Niouma-Nakama, l’oubliée de la République

Natif de Niamou, Falaye Kéà¯ta est un jeune conseiller communal à  la mairie de Niouma-Nakama dans le cercle de Kati. Elu sur la liste de l’Union des patriotes pour la République (URP), Falaye Kéà¯ta est le président de la Commission santé du conseil. Battu de justesse par le candidat du Rpm au poste de maire, ce jeune nourrit des noble ambitions pour sa commune. Malgré de maigres ressources, il multiplie les initiatives comme la construction d’un centre de santé. Son engagement à  promouvoir le développement de cette commune fait de lui l’une des personnalités politiques incontournables sur place. Président de la commission de contrôle national des jeunes de l’URP,Falaye Kéà¯ta est reconnu comme très actif. Secrétaire général du bureau provisoire du réseau national des jeunes conseillers communaux du Mali, il nous parle des difficultés auxquelles sa localité est confrontée. Journaldumali : Pouvez-vous nous présenter votre commune ? La commune rurale de Niouma-Nakama est située à  128 km de Bamako, non loin de la frontière de la Guinée-Conakry , dans l’ex-arrondissement de Siby, cercle de Kati, région de Koulikoro. Avec une population de 10.000 âmes, la commune Niouma-Nakama est composée de neuf villages. Les principales activités de la population sont axées sur l’agriculture, l’orpaillage traditionnel, l’élevage et le commerce. De quoi souffrent les habitants de cette commune située à  l’ouest à  moins de 150 km de Bamako ? l’accessibilité de ma commune constitue le problème le plus sérieux dont les habitants souffrent. La seule route qui lie la commune à  d’autres est impraticable. Pendant l’hivernage, le déplacement est un véritable casse-tête. La population consent d’énormes sacrifices pour aller dans les autres localités. C’’est donc un parcours de combattants de se déplacer. Il faut s’y rendre pour mesurer la souffrance endurée par la population. l’aménagement de l’unique voie d’accès est une préoccupation de l’ensemble des populations. Aujourd’hui, la construction d’un pont sur le petit fleuve (Baléda) coupe le sommeil aux populations. Lorsqu’il pleut énormément, aucun véhicule ne peut traverser le fleuve. Il faut attendre des heures pour y passer. Il arrive même que des passagers passent la nuit au bord du fleuve. Après les 50 ans de l’indépendance de notre chère Mali, les habitants de Sobra et Niouma-Nakama ne reçoivent ni le signal de la radio ni celui de la télévision nationale. A mon avis, cela est inadmissible et incompréhensible. Nous écoutons les informations par la radio de la Guinée-Conakry , de Radio Canada, de Radio Chine, de RFI… C’’est très tôt le matin et le soir, que les gens peuvent écouter la radio nationale. Quant à  la télévision, son signal est quasi inaccessible. Sur le plan de l’éducation, la commune n’a que des écoles communautaires à  l’exception de deux établissements publics. Chaque fin de mois, ce sont des parents qui cotisent pour payer les enseignants. Les plus démunis ne peuvent pas scolariser leurs enfants. D’autre part, nous n’avons pas d’eau potable. Et cela nous préoccupe énormément. Nous demandons aux autorités et aux partenaires de se tourner vers nous pour aider la population. Je ne peux pas comprendre qu’après 50 ans d’indépendance, ma commune située à  moins de 150 Km de la capitale reste en marge du développement. Nous sommes les oubliés de la République ! Je profite de l’occasion que vous m’offrez pour demander aux autorités nationales de porter leur regard sur notre commune afin d’aider les populations à  mieux y vivre. Que pensez-vous du couplage au 1er tour de l’élection présidentielle au référendum ? En tant qu’élu, J’estime qu’il faut une réflexion bien mûrie par rapport à  ces élections qui sont très importantes. Les autorités ne devraient pas coupler l’élection présidentielle au référendum. Je pense qu’il revient au nouveau président d’organiser le référendum et de mettre en application les réformes. Ce n’est pas une élection à  négliger mais plutôt à  prendre avec le plus grand sérieux. Les Maliens ont faim et n’ont pas les moyens. La santé, l’emploi des jeunes et la sécurité alimentaire constituent des préoccupations nationales. On ne peut pas continuer à  nous montrer de grands champs de riz alors que le prix du riz reste très élevé au marché.