Femmes et sciences : un terrain encore vierge au Mali ?

La science, bête noire des femmes ? Dans notre pays, les filières littéraires sont le plus souvent, le domaine de prédilection des filles à  l’école. A l’entrée au lycée, 3 filles sur 5 optent pour la littérature, au détriment des sciences. Rares sont celles qui arrivent à  maintenir le cap des matières scientifiques. Les filles représentaient à  peine 15% dans les classes de sciences exactes au début des années 90, et 30% en série sciences biologiques, la même année. En effet, nombreuses sont les filles scientifiques qui optent pour la médecine après le baccalauréat. Contrairement à  la physique, la chimie appliquée, ou encore les maths. Progrès réalisés : la fondation Pathfinder Cependant, d’importants progrès ont été constatés au cours de cette décennie. Le ministère de l’éducation, sous l’impulsion de nombreuses organisations de lutte pour le droit des femmes, a initié un bon nombre de programme en faveur de l’éducation des filles. En particulier, l’accès des filles aux filières scientifiques. En témoigne le camp d’excellence de la fondation Pathfinder du Dr Cheick Modibo Diarra. En effet, chaque année, des concours sont organisés à  Bamako, et regroupent plusieurs filles du Mali et d’Afrique. Ces filles ont pour particularité d’être choisies dans les filières scientifiques. C’’est une manière pour la fondation, d’aider et encourager les filles à  embrasser des carrières scientifiques. En outre, l’actuelle ministre des logements, Mme Gakou Salimata Fofana, est la présidente des femmes Ingénieurs de Mali. Elle est architecte et ingénieur en bâtiment. Signalons que C’’est elle qui supervisait les travaux de construction des premiers logements sociaux du Mali, avant sa nomination au poste de ministre. Elle fait partie des rares femmes ingénieurs du pays. On les compte sur le bout des doigts. Elles ne sont pas beaucoup à  être au devant des prises de décisions. Dans la médecine Généralement au Mali, la plupart des femmes qui optent pour les sciences, se ruent vers la médecine. Et même là , elles vont vers la pédiatrie, la médecine générale ou encore la gynécologie. Ainsi, elles se font rares dans des disciplines telles que la neurologie, la chirurgie, la cardiologie etc… Manque de volonté l’absence des femmes maliennes dans les disciplines scientifiques, s’explique par un manque de volonté généralisée. D’une part, dans la société malienne, les femmes ont toujours occupé le second rôle. Elles étaient considérées dans un passé encore récent, comme les gardiennes de maison, juste bonnes à  s’occuper de la maison et de l’entretien des enfants. C’’est ce poids de la tradition qui domine toujours les esprits. Il a même contraint les femmes à  accepter l’idées que leur place ne se trouve qu’au foyer. Malgré cet état de fait, d’importants changements ont lieu. Rien n’est plus inaccessible à  la femme aujourd’hui. Elle est autant capable d’exercer les métiers exclusivement réservés aux hommes, que ces derniers. Malgré les efforts consentis pour l’implication des femmes dans les domaines scientifiques, le terrain reste vierge. Il faut plus de volonté politique et une volonté des femmes elles mêmes pour embrasser le secteur.

Neurosciences à Bamako : «Réduire les handicaps physiques et mentaux »

Qu’est-ce que la neuroscience ? La neuroscience est l’ensemble des disciplines scientifiques qu’on étudie à  travers le système nerveux. Des neurologues, psychiatres, neurophysiologistes, et neuro-épidémiologistes, sont donc réunis à  Bamako pour ce 1er congrès du genre dans notre pays. l’objectif de ces spécialistes est de faire en sorte que la santé mentale puisse bénéficier d’une approche globale. Et cela, à  travers les dépistages, les diagnostics, les soutiens et suivis de pathologies psychiatriques et neurologiques. Un concept multidimensionnel Le Pr. Kodio Eric, président du comité scientifique du congrès, déclare : « Les neurosciences constituent un concept multidimensionnel, et associent cultures, ethnies, langues, histoires, religions et croyances. La mobilisation au tour de ces pathologies psychiatriques et neurologiques constitue pour nous, une extraordinaire nécessité». Il explique que dans les pays Africains en particulier, la maladie est encore perçue comme une résultante du surnaturel, de la magie, ou de faits liés à  la religion. Au Mali, comme dans la plupart des pays Africains, la prise en charge des malades mentaux, constitue un lourd fardeau. C’’est en ce sens que le premier ministre malien, Modibo Sidibé, invite les scientifiques à  faire des recommandations susceptibles d’alléger ce fardeau. Le premier ministre signale : « Sans vouloir se fourvoyer dans une opposition entre médecine traditionnelle et médecine moderne, dans le traitement des maladies du cerveau, il apparaà®t clairement que ce dont il est question ici, sera d’élaborer le champ de collaboration qui s’offre aux spécialistes du Nord et du Sud, pour la recherche neurologique. » L’OMS tire la sonnette d’alarme l’organisation mondiale de la santé tire la sonnette d’alarme dans l’un de ses rapports. Les pays dits en voie de développement, entrent dans une période de transition démographique et épidémiologique. Dans les années à  venir, la santé mentale constituerait, pour les pays au sud du Sahara, un défi très important. Cependant, ces menaces seront prises en compte et discutées au cours de ce congrès.