France : Nicolas Sarkozy condamné à trois ans de prison dont un ferme

Nicolas Sarkozy a été condamné à trois ans de prison, dont un ferme, lundi 1er mars, dans l’affaire dite des « écoutes ». L’ancien président de la République française a été déclaré coupable de corruption et trafic d’influence. Il va faire appel de cette condamnation.

En 2014,  Nicolas Sarkozy était suspecté d’avoir tenté d’obtenir d’un magistrat à la Cour de cassation, Gilbert Azibert, des informations confidentielles le concernant, voire de faire annuler la saisie de ses agendas présidentiels après avoir obtenu un non-lieu dans l’affaire Bettencourt. M. Azibert, avocat général dans une chambre civile, n’intervenait pas directement dans ce dossier mais il aurait joué de ses relations. En échange, M. Sarkozy aurait promis d’intervenir en faveur du magistrat pour qu’il obtienne un poste de prestige à Monaco. L’accusation se fondait sur des conversations interceptées par la justice entre l’ancien président et son avocat sur une ligne officieuse – deux téléphones prépayés achetés sous le nom de « Paul Bismuth ».

Le tribunal a aussi reconnu M. Herzog coupable de corruption active et de violation du secret professionnel et l’a condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, assortis de cinq ans d’interdiction d’exercer la profession d’avocat.

Gilbert Azibert a, pour sa part, été déclaré coupable de corruption passive et de recel de violation du secret professionnel. Il a lui aussi été condamné à trois ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis.

Cette première condamnation pour M. Sarkozy intervient alors qu’il doit de nouveau faire face à des juges, dès le 17 mars, pour le procès de l’affaire Bygmalion, portant sur les frais de sa campagne présidentielle de 2012.

Nicolas Sarkozy est mis en cause dans plusieurs dossiers, dont celui portant sur les soupçons de financement libyen de sa campagne victorieuse de 2007. C’est dans le cadre de cette dernière affaire qu’il avait été placé sur écoute en 2013 et que les juges avaient découvert qu’il utilisait une ligne téléphonique secrète, ouverte sous le pseudonyme de « Paul Bismuth », pour communiquer avec son avocat Thierry Herzog.

Avec Le Monde et AFP

Primaire à droite : la surprise Fillon

François Fillon a écrasé tous ses adversaires hier soir lors de la primaire de la Droite et du Centre. Le discret candidat aux épais sourcils devra néanmoins battre Alain Juppé lors du second tour pour représenter son parti aux présidentielles de 2017.

On attendait un duel Sarkozy-Juppé, ce sera finalement Fillon-Juppé. L’ancien premier ministre a créé la surprise et pris de court tous les sondages et observateurs qui le voyaient en troisième position, en remportant le premier tour de la primaire. Avec 44,4 pour cent contre 28 pour cent pour son adversaire direct, Fillon a gagné avec une large avance.

Après sa victoire, le Sarthois dans son discours se veut rassembleur. « C’est l’heure de rassembler les Français derrière un idéal commun » soutient-il. Il a également eu un mot à l’encontre des perdants estimant qu’ils ont tous défendu leur conviction. Bruno le Maire et Nicolas Sarkozy battus lors de ce premier tour, ont appelé à voter pour Fillon. Deux soutiens de poids qui devrait conforter un peu plus le lead de Fillon.

Malgré ces vents contraires, Juppé reste optimiste. L’ancien maire de Bordeaux ‘’ décide de continuer le combat ‘’. « Ce premier tour constitue une surprise, dimanche prochain sera une autre surprise » s’est il exclamé. Il estime que désormais c’est un combat projet contre projet qui s’engage. Pour espérer une victoire, il peut compter sur le soutien de Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a appelé ses sympathisants à voter pour Juppé.

Mais le grand perdant de la soirée reste Nicolas Sarkozy. L’ancien chef de l’Etat a terminé troisième et ne pourra donc pas espérer un second mandat. Echaudé par cette défaite qui vient s’ajouter à celle de 2012 contre Hollande, Sarkozy a décidé de se retirer de la vie politique. « Il est temps pour moi d’aborder une vie avec plus de passion privées et moins de passions publiques, tout ce qui touche la France me touche personnellement…Au revoir » conclut-il. Un nouvel au revoir qui semble acter la fin de sa carrière politique.

Boubacar Sidiki Haidara

Sarkozy-Juppé : Qui fera l’affaire de l’Afrique ?

À quelques mois de l’échéance présidentielle de 2017, la primaire de la droite et du centre focalise les attentions en France. Les Africains suivent avec intérêt les deux principaux candidats du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.

Pour Nicolas Sarkozy, qui traine un passif avec le continent, le discours de Dakar et la guerre en Lybie, entre autres, il est question de proposer « un nouveau contrat à l’Afrique », expliquait son porte-parole au Mali, Michel Darwiche, lors d’une rencontre le 6 novembre avec la communauté française. Pour l’ancien président, il s’agira de promouvoir le développement économique, avec « un plan Marshall africain », afin de retenir les jeunes, freinant du même coup l’immigration, son autre cheval de bataille. Quand au Mali, le candidat déclarait, début octobre, qu’il se demandait « quelle est la mission » de la force Barkhane. Y mettra-t-il fin, s’il était élu ? Rien n’est moins sûr, car une déstabilisation du Mali pourrait entraîner tout le Sahel.

Divergences Du côté du favori, Alain Juppé, « il n’a pas une vision antinomique de celle de Nicolas Sarkozy », expliquait son représentant Erwan Davoux. Des « nuances d’importance cependant », poursuit ce dernier. Au nombre desquelles, « une volonté d’un partenariat à égalité », comme le déclarait Alain Juppé sur RFI. « Je ferai de l’Afrique l’une des toutes premières priorités de la politique étrangère française » a-t-il promis, en rappelant que le continent était celui de l’avenir. Sur le Mali, « pas question de retrait », soutient M. Davoux, le « candidat Juppé connait assez le terrain pour ne pas commettre cette erreur. La présence française sera repensée avec nos partenaires maliens », a-t-il conclu.

Si certains comme la chercheure Kamissa Camara craignent que le retour de Sarkozy ait des conséquences négatives sur le continent et le Mali en particulier, d’autres pensent, à l’instar de Nouhoum Cissé, membre de la société civile, que « Sarkozy ou Juppé, l’élu défendra les intérêts de la France et ils sont de moins en moins ceux du Mali ». L’élection du candidat des Républicains aura lieu les 20 et 27 novembre, pour départager 7 prétendants.