Centrafrique : démission du président Michel Djotodia

Le Président de la transition centrafricaine, Michel Djotodia ne démissionnera pas, avait démenti la présidence par la voix de son porte-parole, Kodegue Guy Simplice, lorsque l’info circulait il y a quelques jours. Annoncé pour hier, c’est finalement aujourd’hui que les premiers responsables de la RCA ont présenté leur démission. Les chefs d’Etat de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique Centrale (CEEAC) étaient réunis depuis hier en sommet extraordinaire à  N’Djamena pour évoquer son départ. Les tractations se sont tenues jusqu’à  4 heures, entre les membres du Conseil national de transition centrafricain (CNT), des proches du chef de l’Etat centrafricain issus de l’ex-rebellion Séléka qui a pris le pouvoir à  Bangui en mars, et des représentants de milices antibalaka, hostiles à  Michel Djotodia, président par intérim auto-proclamé depuis le 24 mars 2013. La communauté internationale reproche au président de ne pas avoir mis fin aux violences inter religieuses et aux exactions dans son pays. Aujourd’hui, l’objectif est de rétablir l’ordre dans le pays et d’organiser le plus rapidement possible des élections qui permettront de rétablir la paix. Aux cris de « Djotodia démission », plusieurs milliers d’habitants de Bangui manifestaient vendredi aux abords du quartier de Boy-Rabe, non loin de l’aéroport, sous la surveillance de soldats français et de la force africaine (Misca). En début d’après-midi, au moins quatre chars français de type Sagaie ont pris position près du palais présidentiel à  Bangui. Le camp De Roux, o๠est cantonnée la garde de M. Djotodia depuis le début de l’opération française Sangaris le 5 décembre, se trouve non loin du palais présidentiel et de nombreuses armes lourdes y sont entreposées.

François Hollande, investi président de la République Française

Programme respecté à  la seconde près, protocole impeccable, la cérémonie d’investiture de François Hollande, septième président de la cinquième République française n’a pas dérogé à  la règle. Ce que l’on retiendra surtout de ce 15 mai, C’’est d’abord la pluie. Elle accueille le nouveau chef de l’Etat à  son arrivée à  l’Elysée. Si on était en Afrique, d’aucuns y verraient un heureux présage pour le quinquennat. Un Président « rassembleur » On retiendra aussi la sobriété d’un événement qui n’a pas pour autant perdu de sa solennité. Très peu de figures du show-bizz, une trentaine d’invités « personnels » et surtout personne de sa famille. Les enfants qu’il a eu avec Ségolène Royal, ni ceux de sa compagne, ne sont pas venus. Hollande, semble-t-il, ne voulait pas jouer le remake de 2007 o๠Nicolas Sarkozy était entouré de sa large famille recomposée. Les symboles aussi. D’abord entre les deux présidents, le sortant et l’entrant. Une attitude cordiale, un entretien à  huis clos qui a duré presque 40 minutes, un peu plus longtemps que celui de la précédente passation Chirac-Sarkozy. La présence de dix prix Nobel, invités par le président. Et celle de personnalités de droite qui ont reçues comme toutes les autres, la chaleureuse poignée de main et les quelques mots que Mr Hollande a tenu à  donner à  tous. Le Président se veut « rassembleur ». Le discours de François Hollande est dans la même veine, avec le mot « confiance » répété une demi-douzaine de fois. Le nouveau Président sait que C’’est ce dont les français ont le plus besoin, de retrouver la confiance en leur pays, en son économie, en ses valeurs. « Je tiens à  adresser un message de confiance aux Français », démarre le nouveau président, qui rappelle son désir de «faire vivre ensemble tous les Français autour des mêmes valeurs, celle de la République ». « Je mesure aujourd’hui même le poids des contraintes auxquelles notre pays fait face : une dette massive, une croissance faible, un chômage élevé, une compétitivité dégradée, une Europe qui peine à  sortir de la crise », a ajoutera-t-il, affirmant qu’il n’y a « pas de fatalité ». Départ digne pour Sarkozy C’’est sous les vivas et les « Nicolas merci» de ses partisans que le nouveau « ancien-Président » français a quitté l’Elysée après avoir remis les clés de la « maison » à  son successeur. « Je ne peux pas comprendre qu’on laisse partir quelqu’un comme ça » se lamentait une dame devant les grilles de l’Elysée, la larme à  l’œil. Tôt dans la matinée, Carla Bruni-Sarkozy accueillait Valérie Trierweiler sur le perron du palais présidentiel. Quelques heures plus tard, Nicolas Sarkozy, main dans la main avec son épouse, est raccompagné jusqu’au perron du palais en compagnie de la nouvelle Première dame de France. Il a descendu le tapis rouge jusqu’à  la voiture avec laquelle il a quitté la cour d’honneur du palais présidentiel, saluant de la main journalistes, collaborateurs de l’Elysée et gardes républicains massés dans la cour d’honneur. Le couple Sarkozy s’est envolé pour le sud de la France pour quelques jours de repos. Aucune information officielle n’a filtré sur l’avenir de l’ancien Président. François Hollande lui a souhaité «bonne chance» pour sa nouvelle vie. Par contre, pas d’état de grâce pour ce dernier. Après les honneurs de ce matin, il rendra hommage à  Jules Ferry et Marie Curie, qui représentent deux priorités de son mandat, l’éducation et la recherche. Les réjouissances avec ses parents et amis terminées, le nouveau chef de l’Etat se rendra en fin d’après-midi à  Berlin pour une première rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel. Le dossier brulant de la crise et de l’austérité voulue par les allemands et à  laquelle se refuse Hollande sera sur la table. Mais avant, il aura annoncé le nom de son Premier Ministre qu’une indiscrétion ce matin avait déjà  dévoilé. Ce sera son ami, le député-maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault.

Nicolas Sawalo Cissé : Un chantre du design moderne africain

Un créateur qui marie tous les arts du monde Ce sénégalo-libanais aux multiples facettes, est fortement imprégnés dans la pure tradition africaine et surtout sénégalaise, un pays o๠il a grandi et passé sa plus tendre enfance. Son travail d’architecte a été beaucoup influencé par les constructions africaines d’abord, mais aussi occidentales et orientales. Il est le premier orienté de l’école d’architecture de Dakar grâce selon lui, à  la volonté de l’ancien président Léopold Sédar Senghor. Il a obtenu son diplôme d’architecte en 1979. Sa dernière grande découverte a été la cité mystérieuse de Tombouctou. Il ne connaissait cette ville et le Mali que de nom. Sa visite n’a donc pas été inutile puisqu’il a pu y voir un autre modèle d’architecture différent de ce qu’il a pu voir ailleurs dans le monde. Des grandes mosquées de Djingareyber aux différents cimetières des 333 saints, en passant par l’université Hamed Baba. Pour le cas particulier de la grande mosquée de Djingareyber, le bâtiment a été construit en banco sans ciment, ni béton. Pour Nicolas S. Cissé, l’art moderne, C’’est la sobriété dans les formes. l’essentiel selon lui est de savoir marier tous les arts du monde. l’art dans tous ses états, C’’est là  le fil conducteur pour lui, car en plus de sa casquette d’architecte, l’homme est également cinéaste et réalisateur. De l’architecture au design Nicolas S. Cissé a ouvert son premier cabinet d’architecture en 1980, soit une année après la fin de ses études. Il mit d’abord sur pied une association mais celle-ci ne fera pas long feu. Il ouvrira ensuite un autre cabinet d’architecture dans lequel il continue toujours de travailler, le ‘Cabinet Urvéco’. Avec quelques promotionnaires, Nicolas Sawalo Cissé a créé l’Association des designers africains à  Dakar à  la fin des années 1980. Une décennie plus tard, il se lance dans le cinéma en réalisant son tout premier court métrage de 26 mn intitulé ‘Blissi N’Diaye’ ou ‘La visite de la dame’. Ce film parle d’un érudit du nom d’Issa Saane qui n’aime que sa lecture et son saint Coran. Un jour, cependant, il reçoit la visite impromptue d’une très belle femme qui tente de le séduire. Le temps passe, et il s’aperçoit que cette visite étrange est une visite de troisième type et que cette dame n’est rien d’autre que le diable. Voici donc en quelques mots, le ton du film. Notons que Mr Cissé a créé en Août 2010, une société de production cinématographique ‘Nices Production’ dont le siège est à  Dakar avec une succursale à  New York. Cette société a à  son actif, un film ayant pour toile de fond, l’esclavage. C’’est un film assez original comme le précise le cinéaste parce que faisant l’historique de la traite négrière de l’à®le de Gorée jusqu’en Occident. En ce qui concerne le cinéma africain, les cinéastes selon Mr Cissé, rencontrent d’énormes difficultés. Il explique que les cinéastes sont obligés de répondre aux vœux de leurs producteurs, de leurs financiers. Il déplore le fait qu’ils soient obligés d’aller dans le sens de ces derniers, ce qui dénature parfois complètement leurs films. « Lorsqu’on a des sujets qui sont différents de ce que l’on voudrait que nous fassions, eh bien à  ce moment là , on peut rester 10 ans, 15 ans sans voir le bout d’une financement arriver. » C’’est ce qui fait donc que les cinéastes africains font un film tous les dix ans. Il explique que « nous avons pensé qu’il est temps d’arriver avec des financiers qui seraient autochtones. Le grand problème cependant, reste la diffusion. »Il indique que C’’est la raison pour laquelle la plupart des cinéastes sont tournés vers les Etats Unis. Les américains ont, selon lui, une vision un peu plus moderne que les autres dans le domaine. De temps en temps, ils sont capable de s’ouvrir à  d’autres horizons, comme en témoigne le célèbre film ‘Slum dog millionnaire’ dans lequel joue le regretté Sotigui Kouyaté. Son ambition pour l’Afrique La question que l’on est tenté de poser à  Nicolas S. Cissé, C’’est pourquoi il s’investit dans toutes ces activités ? A cette question donc, l’homme explique que dans nos pays, tout reste à  faire. « Il y a ensuite ce besoin que nous avons de formuler des actions pour l’élaboration de nouvelles industries. » Il estime que l’industrie concerne le grand nombre. C’’est donc la raison pour laquelle il a voulu partir de l’architecture vers le design. Ce dernier est selon lui, une source d’industrie cinématographique et vectrice de projets, mais aussi de métiers. Toutes ces disciplines peuvent donc faire travailler énormément de gens. Il déplore le fait que, malheureusement en Afrique, nous n’ayons pas les structures adéquates en la matière. Il est temps de se remettre débout et faire avancer le continent au temps que faire se peut » conclut-il.