La Cedeao veut réduire à trois le nombre de naissances par femme

Equilibrer le taux de croissance économique des pays à l’évolution démographique. C’est le but que se sont fixés les parlementaires de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).

Lors d’une rencontre sous régionale (avec la participation de la Mauritanie et du Tchad) sur la démographie samedi, à Ougadougou, les parlementaires ont affirmé leur volonté de limiter le taux de fécondité à trois les enfants par femme.

« Les parlementaires de la Cédéao ont convenu que, d’ici 2030, les parlements devaient inciter les gouvernements à mettre en place des politiques tendant à faire en sorte que chaque femme (…) ait au plus trois enfants pour maîtriser le boom démographique, » a laissé entendre le Président de l’Assemblée nationale burkinabè, Salif Diallo. « Nous estimons que quand on a des taux de croissance économique des pays qui est de l’ordre de 5 à 6% avec un taux de fécondité située à 6 ou 7%, nous sommes dans une situation de démographie non maîtrisée et nous ne pouvons pas espérer de développement avec une telle situation, » a-t-il ajouté.

Pour Marcel de Souza, Président de la Commission de la Cedeao, « la jeunesse représente les deux tiers de la population. Cette jeunesse, lorsqu’elle ne trouve pas de solutions, devient une bombe: elle traverse le désert ou la Méditerranée et meurt par milliers pour l’immigration clandestine. »

Pour y arriver, les parlementaires de la sous région comptent sur l’accès universel à la planification familiale ou encore le renforcement de l’éducation des femmes.

Cette résolution entraîne une vague de réactions mitigées depuis samedi. Depuis hier, une pétition circule en ligne pour dire non à la limitation des naissances dans l’espace Cedeao. Selon les chiffres des Nations unies, le taux de fécondité dans la région ouest africaine est de 5,6 enfants par femme et constituue le plus élevé au monde. Au Niger, il est de 7,3 enfants par femme.