Nahawa Doumbia sacrée Reine des Tamani d’or 2009

Sa mère décèdera en couche. Elle est tout de suite rejetée par son père qui n’arrive pas à  se faire à  l’idée que sa femme soit morte. Celui-ci la voyant comme « une malédiction venue tout droit du ciel. » C’’est sa grand-mère maternelle qui se chargera de son éducation jusqu’à  sa maturité. La famille hostile à  une carrière musicale A ses débuts, la famille de Nahawa avait imposé un refus catégorique face à  sa passion pour la musique. Aucun membre de la famille n’étant chanteur, ni musicien. « Selon les dires de ma grand-mère, ma mère m’avait prédit un avenir brillant dans la musique, alors qu’il n’existe pas de griot dans ma famille. » Explique-t-elle. Cependant, son courage et sa perspicacité la mèneront loin, très loin même. Elle se cachait pour participer à  certains concours inter-quartiers. Elle se perfectionne petit à  petit au sein d’un groupe. Premiers pas dans l’univers musical En 1980, Nahawa participe clandestinement à  la biennale artistique et culturelle du Mali. Elle interprétera une chanson qu’elle a elle-même composée et, décrochera le prix du meilleur solo de chant de l’année. Nahawa est remarquée par le maestro Boncana Maiga qui deviendra son arrangeur et, elle sera produite Ibrahim Sylla, de Syllart production. C’’est grâce à  sa divine et mélodieuse voix, que Nahawa attire l’attention des professionnels de la chose pour la toute première fois. C’’est avec cette même chanson qu’elle postule au prix Découverte RFI. Elle remporte le prix en 1981. C’’est à  partir de ce moment précis, qu’elle se fera connaà®tre sur le plan international. En avant la tradition Nahawa met en exergue le Didadi (rythme musical de Ségou) et les rythmes du wassoulou (balafon, kamalé n’goni, guitares et percussions). En somme, sa musique est purement traditionnelle. Elle élabore elle-même ses textes malgré le fait qu’elle ne soit pas allée bien loin à  l’école. Elle tire son inspiration dans les faits de tous les jours. Dans tout ce qui l’entoure, les difficultés qu’elle a rencontré. Surtout quand on sait que la vie n’a pas toujours été gaie pour elle. « Je remercie vraiment le Bon Dieu pour le bonheur qu’il me procure aujourd’hui. Il ne faut jamais désespérer de la vie. J’ai échappé à  la mort depuis ma tendre enfance, C’’est pour cette raison que je suis devenue infirmière. Pour soigner et sauver des vies. », ajoute Nahawa au bord des larmes. Signalons qu’elle est infirmière à  ses heures perdues. Elle exerce son métier à  l’hôpital de Bougouni. C’’était son premier boulot d’ailleurs avant de baigner complètement dans la musique. Mère et fille Nahawa Doumbia est mère d’une fille âgée d’une trentaine d’années. Il s’agit de la chanteuse Doussou Bakayoko. Oui, Nahawa a initié sa fille à  l’art musical. C’’est son unique enfant qu’elle aime et chérit par-dessus tout. « Je fais le maximum, pour donner à  Doussou, ce que moi je n’ai pas eu la chance de vivre avec ma mère. », fait-elle tout sourire. D’ailleurs, Doussou chante parfois des chansons de sa mère. Et dans ces cas de figure, on a parfois de la peine à  distinguer leurs voix qui se ressemblent incroyablement. Discographie Son premier album intitulé ‘’Bougouni », sortira chez Syllart production. Il sera suivi de ‘’Mangoni », en 1993, toujours avec la même maison de production. En 1997, ‘’Yankaw », produit par Mali k7, est mis sur le marché. Et en 2000, son dernier album en date ‘’Yaala », produit par Mali k7, est dans les bacs. Nahawa Doumbia vient tout juste de remporter le Tamani d’Or de la Musique Malienne aux Trophées de la Musique Malienne 2009 et qui se sont tenus ce week-end à  l’Hôtel Laico Amitié de Bamako. Une vidéo de Nahawa Doumbia