Législatives : 3000 observateurs nationaux pour superviser le scrutin

Cette cérémonie qui est aussi le lancement de la formation des observateurs nationaux en techniques d’observation citoyenne des élections législatives du 24 novembre prochain a eu lieu ce mardi 12 novembre 2013 à  l’hôtel Mandé en présence de l’Ambassadeur des Etats Unis au Mali, Mary Beth Leonard, du président de la CENI, Mamadou Diamoutani, du président du réseau APEM, Ibrahima Sangho et du Directeur Résident du NDI Dr Badié Hima. Durant trois jours, 500 observateurs seront formés et déployés dans le district de Bamako et 2500 observateurs dans les autres régions du Mali. La mise en œuvre du programme a bénéficié de l’accompagnement du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, de la Délégation générale aux élections; de la Commission électorale nationale indépendante, le National Democratic Institute, l’USAID, des organisations de la société civile, etc. « Les mois d’octobre et de novembre 2013, ont été entièrement consacrés à  la mise en œuvre des activités de recrutement, de formation et déploiement des observateurs nationaux » a indiqué Ibrahim Sangho. « Le NDI et les partenaires dans ce programme vont accorder une assistance technique à  APEM pour l’observation citoyenne du processus électoral » a souligné pour sa part, le Directeur Résident du NDI. Le réseau APEM a été félicité par les partenaires pour son travail remarquable dans le processus électoral. L’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique, Mme Mary Leonard a déclaré que l’observation citoyenne que le réseau APEM va conduire est une composante essentielle du processus électoral. Pour la diplomate,  » les Etats-Unis sont fiers, à  travers l’USAID, d’offrir leur soutien ».

Premier bilan des observateurs nationaux du réseau APEM

De nombreux défis sont à  relever pour ce premier tour de l’élection présidentielle historique pour le Mali surtout en matière de participation au vote. Le POCE a assuré une veille et une observation citoyenne. 2 100 Observateurs Nationaux étaient déployés sur toute l’étendue du territoire. « La majorité des bureaux de vote ont ouvert à  l’heure indiquée (8h du matin ndlr). Une grande participation des citoyens au vote a été constatée, d’une manière générale. Cependant, des disparités existent entre les régions. A Kidal, 12,5 % des bureaux ont ouvert aux environs de 9H, en raison du réaménagement des bureaux pour des raisons de sécurité. Tandis qu’à  Bamako et Tombouctou les taux étaient respectivement de 56,7 % et 77 %» explique Ibrahima Sangho, président du réseau APEM et porte parole du POCE dans la déclaration préliminaire. Le POCE estime que le premier tour de l’élection présidentielle s’est passé dans de bonnes conditions. Les quelques dysfonctionnements constatés n’ont pas entaché sa sincérité, sa transparence et sa crédibilité, souligne le document. « D’autres disparités ont été constaté lors du scrutin, notamment l’utilisation de la même procuration qui a servi à  deux votes » souligne M. Sangho. Le pôle se dit satisfait de ce premier tout. Plusieurs motifs de satisfaction sont avancés par ces observateurs nationaux : « Le POCE a constaté le déroulement du scrutin dans un climat serein et apaisé. Il a constaté entre autres, le respect du code de bonne conduite par le NDI » poursuit M.Sangho. Le code de bonne conduite est un document destiné aux partis politiques et aux candidats pour les inciter à  observer certaines règles dans leur rapport avec les populations. Il a été signé par tous les candidats, selon Christopher Fomunyoh, directeur regional Afrique de la National Democratic Institute (NDI), « les Maliens doivent se féliciter de ces élections notamment du respect du code de bonne conduite signé par les candidats. J’ai pu constater la présence des délégués de partis politiques dans les bureaux de vote. Ceci est satisfaisant d’autant plus que l’engouement des Maliens est grande pour exprimer leur vote lors de ce scrutin ». L’observation continue La déclaration préliminaire du POCE sur le premier tour de l’élection présidentielle du 28 juillet 2013 renferme des recommandations. Parmi elles, la relecture de la Loi électorale dans ses dispositions relatives à  la propagande électorale le jour du scrutin, au vote par procuration ou encore à  la moralisation de la délivrance des procurations aux mandataires ; le renforcement de la communication électorale ; la stabilisation définitive de la carte électorale plusieurs semaines avant le scrutin ; l’amélioration de la législation sur la période de précampagne entre autres. Le travail du POCE se fait en collaboration avec toutes les instances chargées du processus électoral au Mali, dont la Céni, le ministère de l’administration territoriale, la délégation générale aux élections (DGE) etc. Les Observateurs nationaux continuent leur observation jusqu’à  la proclamation des résultats et éventuellement pour le deuxième tour. Ils ont pu renseigner la plateforme Malivote sur le déroulement du scrutin du 28 juillet dans environ 1583 bureaux de vote consultable sur le site Internet www.malivote.com

HCCT: La plaie du chevauchement des mandats

Oui, selon les constitutionalistes pour qui l’institution ne sortira des difficultés actuelles et ne remplira son rôle dans le fonctionnement de la République qu’au prix d’une profonde mutation. Le Sénat serait donc une bonne formule pour lutter contre les maux du HCCT, indexée par la commission Daba Diawara (mandatée pour ausculter la démocratie malienne) pour son inefficacité. En proie à  un chevauchement de mandats qui du reste, n’est pas sans conséquences sur sa stabilité et son efficacité, l’institution républicaine ne sortira de ce gouffre que quand le projet de reforme constitutionnel l’érigera en Sénat. Vivement attendu par plus d’un malien, l’avènement d’une deuxième chambre au parlement pourrait certainement résoudre bien des incohérences au sein de la dernière née des institutions en République du Mali. En effet, depuis sa création en avril 2002, ladite institution n’a renouvelé ses 75 membres qu’une seule bonne fois, en 2007, après cinq (5) ans de mandat bien rempli par chacun des conseillers nationaux d’alors. Deux (2) ans après, on a assisté, à  l’issue des communales de 2009, à  l’élection de nouveaux élus. Fort logiquement, l’on devrait voir l’entièreté des conseillers nationaux renouvelée au sein de l’institution. Certes, certains ont quitté l’institution, mais un nombre important d’entre eux est resté. La raison en est, dit-on, que leur mandat de cinq ans n’était pas arrivé à  terme. D’o๠la grande confusion dans l’exécution des mandats. Au HCCT, il y aurait donc aujourd’hui des conseillers nationaux qui ne sont plus des élus. Autrement dit, ces personnes bien que n’étant plus des conseillers continuent d’être traités comme des conseillers. Avec tous les avantages et privilèges rattachés à  cette fonction. Selon nos sources, l’Etat est bel et bien au courant de cette situation fort incohérente.Alors pourquoi aucune disposition n’est prise pour corriger les choses? La question mérite d’être posée. En mars 2012, le HCCT se renouveler, mais rien n’indique que cela résolve la situation des mandats. D’autant que le scénario du chevauchement restera le même. « Jusqu’à  la mise en place du Sénat, le Hcct assurera la représentation nationale des collectivités et des maliens de l’extérieur », indique la disposition transitoire contenue dans les recommandations de la comission Diawara. Si les avis divergent en ce qui concerne l’opportunité de la réforme constitutionnelle, l’avènement du Sénat semble être considérée comme une option viable pur redonner un coup de fouet à  la décentralisation malienne dont le HCCT est l’image la plus représentative.