Fabius pointe la «menace narcoterroriste»

Invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, Laurent Fabius n’a pas échappé à  une salve nourrie de question sur les otages du Mali. «Nous agissons mais nous le faisons dans la discrétion», a déclaré le ministre des Affaires étrangères en réfutant les critiques des familles d’otages qui se plaignent de ne pas être tenues au courant par le Quai d’Orsay. Avons-nous des preuves de vie? Savons-nous qui les retient? «Oui», s’est borné à  indiquer le ministre. Celui-ci a surtout mis en exergue le danger d’une «montée du narcoterrorisme». Des mouvements terroristes, forts seulement de «plusieurs centaines de personnes très lourdement armées, sont liés au trafic des otages et de la drogue», a-t-il expliqué. «Si on les laisse faire, c’est l’ensemble de l’Afrique, de l’Ouest comme de l’Est, et l’Europe qui sont menacées», a mis en garde Laurent Fabius. «Si on veut éviter que d’ici quelques mois nos pays soient sous le coup du narcoterrorisme, il faut agir», a répété le chef de la diplomatie en n’écartant pas la menace d’attentats sur le sol européen. Entre l’urgence liée à  ces menaces et le tempo d’une intervention, l’écart semble se creuser. Le ministre n’a pas démenti que le volet militaire de la reconquête du nord du Mali tenu par al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) pourrait ne pas avoir lieu avant septembre 2013, comme l’a concédé l’ONU. En revanche, la reconstruction de l’armée malienne interviendra «d’ici les prochaines semaines», a affirmé le ministre en détaillant les trois types d’action (politique, économique, sécuritaire) qui se préparent au Mali. «C’est aux Africains d’agir, nous serons en soutien», a une nouvelle fois souligné le ministre, comme pour dissiper les multiples hypothèques qui planent sur l’équation malienne. Avec l’Algérie, pays clé avec lequel la France s’apprête à  sceller un «partenariat d’amitié», «nous sommes d’accord pour ne pas admettre tout groupe qui ne souscrirait pas au respect de l’intégrité du Mali et au refus du terrorisme». Sur l’autre crise internationale majeure, la Syrie, Laurent Fabius, s’est dit partagé entre l’«horreur et l’espoir», ce dernier étant motivé par la laborieuse mise sur pied d’une «alternative» politique au pouvoir de Bachar el-Assad. L’horreur a pris la forme, ces derniers jours, des alertes aux armes chimiques. Des informations «pas expressément confirmées mais qui doivent être prises au sérieux», a dit Laurent Fabius. Il a cité l’existence de 31 sites et de «1000 tonnes» de substances létales, tels les gaz sarin ou VX. La question d’une levée de l’embargo sur les armes pour la rébellion «est posée», a indiqué le ministre. à€ qui pourrait-on livrer des armes sans risquer de les voir passer en de mauvaises mains? «C’est parce que nous n’avons pas de réponse à  cette question que nous ne livrons pas d’armes», a répondu Laurent Fabius.

Narcotrafic à Kidal : Le patriarche des Kountas kidnappé

Une guerre de clans Les motifs de cet enlèvement restent encore flous. Néanmoins, tout porte à  croire qu’il s’agit d’un règlement de compte inter-clans entre Arabes et Touaregs. Et ceci, autour d’une histoire de drogue. Par ailleurs, certains habitants de cette localité de Kidal, affirment qu’il s’agit d’un règlement de compte. Il semblerait que le vieux Baba Ould Sidi El Moctar, âgé de 88 ans ait été kidnappé après l’indélicatesse d’un de ses fils. Ce dernier prélevait selon certaines sources, des taxes sur les marchandises (drogue) qui transitaient par leur zone. Egalement, les Kountas auraient fait une main mise sur une importante quantité de cocaà¯ne qui aurait normalement dû être partagée avec les arabes. Ceux-ci en fin de compte, ont enlevé le chef du clan Kounta en réponse à  leur exaspération. l’éditorialiste Adam Thiam estime pour sa part, que « tout porte à  croire que le vieil homme est au C’œur d’un règlement de compte sur fond de narcotrafic. Les bandes s’affrontent, s’entretuent et il faut le reconnaitre, les montants en jeu, expliquent parfois la radicalité des méthodes employées. ». C’’est effectivement le cas dans ce conflit ci. En effet, les deux clans en opposition se disputeraient pour une saisie-confiscation de cocaà¯ne d’une valeur tournant autour de 50 milliards de FCFA. Un kidnapping en plein jour l’enlèvement se serait déroulé ce vendredi 22 janvier, tôt le matin au domicile du maire. Signalons qu’Anéfis est situé à  100 km de Kidal et à  250 km de Gao. Elle fait intégralement partie de Kidal. Ainsi, arrivés au bord de deux véhicules 4×4, les bourreaux auraient fait irruption dans la famille Kounta. Le vieux chef de famille présent sur les lieux, fut très vite maitrisé devant les membres de sa famille et embarqué dans l’un des véhicules pour une destination inconnue. Personne n’a rien pu faire durant toute la durée du rapt qui n’a d’ailleurs pas pris de temps. Après propagation de la nouvelle, tous sont tombés d’accord qu’il s’agissait bien d’arabes Tilemsi de Bourem. Appel au calme Le gouvernement malien a lancé un appel au calme et à  la sérénité à  la population restée sans mot ce dimanche soir à  la télévision nationale. Il accuse avec la dernière vigueur, cet acte qu’il qualifie de crapuleux et promet de mettre tout en œuvre pour mettre la main sur les malfrats. Cependant, sera-t-il aisé de freiner ces arabes et de gérer ce conflit inter-clan ? Le nord Mali est une zone assez vaste et difficilement maitrisable pour stopper les trafics qui ne cessent d’alimenter la zone.