Adresse à la Nation d’Ibrahim Boubacar Keita à l’occasion du 22 Septembre

Bismillahi, Rahmani, Rahimi Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers qui vivez parmi nous, Par la grâce de Dieu, nous voici réunis pour célébrer le 54ème anniversaire de l’accès du Mali à  la souveraineté internationale. C’’est un moment chargé d’émotions et une date fortement gravée dans la mémoire collective et individuelle de chaque malienne et de chaque malien. En fonction du contexte particulier du moment, cette date est célébrée, selon les années, avec faste ou en toute simplicité. Le contexte particulier politique et sécuritaire de la présente année 2014 reste difficile, car marqué par la perpétration d’actes graves de violence et de crimes gratuits dans le Nord du Mali. Ils sont perpétrés quasi quotidiennement par des groupes armés, en violation flagrante des engagements internationaux auxquels ils ont souscrit. Aujourd’hui, au-delà  de la simple cérémonie commémorative, je voudrais saisir cette occasion pour rappeler quelques objectifs et les grandes actions conduites par le Gouvernement au double plan national et international. Auparavant, laissez-moi vous dire quelques mots sur certains sujets d’actualité : D’abord, en ce qui concerne le monde du Travail, nous comprenons la frustration des travailleurs et le Gouvernement ne ménagera aucun effort, ni aucun des moyens dont nous disposons pour dialoguer et aboutir à  des solutions justes, équitables, efficaces et durables. Toutes les forces vives de la Nation, en dépit des multiples difficultés que nous traversons, ont fait preuve de discernement et de patriotisme envers le Mali. Nous les en remercions, nous les encourageons à  maintenir cet effort et nous veillerons à  ce que le dialogue social et politique se poursuive dans la sérénité. Ensuite, nous sommes conscients des contraintes et difficultés des femmes dans ce contexte difficile que nous traversons. Elles jouent un rôle irremplaçable de levier économique et de stabilité sociale. Merci pour cela et nous savons compter sur le soutien et la mobilisation constante des femmes. Nous nous réjouissons du rôle croissant et responsable de la jeunesse dans notre société. Nous l’avons encore constaté il ya quelques jours lors du Forum que la Jeunesse a tenu à  Bamako. La pyramide des âges de notre population indique que l’écrasante majorité de nos concitoyens n’était pas encore née ce jour du 22 septembre 1960. La jeunesse est un potentiel immense et un véritable atout que la Nation malienne se doit d’exploiter judicieusement. Nous nous réjouissons également du retour croissant de nombreux refugiés. Ceux qui ne sont pas encore de retour, devraient pouvoir retrouver, dans un avenir proche, leur demeure et leur communauté. C’’est mon souhait le plus ardent et nous y travaillons. Nous ne ménagerons aucun effort pour que les activités de développement durable prennent leur envol et s’intensifient dans le Nord du Mali en vue de consolider la paix. Nous sommes conscients du poids et du rôle de la diaspora malienne dans la reconstruction du Mali, cette frange de notre communauté qui a toujours fait preuve de patriotisme et d’un attachement profond au Mali et à  tous nos principes de soutien de la cohésion sociale, ainsi qu’à  la défense de l’intégrité territoriale. Je m’en rends compte à  chacune de mes visites à  l’extérieur, me faisant fort de rencontrer ces parents vivant hors du pays. Ils ont une grande soif de connaitre l’Etat de la Nation, d’avoir des détails sur les questions soulevées par les medias nationaux qui les arrivent avec tous les prismes qu’on peut imaginer très déformants souvent ; et sur les perspectives de développement économique et social, notamment la situation des emplois. Nous supportons et assurons le suivi de leurs propositions et contributions au développement du pays. C’’est le lieu de les remercier et de les encourager à  maintenir leur engagement pour le Mali. Notre environnement sous-régional et international reste difficile et fluide, C’’est-à -dire presque insaisissable. Heureusement que nous disposons de ressources inépuisables que constitue notre jeunesse, la résilience extraordinaire de nos femmes, le savoir de nos anciens, notre riche patrimoine culturel ; ce qui nous permettra de renouer plus aisément avec un avenir plus prometteur. Nous en sommes convaincus. Nos pensées vont enfin vers nos pays frères confrontés à  ce nouveau mal du siècle : l’épidémie du virus Ebola. Nous formulons le vœu que l’aide de la communauté internationale, déjà  en marche, puisse permettre d’endiguer rapidement ce fléau. Pour l’instant, que nos parents de Guinée, de Sierra Leone, du Libéria et du Nigeria trouvent tous, ici, l’expression sincère de la sympathie du peuple malien. Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers, Vous vous souviendrez que sur la base de mes orientations, un programme gouvernemental, couvrant la période 2013-2018 avait été élaboré et approuvé. Il visait la conduite d’une véritable transformation économique et sociale, afin de conjurer définitivement les périls graves actuels tels que l’insécurité dans le Nord du pays, les dysfonctionnements des institutions publiques, particulièrement ceux de l’administration, afin de mener avec efficacité la lutte contre la corruption et l’impunité, et de freiner tout risque de dégradation grave des conditions de vie des communautés maliennes. Les objectifs spécifiques ont porté, entre autres : – Sur la Refondation de l’Etat, C’’est-à -dire comment doter le Mali d’institutions fortes et stables afin de mettre le pays définitivement à  l’abri des soubresauts politiques et politiciens, recréer l’espoir -cette fibre individuelle et cette incitation nécessaire pour l’action commune,- et susciter passion et enthousiasme comme en septembre 1960, car la passion et l’enthousiasme sont des ingrédients nécessaires pour le développement durable et pour engager l’ensemble des Maliennes et des Maliens à  envisager l’avenir avec sérénité et à  s’y investir. Cet objectif comprend également le renforcement de toutes les institutions publiques et l’approfondissement de la démocratie, la restauration de l’intégrité du territoire et la sécurisation des biens et des personnes, la réconciliation des Maliens, le redressement de l’école, la construction d’une économie émergente et la mise en œuvre d’une politique active de développement social. – Sur le retour effectif du Mali sur l’échiquier international, avec une politique extérieure tournée vers le rayonnement du pays sur la scène internationale, le renforcement de notre capacité à  honorer tous nos engagements internationaux et de promouvoir la coopération régionale et continentale, la promotion et la protection des intérêts de la diaspora malienne. – Enfin, il s’agissait, pour nous, parallèlement, de sécuriser la gestion des urgences nationales et la mise en place d’actions de développement ayant un impact immédiat et positif sur le sort de tous nos compatriotes. Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers, Il me plait aussi de rappeler les trois facteurs principaux qui ont caractérisé le contexte stratégique des opérations du Gouvernement : – La crise sécuritaire du Nord : nous avons en mémoire toutes celles et tous ceux, anonymes ou célèbres, simples citoyens ou responsables publics, qui ont été victimes de la crise que nous avons vécue ces deux dernières années. A ce propos, permettez que je rende un hommage particulier à  l’administration préfectorale qui a vu ses rangs décimés de la manière la plus barbare que l’on puisse imaginer. Ces préfets, ces sous-préfets et cadres de Kidal qui ont payé le prix élevé, sachez que la patrie, pour l’éternité, vous gardera dans la mémoire comme hommes de mérite. Au plan national, je me suis investi, dès le début de mon mandat, à  conduire les actions nécessaires pour une paix juste et durable, à  favoriser l’émergence de l’unité et la cohésion nationales et à  rechercher le recouvrement intégral du territoire national. Tirant tous les enseignements du passé, J’ai décidé de privilégier la voie du dialogue en vue de parvenir à  un accord de paix global et définitif. C’’est pourquoi J’ai initié et engagé le gouvernement à  ouvrir à  Alger les pourparlers inter-maliens en vue de trouver des solutions durables au problème du Nord. – Les questions de gouvernance, quant à  elles, n’ont pas été oubliées. Les Maliens affichaient peu de confiance en eux-mêmes et en leur pays. Ceci était valable, par exemple, pour le soldat, le jeune diplômé sans emploi, l’agent de l’Etat agissant à  son seul profit, le commerçant qui triche avec les impôts et la douane et, fort heureusement, constituant la minorité car nous avons la chance dans ce pays d’histoire commerciale profonde d’avoir à  faire à  une classe de commerçants patriotes qui aiment le Mali et qui ont fait de sorte que notre pays ne soit jamais dégarni. Nous les saluons pour leur effort et leur compréhension patriotique des différentes phases de développement de ce pays. Ces agissements se faisaient au détriment des plus faibles, des plus démunis et des sans-voix parmi nous ; ce genre de comportement était inacceptable. – l’état du partenariat économique et financier : en ce qui concerne ce domaine, les déficits ont été criards. Les besoins urgents touchaient la promotion d’une diplomatie de développement, la mobilisation accrue des soutiens extérieurs au profit de l’économie nationale et la mobilisation de moyens de création d’emplois pour notre jeunesse, notamment par des accords de partenariat public – privé. Le Gouvernement a dû renforcer les mesures de mise en œuvre de l’intégration régionale et africaine, y compris par un soin particulier apporté aux relations amicales et historiques que nous avions avec tous nos voisins et avec des pays frères et amis, pas toujours très proches de nous géographiquement, mais qui ont de la mémoire et qui n’ont pas oublié hier quand nous étions à  leurs côtés au moment o๠ils avaient besoin de nous, qui de manière historique par rapport aux valeurs démocratiques, qui par rapport à  un droit dénié que nous avons aidé à  recouvrer tels la Chine. Le partenariat est appelé à  s’accroitre rapidement. Mais, C’’est le lieu de noter d’une part, le poids que l’aide extérieure a pris dans les finances publiques, et d’autre part, la forte dépendance extérieure dans les matières les plus simples du domaine de souveraineté. Permettez-moi de remercier très sincèrement tous les amis du Mali : la France, le Tchad, la CEDEAO, l’Union Africaine, la communauté internationale en général, grâce auxquels nous avons évité le pire. s’agissant des aspects saillants du programme de travail, l’on peut noter que : – l’année 2014 a été déclarée « année de la lutte contre la corruption ». Ce n’était pas seulement un effet de mode. Tous les dossiers pendants ont été transmis. – Les actions de renforcement de la confiance entre l’Administration et les usagers ont été sérieusement entamées. De plus, dès que la situation sécuritaire se sera améliorée et le retour progressif à  la paix sera amorcé, nous renforcerons le déploiement en cours de l’ensemble des services publics et des agents publics. l’administration devrait recouvrer, dans les mois à  venir, la pleine fonctionnalité des services par un retour à  la normale d’avant la crise, et cela, sur l’ensemble du territoire national. – l’institution judiciaire est en cours de réhabilitation afin d’assurer l’impartialité et la qualité du service au citoyen, afin de promouvoir et de garantir le bon fonctionnement des services. Le contrôle y a été renforcé grâce aux actions de l’inspection du personnel judiciaire, la formation continue des magistrats, l’utilisation plus générale des outils de Technologie de l’Information et de la Communication (TIC) dans le fonctionnement de la justice, la promotion de la transparence et de l’accès aux décisions de justice, – La Réhabilitation et la modernisation de l’outil de défense et de sécurité à  la hauteur des menaces auxquelles nous sommes confrontés. Ces menaces restent importantes et sont appelées à  durer. s’agissant des principales orientations et réformes institutionnelles, l’on peut noter : – La tenue à  Bamako, les 23 et 24 janvier 2014, du Forum sur la Corruption et la Délinquance Financière, et l’actualisation du Plan National d’Actions 2009-2013 de Mise en Œuvre des Recommandations des Etats Généraux sur la Corruption et la Délinquance Financière pour couvrir la période 2014-2018. – l’Evolution positive vers l’instauration progressive de l’égalité absolue de traitement des usagers, C’’est-à -dire la simplification des formalités administratives, la mise en place d’un système de transparence dans la gestion des affaires publiques et d’une plate-forme d’évaluation des politiques. – l’Amélioration des conditions de travail du personnel de justice, l’augmentation du nombre de juridictions, en particulier les tribunaux de commerce et de travail, le renforcement des organisations de la société civile pour garantir les droits des citoyens et la mise en œuvre de la nouvelle carte judiciaire. La justice jouera son rôle dans le vaste chantier du retour à  l’Etat de Droit. – La préparation d’un approfondissement de la décentralisation par la régionalisation, une des attentes fortes de nos concitoyens. Les recommandations des Etats généraux de la décentralisation et des Assises Nationales sur le Nord en fin d’année 2013 ont retenu l’approfondissement de la décentralisation, la mis en place des structures du cadre national d’orientation du Développement Economique Régional et de contrats-plans Etat-collectivités-Régions. – La préparation d’un approfondissement des instruments de la démocratie participative, y compris la création d’un mécanisme institutionnel de dialogue entre l’Etat et les organisations de la Société civile, l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de renforcement des compétences techniques des élus, la structuration d’une stratégie de promotion et d’animation du co-développement, ainsi que la coopération à  la base, qui sera désormais soutenue et renforcée au bénéfice des citoyens. – La Diplomatie : à  la faveur des travaux des pourparlers inclusifs inter-maliens en cours à  Alger, et ce, malgré les tergiversations momentanées qui sont du reste propres à  de telles négociations, la conclusion d’un accord de paix inclusif, global et définitif semble maintenant à  portée de mains. Elle se prolongera par la signature future en terre malienne de l’accord négocié et par la mise en place d’un environnement favorable à  l’identification, l’évaluation, la sanction et la conduite d’actions de réparation des préjudices subis du fait des destructions et autres actes délictueux ; ces actions de réconciliation nationale relèvent des missions et responsabilités de la « Commission vérité, dialogue, justice et réconciliation ». Elles jetteront également les bases du démarrage effectif d’un processus de cantonnement, de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (D de ceux dont le statut de combattants serait formellement reconnu. Enfin, elles aideront à  la remise en état de l’outil de production, des services de base et à  la création des conditions les meilleures pour un retour franc et définitif des déplacés et refugiés dans leurs terroirs respectifs. Nous avons aussi accordé une grande priorité à  la définition et à  la mise en œuvre d’une politique de défense et de sécurité. Celle-ci définit une réponse claire, armée et non armée, C’’est-à -dire autant militaire que civile, de mobilisation des moyens importants de la Nation pour une utilisation optimale dans un dispositif global assurant la sécurité aux frontières, l’intégrité de notre territoire et la sécurité intérieure. Lesdits moyens en hommes, matériels, infrastructures et dispositifs de commandement seront mis en place progressivement. Il y aura, entre autres, comme supports juridiques et financiers, la loi de programmation militaire, la loi de programmation de la sécurité et leurs textes d’application, ainsi que le cadre d’organisation des secours, l’actualisation du cadre légal de lutte contre les trafics illicites et le crime organisé, et le renforcement conséquent des moyens de la police, de la gendarmerie et de la garde. Dans cette perspective, un accent particulier sera mis sur le développement de la coopération bilatérale, régionale et multilatérale pour garantir la sécurité, sans laquelle, il n’y aura ni paix ni développement. l’histoire récente a montré que « Sécurité, Paix et Développement » représentent pour le Mali et pour le Sahel un tout indissociable. Nous œuvrerons à  la réalisation d’une entente pan-sahélienne sur la sécurité, la paix et le développement. Le Mali apportera sa contribution de qualité au sein du nouvel ensemble sahélo-saharien en construction, le Groupe des 5 pour le Sahel ou G5, appelé à  évoluer prochainement en un G6. – Le programme agricole et de sécurité alimentaire : l’agriculture de notre pays à  laquelle nous consacrons 15% de la dépense publique annuelle, pourrait gagner une plus grande place dans le financement des revenus. Elle pourrait assurer la sécurité alimentaire de nos populations et contribuer à  l’élévation des revenus et du bien être des populations de la sous-région et sinon d’autres pays africains. La production agricole sera soutenue par les approfondissements de la libéralisation des marchés céréaliers, les réformes foncières et de tenure des terres, l’extension des aménagements hydro-agricoles et les opérations de dragage du fleuve Niger. – Le programme des infrastructures : La dimension régionale de la crise malienne et la nécessité d’une réponse collective aux menaces dans la bande sahélienne requièrent une dynamique volontariste et des projets structurants afin de fédérer plus aisément les initiatives et mutualiser les moyens. Nous nous y sommes attelés. – l’école : à  l’exemple des dérives inacceptables connues lors des examens du DEF et du Baccalauréat 2014, les changements nécessaires dans le secteur de l’éducation apparaissent urgents et doivent être conduits avec courage, lucidité et fermeté, en harmonie avec la vision commune adoptée pour ce secteur, afin de rester durables et efficaces. Nous devons aider à  l’émergence rapide d’enfants issus d’un système éducatif moderne et performant, de ressources humaines qualifiées en vue de soutenir notre projet du Mali émergent. – Le maintien d’un cadre macro-économique stable nécessite l’amélioration de la qualité de la dépense publique et la conduite des reformes fiscales et de gestion sont nécessaires, dans le respect du cadre défini par le processus de Bruxelles pour consolider la richesse nationale, conduire une politique d’endettement prudente et avoir recours à  des financements innovants. Ainsi, nous devons surveiller la mise en œuvre diligente du programme d’action gouvernemental et du cadre stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté 2012 – 2017. – Pour renforcer la compétitivité du Mali et faire jouer au Secteur Privé le rôle de moteur de l’économie malienne, le Gouvernement devra accélérer la suppression des contraintes au développement du secteur privé et supporter un environnement favorable à  son émergence rapide, par approfondissement du dialogue et par le soutien actif aux réformes nécessaires qui ont été convenues. – Le développement social : convaincu du caractère indissociable du développement économique et du développement social, le Gouvernement soutient la mise en œuvre d’une politique active de développement social axée sur le dialogue avec tous les acteurs socio économiques, en vue de l’instauration d’un climat social apaisé, d’apporter le soutien nécessaire aux mesures visant l’amélioration des conditions de vie des populations, notamment des catégories sociales fragiles (handicapés, femmes, enfants, personnes âgées) qui feront l’objet d’une attention particulière. – La Politique Nationale Genre du Mali : il s’agit d’une approche incitative visant à  accroitre la présence des femmes dans la sphère publique et politique, par conséquent, à  promouvoir une démocratie inclusive. l’accroissement de la contribution des femmes au développement économique et social sera fortement soutenu par les pouvoirs publics. – La politique de la Jeunesse : les questions de la jeunesse et de construction citoyenne ont reçu une attention soutenue. Le but est de faire de la jeunesse ainsi que du renforcement de la citoyenneté et du patriotisme une priorité de l’action publique, avec à  la clé, la création d’au moins 200 000 emplois pendant le mandat présidentiel. – Les services essentiels de base : les actions visent à  aider les populations à  avoir accès aux services de base tels que l’eau potable, l’éducation, la santé de base et la protection sociale, et à  leur permettre ainsi d’avoir des revenus minima plus élevés. Les initiatives de soutien à  l’emploi des jeunes, les initiatives originales de soutien à  l’activité économique et l’assistance aux couches les plus défavorisées entrent dans ce cadre. Plusieurs autres mesures sont engagées pour atténuer le coût de la vie, souci majeur de nos populations. Le Ministère du Commerce opère sur les prix des produits de première nécessité, dans une fourchette de prix accessible, tout en ayant pour objectif une baisse sensible des prix, par variation des circuits d’approvisionnement, l’accroissement de la concurrence, la systématisation des contrôles et l’utilisation, au besoin, de la fiscalité pour permettre d’atteindre et de maintenir les objectifs affichés en la matière. Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers, Bien évidemment, le bilan d’un an ne suffit pas à  faire notre bonheur. Ce qu’il faut, et nous en avons instruit le Gouvernement, C’’est saisir chaque opportunité offerte au Mali pour le bien-être du peuple malien. Nous revenons de la Chine populaire o๠le Gouvernement a signé avec les entrepreneurs chinois de calibre international, des accords portant sur plusieurs milliards de dollars, soit environ 6 mille milliards de FCFA d’investissements structurants dans les domaines de l’agriculture, des transports, de l’éducation, de l’énergie, du business, etc. C’’est historique et C’’est exaltant. Il s’agit maintenant de « transformer l’essai » et pour cela, nous devons travailler chaque jour pour que les accords conclus soient des projets vérifiables par le renforcement de la capacité nationale d’organisation, de méthode et d’exécution. Nous y veillerons personnellement comme nous veillons présentement à  la mise en œuvre des importants accords signés en février dernier avec le Royaume chérifien. C’’est le lieu encore une fois de remercier Sa Majesté le Roi Mohamed VI. Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers, Je sais que vos attentes sont nombreuses. Votre impatience est légitime, mais je demeure convaincu que, malgré tout, votre préoccupation, notre préoccupation commune, C’’est le Mali. Au plan international, je voudrais de nouveau saluer l’engagement des amis et partenaires du Mali. Ils sont restés à  nos côtés de l’éclatement de la crise à  nos jours. Enfin, je voudrais saisir l’occasion solennelle de notre fête nationale pour réaffirmer, avec force, notre attachement aux valeurs démocratiques et républicaines et notre engagement à  la réussite de l’intégration des peuples. Le Mali est et restera une terre d’accueil, une terre o๠tous les africains seront traités avec respect et dignité. Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers, En ce jour du 22 septembre, 54ème anniversaire de notre Indépendance, permettez moi de renouveler l’Hommage solennel au Président Modibo Keita, ce visionnaire et père de l’Indépendance du Mali. Je formule pour chacun d’entre vous, Maliens de l’intérieur et Maliens de la diaspora, mes vœux sincères de bonheur, de santé et de prospérité. Je formule le vœu de voir un Mali qui aura rapidement retrouvé son unité, la paix, la concorde et la quiétude. Bonne fête à  tous ! Vive le Mali ! Vive l’Afrique ! Vive la Paix !

Etat de la Nation : le nouveau diagnostic du PARENA

Le parti pour la Renaissance de Tiébilé Dramé continue à  jouer son rôle d’opposition, à  défaut d’être dans la majorité présidentielle comme la plupart des formations politiques qui lorgnent déjà  sur les prochaines communales. Le Parena se veut à  l’avant-garde de la critique, en marge des tendances de transhumance chronique, qui émaillent la vie politique malienne. E t le parti du bélier blanc, tient à  le faire savoir. Dans un nouveau document intitulé « IBK, un an après, l’immense gâchis », le PARENA revient à  la charge et pointe la déception causée par le régime IBK, un an seulement après son installation dans le Mali post-crise : « Elu pour conduire le pays hors du gouffre dans lequel la rébellion, le coup d’Etat et l’occupation l’ont plongé en 2012, IBK a littéralement enfoncé le Mali », introduit le texte, qui en remet une couche : « Douze mois après son élection, l’immense espérance suscitée à  l’intérieur et à  l’extérieur du Mali s’est transformée en une profonde déception tant les chances du pays de se relever et de se redresser ont été gâchées par une gouvernance chaotique, la corruption, une gestion calamiteuse des deniers publics, l’amateurisme et l’incompétence ». Pour mieux justifier cette nouvelle critique, le PARENA remet en surface la mauvaise gestion des deniers publics, l’affaire de l’avion évidemment, le gel des fonds par les bailleurs etc. En dehors du chef de l’Etat, le Parena s’en prend également au Premier ministre, qui aura lui aussi violé la constitution, en son article 71, en déclarant que « le Mali est en guerre » en Mai dernier, s’arrogeant ainsi une prérogative qui appartient au Chef de l’Etat avec l’aval de l’Assemblée nationale. Que propose le Parena ? Au moment o๠s’ouvre un dialogue avec les groupes armés à  Alger, le Parena déplore la situation à  Kidal o๠flottent les drapeaux des groupes armés. Alors qu’il y avait un retour progressif de l’administration dans cette zone, avec des préfets, sous préfets et gouverneurs, douze mois après « l’autorité de l’Etat malien, s’est rétrécie de manière humiliante au Nord ». Le Parena regrette la défaite humiliante de l’armée malienne à  Kidal en Mai dernier avec un bilan non officiel, de 42 morts (dont les six administrateurs civils) et 87 blessés le 17 mai. 150 morts et disparus, 40 prisonniers, une centaine de véhicules (pick-up équipés, camions de transport de troupes) le 21 mai. Le Parena estime en outre que le Mali va aux négociations sans vision, ni stratégie, en déléguant la facilitation à  l’Algérie pour gérer un problème qui concerne les 2/3 de son territoire national. Pour pallier cette situation, le parti propose d’organiser une table ronde de toutes les forces vives du pays, y compris de la diaspora, pour convenir d’une plateforme nationale engageant tout le pays. Rien bien sûr n’empêche cette démarche que le parti avait déjà  initié lors de l’occupation du Nord en 2012. Le parti recommande également le retour des forces rebelles aux positions d’avant le 17 mai. Exiger que ces groupes du Nord qui ont accepté le principe de l’intégrité du territoire descendent leurs drapeaux en application du cessez-le feu et des accords de Ougadougou du 18 juin 2013 ; Enfin de compte,le dialogue inter-malien doit se faire en trois étapes (discussions avec les groupes armés, congrès des communautés du Nord, assisses nationales) ; Des initiatives dont certaines avaient déjà  été faites avec les Assises du Nord en fin 2013. Si les critiques sont normales pour un parti en démocratie, il y a tout de même une chose qui caractérise les Maliens depuis l’accession d’Ibrahim Boubacar Keita au pouvoir. l’impatience !

26 Mars, le message à la Nation d’IBK

Bismillahi, Rahman, Rahim Chers compatriotes, Le balancier du temps revient sur une date majeure de notre Histoire immédiate. Une date capitale. Avec hélas, son lot de tristesses, sa part de sang et de larmes. Les grandes nations, vous le savez chers compatriotes, sont celles-là  qui assument leur Histoire, dans ses forces comme dans ses faiblesses. Et, par là  même, arrivent à  en tourner les pages, même les plus sombres, sans rien occulter. C’’est d’ailleurs pour ne rien oublier, et se rappeler les messages de la lutte, qu’a été instituée la semaine des martyrs que nous célébrons en ce moment. Des jeunes parmi nos garçons et nos filles sont tombés. Des femmes parmi nos épouses sont tombées en se levant, parce qu’il n’y avait plus de dignité à  rester assis. Permettez-moi d’invoquer de nouveau Ramatoulaye, ma fille, douce enfant de lumière dont la pensée ne m’a jamais quitté le long de ces décennies. Elle symbolise la dépouille injuste de l’innocence. En ce soir de recueillement et de résolutions renouvelées, prions pour les dizaines, voire les centaines de nos fils et filles, frères et sœurs, pères et mères, épouses et époux qui, à  l’instar de Ramatoulaye, ont laissé la vie lors des tragiques journées de mars 1991. Parents de martyrs, sachez que le sacrifice des vôtres n’a pas été vain, qu’il ne saurait être vain, et que les grandes nations capitalisent toujours ! Le MALI est une grande nation. Nous sommes une grande nation, parce que nous sommes une nation productrice de civilisation et d’humanisme brillant. Nous sommes une grande nation, parce que nous sommes une nation résiliente. Nous sommes une grande nation, parce que nous sommes une nation capable de dépassement et de compromis. Nous sommes une grande nation parce que notre nation sait surmonter les passions, l’adversité et les ranC’œurs. Tous, toutes, fils, filles de la même nation, certes diverse, nous savons nous mettre d’accord sur l’essentiel, à  savoir vivre ensemble. Chers compatriotes, Nous devons alors rendre grâce à  Dieu, pour avoir fait de nous ce peuple majeur. Ce peuple brassé qui, privilège exceptionnel, peut réunir pour les mêmes événements sociaux, Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré, Dioncounda Traoré, Ibrahim Boubacar Keita. Comme il a su réunir héritiers de Fily Dabo Sissoko et de Modibo Keà¯ta. Oui, la nation malienne est une réalité tangible, un capital solide qu’il nous faut préserver et fructifier. C’’est cette perspective qui inspire la Commission Vérité, Justice et Réconciliation récemment adoptée par l’Assemblée nationale. Exigence d’un temps de reconstruction, cet instrument s’appuiera sur les leviers de la vérité et de la justice. Avec pour objectif d’œuvrer au retour définitif de la paix dans notre septentrion o๠s’appliquera, comme dans les autres régions de notre pays, un processus revu et corrigé de décentralisation. Aussi, le gouvernement adoptera-t-il, dans les jours à  venir, la stratégie de mise en œuvre de ce processus repensé qui, au-delà  de la décentralisation, vise la dévolution. Donc l’exigence d’un autre Etat, le mouvement pour mieux d’Etat, afin que le citoyen soit centre et finalité du processus de développement national. En cela nous resterons pleinement dans l’esprit du 26 mars. Tirant les leçons du passé, nous ferons en sorte que toutes les légitimités, traditionnelles comme modernes soient désormais représentées dans les instances de gouvernance locale bénéficiant d’une large capacité de décision. Car l’Etat centralisateur a vécu. Il doit faire place à  un Etat dispensateur de justice impartiale et souveraine, digne et respectée, avec des citoyens égaux devant les opportunités et une armée véritablement outillée et motivée pour veiller la République et défendre l’intégrité du territoire national. l’Etat patrimonial aussi a vécu. La corruption qui plombe notre développement sera impitoyablement combattue tout comme l’impunité. Nous l’avons compris. Et nous allons, sans faiblir, dans cette direction. Elle ne sera pas celle de réformes cosmétiques mais d’une modification profonde de notre rapport à  l’Etat et du rapport de l’Etat au citoyen. En cette veille du 26 mars, occasion solennelle de commémoration de la révolution malienne qui a permis le dialogue avec la rébellion d’alors, puis la signature historique du Pacte National en 1992, je veux renouveler mon appel aux mouvements rebelles du Nord. Qu’ils viennent autour de la table ! Qu’ils acceptent, sans atermoiements et sans subterfuges, le dialogue qui nous permettra de valider un avenir mieux assuré pour nos régions septentrionales aux vulnérabilités hélas réelles ! Qu’ils fassent en sorte qu’apaisés et remobilisés, nos frères et sœurs des camps de réfugiés puissent envisager sans tarder le retour dans leurs sites respectifs ! Mais qu’ils viennent à  ce dialogue tant attendu avec la certitude que l’Etat restera unitaire, un et indivisible ! Chers compatriotes, Le 26 mars 1991, la jeunesse était debout, certes pour exiger le pluralisme démocratique devenu, depuis, une réalité dans notre pays, même s’il reste perfectible. Mais chez nos jeunes, il y avait également en lame de fond, le désir d’avenir, d’un avenir différent, légitime et garanti. l’école et l’emploi sont les deux principales garanties de cet avenir. En 1994, un effort volontariste et méritoire avait créé l’université du Mali, bien des décennies après les premières universités coloniales africaines : – Foura Bay College, Freetown,créée en 1827 – Makerere University,Kampala créée en 1922 – Legon University, Accra, créée en 1943 – Université de Dakar, créée en 1957. Notre université nouvellement créée était de bien loin la cadette de l’Université du Niger, créée en 1974, l’Université du Tchad créée en 1971, pour ne citer que l’exemple de deux pays qui partageaient, avec le Mali, les mêmes caractéristiques socioéconomiques. C’’est dire donc que notre Université est une jeune université. Il fallait donc oser. Et nous avons osé. Mais nous ne mettons pas, pour autant, la tête sous le sable. Nous savons que notre enseignement supérieur souffre de tares gravissimes qu’il faut immédiatement éradiquer, tant dans les domaines de la gouvernance, de la pédagogie que de l’articulation formation-emploi. Les journées nationales de concertation incessamment prévues sur l’avenir de l’enseignement supérieur seront pour nous un moment de refondation du secteur vital de l’éducation. Aucun ordre d’enseignement, durant notre mandat, ne sera oublié. Nous ausculterons. Nous échangerons. Nous proposerons les justes remèdes. Et nous nous assurerons que ceux-ci sont correctement administrés, car le Mali peut et doit être au niveau des pays performants. Nous donnerons à  notre jeunesse une chance à  l’employabilité avec une formation de qualité, inch’ Allah ! Mais l’éducation ne suffira pas, nous le savons. Notre économie doit être en mesure de répondre à  la demande sociale, en gagnant elle-même le pari de la performance, en faisant en sorte que toutes les niches d’opportunités soient exploitées. Avec notre formidable potentiel agricole, pastoral, halieutique, l’entreprenariat rural doit être une réalité palpable dans les court et moyen termes et concourir à  la masse critique de richesses à  la disposition de nos ambitions. Des PME et PMI maliennes doivent voir le jour et marquer l’apport irremplaçable de nos couches moyennes à  l’émergence du Mali. Cette émergence, nous n’avons de cesse à  le dire, est dans l’ordre du réalisable. Tous les partenariats requis pour cela, seront noués. Le gouvernement est mobilisé à  cette fin. Premier ministre, ministres, ils sont tous debout pour le projet du Mali émergent. J’irai partout, je plaiderai partout pour que tous ces partenariats soient une réalité, une réalité entre les mains d’une nation industrieuse qui était à  la pointe hier des marchés de sel, d’étoffes et de kola et qui a tous les ressorts pour redevenir une nation-phare. Pays de foi, de dialogue et de solidarité, qui a donné au monde le sinankuya, ce cousinage à  plaisanterie que tant de nations nous envient, le Mali éprouvé renoue avec sa volonté d’aller de l’avant, grâce à  Dieu ; grâce au grand peuple que nous sommes. Puisse-t-il rayonner en Afrique et dans le monde comme il le fit hier, pour que… Puissent nos martyrs dormir en paix ! VIVE LA REPUBLIQUE ! VIVE LE MALI

« Vert-Jaune-Rouge », respectons nos couleurs !

C’’est bien la question qu’on peut se poser quand on voit le comportement que presque tous nous affichons face à  nos « couleurs ». Après l’éclatement de la crise politico-sécuritaire, on a vu les couleurs du drapeau malien déclinées dans des centaines de produits. T-shirts, fanions, casquettes, drapeaux… tous les moyens étaient bon de dire notre attachement à  notre pays et à  son inviolabilité, son indivisibilité. Et pourtant, à  moto ou à  pied, ce n’est que forcés et contraints que nous marquons le stop pour saluer les couleurs, quand à  17h30, le drapeau est descendu du mat, à  la Place de l’Indépendance. Dans certains pays, une telle attitude est considérée comme un acte d’incivisme et peut même conduire en prison. Mais chez nous, il est devenu banal de « négliger » notre drapeau. Les enfants trainent le pas pour arriver après le salut du drapeau le matin dans la cour de l’école. Les parents ne remarquent même pas que ce symbole en puissance de notre pays, ce par quoi il est reconnu à  travers le monde entier, et même dans l’espace ,ce qui fait son identité visuelle, n’est qu’un bout de chiffon pour nous qui clamons haut et fort notre citoyenneté. Sur les édifices publics, ce sont de véritables loques, effilochées, délavées, ayant l’air de tout sauf d’un drapeau… Le ridicule ne tuant pas, nous allons jusqu’à  trouver que « les autres » exagèrent. On sourit quand on voit dans les films des drapeaux américains flotter au vent devant presque toutes les demeures des Etats Unis. On se dit qu’ils ont besoin de se prouver et de prouver au monde qu’ils sont patriotes. Eh bien oui ! Et C’’est une attitude que nous gagnerions à  copier. Ce n‘est que le 22 septembre que les drapeaux fleurissent sur nos murs. Ou alors les jours de matches de football importants. Ne sommes-nous fiers d’être maliens que ces jours-là  ? Osons espérer que non. Alors, « vert-jaune-rouge » tous les jours, respectons nos couleurs. Et…Monsieur le Maire, s’il vous plait, remplacer ce drapeau que nous ne voulons plus voir!

Adresse à la Nation de Son Excellence Ibrahim Boubacar KEÏTA

Mes chers compatriotes, Comme vous le savez, J’étais hors du pays pour porter votre salut et dire votre gratitude aux amis du Mali qui avaient accouru, dans un élan sans précédent, à  son chevet, quand il en avait le plus besoin. A New York, à  la faveur de la 68ème Assemblée Générale des Nations-Unies, J’ai dit votre estime à  la Communauté Internationale. J’y ai surtout annoncé le retour du Mali sur la scène mondiale. Un Mali qui a tiré les leçons de sa crise et qui est déterminé à  être un partenaire sûr du monde. Parce que sa glorieuse Histoire l’y invite. Parce qu’il est fondateur de civilisations et parce que je ne me méprends pas sur la signification du vote qui me vaut le redoutable et insigne privilège de parler au nom du grand peuple que vous êtes. A Paris, mes échanges avec le Président François HOLLANDE me permettent de compter sur l’accompagnement de la France pour la résolution de notre crise multidimensionnelle. Hélas, ma visite parisienne a dû être écourtée à  la veille d’un dialogue qui s’annonçait fécond avec le Parlement Français. J’ai dû interrompre cette importante mission de mobilisation internationale pour le Mali à  cause des évènements de Kati, Kidal et Tombouctou. Mes chers compatriotes, Me sachant, vous imaginez aisément l’indignation et l’humiliation que me causent les évènements dont Kati est le triste théâtre depuis lundi. Une investigation est en cours sur les raisons et les acteurs de cette gifle à  la nation au moment, je le répète, o๠les soldats d’autres nations, quittant leurs pays et leurs familles, sont sur notre sol, pour nous défendre, et cela parfois jusqu’au sacrifice suprême. Si nous voulons demeurer un pays d’honneur, cet honneur nous commande en toute humilité d’être attentifs aux déséquilibres, à  l’iniquité et d’une manière générale aux dysfonctionnements dans l’armée. Pour l’armée républicaine promise et attendue comme pour les autres segments de la nation, il n’est guère de salut en dehors de l’ascenseur républicain. C’est-à -dire le mérite, la prévisibilité, l’équité et la justice. Mais je ne saurais tolérer l’indiscipline et l’anarchie. Je veux renouveler ici tous mes engagements pour l’avènement de la nouvelle République et la nouvelle armée. J’ai d’ailleurs instruits au gouvernement de procéder sans délai à  la liquidation des comptes et l’établissement du procès verbal de dissolution du Comité Militaire Pour la Reforme des Forces de Sécurité et de Défense. Que la hiérarchie prévale ! Que les chefs militaires s’assument ! Que la chaà®ne de commandement se fasse obéir ou qu’elle s’avoue impuissante et incompétente, alors ce qui doit être fait le sera, et ce sans délai. Je n’ai pas été porté à  la tête de ce pays pour l’affaiblir, le trahir, le piller, en faire la risée du monde ou le laisser aller à  la dérive. Je suis là  pour servir avec foi, ardeur et détermination constantes ce peuple du Mali qui me fait confiance, une confiance totale et sans faille. Rien ne me divertira donc de mon devoir. Aucun danger, aucun risque, aucune intrigue. l’Etat de droit, le pays porteur des plus belles opportunités ne sera pas facile à  construire. Mais, pour qu’il soit demain, il faut que nous en posions le socle dès aujourd’hui. Je n’ai pas promis, non plus, un pays clé en main, vous le savez. Mes chers compatriotes, Tant que je resterai investi de votre confiance, J’assumerai mes très hautes fonctions en toute sérénité et avec une inébranlable détermination. Je le redis et je veillerai à  ce que cela soit ! Je le redis aux auteurs des évènements honteux de Kati. Mais je le redis également à  ceux qui, à  Kidal, continuent le chantage, la violence et la violation de l’accord du 18 juin 2013 à  Ouagadougou. Nous avons eu suffisamment d’illustrations que l’Etat central n’est pas celui de nos vœux. Nous avons voulu, avec la réforme de la décentralisation que je peux qualifier de réforme majeure de la 3ème République, remettre les communautés au centre et à  la fin de nos politiques. Je travaillerai, sans relâche, à  la stratégie d’un développement local qui rendra Kidal, Tombouctou, Gao, Mopti, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Kayes et le District de Bamako en responsabilité totale de leur développement dans un Etat éclairé, riche, pertinent et fier de sa diversité. Les états généraux de la décentralisation incessamment attendus tireront toutes les leçons de notre dispositif de gouvernance, en faisant appel à  toutes les compétences internes et y compris celles internationales. C’’est une opportunité irremplaçable pour évaluer le passé et projeter un futur inclusif. Ma main reste tendue. Laissons de côté la kalachnikov et venons à  ce dialogue. Je prends à  témoin la Communauté Internationale, l’offre de paix ira de pair avec une volonté farouche de défendre le Mali, l’honneur du Mali, les soldats du Mali, les populations du Mali, toutes ethnies confondues Les corps déchiquetés, les maisons effondrées, les mêmes horreurs qui peuplèrent le passé récent, doivent cesser. Aux familles endeuillées de Tombouctou, J’adresse mes condoléances et celles de la Nation. Pour les blessés de Tombouctou et de Kidal, je prie pour leur prompt rétablissement. Enfin à  vous tous, compatriotes, amis et partenaires du Mali, je redis avec force : notre Peuple n’aspire qu’à  vivre en paix, mais une paix dans l’honneur et la dignité ! Notre Peuple n’aspire qu’à  son développement pour être enfin contemporain de son siècle! Vive la vaillante armée nationale du Mali qui ne saurait jamais être une armée sans honneur ! Dieu veille sur le Mali éternel ! Vive le Mali !

Adresse à la Nation du Président de la République

Bismil’ahi, rahamane, rahimi Loué soit le Seigneur. Chers Compatriotes, Oui, louanges à  Dieu. Sans Lui, aujourd’hui ne serait pas. Un pays de gloire, de lumière, d’humanisme fécond au long des siècles , soudain plongé dans les ténèbres d’une nuit, d’une longue nuit noire peuplée des pires cauchemars, voilà  ce dont nous émergeons. Cette véritable résurrection est le fait du Tout-Puissant qui a permis qu’autour de nous se créée la plus formidable chaà®ne de solidarité jamais mise en œuvre dans le monde pour la résolution d’une crise. Que tous ceux qui auront permis ce très heureux dénouement trouvent ici l’expression de nos sentiments de très profonde reconnaissance ! Une transition qui a débuté dans des difficultés de tous ordres, qui a nécessité des sacrifices inouà¯s de la part de ceux qui ont eu la lourde charge de sa conduite. Au premier plan de ces acteurs, chacun comprendra qu’une mention particulière soit faite à  mon très estimé ainé, le Pr. Dioncounda TRAORE. Grand frère, au jour de la reconnaissance du mérite, il est séant que ton nom brille au fronton de l’édifice national. Ton calme olympien légendaire, ta grande sérénité dans la tempête, ton éternel et inébranlable optimisme auront permis de franchir bien des handicaps. La construction du Mali nouveau aura besoin de l’expérience fabuleuse acquise dans la douleur, la patience, et un courage certain. Que tous ceux qui t’ont accompagné dans cette difficile et délicate épopée, trouvent ici notre reconnaissance solennelle de l’œuvre salvatrice accomplie au nom et pour la patrie malienne. Vos efforts, Monsieur le Président par intérim et ceux de vos différentes équipes malgré une somme colossale d’énergie déployée dans tous les domaines, n’auraient pu nous conduire à  un dénouement aussi rapide et heureux, sans la magnifique mobilisation d’une chaà®ne de solidarité inédite dans l’histoire contemporaine. Rendons à  César, l’hommage dû par Rome. Notre organisation régionale, la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a très promptement pris la mesure des enjeux et mis en marche l’ensemble de tout le processus qui aboutira au dénouement heureux, qui se traduit aujourd’hui par cette cérémonie de prestation de serment du nouveau Président de la République en ma personne, mettant ainsi fin à  une transition dont nul n’aurait pu prévoir le terme il y a seulement un an. La suite est désormais dans les annales. Comme toujours, il n’y a jamais de crime parfait. Dans notre tragédie, l’élément déclencheur de l’épilogue aura été la fatale attaque de Konna par des criminels convaincus d’avoir désormais dompté le Temps en leur faveur. Hélas, trois fois hélas, pour eux ! Les Rafale de François Hollande, fendant le ciel depuis la lointaine base de St Dizier et les Mirage 2000 venant de N’Djamena, dans un souffle désormais épique, ont balayé les prétentions saugrenues de ceux qui croyaient avoir eu raison du pays de gloire de Soundiata, de Tieba, de Babemba, des Askia, de Firhoun, de Koumi Diossé et d’Ambodedio. Bientôt, les forces françaises et maliennes, auront à  leurs cotés, nos frères des pays de la CEDEAO, et très rapidement les héroà¯ques forces armées Tchadiennes qui ont depuis écrit une nouvelle page de gloire sur les collines de Tegharhar. Mon récent voyage à  Iriba, pour saluer le Président Idriss Deby ITNO, au nom de notre peuple reconnaissant, était indiqué et je suis sûr que le Mali tout entier m’a accompagné. Tout le reste fut dès lors possible, jusques et y compris, l’incroyable : la possibilité désormais, le pays territorialement libéré, l’organisation d’élections présidentielles dans des conditions fiables et viables, de manière apaisée, transparente et crédible. l’incrédulité se nourrissant dans les mêmes auges de l’éternel pessimisme, quant à  la capacité d’organisation et de méthode, faillit avoir raison de l’engagement d’un nombre important au-dedans comme au-dehors. Là  encore, M. le Président par intérim votre sens de l’honneur et du devoir eut raison de tous les scepticismes. Monsieur le Président par intérim, l’élection présidentielle du Mali dont nous célébrons ici, aujourd’hui l’aboutissement heureux, très heureux, aura convaincu le monde entier de la grande maturité de notre peuple qui a retrouvé le chemin des urnes dès lors que ce chemin lui a semblé désormais débarrassé des embûches, des malices et autres tripatouillages voire spoliation et mépris total de ses vrais choix. Le résultat, avec l’apothéose qu’a été la visite en ma résidence de mon concurrent de la finale, Monsieur Soumaila Cissé, a fini de convaincre le monde que désormais, il faudra compter avec le Mali. Un Mali sur un socle de légitimité avérée, en acier trempé. Je puis, Monsieur le Président de la Cour, Mesdames et Messieurs, vous dire que le Président de la République que je suis désormais, grâce à  cette confiance massive des Maliennes et des Maliens, fera de ce socle, le départ du renouveau de notre pays dans tous les domaines. Ah, Maliennes et Maliens ! J’ai compris votre message. Il m’est allé jusqu’au fond de l’âme. Je prends l’engagement de le traduire désormais au quotidien, pour l’Honneur du Mali. Pour le bonheur des Maliens ! Le Mali d’abord ! La confiance, la grande, la très grande confiance placée en moi ne sera jamais galvaudée. Je veillerai désormais à  sauvegarder notre peuple, en ses personnes et ses biens. La vie du malien vaudra désormais son prix inestimable. Aussi voudrais-je ici, solennellement, engager tous ceux qui ont mission et vocation à  protéger et sauvegarder notre peuple, à  s’acquitter très consciencieusement de leurs missions. C’’est le lieu, chers compatriotes, de vous dire ma révolte et mon indignation tout en m’inclinant avec la plus grande piété et une compassion réelle sur toutes les victimes récentes de la cupidité de certains et que des eaux maitrisables ont emportées, les arrachant à  notre pays et aux leurs. Une enquête approfondie devra établir sans tarder toutes les responsabilités à  l’origine de la tragédie récente. Il en sera désormais ainsi en République du Mali, inch Allah ! Il en sera de même pour les contrôles routiers et de la circulation routière auxquelles je porterai une attention particulière. Trop de maliens perdent encore la vie sur nos routes. Mesdames, Messieurs, Cela pour vous dire que pas un instant, je n’oublierai que vous m’avez hissé là  o๠vous m’avez placé pour prendre soin de tous les aspects de notre vie. La réconciliation nationale demeure la priorité la plus pressante. Dès demain, nous enclencherons les actions appropriées pour forger des solutions robustes en vue d’une paix durable afin que nous sortions définitivement de la répétition cyclique des crises dans le Nord du pays. Je veux réconcilier les C’œurs et les esprits, rétablir une vraie fraternité entre nous afin que chacun dans sa différence, puisse jouer harmonieusement sa partition dans la symphonie nationale. Je veux rassembler toutes les composantes et toutes les générations de la société malienne, mobiliser les talents, et les efforts en vue de l’avènement d’une société nouvelle basée sur l’Excellence. Je veux rassembler les Maliennes et les Maliens, pour que triomphent la Justice et l’Equité sans lesquelles il n’est pas d’avenir viable pour une Nation. A cet effet, en tant que Président de la République, je m’attellerai sans relâche à  restaurer l’Autorité de l’Etat. Nul ne sera au-dessus de la loi. Elle s’appliquera de manière égale à  tous. Je mettrai fin à  l’impunité, aux passe-droits qui sont à  l’origine du dévoiement des institutions judiciaires et étatiques. La restauration de l’autorité de l’Etat se conjuguera avec une lutte sans répit contre la corruption qui inhibe notre capacité à  sortir du sous-développement économique et social. En tant que Président de la République, je veillerai à  la bonne gestion des deniers publics. Je mettrai en place les mécanismes appropriés pour assurer la transparence et l’efficacité de la dépense publique. Nul ne pourra s’enrichir de manière illicite sur le dos du Peuple Malien. Je bâtirai avec le concours de tous, un Etat fort, impartial, qui sera totalement dédié au service du Bien-Etre moral et matériel de la Nation Malienne. Mesdames et Messieurs, Mes chers compatriotes, J’œuvrerai pour que les Maliens retrouvent foi en l’avenir, qu’ils aient confiance dans leur futur et le futur du Mali et de l’Afrique. Rien de grand ne peut réussir sans sacrifices. Il faut accepter de tendre la main à  l’autre afin de bâtir ensemble un Mali nouveau qui sera en mesure d’apporter une contribution significative à  l’unification de l’Afrique au cours de ce siècle. Nos atouts sont innombrables. Le peuple Malien est ingénieux, travailleur, il recèle en lui une formidable énergie et d’énormes potentialités. Il est prêt à  assumer pleinement son destin. Il veut écrire une nouvelle page de son histoire. Elle sera, inch’ Allah, toute de gloire ! Vive la République ! Vive le Mali éternel !

Adresse à la nation du président. Dioncounda Traoré

Mes chers compatriotes, l’histoire des grandes nations, offre toujours des jalons pour mesurer le chemin parcouru et ce qui reste à  parcourir. Le 26 mars est une de ces dates-repères depuis vingt deux ans, o๠fille d’une rupture que personne n’avait souhaité si violente, la longue quête de nos forces sociales pour le pluralisme a porté ses fruits. C’’est cette quête qui est devenue ce que nous appelons notre processus de démocratisation. Et processus car il n’y a pas de point d’achèvement dans la démocratie qui, comme tout idéal, est à  poursuivre et à  parfaire. Or cet idéal, ce sont des hommes qui le poursuivent. Ils le poursuivent dans les limites de leurs attributs, de leurs connaissances et de leur époque. Eux qui ne sont ni au-dessus de l’erreur, ni au-dessus des contingences. D’ailleurs, nulle part, les projets de société ne se sont construits de manière linéaire. A fortiori quand il s’agit d’élargir l’espace des libertés, libérer les énergies créatrices, rendre les citoyens égaux devant les opportunités et la loi, travailler à  une société du mérite et œuvrer à  l’épanouissement des gouvernés tout en leur assurant le pouvoir de choisir leurs dirigeants. Parce que C’’était tout cela le 26 mars 1991. C’’est tout cela la feuille de route de la 3è République née du combat et du sacrifice de nos plus anciens comme de nos jeunes. Je m’incline devant la mémoire de tous ceux et toutes celles qui sont tombés avant et pendant les mois difficiles qui ont permis au peuple malien d’obtenir le changement réclamé. Mes chers compatriotes, En vingt deux ans d’exercice démocratique, si notre pays a connu des succès indéniables, il a eu aussi des bas, il ne sert à  rien de se le cacher, la politique de l’autruche ne menant qu’à  l’impasse. Notre processus est perfectible. D’abord les libertés fondamentales méritent d’être renforcées, car sont partie intégrante des aspirations pour lesquelles notre pays s’est soulevé. Ces aspirations ne sont mieux traduites que dans le respect strict par l’Etat de tous les droits des citoyens. En retour, les citoyens ne confortent la démocratie que s’ils sont à  la fois conscients et respectueux de leurs devoirs. Or, l’Etat et le citoyen de la 3è République ont encore beaucoup à  faire pour s’approprier les mécanismes et les codes de fonctionnement d’une société démocratique qui ne cautionnerait ni le fait du prince, ni la licence ou l’incivisme. Concernant le principe du libre choix des dirigeants et de l’alternance au pouvoir, la vigilance est de mise pouréviter ici les graves crises postélectorales qui, dans certains pays, ont créé des conflits fratricides et meurtriers. En 2012, notre troisième expérience d’alternance constitutionnelle qui aurait été un test concluant de maturité démocratique, s’est terminée dans les conditions que nous savons tous. Le 17 janvier, le 22 mars 2012 et les péripéties douloureuses et souvent tragiques qui ont émaillé l’année 2012 ont le mérite de nous rappeler qu’un Etat n’est jamais assez vigilant, qu’un processus démocratique s’appuie sur un Etat fort. Un Etat fort de son Armée forte, disciplinée et républicaine. En effet, chaque difficulté, chaque échec, nous offre l’opportunité de mieux comprendre, de nous corriger et de nous dépasser. Sous cet angle, nous avons beaucoup à  apprendre de nos crises actuelles pour construire un Etat mieux gouverné, plus proche des préoccupations des populations et plus comptable de ses actes. Mais s’ils ont surpris certains et choqué d’autres, les regrettables soubresauts de l’année 2012 ne devraient pas inciter au pessimisme plus que de raison. Car le projet démocratique reste pertinent. Il reste le choix du peuple, il reste le choix des dirigeants, il reste le choix des partenaires qui nous accompagnent dans notre processus de développement. Il n’y a pas d’autre alternative. Ce projet a connu de dangereux écarts et il est encore à  craindre que ceux qui ne peuvent pas gouverner par les urnes cherchent par la rue et la ruse les moyens de peser sur la vie de la nation. Mais force est de constater la résilience de notre processus démocratique. Celui-ci évolue, malgré toutes les contraintes et toutes les pesanteurs. Et nous sommes en train d’aller vers le test de maturité d’une troisième alternance constitutionnelle suite à  des élections prévues pour juillet prochain et que nous voulons transparentes et conviviales. Je sais que nous en avons les moyens. Car après treize scrutins en vingt un ans, soit un référendum, quatre élections présidentielles, quatre élections législatives et quatre élections municipales, le peuple malien a acquis le réflexe du vote. Ceci n’est pas un mince acquis. C’’est de cet acquis que découle tout le reste. Et contre d’autres bégaiements de notre histoire, l’électeur a le pouvoir de s’assurer qu’il a opté pour une gouvernance forte, reposant sur une adhésion sociale large et mobilisable, avec un tableau de bord surveillé et des contre-pouvoirs qui s’expriment dans l’intérêt de la démocratie. Mes chers compatriotes, Evaluer notre parcours est salutaire car le progrès vient de là . Nous devrions cependant faire attention à  ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Nous ne devrions pas cracher sur ce que nous avons réussi de bon et retenir seulement le moins bon. C’’est la démocratisation qui a imposé le débat et la négociation entre la puissance publique et les citoyens, qu’il s’agisse de l’école ou du monde du travail, de la gestion des villes comme des campagnes. J’en veux pour preuve la libération des initiatives et de la grande créativité de notre peuple. A cet égard, nous pouvons nous féliciter d’être devenu une société qui se bat pour que les décisions affectant la vie des citoyens soient de plus en plus participatives. J’en veux pour preuve les multiples plateformes sectorielles ou géographiques, ainsi que le formidable élan de la société civile et qui est un solide acquis de la révolution de mars 1991. J’en veux également pour preuve l’existence d’institutions qui, tout en évitant de polariser les relations avec l’Exécutif, participent chacune à  la gestion publique : Parlement, Haut Conseil des Collectivités territoriales, Conseil Economique, Social et Culturel, pouvoir judiciaire et d’autres encore. Loin de moi l’idée d’affirmer que tous nos mécanismes sont solides, qu’il n’y a pas d’exclusion, qu’il n’y a pas de problèmes. Au contraire, les défis sont énormes et multiformes ! Par exemple le processus de décentralisation. Résultante concrète du consensus que notre pays devait être géré autrement en donnant au citoyen plus de responsabilité, le processus de décentralisation, notre réforme majeure, a connu l’enlisement. Il est impératif de remettre en selle ce processus parce qu’il participe de la justice sociale et de l’équité, il participe du minimum démocratique et il est la réponse aujourd’hui aux revendications de demain. Il est surtout le moyen le plus efficace de protéger ce que ce pays a d’essentiel : sa belle diversité et sa mosaà¯que humaine, de Kidal à  Sikasso, de Tombouctou à  Kayes. Il est enfin le liant le plus efficace pour ressouder notre pays que certains de ses propres enfants n’hésitent pas à  malmener, ce pays qui nous a tout donné et à  qui nous devons tout. Les défis de la jeunesse et de la demande sociale ne sont pas des défis faciles à  relever non plus et C’’est là  la mère de toutes nos batailles. Autant de défis qui conditionnent le devenir de la nation. La démocratie ne saurait être une finalité en soi mais le moyen, le raccourci pour une meilleure distribution des opportunités, une meilleure qualité de vie pour tous, un meilleur cadre de vie pour les citoyens. D’o๠l’impératif pour l’Etat de gérer de la manière la plus transparente les ressources d’un Etat qui est pauvre même s’il peut être fier d’avoir enregistré pendant deux décennies, des taux de croissance économique positifs. Ces taux, nous le savons, doivent être mis en adéquation avec une croissance démographique qui est sans précédent et qui appelle plus d’écoles, plus d’emplois, plus de centres de santé, plus d’infrastructures de base en somme. Là  résident la force et la faiblesse du projet issu de mars 1991 qui était, après tout, le frémissement de la jeunesse pour un printemps, son printemps qu’elle attend et qu’il faudra bien lui donner. s’organiser et s’entendre pour l’aboutissement de cette espérance est possible, même s’il s’agit d’un travail de longue haleine. Mais C’’était un cri en mars 1991. C’’est encore un cri en mars 2013. Je fais foi au Mali. Je demande à  tous et toutes de faire foi au Mali qui peut tout réussir si ses enfants se donnent la main. Je voudrais pour terminer, remercier et saluer notre Armée Nationale. Je voudrais saluer et remercier les Nations Unis, l’Union Européenne. Je voudrais saluer et remercier la France de François Hollande, le Tchad d’Idriss Deby Itno, l’ensemble des pays de la CEDEAO et d’Afrique dont les valeureux fils sont en train de mourir à  nos côtés pour la paix et la sécurité dans le monde, pour le respect de l’homme dans ses droits et sa dignité, pour le monde démocratique, juste et solidaire. Je souhaite un anniversaire dans le recueillement, la communion et la résolution de mettre le Mali au-dessus de tout Aux martyrs, je renouvelle la reconnaissance de la nation et à  leurs familles toutes nos condoléances une fois de plus. Vive le Mali, un et indivisible ! Vive la démocratie ! Que Dieu vous bénisse !

VIDEO: Message à la Nation du Président de la République

Le président malien par intérim Dioncounda Traoré a affirmé dans uen adresse à  la Nation ce vendredi soir que la situation sur le front est globalement sous contrôle dans le pays. L’armée malienne est engagée dans une offensive depuis maintenant quatre jours contre des groupes islamistes contrôlant les régions du Nord.

Dioncounda Traoré à la Nation :  » L’année 2013 sera la vôtre… »

Mes chers compatriotes, Frères Africains, Hôtes du Mali, Au seuil du nouvel, je voudrais m’acquitter de l’agréable devoir de présenter mes vœux les meilleurs, à  chaque Malienne et à  chaque Malien, à  nos frères Africains, aux hôtes du Mali et aux nombreux amis que compte notre pays de par le monde. l’aube d’une année est par excellence un moment de prières pour nous-mêmes, pour tous ceux qui nous sont chers afin que se réalisent nos aspirations les plus ardentes à  une vie toujours meilleure. C’’est aussi et surtout en cette occasion qu’il nous est fait obligation de mettre en perspective la nouvelle année que l’on souhaite toujours meilleure pour nos familles, nos proches et notre pays tout entier. l’histoire retiendra 2012 comme une année de remise en cause et de certitudes ébranlées, partout, dans le monde avec des crises économiques et financières, des crises de civilisation, des crises de société ou des crises de régime. En Afrique, des indicateurs restent préoccupants. Notre continent a encore faim et soif, on y meurt encore trop jeune et sa population qui connait une croissance sans précédent vit en très grande majorité sous le seuil absolu de pauvreté. Pour le Mali, l’histoire retiendra que l’année 2012 fut une année noire, une année tragique o๠l’existence même de notre pays a été fortement menacée ! En effet depuis mars 2012, notre patrie est coupée en deux. Les deux tiers de notre territoire national constitués des régions de Kidal, de Gao, de Tombouctou et d’une partie de la région de Mopti sont occupées par des irrédentistes, des terroristes (jihadistes et autres salafistes) se réclamant de l’Islam mais en réalité tenant d’un anti islam intégriste et rétrograde, des narcotrafiquants et d’autres acteurs du crime organisé et transfrontalier. Ces obscurantistes sortis tout droit du moyen âge occupent et souillent la terre de nos ancêtres. Ils heurtent notre conscience nationale, humilient nos populations, violent nos femmes, s’attaquent à  notre culture millénaire et jettent sur les routes de l’exode femmes, enfants, jeunes et vieux dans le cadre de la mise en œuvre de leur projet. Ce projet démoniaque qui est en train de naà®tre sous nos yeux est en réalité un projet criminel et tentaculaire. Il n’est ni pour le musulman ni contre le chrétien. Il est hors de toute foi et hors de toute loi. Il n’a qu’une religion : l’argent et la luxure, Une doctrine : la terreur Un terreau : la misère et le mal développement. Il n’est rien d’autre qu’une aventure criminelle. Criminelle pour l’homme. Criminelle pour tout homme. O๠qu’il soit : au Mali et au sahel aujourd’hui, dans le reste du monde demain ! Il est vrai que C’’est le Mali qui est aujourd’hui le théâtre tragique d’une telle aventure et ce n’est pas à  notre gloire que ce pays soit devenu un entrepôt d’otages et un sanctuaire pour les barons de la drogue à  cause de nos propres erreurs d’appréciation et de notre manque d’anticipation. En effet vous vous souviendrez qu’au même moment en 2011, en présentant au Président de la République les vœux de l’Assemblée nationale, nous nous sommes appesanti sur l’inquiétante situation qui se développait dans le nord malien. Une mission parlementaire, dépêchée par mes soins, qui rentrait de notre septentrion avait justement mis le doigt sur la plaie mal refermée d’une énième rébellion, renforcée par le chaos libyen et portant en embuscade les forces du narco terrorisme. Car, il faut le dire, ce sont des Maliens qui, au nom de revendications injustifiables, par une rébellion armée et en dépit des sacrifices énormes consentis par l’Etat depuis 1991 pour les régions du Nord, ont tenté de détruire le Mali. Ce sont des Maliens qui ont attaqué le Mali dans ses frontières internationalement reconnues. Et ce sont des Maliens qui portent à  Aguelhok la responsabilité du massacre atroce de plusieurs dizaines de nos soldats. Mes chers compatriotes, Cette situation nous interpelle collectivement et individuellement. Elle nous commande de résister aux démons de la tentation et de la division. Elle nous commande de nous donner la main dans le pardon des offenses et avec la certitude absolue qu’unis, il n’est pas de montagne que nous ne puissions déplacer. Je sais que nous sommes capables de tout cela ! C’’est pourquoi, en dépit des difficultés, je voudrais dire très fort que ma conviction est intacte dans la perspective imminente de la libération totale du Mali et que mon espoir est également intact dans le retour du Mali parmi les grandes nations démocratiques et laà¯ques du continent. Car je suis sûr que nous allons sortir définitivement des polémiques artificielles et inutiles. Hier, il s’agissait de l’opportunité d’une aide étrangère, aujourd’hui, il s’agit d’un prétendu choix entre le dialogue et la guerre, parce que certains d’entre nous pensent trop avec le C’œur et pas assez avec la tête. Je veux dire clairement qu’il ne s’agit nullement d’une alternative : dialogue – négociation ou opération militaire. Il ne s’agit pas du choix entre deux options opposées, s’excluant l’une, l’autre. Il s’agit d’une seule option : la libération de nos territoires occupés et la défense de la laà¯cité de notre République. Cette option unique comprend deux volets aussi nécessaires et aussi incontournables l’un que l’autre. – Le dialogue et la négociation avec nos compatriotes du MNLA et d’Ançardine qui renoncent à  toute idée d’indépendance, d’autonomie ou de charia. – La guerre aux terroristes, aux narcotrafiquants, au crime organisé et à  tous ceux qui veulent porter atteinte à  notre intégrité territoriale, à  la laà¯cité de la République et qui constituent une menace pour la paix et la sécurité en Afrique et dans le monde. Nous avons fait une offre de dialogue à  l’ensemble de nos compatriotes qui ont cru devoir s’exprimer par la voie des armes au lieu de s’assoir autour d’une table de négociation pour poser leurs problèmes. A ce jour cette offre de dialogue reste intacte. Nous sommes prêts à  engager un dialogue honnête et sincère dès que les préalables en seront réalisés. Je les engage à  saisir cette opportunité et cette main tendue avant qu’il ne soit trop tard ! Mes chers compatriotes, Le Président Blaise COMPAORE du Burkina Faso conduit avec persévérance la médiation sous régionale en vue de réaliser justement les conditions de ce dialogue. Dans les jours à  venir, nous allons mettre en place la Commission Nationale aux Négociations qui mènera ce dialogue bien entendu en relation avec la médiation de la CEDEAO et tous les facilitateurs éventuels. C’’est le lieu d’exprimer au président COMPAORE notre profonde gratitude pour son investissement constant et de qualité. Depuis le déclenchement de la crise au Mali, les présidents en exercice de l’Union Africaine et de la CEDEAO respectivement le Président Yayi BONI du Bénin et le Président Alassane OUATTARA de la Côte d’Ivoire, n’ont ménagé ni leur personne, ni leurs ressources pour être aux côtés de notre peuple en détresse. Qu’ils soient remerciés pour leur solidarité et leur sollicitude permanentes à  l’endroit du peuple malien. Mes chers compatriotes, Chers frères Africains Chers Hôtes du Mali, Dans cette crise majeure, le Mali enregistre non seulement le soutien actif de la CEDEAO, de l’Union Africaine mais aussi celui de l’Union Européenne, des Nations Unies, de la France, des Etats Unis d’Amérique, de la Chine, de la Russie et de nombreux autres partenaires bilatéraux et multilatéraux. C’’est ainsi que, ces derniers mois, à  notre propre initiative, à  celui de la CEDEAO, de l’Union Africaine, des Nations Unies et d’autres partenaires, de nombreuses et importantes rencontres ont été consacrées à  la situation dans notre pays. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté le 11 octobre 2012 la résolution 2071 (2012) sous le chapitre VII qui autorise le Secrétaire général des Nations Unies à  donner suite à  la demande des autorités maliennes pour le déploiement d’une force militaire internationale dédiée à  la reconquête des régions occupées du Nord aux côtés de nos forces armées et de sécurité. Dans le prolongement de la résolution 2071 (2012), s’est tenue, ici même en novembre dernier la 11ème réunion extraordinaire des Chefs d’Etat major de la CEDEAO, élargie aux experts militaires de la force en attente de l’Union Africaine, des Nations Unies et des pays partenaires. Cette réunion de haut niveau a élaboré un concept d’opération harmonisé (CONOPS) qui fixe les axes stratégiques de l’intervention militaire dans notre pays. Enfin la Résolution 2085 (2012) du Conseil de sécurité des Nations Unies autorisant le déploiement des forces militaires internationales au Mali fournit la légalité dont certains de nos amis ont besoin pour aider notre pays à  se libérer. Mes chers compatriotes, Nous aurions souhaité que le processus conduisant à  la libération des régions occupées fût plus court. Nous aurions souhaité que le martyr de nos populations fût le plus bref possible. Mais la guerre légitime, légale, rapide et propre que nous voulons mener avec l’appui de la Communauté internationale requiert davantage de temps pour régler tous les détails techniques, stratégiques et politico – juridiques. Cependant, je puis vous assurer d’une chose, C’’est que le Mali n’attendra pas des mois comme certains semblent le préconiser. Nous n’attendrons pas que le cancer fasse des métastases dans tout le corps. La guerre contre les terroristes se fera plus tôt qu’on ne le pense et l’armée malienne y jouera les premiers rôles. Elle sera aux avant postes et elle se prépare activement conformément à  sa vocation à  entreprendre dans un avenir proche la reconquête de notre dignité comme Etat et de notre souveraineté comme territoire. Telle est sa mission historique et elle ne s’y dérobera pas. Mes chers compatriotes, La Transition a pour mission de mettre un terme à  l’occupation illicite d’une partie de notre territoire national. Je n’ai aucun doute sur notre volonté commune et notre détermination inébranlable à  atteindre cet objectif parce qu’il est juste et parce qu’il est légitime ! Mais nous avons également pour mission d’organiser des consultations électorales propres que notre peuple et nos amis appellent de tous leurs vœux. Dans cette perspective, le Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire continue d’animer la classe politique aux fins de parvenir au nécessaire consensus sur l’ensemble du processus électoral. A son actif, il faut retenir : – La tenue régulière des concertions avec la classe politique ; – l’esquisse du budget pour les élections 2013 ; – Le lancement de l’audit du fichier électoral consensuel (FIEC) et de l’évaluation du RAVEC ; – l’élaboration d’un calendrier électoral pour l’année 2013. Mes chers compatriotes, Durant deux décennies, nous avons organisé régulièrement des consultations électorales globalement acceptées par nous-mêmes et par la Communauté internationale. Beaucoup de pays nous ont envié la vitalité de notre expérience démocratique et souvent, n’ont pas manqué de s’en inspirer pour consolider la leur. Cet apprentissage plutôt réussi nous a donné le sentiment que nous étions arrivés à  un stade que les grandes démocraties ont mis des siècles à  construire et à  consolider. Mais les événements de mars 2012 sont venus nous rappeler brutalement la fragilité de notre pratique démocratique. Ils sont venus nous prouver que les acquis étaient loin d’être irréversibles et aussi et surtout qu’en temps opportun, nous aurons à  faire face à  notre devoir de critique et d’autocritique. Ils sont venus nous convaincre que, désormais, nous n’avons plus le droit de faire semblant. Que désormais nous devons bâtir ce pays sur du solide et que chacune et chacun d’entre nous doit lui céder un peu de son égo, un peu de ses intérêts. La Transition préparera minutieusement les élections parce qu’elle est consciente comme chacune et chacun d’entre vous de l’apport de la démocratie dans la création des espaces de liberté et la libération des énergies créatrices pour trouver des réponses à  la demande sociale et dans la dynamique d’un développement qui change la vie des citoyens. La Transition préparera minutieusement ces élections parce qu’elle est consciente que pour notre Nation éprouvée, il faut un pouvoir fort de la légitimité populaire et disposant de plus de temps pour relever les défis qui seront nombreux. Pour ma part, je souhaite que nous tirions tous les enseignements de nos échecs collectifs afin que ces élections soient l’occasion de recoller définitivement au train de la communauté des démocraties. Ces élections doivent donner à  notre peuple l’occasion de s’exprimer librement, de se réconcilier avec lui-même et avec les autres. Elles devront également marquer le retour intégral des coopérations bilatérales et multilatérales et celui des investisseurs. La gestion intelligente des défis liés à  l’organisation des futurs scrutins et surtout leur réussite sera révélatrice de notre détermination à  tourner définitivement la page de la crise et à  doter notre pays d’institutions stables. Mes chers compatriotes, Dans les jours à  venir, fort de la synthèse des consultations antérieures ainsi que des avis de nos partenaires, le Premier ministre fera devant l’Assemblée Nationale une déclaration articulée autour des deux principaux axes de la mission de la transition sous forme d’une feuille de route. Cette feuille de route tant attendue de tous et qui ne peut plus attendre. Outre ces deux missions majeures, le Gouvernement de Transition travaillera à  assurer aux citoyens les services qu’ils sont en droit d’attendre de lui. Il sera particulièrement attentif à  la situation alimentaire des populations déplacées et vulnérables. Il veillera également à  reconstituer le stock national de sécurité dont le niveau a atteint la côte d’alerte à  cause des pillages de ses magasins dans les régions sous occupation. Le ralentissement de l’activité économique depuis 8 à  9 mois est une réalité. Toutefois, le gouvernement a pris des mesures courageuses de stabilisation du cadre macro économique pour maintenir les dépenses à  un niveau compatible avec les recettes de trésorerie. C’’est ce qui permet aujourd’hui à  l’Etat malien de rester encore debout à  la grande surprise de beaucoup d’observateurs. Le gouvernement œuvrera à  relancer la coopération économique et financière avec les partenaires techniques et financiers, de même qu’il prendra des initiatives nécessaires pour instaurer un dialogue permanent et fécond avec tous nos partenaires. Certes, des impatiences et des insatisfactions se manifesteront ici et là  ; des conflits sociaux ne pourront être évités. Mais, à  chaque fois, nous privilégierons le dialogue et la concertation pour trouver les meilleures solutions possibles aux revendications qui pour être légitimes, n’en devront pas moins rester dans les limites de ce qui est raisonnablement supportable et ne compromet pas les objectifs de la Transition. Je souhaite que chaque Malienne et chaque Malien garde constamment à  l’esprit le contexte de crise politico sécuritaire que nous vivons et qui est synonyme de raréfaction des ressources de l’Etat. Mes chers compatriotes, En temps de paix, comme en temps de guerre, le sport se révèle souvent être un puissant facteur d’unité, de cohésion et un domaine par excellence d’expression du sentiment d’appartenance nationale auquel J’attache la plus haute importance. A cet égard, l’inattendu sacre continental de l’USFAS à  la 2ème CAMFOOT, la coupe d’Afrique militaire de football jouée, il y a seulement quelques jours en Côte d’Ivoire, a été un grand motif de satisfaction au regard des conditions de préparation et de participation à  ladite compétition. Je leur renouvelle mes très chaleureuses félicitations ainsi que mes encouragements pour les nombreux défis à  venir. Le Gouvernement prendra toutes les dispositions utiles pour créer les conditions d’une participation honorable de nos militaires aux prochains championnats d’Afrique et du monde qui auront lieu en 2013 respectivement au Tchad et en Azerbaà¯djan. Il en sera de même pour toutes les autres formations sportives nationales engagées sur plusieurs fronts courant 2013. Je pense notamment aux équipes nationales de football Senior et Junior qui doivent nous représenter aux coupes d’Afrique de leur catégorie en Afrique du Sud et en Algérie. Je pense aussi aux équipes nationales de basketball qui doivent nous représenter dans trois compétions de haut niveau, en Lituanie pour les juniors Dames, en Côte d’ Ivoire à  l’Afro basket masculin Senior et au Mozambique pour l’Afro basket féminin Senior. Ce seront là  autant d’opportunités de vibrer avec nos sportifs qui, je n’en doute pas un seul instant, auront à  C’œur de défendre vaillamment nos couleurs. Mes chers compatriotes, En ces dernières heures d’une année de graves défis que le pays doit immédiatement relever, permettez – moi d’évoquer avec vous les êtres qui nous sont chers et qui souffrent de maladies : un enfant, une mère, un père, un frère, une sœur ou un ami malade à  la maison ou sur un lit d’hôpital. Implorons ensemble Dieu le Tout Miséricordieux pour qu’il leur accorde la santé du corps et de l’esprit, le plus grand bien dont il peut nous gratifier. Et si quelques uns d’entre nous échappent aux privations et si nous sommes encore et heureusement une Nation solidaire, nombre de familles connaissent encore hélas l’épreuve de la faim et du manque. Prions ensemble pour qu’il ne manque de pain sur aucune table. Puisse 2013 donner plus de satisfaction à  ceux de nos enfants qui vivent les affres du chômage et qui ne demandent qu’à  servir leur pays en s’épanouissant eux-mêmes. J’ai en ce moment une pensée particulière pour notre jeunesse qui s’apprête à  célébrer la fin d’une année éprouvante à  tous égards, et le début d’une autre qui sera forcément meilleure. Cette jeunesse qui représente le bien le plus précieux de nos familles et de notre Nation, je lui recommande la prudence sur les routes ce soir. Qu’elle sache également qu’elle est une jeunesse d’un pays en guerre avec un devoir de recueillement sur les souffrances des victimes directes de cette guerre. Enfin, je ne saurais vous oublier justement, vous les victimes directes de cette guerre, vous les communautés de Tombouctou, Diré, Niafunké, Goundam, Kidal, Tessalit, Aguel Hoc, Abéà¯bara, Gao, Bourem, Ansongo, Ménaka, Douentza… – Sachez que nous sommes toujours avec vous ! – Sachez que nous ne baisserons jamais les bras ! – Sachez que la fin de votre calvaire est proche ! l’année 2013 que nous nous apprêtons à  célébrer dans la communion sera la vôtre. Parce que personne n’empêchera le retour du grand Mali. Personne ne le divisera. Personne ne le trahira longtemps. Notre situation actuelle est loin d’être une fatalité ; elle est difficile, certes, mais ensemble nous pouvons transformer cette épreuve en une formidable opportunité pour un nouveau départ. Notre potentiel est affecté mais pas anéanti ; notre moral est atteint mais nous disposons encore de ressorts insoupçonnés qui nous permettront de rebondir, et de rebondir encore ! Il faut y croire ! Rien de grand, rien de beau et de durable ne se construit dans la facilité. La vie elle-même n’est elle pas une succession d’épreuves ? Les historiens modernes et les traditionnalistes qui ont écrit l’histoire de nos glorieux empires et royaumes ne disaient – ils pas que « le Mali peut trébucher, mais le Mali ne tombe jamais ! » Ce Mali éternel survivra à  toutes les épreuves ! Chaque Malienne et chaque Malien doit se convaincre qu’il a un devoir vis-à -vis de ce grand pays. Nous parcourrons jusqu’au bout notre chemin de croix sans faiblir et le regard haut parce que nous savons qu’au bout il y a la victoire. Dans quelques mois, je vous le dis, la tragédie que nous vivons en ce moment ne sera plus évoquée qu’au passé. Elle appartiendra aux souvenirs ; et notre pays aura repris sa marche inexorable vers son destin. Mes chers compatriotes, Frères Africains, Hôtes du Mali, Je vous renouvelle mes vœux d’une bonne et heureuse année. Que l’année 2013 soit une année de santé, de prospérité, de succès pour vous, vos familles, vos proches et vos amis. Vive le Mali un, indivisible, démocratique et laà¯que. Que Dieu vous bénisse Merci.

Discours de Dioncounda Traoré : La classe politique mesurée

Après son retour au bercail, le président de la Transition, Dioncounda Traoré s’est adressé à  la Nation hier. Très attendu, son discours suscite pour le moment des réactions plutôt mesurées et prudentes dans la classe politique et au sein de la société civile. De façon quasi unanime, le discours est considéré comme conciliateur. «Â  Ce discours est de nature à  créer les conditions pour une transition apaisé et consensuelle », estime Tiébilen Dramé, qui pense aussi que le Président de la transition, assume ses prérogatives, puisqu’il est le garant de la constitution, de l’unité et de la cohésion nationale . Mais des interrogations demeurent sur les conditions qui vont déterminer la mise en place des organes proposés par Dioncounda Traoré. Pour Mahamane Mariko de l’Alliance des jeunes pour la démocratie et la justice(AJDJ), le discours de Diouncounda est une belle littérature politique qui séduit par son lyrisme. Mais, tempère-t-il, il entretient un flou sur certains aspects. Le Président n’a pas donné, selon lui, son avis sur la configuration du nouveau gouvernement formation et son appréciation sur l’actuel attelage gouvernemental. Les consultations que Dioncounda compte mener pour la formation du nouveau gouvernement ne relève pas des prérogatives du Président. A qui fera-t-il ses propositions ? se demande-t-il. Silence radio à  Kati Pour Sékou Diarra du Comité malien de défense de l’eau, le discours présidentiel est un catalogue de bonnes intensions qui souffre de précisions. C’’est pourquoi il appelle à  des consultations populaires à  l’image de la convention des 21 et 22 mai 2012, pour légitimer ces propositions. Les critères de nomination des deux vice-présidents, les conditions de la mise en place du Conseil national de transition et son impact sur la prorogation du mandat des députés le laissent perplexe. M. Diarra souhaite des éclairages sur l’ouverture du gouvernement et qui ne doit pas se faire sur une base clientéliste. Certains leaders de la COPAM joints au téléphone ont préféré prendre le temps nécessaire avant de livrer leurs impressions sur le discours du président de la transition . Du coté de Kati, C’’est le silence radio. «Â Nous avons suivi les discours du président et du premier ministre de la Transition. Pour l’heure il n’y pas de commentaires à  faire  » nous a répondu laconiquement une source proche de l’ex-junte.

Discours du Nouvel An : ATT occulte les vrais sujets !

Pour son dernier discours à  la nation, en tant que président de la République, Amadou Toumani Touré s’est adressé au peuple malien ce samedi 31 décembre dernier. Diffusée sur les antennes de la télévision nationale, cette intervention a permis au chef de l’Etat d’aborder les questions d’actualité, comme le bilan de son action au titre de l’année écoulée, les prochains chantiers, son «Â souci » d’organiser des élections libres et transparentes, etc. A côté de la plaque ! Pour certains, «Â ATT a tout dit », pour d’autres «Â il a tenu le langage de la vérité », mais pour notre part, le chef de l’Etat a manqué le coche face à  des sujets sur lesquels il était attendu. Et les sujets non évoqués ne relèvent nullement des secteurs secondaires de développement. 2012 s’annonce dans un contexte de grande crise de notre système éducatif, avec des écoles fermées (comme les facultés de l’université de Bamako), et des enseignants en grève illimitée. Qu’est-ce que le gouvernement compte faire pour faire redémarrer notre école ? La réponse était très attendue par les Maliens de la part du président ATT. Hélas ! Comme s’il n’en était rien, le chef de l’Etat a, dans sa Majesté, passé la question sous silence. Il est aujourd’hui inadmissible qu’un président manifeste une telle indifférence face à  une question aussi importante. Mais déjà , lors de sa rencontre avec les «Â forces vives de la nation », dans le cadre des présentations de vœux à  Koulouba, ATT avait tenu un discours plutôt défaitiste. Comme avouant son échec cinglant, il a craché à  la figure de celui qui veut l’entendre que «Â C’’est l’école publique qui ne travaille pas », et qu’ «Â à  l’école privée, on étudie ». Il n’y a pas de doute ATT cautionne son incapacité face à  la question. Sécurité au Nord, corruption : ce ne sont pas mes problèmes ! La corruption, elle apparait comme l’un des débats d’actualité au Mali au cours de ces vingt dernières années. Et pendant les neuf ans d’ATT, le phénomène a véritablement gangréné notre société. En témoignent les différents rapports du Bureau du Vérificateur général et des autres structures de contrôle de l’administration. Combien de dossiers ont été soumis à  la justice ? Combien de milliards ont été recouvrés suite à  l’action de répression de la justice ? Quels sont les nouveaux chantiers en matière de lutte contre la corruption et la délinquance financière ? On attendait du chef de l’Etat un discours qui traduit véritablement une volonté politique de restituer au peuple malien l’argent que certains lui ont volés. Mais le silence sur la question fut une note de déception ! l’autre sujet, non moins important, légèrement abordé par ATT, C’’est la question de l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne. La question est d’autant plus importante que le discours du président intervient dans un contexte o๠le nord du Mali a battu le record de prise d’otage en 2011. Rien qu’entre novembre et décembre, cinq occidentaux ont été enlevés à  Hombori et à  Tombouctou. A ce jour la menace persiste et les populations ont peur. Quelle sera véritablement la politique du gouvernement pour faire face à  cette menace terroriste de plus en plus présente dans le nord ? Quel sera le nombre d’éléments de force armées et de sécurité qui y seront déployés ? Quels seront les dispositions en matière de renforcement de leurs moyens de travail ? Voici autant de dispositions que l’on attendait du président ATT pour rassurer non seulement nos concitoyens qui vivent dans ces régions, mais également les nombreux touristes qui avaient choisi le Mali comme destination. Sur ces trois chantiers, le chef de l’Etat a échoué pendant son mandat, et son silence dans son discours du samedi traduit son seuil d’incapacité !

Hippisme/ Grand prix de la nation : El Adiba termine la saison en fanfare

Pour le prestigieux trophée, on attendait des chevaux comme Nyoton vainqueur des deux dernières courses (la première course de la saison et le grand prix PMU-Mali), Bisou ou encore Mayala. Mais contre toute attente, C’’est El-Adiba qui s’est hissé sur la plus haute marche du podium, dominant l’épreuve de bout en bout. Dès le départ de la course, El-Adiba annoncera la couleur en prenant la tête du peloton. Visiblement en grande forme, le cheval de l’entraà®neur Gaoussou Sogoba imprimera un rythme infernal à  la course et C’’est sans surprise qu’il franchira la ligne d’arrivée avec plusieurs secondes d’avance sur son poursuivant immédiat, Bisou. Les troisième et quatrième places reviendront à  Mayala et Nyoton, tandis que Diado complète le quinté gagnant. En plus du trophée, El-Adiba a empoché la coquette somme de 1.000.000F cfa et un congélateur, contre 750.000F cfa et un téléviseur pour le deuxième, Bisou. Quant à  Mayala, Nyoton et Diado, ils ont reçu, respectivement 500.000F, 300.000F et 200.000F plus un téléviseur pour chacun.Presque tous les cracks de la ligue de Bamako ont participé au Grand prix de la nation 2011. Fidèle à  la tradition, la Fédération malienne de hippisme (FMH) a décerné des prix spéciaux aux chevaux, jockeys et entraà®neurs qui se sont distingués au cours de la saison. Gaoussou Sogoba de l’écurie Amadou Diatigui Diarra a reçu le prix du meilleur entraà®neur tandis que Mamadou S. Diabaté a été élu meilleur jockey de la saison. Quant au trophée décerné au meilleur cheval, il est revenu sans surprise au vainqueur du Grand prix de la nation 2011, El-Adiba. La compétition était placée sous la présidence du Premier ministre Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé, en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, Djiguiba Keà¯ta et du premier responsable de la Fédération malienne de hippisme, Mamadou Baba Sylla. Dans son allocution, le président de la Fédération malienne de hippisme dira que la saison 2010-2011 restera comme l’une des plus riches de l’histoire de la fédération. Au total, 152 courses ont été organisées dans les 10 ligues affiliées à  la fédération dont 35 courses au niveau de la ligue de Bamako. Le District est talonné par la ligue de Ségou (34) et 10 Grands prix ont été organisés, précisera Mamadou Baba Sylla. Lors de ces différentes réunions hippiques, expliquera Mamadou Baba Sylla, la fédération a distribué des primes à  hauteur de 23.485.000F cfa et 45 chevaux ont fait l’objet de transaction commerciale entre la ligue de Bamako et celles de l’intérieur pour une valeur de 24.750.000F. Evoquant les problèmes fonciers dont le Champ hippique fait l’objet, le président de la fédération soulignera « les dangers que font toujours peser les spéculateurs fonciers sur une partie du site pourtant déclarée, par les plus hautes autorités de notre pays, comme partie intégrante de notre air d’évolution ». Le plaidoyer du premier responsable de la fédération a été reçu cinq sur cinq par le Premier ministre Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé. « Le monde du cheval peut compter sur le soutien des plus hautes autorités du pays. J’ai un sentiment de satisfaction, parce que J’ai assisté aujourd’hui à  une course très intéressante. Je félicite la Fédération malienne de hippisme et l’encourage à  poursuivre sur cette lancée. Les jockeys aussi ont mouillé le maillot et méritent d’être félicités », dira le chef du Gouvernement. Avant le Grand prix de la nation, les spectateurs du Champ hippique avaient d’abord assisté à  deux courses. La première épreuve a mis aux prises les petits chevaux sur la distance moyenne de 2200 mètres et quelques minutes plus tard, ce fut au tour des demi-cracks d’en découdre sur la distance de 2400m. Lakika s’est imposé chez les petits chevaux devant Passadena et Médiateur, tandis que Alabama a été sacré chez les demi-cracks. Star Light, Macina, Djérédjef et Allahkabon ont terminé, respectivement 3è, 4è et 5è du classement.

Discours du chef de l’état à l’occasion de la célébration du 22 Septembre

Mes Chers Compatriotes, Frères Africains, Hôtes du Mali, Nous sommes à  la veille du 22 septembre, date historique, vécue intensément par notre peuple qui I’a intériorisée par un raccourci enthousiasmant, en l’appelant familièrement le 22. Cette journée a été commémorée, soit dans Ie faste soit dans la ferveur du recueillement selon les circonstances, mais la manière de la célébrer n’a jamais altéré la profonde signification qui s’attache à  l’événement. On se souvient, qu’après le rêve avorté des premiers pas de l’intégration africaine, suite a I’éclatement de la Fédération du Mali, le Président Modibo KEITA a solennellement proclamé l’indépendance du Mali, le 22 septembre 1960, en ces termes, je cite : La République du Mali est née. Le Mali continue. Toutes les Maliennes et tous les Maliens doivent se considérer comme mobilisés pour la construction de la République du Mali, patrie de tous ceux qui sont fermement attachés à  la réalisation de l’Indépendance et de l’Unité africaine, toutes les Maliennes et tous les Maliens doivent accepter tous les sacrifices pour que notre pays puisse sortir grandi, rayonnant, de l’épreuve qu’il traverse pour que les Africains libres, réellement libres, puissent, sans possibilité d’ingérence, s’unir pour que s’affirme une grande nation africaine qui marquera de son sceau la politique internationale, pour que la paix, espoir des peuples en voie de développement, s’établisse entre tous les pays du Monde… . Fin de citation. Une semaine plus tard, l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nation-Unies, en sa 15ème session, admettait la République du Mali, comme membre de l’organisation mondiale. II y a cinquante ans, que ce double événement historique s’est produit et cela nous offre l’heureuse occasion, de jeter un regard sur le cheminement du peuple du Mali, sur ses constructions successives à  différentes époques, sur les défis auxquels il faut faire face. Chers compatriotes, La période coloniale a enserré dans ses mailles, des peuples qui avaient bâti de brillantes civilisations, fondées sur une organisation politique et sociale, forte de son équilibre et des valeurs qui la sous-tendaient et dont certaines parmi les plus importantes ont résisté à  l’usure du temps et ont continué à  nous inspirer : Le sens de l’honneur, de la dignité, de la tolérance et de la solidarité constitue des valeurs sur lesquelles repose notre société et C’’est là , un héritage plusieurs fois séculaire. Quand nous évoquons les empires et les royaumes, qui se sont succédé sur notre terre natale, ce n’est pas pour nous refugier dans une auto satisfaction stérile, sans liens avec les réalités du présent, mais pour nous convaincre que si la République du Mali a cinquante années d’existence, le Mali est vieux de plusieurs siècles, il a abrité des Etats organisés et dont Ie dynamisme surtout économique, à  travers les échanges commerciaux transsahariens, ont été de puissants facteurs de prospérité, des Etats qui ont su créer des réseaux de relations et de brassage humain, à  l’origine d’un humanisme fécond. Nos traditions d’hospitalité, de mesure, d’humilité et de partage nous viennent de loin. Nées au C’œur de l’or, des richesses de diverses natures, les valeurs n’ont pas ployé sous le poids des considérations matérialistes. l’individu n’était pas riche, C’’est la famille, C’’est le groupe qui l’était. Espace d’échanges multiples, le Mali du 14ème siècle, parce qu’il avait su élargir ses relations économiques, diplomatiques et religieuses, avec Ie monde arabo-musulman et européen, avait accédé à  la réputation internationale et son rayonnement culturel avait atteint d’autres parties du monde. Hélas ! les crises de croissance endogènes, les ambitions aventureuses des hommes venus d’autres horizons, explorateurs, missionnaires, marchands, l’attrait des ressources naturelles, la recherche des zones d’influence et des positions stratégiques confortées, par les découvertes scientifiques, ont fait des empires et royaumes l’objet de convoitise et la cible des visées expansionnistes. Mes chers compatriotes, En ce jour solennel, nos pensées vont à  ceux qui, avec courage et détermination, se sont opposés, de toutes leurs forces, à  la pénétration coloniale, à  la domination étrangère. Les résistants, puisqu’il s’agit d’eux, ayant accepté parfois le sacrifice ultime au nom de la liberté, au nom de l’honneur et de la dignité, méritent notre reconnaissance éternelle, notre respect et notre admiration. La suite, nous la connaissons : le déséquilibre des rapports de force, la suprématie des armes et des technologies de conquête, les rêves démesurés de géopolitique, ont fait de la colonisation, une réalité douloureusement vécue par notre peuple et dévoilée aux jeunes générations, grâce au travail méticuleux des sources orales et à  l’intelligence des historiens du Mali, de l’Afrique et du reste du monde. Je rends un vibrant hommage à  ces mémoires immortelles que le temps ne peut délaver. Je ne m’étendrai pas sur la période coloniale pour rester en phase avec des millions de Maliens et Maliennes qui ne l’ont pas connue et qui interrogent le temps présent, pour qu’il leur offre des raisons de vivre et d’espérer. Toutefois, à  la suite des résistants qui restent pour nous une source inépuisable d’inspiration, je me tourne vers des hommes et des femmes, qui se sont identifiés au destin de notre peuple et qui ont dédié leur combat à  l’émancipation de notre pays, au prix de multiples sacrifices, y compris le sacrifice ultime. Grâce à  leur courage et à  leur abnégation, le 22 Septembre 1960 a pris date dans notre histoire et s’est incrusté dans la conscience collective des Maliens et Maliennes, comme une renaissance. A ces hommes et femmes exceptionnels, J’exprime toute la reconnaissance du peuple du Mali et m’incline devant la mémoire de ceux qui ne sont plus de ce monde. Ils ont ouvert la marche de la construction nationale. Depuis lors, que de chemin parcouru, que d’expériences accumulées, que de projets initiés et réalisés, que de sacrifices consentis, que d’épreuves douloureuses ou tragiques endurées, que de divergences exacerbées, contenues ou résorbées. Mes chers compatriotes, En 50 ans, les Institutions politico-Administratives qui se sont succédé, en fonction des choix politiques et économiques retenus, ont engagé le peuple du Mali sur de nombreux chantiers de construction nationale. Les résultats obtenus, en raison des objectifs définis, des contraintes du moment, des stratégies mises en œuvre ont varié d’une époque à  l’autre. Chaque séquence s’est appuyée sur les acquis de la précédente. Mais, nous soulignons avec force, que l’acteur principal dans tous les cas a été le peuple du Mali qui n’a pas manqué, chaque fois que les circonstances l’exigeaient, d’imposer ses choix. Les résultats enregistrés dans les différents secteurs d’activités jusqu’à  ce jour sont significatifs. lls sont à  l’actif du peuple du Mali tout entier qui a toutes les raisons d’en être fier. Chers compatriotes, Le développement socio-culturel, le développement rural, industriel et énergétique, Ie développement des infrastructures, des moyens d’information et de communication, de l’urbanisme et de l’habitat, de l’artisanat et du tourisme et des relations extérieures, ont connu des avancées hautement significatives au regard de la situation à  la veille de notre accession à  l’independance. Quelques chiffres à  titre d’illustration : Le 22 septembre 1960, le Mali disposait de 350 km de route bitumée contre 5700 km en 2010 ; la Fonction publique comptait moins de 20 cadres de catégorie A contre 12.500 aujourd’hui. Au plan agricole, les superficies aménagées pour l’irrigation s’élevaient à  50.000 hectares contre 345.240 aujourd’hui. l’approvisionnement en eau, assuré par 3 stations de pompage, touchait seulement 2% de la population ; le taux de couverture en 2010 est de 73,34 % pour l’accès à  l’eau potable. Quant au réseau électrique, il était alimenté par deux mini centrales (à  Darsalam et Félou) alors que le Mali de 2010 totalise 19 centrales autonomes et 6 centrales de réseaux interconnectés. Sur la même période, la population de notre pays est passée de 04 millions à  14,5 millions d’habitants. A tous les artisans de la construction nationale des 50 dernières années, à  ceux qui, à  différentes époques, ont donné le meilleur d’eux-mêmes, en vue de la promotion individuelle et collective des Maliens, J’exprime les vives félicitations et la reconnaissance de la nation. Par ailleurs, je ne puis m’empêcher de rappeler que le 20 janvier 1961, la République du Mali décidait de l’évacuation des troupes étrangères stationnées sur son territoire. La célébration du cinquantenaire de l’independance de notre pays m’offre l’occasion, de rendre un hommage mérité à  nos forces armées et de sécurité qui ont marqué dignement leur présence sur tous les grands chantiers de la construction nationale et du maintien de la Paix en Afrique et dans le Monde. Je n’oublie pas, les organisations socio-professionnelles, les organisations syndicales qui ont pris une part active dans la libération de notre peuple de la domination coloniale, comme dans toutes les étapes décisives de l’évolution historique du Mali indépendant. Je leur exprime ici la reconnaissance de la Nation tout entière. Mes chers compatriotes, s’agissant de nos compatriotes résidant à  l’extérieur, ils ont perpétué une tradition de solidarité, en restant attentif à  tous les frémissements de la mère patrie. Leur apport à  la construction nationale est inestimable. Je les en félicite et les encourage à  persévérer dans cette voie. De nombreux partenaires au développement ont accompagné le peuple du Mali depuis les premières heures de son indépendance. Notre peuple est jaloux de sa dignité, de sa liberté, mais il a apprécié et continue d’apprécier l’action de tous ceux qui, dans Ie cadre de la coopération, œuvrent pour l’amélioration des conditions de vie de nos populations. l’accession à  l’independance fut le temps de la rupture avec les fondements de la colonisation. Mais le peuple du Mali a toujours exprimé sa volonté de coopérer avec tous les peuples qui respectent sa souveraineté et partagent ses idéaux. Cette ligne est toujours d’actualité. Chers compatriotes, M’adressant aux Hôtes du Mali et aux Frères Africains vivant au Mali, je les remercie d’avoir choisi de vivre parmi nous soit le temps d’une mission, soit de façon durable ou définitive. Ils ont partagé avec nous, les instants de joie, mais aussi les dures épreuves de la vie, je voudrais les en remercier et leur exprimer notre reconnaissance. En célébrant le cinquantenaire de l’accession de notre pays à  la souveraineté internationale, nous avons à  C’œur de tirer les enseignements de ce parcours, de nous préparer à  faire face aux défis qui jalonnent la voie du développement. Nos succès indéniables, succès patiemment accumulés au cours du demi-siècle écoulé, succès qui résultent de I’action de toutes les filles et de tous les fils du Mali, ne doivent pas nous faire oublier qu’il existe encore, sur le chemin du développement, des défis à  relever et des victoires nouvelles à  remporter. Au nombre de ces défis, je voudrais évoquer les réformes en cours ou à  venir, notamment : Le découpage administratif du territoire avec la création de nouvelles régions, de nouveaux cercles, dans le souci d’une meilleure gouvernance du pays, La relecture de la loi portant statut particulier du District de Bamako, pour permettre d’élire un Maire pour notre capitale, La nouvelle carte judiciaire visant à  améliorer les services rendus aux justiciables et le projet de code des personnes et de la famille appelé à  baliser notre marche continue vers une société enracinée dans ses valeurs de civilisation et ouverte sur le monde. Chers compatriotes, s’agissant de la démocratie, de son approfondissement, J’ai confié à  une équipe d’Experts nationaux, une étude visant à  définir des reformes susceptibles, de conforter notre processus démocratique. Les conclusions qui en sont issues, seront prochainement soumises à  l’appréciation de notre peuple, par voie référendaire, après leur adoption par l’Assemblée Nationale. l’une des exigences de la démocratie, C’’est aussi la promotion des pratiques de bonne gouvernance ; la rigueur dans la gestion des ressources publiques constitue, aujourd’hui, une des conditions indispensables, pour Ie développement économique, social et culturel, auquel notre peuple légitimement aspire. Chacun de nous devra se convaincre de l’extrême importance d’œuvrer dans ce sens. Mes chers Compatriotes, Comment ne pas revenir encore une fois, sur les préoccupations communes à  nous tous et qui ont trait à  la situation de l’école. On se souvient, qu’au lendemain de notre indépendance l’une des priorités fortement exprimée était de former, de bien former des cadres, dont l’économie nationale avait besoin, aptes à  prendre en main le développement du pays, dans tous les secteurs. Cette préoccupation est demeurée une constante pour notre pays, elle est aujourd’hui d’une brûlante actualité, particulièrement dans le contexte des mutations, que le monde a connues et qui placent la qualité des ressources humaines au C’œur du développement. Me fondant sur cette réalité, je réitère mon appel à  tous les acteurs impliqués dans la marche de l’école, enseignants, parents d’élèves, autorités scolaires et universitaires, élèves et étudiants pour que chacun comprenne, que dans le monde concurrentiel o๠nous vivons, nous n’avons d’autre choix que de tendre vers l’excellence, en assurant la formation des hommes et des femmes qui se distingueront par leur compétence. Par ailleurs, le développement de l’emploi d’une manière générale, celui des jeunes en particulier figurent au nombre des priorités. A ce titre, nous devons mobiliser toutes nos énergies pour Ie futur. Mes chers compatriotes, Nous sommes fiers, d’être les héritiers des grands empires et des royaumes, qui se sont développés sur notre sol. Ces entités répétons-le, ont vécu sur des valeurs positives, que nous devons aujourd’hui chercher à  intégrer, dans nos comportements de tous les jours. Dans cet ordre d’idée, le respect du bien public, le sens de l’Etat, plus que jamais, apparaissent comme des vertus à  fortifier pour que puissent murir à  leur contact, les jeunes générations porteuses du devenir de notre peuple. Mes chers compatriotes, Armée de ces valeurs, notre jeunesse saura poursuivre et amplifier les vastes chantiers qui conduisent au développement de notre pays. Dans cette œuvre, elle pourra s’appuyer sur nos réalisations dans le cadre du Projet pour le Développement Economique et Social, en matière de santé, d’éducation, d’infrastructures économiques et de développement agricole. Mais, l’atout majeur pour le développement du Mali des 50 prochaines années, sera incontestablement l’agro pastoral et l’exploitation dans sa diversité de notre potentiel minier. En plus de l’or, l’exploitation des réserves de fer, de manganèse et les bonnes perspectives, dans la recherche de l’uranium vont donner un nouveau souffle à  notre économie. Le pétrole jouera un rôle de premier plan dans cette reconfiguration de notre économie, au cours du demi-siècle à  venir. Les premiers forages, à  la préparation desquels travaillent les équipes techniques, seront bientôt réalisés. Mes chers compatriotes, Pour construire ce futur, riche de promesse, nous devons rester nous-mêmes. A cet égard, il me plaà®t de rappeler que le Peuple du Mali n’a jamais arraché une seule page de son histoire ; il a gardé intacte la mémoire de son parcours. Des Maliennes et des Maliens ont certes enduré des souffrances, porté des deuils, que les circonstances leur ont imposés, mais notre peuple n’a jamais accepté de tourner le dos à  l’avenir. l’appel du destin commun, la vision partagée du futur, au-delà  des vicissitudes du passé, l’ont incliné non à  s’enfermer dans le ressentiment, mais à  agir pour que toutes les filles et tous les fils se rapprochent, pour que les fractures se referment et génèrent des attitudes positives riches de fraternité et de spiritualité. Puisse la célébration du cinquantenaire de notre accession à  la souveraineté ouvrir de nouvelles avenues, dans cette direction et enraciner encore plus profondément dans les C’œurs et dans les esprits le pardon et la réconciliation. Mes chers compatriotes, Il me plaà®t de vous rappeler, que déjà  en 1992, en transmettant la charge, que J’ai assumée pendant la transition, J’avais déclaré à  propos de l’évolution politique de notre Pays, je cite : Il faut que la sagesse inspire à  notre pays la clémence, et que son peuple se réconcilie définitivement avec lui-même. Mais le pays ne peut pas oublier ceux qui sont morts en combattant pour la liberté et nous ne cesserons jamais de rendre hommage à  leur mémoire… Ceci exige légitimement non point qu’ils soient vengés, car l’avenir ne se construit pas sur la vengeance, mais que le droit soit dit. C’’est à  ce prix que le passé cessera de constituer pour chacun de nous un insupportable fardeau . (fin de citation). Dans le respect strict de l’indépendance de la justice, des décisions définitives de condamnation sont intervenues depuis. Elles ont été suivies de mesures politiques d’apaisement. Aujourd’hui, je voudrais demander à  notre Peuple et à  l’ensemble de la classe politique et de la société civile, de se joindre à  moi pour réfléchir à  la manière la plus adéquate, pour avancer sur le chemin de la réconciliation nationale. Cette démarche n’implique aucune approbation des faits ayant motivé des condamnations. J’ai été un des acteurs des évènements de mars 1991. Je mesure tout le poids de l’histoire et des responsabilités ! Mais, je connais la grandeur d’âme légendaire de notre Peuple. Mes Chers Compatriotes, Frères Africains, Hôtes du Mali, l’Histoire du Mali Indépendant, est intimement liée à  l’intégration et à  Unité africaine, consacrées par notre Constitution depuis 1960. Notre quête a été constante : de la Fédération du Mali à  l’Union Guinée-Ghana-Mali, du combat pour l’Unité africaine aux Etats-Unis d’Afrique, nous avons toujours été présents, voire à  l’avant-garde. Plus que jamais, nous poursuivrons notre combat pour une Afrique politiquement et économiquement forte. Ensemble, formons pour le Mali, notre Mali, des vœux de prospérité et de stabilité, pour son plein épanouissement. Comme les artisans valeureux de sa liberté et de sa dignité retrouvée, il y a cinquante ans, nous aussi, aujourd’hui, nous proclamons notre espérance et notre foi inébranlable en son avenir radieux. Vive le Mali dans une Afrique Unie et en Paix ! Je vous remercie de votre aimable attention !

Hippisme : Place au Grand prix de la Nation

La Fédération malienne de Hippisme a respecté la tradition en organisant le Grand prix de la nation les Samedi 17 et dimanche 18 juillet 2010 à  16h au champ hippique de l’hippodrome (Bamako). l’évènement était placé dans un contexte du cinquantenaire de l’indépendance du Mali. Faut-il rappeler que hippisme a mis beaucoup de temps pour se faire accepter au Mali. En effet la discipline a traversé des périodes pour le moins sombres. Mais grâce à  la détermination et à  la persévérance d’une Fédération sagement pilotée par Mamadou Tiéoulé Konaté, le Hippisme suscite de nos jours beaucoup d’engouement. Clin d’œil à  Cheick Salah Karembé La course des chevaux s’est déroulée le dimanche 18 juillet 2010, en l’honneur de l’emblématique Cheick Salah Karembé. Ainsi, l’évènement a fait un clein d’œil particulier à  cette illustre personnalité du monde musulman. l’extraordinaire destin de Cheick Salah Karembé le conduisit à  la propagation de l’islam. Il eu des dons exceptionnels qui lui permirent de connaà®tre le Saint Coran très vite et surclassa tous ses camarades d’âge. Après donc une vie consacrée à  l’expansion de l’islam, il mourut en 1982 à  Bankass (une zone dogon du Mali) et enterré à  Wouroboubou dans le cercle de Macina. Pour pérenniser sa mémoire, chaque année, ses adeptes organisent une Ziara à  sa tombe. Cette cérémonie du donner et du recevoir accueille des milliers de fidèles venant des quatre coins du monde. Cette Ziara a débuté en 1994 sous l’égide de son fils Boubacar Sékou Salah. Aujourd’hui, C’’est son fils Bara Cheick Salah qui est son héritier. Notons que la compétition a enregistré la participation de plus d’une trentaine de chevaux en présence de Bara Cheick Salah et d’autres compagnons et amis de Cheick Salah et du président de la République ATT.

Voeux du Président Amadou Toumani Touré à la Nation

Mes chers compatriotes, Frères africains, Hôtes du Mali, Au seuil du nouvel An, C’’est toujours pour moi un agréable devoir de présenter mes vœux les meilleurs à  chaque Malienne et à  chaque Malien, à  nos frères africains et aux hôtes du Mali. l’aube d’une année est un moment de prières pour nous-mêmes, pour tous ceux qui nous sont chers afin que s’accomplissent nos aspirations les plus ardentes à  une vie toujours meilleure. Au moment o๠finit l’année 2009, nous sommes tous heureux de vivre cet instant particulier qu’est l’entame du cinquantenaire du Mali indépendant. Notre pays aura cinquante ans le 22 septembre 2010. Ce parcours est sans doute infime dans la vie d’une Nation multiséculaire comme la nôtre. Mais cinquante ans, cela représente une étape importante dans la vie du Mali contemporain. Plus de la moitié de nos compatriotes n’ont pas connu les premières heures qui ont suivi notre accession à  l’indépendance. Ce soir, mes pensées profondes et respectueuses vont à  tous les résistants à  la pénétration coloniale, aux combattants de la liberté et aux pionniers de l’indépendance dont l’engagement dévoué a permis à  la Nation malienne de survivre et de se libérer. Je voudrais leur exprimer en ces instants solennels l’émotion que suscite en nous le souvenir de leurs combats héroà¯ques et notre fierté d’être leurs héritiers. Durant l’année qui commence, nous allons célébrer des hommes et des femmes, les repères, symboles et temps forts de ces cinquante ans d’un jeune à‰tat avec la volonté de les assumer et de les dépasser dans l’espérance d’un Mali plus prospère, un Mali fort de ses atouts ainsi que de l’engagement de tous ses enfants. Le moment me paraà®t plus que jamais propice à  une réflexion collective sur l’importance de la République et des symboles de l’à‰tat comme l’emblème national, la devise de la République, l’hymne national, le sceau et les armoiries qui expriment notre identité nationale et qu’il importe de préserver de la banalisation. Il nous faut promouvoir les outils d’un réarmement moral et civique de notre jeunesse. J’engage à  cet égard les autorités compétentes à  restaurer, aux niveaux appropriés de l’éducation formelle et informelle, l’instruction civique et morale ainsi que le salut quotidien au drapeau national. Des initiatives seront prises pour réformer et relancer le Service national des jeunes (SNJ), pour donner une vocation et un statut précis au corps des Volontaires du Mali afin d’assurer l’éducation à  la citoyenneté pour tous. Nous vivons, plus que jamais, une période-charnière de notre marche en avant, une période de défis majeurs face auxquels il importe de réaffirmer, pour les mettre au C’œur de nos préoccupations, les valeurs cardinales de la Nation malienne fondées sur le patriotisme, le civisme, l’intégrité et la dignité, la solidarité et la générosité, l’abnégation et le courage, la paix et la tolérance. Il est heureux de constater que face à  l’adversité, nous nous retrouvons toujours, dans la communion des C’œurs, pour surmonter les difficultés et préserver l’essentiel. Cette conscience du devoir envers la communauté qui constitue le ciment de notre Nation demeure vivace en dépit de toutes les contraintes qui jalonnent notre parcours commun. Nous devons la renforcer en cette phase de construction nationale, d’aspiration au développement durable et à  une meilleure maà®trise de notre environnement. Je reste profondément optimiste, car le Mali, J’y crois. Je ne doute pas, un seul instant, de la capacité des Maliennes et des Maliens à  penser et à  engager les réformes indispensables pour accélérer notre développement. Mes chers compatriotes, La consolidation de notre démocratie est au C’œur de cette ambitieuse quête de renouveau. En février 2008, J’ai fait engager une réflexion dans ce sens par un comité d’experts présidé par le ministre Daba Diawara. l’objectif visé était d’obtenir des propositions dont la mise en œuvre permettrait entre autres : de clarifier les compétences des institutions de la République et leurs relations ; de corriger les lacunes et les insuffisances révélées par la pratique institutionnelle et d’améliorer le système électoral et le mode de financement des partis politiques ; de donner à  l’opposition les moyens politiques, juridiques et financiers lui permettant d’exercer pleinement son rôle et de garantir ses droits. Le Comité d’Experts a procédé à  une analyse approfondie des conclusions et recommandations des différentes rencontres organisées sur le processus électoral au Mali et la gouvernance démocratique au Mali, des rapports des administrations et des organisations de la société civile sur les différentes consultations électorales organisées depuis 1992 et des travaux de recherche réalisés sur les mêmes questions par des chercheurs nationaux et étrangers. Il s’est entretenu avec de nombreuses personnalités, notamment des chefs et anciens chefs d’institutions de la République, des responsables des partis politiques et d’organisations de la société civile, des représentants des confessions religieuses, des syndicats, des légitimités traditionnelles, des hommes et femmes des médias et d’autres observateurs avisés de la vie politique de notre pays. Il a aussi entrepris une série de missions à  l’extérieur pour s’imprégner de l’expérience de pays considérés comme modèles dans les domaines qui constituaient ses centres d’intérêt. Mes chers compatriotes, à€ l’issue de ce processus de larges concertations, J’ai décidé de soumettre au peuple malien les propositions qui, à  mon sens, peuvent contribuer fortement à  consolider notre démocratie. Dans ce cadre, je prendrai très prochainement l’initiative d’une révision de la Constitution du 25 février 1992. Elle sera l’occasion de se prononcer sur d’importantes innovations qui redéfiniront les contours de l’architecture institutionnelle de notre système démocratique pour son meilleur fonctionnement. Il s’agit, entre autres : du réaménagement du pouvoir au sein de l’Exécutif ; de la création d’un Sénat ; de la réorganisation de la Cour suprême, de la Cour constitutionnelle, du Conseil économique, social et culturel, de la Haute cour de justice et du Conseil supérieur de la magistrature ; De la création d’une Cour des comptes et d’un organe unique et indépendant de régulation de l’audiovisuel ; Du renforcement des droits et libertés avec l’extension des attributions du Médiateur de la République ; Et de l’institution du contrôle de constitutionnalité par voie d’exception. Mes chers compatriotes, Dans la même lignée, l’une des réformes les plus ambitieuses à  mener par notre administration au cours des prochaines années reste celle du découpage administratif du territoire dans le souci d’une meilleure gouvernance du pays. Le découpage administratif actuel, avec 8 régions, 1 district, 49 cercles, 286 arrondissements et 36 communes urbaines, était conçu pour la gestion d’une administration centralisée. Son fonctionnement au quotidien a mis en exergue des faiblesses telles que : l’importance des distances séparant les chefs lieux des régions des différents cercles ; l’inefficacité dans l’encadrement des populations. Le nouveau découpage administratif devra prendre en compte le souci d’une plus grande proximité avec les populations. Il se traduira par la création de nouvelles régions, de nouveaux cercles et de nouveaux arrondissements. Après dix ans, nous devons donner une nouvelle vitalité à  notre politique de décentralisation en faisant des régions de véritables collectivités porteuses de croissance et de développement tout en ouvrant la voie à  une meilleure administration du territoire. Mes chers compatriotes, La relecture de la loi portant statut particulier du District de Bamako s’inscrit dans la même volonté d’adapter nos entités administratives aux exigences d’une gestion plus efficace et moderne. La modification à  apporter au statut actuel est d’ériger la ville de Bamako en une commune subdivisée en arrondissements. Ainsi, les six communes actuelles deviendront des arrondissements avec possibilité de créer de nouveaux arrondissements dans le cadre de la nouvelle réorganisation du District de Bamako. Ce projet sera prochainement examiné par le Conseil des ministres. Toutes ces réformes, relatives à  la consolidation de la démocratie, au redécoupage de la carte administrative et la réorganisation du District de Bamako, participent du renouveau de l’Action publique, une condition essentielle de succès dans les autres domaines. On peut y ajouter la nouvelle carte judiciaire visant à  améliorer les services rendus aux justiciables et le projet de code des personnes et de la famille appelé à  baliser notre marche continue vers une société enracinée dans ses valeurs de civilisation et ouverte sur le monde. Mes chers compatriotes, Tout au long de l’année 2010, nous commémorerons à  travers des activités culturelles et socio-éducatives les 50 ans du Mali indépendant. Je suis sûr que de nombreuses initiatives rivaliseront dans nos villes, villages et fractions pour donner à  la fête un éclat populaire. Le temps des festivités sera aussi celui du travail et de la poursuite des nombreux chantiers qui symbolisent chaque jour le progrès et le développement de notre pays. Le Projet pour le développement économique et social (PDES) condense la vision et les stratégies à  conduire. Il nous faut poursuivre le renforcement de la sécurité alimentaire ainsi que la qualité de l’éducation et de la santé, les actions structurelles dont le développement institutionnel, social, celui des infrastructures, des mines, du secteur privé, des arts et de la culture, du tourisme et de l’artisanat. Voilà  les piliers du Mali des cinquante ans à  venir. Car l’horizon pour nous, C’’est désormais le centenaire de notre pays. Mes chers compatriotes, l’année 2009, qui s’achève a été celle de l’accélération dans la mise en œuvre de projets et programmes visant à  asseoir les bases de notre développement et à  améliorer les conditions et les commodités de la vie. Je suis tout particulièrement heureux, de la poursuite de la politique de l’habitat notamment dans sa composante de « logements sociaux ». La convention de partenariat signée au début de ce mois entre le gouvernement et la compagnie saoudienne d’investissement Foras est une bonne nouvelle pour nous et pour tous les Maliens qui aspirent à  un toit à  des conditions favorables, comme en témoigne l’engouement jamais démenti pour les logements sociaux. l’accord avec Foras porte sur la réalisation de 20.000 logements. 3.400 unités seront réalisées au cours de l’année 2010. Cette première phase coûtera 62 milliards de Fcfa sur un financement global de 365 milliards de Fcfa. Je veux exprimer aux dirigeants de la société ainsi qu’au président de la Banque islamique de développement, notre frère Mohamed Ali, nos sincères remerciements pour leur confiance dans notre politique de l’habitat social. Au total, avec le programme gouvernemental, C’’est 5.400 logements sociaux qui seront construits au cours de cette année. Je tiens à  rassurer tous nos compatriotes sur le choix fait de réaliser une partie des 20.000 logements dans chacun de nos cercles. En matière d’infrastructures routières, l’année a été marquée par la poursuite des travaux des tronçons : Sékokoto-Bafing-Falémé du corridor Bamako-Dakar par le sud ; Kayes-Diamou-Bafoulabé ; Bougouni-Sikasso ; Bandiagara-Bankass-Koro-Frontière du Burkina Faso ; Sévaré-Douentza ; Bamako-Kangaba ; Niono-Gomacoura-Nampala-Léré-Niafunké-Tonka-Diré-Goundam et Tombouctou. La construction du 3è pont se déroule à  un bon rythme. l’échangeur multiple est sorti de terre et reconfigure jour après jour le rond-point de la Colombe. La construction de l’autoroute à  péage Bamako-Ségou sur 226 km représente un projet-phare. Le Gouvernement mettra tout en œuvre pour le bouclage de son financement au cours de l’année 2010. La réalisation de l’Autoroute Bamako-Koulikoro, avec un pont à  Koulikoro, relève du même ordre de priorité. Le Parc national du Mali réalisé par le Groupe Aga Khan préfigure le nouveau visage d’un Bamako qui combine harmonieusement le passé et la modernité tout en préservant ce poumon vital de la ville de Bamako. l’aménagement du canal de Diafaranako qui touche bientôt à  sa fin est un projet urbain à  plusieurs volets. Il permettra la maà®trise du drainage des eaux pluviales et l’amélioration du cadre de vie des populations urbaines avec la création d’espaces d’agrément et de loisirs. Mes chers compatriotes, En matière de télécommunications, l’année aura aussi été marquée par des investissements très importants pour améliorer la qualité et le coût des services dans un cadre compétitif. Nos progrès sont fascinants dans ce domaine et notre pays compte aujourd’hui près de 4.300.000 abonnés au téléphone mobile, contre 3.500.000 en 2008. La télé densité est passée de 27,6 % à  33,6 %. Mes chers compatriotes, s’agissant des infrastructures énergétiques, l’achèvement des travaux de construction de deux centrales thermiques à  fioul lourd à  Sirakoro et à  Balingué va accroà®tre l’offre énergétique et renforcer le réseau de distribution électrique. l’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de la Côte d’Ivoire sera effective cette année dans sa première phase avec une production initiale de 80 Mégawatts. Au plan sous-régional, la réalisation du barrage de Félou permettra d’augmenter les capacités énergétiques des pays membres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal. Le barrage de Taoussa, dans ses composantes énergétiques et agricoles, représente un grand espoir pour le développement dans les régions Nord du Mali. Je suis heureux d’annoncer que son financement est bouclé. Les travaux de construction démarreront au cours du premier trimestre 2010. l’éclairage public continue de s’étendre à  de nombreuses localités : Goundam, Kati, Douentza, Djenné, Bandiagara, Markala, Yanfolila et Niono sont désormais au nombre des villes desservies. l’accès à  l’eau potable s’est amélioré en 2009 avec, entre autres, l’achèvement des stations compactes de Magnambougou et la réalisation de l’adduction en eau potable des villes de Hombori, Fana, Ouélessébougou et Yanfolila. l’année 2010 verra le démarrage des travaux de construction de la station compacte de Missabougou et d’adduction d’eau de Macina, Barouéli, Niono, Konobougou et Dioro. Mes chers compatriotes, Les ressources humaines demeurent la première richesse de notre Nation. La place primordiale accordée à  la santé et à  l’éducation, dans les investissements de l’à‰tat, procède de cette conviction. De nouvelles infrastructures viendront renforcer la couverture sanitaire. l’hôpital régional de Sikasso sera inauguré dans les prochains jours. Les travaux de construction de l’hôpital national de Yirimadio, symbole de l’amitié entre le Mali et la Chine, se déroulent normalement. Toutes les conditions sont réunies pour le lancement des travaux de l’hôpital régional de Mopti. 18 centres de santé de référence seront construits ou réhabilités ainsi que 44 centres de santé communautaires dans diverses localités de notre pays. l’opération « Milagro », fruit de la coopération Mali-Cuba, s’est renforcée au fil des années en rendant la chirurgie ophtalmologique accessible à  de nombreux patients. Dans le souci constant d’améliorer nos plateaux techniques et la qualité des prestations médicales, notre pays va se doter d’un centre de chirurgie cardio-vasculaire, d’un centre de transplantation des reins et d’un centre de soins de la drépanocytose. Mes chers compatriotes, l’éducation est une dimension importante de la valorisation des ressources humaines. La mise en œuvre des conclusions du Forum national sur l’éducation doit continuer à  retenir toute notre attention. La création de l’Université de Ségou qui démarre ses enseignements à  la prochaine rentrée s’inscrit dans la voie du renouveau de la formation universitaire, avec de nouvelles filières orientées vers nos besoins. La construction du Campus universitaire dont nous poserons bientôt la première pierre vise à  améliorer les conditions d’accueil des étudiants de l’Université de Bamako. Je me réjouis également du choix d’installer une connexion haut débit à  l’Université, tout en la reliant aux moyens des nouvelles technologies de l’information, aux instituts de formation universitaire. En ce qui concerne les enseignements fondamental, secondaire, technique et professionnel, l’à‰tat continue à  consentir les mêmes efforts de réalisation d’infrastructures. Des lycées publics ont ouvert leurs portes dans de nombreuses villes secondaires. Un institut de formation professionnelle sera construit à  Kayes et des instituts de formation de maà®tres à  Kati, Nioro et Ségou. l’enseignement secondaire s’enrichira d’un nouveau lycée technique. En soutien à  nos efforts, l’Organisation internationale de la francophonie a mis à  la disposition de notre pays douze centres de lecture et d’animation culturelle, lesquels sont en voie de finition. Je tiens à  exprimer au secrétaire général de l’OIF, le président Abdou Diouf, notre sincère gratitude. Notre politique d’assistance à  mes amis, « les tout-petits », se renforce avec l’ouverture des 10 Maisons de la femme et de l’enfant, construites dans chacune de nos régions et à  Bamako ainsi que d’un nouvel orphelinat. Mes chers compatriotes, Le seuil d’engagement social de notre à‰tat est si élevé qu’il nous faut constamment rechercher les voies et moyens de sa viabilité économique. C’’est le sens à  donner aux actions de soutien à  une croissance économique accélérée dans l’affectation des ressources exceptionnelles tirées de la vente de 51 % des actions de la SOTELMA pour un montant de 180 milliards de Fcfa. 19 % des 49 % restant dans le portefeuille de l’à‰tat seront vendues au grand public dans le cadre de l’actionnariat populaire. l’assainissement des finances publiques, le soutien aux réformes économiques structurelles et le financement des investissements publics, sont autant de mesures destinées à  accélérer le rythme de notre croissance économique. Le secteur minier constitue un des poumons de cette croissance. La production industrielle de l’or a atteint 49 tonnes et demie en 2009. Les recettes pour les finances publiques sont de l’ordre de 130 milliards de Fcfa. La production artisanale de l’or est estimée à  4 tonnes. La promotion du secteur privé contribue également à  la consolidation des bases de notre économie. Elle sera favorisée par le Plan d’action pour l’amélioration du cadre des affaires et l’opérationnalisation de l’Agence pour la promotion des investissements, la relance du secteur industriel, à  travers la restructuration et la mise à  niveau des entreprises ainsi que la mise en place de zones industrielles de Bamako et de Ségou. La cimenterie intégrée de WACEM à  Gongotéry, dans le cercle de Bafoulabé, celle de Hombori, dans le cercle de Douentza, dont la convention d’établissement a été signée, entre l’à‰tat et la société Mandé Construction et la réhabilitation de l’usine de phosphate de Tilemsi, sont autant de projets structurants pour réduire notre dépendance des marchés extérieurs pour l’importation de ciment et d’engrais. Ils représentent aussi des mines d’emplois pour les jeunes. Mes chers compatriotes, Les Maliens de l’extérieur ont toute leur place dans cette politique de dynamisation du secteur productif. Le Forum des investisseurs de la diaspora malienne qui vient de se tenir à  Bamako est une opportunité pour mobiliser leurs ressources vers l’industrie et les services. Je saisis l’occasion pour saluer leur engagement en faveur du développement de leurs villages, de leurs régions et du pays tout entier. Mes chers compatriotes, Le développement du Mali, pour lequel nous œuvrons tous au quotidien, a besoin d’un environnement de stabilité et de sécurité. Je me réjouis donc du retour de la paix dans le Nord-Est de la Région de Kidal. Les « combattants » ont déposé les armes pour retrouver leurs familles et leurs communautés. Des rencontres inter-communautaires regroupant de nombreuses fractions, de grands chefs traditionnels, de leaders de confessions religieuses, des représentants de l’administration d’à‰tat, des organisations de la société civile, des personnes-ressources, des « anciens combattants » se sont tenues à  Agouni, puis à  Kidal. Elles ont permis, de débattre de la situation sécuritaire et du développement des Régions du Nord Mali, dans la réconciliation des C’œurs après tant d’épreuves. Ces assises ont enregistré les messages de ralliement des derniers chefs de la rébellion à  la paix et à  sa consolidation. La reprise des actions de développement, avec l’accompagnement de nos partenaires, rassure nos populations. Il nous faut renforcer cette dynamique notamment en faveur des jeunes qui restent l’enjeu véritable de la stabilité. Cette évolution favorable nous permet d’unir nos forces pour combattre les nombreuses menaces dans la bande sahélo-saharienne notamment la présence de groupes divers qui se livrent à  des prises d’otages et au trafic de drogue. Le Mali, conscient de l’ampleur des menaces, tout comme les autres pays riverains, a proposé une conférence pour la paix et le développement dans la bande sahélo-saharienne. Après la réunion des experts et des ministres des Affaires étrangères et de la sécurité, nous réitérons notre invitation pour la tenue du sommet des chefs d’à‰tat afin de dégager une vision et des actions communes autour des questions de paix, de sécurité et de développement. C’’est le lieu, de réaffirmer notre condamnation sans réserve des prises d’otages et notre détermination en faveur de la libération des personnes injustement privées de leur liberté. Mes chers compatriotes, l’intégration africaine fait partie de notre identité nationale comme le stipule clairement notre Loi fondamentale. Le Mali sera toujours solidaire de toutes les initiatives visant à  renforcer la coopération sous-régionale et régionale. Au plan international, nous réaffirmons notre constante solidarité au peuple palestinien et regrettons profondément le gel du processus de paix ainsi que la poursuite de la violence contre les populations Mes chers compatriotes, En cette veille de fête, J’ai une pensée fraternelle, comme toujours, pour nos malades et tous ceux qui souffrent. Je leur souhaite de recouvrer la santé et la quiétude. Je n’oublie pas toutes celles et tous ceux qui, pour des raisons diverses, vivent ces instants d’allégresse dans la solitude loin de leurs familles. Nous les associons à  nos prières. Mes chers compatriotes, Frères africains, Hôtes du Mali, Il ne me reste plus qu’à  vous renouveler mes vœux d’une bonne et heureuse année 2010 et à  souhaiter un très joyeux anniversaire à  notre très cher pays. Vive le Mali dans une Afrique unie et en paix ! Je vous remercie de votre aimable attention !

Célébration du 22 septembre : le discours d’ATT à la Nation

En question d’actualité, le processus de paix enclenché au Nord Mali a été l’un des sujets évoqués par le Président dans son adresse à  la nation. Le problème du Nord Le président salue aujourd’hui la voie vers la consolidation de la paix au nord, grâce une combinaison intelligente du dialogue et de la fermeté « le retour de la paix crée des conditions pour le developpement des régions du nord. Je pense notamment au projet intégré de developpement de la région de Kidal dont le bon fonctionnement a été entravé par l’insécurité. Le gouvernement veillera également à  la mise en œuvre des programmes de developpement décennal approuvé en mars 2007 par le forum de Kidal. Ce programme est le fruit d’une démarche participative et consensuelle à  laquelle ont adhéré tous les acteurs concernés ». Code de la famille et de personnes Une démarche participative et consensuelle, voilà  ce qu’ATT a préconisé en renvoyant le code à  une seconde lecture. Perçus par les observateurs comme un signe de l’attachement profond à  l’unité et à  la cohésion nationale. « La décision de soumettre le code à  une nouvelle délibération de l’assemblée nationale, offre un délai supplémentaire au dialogue et à  la concertation. Cette volonté constante et le dialogue sont l’une des forces de notre démocratie. La mission du mécanisme et d’évaluation par les paires (MAEP). Je cite, le Mali est une authentique démocratie, pluraliste et libérale enracinée dans une tradition de dialogue, d’autocritique et de médiation sociale . Certes, le Mali enregistre des avancées considérables en matière de bonne gouvernance selon les conclusions du MAEP. Comite d’expert Cependant, le président n’ignore pas les insuffisances et autres lacunes de notre système d’o๠la mission assignée au niveau du comité d’expert : De même que la faible représentation des partis politique et des candidats dans les commissions administratives et de bureaux de vote. Réformes envisagées du système électoral La multitude d’organes chargés de faire fonctionner le système électoral, n’aura pas suffit à  corriger les lacunes, toute chose qui milite en faveur des réformes profondes du système électoral La relecture de la carte judiciaire Condition nécessaire, estime le président, car le résultat escompté ne saurait être atteint si la réforme ne touche le socle de l’état de droit, entendu ici la justice. [i « La relecture de la carte judiciaire dont les textes ont été adoptés par le conseil des ministre du 29 juillet 2009 et soumis à  l’Assemblée nationale s’inscrit en droite ligne des objectifs du PDES. Les objectifs visés portent d’une part à  la suppression de la justice de paix à  compétence étendue et à  l’institution des tribunaux de grande instance, et des tribunaux d’instance. D’autre part, sur le rapprochement de la justice aux justiciables ». En clair, il s’agit de la suppression du cumul des fonctions en cours au niveau de la justice de paix et qui concentre des missions entre les mains d’une seule autorité collégiale. Appel au changement de comportement Quelle que soit la pertinence des réformes engagées, ATT reste convaincu qu’il faut un changement de comportement: « Ces valeurs sont le patriotisme, la responsabilité, la justice, la solidarité, la paix et la tolérance ». En bref, il s’agit de préserver nos valeurs pour fêter le Cinquantenaire du Mali en 2010. C’’est ainsi qu’il a invité les Maliens à  faire du Mali l’année prochaine un pays riche d’expériences. « J’invite les Maliens à  faire de l’année 2010 une année riche d’expériences partagées et d’héritage ».