Earth Hour : pour le Japon et le progrès gardons les lumières allumées

La grande prêtrise du culte de la « Mère Terre » (Gaà¯a) est de retour, avec une tactique vengeresse et intimidante. La personnification « avatar-esque » de la planète dans de nombreux articles est la preuve de ce phénomène. La « Mère Terre exige le respect ». Cette incantation est dirigée contre nous, les parasites humains-consommateurs qui achetons des voitures, utilisons des machines à  café électriques et qui voulons nous réchauffer pendant les rudes hivers de leur scénario apocalyptique du réchauffement global. Qu’un débat sain émerge sur la sécurité de l’énergie nucléaire, la préparation aux catastrophes et les sources d’énergie alternatives est bienvenu. Mais que la catastrophe qui frappe le Japon soit utilisée par certains politiciens et journalistes pour lier la thèse du réchauffement climatique (relookée en « changement climatique ») aux phénomènes géologiques et leurs conséquences nucléaires est honteux. Prétendre que les humains ne prêtent pas attention aux « avertissements » et ont donc déchaà®né sur eux-mêmes les pouvoirs destructeurs d’une « mère nature impitoyable » est grotesque dans ce contexte. A en juger par l’avalanche de commentaires de la classe intellectuelle et politique bien pensante, la très controversée « théorie de Gaà¯a» de James Lovelock, qui postule que la terre est un « organisme vivant unique » (et que l’homme tue la planète) est bien vivante en dehors du mouvement de la « deep ecology ». Peu importe que de nombreux scientifiques la considèrent comme un néopaganisme new age, même la bureaucratie de Bruxelles saisit l’occasion de prêcher sa simpliste « vérité verte » en faisant un lien fallacieux entre le changement climatique et le tremblement de terre au Japon. Le 11 Mars, le Comité économique et social européen a publié sur son site Internet une déclaration officielle qui a conclu que « Mère Nature a de nouveau donné un signe ». Le bloggeur climato-sceptique Vincent Bénard déconstruit l’argument dans un post accablant « Tremblement de terre, Tsunami, Réchauffement climatique : ‘ils’ ont osé » . Il pose notamment la question gênante de savoir pourquoi il n’est même pas apparu à  M. Nilsson que cette catastrophe démontre une vérité toute simple : des milliards de fonds publics sont jetés dans la poursuite de la chimère anti-carbone, détournant des ressources financières limitées de la recherche de solutions aux problèmes réels des populations. Sans doute les centrales thermiques au charbon ne doivent plus être considérées comme une option déraisonnable, notamment dans les zones sismiques, même avec leurs émissions de CO2. Cette option serait rationnelle, mais malheureusement en matière de « réchauffement climatique », la rationalité et la science sont en proie à  la politisation et à  la religiosité. Alors, comment le président très bien rémunéré d’un organe consultatif, sans doute l’une des institutions les plus inutiles de l’eurocratie montante, peut-il faire le pas pour entrer dans le domaine du culte vert ? Eh bien, pour dire les choses simplement, il s’agit de « croire et appartenir », d’être considéré comme un ami des « gentils », du peuple Na’vi’ de la planète Bruxelles, à  savoir la tribu des lobbyistes verts. Bien sûr, l’Union européenne n’est pas tout à  fait comme la planète fictive de Pandora. Ainsi, en plus de la communion avec Mère Nature, les néo-Na’vi’s sont occupés par la cupidité… verte. Les amis de Gaà¯a ont beaucoup d’amis dans la bureaucratie de Bruxelles. Comme l’étude de l’International Policy Network de Mars 2010 « Les Amis de l’UE » l’a révélé, les groupes de défense verts comme les Amis de la Terre, Birdlife ou le WWF reçoivent énormément de fonds pour faire pression pour… davantage de fonds, et fournir une expertise à  la Commission de l’environnement : la boucle est bouclée. Rien, pas même la crise de la dette, ne semble être en mesure de ralentir frénésie de dépenses vertes de l’UE. L’énergie nucléaire n’est pas sans risque, mais le fait est aussi que l’écologie politique a un impact profond sur la gouvernance mondiale et l’élaboration des politiques en Europe en particulier, que cela nous plaise ou non. Comme le rapport ci-dessus le conclut : « parrainer les intérêts étroits de telles ONG a sapé le processus démocratique ». Peu importe, les politiciens européens ont adopté le dogme vert avec enthousiasme, notamment Nicolas Sarkozy. l’insurrection arabe d’ailleurs été opportune : la France était prête à  aider le régime de Kadhafi à  se nucléariser. Il est temps pour le gouvernement français de faire face à  des questions difficiles et nécessaires quant à  sa politique nucléaire tous azimuts (80% de la production d’électricité). Un débat démocratique est indispensable, mais il doit être fondé sur la raison et non la religion. Dans l’intervalle, insinuer que les victimes d’une catastrophe naturelle dans l’un des pays les plus technologiquement avancés ont en quelque sorte « payé pour leurs péchés du progrès et du matérialisme » est une pure absurdité. Cela est également indigne alors que les communautés brisées se battent pour faire face au drame et que des familles déplacées et endeuillées tentent de se reconstruire. Le 26 Mars, les adeptes modernes de Gaà¯a demandent aussi avec une ferveur renouvelée que l’obscurité soit célébrée en nous faisant éteindre nos lumières pour s’associer à  leur communion mondiale absurde contre le progrès : C’’est la Earth Hour (l’Heure de la Terre). Je vais garder mes lumières allumées en mémoire de ceux qui ont péri, par respect pour le courage extraordinaire et la dignité du peuple japonais face à  une catastrophe nationale, pour leur contribution au progrès humain avec non seulement des voitures exceptionnelles, des technologies de pointe mais aussi une culture unique.