selon plusieurs sources, la candidature malienne est en bonne position car déjà  elle a obtenu le soutien des 15 pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui représentent 30 % des pays membres de la région Afrique de l’OMS. Plaidoyer des autorités « Nous avons aussi mis à  profit cette 67e Assemblée mondiale de la santé pour plaider pour notre candidate Dr Traoré Fatoumata Nafo qui est candidate du Mali pour le poste de directeur régional zone africaine de l’OMS. C’’était l’occasion pour moi de chercher le soutien des pays qui vont voter pour notre candidate » a déclaré Ousmane Koné, ministre malien de la santé. « Le dysfonctionnement de nos hôpitaux affecte la crédibilité de l’ensemble du système de santé. Les renforcer, les repositionner dans le sens d’une approche holistique afin qu’ils soient en meilleur symbiose et en complémentarité avec l’offre des soins de santé primaires. Cela est un impératif si nous voulons utiliser le peu de ressources à  notre disposition, avec plus d’efficacité et d’efficience » a affirmé Dr Traoré Fatoumata Nafo lors de ladite Assemblée. C’est dire que beaucoup de défis reste à  relever dans ce secteur. Dr Traoré Fatoumata Nafo a reçu la distinction de Chevalier et Officier de l’Ordre National du Mali respectivement en 1996 et en 2007. En tant que médecin spécialiste en santé publique, elle fait également partie de plusieurs associations professionnelles et est l’auteur de nombreux articles et études. Comme on peut le constater, Dr Traoré Fatoumata Nafo dispose de toutes les qualités requises pour succéder à  l’Angolais Luis Gomes Sambo au poste de directeur Afrique de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en septembre prochain.

Seyni Nafo: « Nous ne sommes pas tous égaux face aux changements climatiques »

La planète ne cesse de nous montrer à  quoi peut ressembler un changement climatique dangereux et pour tous les pays du monde. Les impacts de ce changement climatique, nous les vivons quotidiennement au Mali depuis longtemps déjà  : sur notre sécurité alimentaire, notre accès à  l’eau, et sur la paix entre nos communautés. Mais désormais, le changement climatique n’épargne plus personne. Cet été, les Etats-Unis subissaient des sécheresses sans précédent et perdaient une large partie de leurs stocks de graines, avec des répercussions sur la sécurité alimentaire dans les pays les plus vulnérables. Il y a quelques semaines, à  quelques heures des élections américaines, le pays affrontait l’ouragan Sandy d’une force décuplée par les changements climatiques. Du Mali aux Etats-Unis, les populations souffrent des conséquences des évènements climatiques extrêmes. Mais les récentes catastrophes ont aussi démontrées qu’une fois de plus, nous ne sommes pas tous égaux face aux changements climatiques. Un pays comme les Etats-Unis, par la puissance de son économie et de ses systèmes d’assurance, et la résilience de ses infrastructures, ne souffrira pas longtemps des ravages de l’ouragan Sandy ou de la sécheresse de l’été dernier. A la différence d’un pays comme le Mali dont une large partie de la population vit sous le seuil de la pauvreté et sans alternatives: quand un éleveur perd des têtes de son cheptel de chèvres par manque d’eau et de pâturage, il n’a pas les moyens de racheter des bêtes. Parce qu’avant d’être frappé par le changement climatique, il était déjà  frappé par la pauvreté. C’est justement pour renforcer la capacité des plus vulnérables à  faire face aux impacts du changement climatique qu’en 2009, au Sommet de Copenhague, les pays développés s’étaient engagés à  verser 30 milliards de dollars entre 2010 et 2012 pour le climat. Nos pays ont avant tout salué ce premier engagement financier chiffré parce qu’il devait poser les jalons vers un deuxième engagement plus significatif encore: celui de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici, en vue d’abonder le Fonds vert des Nations unies pour le climat. Mais depuis, c’est le silence-radio. Alors que le 18e sommet des Nations Unies sur les changements climatiques au Qatar sonnera le glas des 30 milliards, nos gouvernements n’ont obtenu aucun nouvel engagement financer à  partir de janvier 2013 pour abonder le Fonds vert ou le Fonds pour l’adaptation, et aucune visibilité sur la trajectoire vers les 100 milliards d’ici à  2020. Notre inquiétude est croissante : les engagements financiers pour le climat sont de plus en plus flous et l’aide publique au développement ne cesse de baisser. Résultat : les plus pauvres doivent choisir entre construire une digue et une école. C’est inacceptable. Ne vous méprenez pas, nous sommes pleinement conscients de la crise économique qui frappe les pays développés et qui amaigrit les budgets publics. Mais nous sommes aussi conscients que la crise climatique est systémique et qu’elle a des répercussions sur la stabilité mondiale. Qu’en aggravant les crises alimentaires et en modifiant les dynamiques migratoires, elle augment les risques de tension entre les populations et qu’elle coûte de plus en plus cher en aide humanitaire d’urgence. Accroà®tre les budgets publics et additionnels dès aujourd’hui pour augmenter la résilience des populations face à  la crise climatique, c’est aussi diminuer les dépenses pour les crises alimentaires et humanitaires de plus en plus extrêmes. Nous sommes convaincus que ce ne sont pas tant les financements publics qui font défaut que le courage et la volonté politique pour les mobiliser et les affecter. Pourquoi les 11 Etats en voie de créer leur taxe sur les transactions financières n’ont-ils pas encore prévu d’affecter une partie des recettes au climat? Ou encore, pourquoi les 27 Etats membres ne redirigent-ils pas déjà  une partie des recettes issues de la mise aux enchères des quotas C02 sur le marché européen vers la lutte internationale contre les changements climatiques ? C’est exactement ce type d’engagement prévisible et transparent que nous attendons à  Doha.