A l’ONU, un os nommé « Palestine »

L’Assemblée Générale des Nations Unies a commencé ce 20 septembre au siège de l’Organisation à  New York. A partir d’aujourd’hui, mercredi, les chefs d’Etat vont se succéder à  la tribune, avec en ouverture de bal, la Brésilienne Dilma Youssef. Mais le plus attendu est sans nul doute le président Mahmoud Abbas. C’est vendredi 23 septembre que le président de l’Autorité palestinienne, fera devant l’ONU une demande officielle de reconnaissance de l’Etat palestinien dans les frontières de 1967, et ce, malgré l’opposition des Etats-Unis et d’Israà«l. Et Mahmoud Abbas est déidé à  obtenir gain de cause ou en tout cas, à  forcer les uns et les autres à  une prise de position nettement affichée dans cette affaire qui dure depuis presque 50 ans. Les palestiniens estiment en effet que les négociations de paix menées depuis vingt ans avec Israà«l sous l’égide des Etats-Unis ont échoué. Il s’agit à  présent de débloquer la situation, en obtenant la reconnaissance d’un Etat palestinien à  l’Onu tout en laissant la porte ouverte à  une reprise des négociations avec l’Etat hébreu, indispensables à  la création d’un Etat indépendant en tant que tel. Face à  face tendu à  New York On s’achemine donc vers une confrontation au siège des Nations Unies. Les Israeliens et les américains s’opposent farouchement à  la naissance « dans les conditions actuelles » d’un Etat palestinien souverain ». Pour eux, les négociations directes entre Israéliens et Palestiniens sont le seul cadre possible pour atteindre l’objectif de « deux Etats vivant dans la paix et la sécurité ». En attendant l’ouverture des débats consacrés à  cette question palestinienne, les tractations s’intensifient. Obama et Abbas devraient se rencontrer ce mercredi à  16h00 GMT, occasion pour le président américain d’exhorter le président de l’Autorité palestinien de renoncer à  son initiative. Les Etats-Unis, qui jugent la démarche susceptible de déboucher sur une catastrophe, ont d’ores et déja prévenu qu’ils feraient alors usage de leur droit de veto.Côté israélien, on se montre menaçant. Le ministre des Finances, Yuval Steinitz, a estimé que si les Palestiniens maintenaient leur projet, ils pourraient s’exposer à  des mesures de rétorsion économique. Israà«l perçoit et reverse à  l’Autorité palestinienne des taxes notamment douanières d’un montant de 135 millions de dollars par mois. Israà«l a donc les moyens de trodre le bras à  l’Autorité Palestienne, moyen qu’elle utilise d’ailleurs à  chaque fois qu’une crise survient entre les deux territoires. « Frontières de 1967 » L’Autorité palestinienne veut un Etat basé sur les frontières de 1967, avant la guerre des Six-Jours et avant l’occupation par l’Etat hébreu de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Par cette revendication, les Palestiniens espèrent qu’Israà«l ne sera plus en mesure de qualifier ces territoires de « terres disputées ». Si l’Autorité palestinienne obtient gain de cause, elle pourra saisir la Cour pénale internationale (CPI) contre Israà«l pour contester la présence des 500.000 Israéliens vivant à  Jérusalem-Est et en Cisjordanie, deux territoires revendiqués par les Palestiniens. De leur côté, les israà«liens pourraient porter plainte contre les Palestiniens devant la CPI concernant les missiles tirés de la bande de Gaza, territoire administré par le mouvement islamiste Hamas. Comme on le voit, il s’agit d’un couteau à  double tranchant qui pourrait s’averer dangereux pour l’équilibre de la région entière voire le monde tant les enjeux sont importants. La diplomatie internationale n’entend pas rester les bras croisés face à  cette menace. Tout est fait en ce moment pour tenter de relancer les négociations de paix israélo-palestiniennes et de convaincre l’Autorité palestinienne de renoncer à  son initiative. Pour y arriver, il va certainement falloir faire pression sur Israà«l qui devra céder sur certains points comme la suspension des constrcutions des colonies. Prendre les frontières de 1967 comme base des négociations serait également perçu comme un geste de bonne volonté. Un os qui sera très dur à  macher pour l’Etat hébreu qui pour l’heure ne veut en entendre parler.