Mikado FM, la radio des Nations Unies lancée à Bamako

Journaldumali.com : Quel était l’objectif du lancement de MIKADO FM dans le contexte post crise qu’est celui du Mali ? Hélène Papper : MIKADO FM a été lancée pour contribuer à  établir une paix durable et promouvoir la cohésion nationale en servant à  établir un dialogue plus direct entre tous les acteurs qui participent au processus de paix en cours et les populations du Mali. Il y avait un réel besoin d’appuyer notamment la MINUSMA, le système des Nations Unies et ses partenaires internationaux à  mieux faire comprendre leurs actions au Mali d’une part, mais aussi être encore plus a l’écoute des citoyens pour mieux cibler leurs besoins, les mettre en avant sur nos ondes pour que les décideurs et acteurs du changement puissent mieux répondre à  leurs attentes. Cette radio qui s’inscrit dans la logique du maintien de la paix, à  pour but de créer un cadre qui favorise l’échange, le partage d’informations dans tous les domaines. Mais aussi de baisser les tensions qui naissent souvent d’un manque d’information ou d’une information erronée. La programmation est basée sur « l’information utile » et l ‘échanges d’idées et de point de vues. MIKADO FM tentera de faire une grande place à  l’information de proximité, aux sujets qui touchent tout le monde : santé, éducation, protection des civils, droit humanitaire, l’enfance. Cette radio ne remplace pas les média qui existent, mais se rajoute au riche paysage radiophonique pour inscrire le Mali dans une paix durable. La radio a été conçue après un long travail de recherches et d’écoute des populations, de la société civile, des leaders d’opinions. Nous avons tenté de répondre à  leurs aspirations. Tous, nous ont rappelé l’importance d’un outil impartial, protégé, accessible, de portée nationale afin de s’exprimer et établir ce dialogue du Nord au Sud et d’Est en Ouest. Une radio pour la Paix ? Est-ce facile à  mette en œuvre ? O๠émettez-vous ? Quels sont les programmes déclinés depuis sa création ? H.P : Il n’est jamais facile de mettre en œuvre une radio pour la paix. D’abord parce que les standards que nous nous fixons sont élevés. MIKADO FM souscrit aux missions et valeurs d’une radio de service publique telles que définies par l’UNESCO : à  savoir universalité, diversité, indépendance et spécificité. C’’est un défi également de répondre aux aspirations de la population dans un pays aussi vaste que diversifié. Il faut tenir compte par exemple de la question linguistique en parlant aux auditeurs dans la langue qu’ils comprennent. Il faut faire attention aux équilibres parfois fragiles. Il faut vaincre les appréhensions, expliquer et réexpliquer le rôle d’une telle radio. Sans oublier que nous sommes tributaires du processus de paix, de tous les acteurs engagés dans ce grand dialogue vers un retour à  la cohésion. Nous émettions déjà  depuis plusieurs mois à  Gao, Tombouctou, Mopti et maintenant Bamako depuis le début du mois de juin. Nous poursuivons progressivement notre déploiement sur l’ensemble du territoire malien mais bien évidemment nos capacités actuelles nous imposent certaines limites. Nous ne pouvons pas couvrir l’ensemble du territoire. Mais nous restons très confiants. Notre premier devoir est de nous assurer d’une information juste et équilibrée. Après, les auditeurs relayeront ce qu’ils ont entendu en participant à  aplanir certaines incompréhensions. En fin de compte, pour arriver à  la paix, il faut y croire. Il ne faut jamais cesser de dialoguer. La radio est un outil supplémentaire pour permettre ce dialogue. Il n’est bien évidemment pas le seul et ne peut se substituer à  la diplomatie mais il peut à  y contribuer. Au Sud Soudan, o๠J’ai dirigé la radio des Nations Unies lors du référendum pour l’indépendance, J’ai pu mesurer son importance dans un tel contexte. Une campagne de désinformation a mené certaines communautés à  prendre les armes. J’ai constaté qu’en convainquant des leaders de la jeunesse à  s’assoir autour d’une même table, à  débattre des sujets qui opposaient leurs communautés et enfin d’appeler au calme, il était possible de baisser les tensions et d’éviter les conflits. Bien évidemment au Mali, le contexte est très différent et les médias en général sont plus présents. Mais notre démarche s’inscrit dans une école de pensée particulière visant à  appuyer le maintien de la Paix sous toutes ses formes. La grille des programmes est en constante évolution. Deux de nos principaux rendez-vous sont cependant en onde. Il s’agit de l’émission matinale, Le P’tit Dej de Mikado et l’émission d’affaires publiques de la fin d’après-midi Grand Format qui décortique l’actualité nationale et internationale. Nous sommes également fiers de présenter Cour Commune, consacrée aux préoccupations féminines, à  l’enfance et aux sujets de société. Nous avons la revue de la presse dans les principales langues locales pour permettre à  toutes les populations d’accéder à  l’information. Nous lançons d’ailleurs très bientôt nos rendez-vous quotidiens régionaux de début de soirée. Tous les jours, une langue et une région seront à  l’honneur. Inutile de préciser que nous accordons une large place à  la musique, notamment avec Vibrations Positives, le MIKASHOW. Nous essayons de porter à  l’antenne l’immense richesse culturelle du Mali dont la musique est partie intégrante. Et bien sûr, libre antenne oblige, les auditeurs peuvent participer a toutes les émissions par téléphone, par SMS, sur les médias sociaux, dès l’instant o๠ils s’inscrivent dans une logique de réconciliation. In fine, quels sont les messages que vous voulez véhiculer à  l’instar d’autres radios comme Onuci en Côte d’Ivoire ou Okapi en RDC ? H.P : MIKADO FM a été conçu pour les Maliens, pour répondre aux besoins spécifiques du Mali. Elle est différente donc des radios que vous venez de citer. Même si le dénominateur commun de ces radios est de servir d’agent stabilisateur et de favoriser le vivre ensemble. Le message auquel tient MIKADO FM est contenu dans son nom qui emprunte au jeu MIKADO. Vous connaissez peut-être ce jeu de bâtonnets, tous différents, à  manier avec précaution pour gagner la partie. Tous différents…mais faisant tous partie d’une même unité. Et puis, essayer de casser un seul bâtonnet est beaucoup plus facile que si tous les bâtonnets sont unis ensemble. MIKADO FM représente une idée de la richesse culturelle, du vivre ensemble, de l’unité nationale dont le Mali a besoin. Ensemble, unis, nous réussirons la paix dans ce superbe pays. Quels sont les moyens dont vous disposez? Quels auditeurs visez-vous ? H.P : Nous pouvons avant tout compter sur une équipe de journalistes et de techniciens maliens dévoués, qui ne comptent pas ses efforts pour apporter leur pierre à  l’édifice. C’’est déjà  une grande famille habitée par le désir de faire de MIKADO FM un instrument de paix et de cohésion. Nous visons un large public car il est important de toucher un maximum de personnes. Nous nous adressons autant aux populations qu’aux différents acteurs et décideurs. Au jeu des comparaisons avec d’autres radios de mission de maintien de la paix, nous avons cependant des moyens limités, compte tenu notamment de l’immensité du territoire à  couvrir, de la diversité des besoins à  prendre en compte. Par exemple, s’assurer que les auditeurs qui ne comprennent que le Songhaà¯, le Tamasheq, le Bambara, l’arabe ou le Peuhl puissent accéder aussi aux informations. Nos effectifs sont relativement limités. Mais cela n’altère pas notre de volonté de de relever les défis et jouer notre partition.

L’ONU pressée de voir l’accord signé

Les choses trainent. Pour un accord qui selon les vœux du gouvernement malien, aurait dû, aurait pu être signé le 26 Mars, il faudra encore attendre, mais jusqu’à  quand ? « on ne peut pas donner de délai, mais on ne peut pas attendre indéfiniment », a affirmé Mongi Hamdi, chef de la Minusma, lundi à  sa sortie d’ audience avec le Premier ministre malien Modibo Keà¯ta. La communauté internationale s’impatiente, pressée qu’elle est dans son rôle d’observateur de voir se conclure, un accord définitif de mise en oeuvre de la paix au Mali. La Coordination des mouvement de l’Azawad ne voit pas les choses ainsi et ne semble pas encline à  parapher un accord, qui lui échappe et qui ne prend pas en compte, ses revendications les plus intimes. L’idée pourtant à  faire passer est que « l’accord pourrait être utilisé comme une base pour la mise en place d’ une paix durable, crédible et juste pour tous les Maliens et toutes les Maliennes, pour tout le monde », réitère l’envoyé spécial des Nations Unies. Au même moment, une information fait état d’un déplacement de la coordination des mouvements de l’Azawad, à  Alger, pour y être entendus par la médiation. Une information à  confirmer, mais là , il ne s’agira pas d’un autre round de discussions. Mais peut être de concertations en OFF.

377 millions de dollars pour l’aide humanitaire au Mali

Trois ans après le début de la crise au Nord du Mali, encore 2,6 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire au Mali. Pour résumer la situation, il reste environ 60000 personnes déplacées internes et environ 130 000 réfugiés dans les pays voisins. A peu près 400 000 personnes qui avaient fui le nord du Mali après l’invasion des djihadistes sont retournées chez elle, en dépit de l’insécurité alimentaire, de la présence des groupes armés ou encore des tensions intercommunautaires fréquentes. Défis liés à  l’aide humanitaire S’il fallait établir un bilan objectif des actions des agences onusiennes au Mali et leurs partenaires pays, on peut dire qu’au nord, la majorité des écoles ont ré-ouvertes, même si certaines restent fermées, à  Tombouctou par exemple, environ 85% des écoles ont redémarré, à  Gao, un peu plus de 75% , mais à  Kidal, aucune n’a réouvert depuis le début de la crise. Sur le plan alimentaire, près de 650 000 personnes sont menacées de soif, par absence d’accès à  l’eau potable. Quant aux enfants, la malnutrition sévère et aigà¼e est leur lot. On estime à  1 sur 10 enfants, soit 715 000 enfants de 6 à  59 mois qui souffriront de ces maux en 2015, d’o๠l’urgence de mobiliser les fonds. Le plan de réponse stratégique 2015 Le plan de réponse stratégique au Mali, vise donc à  mobiliser 377 millions de dollars pour 1, 5 millions de personnes. Il s’articule autour de 112 projets à  réaliser dans plusieurs régions. Une soixantaine de projets à  Gao et Tombouctou, 25 dans la zone de Kidal et 45 autour de Mopti et environs. Le plan va toucher des secteurs phares come l’eau, l’assainissement l’hygiène, l’éducation, la protection ou même le relèvement précoce, ou cette capacité à  sortir de la crise, par des petites activités économiques. Pour beaucoup, ces aides sont cruciales, C’’est le cas de Zeinabou, ressortissante de Gao et veuve, qui a en charge près de 14 personnes. La dame a passé deux ans à  Bamako après le conflit. Mais elle a choisi de rentrer au nord en 2014 et grâce à  l’appui des Nations Unies, Zeinabou tient un étal de vêtements usagés au marché de Gao. De quoi survivre et se relever doucement de la crise. Appel de fonds Ce sont près de 42 agences des Nations Unies et ONG qui participent à  cet appel de fond. Pour David Gressly, coordonnateur de l’Action Humanitaire au Mali, il faut noter que la mobilisation financière pour 2015 représente 200 millions de dollars de moins qu’en 2014, cela lié à  un baisse du nombre de personnes en besoin d’aide humanitaire. Gressly souligne aussi le contexte difficile : « Malgré l’espoir d’arriver à  un accord de paix, la situation sécuritaire s’est détériorée et les attaques contre la Minusma et les forces de l’ordre se sont multipliées, ce qui entraà®ne malheureusement, la suspension de certaines opérations humanitaires dans le nord ». Aussi la mobilisation des bailleurs doit se poursuivre et penser des solutions durables pour la réinsertion socio-économique des personnes touchées par la crise est primordial, estime Gressly, qui en appelle à  la stabilisation définitive du nord du Mali.

Négociations d’Alger : la pression internationale est passée par là…

Après plus de deux mois de blocage, les négociations inter-maliennes doivent reprendre ce mercredi 11 février 2015 dans la capitale algérienne. l’enjeu de la présente phase est clair : il s’agit pour les parties de parvenir à  la signature d’un préaccord susceptible de garantir une paix globale et définitive. Autour de la table le gouvernement malien et les groupes armés se feront face de nouveau en présence de l’équipe de médiation internationale pour apporter les amendements et corrections effectués sur le « projet d’accord pour la paix et la réconciliation au Mali ». Un document qui leur a été remis été à  l’issue de la dernière phase des négociations en novembre dernier. De part et d’autre, l’on nourrit le secret espoir que cette phase de février sera celle de la dernière chance. En tout cas l’équipe de médiation internationale sous la houlette de l’Algérie compte mettre tous las atouts de son côté pour amener les protagonistes à  tomber d’accord sur quelque chose. Les réactions musclées des Nations-Unies menaçant les parties à  reprendre incessamment le dialogue sous peine de sanction témoignent de cette volonté. l’Algérie, qui abrite les négociations, ne veut pas qu’elles sombrent dans l’enlisement. Le pays de Bouteflika veut voir vite la signature d’un préaccord entre les protagonistes pour s’occuper de ses propres affaires dans un contexte marqué par la baisse du prix du pétrole. Contexte sécuritaire tendu Seulement voilà  : les négociations reprennent au moment o๠l’on assiste, non sans inquiétude, à  une recrudescence de la violence et de l’insécurité dans les régions du Nord du Mali. Les événements tragiques de Gao et les affrontements sanglants entre le Gatia et le MNLA à  Tanbakort sont venus rappeler les difficultés du processus des négociations. Une situation précaire qui pousse nombre d’observateurs à  ne pas parier la réussite du processus. En effet jusqu’ici les positions du gouvernement d’une part et celles des groupes armés (une partie) restent tranchées. Le gouvernement malien rejette toujours sans ménagement toute idée d’autonomie ou d’indépendance tout comme il récuse la dénomination Azawad pour appeler les régions du nord. En revanche, il défend mordicus l’indivisibilité du Mali, le caractère républicain et laà¯c du pays. Décentralisation poussée Dans la capitale algérienne, la délégation malienne ira plaider son projet de décentralisation poussée considérée pour elle comme la solution à  la crise aussi bien au nord du Mali que dans les autres régions. Ce qui doit certainement passer aussi par la levée des ambiguà¯tés décelées dans le projet d’accord comme le concept des régions intégrées. Du côté des groupes armés, il importe de signaler qu’ils ne sont pas sur le même registre. En effet les groupes armés regroupés au sein de la plateforme sont proches du gouvernement malien et contre la division du Mali. Ils aspirent néanmoins à  une refonte de la gouvernance locale en mettant au centre du processus de développement des régions du nord les populations. Quant aux mouvements armés de l’Azawad réunis au sein de la coordination à  savoir le MNLA et ses alliés, ils réclamaient encore lors de la phase de novembre une indépendance avec un hypothétique Etat de l’Azawad. Ce, au grand mépris de la feuille de route, boussole des négociations et qui écarte d’emblée toute idée d’autonomie ou d’indépendance. Vont-ils finalement revenir à  la raison ou tenter un baroud d’honneur ?

Ebola : Les Nations Unies mobilisés aux côtés du Mali

Les Agences des Nations Unies, la MINUSMA et de nombreux autres partenaires déploient des moyens logistiques, humains et financiers en réponse à  cette crise. Du personnel est affecté pour renforcer les équipes gouvernementales en place, assurer la coordination et surveiller l’évolution de la propagation du virus. De même des véhicules avec chauffeur sont fournis pour assurer le suivi des contacts et des campagnes de communication sont élaborées et financées pour sensibiliser les populations. Jusqu’à  présent, l’UNICEF a déjà  mobilisé 1.7 millions de dollars (USD) pour des activités de sensibilisation de la population, achat de matériel médical et tentes ainsi que renforcements du système médical malien. Le PAM a déjà  investi plus de 255 000 $ en nourriture, aide logistique et transport. Le PNUD a débloqué 100 000 $ pour améliorer les mécanismes de surveillance et de contrôle sanitaire aux points de passage frontaliers ainsi que pour la mise en œuvre d’un plan de communication et l’opérationnalisation de la cellule de coordination de crise du Ministère de la santé et de l’Hygiène publique. l’OIM et ONUFEMMES engagent et déploient du personnel en appui aux efforts du gouvernement. l’OMS a mobilisé 1.3 millions de dollars utilisés en équipements, renforcements des mesures d’hygiène, suivi des contacts et matériel de sensibilisation. Ces fonds ont également servi à  déployer 30 épidémiologistes et experts de la lutte contre la maladie à  virus Ebola. Ces contributions cumulées représentent un montant global à  ce jour de plus de 3.3 millions de dollars (environ 1.7 milliards de francs CFA). A cela s’ajoutent des moyens supplémentaires fournis par la MINUSMA en termes de fourniture de véhicules, moyens de communication, kits de protection pour le personnel médical, thermomètres, mise à  disposition de moyens aériens, support en coordination, formation du personnel médical et capacités de sécurisation. L’ONU renforce son action au Mali pour lutter contre Ebola. La Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre Ebola (MINUAUCE), a ainsi annoncé vendredi dernier l’ouverture d’un bureau au Mali. Suivant scrupuleusement les mesures mises en place par le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique malien, en étroite coopération avec l’OMS, la MINUSMA, ainsi que toutes les Agences du Système des Nations Unies présentes au Mali, ont également mis en place des mesures pour enrayer la propagation du virus et protéger leur personnel. Ainsi, la température de tout le personnel des Nations Unies est quotidiennement vérifiée par nos services médicaux, des mesures d’hygiène supplémentaires ont été mises en place et des campagnes de sensibilisations sont relayées à  l’ensemble de notre personnel. Des centres d’isolement ont enfin été fabriqués afin de ne pas engorger les services médicaux maliens. La mobilisation générale du Système des Nations Unies vient en appui aux efforts du gouvernement malien et de ceux des Organisations Non-gouvernementales présentes au Mali. Lutter contre la propagation du virus réclame un travail coordonné et des mesures simples à  mettre en place telles que se laver les mains régulièrement avec du savon, éviter tout contact avec : sang, selles, vomissures, salives, sueurs et autres liquides biologiques ou objet touché par un malade ou décédé suite au virus Ebola. Les personnes ayant eu des contacts directs ou indirects avec les personnes déclarées positives sont invitées à  se signaler pour un contrôle sanitaire en appelant gratuitement le : 8000 77 77 ou 8000 88 88 ou 8000 8989.

Bientôt des drones de surveillance au Nord du Mali

Après avoir rendu hommage aux 9 soldats nigériens de la Minusma victimes de la barbarie des jihadistes, C’’est un Hervé Ladsous encore sous le choc qui a rencontré la presse hier au siège de la Minusma à  Bamako. Le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a réitéré la condamnation ferme de la lâche embuscade meurtrière qui a encore endeuillé les soldats de la Minusma. La mort des 9 soldats nigériens qui porte à  près de 30 le nombre de casques bleus morts et de 65 blessés depuis juillet 2013. Suite à  cette escalade jihadiste, Hervé Ladsous a indiqué qu’il faut durcir les mesures de protection au niveau des bases. Ce qui va nécessiter le déploiement davantage d’engins contre les mines, les explosifs et les véhicules blindés. Drones de surveillance aérienne Le diplomate onusien a également annoncé le déploiement très prochain de drones de surveillance aérienne dans le nord du Mali. Des mesures, selon lui, qui pourraient se faire en collaboration avec Barkhane et les forces armées maliennes. Car, estime-t-il, les forces onusiennes n’ont pas l’intention de se substituer aux forces armées maliennes. Hervé Ladsous a rappelé que le Conseil de sécurité a récemment réaffirmé sa disponibilité à  appuyer de façon consensuelle les efforts du Mali en vue d’un règlement politique. C’’est ainsi qu’il a espéré que les négociations en cours à  Alger entre le gouvernement malien et les groupes armés débouchent sur la signature d’un accord. Par rapport aux militaires tchadiens, Hervé Ladsous a reconnu que le contingent tchadien a été à  l’extrême nord du Mali depuis le début des opérations et qu’il faut un partage du fardeau. C’’est ainsi qu’il révélera qu’un système de rotation des contingents sera bientôt opérationnel. Au sujet d’un mandat robuste pour la Minusma, le diplomate a répondu que cela relève du pouvoir discrétionnaire du Conseil de sécurité de l’ONU. Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop a affirmé que la situation au nord du pays doit renforcer la détermination du Mali et de la communauté internationale en vue de faire échec au diktat que veulent imposer les forces terroristes et jihadistes. Ce qui requiert, à  l’en croire, la synergie des efforts et la mise à  la disposition des forces armées, des moyens conséquents capables d’apporter la riposte nécessaire. Abordant au passage les négociations d’Alger, le chef de la diplomatie malienne a tenu à  souligner que la fédération ou encore l’autonomie demandée par certains groupes armés n’est pas conforme aux engagements antérieurs comme la feuille de route. Il propose en revanche de revoir, tel que proposé par le gouvernement malien, la forme de gouvernance comme solution aux problèmes.

Ebola : les premiers éléments de la Mission de l’ONU au Ghana et au Libéria

Les premiers membres de la Mission des Nations Unies pour la lutte contre Ebola (UNMEER) sont arrivés à  Accra, la capitale du Ghana, o๠se trouvera son quartier-général, alors qu’un autre détachement est arrivé au Libéria, a indiqué lundi le porte-parole du Secrétaire général. Jeudi, à  l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon avait annoncé l’établissement de cette mission sanitaire d’urgence des Nations Unies pour stopper l’épidémie qui frappe plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. Vendredi, l’Assemblée générale avait adopté une résolution appelant les Etats membres à  apporter leur soutien à  cette Mission. L’objectif de cette mission sanitaire d’urgence est de garantir une action rapide, efficace et cohérente pour stopper l’épidémie, traiter les personnes infectées, assurer les services essentiels, préserver la stabilité et prévenir la propagation vers les pays qui ne sont actuellement pas affectés. La Guinée, le Libéria et la Sierra Leone sont les trois pays les plus touchés par l’épidémie. « Les Nations Unies ont aussi établi aujourd’hui le Fonds d’affectation spécial multipartenaires pour lutte contre Ebola qui garantira une contribution cohérente du système des Nations Unies à  l’ensemble des opérations », a expliqué le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse au siège des Nations Unies à  New York. Le Fonds doit permettre de collecter des contributions des Etats membres, des organes législatifs régionaux, des organisations inter-gouvernementales et non gouvernementales, des entreprises et des individus. Les contributions peuvent être faites en ligne. « Les bailleurs de fonds peuvent aussi choisir de contribuer directement aux agences des Nations Unies participant aux opérations de lutte contre Ebola », a précisé le porte-parole. Par ailleurs, le comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a conclu sa deuxième réunion sur Ebola la semaine dernière et a réitéré qu’il ne devrait pas y avoir de restrictions au voyage et au commerce concernant les pays les plus touchés par l’épidémie.

Nouveau mandat de la Minusma : Pas de grand changement !

Le nouveau mandat de la Minusma est prolongé d’un an. Ce qui laisse le temps à  la Mission de réajuster les contours de son action au Mali. Il faut rappeler que la Mission depuis son installation au Mali, a du faire face aux critiques. Bert Koenders son chef, plusieurs fois critiqué par la presse malienne, va poursuivre la tâche, mais Abdoulaye Bathily, dont on ne cernait pas très bien le rôle, a du quitter ses fonctions de Représentant adjoint pour aller en Afrique Centrale. On a donc souvent reproché à  la Minusma de ne pas assez être sur le terrain. De ne pas agir. Pour rappel, plusieurs attentats ont émaillé leur présence au Nord du Mali. l’attaque en décembre dernier d’une banque à  Kidal, a coûté la vie à  deux casques bleus sénégalais. Avant cela, la mission avait failli à  sécuriser l’arrivée de l’ex PM Tatam Ly à  Kidal. Plus récemment à  Kidal, elle avait tenté de mettre en garde l’actuel PM Moussa Mara sur les dangers d’une visite à  Kidal… Autant de faits, qui ont sans doute poussé les responsables de l’ONU à  ajouter «la sécurisation du personnel à  ce nouveau mandat». Le compte n’y est pas Sur les effectifs, on est toujours loin des 11200 hommes promis par l’ONU. Le problème réside dans la mobilisation des effectifs des pays. Pas évident de faire venir des troupes du monde entier dans un environnement hostile comme le Nord du Mali, surtout après l’attaque récente du camp de la Minusma à  Aguel’hoc, o๠4 casques bleus tchadiens ont péri cette fois. En outre, les casques bleus sont déjà  largement déployés, un peu partout en Afriques, en RDC, au Soudan du Sud, en Centrafrique etC’… Il reste le problème de la logistique, du déploiement des casques bleus au Nord. Abdoulaye DIOP, le ministre malien des affaires étrangères, avait souhaité une présence plus forte dans les environs de Kidal et dans les localités rurales pour prévenir le danger, plus de moyens techniques pour améliorer la surveillance, au-delà  du volet politique, o๠la Mission appelle les parties à  respecter leurs engagements pour la bonne tenue du dialogue. Tout comme, il avait été souhaité un redéploiement plus marqué des effectifs de Bamako à  Gao, la deuxième grande ville du Nord. En effet, on déplore une présence trop marqué du personnel onusien dans les hôtels de la capitale. Enfin, si la mission n’a pas vocation à  faire la guerre au Mali, le communiqué de l’ONU reprécise qu’elle n’a qu’un mandat de stabilisation, de protection des civils, de patrouilles et d’implication dans le volet politique du dialogue et la réconciliation. Et enfin, dans la sauvegarde du patrimoine culturel… C’est déjà  ça !

Rama Diallo plaide pour la culture malienne aux Nations Unies

Invitée à  l’occasion de la Tribune des Nations Unies ou débat thématique de haut niveau sur la Culture et le Développement Durable tenu à  New York les 5 et 6 Mai 2014, la ministre malienne de la Culture Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo a prononcé un discours devant les membres de l’institution onusienne. Dans cette allocution, elle a réitéré les remerciements du Mali pour la mobilisation de la communauté internationale, en faveur de la libération de notre pays aux mains des ennemis du nord : « Cette mobilisation a été singulièrement appuyée par l’acte inédit du Conseil de Sécurité qui pour la première fois de son histoire, et sous l’impulsion de son secrétaire général M. Ban Ki MOON, a donné mandat à  la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA) de protéger le patrimoine culturel malien en collaboration avec l’UNESCO ». Durant la crise en effet, le patrimoine culturel malien a été sérieusement entamé et atteint, comme l’atteste la démolition de nombreux mausolées à  Tombouctou ou encore le pillage de certains manuscrits historiques. L’Unesco qui accompagne le Mali a lancé une opération de réhabilitation de ces destructions : « Ce processus s’étendra, dans les mois à  venir, aux mausolées, au monument El Farouk et au centre de Manuscrits anciens Ahmed Baba et à  d’autres édifices majeurs », a précisé Mme le ministre. En outre Mme Ndiaye Ramatoulaye est revenue sur le rôle clé de la culture en tant que facteur de cohésion sociale, dans un contexte de réconciliation nationale. Citant la charte du Mandé ou « encore le TOGUNA, abri de dialogue et d’écoute en pays Dogon, qui sont des socles culturels devant être des leviers qui favorisent un retour de l’entente et la paix ». La ministre a cependant déploré que  » malgré sa culture riche et diversifiée, le Mali n’injectait qu’à  peine, 0,4% du budget national dans le secteur alors que la culture participait à  hauteur de 2,38% du Produit Intérieur brut. La culture était pourvoyeuse d’emplois avec ses 115000 emplois qui représentait 5,8% de la population active en 2006″. Un secteur qui reste prisonnier de l’informel et ne valorise pas ses agents. C’est pourquoi :  » l’adoption récente du projet de décret portant modalités de perception et de répartition des redevances de droits d’auteurs et de droits voisins ainsi que la préparation de plusieurs textes permettront au secteur de la culture de bénéficier d’un cadre institutionnel favorable à  son plein épanouissement. In fine, le Mali s’engage à  promouvoir les industries culturelles débarrassées du fléau de la piraterie, à  faire de la culture, au travers de la promotion des langues nationales, le soubassement d’une éducation idoine et de qualité afin que le Mali s’engage à  investir dans les infrastructures culturelles. Pour finir, la ministre a aussi annoncé que le Mali accueillera très prochainement les consultations nationales sur Culture et Développement durable à  l’initiative du Groupe de développement des Nations Unies pour le Développement (GNUD), sous la coordination de l’UNESCO, du FNUAP et du PNUD. Ce qui d’après elle, démontre à  suffisance l’engagement ferme et résolu du Mali de s’inscrire dans le schéma de développement post 2015 dont les nouvelles autorités dessinerons les prémices. La culture étant un levier incontestable de développement.

Mali: évaluation de la situation des droits de l’homme

Il a été mandaté par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour examiner et faire un rapport sur la situation des droits de l’homme au Mali. Après avoir effectué sa première mission officielle du 21 octobre au 3 novembre 2013, l’expert indépendant est revenu au Mali o๠il a séjourné du 17 au 26 février 2014. Le but est de procéder à  une évaluation de la situation des droits de l’homme au Mali. M. Suliman Baldo a également examiné la situation politique et sécuritaire ainsi que les réformes institutionnelles entreprises au Mali depuis la sortie de crise. Il a donc présenté le rapport de sa première mission, et rencontré plusieurs personnalités civiles, politiques et militaires. Son rapport porte sur la période comprise entre le 1er juillet et le 30 décembre 2013. Son rapport est fondé sur des informations collectées auprès des autorités gouvernementales et religieuses, des institutions spécialisées du système des Nations Unies, des organisations non gouvernementales ainsi que des témoins et victimes des violations des droits de l’homme. « Bilan mitigé du gouvernement de transition » D’après les observations de l’expert, le gouvernement de transition a eu un « bilan mitigé et une attitude ambivalente dans le domaine de la lutte contre l’impunité. D’une part, il a saisi la Cour pénale internationale en vue de traduire devant la justice internationale, les auteurs présumés des crimes internationaux commis au nord. D’autre part, une décision du Conseil des ministres du 14 août 2013 va dans le sens contraire en procédant à  la nomination au grade de général de corps d’armée, à  titre exceptionnel, du capitaine Amadou Haya Sanogo, malgré les différents rapports faisant état de son implication dans des violations des droits de l’homme dans le pays ». Pour ce qui concerne l’annulation des mandats d’arrêt lancés contre certains chefs rebelles touaregs parmi lesquels quatre anciens membres du parlement affiliés au MNLA et au HCUA, l’expert « note avec préoccupation que cette disposition ouvre une brèche susceptible de consacrer l’impunité et de constituer une amnistie de fait pour actes, commis dans le nord du pays par les groupes armés, qui potentiellement peuvent être qualifiés de crimes internationaux ». Présentation du rapport détaillé le 26 mars prochain D’une manière générale, « le fonctionnement de la justice est confronté à  divers défis qui limitent ses capacités à  mener à  bien ses missions. Ces difficultés sont notamment l’insuffisance des ressources financières et matérielles, l’indépendance relative des acteurs du système judiciaire, la corruption, le coût élevé des frais de justice, l’éloignement des juridictions, le déficit de formation et le manque de formations s’agissant des droits de l’homme » poursuit le rapport. Les défis majeurs que le Mali devra relever en 2014, selon Suliman Baldo sont la consolidation de la sécurité au nord et le renforcement de l’ordre constitutionnel. « Le Mali devra renforcer aussi l’état de droit et la lutte contre l’impunité et faire des efforts importants pour réformer le secteur de la justice et de la sécurité. En créant la commission vérité, justice et réconciliation, le Mali s’est engagé sur la voie de la justice transitionnelle en cherchant à  obtenir justice, avec des réparations et des garanties de non répétition, pour les victimes des violations massives des droits de l’homme » indique-t-il. Un rapport détaillé sur les résultats de sa mission sera présenté au Conseil des droits de l’homme le 26 mars prochain.

Journée des Nations unies au Mali: pour mieux connaître l’organisation

Célébrée tous les 24 octobre, cette journée marque l’anniversaire de l’entrée en vigueur de la Charte des Nations unies, le texte fondateur de l’Organisation des Nations unies (ONU). Pour mieux connaà®tre le travail des agences et interagir directement avec les principaux responsables des programmes exécutés par la MINUSMA et les Nations Unies au Mali, cette cérémonie a été organisée au Parc national de Bamako en présence du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali et Chef de la MINUSMA, Albert Koenders et du Ministre des Affaires à‰trangères et de la Coopération Internationale du Mali, Zahabi Ould Sidi Mohamed. Les Chefs d’agences du système des Nations Unies, les représentants du corps diplomatique accrédité au Mali, ainsi que de nombreux invités ont également pris part à  l’évènement. Trois principaux domaines d’intervention Pour le Chef de la Minusma, le choix de l’endroit sied parfaitement à  l’évènement. Après avoir fait un bref historique de la Journée, M. Koenders a rappelé les principaux secteurs dans lesquels la Minusma intervient. Il s’agit de la sécurité, la réconciliation, la justice et le développement. Il n’y a pas de raison pour les Maliens de vivre dans la peur car sans sécurité il est difficile de vaquer librement à  ses occupations a-t-il déclaré en substance. Il a saisi l’occasion pour annoncer la venue au Mali, dans quelques jours, du Secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon, du Président de la Banque mondiale, de la Banque africaine développement, de la Présidente de la Commission de l’Union africaine Mme Nkosazana Dlamini-Zuma. « Normaliser la situation à  Kidal » Le ministre des Affaires étrangères, a pour sa part, indiqué que cette célébration revêt pour le Mali, un sens particulier vu le contexte que connaà®t le pays. Il a exprimé la reconnaissance du Mali à  l’endroit de l’Onu pour son « assistance appréciable grâce à  ses multiples structures qui œuvrent sur le terrain ». Par ailleurs, il a affirmé que la résolution autorisant le déploiement des casques bleus démontre de « la promptitude de l’engagement des Nations unies auprès du Mali depuis le début de la crise politico-sécuritaire dont le Mali se remet progressivement. » « Nous souhaitons que la Minusma normalise très rapidement la situation à  Kidal au même titre qu’à  Gao et Tombouctou » a conclu le Chef de la diplomatie malienne. Les deux diplomates n’ont pas manqué de saluer la mémoire de ceux qui sont morts dans l’attaque terroriste de Tessalit le mercredi dernier. Parmi les activités de la journée commémorative, figurent le vernissage de l’exposition photo sur les activités de la Minusma et la visite guidée des stands des agences du système des Nations Unies.

Les Nations Unies en fête au Parc National du Mali

Le 24 octobre de chaque année marque la Journée des Nations unies à  travers le monde. Pour l’organisation mondiale, il s’agit d’une opportunité d’évaluer le partenariat avec les gouvernements et d’ajuster également les interventions. « C’’est également l’occasion de réfléchir à  ce que nous pouvons faire pour concrétiser notre vision d’un monde meilleur » écrit le Secrétaire Général de l’ONU dans son discours. Ban Ki Moon invite à  prendre «l’engagement de respecter les idéaux fondateurs de l’Organisation et d’œuvrer ensemble pour la paix, le développement et le respect des droits de l’homme». Justement, en matière de développement, le «défi le plus urgent», selon Ban Ki Moon, «consiste à  faire du développement durable une réalité. Grâce aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), la pauvreté a été réduite de moitié». Aller vers des actions mieux concertées Suffisant pour qu’il incite à  «maintenir la dynamique créée, élaborer un programme de développement pour l’après-2015 tout aussi enthousiasmant que celui auquel il succède et parvenir à  un accord sur la lutte contre les changements climatiques». l’autre chantier sur lequel l’ONU doit exceller, C’’est l’action concertée sur de nombreuses questions, liées notamment aux conflits armés, aux droits de l’homme et à  l’environnement. Et, à  ce sujet, «nous continuons de démontrer l’étendue de ce qui est possible dans le cadre d’une action collective. Nous pouvons faire encore plus», reconnait Ban Ki Moon. Pour cela, li faut plus d’unité. «Pour agir utilement dans un monde caractérisé par des interconnexions de plus en plus denses, nous devons être encore plus unis». Cette unité, des millions de personnes en Syrie dont la vie de dépend de l’aide fournie par le personnel humanitaire de l’ONU en ont besoin. D’ailleurs, «les affrontements qui font rage en Syrie constituent notre plus grand défi en matière de sécurité», rassure-t-il soulignant que les experts des Nations Unies et leurs collègues de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, lauréate du prix Nobel de la paix, travaillent main dans la main sur la destruction des stocks de ces armes en Syrie en vue de «(…) parvenir à  une solution diplomatique qui mettra fin à  ces souffrances qui n’ont que trop duré». Les critiques ne manquent pourtant pas « Le grand machin ». C’’est ainsi que les anti-ONU la qualifiaient il y a déjà  des décennies. Aujourd’hui, les critiques ne se sont pas tues. Ainsi en Corée du Nord, le quotidien officiel demande que les Nations unies (ONU) travaillent à  récupérer la confiance de la communauté internationale à  l’occasion de la Journée des Nations unies en exprimant son mécontentement à  l’encontre la décision concernant les droits de l’Homme en Corée du Nord et les sanctions prises contre Pyongyang. «Les Nations unies abusent de leur pouvoir en intervenant dans les affaires intérieures de notre pays et tente de renverser le régime sous prétexte de la protection des droits de l’Homme. A cause de l’ONU, le pouvoir autoritaire et le despotisme dominent la communauté internationale», martelle l’article du quotidien, intitulé «l’ONU doit récupérer la confiance de la communauté internationale.»

L’ONU déplore son manque de moyens au Mali

Cela afin de permettre au nord du pays de retrouver la stabilité et de protéger les civils contre les attaques de groupes armés, en particulier djihadistes. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a officiellement pris le 1er juillet le relais de la force de maintien de la paix africaine, mais seuls 5 200 militaires sont actuellement sur le terrain, alors que l’ONU en avait prévu 12 600. « Nous sommes confrontés à  des graves difficultés », a déclaré Bert Koenders, envoyé de l’ONU au Mali, au Conseil de sécurité. « La mission manque de moyens essentiels – comme des hélicoptères – pour faciliter un déploiement rapide et l’accès aux zones reculées, afin d’assurer la protection des civils. La constitution des troupes devra s’accélérer. » A la tribune, Bert Koenders a lancé un appel aux membres du Conseil de sécurité. « Je demande au Conseil mais aussi aux pays contributeurs de déployer, de façon urgente, de nouveaux moyens de transport, des hélicoptères et des bataillons supplémentaires sur le terrain », a-t-il déclaré. La Minusma compte actuellement 6 300 hommes – majoritairement des Africains – et doit doubler ses effectifs d’ici la fin de l’année. Cependant, selon Bert Kunders, la situation sécuritaire est toujours très fragile. Il a notamment fait référence au dernier attentat, le 28 septembre, à  Tombouctou et aux menaces terroristes toujours présentes. Le représentant spécial des Nations unies au Mali s’est dit également déçu du faible soutien international face à  la crise humanitaire qui touche le pays. Il a affirmé que les besoins restent impressionnants et a par ailleurs rappelé qu’il manque 300 millions de dollars pour financer ces urgences. La mission a souffert en août du retrait de 1 200 soldats nigérians, retournés dans leur pays, également pour combattre une insurrection islamiste. Le mois dernier, 150 militaires tchadiens ont en outre abandonné leur poste pour demander une rotation des troupes. La France a relativisé au début du mois une recrudescence des troubles dans le nord du Mali, notamment des heurts entre l’armée et les Touaregs laà¯cs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), et elle a réitéré sa confiance au président Ibrahim Boubacar Keita, élu en août.

IBK à la Tribune des Nations Unies : « Le Mali est de retour « 

New York, le 27 septembre 2013 Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Chef d’Etat et de Gouvernement, Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies, Mesdames et Messieurs, Permettez-moi, tout d’abord, de vous adresser les chaleureuses félicitations de la délégation du Mali pour votre élection à  la présidence de la 68ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Le choix porté sur votre personne est assurément la reconnaissance de vos qualités de diplomate chevronné, mais aussi un hommage rendu à  votre pays, Antigua et Barbuda. Soyez assuré, Monsieur le Président, de la disponibilité totale de ma délégation à  Âœuvrer au plein succès de nos travaux. Je saisis cette occasion pour féliciter votre prédécesseur, Son Excellence Monsieur Vuk Jérémic de la Serbie, pour la manière remarquable avec laquelle il a conduit les travaux de la 67ème session. Qu’il me soit également permis de réitérer au Secrétaire général, Monsieur Ban Ki-moon, notre haute appréciation des efforts louables qu’il ne cesse de déployer pour la réalisation des nobles objectifs de notre Organisation commune. Monsieur le Président, Quelques semaines après mon accession à  la plus haute charge de l’Etat du Mali, en qualité de 3ème Président élu de la République depuis l’ouverture démocratique en 1992, C’’est pour moi un insigne honneur de m’adresser à  cette auguste Assemblée. D’ores et déjà , je puis vous assurer de ma détermination inébranlable à  défendre les idéaux de notre organisation, fondés sur des valeurs de paix, de sécurité, de justice et de développement, des valeurs contenues dans le serment que J’ai prêté devant les Maliens. Monsieur le Président, Je viens devant vous pour témoigner la reconnaissance de mon peuple envers l’ensemble de la communauté internationale pour son soutien inestimable à  mon Pays, le Mali, qui a recouvré aujourd’hui sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire. Du haut de cette tribune et au nom de l’ensemble du peuple malien, je rends hommage à  l’action de l’ensemble du système des Nations Unies, particulièrement le Conseil de sécurité qui, à  travers quatre résolutions et plusieurs déclarations, a condamné l’agression terroriste djihadiste subie par le Mali, et réaffirmé son attachement à  l’unité et à  l’intégrité territoriale de notre pays. Le Conseil de sécurité a autorisé le déploiement de forces internationales pour appuyer les forces armées maliennes dans la difficile tâche de recouvrer les zones du territoire contrôlées par les groupes armés terroristes. Permettez moi d’exprimer ma gratitude envers l’UNESCO, pour son engagement auprès du Mali, à  travers la condamnation de la destruction des mausolées et autres sites historiques du patrimoine culturel de l’humanité à  Tombouctou et Gao. Le Maroc, pays frère, présidait alors le Conseil de sécurité. Je voudrais, à  ce titre, remercier sincèrement Sa Majesté le Roi Mohamed VI, pour l’importante contribution du Royaume du Maroc, qui dès les premières heures de l’occupation du Nord de notre Pays a condamné l’agression dont nous avons été victime, et a apporté une aide humanitaire d’urgence à  nos populations C’est aussi le lieu de rendre un vibrant hommage à  la France et à  son Président, François HOLLANDE, pour le déclenchement de la salvatrice opération militaire Serval, qui a stoppé l’avancée des extrémistes djihadistes vers le sud de notre pays, et a conduit par la suite à  la libération des régions occupées. Qu’il me soit également permis de remercier la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine et l’Organisation de la Communauté Islamique (OCI) pour leur sollicitude et leur engagement constants dans la recherche de solutions durables à  la crise malienne. Je tiens particulièrement à  saluer le leadership de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire, et Président en exercice de la CEDEAO, Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Faso, Médiateur de la crise malienne, Son Excellence Monsieur Goodluck Ebele JONATHAN, Président de la République Fédérale du Nigéria, Médiateur associé, ainsi que Son Excellence Monsieur Boni YAYI, Président du Bénin, anciennement Président de l’Union africaine au moment le plus aigu de la crise dans le Nord du Mali. Je fais une mention spéciale à  Son Excellence le Président Idriss Deby Itno, Président de la République du Tchad, pour sa décision courageuse d’envoyer des troupes tchadiennes au Mali, troupes qui ont payé un lourd tribu en vies humaines lors des opérations de reconquête de nos régions Nord. Je voudrais également rendre hommage au président Mahamadou Issoufou et au vaillant peuple du Niger, dont l’accueil très fraternel réservé aux nôtres a permis de soulager bien des souffrances. A cette occasion, je voudrais m’incliner devant la mémoire de tous ces frères nigériens qui sont tombés sur le champ d’honneur lors des attaques d’Agadez et d’Arlit menées par les djihadistes, au titre de représailles pour leur engagement chez nous au Mali. A Son Excellence le Président Abdel Aziz BOUTEFLIKA et au peuple algérien frère, je renouvelle la gratitude du peuple malien pour l’appui multiforme à  la résolution des crises que le Mali a connues, ainsi qu’à  l assistance humanitaire que l’Algérie a apporté a nos populations refugiées dès les premières heures du conflit. C’’est aussi le lieu de rappeler que l’Algérie et le Mali sont deux pays frères liés par des relations solides d’amitié et d’histoire commune. Au peuple mauritanien et à  mon frère, son Excellence le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, J’exprime la profonde gratitude du peuple malien pour leur engagement à  nos cotés dans la traque des groupes djihadistes en territoire malien. Je présente nos sincères condoléances aux familles mauritaniennes qui ont perdu les leurs lors de l’opération conjointe dans la forêt du Ouagadougou et à  l’Ouest de Tombouctou. A l’Union Européenne et à  tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux, nous exprimons également nos sincères remerciements et notre profonde gratitude pour le rôle éminemment important qu’ils ne cessent de jouer pour le retour définitif de la paix et de la stabilité au Mali. Permettez moi également, du haut de cette tribune, de rendre hommage aux vaillantes forces armées du Mali qui se sont courageusement engagées auprès des troupes alliées pour la reconquête des territoires occupés par les djihadistes et narco trafiquants. Je salue ici la mémoire de tous ceux des nôtres et de nos amis qui sont tombés sur le champ d’honneur pour le salut du Mali, pour la liberté de notre peuple, pour l’avenir de nos enfants. J’adresse également mes pensées les plus pieuses à  tous ces héros civils, des anonymes, hommes, femmes et enfants qui ont perdu la vie. Je pense à  tous ces blessés, ces femmes violées, ces amputés, qui ont subi le joug de la barbarie pendant d’interminables mois, et qui sont restés debout pour le Mali, malgré toutes les humiliations et intimidations dont ils ont fait l’objet. Monsieur le Président, Je ne peux clore ce chapitre de gratitude sans avoir une pensée compassionnelle pour toutes les familles des otages algériens, français et autres, qui sont encore détenus par les groupes djihadistes dans la bande sahélo-saharienne, y compris dans le septentrion malien. Je peux vous dire que nous ne ménagerons aucun effort pour accélérer leur libération, et cela en étroite collaboration avec les pays concernés. Monsieur le Président, Le Mali est de retour. Oui, avec l’appui des pays amis, le Mali est debout, et tourne la page la plus sombre de son histoire. Elle a été marquée par neuf mois de graves violations des droits humains, de pillages, et de destruction de sites et monuments culturels et historiques uniques. Aujourd’hui, que de chemin parcouru! Le Mali a recouvré sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire, et riche de sa diversité culturelle, il s’est engagé aujourd’hui sur le chemin de la réconciliation nationale. Un processus de dialogue pour la paix et la réconciliation nationale a été entamé, à  travers l’Accord préliminaire de Ouagadougou, signé mle 18 juin 2013. La transition qui s’était ouverte en mars 2012 à  la suite d’un coup d’Etat a pris fin en août dernier, après une élection présidentielle tenue sur l’ensemble du territoire, et reconnue crédible et transparente par l’ensemble de la communauté internationale. A travers ce processus électoral exemplaire, les maliennes et les maliens ont ainsi fortement rappelé leur attachement à  la démocratie et à  l’ordre constitutionnel. Pour parachever ce processus, mon Gouvernement s’est engagé, sans tarder, à  tenir les élections législatives le 24 novembre 2013 pour le premier tour, et le 15 décembre 2013 pour le second tour. En tant que Président investi de la confiance de l’ensemble du peuple malien, je mesure l’immensité des défis à  relever et des aspirations profondes de mes compatriotes à  la paix, à  la réconciliation nationale et au développement économique et social. Sitôt investi Président de la République, J’ai pris l’initiative de rencontrer à  Bamako les Chefs des groupes armés du Nord pour leur rappeler les principes sacro-saints du respect de l’intégrité territoriale du Mali et de la laà¯cité de l’Etat. Je leur ai fait connaà®tre ma disponibilité à  organiser un dialogue politique inclusif, franc et constructif, o๠tout sera discuté, à  l’exception de toute forme d’indépendance ou d’autonomie. Mon message a été entendu et nous nous engageons très bientôt dans un dialogue pour un règlement définitif des crises dans le Nord de notre pays. Dès à  présent, je veux relancer le dialogue intra et intercommunautaire pour recréer les conditions du vivre ensemble entre toutes les Maliennes et tous les Maliens. Des Etats Généraux de la décentralisation seront convoqués en vue de créer les conditions nécessaires à  un transfert effectif de compétences et de ressources aux collectivités territoriales, sur l’ensemble du territoire. Par la suite, le Gouvernement tiendra les Assises nationales du Nord. D’ores et déjà , dans la perspective des discussions à  venir avec les groupes armés, et dans le but de créer les conditions d’un apaisement, il a été procédé à  la mise en œuvre de mesures de confiance énoncées par l’Accord préliminaire de Ouagadougou, notamment la libération de prisonniers non détenus pour crimes de guerre, et la sensibilisation des populations sur les dispositions pertinentes de l’Accord préliminaire. Dans le cadre de la lutte contre l’impunité, une place de choix a été faite à  notre Justice nationale. En effet, le Ministre de la Justice, Garde des sceaux, est la deuxième personnalité de mon Gouvernement, en vue de l’édification d’un véritable Etat de droit au Mali. La Commission Dialogue et Réconciliation sera reconvertie en Commission Dialogue Vérité et Réconciliation, en vue de panser les plaies encore béantes de la société malienne. Monsieur le Président, Les crises cycliques dans les régions septentrionales du Mali trouvent leur explication profonde dans les conditions de vie précaires de nos populations et la pauvreté générale. Un Ministère chargé de la réconciliation nationale et du développement des Régions Nord a été créé en vue d’accélérer le développement, en matière de santé, d’éducation et d’infrastructures. Je suis heureux de constater que la communauté internationale a compris ces enjeux et je tiens à  saisir cette occasion pour exprimer ma profonde et sincère gratitude à  tous les amis du Mali qui se sont engagés, le 15 Mai 2013 à  Bruxelles, dans un élan de solidarité exceptionnel, à  soutenir la mise en œuvre du Plan pour la Relance économique durable du Mali. Monsieur le Président, Avec l’appui de la communauté internationale, le Mali s’attelle résolument à  la consolidation la paix et de la réconciliation nationale, la refondation des forces de défense et de sécurité, la reconstruction des régions septentrionales dévastées par les forces terroristes et obscurantistes, l’approfondissement de la gouvernance institutionnelle ainsi que la relance économique. Cependant, la situation que vit le Mali est symptomatique des défis auxquels tous les pays de la région du Sahel sont confrontés, notamment les pires formes de la criminalité transfrontalière organisée, y compris le trafic de drogue, d’êtres humains, d’armes en tous genres, dont certaines très sophistiquées, proviennent des arsenaux libyens, à  la suite de la chute de l’ancien régime. Ainsi, malgré l’espoir suscité par les succès des opérations militaires menées à  travers l’action conjuguée de l’Opération Serval, des troupes de la MISMA et des forces armées et de sécurité tchadiennes et maliennes, le déplacement de groupuscules armés terroristes et rebelles vers d’autres pays voisins représente une menace sérieuse pour la stabilité et l’intégrité territoriale du Mali, ainsi que pour la paix et la sécurité dans la région. C’’est dans ce contexte que la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA) a été déployée, pour soutenir les forces armées et de sécurité du Mali dans la stabilisation du Nord de notre pays et faciliter le dialogue et la réconciliation nationale. Je voudrais saisir cette opportunité pour réitérer l’engagement du Mali à  Âœuvrer sans relâche à  la mise en œuvre de la stratégie des Nations Unies pour le Sahel. En raison de la complexité et de la gravité de la situation au Sahel, ma délégation accueille favorablement le rapport sur le Sahel présenté en juin 2013 par Monsieur Romani Prodi, envoyé spécial du Secrétaire général. C’est le lieu pour moi de souligner avec force que la résolution durable de la situation au Sahel requiert une coopération renforcée et dynamique entre les Etats de la bande sahélo-saharienne, pour lutter contre l’extrémisme religieux et le crime organisé. Pour sa part, le Mali, sous mon leadership, est résolument déterminé à  Âœuvrer pour la redynamisation des mécanismes de coopération sous-régionaux existants.De même, l’accompagnement de la communauté internationale s’avère indispensable dans la lutte contre le terrorisme transnational dans le Sahel. Les enjeux sont énormes et la menace terroriste prend des proportions inquiétantes, au point qu’aucun pays n’est à  l’abri d’actes violents et barbares. Les attentats survenus au Kenya le 21 septembre dernier en sont l’illustration la plus infâme. Mon pays, qui se remet peu à  peu des atrocités commises par des groupes terroristes djihadistes alliés aux narco trafiquants, réitère sa ferme condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations. Je présente au nom du Mali, mes condoléances les plus sincères au gouvernement et au peuple frère du Kenya. Monsieur le Président, La délégation du Mali se réjouit particulièrement du thème central du débat général de la 68ème session de l’Assemblée générale intitulé «Â Le programme de développement de l’après 2015 : plantons le décor ». La pertinence de ce thème repose, incontestablement, sur les incertitudes et les inquiétudes du monde d’aujourd’hui, résultant de l’instabilité économique et financière internationale, de l’accentuation de la pauvreté, de la dégradation continue de l’environnement et de la multiplication des catastrophes naturelles. En effet, dix ans après l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), les Chefs d’Etat et de Gouvernement, réunis ici même en septembre 2010, dans le cadre de l’évaluation à  mi-parcours de l’initiative, ont exprimé de vives préoccupations face aux résultats insuffisants. Force est de constater qu’à  ce stade, le chemin à  parcourir pour l’atteinte des objectifs reste long. A cet égard, il est crucial de jeter un regard critique sur les faiblesses constatées, afin de poser les jalons d’un développement durable. A ce niveau, l’une des insuffisances du programme des OMD, qui retient notre attention, est le déficit d’engagement concernant l’OMD numéro 8. Il porte sur la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement. Sans l’instauration d’un système commercial et financier ouvert et équitable ainsi que le respect des promesses faites aux Pays les moins avancés, aux pays en développement sans littoral et aux petits Etats insulaires en développement, le risque est grand de nous retrouver à  nouveau pour faire le même constat d’échec. Face à  cette situation, le Mali encourage l’adoption d’un programme de développement unique et consolidé pour l’après 2015, dont la cible prioritaire sera à  terme, l’éradication de la pauvreté et la promotion de la durabilité économique, sociale et environnementale. Cette vision est dictée par l’urgence des défis et la rareté des ressources disponibles. Sa mise en oeuvre devrait privilégier la priorité à  conférer aux pays les plus pauvres de la planète. C’’est, en outre, le lieu de saluer l’engagement pris par les Chefs d’Etat le 25 septembre 2013, à  la faveur de l’évènement spécial de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement, en vue d’accélérer la réalisation des OMD et de tenir une conférence internationale d’évaluation en 2015. Monsieur le Président, Dans la ligne droite de mes illustres prédécesseurs, je réaffirme ici et maintenant, ma détermination à  défendre les idéaux de paix, de sécurité et de justice qui caractérisent notre Organisation commune. Au plan africain, le Mali est vivement préoccupé par la situation en Centrafrique, en République Démocratique du Congo, en Egypte et en Libye, et exprime sa ferme condamnation de la violence comme mode d’expression politique. Le Mali se félicite des progrès enregistrés dans la voie de la reconstruction et de la réconciliation nationale au Libéria, en Sierra Léone, en Guinée Bissau. Au Moyen Orient, nous sommes fortement préoccupés par la poursuite des violences meurtrières en Syrie, avec son lot quotidien de désastres humanitaires. A ce titre, nous condamnons avec fermeté l’utilisation d’armes chimiques sur le théâtre des opérations. Le Mali appelle les parties concernées à  privilégier des solutions politiques négociées, sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies. Nous encourageons les pourparlers israélo-palestiniens en cours, et invitons toutes les parties à  prendre les mesures voulues pour instaurer un climat de confiance et engager des négociations directes en vue de parvenir à  une paix juste, globale et durable reposant, notamment, sur les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil des sécurité. Je saisis cette occasion pour réitérer la solidarité et le soutien total du peuple et du gouvernement maliens au peuple palestinien, dans sa lutte légitime pour l’exercice de son droit inaliénable à  la souveraineté. Monsieur le Président, Je voudrais me réjouir des mesures prises ces dernières années par l’Organisation des Nations Unies visant à  apporter des changements qualitatifs dans les domaines prioritaires du développement, de la paix et de la sécurité collective, des droits de l’homme et de la réforme de l’Organisation. Malgré les progrès réalisés, beaucoup reste à  faire en ce qui concerne notamment la nécessaire réforme du Conseil de sécurité et la revitalisation de l’Assemblée générale. Nous devons poursuivre nos efforts afin que l’Assemblée générale, principal organe délibérant de l’organisation occupe une position centrale dotée de moyens lui permettant de mettre en œuvre ses résolutions. s’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, le Mali réitère son adhésion au Consensus d’Ezulwini et à  la Déclaration de Syrte adoptée par les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, et appuie la revendication légitime de l’Afrique de disposer de deux sièges permanents et de cinq sièges non permanents. Le Conseil de sécurité ainsi réformé refléterait mieux les réalités géopolitiques du monde actuel, et réparerait l’injustice historique faite à  l’Afrique, seule région du monde ne disposant pas d’un siège permanent au Conseil de sécurité. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Chef d’Etat et de Gouvernement, Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies, Mesdames et Messieurs, Le Mali est de retour. Le Mali reprend sa place, toute la place qui lui revient, à  hauteur de son histoire, dans le concert des nations libres et démocratiques. Le peuple malien est prêt à  prendre sa part, toute sa part, dans l’édification d’un monde de paix, de tolérance, de liberté, de justice et de démocratie. Car les Maliennes et les Maliens restent convaincus que c’est dans cette voie que nous, dirigeants du monde, poserons les jalons d’un développement durable pour nos peuples et épargnerons aux générations présentes et futures les fléaux de la guerre. Telle est notre vocation. Tel nous le ferons, Inch’Allah ! Je vous remercie de votre aimable attention.

Nations Unies : IBK ou le plaidoyer pour le Mali…

Cette réunion annuelle de l’ONU réunit tous les chefs d’Etats de la planète et sert d’exutoire pour nos dirigeants. En effet, chacun est invité à  prendre la parole pour évoquer les grandes questions de géopolitique, et l’avenir de la planète, secouée par de nombreux conflits et mouvements rebelles. Le Sahel ensuite, parce qu’au coeur des grands enjeux de sécurité, et siège d’une menace djihadiste de plus en plus persistante, fera aussi l’objet d’une réunion annexe à  New York. Si la nébuleuse Al Qaeda continue de préoccuper les Américains, la poussée islamiste radicale fait craindre le pire au moyen Orient mais aussi dans la Corne de l’Afrique, récemment illustrée par l’attaque de Shebab Somaliens, dans un centre commercial de Nairobi au Kenya. Sans oublier l’utilisation d ‘armes nucléaires et chimiques, avec la Syrie sur le banc des accusés et ses nombreuses victimes innocentes gazées. Petit signe positif tout de même, le nouveau président iranien Hassan Rohani, a promis d’utiliser le nucléaire à  d’autres fins, tandis que son prédécesseur, Ahmadinejad était honni pour son bellicisme, mais, entre puissants, on hésite encore à  intervenir en Syrie pour mettre fin à  la répression sanglante du régime de Bachar El Assad, avec en face la réponse toute aussi barbare des rebelles de l’Armée syrienne libre, relayés en contre-bas par des mouvements djihadistes aux intérêts obscurs… L’Amérique, la France ont du souci à  se faire; mais l’Afrique aussi, confrontée au règne de la terreur et des rebellions identitaires et sécessionnistes. En Somalie, les shebabs, au Nigéria, Boko-Haram, la LRA en Ouganda et enfin, le Sahel, C’œur de toutes les convoitises et trafics en tous genres, a pendant plus d’un an, vu le Mali plongé dans une crise socio-sécuritaire sans précédents. C’est conscient de cette menace latente et malgré l’opération Serval, dont se félicite François Hollande, héros des Maliens, qu’Ibrahim Boubacar Keita devra faire un plaidoyer face à  la communauté internationale pour son pays. Au Mali, des poches de résistance djihadiste demeurent à  Gao, Kidal ou encore Tessalit, o๠des islamistes se sont tout simplement fondus dans la nature. Le terrorisme international a encore de beaux jours devant lui. In Amenas en Algérie et Westgate à  Nairobi au Kenya en sont de tristes exemples.

Assemblée générale de l’ONU : IBK reçoit Manuel Barrosso et Romano Prodi

Ouverte avant-hier mardi le 24 septembre, la 68ème session de l’Assemblée générale des Nations unies dont le thème est «Â programme de développement post 2015 : plantons le décor » poursuit ses travaux dans la grande sale de l’Immeuble LNB au siège de l’organisation mondiale. Pour cette seconde journée, le programme du Président de la République, Son Excellence Ibrahim Boubacar Keà¯ta est tout aussi chargé que la précédente. Si l’audience avec Son Excellence Dr. Mohamed Moncef Marzouki, Président de la Tunisie a été décalé, pour raison d’agenda des deux hommes d’Etat, le président IBK, très sollicité au cours de cette session, tout au long de la journée, a reçu en audience SEM. John W. Ashe, Président de la 68ème session de l’Assemblée générale ainsi que Son Excellence Monsieur Herman Van Rompuy, Président du Conseil de l’Union Europénme avant de s’entretenir avec le Président de la Commission de l’Union Européenne, Son Excellence Monsieur Manuel Barroso. En prélude à  la Réunion de haut niveau sur le Sahel organisée par le Secrétaire général des Nations Unies avec la participation de plusieurs Chefs d’Etat dont celui de la France, qui se tiendra aujourd’hui jeudi au siège de l’ONU, hier mercredi 25 septembre en fin d’après midi, le président de la République, Son Excellence Ibrahim Boubacar Keà¯ta, avec à  ses cotés le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Son Excellence Zahaby Ould Sidi Mohamed, s’est entretenu longuement avec l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies au Sahel, M. Romano PRODI. Cette journée de rencontres fructueuses s’est poursuivie la nuit avec la participation du Président de la République au diner offert par Monsieur Ian Elliason, Vice Secrétaire général des Nations Unies, en l’honneur de Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA, Président de la République, Chef de l’Etat du Mali; diner qui a vu la participation : des 5 membres permanents du Conseil de sécurité ; Membres Africains non permanents du Conseil de sécurité, Représentants de l’Union africaine et de la CEDEAO ainsi que ceux de la Mauritanie et de l’Algérie ; et enfin les Secrétaires généraux adjoints chargés des Affaires politiques et des Opérations de maintien de la paix (Minusma). Correspondance particulière Depuis le siège de l’ONU

Mali : l’ONU approuve le déploiement d’une force de sécurité

Une résolution mise au point par la France a été adoptée à  l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, jeudi 25 avril, ouvrant la voie au déploiement de douze mille six cents casques bleus au Mali dès le 1er juillet. Cette force de maintien de la paix sera chargée de stabiliser le nord du pays, après l’intervention française contre les islamistes qui contrôlaient cette région. Le Conseil devra déterminer dans les soixante prochains jours si les conditions de sécurité sur le terrain permettent son déploiement à  compter du 1er juillet. Cette « Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali » (Minusma), qui prendra le relais de la Misma (force panafricaine), sera envoyée »pour une période initiale de douze mois ». « STABILISER LES CENTRES URBAINS, PARTICULIàˆREMENT DANS LE NORD » Le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est félicité d' »une étape importante ». « L’adoption de cette résolution est un succès. Elle confirme le soutien unanime de la communauté internationale à  la stabilisation du Mali ainsi qu’à  l’intervention de la France et des Etats de la région pour venir en aide à  ce pays. » La Minusma comprendra au maximum 11 200 soldats et 1 440 policiers, dont des « bataillons de réserve capables de se déployer rapidement ». Elle n’aura pas pour mission la lutte antiterroriste, mais devra « stabiliser les centres urbains essentiels, particulièrement dans le Nord » et « empêcher un retour d’éléments armés dans ces zones ». Les casques bleus devront aussi protéger les civils et le patrimoine culturel et contrôler le respect des droits de l’homme. Ils aideront également les autorités maliennes à  instaurer « un dialogue politique national », à  organiser des élections « libres, équitables et transparentes », et à  promouvoir la réconciliation avec les Touareg du Nord. Un représentant spécial de l’ONU pour le Mali sera nommé pour diriger la Minusma. 3 850 SOLDATS FRANà‡AIS TOUJOURS AU MALI Le texte autorise également « les troupes françaises à  intervenir en soutien à  des éléments de la Minusma en cas de danger grave et imminent les menaçant et à  la demande » du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Un millier de soldats français doivent rester au Mali pour contrer une éventuelle guérilla des groupes islamistes armés. L’armée française dispose aussi de bases arrière au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou au Tchad. Le contingent français au Mali doit passer de 3 850 soldats aujourd’hui à  2 000 en juillet et à  un millier à  la fin de 2013. Au plus fort de l’opération « Serval », lancée le 11 janvier, il comptait près de 4 500 hommes.

Edito :  » Nous n’attendrons pas Septembre 2013… »

La guerre, la dernière option pour la communauté internationale ? De l’avis de nombreux observateurs et éditorialistes, Septembre 2013 est un délai lointain, de plus la résolution autorisant le Mali à  intervenir au Nord, ne serait qu’une résolution «Â molle », pour reprendre notre confrère de RFI, Serge Daniel. Par ailleurs, si des islamistes viennent à  nouveau de détruire le dernier mausolée de la ville sainte de Tombouctou, il y a fort à  parier que les occupants, galvanisés par ce délai, nous en montrerons d’autres d’ici là . Au Sud, un nouveau gouvernement prend la mesure des évènements, après l’échec de la politique, vue comme «Â molle » elle aussi, de l’ex Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Fi de ces balbutiements, le Mali peut-il prendre son destin en main et faire la guerre ? Se lancer à  la reconquête du Nord. Au risque de perdre définitivement le Nord ? Les populations elles le réclament. Les milices d’autodéfense, s’entraà®nent pour cela. Les troupes à  Mopti se préparent pour cela et les généraux sont des va t-en guerre, leurs hommes trépigneraient. Certains des élus du Nord, comme Mme Seck Oumou Sall, maire de la commune de Goundam (Cercle de Tombouctou), nous confiait : «Â  Qu’ils nous donnent les armes, nous allons mettre le pantalon, et aller nous battre ! ». Alors que va-t-il se passer dans les mois à  venir ? Il est certain qu’avec l’aide de la communauté internationale ou pas, logistique française ou non, appui aérien ou non, certains sont prêts à  prendre les armes. Alors messieurs, les haut fonctionnaires onusiens, vos ballets diplomatiques incessants, vos réunions feutrées interminables, ou vos déplacements à  n’en plus finir, n’intéressent plus. Car eux, n’attendront pas Septembre 2013

Conclusions de la réunion du groupe de Soutien : Le Mali peut mieux faire !

Les conclusions de la réunion du Groupe de Soutien et de suivi sur la situation au Mali, sont tombées aux environs de 18h. Vendredi 19 octobre. Après la première réunion d’Abidjan tenue en Juin 2012, celle de Bamako visait à  faire le point de la situation au Mali, après la résolution 2071 qui donne au pays un délai de moins de 45 jours désormais pour stipuler les contours d’une possible opération au nord du Mali. «Â On sent une volonté de repousser le plus loin possible l’intervention militaire, avec les arguments démocratique, il faudra intensifier le lobbying », prévient un élu qui a suivi les discussions. Des élections courant 2013… En attendant, le Groupe de suivi recommande d’accélérer le processus pour l’organisation d’élections libres et transparentes dans le premier trimestre 2013.Pourtant, le président Dioncounda Traoré a clairement énoncé dans son discours d’ouverture de la réunion, que ces élections ne pouvaient se faire sous occupation. On se demande alors quelle tâche sera accomplie en premier. Le groupe de Suivi insiste malgré tout, et . par ailleurs, encourage d’amples consultations nationales, et la mise en place rapide des entités chargées d’engager des négociations avec les groupes armés au nord. Autant dire que les autorités de transition ne souffleront pas de sitôt. Les aspects, social, humanitaire et anti-corruption ne sont pas en reste. Le groupe de suivi demande une schéma de gouvernance qui prend en compte la restauration complète de l’autorité de l’état sur tout le territoire, ce qui faciliterait à  la communauté internationale, une aide en vue de libérer de nord. Des garanties plus solides, en somme, tout assurant les service sociaux de base, l’assistance humanitaire, et la reconstruction de la paix au Nord Mali. Concernant l’intervention militaire, le processus est lancé. Mais, il suivra pas à  pas les étapes demandées. «Â Une guerre coûte cher », aurait confié l’un des diplomates. Hors Huit-clos, on assure que tout sera mis en œuvre pour à  terme, mener cette opération conjointe Mali, CEDEAO avec l’appui de l’Union Africaine, de l’ONU et de la France. Les groupes armés et rebelles eux sont sous le coup de sanctions éventuelles, s’ils ne coupent pas tout lien avec les groupes terrorises, une recommandation qui sonne creux lorsqu’AQMI menace d’exécuter les otages en cas d’intervention française au nord Mali. De quoi renforcer la prudence des Amis du Mali en la matière. Et comme la nature a horreur du vide, il faut déployer toutes les voies de sortie de crise, que cela passe par la négociation ou la stabilisation du processus de retour à  l’ordre. Pour cela, l’appui extérieur pour renforcer les capacités de l’armée malienne est vivement recommandée par le Groupe de Soutien : «Â Tous ensemble, nous voulons aider le Mali, tous les efforts doivent tendre vers cet objectif. Cela demande des institutions plus renforcées, un état fort, et stable. Il faudra aussi encourager la poursuite de négociations et au final, mettre en œuvre les recommandations ici émises. ». Succès diplomatique ? Tiéman Hubert Coulibaly, le ministre des affaires étrangères s’est lui félicité du succès d’une réunion qui d’après lui, a permis de restaurer la confiance entre le Mali et ses partenaires. Il reste malgré ferme : «Â Face aux terroristes, il faudra agir par la force. De son côté, le commissaire de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, a réaffirmé le soutien de l’organisation au Mali : «Â Nous n’ avons eu de cesse de demander l’appui de la communauté internationale pour une résolution qui permettra de dépêcher ici au Mali, une force internationale pour soutenir le gouvernement du Mali. Je suis heureux de constater qu’après les résolutions 2056 et 2071 du conseil de sécurité des nations unies, nous avons reçu ici la promesse de tous nos partenaires multilatéraux et bilatéraux d’apporter leur soutien à  l’initiative conjoint de la CEDEAO et de l’Union Africaine pour que nous puissions aborder cette crise au Mali dans tous les aspects : l’aspect politique, humanitaire, sécuritaire et créer aussi la parfaite coordination des points de vue des acteurs ». Une prochaine réunion devrait se tenir le 24 Octobre à  Addis Adeba, pour synthétiser les conclusions de Bamako, et qui seront présentées au Conseil de Sécurité des Nations Unies très rapidement, a assuré Mme Zuma : «C’’est ça justement la prochaine étape! », a-t-elle répondu à  la question d’un journaliste.

Mali: premières consultations jeudi à l’ONU sur la demande d’intervention

Présentant à  la presse le programme de sa présidence, M. Rosenthal n’a pas caché qu’il faudra du temps au Conseil pour adopter éventuellement une résolution soutenant une intervention, comme le demandent Bamako et la Cédéao (Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest), qui doit fournir les troupes. « Jeudi il y aura une discussion préliminaire sur la manière dont le Conseil entend répondre à  cette demande (..) et je m’attends à  une autre réunion au moins au cours du mois d’octobre », a-t-il précisé. « Il faudra encore beaucoup de discussions entre les membres du Conseil eux-mêmes avant de pouvoir (en) discuter avec la Cédéao », a-t-il estimé. Si les membres du Conseil s’accordent généralement à  considérer « que la situation au Mali ne peut pas durer comme ça », la demande les laissent perplexes: « ce qui doit encore être clarifié, a énuméré M. Rosenthal, c’est qui fait quoi, quelle est l’ampleur de l’opération, à  quoi elle va ressembler, quelles en sont les implications budgétaires ». Le Conseil « invitera certainement la Cédéao » à  sa deuxième réunion sur la question, dont la date n’est pas encore fixéee, a conclu l’ambassadeur. Bamako a demandé officiellement à  l’ONU un feu vert pour une « force militaire internationale » avec un déploiement au Mali de troupes ouest-africaines qui l’aideraient à  reconquérir le nord du pays, contrôlé par des extrémistes islamistes. La France est en pointe sur ce dossier, que le président français François Hollande avait présenté comme une « urgence » dans son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU mardi dernier. Au lendemain d’une réunion au sommet sur le Sahel en marge de l’Assemblée générale, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait indiqué que Paris « avait plaidé pour qu’on aille vite ». « Notre attitude est de dire +le plus tôt sera le mieux+ », avait-il ajouté.

Après les Nations unies, quel agenda de guerre ?

Au sortir de la rencontre onusienne, l’option militaire pour bouter les terroristes et les djihadistes du nord du Mali ne semble plus faire l’objet d’aucun doute. Les discours livrés au sujet du Mali ont tous abondé dans le sens d’une intervention militaire urgente. Mais à  combien de temps se mesure cette urgence ? Au plan international, on sait que la machine militaire a toujours mis du temps à  s’ébranler. Les grandes puissances n’emboitent pas le pas à  la France Par la voix de son président, la France est montée sur ses grands chevaux pour rappeler à  la communauté internationale ses responsabilités et pour « stopper sans délai les risques de propagation de l’extrémisme et de la barbarie qui ont cours dans le nord du Mali depuis près de six mois ». « Ses sauvages constituent de sérieuses menaces pour la stabilité du Mali, de la sous région ouest-africaine, de toute l’Afrique et du monde entier », a martelé François Hollande. Le président français ajouté que le soutien logistique de la France ne fera pas défaut à  la force de la CEDEAO qui devrait être déployée dans les tous prochains jours sur le sol malien. Ainsi, la France et ses partenaires africains tentent de convaincre les autres membres du Conseil de sécurité des Nations unies de se réunir pour décider d’une intervention militaire au nord du Mali. Le hic est que certains poids lourds comme les Etats-Unis, la Russie, la Chine, et même le secrétaire général de l’ONU manquent d’enthousiasme sur ce projet. Ban Ki-Moon, invite « à  la prudence » par rapport à  une intervention militaire. Le fragile château de carte de la transition malienne Une prudence due à  la fragilité de la transition au Mali. Les luttes de pouvoir et la présence toujours marquée des putschistes font craindre qu’une intervention militaire ne vienne écrouler ce précaire château de carte. La divergence de vue entre les hautes autorités n’augure pas de solutions d’urgence. D’un côté, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra sollicite l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité. De l’autre, le président de la transition Dioncounda Traoré, «Â embouchait une toute autre trompette » il y a quelques jours : celle de la négociation. Comme dit l’autre, «Â à  ce rythme, les barbus qui occupent le nord du Mali n’ont pas de mouron à  se faire (…) la guerre pour la reconquête du nord n’est pas pour demain ! »

Mali : pour Hollande, une étape est franchie

Sur au moins une des «urgences» dont parlait François Hollande, les réunions auront été utiles. Si sur la question syrienne ou la menace iranienne les discussions diplomatiques en marge de l’Assemblée générale des Nations unies n’ont pas fondamentalement changé la donne, sur la crise sécuritaire au Mali le chef de l’à‰tat s’est félicité mercredi qu’une «étape importante (puisse) être franchie». Avant de quitter New York, le président de la République a participé mercredi matin à  une réunion de «haut niveau»: quarante et un participants, dont plusieurs de premier plan comme le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, la secrétaire d’à‰tat américaine Hillary Clinton, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy, le président du Nigeria Goodluck Jonathan, le président de l’Union africaine, le président du Bénin, des représentants du Niger, du Sénégal… et François Hollande, décidé à  prendre un leadership sur ce dossier qui concerne de près la France. Une partie du Mali est aujourd’hui hors de contrôle: les groupes terroristes contrôlent le nord du pays. «Ce qui se produit au Nord-Mali n’est pas un défi pour l’autorité de ce pays seulement, c’est une menace pour l’Afrique de l’Ouest et le Maghreb mais aussi pour l’ensemble de la communauté internationale», a affirmé François Hollande à  la tribune. «Nous ne pouvons pas accepter ces mains coupées, ces femmes violées, ces enfants déplacés. Nous ne pouvons pas accepter que le terrorisme puisse se structurer sur un territoire.» Le principal obstacle à  une intervention internationale a été levé. Les autorités maliennes – qui sont parvenues à  s’entendre malgré leurs divergences – ont finalement saisi la Communauté des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Union africaine et l’ONU pour qu’une «force de stabilisation» puisse entreprendre la reconquête du pays. François Hollande a apporté son soutien à  cette future intervention. «La France soutient pleinement cette initiative. Elle demande qu’il y ait le plus tôt possible une nouvelle réunion du Conseil de sécurité», a-t-il ajouté. L’adoption d’une résolution permettrait de donner le cadre légal indispensable à  l’intervention. François Hollande a aussi approuvé l’envoi d’un émissaire spécial des Nations unies. Toutes les difficultés ne sont pas levées pour autant. Le secrétaire général Ban Ki-moon a recommandé que «toute solution militaire pour résoudre la crise sécuritaire au Nord-Mali (soit) envisagée avec extrême prudence». «Je sais qu’il peut y avoir une tentation de mener des négociations», a commenté François Hollande. Mais «négocier avec des groupes terroristes, il ne peut en être question. Toute perte de temps, tout processus qui s’éterniserait ne pourrait faire que le jeu des terroristes». Le chef de l’à‰tat évite cependant de donner une indication sur le délai avant une intervention: question de semaines ou de mois? Il souhaiterait aller vite. Il repousse l’hypothèse d’organiser des élections dans le pays tant que le territoire n’a pas été reconquis. La France ne maà®trise pas tous les paramètres. Le soutien de la France se limitera «au plan logistique», a insisté François Hollande en récusant officiellement l’idée d’une action militaire directe. «Ce sont les Africains qui ont la clé de la situation si nous savons les appuyer», a-t-il ajouté. La composition de la force de stabilisation est donc encore incertaine. L’autre problème concerne la sécurité des otages français, menacés directement par Aqmi en cas d’intervention française. «On ne peut pas conditionner notre position sur le Nord-Mali par rapport à  la question des otages», a expliqué le président. Le chef de l’à‰tat a pris acte d’une volonté de contact des ravisseurs. «La France fera tout pour la libération de ses ressortissants», a assuré le chef de l’à‰tat.

Le discours de Cheick Modibo Diarra à la 67è Assemblée générale des Nations Unies

Monsieur le Président, Permettez-moi, tout d’abord, de vous adresser les chaleureuses félicitations de la délégation du Mali pour votre brillante élection à  la présidence de la 67ème session de l’Assemblée générale. Le choix porté sur votre personne consacre, s’il en était besoin, la reconnaissance de vos qualités de diplomate chevronné. Il est aussi un hommage rendu à  votre pays, la Serbie, qui entretient avec le mien d’excellentes relations d’amitié et de coopération. Soyez assuré, Monsieur le Président, de la disponibilité totale de ma délégation à  Âœuvrer avec vous pour une pleine réussite de votre mandat. Dans le même esprit, je voudrais exprimer ma haute appréciation à  l’endroit de votre distingué prédécesseur, l’Ambassadeur Nassir Abdulaziz Al-Nasser, pour la manière remarquable avec laquelle il a dirigé les travaux de la précédente session. Je saisis également cette occasion pour saluer chaleureusement Monsieur Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, pour son engagement constant en faveur des idéaux de notre organisation commune. Monsieur le Président, « L’ajustement ou le règlement des différends internationaux par des moyens pacifiques » que vous avez bien voulu proposer comme thème central du débat général, s’inscrit de façon opportune, dans le Chapitre VI de la Charte des Nations Unies, dont les dispositions pertinentes visent à  circonscrire les foyers de tension par la négociation, la médiation, la conciliation, l’arbitrage, le règlement judiciaire, le recours aux organismes ou accords régionaux ou par d’autres moyens pacifiques. Ce thème est d’une brûlante actualité au regard des multiples crises et conflits qui menacent sérieusement la paix et la sécurité internationales. Monsieur le Président, Le règlement des différends par des moyens pacifiques revêt une dimension toute particulière pour mon pays, le Mali, fermement attaché aux idéaux de paix et de stabilité qui, cependant, traverse aujourd’hui, l’une des périodes les plus difficiles de son histoire. Sa partie septentrionale est occupée par des bandes armées composées de terroristes intégristes, narcotrafiquants et autres criminels de tout acabit. Les droits les plus élémentaires de la personne humaine y sont violés continuellement par une horde de vandales sans foi ni loi. A ce sujet, le Gouvernement du Mali vient de saisir la Cour pénale internationale pour l’examen de ces actes odieux qui ne sont ni plus ni moins que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Flagellations, amputations de membres, exécutions sommaires, viols, lapidation mais aussi pillages, destructions de sites et monuments culturels et historiques sont le lot quotidien des populations du Nord du Mali meurtries et désemparées. Ce constat douloureux et alarmant a amené le Président de la République par Intérim à  requérir le 1er septembre 2012, l’aide de la CEDEAO pour recouvrer les territoires occupés et lutter contre le terrorisme. Des demandes similaires ont été adressées au Conseil de sécurité des Nations Unies, à  travers le Secrétaire général ; ainsi qu’à  la République Française, aux Etats-Unis d’Amérique, à  l’Union Africaine et à  l’Union Européenne. Cependant, je tiens à  souligner avec force que la résolution durable de la situation au Sahel requiert une coopération plus renforcée et dynamique entre les Etats de la bande sahélo saharienne. A cet égard, le Gouvernement du Mali reste favorable à  la tenue d’une rencontre au Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la région du Sahel, avec l’appui des Nations Unies et d’autres partenaires, afin de soutenir et de renforcer les capacités et le dispositif de coordination des mécanismes régionaux en place. Dans le cas spécifique de notre espace commun, les pays du champ (Algérie, Niger, Mali et Mauritanie) ont mis en place des mécanismes comme le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) basé à  Tamanrasset (Algérie), les patrouilles mixtes et les droits de poursuite… Mais force est de reconnaà®tre que ces mécanismes ont besoin d’être pleinement opérationnels. C’’est le lieu d’appeler à  l’appui de la communauté internationale pour la mise en œuvre effective de ces mécanismes. Monsieur le Président, Ma délégation voudrait ici souligner avec force que la situation d’agression et d’occupation que vit le Mali dans son septentrion est une conséquence collatérale majeure de la crise libyenne comme en témoigne le Rapport de la mission conjointe des Nations Unies et de l’Union Africaine sur l’évaluation de l’impact de la crise libyenne dans la région du Sahel, adopté par le Conseil de sécurité des Nations Unies en janvier 2012. La présence aujourd’hui de groupes terroristes de diverses nationalités sur notre sol et dans la région du Sahel est une situation qui doit mobiliser toute la Communauté internationale pour une action concertée, rapide et efficace car cette menace ignore les frontières. C’’est le lieu de réaffirmer la détermination du Gouvernement du Mali à  poursuivre l’œuvre entamée avec les autres pays du champ dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et les velléités irrédentistes et subversives dans la bande sahélo-saharienne. Parallèlement à  cette démarche, je voudrais réaffirmer l’engagement du Président de la République par Intérim et du Gouvernement du Mali à  négocier avec nos compatriotes qui ne sont pas des terroristes. Je l’ai souvent dit et je le répète du haut de cette tribune des Nations Unies : au Mali, nous n’avons ni peur ni honte de négocier, mais nous n’allons pas négocier avec des terroristes, nous ne sommes pas prêts à  négocier les questions qui remettent en cause l’intégrité du territoire, l’unité nationale et la laà¯cité de la République. Monsieur le président, La situation qui sévit dans le septentrion du Mali du fait de l’occupation a eu pour conséquence la détérioration des conditions humanitaires déjà  précaires avec son flot de déplacés à  l’intérieur et de réfugiés dans les Etats voisins. Du fait de la crise, environ 353 177 personnes ont été forcées de fuir le Nord du Mali, dont 84 402 déplacées internes et 268 775 réfugiés dans les pays voisins. La crise a également compromis l’accès à  l’éducation de 560 461 enfants en âge scolaire dont 300 000 scolarisés avant la crise, l’endommagement des structures éducatives et des équipements, le déplacement de 85% des enseignants et de 10 000 élèves vers le sud, et 50 000 enfants en âge scolaire vers les pays voisins, et l’occupation des écoles par les victimes d’inondations au sud. Comme vous pouvez le constater, le Mali fait face à  des besoins humanitaires énormes, en termes de logements, d’alimentation, de services de santé, d’éducation et de nutrition pour les réfugiés, les déplacés et les soutiens de famille. Durant son séjour dans la région, le Haut Commissaire aux réfugiés des Nations Unies a déclaré le 31 juillet 2012, je cite : «Â la crise au Mali est l’une des urgences humanitaires les plus négligées du monde ». Il a révélé que sur un appel de fonds de 153 millions de dollars US, le HCR n’a reçu que 49,9 millions de dollars US pour faire face à  cette crise humanitaire. La Secrétaire générale adjointe des Nations Unies chargée des Affaires humanitaires, Madame Valérie AMOS, au cours de sa visite au Mali au mois d’août dernier, a rappelé le besoin de 213 millions de dollars pour faire face à  la crise humanitaire qui frappe actuellement mon pays. C’’est dire que la situation humanitaire ne cesse de se dégrader, accroissant ainsi le coût de l’intervention. Je voudrais ici réitérer les remerciements du peuple et du Gouvernement du Mali aux pays frères et à  tous les partenaires de bonne volonté pour l’accueil et l’hospitalité offerts à  nos compatriotes et pour leurs généreuses contributions. J’en appelle donc à  davantage de mobilisation de tous les partenaires et amis du Mali ainsi qu’à  la coordination de l’aide en faveur des Maliens déplacés ou réfugiés. Monsieur le président, Un Gouvernement d’union nationale a été mis en place, le 20 août 2012, avec pour misions fondamentales la libération rapide des régions Nord du pays ainsi que l’organisation d’élections démocratiques, transparentes, justes et crédibles. Dans la perspective du recouvrement de l’intégrité territoriale, nous sollicitons l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité autorisant, sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies, l’intervention d’une force militaire internationale, afin d’aider l’Armée malienne à  reconquérir et à  sécuriser le territoire national. Le Gouvernement du Mali souhaite la présence immédiate de cette force pour appuyer les forces de défense et de sécurité du Mali dans l’accomplissement de leurs missions régaliennes de reconquête et de préservation de l’intégrité territoriale et de protection des personnes et des biens. Le Peuple malien nourrit l’espoir que les membres du Conseil de sécurité accorderont une bienveillante attention à  cette requête. Je voudrais saisir cette occasion pour réitérer la reconnaissance du peuple et du Gouvernement du Mali à  la CEDEAO, à  l’Union Africaine et à  l’Organisation des Nations Unies pour les efforts qu’elles ne cessent de déployer afin de juguler de façon durable la crise au Mali, crise qui menace également la stabilité de la sous-région, de l’Afrique voire au-delà . Monsieur le Président, Notre session se tient à  un moment o๠les pays en développement sont confrontés à  de nombreux défis majeurs, notamment les conséquences de la crise économique et financière, le fardeau de la dette extérieure, la baisse de l’aide au développement. Face à  cette situation, il y a lieu d’approfondir la réflexion sur de nouvelles stratégies de mobilisation de ressources supplémentaires stables et prévisibles pour assurer le financement des programmes de développement et l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la sécurité alimentaire et de l’environnement. Monsieur le Président, Les changements climatiques constituent l’un des défis majeurs auxquels le monde est confronté. La survie de notre planète se trouve menacée par des calamités naturelles causées par ce phénomène qui affecte gravement les conditions de vie dans les pays sahéliens comme le mien, à  travers notamment l’avancée inexorable du désert, l’ensablement des fleuves particulièrement le fleuve Niger, la détérioration de l’écosystème, les inondations et les mauvaises répartitions de pluies. Je tiens à  souligner la nécessité de trouver des réponses appropriées à  cette grave situation, afin d’éviter des répercussions dramatiques sur le développement durable dans les pays les plus vulnérables. L’Organisation des Nations Unies a un rôle crucial à  jouer dans l’édification d’un nouvel ordre mondial fondé sur la justice, la solidarité et le développement durable. Aussi, afin de faire face aux défis actuels et futurs, il importe que l’ONU, dans son mode de fonctionnement actuel soit revue pour tenir compte de la nouvelle configuration mondiale fondamentalement différente de celle qui prévalait au moment de sa création. Cette révision devrait permettre, entre autres, de corriger le déséquilibre historique qui continue d’exclure l’Afrique du cercle restreint des pays membres permanents du Conseil de Sécurité. Monsieur le Président, Pour terminer, je voudrais que vous conveniez encore une fois avec moi que la situation au Mali est une manifestation des enjeux de la sécurité au Sahel, qu’elle doit par conséquent faire l’objet d’un traitement global avec les mécanismes appropriés des Nations Unies. Il y a donc urgence à  agir, d’abord pour abréger les souffrances des populations maliennes et ensuite pour prévenir une situation similaire sinon beaucoup plus complexe pour les peuples du Sahel voire le reste du monde. Il y a également urgence à  agir, car les activités criminelles et terroristes dans le Nord du Mali et les risques sécuritaires qu’elles font peser aujourd’hui sur l’ensemble de la sous-région sont à  terme, une menace sérieuse pour le reste du monde. Il y a enfin urgence à  agir pour la reprise de la coopération avec nos partenaires bilatéraux et multilatéraux afin de consolider une République fondée sur des valeurs laà¯ques et démocratiques. Monsieur le Président, Aujourd’hui, notre peuple est gravement affecté. Mais les Maliens n’ont pas perdu espoir, car convaincus du soutien des autres nations dont vous êtes les décideurs et les représentants ici. Les Maliens du Nord comme du Sud attendent légitimement votre solidarité agissante pour sortir de cette crise. Notre peuple est convaincu que son appel à  la solidarité internationale sera entendu et suivi de mesures appropriées. Les Maliens savent que vous en avez les moyens. Ils attendent vos actions décisives et diligentes. Il y va de la sécurité et de la stabilité de notre sous-région, de l’Afrique et du monde. Je vous remercie de votre bienveillante attention./.

L’Assemblée générale de l’ONU en conclave, la crise malienne au menu

Avec ses 193 Etats membres, l’Assemblée générale est le principal organe représentatif de l’ONU. Tout en gardant à  l’esprit que l’accent devra être mis lors de cette rencontre, non seulement sur l’atteinte des huit objectifs de lutte contre la pauvreté connus sous le nom d’Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), mais également sur l’après-2015 ; ce vaste forum de discussions et d’échanges aura fort à  faire pour sa 67ème session ordinaire. Car, ils sont nombreux les points chauds de débats. Et en bonne place figurent ceux du continent africain. Le cas du Mali Tout d’abord la crise malienne. Elle tiendra une place importante dans le discours du Président français, qui sera ce mardi 25 septembre à  la tribune du palais des Nations unies. François Hollande devrait ainsi appeler à  soutenir le déploiement d’une force africaine au Mali pour aider à  combattre les islamistes armés qui tiennent le nord du pays. Le Mali oà¹, la prise de contrôle du Nord du pays par des groupes liés à  Al-Quaà¯da s’est ajoutée à  une pénurie alimentaire affectant 18,7 millions de personnes dans neuf pays, du Tchad à  la Mauritanie. A cet effet, en marge des travaux de cette 67ème session, Le président français, François Hollande, et la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, participent, mercredi, à  un sommet qui devrait déboucher sur l’annonce par l’ONU d’une stratégie globale et de la nomination d’un envoyé spécial pour le Sahel. Ce lundi 24 septembre déjà , le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon évoquait la possibilité de nommer un émissaire de l’ONU pour le Mali. Le cas de la République Démocratique du Congo sera également en étude. Les présidents congolais et rwandais, Joseph Kabila et Paul Kagame, doivent participer jeudi à  une réunion sur la RDC et plus largement la région des Grands Lacs. Kinshasa et des experts de l’ONU accusent le Rwanda, qui dément, de soutenir en RDC les mutins du mouvement M23, un groupe rebelle constitué de Tutsis. Plus de 500 000 personnes ont été déplacées de l’Est du pays à  cause de combats dans cette zone depuis longtemps instable, o๠l’ONU a déployé une force de 17 000 hommes (Monusco) pour protéger les civils. l’élection du nouveau Président somalien Hassan Cheikh Mohamoud, devrait être notamment saluée lors ce cette Assemblée générale ; une réalité qui traduit l’aboutissement d’une transition politique complexe parrainée par l’ONU depuis 2000. Ce 25 septembre, le Président béninois Yayi Boni, s’adressera, au nom du Continent africain, à  l’Assemblée générale des Chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Organisation des Nations Unies. En sa qualité de Président en exercice de l’Union Africaine, il dirigera d’une part, le 26 septembre 2012, une réunion de haut niveau pour la mise en œuvre de la feuille de route de l’Observatoire du Sida en Afrique sur la responsabilité partagée et la solidarité mondiale, dans le cadre d’une riposte au Sida, à  la tuberculose et au paludisme en Afrique, et d’autre part, une rencontre sur le « Partenariat pour un Avenir Egalitaire », initié par le Département d’Etat des Etats-Unis d’Amérique, destiné à  accroà®tre les opportunités économiques des femmes et à  assurer leur meilleure représentation politique et civique aux niveaux local, municipal et national, dans les cercles de prises de décisions. Autre discours attendu ce mardi, C’’est celui du Chef d’Etat sénégalais Macky Sall, son intervention à  la tribune du monde interviendra à  la suite du Rwanda, de la Suisse et de l’Argentine. Pour le nouveau chef de l’Etat, il s’agira de décliner les nouvelles ambitions du pays et la posture nouvelle du Sénégal sur la scène géopolitique mondiale. Rappelons qu’un appel urgent lancé par le président de l’AG, le Serbe Vuk Jeremic, en faveur de la coopération, afin de lutter contre l’incertitude économique et politique enregistrée dans de nombreuses régions du monde et de s’assurer qu’il existe des solutions pacifiques aux conflits internationaux. La paix et la sécurité sont une condition préalable à  la stabilité nécessaire pour financer la croissance économique, le développement durable et le progrès social a dit M. Vuk Jeremic, à  la cérémonie d’ouverture de la session à  New York.

Ahmedou Ould Abdallah : « La crise dure, les seigneurs de la guerre s’enracinent »

Diplomate mauritanien et ancien haut fonctionnaire des Nations Unies, Ahmedou Ould-Abdallah pose un diagnostic critique sur la crise malienne : « Je redoute qu’il ne soit bientôt trop tard ». Vous affirmez que les terroristes d’Aqmi sont en fait les intermédiaires de trafiquants. Cette accusation concerne-t-elle les rebelles maliens ? – Je maintiens qu’il existe des terroristes islamistes qui ont été encouragés à  descendre dans le sud et sont devenus des trafiquants, premièrement de cigarettes, deuxièmement d’immigrés irréguliers, d’armes, de voitures volées et, surtout depuis quelque temps, de drogue. Cette transformation de leur quotidien qui est devenue une activité à  part entière leur permet des protections et des connivences avec de nombreux services de sécurité avec la zone qu’ils traversent, et à  des sommets relativement élevés : des services de douanes, de gendarmerie, de police et avec toutes les bénédictions nécessaires. Et cette dimension ne doit pas être sous-estimée à  cause des slogans terroristes islamistes que je reconnais bien volontiers comme existants mais qui sont en fait bien moins importants. Vous visez un mouvement en particulier ? Mujao ou Ansar Dine pour le Mali par exemple… – Je pense que sous le couvert d’Aqmi tous ces groupes qui opèrent au Sahel ont des connections avec les trafics y compris au Nigeria. Et ils sont liés aussi à  la piraterie. Ce n’est pas lié à  cette région, c’était le cas en Afghanistan. J’ai également vécu cela personnellement lors de ma médiation en Somalie. Mais je pense que ce caractère prend une dimension beaucoup plus importante et beaucoup plus sérieuse qu’on ne le pense dans le Sahel à  cause de l’immensité des territoires concernés, de leur sous-administration et de la pauvreté matérielle de ses populations. Tous les groupes sont concernés. Même si naturellement les gens pensent que le Mujao a des connexions avec le Nord-Mali, tous sont concernés. Vous appelez à  la mise en place d’un mécanisme immédiate d’un mécanisme de facilitation du dialogue entre les parties. Mais comment voyez-vous ce mécanisme ? Qu’est-il possible de faire ? – Je pense que la crise malienne est le sommet de l’iceberg de la crise sahélienne. Le Mali a explosé avant tous les autres pays, mais tous ont des problèmes identitaires et économiques très sérieux. Et s’ils ne font pas attention, la crise peut les contaminés très vite. Comme on le voit en Afghanistan o๠la crise touche les pays voisins, ou en Somalie qui connaà®t également une telle contagion, cela peut aller très vite. C’est pourquoi il est urgent, au Mali, de réconcilier les forces de sécurité, les bérets verts – fidèles au Capitaine Sanogo – et les bérets rouges – corps d’élite de la Garde du Président déchu – et tous ceux qui les commandent. En d’autres termes, on doit aider les régimes passés – le général Moussa Traoré renversé en 1991 et le général Toumani Touré renversé en 2012 – à  s’entendre et à  appeler à  l’union nationale. Et le mieux est que les Maliens le fassent entre eux. Cela coûtera moins cher et cela leur évitera d’être un objet sur les sommaires des réunions internationales. La communauté internationale n’est, de toute façon, pas prête à  financer l’envoi de troupes internationales dans la région, surtout lorsqu’on chiffre des budgets à  400 millions de dollars. Le déploiement de forces de la Cedeao n’est pas nécessaire, ou souhaitable ? – Il faut d’abord épuiser les recours pacifiques, le dialogue entre Maliens, les négociations menées par le Burkina Faso ou l’Algérie. Mais en tout état de cause l’envoi de troupes est extrêmement coûteux et je ne crois pas que les pays occidentaux soient prêts à  débourser autant. De quoi dépend une entente ? – Il faut que le gouvernement central à  Bamako soit plus fort, plus crédible, plus accepté. Et c’est ce gouvernement qui ira négocier au niveau national. Dans le passé, les négociations étaient relativement faciles parce qu’il y avait un gouvernement central fort à  Bamako qui par plusieurs intermédiaire dont l’Algérie, négociait avec les rebelles. Aujourd’hui, les rebelles ont éclaté en plusieurs groupes, le gouvernement central a une certaine légitimité à  travers son Premier ministre et le président qui est légal, mais il ne maà®trise pas toutes les cartes, n’ayant pas le monopole de la force à  travers le territoire, ils n’ont pas l’exclusivité de la légitimité. Ils ont besoin de cela et de l’appui de tous les Etats de la région et pas seulement de celui de l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger. Il faut également associer le Nigeria, le Burkina, la Côte d’Ivoire, le Sénégal… C’est aux pays de la région de prendre leurs responsabilités ou alors nous ne pourrons plus s’en prendre aux forces en présence qui en appellent à  une intervention internationale. Croyez-vous encore en un règlement du conflit ? – Oui, un consensus est encore possible. La porte est encore ouverte pour parvenir à  un accord, mais plus le temps passe et plus elle se referme alors le temps presse. Car plus le conflit dure et plus il crée de nouveaux intérêts politiques et financiers. Si on peut apprendre quelque chose des autres crises, c’est bien que plus elles durent, plus les seigneurs de la guerre se sentent à  leur aise, plus ils s’enracinent et c’est cela qu’il faut éviter. Il faut mettre fin à  cette crise le plus vite possible car il est déjà  tard et je redoute qu’il ne soit bientôt trop tard.

Edito : Réponse à Mr Ban Ki Moon

Ils viennent de couper la main d’un voleur à  Ansongo, à  défaut de n’avoir pu sectionner celle du voleur de Gao, le week-end dernier. Ils avaient promis qu’ils imposeraient la charia au Nord Mali, ils font pire et remettent au goût du jour le règne de l’obscurantisme. Ils, ce sont eux les extrémistes de tout bord. Mujao, Ansar Dine, Aqmi, Boko Haram, des illuminés, sortis tous droits des cavernes de l‘ignorance, de savants manipulateurs et prétendus négociateurs, maà®tres dans l’art de tromper leur ennemis. N’est-ce pas ainsi qu’ils ont dupé le MNLA en prenant possession du Nord Mali et jetant aux orties le rêve de l’Azawad… Et C’’est avec un sourire carnassier qu’ils ont accueilli le médiateur de la CEDEAO, un exercice qui au-delà  des déclarations de bonne foi, leur fera un peu plus de publicité dans les médias internationaux et confirmera leur suprématie dans les régions nord du Mali. Pour le médiateur de la CEDEAO, la ballade aura été courte, mais inefficace. Et dans les salons feutrés de l’ONU à  New York, Ban Ki Moon se fend d’une nouvelle recommandation de l’institution qu’il dirige, engluée dans une léthargie sans nom. Mieux, le chef de l’institution onusienne, recommande, je dis bien, recommande des sanctions ciblées contre les «Â fous d’Allah » ! Comme si les extrémistes avaient besoin de voyager aux quatre coins de la planète. Sans les pétro-dollars de Khaddafi, ils ont depuis longtemps trouvé d’autres sources de financement occultes. Franchement, Ban ki Moon se moque t-il des populations du nord Mali ? A défaut d’une intervention militaire dont les contours restent toujours imprécis et conditionnée à  la stabilisation politique de Bamako, il est de bon ton de faire des discours stériles à  la Tribune de New York. D’après notre cher secrétaire général, les progrès faits à  Bamako pour restaurer l’ordre constitutionnel restent limités, à  l’heure o๠la formation du nouveau gouvernement de transition, n’est qu’une question de jours… Et si vous nous disiez toute la vérité Mr Moon ? Et si vous nous disiez que le sort du Mali ne presse pas plus que celui de la Syrie, o๠vous êtes empêtrés depuis des mois ? En réalité, l’urgence que vous semblez vouloir évoquer en parlant de sanctions, ne fait que masquer l’inaction d’une institution soumises aux diktats internationaux du commerce extérieur. Mais pire que cela, le vent de l’extrémiste religieux souffle sur l’Afrique d’est en ouest, sans que personne ne puisse l’arrêter désormais. Combien de temps encore faudra-t-il craindre que ce «Â nord Mali ne soit entrain de devenir un refuge pour les éléments criminels et terroristes »., dà®tes vous. Rectificatif, il l’est depuis des décennies maintenant, que vous le vouliez ou non. Il ne vous reste plus qu’à  nous délivrer UN mandat pour une intervention ciblées au Nord Mali. Alors de véritables négociations pourront s’amorcer face à  des occupants qui constatent chaque jour la faiblesse des victimes en face et repoussent les limites de l‘innommable. En témoigne les lapidations et autres destructions du patrimoine sacré des civilisations perdues, mais surtout, un mépris profond et pour l’être humain, dans sa plus simple expression.

« Il est minuit moins cinq pour le Sahel »

La sécheresse et la famine ne sont pas des événements extrêmes. Ni des anomalies. Elles ne sont que la partie émergée de l’iceberg d’un système alimentaire mondial fondé sur l’inégalité, les déséquilibres et en définitive la fragilité. Et elles sont le résultat régulier d’un climat de plus en plus hostile et problématique pour la production alimentaire sur d’immenses portions du monde en développement. Pour la troisième fois en sept ans, la région ouest-africaine du Sahel est confrontée à  une combinaison explosive de sécheresse, mauvaises récoltes et flambée des prix alimentaires. Six millions de Nigériens, 2,9 millions de Maliens et 700 000 Mauritaniens sont aujourd’hui sérieusement en danger. Nous devons réagir immédiatement pour éviter une crise alimentaire et nutritionnelle dévastatrice. Mais notre réaction doit en même temps redéfinir le vocabulaire d’une crise alimentaire. C’est notre système alimentaire mondial qui est en crise. La famine de l’an dernier dans la Corne de l’Afrique et les malheurs actuels au Sahel ne sont que les fissures les plus visibles d’un système qui exhibe aujourd’hui ses limites. Ces crises régionales ne sont pas, en soi, des événements extrêmes : elles ont une dimension systémique. Au-delà  de la sémantique, c’est là  une distinction cruciale. Tant que nous les considérerons comme des événements extrêmes et inattendus, nous ne reconnaà®trons pas la régularité et la prévisibilité de la faim. Par là , nous nous interdisons de reconnaà®tre les déficits qui affectent le système alimentaire lui-même. Cela signifie que nous ne nous préparons pas à  affronter une famine persistante dans le développement international et la politique humanitaire. Et cela signifie que nous attendons que des gens meurent de faim avant de nous mobiliser pour le changement. La pire crise de famine en cent ans a frappé le Kenya, l’à‰thiopie, la Somalie et Djibouti l’année dernière, touchant 13 millions de personnes et prenant des milliers de vies. L’aide internationale est parvenue aux régions concernées à  partir de mi-2011, quand les déplacements de masse, la malnutrition et la mort s’étaient déjà  installés. Et pourtant, selon un rapport accablant d’Oxfam et de Save the Children, des systèmes d’alerte précoce avaient déjà  signalé la crise en août 2010. Pour qu’ils réagissent, il a fallu attendre que les décideurs soient confrontés à  la réalité des conséquences des récoltes perdues et des élevages décimés. Il a fallu que le mot « famine » soit prononcé, alors que celle-ci avait été prédite de des mois plus tôt, son arrivée parfaitement anticipée. Et dans la crise qui s’ébauche au Sahel aujourd’hui, o๠sont les responsabilités ? En partie, dans les déficits de la gouvernance locale: les gouvernements de la Corne de l’Afrique avec l’aide des agences internationales d’aide et de développement auraient dû dresser à  commerce et l’aide ne peuvent apporter toutes les réponses surtout quand les prix internationaux des céréales sont en hausse, comme le fut le cas depuis quatre ans jusqu’à  leur baisse récente. La solution est dès lors double : nous devons correctement prévoir les crises alimentaires qui apparaissent au sein de notre système alimentaire dysfonctionnel, et nous devons enfin reconnaà®tre à  quel point il est à  réformer. Les populations les plus vulnérables du monde ne recevront l’aide à  court terme et le soutien à  long terme dont elles ont besoin que lorsque nous accepterons, modestement, de reconnaà®tre que nous nous sommes trompés.

International : A New York, un agenda chargé pour le président ATT

Le président de la République Amadou Toumani Touré achève demain la visite entamée en début de semaine à  New York dans le cadre de la reconstitution du Fonds mondial. Dans la « Grosse pomme », le chef de l’à‰tat a été reçu en audience au siège des Nations Unies par le secrétaire général de l’ONU, Ban-Ki Moon, avant d’accorder une série d’audiences aux représentants d’organisations. Au siège des Nations Unies, Amadou Toumani Touré et Ban-Ki Moon ont discuté de la reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi que de la sécurité dans la zone sahelo-saharienne. Les deux personnalités ont aussi évoqué les politiques de développement dans nos pays et le leadership malien dans le cadre de l’accompagnement de certains pays de la sous-région ouest africaine déchirés par des crises et des conflits. Le secrétaire général de l’ONU, préoccupé par la situation en Guinée, a demandé à  notre pays de tenir son leadership pour aider notre voisin à  sortir de l’impasse. Sur la question, Ban-Ki Moon a aussi encouragé la médiation du Burkina Faso. Ban-Ki Moon et son hôte ont aussi fait le point sur la sécurité alimentaire dans les pays africains notamment au Mali. à€ ce sujet, Amadou Toumani Touré a expliqué la loi d’orientation agricole de notre pays. Il a développé l’expérience de l’Initiative du millénaire dans 166 villages pour l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dans ces différentes localités au Mali. Peu de temps après, le président Touré était l’hôte à  déjeuner de l’ambassadeur et représentant permanent du Mali auprès des Nations Unies, Oumar Daou, en sa résidence. Il se conte que cette maison était la résidence de campagne de l’ancien président américain, Roosevelt. Notre pays l’a acquise en 1963 et en a fait la résidence de notre ambassadeur et représentant permanent auprès des Nations Unies. Le chef de l’Etat a ensuite reçu en audience, le coordinateur du Plan d’urgence de secours du président Obama contre le Sida (Pefar), Eric Goosby. Leurs discussions ont porté sur les efforts du Mali dans la lutte contre la pandémie du Sida et sur la gestion des ressources accordées par le Fonds mondial à  notre pays. Il convient de souligner que dans le cadre de la reconstitution du Fonds mondial, les Etats-unis ont fait une déclaration importante. Ils ont décidé d’injecter plus de 4 milliards de dollars soit environ 2000 milliards de Fcfa dans la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. Le Mali pourrait bénéficier de ses ressources supplémentaires, a indiqué le représentant spécial du président Obama dans la lutte contre le Sida. La dernière personnalité reçue en audience par le chef de l’Etat, a été le directeur général de l’Unicef, Anthony Lake. Cette organisation onusienne est un partenaire stratégique de notre pays notamment dans le cadre des programmes de protection et de survie de l’enfant. Cet état de fait a été confirmé par le président de la République qui a témoigné de l’importance de la relation Mali-UNICEF. Il a assuré Anthony Lake de la disponibilité de notre pays à  travailler étroitement avec l’Unicef. Anthony Lake a justementbien apprécié les actions du Mali dans le cadre de la survie de l’enfant et de la protection des plus jeunes. Le président de la République doit recevoir également la communauté malienne de New York pour lui donner les nouvelles du pays.

Nations-Unies : Alpha Oumar Konaré nommé expert

C’est officiel, Alpha Oumar Konaré reprend du service en qualité de co-président d’un Groupe d’experts à  l’ONU. En effet, l’ancien Président est sollicité pour sensibiliser le grand public et créer un engagement politique fort en faveur des Pays les moins avancés. Les mérites d’un leader confirmé Connu pour sa grande exemplarité à  encourager l’alternance, l’ancien président du Mali doit son mérite à  sa grande carrure de leader confirmé. Avec un impressionnant talent reconnu au délà  des frontières, Alpha O Konaré, est appéllé à  assurer la co-présidence d’un groupe d’experts de l’ONU. Il figure parmi le Groupe de personnalités chargées de proposer des mesures internationales fortes destinées à  accélérer le développement des pays les moins avancés (PMA). Ce Groupe a été récemment mis en place par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Ces vagues de nominations seront determinants dans la perspective de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les Pays les moins avancés (PMA) qui se tiendra à  Istanbul, en Turquie, du 30 mai au 3 Juin 2011. Parmi les personnalités retenues se trouvent l’ancien Président Alpha Oumar Konaré qui est nommé co-président du groupe, l’autre co-président étant Jacques Delors, ancien Président de la Commission européenne. Le groupe se compose de dix personnalités parmi lesquelles se trouvent également James Wolfensohn, ancien Président de la Banque mondiale et Louis Michel, ancien Commissaire européen au développement et à  l’aide humanitaire. Signalons que les membres ont été choisis en raison de leur stature internationale, de leur expertise et de leur engagement en faveur du développement mondial. Ils seront chargés notamment de sensibiliser le grand public et de créer un engagement politique fort en faveur des PMA dans plusieurs domaines clés, tels que le commerce, les investissements, les transferts de technologie, l’aide publique au développement, le renforcement des capacités productives, l’adaptation aux effets du changement climatique. Aussi, un autre malien a été officiellement désigné par Ban Ki-moon comme Secrétaire General de la Conférence d‘Istanbul. Il s’agit de Cheick Sidi Diarra par ailleurs Haut Représentant des Nations Unies pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits états insulaires en développement. Sa responsabilité est d’assurer la coordination de toutes activités préparatoires devant concourir a la réussite de l’évènement. Cela concerne aussi bien la logistique, le niveau de participation, la mobilisation des ressources que la substance de la conférence et ses résultats. Dans un communiqué de presse diffusé par son bureau Cheick Sidi Diarra se dit honoré et privilégié de pouvoir collaborer avec de telles personnalités qui ont, chacun dans différents domaines, démontré leur engagement sans faille pour relever les défis auquels font face les pays les plus pauvres. Cette conférence se tiendra au niveau le plus élevé, pas seulement pour les PMA mais aussi au niveau des bailleurs de fonds et des partenaires au développement. Elle enregistrera la présence de Ban Ki-moon lui-même ainsi que celle du chef de l’état et du premier ministre turc. Cheick Sidi Diarra lance un appel aux partenaires au développement pour qu’ils continuent de renouveler leurs engagements en faveur des pays les moins développés malgré la crise financière mondiale actuelle. Destinée à  évaluer la mise en œuvre du Programme d’Actions de Bruxelles en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010 et à  établir un nouvel accord pour de nouvelles mesures de soutien international aux PMA, La quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA est un événement central pour l’ONU.

Guinée : L’enquête continue après le massacre du 28 septembre

Des officiers en prison A quelques jours de la présidentielle guinéenne prévue le 27 juin prochain, le gouvernement guinéen s’est livré à  une série d’arrestations à  la fin de la semaine dernière. 10 officiers supérieurs de l’armée et proches du capitaine et ancien président Moussa Dadis Camara ont été incarcérés pendant quelques jours. l’objectif selon le chef d’état-major, le colonel Nouhoum Thiam, C’’est de clarifier des gestions opaques au sein de l’armée. En réalité, ces officiers devaient rendre compte de leurs éventuelles implications dans le massacre du 28 septembre derniers qui a fait plus 150 morts, des centaines de blessés et laissé de profonds traumatismes au sein de la population guinéenne et de la communauté internationale. Les Nations-Unies enquêtent l’organisation des nations-unies a engagé vers la fin de l’année 2009, des enquêtes approfondies pour situer les responsabilités. C’’est d’ailleurs dans cette foulée que le capitaine Dadis Camara a été victime d’un attentat de la part son aide de camp Toumba Diakité. Ce dernier toujours en fuite, a été désigné comme le principal acteur de l’affaire. Selon certaines sources proches du dossier, C’’est Dadis Camara qui aurait donné l’ordre de tirer sur les manifestants. Ainsi, en plus de Toumba Diakité et Claude Pivi, d’autres officiers sont soupçonnés de complicité. C’’est ce qui explique l’arrestation de ces 10 soldats. Néanmoins, après quelques jours, ils ont recouvré la liberté ce lundi. Le colonel Thiam précise cependant que ces arrestations n’ont rien de politique et ce sont encore moins des règlements de compte. Il explique « il faut voir clair dans la manière dont les biens de l’armée sont gérés. » Ces propos nous indiqueraient que l’affaire serait liée à  des histoires de corruption au sein de l’armée guinéenne. On aurait pu croire que ces arrestations s’inscrivent dans le cadre de l’enquête menée par l’ONU mais il n’en est rien. Celle-ci est pour l’instant en stand-by. Entrave à  la dignité humaine Par ailleurs, les organisations de défense des droits de l’homme s’insurgent face à  ces arrestations qu’elles qualifient d’arbitraires. Le secrétaire général de l’organisation nationale de défense des droits de l’homme, Ali Oubari estime qu’il est anormal d’interpeller les gens sans procédure judiciaire. Il ajoute que « ce qui est étonnant, C’’est que ces arrestations sont faites en pleine période de transition et à  quelques semaines du scrutin présidentiel. A notre avis, ce ne sont pas des actions qui vont mener à  un apaisement, à  un déroulement du processus électoral dans un climat apaisé. » Dadis s’exprime En début de semaine, le capitaine Moussa Dadis Camara, après de longs mois de silence dans sa convalescence au Burkina Faso, s’exprimé sur la situation de son pays. Il espère que le prochain présidentiel apportera à  la Guinée et au peuple guinéen, de meilleures conditions de vie, un développement économique, social et politique plus serein. Il faut dire que sa déclaration n’a rien à  avoir avec l’arrestation de la dizaine d’officiers. Bientôt la première élection libre depuis 50 ans Signalons que la première élection présidentielle libre depuis l’indépendance de la Guinée Conakry doit se tenir dans moins de deux semaines. Elle doit mettre fin à  la transition militaire, débuté depuis la mort du général président Lansana Conté fin 2008